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Vœu déposé par Mme SIMONNET relatif à l'organisation d'un vote public sur les grands projets à Paris.


M. Jean-Fran�ois MARTINS, adjoint, pr�sident. - Nous examinons le v?u n��79 relatif � l'organisation d'un vote public sur les grands projets � Paris.

La parole est � Mme SIMONNET pour 2 minutes.

Mme Danielle SIMONNET. - C'est l'occasion de prouver que la Ville de Paris est innovante en termes de d�mocratie participative, dans le cadre de la mobilisation des "Gilets jaunes". Je ne reviens pas sur ce que j'ai pu dire hier sur la mascarade orchestr�e par Emmanuel MACRON � travers le grand d�bat national.

N�anmoins, la Ville essaie de faire en sorte d'organiser ce grand d�bat dans l'enceinte de ses murs, mairie centrale et mairies d'arrondissement. Je constate que l'on voit d'ailleurs sur les panneaux dans le couloir, que les contributions des citoyens sont en faveur du r�f�rendum d'initiative citoyenne, sur la restauration de l'I.S.F., beaucoup de choses s'expriment. Il y a aussi des choses parisiennes qui s'expriment.

Vu qu'� Paris il y a �norm�ment de projets, extr�mement contest�s pour lesquels les Parisiennes et Parisiens n'ont pas pu voter, qu'il s'agisse des Jeux olympiques, des op�rations d'urbanisme type la tour Triangle, ou les tours de Bercy-Charenton, je propose � travers ce v?u que le grand d�bat souhait� par la Maire de Paris inclue la question des projets contest�s pour lesquels les Parisiennes et Parisiens n'ont jamais directement exprim� leur accord, et aboutisse au plus tard en septembre 2019 � un vote leur permettant de d�cider s'ils doivent �tre conduits sous leur forme actuelle, ou abandonn�s, ou �ventuellement repens�s. Une esp�ce de R.I.C. local adapt�.

M. Jean-Fran�ois MARTINS, adjoint, pr�sident. - J'ai deux explications de vote.

M. GLEIZES pour le groupe Ecologiste de Paris.

M. J�r�me GLEIZES. - Les �cologistes ont toujours �t� d�fenseurs des r�f�rendums. Ils n'ont pas attendu l'arriv�e des "Gilets jaunes" pour red�couvrir cette id�e ancienne. Nous avons notamment, sur diff�rents projets, demand� qu'il y ait un r�f�rendum, que ce soient au sujet des Jeux olympiques ou des grandes tours.

En coh�rence avec nos positions, nous appelons � voter ce v?u. Cela va dans le bon sens d�mocratique. Cela permet aussi de remarquer que souvent, les citoyennes et les citoyens sont en avance sur les �lus.

Je parle d'un exemple d'application qui pourrait �tre le T.E.P. M�nilmontant, o� l'on verrait que parfois les gens ont une conscience �cologique bien plus importante que leurs �lus, et comprennent l'int�r�t de revenir en arri�re sur des positions. On a le droit de se tromper. C'est m�me une qualit� en politique de reconna�tre ses erreurs et de pouvoir, par moments, reculer, annuler des projets lanc�s. Je citerai Notre-Dame-des-Landes, qui est le meilleur exemple de projet o� l'on a pu reculer, m�me s'il y a eu un r�f�rendum assez critiquable par ailleurs sur ce sujet.

M. Jean-Fran�ois MARTINS, adjoint, pr�sident. - Une autre explication du groupe LRI, M. de FROMENT.

M. Jean-Baptiste de FROMENT. - Merci, Monsieur le Maire.

Nous voterons contre ce v?u, parce qu'il y a une volont� subversive derri�re qui va un peu trop loin de la part de Mme SIMONNET, notamment la remise en cause des Jeux olympiques, etc. Je note quand m�me, on partage quand m�me un peu de sa philosophie, parce que c'est vrai que la d�mocratie participative � la sauce Mairie de Paris consiste � consulter les Parisiens sur l'accessoire avec le budget participatif, et jamais sur l'essentiel. Je crois qu'il faudra passer � un autre stade et permettre aux Parisiens de se prononcer sur les questions qui les int�ressent vraiment.

M. Jean-Fran�ois MARTINS, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur de FROMENT.

Tu as r�pondu�?

M. Emmanuel GR�GOIRE. Je vous prie de m'excuser, Monsieur le Maire.

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint. - Nous sommes tellement connect�s que tu sais ce que je vais r�pondre. Je voudrais quand m�me, Monsieur le Maire, pouvoir l'�voquer.

Madame SIMONNET, votre derni�re phrase r�sumait � elle seule la fragilit� et l'ambigu�t� de votre propos. Vous proposez, et je vous cite, "une sorte de R.I.C. local", c'est-�-dire un objet politique non identifi�, sur lequel vous ne d�finissez ni les bases �lectorales que vous jugez pertinentes, de quoi s'agit-il�? Des habitants d'une rue, des deux rues autour, des cinq rues, de l'arrondissement, de Paris entier�? Vous savez que la politique, c'est la mise en convergence, parfois des divergences, de l'int�r�t particulier et de l'int�r�t g�n�ral. Parfois, il arrive que nous prenions des d�cisions au nom de ce que nous imaginons �tre l'int�r�t g�n�ral. Je conviens ais�ment que ce n'est pas forc�ment une v�rit� absolue et que cela contrevienne � des int�r�ts particuliers.

Mais vous ne pouvez pas utiliser cet argument de la d�mocratie participative pour affaiblir la d�mocratie repr�sentative. Vous ne pouvez pas vous pr�valoir d'une l�gitim�e populaire, alors m�me qu'elle ne s'exprime pas en votre faveur lorsqu'il y a des �lections. Cette confusion met en danger le principe m�me de la d�mocratie. C'est heureusement une th�matique qui est aujourd'hui d�battue dans notre pays, et qui m�rite de l'�tre.

Je voudrais rappeler que probablement aucune ville ne va aussi loin en mati�re de d�mocratie participative que la Ville de Paris. Alors, imparfaitement, c'est une �vidence. Mais sur le budget participatif, nous avons dit son ampleur budg�taire, la surface des projets dans le 20e arrondissement, de tr�s nombreux projets. Je sais qu'ils ne sont pas tous faciles�: la modernisation de l'aire de jeux Sarah Bernhardt, la Bidassoa, les trottoirs de la rue des Mara�chers, la rue des Envierges auquel j'ai consacr� beaucoup de temps, la Carte citoyenne, les ateliers, la plateforme "Id�e.Paris".

Bref, vous le savez, nous sommes � l'avant-garde de tests de nouveaux moyens d'expression pour nos citoyens, parce que, oui, nous savons que la d�mocratie repr�sentative est en crise, oui, nous savons qu'il faut trouver des moyens d'y associer plus sinc�rement et plus durablement les citoyens. Mais s'il vous pla�t, ne reprenons pas les arguments populistes, dont l'unique objectif est de contester la l�gitimit� des votes.

M. Jean-Fran�ois MARTINS, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur GR�GOIRE.

Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u n��79 avec un avis d�favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s'abstient�?

On va refaire le vote tranquillement, Danielle, mea culpa.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s'abstient�?

Le v?u est rejet�.

Février 2019
Débat
Conseil municipal
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