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IV - Question d'actualité posée par le groupe Ecologiste de Paris à Mme la Maire de Paris relative à la politique de réduction des plastiques.


Mme LA MAIRE DE PARIS. - Nous passons � la question n��4. Une question de Mme Fatoumata KON�, pour le groupe Ecologiste de Paris, � qui je donne la parole.

Mme Fatoumata KON�. - Merci.

Madame la Maire, chers coll�gues, le 30 octobre 2018, dans le cadre de la loi dite EGalim, nos parlementaires fixaient l?interdiction au 1er janvier 2020 des couverts, pailles, touillettes et autres contenants jetables en plastique. C?�tait une vraie avanc�e et nous �tions nombreux � nous en �tre f�licit�s.

Mais cela, c?�tait avant, avant qu?un s�nateur La R�publique en marche fasse adopter, avec la b�n�diction du Gouvernement, un amendement destin� � repousser d?un an cette interdiction et de r�duire drastiquement la liste.

Faut-il rappeler que le plastique contient dans certaines de ses formes du phtalate, du styr�ne et du bisph�nol A reconnus comme des perturbateurs endocriniens, ces agents chimiques qui, � cause de leur configuration proche de celles de hormones, peuvent les perturber.

Il y aurait chaque jour 9 millions de paille jet�es dans le seul secteur de la restauration rapide en France, sachant que la dur�e de d�composition d?une paille en plastique est estim�e � deux cents ans. Un million de bouteilles en plastique sont vendues chaque minute. Les ustensiles en plastique � usage unique repr�sentent 70�% des 150 millions de tonnes de plastique polluant les oc�ans selon l?O.N.U., 13 millions de tonnes de d�chets plastiques p�n�trent dans nos oc�ans chaque ann�e, tuant 100.000 animaux marins par an.

Tous ces chiffres effrayants sont connus et pourtant, apr�s le glyphosate et en d�pit de l?urgence �cologique et sanitaire, nous assistons � une nouvelle reculade regrettable du Gouvernement. Cette reculade a fait les gros titres de la presse et a scandalis� la population qui voit bien qu?il est plus que temps de sortir de l?enfer du plastique.

Notre coll�gue, conseiller de Paris �cologiste et s�nateur, Bernard JOMIER a �voqu� le fait que des industries h�sitent � sauter le pas, alors que des alternatives existent et que d?autres pays ont pris de l?avance. � regarder vers le XXVIIIe si�cle, nous allons rater cette transition, citant le fameux syndrome Kodak. C?est celui d?une soci�t� paralys�e qui innove mais ne change pas en profondeur. La pollution plastique doit cesser, et pour cela tous les �chelons doivent �tre mobilis�s, y compris le n�tre.

A plusieurs reprises et sous l?impulsion des �cologistes, le Conseil de Paris a adopt� des v?ux visant � r�duire l?utilisation du plastique � Paris. Je pense au travail men� sur la sortie des plastiques dans les cantines, � l?adh�sion de Paris � la charte "Villes et territoires sans perturbateurs endocriniens" de l?association "R�seau Environnement Sant�", � l?adoption de la deuxi�me feuille de route d?�conomie circulaire, dont une action majeure portait sur la constitution d?un plan parisien de sortie des plastiques. Sans oublier la politique de simplification du tri permettant � tous les Parisiens, depuis le 1er janvier, de jeter dans la poubelle jaune l?int�gralit� de leurs emballages papier, m�talliques ou plastiques. Notons que m�me les grands producteurs de plastique face aux critiques tentent d�sormais de relancer des syst�mes de consigne.

Madame la Maire, Paris doit une fois de plus �tre fer de lance en montrant l?exemple et en �tant plus ambitieuse que jamais dans ce combat. Pouvez-vous nous rassurer sur la volont� de Paris d?agir fortement sur la pollution plastique et nous dire quelles sont les prochaines �ch�ances�?

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup pour votre question.

Je donne la parole � Paul SIMONDON, puis � Antoinette GUHL pour vous r�pondre.

M. Paul SIMONDON, adjoint. - Merci, Madame la Maire.

Merci, Fatoumata KON�, pour cette question. Comme vous, je d�plore l?adoption de cet amendement avec le soutien du Gouvernement, de cet amendement d?un s�nateur du Nord qui consiste � repousser l?�ch�ance de disparition des petits objets en plastique. C?est une attitude d�fensive qui vise � demander un peu de "rab", un peu de "rab" de pailles, un peu de "rab" de touillettes.

Est-ce le lobby des touillettes, comme le d�plore C�lia BLAUEL�? Je ne sais pas. En tout cas, ce n?est pas au niveau des enjeux de la transition �cologique. Il faut, au contraire, rester sur des objectifs tr�s fermes et soutenir les entreprises qui ont commenc� le travail de cette transition et qui ont commenc� pour prendre un temps d?avance.

J?esp�re que la proc�dure parlementaire permettra de faire �voluer et de revenir � la date initiale. En attendant, je tiens � vous rassurer, la Ville de Paris reste extr�mement volontariste sur la sortie du plastique.

Cela se traduit d'abord par une meilleure gestion des d�chets du plastique. Vous l?avez rappel� et c?est toujours l?occasion de le faire�: depuis le 1er janvier, les Parisiens peuvent jeter au bac jaune tous leurs emballages, que ce soit du papier, du carton, du m�tal ou du plastique. Le pot de yaourt ne doit donc plus vous plonger dans des torrents d?incertitude et il va bien au bac jaune une fois qu?il est vid�.

Mais l?essentiel sur les d�chets plastiques est bien de r�duire leur production. C?est pourquoi nos actions visent � r�duire autant que possible, dans tous les �v�nements de la Ville, dans le fonctionnement m�me de la Ville, l?utilisation du plastique jetable en particulier.

Je laisse ma coll�gue Antoinette GUHL pr�ciser ces actions. Merci.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Paul SIMONDON.

La parole est � Mme Antoinette GUHL.

Mme Antoinette GUHL, adjointe. - Vous avez raison, Madame KON�, il nous aura fallu quelques d�cennies pour nous en apercevoir, mais maintenant il est partout, dans nos v�tements, dans nos jouets, dans nos cosm�tiques, dans nos t�l�phones, dans nos voitures. Nous avons fait du plastique comme du nucl�aire un d�veloppement d�mesur� sans nous soucier en amont de ces d�chets.

Aujourd?hui le plastique nous rattrape et il s?int�gre � la cha�ne alimentaire par les poissons, par les oiseaux et le sel marin. Je salue d?ailleurs � ce sujet le travail men� par Anne SOUYRIS sur les perturbateurs endocriniens.

Deux solutions compl�mentaires s?offrent � nous et Paul SIMONDON l?a rappel�. Premi�rement, le recyclage. Collecter plus, collecter mieux pour �viter d?incin�rer. Deuxi�mement, la r�duction. Il nous faut r�duire l?usage des plastiques. C?est le message principal que nous donnent les O.N.G., telles que "Surfrider" ou "Zero Waste" que j'ai r�unies sur ce sujet en d�cembre dernier.

A Paris, nous avons d�j� actionn� la commande publique pour r�duire l?usage du plastique sur la commande des jouets pour les enfants dans nos cr�ches, sur les ustensiles de cuisine dans nos cr�ches - chantier men� par Aur�lie SOLANS dont je salue l?engagement - et nous allons g�n�raliser cette action sur la commande publique. Nous avons �galement install� de nouveaux magasins en vrac pour r�duire le poids de nos emballages et nous exp�rimentons la consigne dans le quartier des deux rives.

Nous avons trouv� les alternatives aux pailles plastiques, sans attendre la d�cision du Gouvernement, dans les restaurants administratifs de la Ville. Et nous poursuivons avec la limitation du plastique dans l?�v�nementiel dans le cadre de la charte des �v�nements responsables. "Paris Plage" en sera un symbole.

Enfin, je vous informe que j?ai demand� � toutes les directions de la Ville de se mobiliser sur cette r�duction du plastique et je convierai, avec mes coll�gues adjoints investis sur ce sujet, l?ensemble des groupes politiques dans les prochaines semaines, comme cela �tait convenu.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup � vous, Paul SIMONDON et Antoinette GUHL, et Madame Fatoumata KON�.

Février 2019
Débat
Conseil municipal
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