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2008, Voeu déposé par le groupe U.M.P.P.A. relatif à l’opération d’aménagement Batignolles-Clichy-Cardinet.


M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Nous passons � l?examen du v?u r�f�renc� n� 3 dans le fascicule, relatif � l?op�ration d?am�nagement Batignolles-Clichy-Cardinet.

Ce voeu a �t� d�pos� par le groupe UMPPA, et sera pr�sent� par Mme Brigitte KUSTER.

Mme Brigitte KUSTER, maire du 17e arrondissement. C?est un v?u qui va dans le prolongement de la discussion, puisqu?il est � nouveau question d?am�nagement et d?immeubles de grande hauteur.

Je voudrais faire un point pr�alable sur l?am�nagement des terrains Cardinet, puisque ce v?u vise � faire le point par rapport � diff�rentes d�clarations que j?ai pu lire dans la presse. Je le pr�sente au nom des �lus du 17e arrondissement. En effet, le site actuel Batignolles-Cardinet a fait l?objet d?une zone d?am�nagement sans pr�c�dent et nous avons act� 200.000 m�tres carr�s de logements, 120.000 m�tres carr�s de bureaux et 25.000 m�tres carr�s pour l?implantation d?�quipements publics.

La Mairie du 17e arrondissement avait d�j� �t� amen�e, sous la pr�c�dente mandature, avec Fran�oise de PANAFIEU, � �mettre des r�serves sur la zone nord en mati�re d?am�nagement de logements sociaux, puisque des logements sont pr�vus entre le p�riph�rique et les mar�chaux. Ces r�serves avaient �galement �t� �mises sur l?emplacement du lyc�e Honor� de Balzac ou des immeubles de logements sociaux devaient �tre r�alis�s sur l?emprise du lyc�e international.

Lors de mon entretien avec M. le Maire de Paris, je lui ai fait part de nos inqui�tudes. Il m?a rassur� sur une partie de l?am�nagement concernant l?emprise pr�vue sur les terrains Honor� de Balzac et je lui ai fait part de l?int�r�t de revoir la zone nord de l?am�nagement des terrains Cardinet avec �ventuellement la possibilit� de remettre � plat la discussion telle qu?entam�e jusqu?� pr�sent et telles que les choses avaient �t� act�es. Il s?agit de la possibilit� d?un geste architectural fort dans cette partie qui serait consacr�e principalement aux activit�s �conomiques.

Or, nous avons relev� dans la presse que des immeubles de 50 m�tres � vocation de logements sociaux �taient pr�vus ou en tout cas envisag�s par la Municipalit� actuelle. Ce n?est donc absolument pas l?objet de la discussion que nous avions commenc�e � avoir avec le Maire de Paris et je m?inqui�te, au moment o� l?on parle de dialogue et de concertation, que des propos soient d�j� �mis dans la presse sans que la concertation avec les �lus, et encore moins avec la population du 17e arrondissement ait eu lieu.

C?est donc l?objet de ce v?u : nous souhaitons que soit exclue l?hypoth�se d?implanter sur la ZAC une tour de logements sociaux de 50 m�tres de hauteur, que l?emplacement vis� fasse en revanche l?objet d?un concours d?architectes aboutissant � la cr�ation d?un v�ritable geste architectural, mod�le de d�veloppement durable et � vocation �conomique, que le Maire de Paris s?engage � associer la population dans cette r�flexion, et qu?il respecte en tout �tat de cause les engagements de l?Etat et de la Ville de Paris relatifs � la mixit� de la ZAC, � savoir 50 % de logements sociaux et 50 % de logements priv�s, parce que les logements sociaux pr�vus initialement entre la zone p�riph�rique-Mar�chaux, nous proposons qu?ils soient r�partis autrement sur les terrains Cardinet.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Nouveau Centre et Ind�pendants).

M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - La parole est � Mme HIDALGO pour vous r�pondre.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe. - Tout d?abord, je voudrais dire � Mme Mme KUSTER que ce v?u est un peu surprenant, parce que j?avais cru comprendre, et je ne suis pas la seule, que la question des hauteurs, et notamment la possibilit� d?aller � 50 m�tres, c?est-�-dire 15 �tages, pour des immeubles de logements - pourquoi d�tes-vous ?logements sociaux? car il y aura peut-�tre des logements sociaux, il y aura s�rement des logements en accession � la propri�t�, il y aura peut-�tre des immeubles mixtes - j?avais donc cru comprendre que c?�tait un point sur lequel vous n?�tiez pas tout � fait hostile, dont acte, vous vous reprenez, et vous expliquez qu?il y a des conditions.

Les conditions que vous fixez ne sont pas acceptables, Madame KUSTER, parce que vous d�tes que sur la Z.A.C. Cardinet, il faudrait qu?il y ait essentiellement b�timents d�di�s aux activit�s, et vous voulez revenir � un urbanisme qui a prouv� combien il �tait destructeur ; vous voulez refaire des quartiers zon�s : le quartier d?activit�s d?un c�t�, le quartier des logements sociaux de l?autre, le quartier des logements en accession � la propri�t� de l?autre?

Ce n?est pas du tout de cette fa�on que nous souhaitons travailler. Comme je l?ai dit tout � l?heure, nous souhaitons faire �merger des quartiers mixtes dans leurs fonctions, c?est�-dire que l?on y trouve des locaux d?activit�, des �quipements publics, du logement social et du logement en accession, des espaces verts, des quartiers qui garantissent au mieux la qualit� de vie pour les habitants. Nous ne pouvons donc acc�der � votre v?u qui vient, finalement d?une fa�on tr�s protectionniste, faire marche arri�re par rapport � ce que vous aviez indiqu� pr�alablement.

Deuxi�mement, vous d�tes qu?il n?y a pas aujourd?hui d?emplacement pr�cis. Justement, nous voulons justement travailler sur l?urbanisation de l?ensemble de ce secteur, mettre en place une concertation. J?ai souhait� que soit mis en place un comit� permanent de concertation sur la Z.A.C. Clichy-Batignolles pour que nous puissions travailler et discuter avec l?ensemble de la population et les �lus pour avoir vraiment un programme pour ce quartier qui sera un quartier tout � fait embl�matique de Paris, un quartier nouveau qui va voir le jour � proximit� de quartiers qui eux, �taient quand m�me plut�t en souffrance et enclav�s.

Nous ne pouvons donc acc�der � ce v?u non plus pour ces raisons.

Je voudrais ajouter un point : vous dites qu?il faudrait respecter la programmation de logements et vous dites 50 % de logements sociaux et 50 % de logements priv�s.

D?abord, M. Jean-Pierre CAFFET �tait l�, M. le Maire de Paris aussi, ce dossier, qui a �t� n�goci� � l?�poque de Paris 2012, avait amen� M. le Maire de Paris � obtenir un arbitrage du Premier Ministre de l?�poque, M. de VILLEPIN, pour qu?il y ait bien du logement social � l?arriv�e. L?engagement qui a �t� pris, c?est au moins 50 % de logement social. Nous nous r�servons donc aussi la possibilit� d?aller au-del� de ces 50 %. C?est l?engagement pris par le Premier ministre de l?�poque.

Et pourquoi cet engagement a-t-il �t� arrach� ? Parce qu?� l?�poque, l?ancienne Maire du 17e arrondissement, Mme de PANAFIEU, avait vraiment essay� d?obtenir que surtout, surtout, il n?y ait pas de logement social ! Vous vous rendez compte le drame ! Du logement qui permette aux habitants de notre ville de trouver � se loger � des tarifs abordables, ...

(Vives protestations sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Centre et Ind�pendants).

M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - S?il vous pla�t, Messieurs, calmez-vous !

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe. - Ce n?�tait franchement pas quelque chose que vous souhaitiez. Eh bien, nous l?avions inscrit.

(Protestations sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Centres et Ind�pendants).

Cela vous fait hurler et c?est pourtant la v�rit� ! C?est comme cela que cela s?est pass�.

C?est exactement comme cela que cela s?est pass� !

Donc, Madame KUSTER, je termine. N?y aurait-il pas une petite tentation sectaire lorsque, d?un c�t�, vous applaudissez lorsque le Pr�sident de la R�publique lance un concours international, en confondant un petit peu au passage l?urbanisme et l?architecture, et lorsque vous d�noncez, notamment par la voix de votre Pr�sident de groupe, une op�ration de communication - je vous cite - ?lorsque nous, nous voulons poser des actes ambitieux pour am�liorer le quotidien des Parisiens? ?

Vraiment, laissez tomber cette tentation sectaire.

(Protestations sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Centre et Ind�pendants.)

L?enjeu est trop important pour que vous y c�diez.

Je rejette, bien s�r, ce v?u de l?U.M.P.

Merci.

M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Merci.

Madame KUSTER, le r�glement ne pr�voit pas une nouvelle prise de parole. N�anmoins, je ne peux pas refuser la parole au maire du 17e arrondissement. Je vous la donne, en vous remerciant d?en faire un usage limit� dans le temps.

Madame KUSTER ?

Mme Brigitte KUSTER, maire du 17e arrondissement. - Oui, Monsieur le Pr�sident, c?est en effet en tant que maire d?arrondissement que j?interviens, et m�me si je n?avais pas d�fendu le v?u, je vous aurais demand� la parole, parce que la mani�re dont Mme HIDALGO vient d?engager le d�bat de juillet prochain d�marre sur les plus mauvais augures !

Vous �tes dans la caricature pure, Madame HIDALGO, et vous allez donc prendre une lourde responsabilit� parce qu?en caricaturant les propos des uns et des autres, vous engagez tr�s mal un d�bat qui m�rite justement le ton le plus pos� qui soit et surtout pas de formuler les propos que les pr�c�dents orateurs ont formul�s et surtout qui n?�taient pas du tout ce que vous avez dit !

Vous n?�tiez pas pr�sente lors de l?entretien que j?ai eu avec le Maire de Paris, vous n?�tiez pas au courant de la proposition lorsqu?il l?a �voqu�e devant la presse, cela vous ennuie peut-�tre mais, en effet, j?ai propos� que le site des Batignolles fasse l?objet d?un concours d?architectes pour que, justement, dans cette partie situ�e entre p�riph�rique et Mar�chaux, qui est dans ce programme pour l?instant, o� nous avons une centrale � b�ton, un centre de tri, une zone de fret et des logements sociaux,? oui, Madame HIDALGO, nous maintenons que c?est une aberration de pr�voir des logements sociaux � cet endroit. Nous pensons que la vocation �conomique conviendrait mieux et c?est pour cela que nous proposons que les logements pr�vus l� soient r�partis autrement dans la Z.A.C. Cardinet.

Alors, n?essayez pas de dire que nous sommes contre le logement social, vous ne nous enfermerez pas dans ce d�bat. Les engagements de l?Etat, ce n?�tait pas au mieux ou au plus ou au moins 50 %, c?�tait 50 %. Et, de toute fa�on, ne d�viez pas le d�bat sur la partie du logement social. Nous sommes pour que Paris ait des lieux d?implantation, avec des immeubles, m�me de tr�s grande hauteur. Car, lorsque vous voulez faire du logement � 50 m�tres, c?est exactement ce que, Porte Pouchet, nous allons d�truire � la cit� de Bois-Le Pr�tre, des logements sociaux de 50 m�tres.

A 800 m�tres de l�, dans le cadre du G.P.R.U. de la Porte Pouchet, nous allons abattre l?immeuble de Bois-Le Pr�tre. Et aujourd?hui, vous voudriez recommencer la m�me erreur? mais la m�me erreur !... entre p�riph�rique et Mar�chaux pour faire un ghetto !

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Nouveau Centre et Ind�pendants).

Je conclus en esp�rant que Mme HIDALGO aura � c?ur, lors du d�bat de juillet prochain, non seulement de nous �couter, de ne pas �tre, comme je viens de le dire, dans la caricature. Surtout, j?ai appris quelque chose que je viens d?entendre : vous avez parl� d?un comit� de concertation. Je suis heureuse, en tant que maire, d?apprendre que vous avez lanc� un comit� de concertation sur ce projet.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Nouveau Centre et Ind�pendants).

M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame.

Madame Anne HIDALGO, vous avez la parole.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe. - Mme KUSTER a �voqu� notamment la d�molition de la tour Borel, c?est d?ailleurs dans son v?u, Porte Pouchet, qui est pr�vue dans le cadre du G.P.R.U. C?est un immeuble de 50 m�tres de haut mais qui est � peine � 15 m�tres du boulevard p�riph�rique.

Cela correspond justement � ce que nous ne voulons pas faire. Lorsque nous voulons construire du logement, ce n?est sans doute pas en bordure du p�riph�rique et ceci justifie pleinement sa d�molition.

A l?inverse, vous auriez pu le citer, il y a une tour similaire, plus �loign�e du p�riph�rique, qui fait l?objet d?un projet tr�s ambitieux et exemplaire de r�novation et de r�habilitation, qui est men� par l?O.P.A.C. ; il s?agit de la tour Bois-Le Pr�tre.

Vous le voyez, il y a des immeubles qui peuvent �tre retravaill�s parce qu?ils sont dans des sites o� la vie peut �tre rendue plus agr�able, et notamment lorsqu?ils ne sont pas en bordure du p�riph�rique, et d?autres que nous prenons la d�cision de d�truire, lorsqu?ils sont vraiment invivables pour leurs habitants. Bien �videmment, ce que nous voulons faire, c?est du durable, c?est-�-dire des immeubles qui, dans 20 ans, seront toujours agr�ables � vivre pour leurs habitants, qu?ils soient en logement social ou en privatif, et donc ni au bord du p�riph�rique ni au bord des r�seaux qui sont des g�nes pour les habitants de ces immeubles.

Je vous remercie.

M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup.

Nous passons maintenant au vote de ce v?u.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par le groupe U.M.P.P.A., avec un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le groupe ?Les Verts? s?abstient.

La proposition de voeu est rejet�e.

Je vous remercie.

Juin 2008
Débat
Conseil municipal
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