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2008, Vœu déposé par les groupes socialiste, radical de gauche et apparentés et M.R.C. relatif à l’égalité entre les femmes et les hommes et aux moyens du service des droits des femmes et de l’égalité.


M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Je vous propose d?examiner le v?u r�f�renc� n� 71 dans le fascicule, relatif � l?�galit� entre les femmes et les hommes et aux moyens du service des droits des femmes et de l?�galit�, d�pos� par le groupe socialiste, radical de gauche et apparent�s et par le groupe Mouvement R�publicain et Citoyen.

Je donne la parole � M. Philippe TORRETON.

M. Philippe TORRETON. - Merci, Monsieur le Maire.

Mesdames et Messieurs les conseillers, je suis particuli�rement fier d?�tre le porte-parole de ce v?u et d?en faire ma toute premi�re intervention en tant qu?�lu parisien dans cette salle du Conseil, si importante � mes yeux.

Je me fais l?�cho d?une inqui�tude partag�e par toutes les femmes et les hommes de bon sens de ce pays. Je me fais l?�cho d?une vigilance citoyenne.

Le service des droits des femmes, mis en place � une �poque o� il y avait un minist�re des droits des femmes, il y a 23 ans, est en danger.

En effet, les projets de r�organisation du service des droits des femmes et de l?�galit�, que l?Etat pr�pare dans le cadre de la R�vision G�n�rale des Politiques Publiques, aboutiront � terme � la disparition des instances d�concentr�es et � la dilution des objectifs d?�galit� entre les sexes.

Or, � l?heure o� un tribunal de grande instance a consid�r� la virginit� comme une qualit� essentielle de l?�tre humain, � l?heure o� il va redevenir possible de s�parer les filles des gar�ons dans nos �coles, � l?heure o� les m�tiers les plus ingrats sont encore si souvent r�serv�s aux femmes, � l?heure o� la violence quotidienne est encore trop souvent le lot de trop de femmes - dois-je rappeler qu?en France tous les trois jours, une femme d�c�de sous les coups de son compagnon -, � l?heure o� le monde politico-m�diatique n?en finit toujours pas de s?interroger lamentablement sur la capacit� qu?aurait une femme d?assumer obligatoirement sa triple fonction de m�re de famille, d?�pouse et de femme active, il me semble, il nous semble primordial, dans cette lutte permanente pour le droit des femmes, qu?un service efficace, identifiable, exp�riment� et habilement r�parti sur le territoire, soit pr�serv�.

Le projet du Gouvernement va � l?encontre des pr�conisations et des avanc�es europ�ennes. Cette lutte de tous les jours, cette vigilance de chaque instant m�rite largement les 290 fonctionnaires comp�tents, actuellement en sursis de leur mission.

S?il s?agit de faire des �conomies, il est un peu ind�cent de les faire sur ce combat qui d�termine, selon moi, le degr� de civilisation d?une soci�t�.

C?est pourquoi je vous propose que le Conseil de Paris �mette le v?u que le Maire de Paris interpelle le Gouvernement pour maintenir les moyens d?action du service des droits des femmes et de l?�galit� et conforter sa place aupr�s de toutes les autres administrations. Merci.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur.

Pour r�pondre, je donne la parole � Mme Fatima LALEM.

Mme Fatima LALEM, adjointe. - J?adh�re tout � fait � ce qui a �t� dit de mani�re si brillante par notre coll�gue Philippe TORRETON.

Je voudrais juste rappeler deux ou trois �l�ments compl�mentaires.

Effectivement, aujourd?hui, au moment o� la France va assurer la pr�sidence europ�enne, cette politique est � contre-courant des pr�conisations et des avanc�es europ�ennes, pr�conisations pour des politiques transversales et partenariales, indispensables � la d�marche d?�galit�. C?est bien cette logique que, sur Paris, nous d�veloppons. Ainsi nous avons sign� la Charte europ�enne pour l?�galit� des femmes et des hommes dans la vie locale, Charte port�e par le Conseil des communes et des r�gions d?Europe. Mais nous avons besoin, pour une action efficace d?un Etat partenaire. Nous avons besoin d?une d�l�gu�e r�gionale et d?une charg�e de mission d�partementale pour une politique de service public en faveur de l?�galit� femmes/hommes.

Cette administration doit rester un interlocuteur et contribuer au financement des associations qui ?uvrent � promouvoir les droits des femmes et l?�galit� entre les femmes et les hommes. Un d�sinvestissement de l?Etat serait calamiteux pour les r�seaux associatifs.

A Paris, nous soutenons fortement ces acteurs associatifs, mobilis�s avec efficacit� dans l?action de terrain. Nous n?accepterons pas le transfert des responsabilit�s de l?Etat sur les seules collectivit�s territoriales.

C?est pourquoi nous attendons de l?Etat qu?il soit � la hauteur des enjeux sociaux et d�mocratiques de l?�galit� femmes/hommes et qu?il renonce au d�mant�lement du service des droits des femmes.

C?est �galement � la demande des acteurs concern�s (responsables, personnels et syndicats) de ces diff�rents services, rejoints par un grand nombre d?associations f�ministes et de nombreux chercheurs, qui ont sign� un appel qui totalise 5.800 signatures et qui ont adress� une lettre ouverte publi�e dans la presse � Mme Val�rie L�TARD.

Je soutiens donc tr�s fortement ce v?u et je demande que tout le monde puisse le voter. Merci.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Merci.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de v?u d�pos� par le groupe socialiste, radical de gauche et apparent�s, avec un avis favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ? Merci.

Qui est contre ?

Abstentions ?

Abstentions ?

Le projet de v?u est adopt�. (2008, V. 79).

Juin 2008
Débat
Conseil municipal
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