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2008, I - Question d’actualité posée par le groupe communiste à M. le Maire de Paris, relative à la situation des écoles parisiennes.


M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous commen�ons par la question d?actualit� du groupe communiste.

La parole est � Mme Emmanuelle BECKER.

Mme Emmanuelle BECKER. - Merci, Monsieur le Maire.

Chers coll�gues, depuis l?arriv�e de M. DARCOS au Minist�re de l?Education nationale, l?�cole est en butte � une attaque sans pr�c�dent sous forme d?une multitude de mesures qui constituent de fait une r�forme qui ne donne pas son nom, une casse g�n�ralis�e du service public de l?�ducation qui va � l?encontre de la r�ussite des �l�ves.

A de nombreux titres les collectivit�s sont une nouvelle fois directement concern�es par le d�sengagement de l?Etat et la l�g�ret� voire l?irresponsabilit� des dirigeants qui agissent � coups de communication et d?effets d?annonce plut�t que dans le sens d?une r�flexion r�elle sur un syst�me �ducatif juste.

Pour ce qui concerne Paris, deux probl�mes sont � souligner : les modifications port�es � la carte scolaire d?une part et d?autre part l?organisation du soutien scolaire et de l?accompagnement �ducatif.

Sur ces questions, parents d?�l�ves et enseignants se montrent solidaires. Ils se sont mobilis�s ensemble lors de la nuit des �coles vendredi dernier ou lors d?autres manifestations ces derni�res semaines.

Nous nous associons d?ailleurs � leur inqui�tude.

D?une part sur la carte scolaire : des fermetures de classe (en particulier dans l?Est parisien) et des suppressions de postes (dont cinq postes de soutien � la lecture dans des �tablissements class�s Z.E.P.) ont �t� annonc�s en d�but de mois.

Ces modifications ont �t� discut�es lors du C.D.E.N. la semaine derni�re et nous souhaitons conna�tre les modifications de carte scolaire � ce jour retenues pour la rentr�e prochaine.

D?autre part, nous souhaitons conna�tre la position que prendra la Municipalit� face � l?inorganisation de la rentr�e prochaine, en particulier la suppression des cours du samedi matin risque de donner lieu � des heures de soutien pour certains �l�ves sur le temps p�riscolaire de la pause m�ridienne. Qu?en est-il ?

Allons-nous �galement encore nous associer � l?organisation de stages quasi improvis�s durant les vacances scolaires alors que ces stages n?ont pas fait la preuve de leur efficacit� ?

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

Je donne la parole � M. CHERKI.

M. Pascal CHERKI, adjoint. - En effet, comme le disait Mme BECKER dans sa question, nous ne sommes pas totalement satisfaits concernant la carte scolaire, c?est le moins qu?on puisse dire bien qu?entre la carte scolaire propos�e avant le Conseil d�partemental de l?Education nationale et celle d?aujourd?hui, des avanc�es substantielles aient �t� faites.

J?ai eu l?occasion de dire � l?inspecteur d?Acad�mie que la carte scolaire �tait une provocation puisqu?elle comportait 34 fermetures de classe contre 16 ouvertures alors qu?il y a une stabilit� globale des effectifs � Paris.

Gr�ce � la mobilisation des enseignants, des parents d?�l�ves et de la Municipalit�, nous avons pu faire substantiellement �voluer cette carte scolaire puisque aujourd?hui nous sommes dans un solde net d?ouverture de cinq classes, � savoir 29 ouvertures et 24 fermetures.

Il reste cependant quatre probl�mes : le premier d?entre eux, vous l?avez �voqu� pour l?Est de Paris est que les fermetures de classe sont beaucoup trop nombreuses. Nous risquons d?assister � une remont�e du nombre d?�l�ves par classe dans les �coles, pas toutes class�es en Z.E.P. Chacun sait que ce classement en Z.E.P. est un classement trop restreint.

Le deuxi�me �l�ment est la suppression des cinq postes de soutien � la lecture, cette disposition n?est pas comprise par la communaut� p�dagogique des �coles � juste titre, ainsi que la fermeture de quatre classes de soutien pour l?alphab�tisation des enfants d?origine �trang�re.

Enfin, il faut �tre vigilant car 23 classes sont susceptibles de fermer � la rentr�e puisqu?elles font l?objet de mesures de blocage. Nous appelons les parents d?�l�ves et les enseignants � rester mobilis�s. Il ne faudrait pas que d?une main l?Acad�mie reprenne ce qu?elle a �t� oblig�e de conc�der de l?autre.

Concernant les deux autres points que vous avez abord�s, quant � la question de l?organisation de la rentr�e, nous partageons votre inqui�tude, Mme BECKER. Nous avons demand� � l?Acad�mie qu?elle convoque un C.D.E.N. puisque c?est de sa comp�tence de mani�re � ce que nous puissions discuter de l?organisation de la rentr�e scolaire.

Nous ne savons m�me pas quel jour elle aura lieu, ni ce qui va advenir, si oui ou non le samedi matin sera supprim�. Cela pose un probl�me : on nous parle beaucoup de l?accueil des �l�ves les jours de gr�ve, pour six jours par an, et en parall�le le Gouvernement est en train d?organiser la gr�ve minist�rielle du personnel enseignant le samedi.

Dans de nombreuses �coles, les enfants verront leurs cours du samedi matin supprim�s au nom de la r�forme des programmes DARCOS sans bien �videmment que le Gouvernement se pr�occupe des conditions d?accueil de ces enfants le samedi matin. Cela ne lui pose pas de probl�me.

Nous ne savons pas, si la r�forme DARCOS est mise en application, ce que deviendront les deux heures de temps de service soustraites aux enseignants de leur temps devant �l�ves pour �tre rebascul�es sur les temps de service.

Nous ne savons pas si ce sera le mercredi matin, le mercredi apr�s-midi, le soir ou le samedi matin. A moins de deux mois de la rentr�e c?est le flou le plus total. Les parents, les enseignants et nous-m�mes sommes dans l?expectative voire plus.

Le dernier �l�ment concerne les stages, la question est diff�rente. Nous l?avons dit, nous ne sommes pas oppos�s au principe de stage de soutien durant les vacances. C?est la raison pour laquelle nous n?y �tions pas oppos�s consid�rant en effet que cela peut �tre quelque chose d?utile.

Il y a cependant deux conditions : la premi�re est que ce soit un plus, c?est-�-dire que ces stages ne doivent pas �tre le pr�texte de diminuer les moyens affect�s � la lutte contre l?�chec scolaire pendant le temps scolaire. Il ne s?agit pas de d�shabiller Paul pour habiller Jacques.

La deuxi�me condition est qu?il ne s?agit pas de concevoir l?�ducation comme un march� o� nous mettrions d?un c�t� des enseignants et de l?autre des �l�ves. Nous souhaitons qu?il y ait un contenu p�dagogique.

C?est pourquoi nous avons demand� � l?Acad�mie de r�unir un C.D.E.N. afin qu?elle discute apr�s cette p�riode exp�rimentale. Si des propositions p�dagogiques sont faites apr�s discussion avec la Communaut� scolaire, la Ville de Paris renouvellera la convention pass�e avec l?Acad�mie pour permettre l?organisation de ces stages.

S?il n?y a pas de contenu p�dagogique, il n?y aura pas de raison que nous nous pr�tions � ce qui ne serait plus une op�ration � caract�re p�dagogique mais une manoeuvre de propagande gouvernementale.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je vous remercie.

Juin 2008
Débat
Conseil municipal
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