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Mme LA MAIRE DE PARIS. - Et nous passons � la question suivante.

Mme Laurence GOLDGRAB, pr�sidente du groupe Radical de Gauche, Centre et Ind�pendants.

Mme Laurence GOLDGRAB. - Merci, Madame la Maire.

Monsieur le Pr�fet, mes chers coll�gues, � l'occasion de vos v?ux pour 2019, Madame la Maire, vous avez annonc� votre projet de gratuit� du "pass" Navigo pour les enfants de 4 � 11�ans et le remboursement des "pass" Imagine'R des coll�giens et lyc�ens, soit une �conomie de 175�euros par enfant pour les familles d�s la rentr�e de septembre. De bonnes nouvelles pour les familles parisiennes alors que nous n'avons jamais autant parl� des difficult�s de pouvoir d'achat des Fran�ais.

Pour beaucoup, la gratuit� des transports rime avec changement des usages et donc am�lioration de la qualit� de l?air, mais des �tudes d�montrent que ce n'est pas la gratuit� seule des transports en commun qui peut convaincre les automobilistes � abandonner leur voiture au profit du m�tro. C'est davantage la qualit� des transports et leur fiabilit� qui a un impact sur ce changement d'habitude. Or, � Paris, ville mondiale, ville touristique, ville capitale, en semaine apr�s minuit, le rideau tombe, et le week-end, il faut avoir l??il sur sa montre et son application R.A.T.P. pour s'assurer de ne pas louper le dernier m�tro avant deux heures du matin.

Ce n'est pas la premi�re fois que nous �voquons l'ouverture du m�tro la nuit. Mais ne dit-on pas que la p�dagogie est l'art de la r�p�tition�? Certes, nous avons d�j� entendu vos r�ponses, mais cela reste pour nous tous une priorit�. Faut-il rappeler que c'�tait un engagement de programme, que vous retrouverez � la page�63 de "Paris qui ose", alors que la gratuit�, elle, n'y �tait pas. Nous savons que la comp�tence transport rel�ve de la Pr�sidente de la R�gion et d'"Ile-de-France Mobilit�s", o� mon groupe n'a pas la chance de si�ger. Comme nous l'avons souvent regrett�, les repr�sentants de la majorit� � "Ile-de-France Mobilit�s" ne font que peu de retours sur les positions qu'ils y d�fendent, sauf � l'instant, � propos de la Z.A.C. "Bercy-Charenton", o� notre coll�gue Jean-Louis MISSIKA a �voqu� les difficult�s de gouvernance au sein d'"Ile-de-France Mobilit�s".

Mais n'est-ce pas une priorit� pour nos repr�sentants dans cette instance de d�fendre le m�tro la nuit�? C'est une mesure qui aurait un impact positif sur la vie nocturne, et donc, �conomique de notre ville. Ce sera une avanc�e majeure dans la qualit� de service que nous proposons aux usagers des transports en commun, qui pourrait contribuer � un changement d'habitudes.

Par cons�quent, ma question est simple, Monsieur l'adjoint, si nous pouvons trouver les ressources pour financer la tr�s bonne mesure sociale de gratuit� pour les enfants et le remboursement du "pass" Imagine'R, peut-on esp�rer que Paris trouve �galement les fonds et les arguments n�cessaires pour convaincre du bien-fond� du financement du m�tro la nuit aupr�s d?"Ile-de-France Mobilit�s", le week-end et les veilles de jours f�ri�s, a minima sur les lignes automatiques 1 et 14�?

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Madame GOLDGRAB.

Je donne la parole � Fr�d�ric HOCQUARD, tr�s actif sur ce sujet.

M. Fr�d�ric HOCQUARD, adjoint. - Merci, Madame la Maire. Merci, Madame la Pr�sidente.

600.000, c?est le nombre de personnes qui travaillent entre 22�heures et 5�heures du matin dans cette ville. 200.000, c?est le nombre de personnes qui travaillent entre minuit et 5�heures du matin. 600��tablissements de nuit, c?est le nombre d'�tablissements ouverts apr�s 2�heures du matin dans cette ville. Je ne parle pas des salari�s de cette Ville qui, par exemple, embauchant � 5�heures du matin, notamment les salari�s qui travaillent dans le domaine du nettoyage, doivent souvent partir t�t de chez eux pour pouvoir embaucher � 5�heures. Il y a donc effectivement de forts besoins concernant les transports publics la nuit.

Vous l'avez rappel�, il y a aujourd'hui peu ou pas, en tout cas pas suffisamment de transports publics la nuit. La derni�re fois que nous avons eu un progr�s sur cette question, c'�tait en 2005, lorsque nous avons mis en place le Noctambus, et en 2008, quand nous avons gagn� une heure sur le m�tro le week-end. Or, depuis, les avanc�es sont bloqu�es. Il y a un d�bat technique. J'y reviendrai sur les questions du m�tro, mais d'autres solutions peuvent �tre trouv�es. Effectivement, le Noctilien, le tramway qui s'est d�velopp� depuis 2005 de mani�re assez forte et sur lequel il y a un certain nombre de consid�rants techniques.

Cela a �t� r�p�t� tout � l'heure par mon coll�gue Jean-Louis MISSIKA. Pour ce qui concerne les d�placements en Ile-de-France, la Pr�sidente d'"Ile-de-France Mobilit�s" est la Pr�sidente de la R�gion, qui d�clarait en octobre 2015 - je cite�: "Si prendre les transports en commun en Ile-de-France est une vraie gal�re pour des milliers de Franciliens, la situation est bien pire la nuit". Elle ajoutait m�me�: "A Paris, l'automatisation des lignes 1 et 14 permet d'ores et d�j� leur exploitation nocturne, et je souhaite qu'il en soit de m�me pour les lignes 13, 14 et 11". C'�tait donc en octobre 2015, pendant la campagne �lectorale, puisqu'en 2016, elle d�clarait que la priorit� �tait la s�curit� dans les trains des R.E.R. et pas l'extension du transport en commun la nuit.

Depuis, nous sommes dans un blocage avec la R�gion Ile-de-France et avec sa pr�sidente qui refuse obstin�ment d'avancer sur cette question, en tout cas pour ce qui concerne ce que l'on appelle les "transports lourds", en l'occurrence le m�tro et le tram.

En novembre dernier, si vous vous rappelez, la Pr�sidente de la R�gion Ile-de-France a souhait� faire une sorte de conf�rence de presse sur les questions de priorit� de transport au niveau parisien, peut-�tre pour nous donner des le�ons sur ce que l'on devrait faire au niveau de Paris. Il y a eu deux heures et demie de conf�rence de presse, et pas un mot, ni une ligne, ni une phrase, m�me sur le sujet des transports nocturnes et des probl�matiques pos�es l�-dessus.

Pourtant, dans les �tudes d'"Ile-de-France Mobilit�s" elles-m�mes, on voit que, depuis 2015, l'augmentation de la fr�quentation du Noctilien est de 21�% en ce qui concerne la S.N.C.F. La S.N.C.F., ce sont les Noctiliens qui doublent les lignes de R.E.R. En ce qui concerne la R.A.T.P., pour le m�tro apr�s deux heures du matin, nous avons une augmentation de 2,4�% alors que, dans le m�me temps, nous avons un l�ger recul des d�placements en m�tro de 0,1�%. Bref, tout cela pour dire que, contrairement � ce qui a �t� dit par une �tude d'"Ile-de-France Mobilit�s" publi�e en 2016 � notre demande, dans laquelle on nous expliquait qu'il n'y avait pas de besoin � cet endroit, il y a effectivement des besoins extr�mement forts l�-dessus.

Nous ne sommes pas rest�s en reste, comme vous le dites. Nos repr�sentants au S.T.I.F.�: je parle sous leur houlette, Christophe NAJDOVSKI �tant l� et Jacques BAUDRIER n?�tant pas l�, je suis s�r qu'il compl�terait cela. Nous avons demand� et obtenu, sur la question des bus et des Noctiliens, qu?un certain nombre de lignes suppl�mentaires soient mises en place, mais ce n'est pas suffisant. La deuxi�me chose�: nous avons obtenu aussi que nous puissions avoir l'organisation prochaine d'un atelier relatif � la mobilit� en Ile-de-France, de permettre de poser avec l'ensemble des acteurs - syndicats, organisations professionnelles - sur la mobilit�, sur la question du transport nocturne. Bien �videmment, nous avons demand� un certain nombre de choses qui sont l'extension d'une heure le week-end et d'une demi-heure en semaine dans le m�tro, ce qui est tout � fait possible de ce point de vue.

Je vais conclure dans mes cinq minutes.

La multiplication des nuits longues�: elles ne sont pas assez nombreuses aujourd'hui. Sur la question des tramways, que nous puissions avoir des horaires �largis. La R.A.T.P. y est d'ailleurs favorable. Aujourd'hui, il n'y a aucune raison technique qui s'oppose sur le m�tro pour que nous puissions �largir les horaires du transport au niveau de la R.A.T.P.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous.

Madame GOLDGRAB, souhaitez-vous reprendre la parole�?

Nous allons porter ensemble cette volont� d'une avanc�e majeure qui, notamment sur le tramway, ne voit aucune opposition ni de la R.A.T.P. - j'ai eu l'occasion d'en parler souvent avec la Pr�sidente de la R.A.T.P. - ni de dimensions techniques. Je pense donc que pour les Parisiens, les Parisiennes et ceux qui viennent � Paris dans ces horaires d�cal�s, ce sera une avanc�e majeure. J'esp�re que nous nous retrouverons sur tous les bancs de cette Assembl�e pour porter cette id�e et ce besoin.

Je vous remercie.

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