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Vœu déposé par MM. DUBUS, VESPERINI et SAINT-ETIENNE relatif à l'attribution de la Citoyenneté d’honneur au peuple vénézuélien.


M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Nous arrivons au v?u n��59 et je donne la parole?

Qui le pr�sente�? C?est M. DUBUS qui le pr�sente�?

M. J�r�me DUBUS. - Mes chers coll�gues, c'est un v?u que nous d�posons avec mes deux coll�gues Alexandre VESPERINI et Christian SAINT-ETIENNE sur la situation au Venezuela.

Voici quand m�me une histoire absolument invraisemblable, � peine croyable que celle du Venezuela. Il faudra, je pense, �crire un jour un livre tr�s d�taill� sur ce qu'il s'est pass� depuis un certain nombre d'ann�es.

Comment un r�gime a r�ussi � ruiner un pays en aussi peu de temps�? L'un des pays les plus riches de l'Am�rique latine, qui n'en compte que peu. Premier pays au monde en termes de r�serves de p�trole, mieux que l'Arabie Saoudite�! Plus des r�serves consid�rables de m�taux pr�cieux et semi-pr�cieux. Ce pays a �t� ruin� en � peine 10�ans, et je rappelle qu'il avait �t� qualifi� par Christophe Colomb en 1498 de "terre de gr�ce".

La situation y est aujourd'hui catastrophique�: inflation digne de l'Allemagne des ann�es 1920, 30�% de la population au ch�mage, famines et disettes, situation sanitaire catastrophique, mortalit� infantile au-dessus de celle de la Syrie. Total, 3�millions de personnes ont quitt� le pays depuis 10�ans�; 3�millions de personnes. C'est la plus grande immigration actuelle, et tr�s peu de gens en parlent. Une telle d�b�cle n'a aucun pr�c�dent connu.

Le Venezuela a �t� victime, effectivement, des "keptocrates" qui ont confisqu� la richesse en pillant ce pays. Sur les 1.000�milliards de dollars estim�s de r�serves et de recettes p�troli�res - 1.000�milliards de dollars�- 300�milliards ont disparu. 300�milliards ont disparu, on ne sait pas o� ils sont, ils se sont envol�s. Enfin, maintenant, on a une petite id�e de l'endroit o� ils sont. Alors, le pr�sident MADURO, l'ex-pr�sident, devrais-je dire?

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur DUBUS?

M. J�r�me DUBUS. - ? l'ex-pr�sident MADURO a perdu toute l�gitimit�, et la France vient de reconna�tre, apr�s d'autres pays?

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, c?est bon.

M. J�r�me DUBUS. - ? la l�gitimit� du Pr�sident GUAIDO. Attendez, je peux avoir deux secondes en plus?

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Non, non, ce n?est pas "attendez", c'est un v?u, c'est deux minutes, il est d�j�? Cela fait 2�minutes�20. Je vous donne deux phrases pour dire le sens de votre v?u.

Mais c?�tait une gageure de parler de l?histoire du Venezuela en deux minutes.

M. J�r�me DUBUS. - Le sens du v?u, c?est que la Ville de Paris s?engage enfin dans cette affaire. La Capitale des droits de l'homme et des libert�s, reconnue comme telle � l'�tranger, doit faire un geste vis-�-vis du peuple v�n�zu�lien.

Nous proposons la Citoyennet� d'honneur, cela peut �tre autre chose. Il n'y a pas eu de contre-v?u, je le regrette, mais faites un geste, en l'occurrence � l'�gard du peuple v�n�zu�lien. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur DUBUS. La parole est � Patrick KLUGMAN.

M. Patrick KLUGMAN, adjoint. - Effectivement, la situation du Venezuela doit appeler toute notre attention�; elle n'a d�j� pas manqu� de le faire, je voudrais le rappeler ici. Nous avons toujours suivi notamment la situation des �lus, en particulier le Maire de Caracas, qui n'est pas le seul dans son pays lorsqu'il a �t� emp�ch� par le pouvoir, qu'il a �t� incarc�r� puis plac� en r�sidence surveill�e. C'est un des cas qui nous avaient amen�s � venir ici vous proposer la cr�ation d'un observatoire des maires en danger, auquel nous travaillons actuellement avec le soutien entre autres du Barreau de Paris.

D'autres maires v�n�zu�liens ont subi le m�me sort et, plus largement, toute forme d'opposition, toute forme d'institution. Le Venezuela est le pays le plus violent au monde, et ce n'est pas facile dans le palmar�s du XXIe�si�cle d'avoir ce triste record. Il y a maintenant une situation politique que chacun regarde.

Nous avons eu tout � l?heure un �change, parce que je voulais avoir une information �clair�e pour le Conseil de Paris, Monsieur le Pr�sident. Nous avons eu un �change avec le Quai d?Orsay. La position de la France, ce soir, sur la situation du Venezuela, et je pense que nous pouvons nous y accoler, c'est de reconna�tre le Pr�sident GUAIDO comme pr�sident en charge, le temps...

Mme Danielle SIMONNET. - C?est un coup d?Etat�!

M. Patrick KLUGMAN, adjoint. - Merci, Madame SIMONNET, de cette intervention qui est � votre honneur? Le temps d'organiser des �lections d�mocratiques sous surveillance internationale, les Etats-Unis �tant sur une autre position, qui est la reconnaissance pure et simple.

Pour notre part, je pense que nous devons d�noncer? Nous devons d�noncer - excusez-moi - les violences contre les civils qui n'ont pas manqu� d'�tre exerc�es et qui sont inacceptables, quel que soit le pouvoir en place et quelles que soient les formes de mobilisations.

Dans ce cadre, Monsieur DUBUS, je ne peux pas accepter purement et simplement votre v?u, car une citoyennet� d'honneur d�cern�e � un peuple ne correspond pas � notre forme de d�cernement de la citoyennet� d'honneur. Certes, mais, en l?occurrence?

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Laissez terminer l?orateur.

M. Patrick KLUGMAN, adjoint. - C?est un fait, mais?

Je voudrais donc vous proposer, Monsieur DUBUS, d'adopter votre v?u, c'est-�-dire que le Conseil de Paris apporte son soutien au peuple v�n�zu�lien dans son combat face � la d�rive autoritaire du r�gime et pour la d�mocratie, mais de ne pas l'assortir d'une citoyennet� d'honneur. Je pense que nous pouvons nous entendre sur cette proposition.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - On part sur la proposition de Patrick KLUGMAN. J'ai vu que vous opiniez du chef, J�r�me DUBUS, je vous en remercie. Danielle SIMONNET? Oui, on va voter quand m�me formellement, on est dans une assembl�e d�lib�rative. Danielle SIMONNET pour une minute sachant d�j� ce que vous allez dire.

Mme Danielle SIMONNET. - Je vais dire que notre Assembl�e s'honorerait � respecter le droit international, et donc ce qu'il repr�sente, l'institution O.N.U., qui ne reconna�t pas l'auto-proclamation du Pr�sident GUAIDO. Je pense que notre Assembl�e s'honorerait de reconna�tre que la France n'a pas honor� son attachement � la m�diation et au r�le de m�diation qui a toujours �t� le sien, en reconnaissant ce coup d'�tat qui est en train d'avoir lieu.

Notre r�le, c'est bien plut�t de d�fendre les positions de m�diation qui sont notamment port�es par le Mexique et d'autres pays, � laquelle d'ailleurs MADURO a r�pondu favorablement, et qui sont en train de permettre l'aboutissement de convocation de nouvelles �lections. C'est la m�diation, le droit international, et rien de ce qui peut permettre d'acc�l�rer l'escalade vers la guerre civile. Voil� notre r�le.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci. Je vous ai donn� exceptionnellement la parole. Vous n'avez pas le droit � une explication de vote puisque vous n'�tes pas repr�sentante d'un groupe. M. JULIEN, qui est tr�s ferme sur le r�glement int�rieur, vient de me le rappeler. Je vous remercie de n'avoir parl� que 40 secondes.

Je mets donc aux voix, � main lev�e, le v?u.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s'abstient�?

Le voeu est adopt�.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Nous en arrivons au v?u... Avant de donner la parole � l'explication de vote que vient de faire Mme SIMONNET, malgr� le fait que le r�glement int�rieur l'en prive, j'ai demand� � M. DUBUS s'il �tait d'accord avec le v?u tel qu'amend� par M. KLUGMAN.

M. Patrick KLUGMAN, adjoint. - C'est le v?u qui a �t� d�pos� en enlevant la mention � une citoyennet� d'honneur. C'est tr�s simple.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Chers coll�gues, j'ai bien demand� � M. DUBUS s'il acceptait. M. DUBUS a dit oui. Je l'ai act� � cette tribune. Le vote ne pouvait donc �tre que sur cet accord de M. DUBUS de la proposition de M. KLUGMAN.

Je demande � nouveau � notre Assembl�e, sur ce v?u, qui est en plein dans les comp�tences du Conseil de Paris, comme nous en avons l'habitude r�guli�rement, de se prononcer une seconde fois. S'ils le rejetaient, j'en serais surpris.

Je mets donc aux voix, � main lev�e, le v?u ainsi amend�.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s'abstient�?

Le v?u amend� est adopt�. (2019, V. 26). Je confirme le vote de ce v?u.

Février 2019
Débat
Conseil municipal
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