retour Retour

VIII - Question d'actualité posée par le groupe les Républicains et Indépendants à Mme la Maire de Paris relative à la mobilité des séniors parisiens.


Mme LA MAIRE DE PARIS. - Je vais donner la parole � M. Jean-Pierre LECOQ pour le groupe les R�publicains et Ind�pendants. Je vous laisse poser votre question.

M. Jean-Pierre LECOQ, maire du 6e arrondissement. - Merci, Madame la Maire.

Madame la Maire, Messieurs les Maires, mes chers coll�gues, j'ai eu le plaisir de rappeler que la Ville de Paris a une tradition tr�s forte de soutien � la mobilit� des seniors, comme l'ont fait depuis de nombreuses communes qui ont un peu copi� Paris. Au temps de la "Pr�histoire", en 1973, alors qu?un Pr�fet co-pr�sidait le conseil municipal, Paris avait instaur� une carte "Emeraude" permettant � 100.000 Parisiens de plus de 65�ans de voyager gratuitement dans les transports, sous des conditions de ressources, mais nettement plus favorables qu'aujourd'hui.

Rompant avec cette mesure qui �tait un marqueur fort de la politique sociale de Paris, votre pr�d�cesseur, Bertrand DELANO�, a supprim� en 2012 la gratuit� de la carte "Emeraude" pour la remplacer par une participation forfaitaire annuelle de 20�euros ou 40�euros en fonction des revenus des b�n�ficiaires.

La logique socialiste de diff�renciation excessive appliqu�e � toutes les cat�gories de Parisiens et de Parisiennes et ch�re � votre majorit�, a franchi un nouveau pas en 2015, avec votre d�cision, Madame la Maire, d'instituer une participation forfaitaire annuelle variant consid�rablement de 30�euros pour les moins fortun�s jusqu'� 380�euros - je ne dirai pas pour les tr�s riches, mais en tout cas, c'�taient 380�euros. Dans tous les arrondissements de Paris, de nombreux seniors nous firent part de leur stup�faction et m�me de leur exasp�ration devant cette mesure prise de fa�on technocratique, sans aucune concertation et pour des raisons financi�res

Vous en apercevant, avec un peu de retard n�anmoins, vous avez r�agi, Madame la Maire, pour revenir en juin 2018 sur la d�cision prise par Bertrand DELANO� et supprimer ainsi la participation annuelle forfaitaire. Ce faisant, par cette mesure, Hidalgo�2 a donc effac� Delano� et Hidalgo�1 premi�re adjointe pendant les deux mandats du premier.

Preuve que la d�cision prise en 2012 et aggrav�e en 2015 avait �cart� de nombreux seniors de ce dispositif. Depuis juin 2018, on a enregistr� 25.000 nouveaux b�n�ficiaires.

Cependant, le diable �tant dans les d�tails, un retrait� en couple gagnant plus de 1.800 euros par mois ne peut toujours pas pr�tendre � l'obtention gratuite d'un "pass" Paris Senior. Vous avez fait le choix de maintenir un seuil de ressources particuli�rement bas, ce qui cr�e manifestement des effets de seuil importants.

6.400 seniors de plus de 60 ans quittent Paris chaque ann�e, de fa�on naturelle, soit la moiti� des 12.000 Parisiens qui quittent la Capitale en raison du co�t toujours plus �lev� de l'immobilier d'habitation que vous contribuez largement � flatter.

La Pr�sidente de la R�gion Ile-de-France, dont on parlait � l'instant, avec laquelle vous dialoguez, peut-�tre insuffisamment, a annonc� la cr�ation d'un "pass" Navigo Senior � moiti� prix pour tous les Franciliens de plus de 65 ans. Je dis bien tous les Franciliens, car ce dispositif n'est pas soumis � des conditions de ressources. Les personnes qui ne sont pas �ligibles aujourd'hui � la carte "Am�thyste" sont celles qui utilisent le plus leur v�hicule personnel. C'est donc un moyen majeur de participer � la transition �nerg�tique et � la lutte contre l'isolement pour tous les seniors parisiens.

Alors, Madame la Maire, je vous pose la question avec tous mes coll�gues de tous les bancs de cette Assembl�e repr�sentant la Ville de Paris, notamment au Centre d'action sociale de la Ville�: allez-vous participer par un financement sp�cial � ce qu'offre la R�gion depuis le 1er janvier 2018 � tous les Parisiens, comme y participe le D�partement du Val-de-Marne�? Je ne doute pas, Madame la Maire, de votre r�ponse positive, vous qui avez voulu instaurer, selon le principe qui vous est cher, qui ne paie pas dispose, la gratuit� totale des transports � Paris, voire en Ile-de-France.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci.

Mme Galla BRIDIER pour r�pondre.

Mme Galla BRIDIER, adjointe. - Merci, Madame la Maire, mes chers coll�gues. Monsieur le Maire du 6e arrondissement, je vais vous r�pondre. Vous me donnez encore une fois l'occasion et la possibilit� de mettre en valeur cette belle mesure, et donc de vous faire aussi un point. Merci pour l'historique, mais je vais pr�f�rer me focaliser sur le pr�sent, et donc vous faire un point aussi sur o� nous en sommes depuis le 1er juin dernier.

Ce sont plus de 27.000 personnes de plus de 65 ans, les plus modestes des seniors parisiens, qui b�n�ficient de la gratuit� totale de ce "pass" Navigo, appel� "pass" Paris Senior. Vraiment, le succ�s est l� pour une plus grande mobilit�, une mobilit� active de ces seniors, pour leur permettre aussi d'encore mieux participer � la vie de notre ville.

C'est un coup de pouce au pouvoir d'achat des personnes � faibles revenus et des classes moyennes. C'est aussi un encouragement � renoncer � la voiture, premi�re cause de pollution de l'air � Paris et, vous le savez, un grand combat de notre majorit�.

Pour revenir sur les questions plus pr�cises que vous posez, je vous avoue que je ne comprends pas votre question. Nous allons d�j� plus loin que ce qu'a propos� la Pr�sidente de la R�gion Ile-de-France et d'"Ile-de-France Mobilit�s", puisque, par souci de justice sociale effectivement, nous proposons la gratuit� aux personnes les plus modestes de plus de 65 ans � Paris. Mme P�CRESSE a d�cid� d'offrir un demi-tarif � l'ensemble des personnes de plus de 65 ans, tr�s bien, mais nous, nous allons plus loin pour ceux qui ne peuvent m�me pas se payer la moiti� de ce tarif-l�.

J'ajouterai m�me, mais sans trop aller dans les d�tails puisque les discussions sont en cours entre les services, que justement, nous avons engag� des discussions, le Centre d'action sociale de la Ville de Paris et "Ile-de-France Mobilit�s", pour que nous ne nous retrouvions pas dans une situation quelque peu absurde qui consisterait � ce que la collectivit� que nous sommes paye � "Ile-de- France Mobilit�s", un tarif plus cher pour b�n�ficier aux seniors les plus modestes, que ce que les plus ais�s payeraient.

Franchement, je ne comprends pas votre question. Nous allons d�j�, je le redis, encore plus loin, nous allions d�j� encore plus loin que le D�partement du Val-de-Marne. Effectivement, c'est par souci de justice sociale et de s'adresser aux plus modestes d'entre nous.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, beaucoup Galla BRIDIER.

Monsieur Jean-Pierre LECOQ?

M. Jean-Pierre LECOQ, maire du 6e arrondissement. - Merci, Madame la Maire, merci, ch�re adjointe, de votre r�ponse.

Je me f�licite que des discussions soient engag�es entre "I.D.F. Mobilit�s" et la R�gion Ile-de-France. On ne discute jamais sur ces sujets, et c'est vrai qu'il y a des sujets sur lesquels on doit tous se retrouver, et il y en a d'autres, d'ailleurs, dans une ville o�, pour rappeler que, dans un conseil d'arrondissement, tout le monde vote 80 ou 90�% des d�lib�rations � l'unanimit�.

S'agissant de la mobilit� des seniors qui, pour les raisons qu'on conna�t tous, n'ont souvent plus de voiture, ont des ressources limit�es, et qui sont nombreux � Paris, je crois qu'on peut essayer de trouver un langage commun.

S'agissant du Val-de-Marne qui est un d�partement � direction communiste, qui s'int�resse bien s�r beaucoup � ses a�n�s, il faut savoir que le D�partement du Val-de-Marne a institu� avec "Ile-de-France Mobilit�s" un "pass" senior, sans condition de ressources pour tous les seniors, et il assure 30�% de la r�duction, "Ile-de-France Mobilit�s" assurant 20�%. C'est une convention commune au Val-de-Marne et � "Ile-de-France Mobilit�s".

Je sais que nous avons des contraintes financi�res. Je sais qu'on n'imprime pas la nuit l'argent malheureusement pour le distribuer et s'en servir le jour. Mais je pense que, dans ce domaine, il faut poursuivre le dialogue, et nous arriverons peut-�tre � une situation plus satisfaisante, puisque je rappelle que, dans ce d�partement voisin, c'est l'ensemble des seniors, sans condition de ressources qui b�n�ficient d'un "pass" � 50�%.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Monsieur Jean-Pierre LECOQ, je vous prends au mot, vous allez nous aider pour les Parisiens. Oui, nous faisons mieux puisque les Parisiens qui ont un revenu inf�rieur � 2.200 euros par mois grosso modo sont int�gralement pris en charge dans leur mobilit�. Pour un couple, c'est plus de 3.000 euros. Ce sont les plus modestes, bien s�r, parce que ce sont des sommes qui, � Paris, ne permettent pas de vivre avec beaucoup de largesse. Mais ce sont des sommes qui sont assez importantes au regard de ce que peuvent faire d'autres collectivit�s.

Nous faisons cela, et aujourd'hui, le paradoxe, cela vient de vous �tre dit, c'est qu'"Ile-de-France Mobilit�s" nous demande de payer plus cher pour ces publics-l�, alors qu?elle vient d'annoncer la mise en place du remboursement � 50�%. Pour tout vous dire, on marche sur la t�te.

Mais je suis d'accord avec vous, il faut toujours discuter et dialoguer. La premi�re r�action, polie, courtoise, tout � fait administrative aussi, a �t� de dire que cela n'est pas s�rieux, ce n'est pas logique.

J'esp�re qu'on va revenir � quelque chose de s�rieux et logique. Et l� aussi, comme pour les transports la nuit, j'esp�re que nous retrouverons, sur l'ensemble des bancs de ce Conseil, les �lus pour nous accompagner dans quelque chose qui ne peut pas se faire au d�triment des Parisiens.

Nous avons fait quelque chose d'important en mettant en place cette gratuit� en juin 2018 pour les seniors sous condition de ressources. La R�gion Ile-de-France souhaite proposer un demi-tarif pour tous, c'est une bonne chose et on ne va pas s'en plaindre, sauf qu?elle voudrait nous faire payer plus parce que nous sommes Parisiens. Cela, ce n'est pas possible.

Nous allons nous appuyer aussi sur votre groupe pour que les Parisiens soient d�fendus dans ce d�bat o� on a plut�t tendance parfois � consid�rer qu'ils devraient passer apr�s tout le monde. Non, � Paris, il y a aussi des gens modestes, il y a aussi des gens qui gal�rent, des gens qui ont besoin d'accompagnement sur leur pouvoir d'achat � travers la mobilit�. Notre r�le d?�lus parisiens est de les d�fendre et de les repr�senter. Je ne doute pas que vous serez au rendez-vous et je vous remercie.

Février 2019
Débat
Conseil municipal
retour Retour