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2019 DASES 32 - Subventions (264.000 euros) à 10 associations, relatives au financement en fonctionnement d’actions d’aide alimentaire à destination de personnes et de familles démunies à Paris. - Avenants.


Mme Pauline V�RON, adjointe, pr�sidente. - Nous examinons le projet de d�lib�ration DASES 32 concernant l'attribution de subventions � 10 associations, relatives au financement d'actions d'aide alimentaire � destination de personnes et de familles d�munies � Paris.

La parole est au pr�sident Nicolas BONNET-OULALDJ, pour cinq minutes maximum. Puis � Christian HONOR�.

M. Nicolas BONNET-OULALDJ. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, la revendication principale aujourd'hui, c'est la question du pouvoir d'achat. Nous l'entendons sans arr�t dans toutes les manifestations depuis le mois de novembre. Nous entendons sans arr�t un refrain, c'est le frigo vide. Ce projet de d�lib�ration est, pour nous, tr�s important parce que, de plus en plus de familles � Paris, des personnes seules, des m�res de familles monoparentales, des retrait�s, sont les premiers � solliciter une aide alimentaire pour se nourrir.

La fin du mois commence beaucoup plus t�t aujourd'hui qu'avant. Il est donc malheureusement plus que jamais n�cessaire que la Ville de Paris soutienne les �piceries solidaires, les associations qui fournissent une aide alimentaire et cr�ent des restaurants solidaires.

Vous le savez, mon groupe a exprim� � plusieurs reprises son d�sir d?une alimentation de qualit�, de produits locaux, de saison, en circuits courts, et notamment une d�lib�ration que j?ai port� de cr�ation de halles alimentaires.

Nous avions d�pos� un v?u en ce sens au Conseil de Paris en janvier 2017, il y a deux ans maintenant, pour demander le lancement d?un appel � projets parisien visant � accompagner l?acc�s � une alimentation de qualit�, saine et durable, en direction des personnes en grande pr�carit�.

L?exp�rimentation des paniers solidaires, que nous avions � nouveau appel�e de nos v?ux en 2018 par amendement budg�taire, se met enfin en place. Nous esp�rons que ce dispositif pourra d�s 2019 se g�n�raliser et se p�renniser, en lien avec les associations, les �piceries solidaires et les C.H.S.R.

Nous attendons avec impatience le projet de d�lib�ration qui formalisera cette mise en ?uvre des paniers solidaires, et j?en profite, ch�re Dominique VERSINI, pour vous interroger � ce sujet.

Dans le cadre de l?attribution de l?aide alimentaire, la Ville de Paris pourrait �galement pr�voir un accompagnement des associations qui int�grent une part de produits "bio" ou approvisionn�s en circuits courts dans les produits distribu�s aux personnes en grande pr�carit�.

Le projet de d�lib�ration qui nous est soumis ici pointe �galement l?engagement de la Ville pour p�renniser et d�velopper les restaurants solidaires. A ce jour, le Plan Alimentation durable est assez peu pr�cis sur l?int�gration des crit�res de l?alimentation durable concernant ces restaurants.

C?est pourquoi nous proposons que la restauration collective, � destination des personnes en situation de pr�carit� mais aussi des personnes �g�es, qui est g�r�e par le CASVP, puisse int�grer � l?avenir des objectifs plus ambitieux en mati�re d?augmentation de la part de produits "bio", locaux et de qualit�, comme cela existe par exemple dans les cantines scolaires. Le CASVP, qui g�re la restauration propre aux structures d?accueil des personnes �g�es et des personnes en difficult�, pourrait int�grer, de mani�re plus syst�matique, les crit�res de l?alimentation durable.

Vous l?aurez compris, nous souhaitons que Paris se mobilise et mobilise l?ensemble des politiques publiques municipales pour ?uvrer � ce que le maximum de Parisiens puissent b�n�ficier de produits alimentaires de bonne qualit� nutritive et gustative.

Si nous proposons des pistes d?engagement suppl�mentaires de la Ville de Paris pour la d�mocratisation de l?acc�s � l?alimentation durable, nous voterons bien s�r sans h�sitation pour ce projet de d�lib�ration.

Je vous remercie.

Mme Pauline V�RON, adjointe, pr�sidente. - Merci.

La parole est � Christian HONOR�, pour le groupe LRI.

M. Christian HONOR�. - Madame la Maire, nous allons bien entendu voter les subventions pour les aides alimentaires en faveur des plus d�munis.

Permettez-moi, cependant, de saisir cette occasion pour attirer votre attention sur ce qu?il se passe dans le 18e arrondissement. Il existe des associations qui font un travail formidable pour aider ceux qui manquent de tout. Je citerai, entre autres,�l?�quipe de "La table ouverte", dont la mobilisation sur le terrain est exemplaire.

Pourtant, mes chers coll�gues, beaucoup de riverains de la rue Pajol et de la rue Philippe-de-Girard, dont je parle tr�s souvent ici, se plaignent � juste titre et tr�s l�gitimement des nuisances dont ils sont victimes. En effet, les distributions de nourriture se font dans des conditions anarchiques, sans contr�le apparent, avec pour cons�quence premi�re que ces distributions ne sont pas effectu�es dans des conditions d?hygi�ne satisfaisante et qu?il y a un d�faut de respect de la dignit� des personnes auxquelles on donne cette nourriture.

Enfin, � la suite de cette distribution, les rues sont sales, jonch�es de restes alimentaires. Les riverains se plaignent, � juste titre, de la d�gradation de leur cadre de vie. Ils n?en peuvent plus et on les comprend.

Il ne s?agit absolument pas de nier la n�cessit� d?aider les personnes dans le d�nuement, ce n?est pas le sujet. Il y a aussi la n�cessit� de faire respecter la tranquillit� publique dans ce quartier populaire, je vous le r�p�te.

Ce n?est pas la premi�re fois que j?interviens sur ce probl�me. Il y a urgence, Monsieur le Pr�fet, Madame la Maire, � prendre les mesures qui s?imposent, pour � la fois assurer des actions de solidarit� indispensables dans des lieux d�di�s et assurer la tranquillit� des habitants.

Je vous remercie.

Mme Pauline V�RON, adjointe, pr�sidente. - Merci.

Pour r�pondre, je donne la parole � Dominique VERSINI.

Mme Dominique VERSINI, adjointe. - Merci, Madame la Maire.

Monsieur le Pr�sident, cher Nicolas BONNET-OULALDJ, Monsieur le Conseiller de Paris, cher Christian HONOR�, mes chers coll�gues, ce projet de d�lib�ration est important puisqu?il vise � accorder le soutien de la collectivit� parisienne � dix associations qui ont une action importante en mati�re d?aide alimentaire � destination des personnes d�munies, dont sept �piceries solidaires.

Ces associations ?uvrent chacune sur des champs diff�rents pour r�pondre aux besoins fondamentaux des personnes en situation de pr�carit�. Je pense � "Ao�t Secours Alimentaire" qui assure la continuit� de l?aide alimentaire l?�t� dans cinq arrondissements, � "Notre-Dame de Tanger" dans le 19e qui apporte de l?aide alimentaire aux migrants, au "Relais Fr�micourt" dans le 15e qui assure une distribution de colis alimentaires, � la redistribution d?invendus de produit frais du "Secours populaire" dans les 13e et 18e, et bien d?autres.

Quant aux �piceries solidaires, elles proposent des produits de consommation courante � des prix r�duits et offrent la possibilit� au public, notamment � de nombreuses familles, d?avoir acc�s � une alimentation � bas co�ts, tout en ayant un accompagnement et un projet social.

La contribution de la Ville en faveur de ces associations en 2018 a d�pass� les 6,3 millions d?euros et a permis la distribution de 4,6 millions de repas.

Nous cherchons �galement � assurer et nous avons mis en place une coordination de l?aide alimentaire. Cela permet justement de mieux rep�rer sur le territoire les endroits o� il faut intervenir et qu?il faut soutenir. Cela permet aussi, Monsieur HONOR�, d?avoir mis en place une distribution alimentaire.

Vous avez �voqu� notamment les quartiers du 18e arrondissement mais aussi du 19e, o� il y a beaucoup de personnes migrantes et o� nous avons mis en place une organisation avec l?"Arm�e du Salut", les "Restos du C?ur" pour pouvoir distribuer des repas dans des endroits adapt�s qui sont ensuite nettoy�s, qui font l?objet de mise en propret� et qui justement ne provoquent pas de nuisances.

Il y a, par ailleurs, de nombreuses initiatives citoyennes que nous n?arrivons pas forc�ment � canaliser. Elles sont louables dans leurs intentions, mais elles peuvent laisser de nombreux d�chets sur les lieux de distribution. Je remercie ici mon coll�gue Paul SIMONDON, dont les �quipes de la DPE font un travail pour essayer de r�duire le plus possible les nuisances pour les habitants des quartiers.

Je veux aussi parler des restaurants solidaires que g�re le CASVP. Nous avions un engagement de cr�ation de 12�restaurants solidaires pour la mandature et nous inaugurons au printemps le 12e restaurant dans le 18e arrondissement.

J?ai bien not�, cher Nicolas BONNET-OULALDJ, votre recommandation d?aller vers plus d?alimentation durable et je suis s�re que le CASVP saura avancer dans ce sens, si ce n?est d�j� fait. Cependant, je ne sais pas et je n?ai pas l?information en temps r�el.

En tout cas, ce sont 12 restaurants solidaires et 120 points de distribution recens�s � Paris.

Je voulais aussi r�pondre � Nicolas BONNET-OULALDJ, bien que ce ne soit pas tout � fait le domaine que je g�re quotidiennement, sur l?amendement propos� par votre groupe pour exp�rimenter des paniers solidaires � partir des halles alimentaires existantes � Paris.

C?est un projet que nous suivons en lien avec les mairies d?arrondissement et avec le cabinet d?Olivia POLSKI. En 2019, les cr�dits permettront de d�marrer deux modalit�s d?acc�s, notamment pour la halle du 10e arrondissement. Comme il n?y a pas d?�picerie sociale dans le 10e, une exp�rimentation sera men�e via la mise en relation entre la halle alimentaire du 10e et l?association "Esperem", l?ex-"Arfog-Lafayette", et le centre d?h�bergement Louvel-Tessier qui est g�r� par "Emma�s Solidarit�". Ainsi, les personnes accompagn�es par "Esperem" ou h�berg�es au centre d?h�bergement pourront se rendre dans la halle alimentaire et b�n�ficier de produits de qualit� � tarifs tr�s r�duits.

Enfin, pour la halle du 14e arrondissement, le lien sera fait avec l?�picerie solidaire qui est g�r�e par l?association "Le march� solidaire", pour qu?elle vende � tarifs r�duits des invendus, mais �videmment des invendus de qualit� de la halle. Nous sommes actuellement en train de travailler avec les diff�rents acteurs pour fixer le cadre de cette exp�rimentation.

En tout cas, ces exp�rimentations sont en bonne voie et elles seront op�rationnelles en 2019, sur les arrondissements dont j?ai parl�, � partir des deux halles, et ce sont de belles exp�rimentations � partir de votre amendement budg�taire qui a permis d'aller plus loin encore dans l'aide alimentaire.

Comme vous l'avez dit, je suis d'accord avec vous, la question du pouvoir d'achat r�agit sur l'alimentation, puisque des gens se privent et privent leurs enfants�; c'est quelque chose d'inadmissible. Paris doit toujours avancer dans ce sens pour qu?il ne puisse pas y avoir de privation alimentaire pour des enfants, m�me si dans les �coles - je le sais pour avoir des petits-enfants qui fr�quentent les �coles du 19e arrondissement -, une attention particuli�re doit �tre donn�e avec de l'alimentation "bio", etc. Mais il faut aussi que lorsqu'ils rentrent au domicile, le frigo ne soit pas vide. Merci beaucoup.

Mme Pauline V�RON, adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 32.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DASES 32). 2019 DJS 110

Février 2019
Débat
Conseil municipal
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