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2008, Vœu déposé par le groupe communiste relatif à l’attribution de la dénomination “Yves Saint-Laurent” à un espace parisien. Vœu déposé par le groupe Centre et Indépendants concernant un hommage à Yves Saint-Laurent.


M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Nous allons maintenant examiner les v?ux r�f�renc�s n� 7 et n� 8 d�pos�s par les groupes communiste et Centre et Ind�pendants, qui ont trait � Yves Saint-Laurent.

Je donne la parole � Ian BROSSAT.

M. Ian BROSSAT. - Monsieur le Maire, chers coll�gues je n?ai pas besoin de rappeler le parcours d?Yves Saint-Laurent.

Chacun en garde un souvenir particulier. J?ai pour ma part le souvenir de ce d�fil� qu?il avait organis� � la f�te de l?Humanit� en Seine-Saint-Denis et qui visait � mettre la mode entre les mains de toutes et de tous, dans ce d�partement populaire pr�cis�ment.

Nous en gardons tous un souvenir et nous nous accordons tous sur l?id�e qu?Yves Saint-Laurent est un grand artiste parisien.

Ce v?u vise � faire en sorte qu?un espace digne de ce nom soit attribu� � Yves Saint-Laurent � Paris.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Je donne la parole � Mme Val�rie SACHS.

Mme Val�rie SACHS. - Merci, Monsieur le Maire, mes chers coll�gues.

Le groupe Centre et Ind�pendants souhaite rendre hommage � Yves Saint-Laurent en faisant siens les propos de Pierre BERG� : ?Si Chanel a donn� la libert� aux femmes, Saint-Laurent leur a donn� le pouvoir?.

Apr�s des d�buts chez Dior il cr�e sa premi�re collection le 29 janvier 1962. Il r�vait d?un empire, Pierre BERG� lui construira. En disant lui-m�me adieu au monde de la mode en octobre 2002 apr�s 30 ans de r�gne sur la haute couture et le pr�t-�-porter, il sonnait le glas de la haute couture � la fran�aise.

?La mode est un art si elle est faite par un artiste?, disait Pierre BERG�. Il �tait cet artiste, ?un r�volutionnaire? qui trouvait dans l?Art son intarissable inspiration. Au lendemain de la collection hiver 1976, ?Ballets lunes - Op�ras?, le New-York Times faisait sa Une sur ?une collection r�volutionnaire qui changerait le cours de la mode dans le monde?.

Il a �crit l?une des plus belles pages du g�nie fran�ais. ?Il a construit une oeuvre faite d?�chos et de ruptures, de clins d?oeil et surtout de connivence? et de complicit� avec les femmes.

Il a toujours cru que le v�tement devait �tre au service de la femme et non le contraire. Yves Saint-Laurent a donn� un nouveau visage � la mode, une nouvelle identit� � la femme moderne. La femme Saint-Laurent c?est le chic � la fran�aise, le chic � la parisienne.

Sa l�gendaire saharienne, le tailleur pantalon, le smoking? une fa�on de jouer sur l?ambigu�t� � travers la ligne masculine pour mieux mettre en valeur et red�couvrir la femme ; une femme qui ose les robes du soir, les couleurs, le c?ur ou le parfum mythique Opium.

Nous proposons, je souhaite y associer le 16e arrondissement, d?apposer une plaque comm�morative sur la fa�ade de l?h�tel particulier, 5 avenue Marceau dans le 16e arrondissement, derni�re adresse de la maison de couture, aujourd?hui Fondation Pierre Berg� - Yves Saint-Laurent.

Le texte pourrait reprendre une citation de Pierre Berg� et en gravure, dans l?esprit du c?ur qui ornait la bouteille de son eau de parfum Yves Saint-laurent, sa signature associ�e � son coeur f�tiche.

Je vous remercie.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Je vous remercie.

J?ai cru comprendre que vous �tiez r�volutionnaire.

Je donne la parole � Mme Anne HIDALGO.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe. - Bien s�r, concernant ces v?ux au sujet de Yves Saint-Laurent, Christophe GIRARD y reviendra, nous avons appris avec une immense tristesse sa disparition le 1er juin dernier.

Il est vrai que les femmes lui doivent beaucoup, notamment dans la libert� de leurs mouvements. Je voudrais simplement faire un point pr�alable.

Nous avons de plus en plus de voeux d�pos�s � chaque s�ance du Conseil de Paris pour que notre Ville rende hommage � des personnalit�s qui ont marqu� par leur engagement, par leur personnalit� ou leur destin l?histoire de Paris ou de notre pays. Nous ne pouvons que nous en r�jouir.

Il nous arrive parfois de rendre un hommage � telle ou telle personnalit� pour des raisons plus personnelles, plus affectives ou parce qu?elles ont pu marquer une �poque de notre vie.

Il me revient de vous alerter sur un point : aujourd?hui, m�me si nous am�nageons beaucoup, les rues et les espaces � baptiser se r�duisent ou offrent des tailles de plus en plus r�duites, de plus en plus symboliques.

La premi�re fonction de ces d�nominations reste de marquer des lieux et r�pond donc aussi � un besoin topographique. De fait, peu de lieux restent � d�nommer, c?est-�-dire avec des adresses.

Je tiens � vous rappeler mes chers coll�gues que nous avons pr�s de 150 � 200 propositions �mises par des associations, des familles ou des �lus de Paris. Je crains qu?� ce rythme, les voeux que nous d�posons, tous pour des personnalit�s extraordinaires, ne puissent pas �tre honor�s.

Il existait une r�gle sage adopt�e par le Conseil de Paris en 1932 consistant � attendre un d�lai de cinq ans. Cette r�gle a connu parfois quelques entorses, nous l?assumons. Peut-�tre pourrions-nous y revenir.

J?ai deux propositions � vous faire : tout d?abord que les b�timents, les �quipements publics parisiens qui ne portent pas d?autre nom aujourd?hui que la rue dans laquelle ils sont situ�s, � l?exception des �coles pour lesquelles le sujet est particulier, que ces �quipements publics puissent porter le nom de personnalit�s disparues comme celui d?Yves Saint-Laurent.

Je pense qu?il convient de mettre un peu de m�thode dans notre travail et je vous propose d?organiser un groupe de travail avec l?ensemble des groupes politiques pour �tudier comment nous allons progresser pour l?ensemble des propositions.

Enfin je vous rappelle, cela arrive en conclusion alors que pour moi ce n?est pas un �l�ment mineur, je pense au contraire qu?il doit guider tout notre travail, que nous nous sommes engag�s aussi � ce que des femmes soient honor�es au m�me titre que les hommes.

Nous avons encore beaucoup de retard, nous en avons rattrap� un peu quant aux d�nominations de rues ou d?�quipements d�volus � des femmes qui font l?histoire de notre pays ainsi que celle de Paris.

Je vous demande d?en tenir compte. Bien s�r, ne limitons pas la cr�ativit� des groupes, le souci de vouloir honorer des personnalit�s fortes pour lesquelles nous �prouvons de l?admiration et dont le d�c�s, comme celui d?Yves Saint-Laurent, suscite en nous une �motion forte.

Ce travail est n�cessaire mais je vous propose de l?ordonner afin que ces voeux ne soient pas simplement un moment de discussion ici mais d�bouchent bien s�r sur des plaques appos�es sur des �quipements, sur des places ou des rues de Paris et que nous puissions r�ellement honorer la m�moire des personnalit�s qui ont fait notre histoire.

Je vous remercie.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Je vous remercie et donne la parole � Christophe GIRARD.

M. Christophe GIRARD, adjoint. - Je partage �videmment la pr�occupation d?Anne HIDALGO sur ce que j?appellerai un emballement des �motions qui est assez r�pandu aujourd?hui dans notre type de soci�t� m�diatique acc�l�r�e.

En effet, on a quand m�me int�r�t, pour la p�rennit� des messages que nous souhaitons envoyer, � ce qu?un petit temps de r�flexion soit accord�, � la fois vis-�-vis de la famille ou des proches de la personne disparue, mais en m�me temps pour qu?il y ait une bonne compr�hension des habitants lorsqu?on d�cide de d�nommer une rue, une place ou une avenue.

Vous verrez passer plus tard une demande concernant H�l�ne BERR, grand personnage aujourd?hui disparu � qui il est temps maintenant de rendre hommage en donnant son nom � une biblioth�que ou un conservatoire.

Au sujet d?Yves Saint Laurent, je souhaite dire � Ian BROSSAT, ayant �t� le Secr�taire g�n�ral de la soci�t� Yves Saint-Laurent pendant plus de 20 ans, que lorsque nous avions organis� le d�fil� � la f�te de l?Humanit� avec Michel Bou�, magnifique journaliste de l?Humanit�, mort du sida quelque mois plus tard, ce fut � l?image de l?affection populaire qu?Yves Saint-Laurent a rencontr� tout au long de sa carri�re.

Il �tait un homme mythique et je dois dire que ses obs�ques avaient quelque chose de presque ironique lorsqu?on sait qu?il a �t� bris� par le service militaire quand il �tait jeune appel�, en raison de l?hommage militaire qui lui a �t� rendu, on se dit que l?Histoire fait parfois des d�tours et des contours assez extraordinaires et ironiques.

En tout cas, je crois qu?on peut r�pondre favorablement �videmment, mais ce sera aux h�ritiers d?Yves Saint Laurent d?en d�cider. Cette maison de couture porte d�j� la plus belle plaque celle du monogramme Yves Saint Laurent, ?YSL?, cr�� par le graphiste Cassandre, m�me si une plaque est souhait�e par le Pr�sident de la Fondation et les ayants droit, � moins qu?il n?en soit le seul ayant droit d?ailleurs.

Quant � un lieu, j?ai fait une proposition � M. le Maire de Paris et � Mme Lyne COHEN-SOLAL, en charge du design. Une cit� de la mode et du design va ouvrir tr�s bient�t, et ce serait peut-�tre une piste int�ressante pour la m�moire d?un artiste et d?un cr�ateur de cette importance, de renomm�e internationale. A ce moment-l�, la question sera peut-�tre pos�e, pourquoi Chanel, Lanvin, n?avaient-elles pas de rue � Paris, pourquoi Christian Dior n?a t-il pas d?avenue, et que fera-t-on un jour pour Pierre Cardin ou Courr�ges et d?autres encore ?

La question se pose, soyons prudents, mais il faut laisser � M. le Maire de Paris le temps de choisir un lieu et de nous faire des propositions.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par le groupe communiste, avec un avis favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Abstentions ?

La proposition de voeu est adopt�e. (2008, V. 45).

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de voeu d�pos�e par le groupe Centre et Ind�pendants.

Qui est pour ?

Qui est contre?

Abstentions ?

La proposition de voeu est adopt�e. (2008, V. 46).

Juin 2008
Débat
Conseil municipal
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