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Mme V�ronique LEVIEUX, adjointe, pr�sidente. - Nous examinons le projet de d�lib�ration DEVE 12 relatif � la d�nomination "all�e Ari� et Gabriel Sandler" et "all�e Myriam Monson�go" attribu�e � deux all�es du square Sainte-Odile, dans le 17e arrondissement. La parole est � Mme Rapha�lle PRIMET.

Mme Rapha�lle PRIMET. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, ils s'appelaient Ari�, Gabriel et Myriam, ils avaient 3, 6 et 8 ans, ils allaient � l'�cole comme tous les matins. Ils �taient heureux et pensaient certainement retrouver leurs copains et copines. Ils avaient l'insouciance de leur �ge. Pourtant, le 19 mars 2012, la mort est venue et elle avait son visage. Le visage d'un homme transfigur� par la haine de l'autre. Ce n'�tait pas un attentat � l'aveugle, il a cibl� ses victimes parce que juives, comme il avait auparavant tu� de jeunes soldats parce que soldats. Nous le savons, ces crimes nous �branlent parce que ce sont des enfants, et que la motivation est l'antis�mitisme.

"Je veux que l'Internationale gronde lorsqu'on aura enfin port� en terre le dernier antis�mite du monde�!", ainsi s'exprime le grand po�te russe Evtouchenko en �voquant le massacre des Juifs de Kiev � Babi Yar en Ukraine en 1941.

Bien s�r, il y a sous notre ciel ou sous d'autres cieux, d'autres boucs �missaires. Je ne peux ni ne veux hi�rarchiser ma peine, mais je suis heureuse que Catherine VIEU-CHARIER et P�n�lope KOMIT�S aient trouv� un lieu, un parc en l'occurrence, o� les all�es porteront le nom de ces victimes de la haine. Quel autre lieu qu'un square pouvait r�unir les enfants victimes et celles et ceux qui jouent aujourd'hui. Parce que Ari�, Gabriel et Myriam �taient des enfants.

Je vous remercie.

Mme V�ronique LEVIEUX, adjointe, pr�sidente. - Je vous remercie.

Je donne la parole � Mme Val�rie NAHMIAS.

Mme Val�rie NAHMIAS. - C'est un contexte dramatiquement particulier, l'attentat contre l'�cole Ozar Hatorah de Toulouse, rebaptis�e � la suite de ce terrible �v�nement Ohr Torah, signifiant en h�breu tr�sor devenu lumi�re.

En effet, particulier car c'est la seule attaque terroriste ou non perp�tr�e contre une �cole qui a fait des victimes en France depuis les 50 derni�res ann�es. Autant dire depuis la derni�re guerre.

Une autre tentative d'attentat a �t� commise contre une �cole juive en 1995 avec fort heureusement aucune victime et trois prises d'otages ayant fait des bless�s et des h�ros dans des �coles.

Dramatiquement particulier, car un terroriste, sans �me ni sens de rien, que je ne nommerai pas volontairement, rentre dans une �cole, tue � bout portant des enfants, Ari�, Gabriel et Myriam, je rajouterai l'euph�misme innocents. Simplement pr�sents dans leur �cole juive, simplement �tant de confession juive.

L'hommage qui leur est rendu est un minimum que nous puissions faire pour partager un peu de la douleur des familles, mais surtout ne jamais les oublier. "Le bourreau tue toujours deux fois, la seconde fois par l'oubli" disait Elie Wiesel. Que ce soit dans le 17e arrondissement, dans un square que nous connaissons bien pour y avoir fait jouer nos enfants d�s leur plus tendre enfance, et nous l'esp�rons dans d'autres futurs squares, avec Geoffroy BOULARD maire du 17e et l'ensemble des �lus du 17e arrondissement, et je pense comme tous les Fran�ais, nous n'oublierons jamais ces jeunes enfants tu�s dans leur �cole, Ari�, Gabriel et Myriam.

Merci pour cette d�nomination.

Mme V�ronique LEVIEUX, adjointe, pr�sidente. - Je donne la parole � Mme VIEU-CHARIER.

Mme Catherine VIEU-CHARIER, adjointe. - Je voudrais vous remercier, Mesdames les conseill�res, de vous �tre inscrites sur ce projet de d�lib�ration.

Ari� et Gabriel Sandler, ainsi que Myriam Monson�go, sont 3 enfants victimes de l'attaque terroriste islamiste � l'encontre de l'�cole Ozar Hatorah de Toulouse, le 19 mars 2012. Ils avaient 3, 6 et 8 ans, et ce sont les 3 premiers enfants victimes d'antis�mitisme en France depuis la Seconde Guerre mondiale, victimes mortes, c'est-�-dire assassin�es pour antis�mitisme. Jamais il n'y avait eu ce genre d'�v�nement depuis les rafles de l'occupant nazi et du Gouvernement de Vichy.

Mme la Maire de Paris s'est rendue, avec Patrick KLUGMAN, notre coll�gue qui est l'avocat de la famille Sandler, en Isra�l lors du dernier voyage de la Maire de Paris sur la tombe d'Ari� et Gabriel Sandler, et Myriam Monson�go. Paris n'oublie pas non plus trois autres victimes�: Imad Ibn Ziaten, Mohamed Legouad et Abel Chennouf, parachutistes qui avaient �t� assassin�s la veille.

Vous le savez, nous sommes fortement engag�s dans la lutte contre l'antis�mitisme et contre le n�gationniste qui passe par un n�cessaire travail de m�moire et de souvenir. Je voudrais vous dire que, chaque ann�e, nous comm�morons la Lib�ration des camps � l'H�tel de Ville. Cette ann�e encore, il y a eu, � l'H�tel de Ville de Paris, dans les salons, une manifestation pour comm�morer le Convoi 77.

Il y a eu de nombreux projets p�dagogiques et associatifs, notamment en 2015, la cr�ation d'une mallette p�dagogique sur la m�moire des trois g�nocides du XXe si�cle, le g�nocide arm�nien, la Shoah et le g�nocide Tutsi.

De 2015 � 2018, nous avons apport� un soutien financier au projet de restitution de biographies de d�port�s par des scolaires. Enfin, inlassablement et depuis 1996, nous avons des poses de plaques en m�moire des enfants juifs d�port�s. A ce jour, plus de 400 plaques ont �t� pos�es dans les �coles parisiennes depuis 1997. Cette nouvelle d�nomination est donc tout un symbole tant pour la Ville de Paris que pour la capitale de la France qu'elle est, et vraiment elle s'honore de donner les noms de ces petits enfants, Ari� et Gabriel Sandler, et Myriam Monson�go � des all�es d'un tr�s joli jardin du 17e arrondissement. Ils seront parmi nous, pour toujours, nous ne les oublierons pas.

Mme V�ronique LEVIEUX, adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup, pour ces interventions.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DEVE 12.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�?

Le projet de d�lib�ration est adopt� � l'unanimit�. (2019, DEVE 12).

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