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2019 DU 56 - Ateliers RATP Vaugirard - 218 rue de la Croix Nivert (15e). Avis du Conseil de Paris sur la mise à jour de l’Etude d’Impact Environnemental dans le cadre de la consultation préalable des collectivités.


M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Nous en arrivons maintenant au projet de d�lib�ration DU 56 relatif aux ateliers RATP Vaugirard.

Je redonne la parole � Pascale BLADIER-CHASSAIGNE.

Mme Pascale BLADIER-CHASSAIGNE. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, la crise du logement a pouss� de nombreuses familles � quitter la capitale et dans le m�me temps emp�ch� de nombreux Franciliens qui travaillent � Paris de pouvoir y vivre du fait du prix trop �lev� des loyers, de l'atonie des mises en chantier et d'une demande en flux tendu.

Je me f�licite donc ce soir que la restructuration des sites industriels de la R.A.T.P. permette de construire de nouveaux logements. Ce projet urbanistique important pour les Parisiens est le fruit d'un protocole d'accord sign� en 2014 entre la Ville et la R�gie autonome des transports parisiens, pour la cr�ation d'ici 2024 de 2.000 logements dont la moiti� de logements sociaux.

Parmi les 8 projets pr�vus par le protocole, l'un d'entre eux concerne le XVe arrondissement et comprend la restructuration et l'am�nagement des ateliers de maintenance du m�tro sur le site de Vaugirard, entre les rues de la Croix-Nivert, Desnouettes et Lecourbe.

Pour le dire vite, les anciens ateliers de maintenance de la ligne 12 vont se transformer prochainement en nouveau quartier Parisien. Etendue sur un peu plus de 2 hectares, l'op�ration a pour objectif de restructurer les activit�s pr�sentes sur le site, pour mieux int�grer les ateliers dans la ville, tout en cr�ant des logements, des �quipements, et une nouvelle voie pour faciliter les liaisons dans le quartier.

Sur l'emprise actuelle, il est pr�vu la cr�ation de 65�% de surfaces v�g�talis�es sous forme de toiture, de 440 nouveaux logements, dont 50�% en accession libre et 50�% en locatif social, d'une nouvelle rue qui repr�sentera environ 2.000 m�tres carr�s d'espaces publics, d'une halte-garderie multi-accueil, et de nombreux locaux commerciaux.

Sur ce projet � la fois ample est ambitieux, j'aimerais attirer votre attention sur 6 points qui me paraissent particuli�rement saillants.

Tout d'abord, il est important que le site de maintenance de la ligne 12 du m�tro soit modernis� et restructur� sur place, et non transf�r� ailleurs, c'est-�-dire en dehors de Paris. En effet, le projet actuel permet de maintenir l'emploi en ville, tout en permettant la cr�ation de nouveaux logements accessibles � tous, en priorit� aux salari�s de la R.A.T.P., qui n'ont malheureusement pas toujours les moyens d'habiter � Paris. Ceci est tr�s handicapant pour eux, car comme vous le savez s�rement, ils sont amen�s � travailler sur des cr�neaux horaires d�cal�s.

Ensuite, je pense qu'il est important que les commerces qui ouvriront dans ce nouveau quartier � venir soient des commerces de proximit� et non pas uniquement de grandes enseignes. J'aimerais savoir si des m�canismes sont pr�vus pour garantir cela et sur quels crit�res seront attribu�s les locaux commerciaux.

Je veux �galement mettre en garde contre un �cueil dans lequel nous ne devons pas tomber, celui de la densification de population sans prendre en charge en amont les �quipements publics n�cessaires. Comme vous le savez, le 15e arrondissement a gagn� plus de 12.000 habitants en vingt ans. Pour que cette population nouvelle s'int�gre de mani�re fluide, il faut mener en parall�le de la politique du logement, une politique de cr�ation de cr�ches, d'�coles, de coll�ges, de lyc�es, de conservatoires, et d'�quipements sportifs et culturels.

J'aimerais savoir ce qui est fait pour accompagner l'av�nement de ce nouveau quartier. Le fait de construire une halte-garderie en plein c?ur du projet est une tr�s bonne chose, mais j'aimerais savoir si d'autres �quipements sont � l'�tude.

Autre sujet important�: celui du logement social. Dans le cadre de la premi�re phase du projet, 237 logements doivent �tre construits, dont 104 en logement social. Je regrette que sur ces 104 logements, moins d'un tiers soient en PLS, car il est important de veiller � cr�er une r�elle mixit� sociale dans ce nouveau quartier. Enfin, en ce qui concerne l'�tude d'impact qui nous int�resse ici, j'aimerais avoir quelques �claircissements sur les risques de nuisances sonores et vibratiles. En effet, le projet du lot n�3 consiste en la r�alisation d'un immeuble d'habitation construit en superstructure sur les ateliers de maintenance des �quipements de la R.A.T.P. L'actualisation de l'�tude d'impact �voque la cr�ation d'une coupure acoustique et vibratile du lot C, j'aimerais �galement en savoir plus sur cette coupure. Pour conclure?

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.

Moi aussi j'aimerais conclure... Allez-y, terminez.

Mme Pascale BLADIER-CHASSAIGNE. - J'aimerais apporter un dernier point de questionnement, celui des nuisances occasionn�es par les travaux. L'�tude d'impact ne dit pas un mot de cette question, ce qui est bien dommage. Quelles sont les mesures pr�vues pour que la phase chantier, d�molition et construction du projet n'engendre pas trop de d�sagr�ments pour les riverains�? Il est bien s�r positif que Paris, et le 15e arrondissement en particulier, se transforme et que de nouveaux quartiers naissent. Il est �galement essentiel de pr�server la tranquillit� des habitants pendant la dur�e des travaux.

Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup.

A 22 heures, au troisi�me jour de la s�ance, j'invite les orateurs � respecter les temps de parole du r�glement int�rieur.

La parole est � Philippe GOUJON. Monsieur le Maire du 15e, c'est � vous.

M. Philippe GOUJON, maire du 15e arrondissement. - La premi�re phase de ce projet est actuellement en travaux et se terminera � l'horizon 2022. Tout ceci se passe bien. La seconde phase, � l?horizon 2026, commence. Une r�union publique de concertation s'est tenue en mairie le 23�janvier, avec ma coll�gue Claire de CLERMONT-TONNERRE. L� aussi, je crois que les riverains ont appr�ci� cette r�union.

Depuis 2014, nous accompagnons la R.A.T.P., avec la Ville, dans ce projet ambitieux, pour ins�rer au mieux cette vaste emprise de deux hectares, jusqu?� pr�sent inaccessible au sein de son quartier. Je dois dire que la R.A.T.P. a �t� vraiment exemplaire jusqu'� pr�sent, notamment en termes de concertation, de respect de l'environnement, de respect des riverains.

Nous souhaitons que ce chantier serve d'exemple jusqu'au bout, c'est-�-dire jusqu'en 2026. Comme c'est actuellement le cas, des r�unions de comit� de pilotage devront �tre organis�es syst�matiquement et un certain nombre de mesures devront �tre mises en place pour r�duire les nuisances du chantier�: protections, arrosage des sols, plans de circulation, interruption du chantier pendant la sieste des enfants de la cr�che, respect des horaires de chantier, communication et information des personnes de la cr�che et de la "Maison Sainte-Germaine", qui h�berge des personnes en situation de handicap.

Il est indispensable �galement de garantir la s�curit� et le confort des enfants de la cr�che pendant les travaux. Conform�ment aux recommandations de l'A.R.S., une vigilance particuli�re devra �tre port�e � la d�pollution des sols. Les terres analys�es devront faire l'objet d?une gestion sp�cifique en cas d'excavation.

S'agissant des nouvelles constructions, un important travail d'insonorisation devra �tre men� sur les logements, notamment ceux situ�s au-dessus des ateliers, c'est-�-dire le lot C. Nous avons not� que le porteur du projet s'engage � r�aliser une coupure antivibratoire par bo�tes � ressort m�tallique, qui semble une solution performante. Effectivement, nous l'avons remarqu�.

Concernant la cr�ation de la voie nouvelle permettant de relier la rue Lecourbe et la rue Th�odore-Deck, elle devra privil�gier des d�placements doubles pour limiter les nuisances g�n�r�es par les nouveaux passages.

Sur la seconde phase, nous tenons �galement � ce que les nouveaux b�timents, qui sont en train d?�tre dessin�s par les architectes, soient exemplaires sur le plan du d�veloppement durable et que les projets choisis satisfassent � la plus grande qualit� architecturale. De m�me, les tons retenus pour les fa�ades devront faire preuve de sobri�t�. Il appara�t avant tout indispensable de veiller � la hauteur des nouveaux b�timents afin de ne pas densifier exag�r�ment ce quartier.

Comme exprim� � maintes reprises, nous avons pu obtenir, apr�s de longs combats, la pr�servation des b�timents - n'est-ce pas, mon cher coll�gue Jean-Louis MISSIKA, ma ch�re coll�gue Claire, - datant de 1910, situ�s � l?angle Desnouettes - Croix-Nivert, qui repr�sentent de v�ritables marqueurs, des signaux forts pour le quartier et t�moignent d'une architecture int�ressante qu'il faut pr�server. Il s'agit en effet de conserver la m�moire de ce site industriel. Une entr�e de qualit� sur le site pourra �tre cr��e, avec l'am�nagement d'une voie pi�tonne v�g�talis�e qui traverserait le site jusqu'� la voie nouvelle.

Notre souhait est �galement de v�g�taliser au maximum ce site pour am�liorer le cadre et la qualit� de vie des riverains.

L'arriv�e d'une nouvelle population entra�nera des besoins en �quipements publics et en commerces dans le quartier. Un �quipement de petite enfance est d�j� pr�vu ainsi que des commerces et la r�installation du Th�o-Th��tre.

Une r�flexion devrait �tre men�e sur les entr�es et sorties de v�hicules li�s � l?exploitation du site et leur impact sur le quartier.

Par ailleurs, le site dispose d'un r�seau d'�clairage qui doit �tre maintenu en activit� la nuit notamment, et il faudra veiller � ce que cet �clairage ne g�ne pas les habitants.

En outre, les �quipements et dispositifs techniques cr��s devront �tre parfaitement int�gr�s pour ne pas g�n�rer de nuisances visuelles ou sonores pour le voisinage.

Nous attendons que ces recommandations ainsi que celles de l?A.R.S. soient prises en compte dans la r�alisation de ce projet de tr�s grande ampleur sur deux hectares - plus de 400 logements, je le rappelle - que nous avons approuv� et r�alis�, je souligne cet aspect des choses car ce n'est pas toujours le cas, notamment avec la Ville, mon cher Jean-Louis - il faut bien le reconna�tre -, en parfaite concertation avec les �lus et avec les riverains. Donc un satisfecit � la R.A.T.P.

Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Philippe GOUJON.

La parole est � Jean-Louis MISSIKA.

M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint. - Merci, mes chers coll�gues, Madame BLADIER-CHASSAIGNE, Monsieur Philippe GOUJON, de ces interventions.

Ce projet est le fruit du protocole Ville R.A.T.P. que nous avons sign� en d�but de mandature et qui, � l'�poque, �tait tout de m�me - je voudrais le rappeler - une petite r�volution, puisqu?en fait, c'�tait la premi�re fois que nous d�cidions conjointement avec la R.A.T.P. de repenser l'insertion des �quipements industriels dans la ville. On parle d'ateliers de maintenance de trains, de maintenance de bus, de l?insertion des �quipements industriels dans la ville, et donc, de proposer un v�ritable projet urbain mixte, �quilibr� et au service des habitants.

Aujourd'hui, nous avons fait la preuve que c'�tait faisable, mais, � l'�poque o� nous avons lanc� ces projets, il y avait encore des questions qui se posaient, notamment celle du bruit et de la s�paration entre l'habitation et l'�quipement industriel. Le projet Vaugirard - Croix-Nivert est effectivement une belle op�ration, dont nous voyons d�j� les premi�res r�alisations autour de la nouvelle voie cr��e, qui repr�sente 2.000 m�tres carr�s d'espace public suppl�mentaires. C'est un bel exemple d?�volution d'espace � vocation industrielle qui garde les fonctions, parce que la R.A.T.P. et la Ville de Paris souhaitent que ces activit�s industrielles restent sur le territoire parisien et ne soient pas d�localis�es. Ces fonctions restent en socle, mais, dessus, viennent se construire 440 logements�: 50�% en accession libre, 50�% en locatif social. Comme cela a d�j� �t� dit - je crois que c'est tr�s important �galement - ce locatif social est principalement � destination des employ�s de la R.A.T.P. pour qu?ils puissent �tre � proximit� de leur outil de travail. C'est aussi l'occasion de travailler l?insertion des ateliers Vaugirard dans le quartier Croix-Nivert, avec un travail sur les espaces verts alentours et la cr�ation d'une cr�che. Comme l'a fait remarquer M. GOUJON, nous nous sommes �galement attach�s � pr�server ce qui pouvait l'�tre de l'outil du b�timent industriel, qui est un magnifique b�timent. Les deux principales entr�es de ce b�timent ont �t� pr�serv�es, non sans difficult�s parce que c'�tait un exercice tr�s compliqu� de conserver ces deux b�timents. Je crois que c'est aussi notre mission de garder la m�moire de ce patrimoine architectural industriel qui est absolument magnifique et que nous devons conserver quand cela est possible.

Je vous remercie de voter ce projet de d�lib�ration.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Jean-Louis MISSIKA.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DU 56.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2019, DU 56).

Février 2019
Débat
Conseil municipal
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