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3 - Evocation du récent tremblement de terre d'Algérie


M. LE MAIRE DE PARIS. - Avant d'aborder notre ordre du jour, il y a deux sujets sur lesquels je veux vous dire quelques mots.
Le premier concerne le drame terrible que vit � nouveau l'Alg�rie. Tout de suite, d�s que je l'ai appris - j'�tais � Barcelone -, je me suis adress� aux autorit�s d'Alger, en liaison avec l'Adjoint aux Relations internationales. Nous avons exprim� imm�diatement notre disponibilit� et notre solidarit�.
C'est un drame terrible, qui touche une fois de plus ce peuple et les quartiers d'Alger et c'est bouleversant � la fois par ce qui arrive, par l'�motion que cela suscite, mais aussi par les difficult�s � y faire face. Je souhaite donc que Paris � sa place puisse �tre dans l'efficacit�.
Vous vous souvenez qu'apr�s que nous ayons d�j� �paul� cette capitale amie dans la difficult�, je m'�tais rendu avec des �lus de la majorit� et de l'opposition municipale, au Maghreb, et notamment � Bab-el-Oued, o� nous avions pu discuter un peu de ce que nous faisions avec eux.
Dans le cas pr�cis, il s'agit d'agir avec les services de la Ville, le Secr�tariat g�n�ral, qui a d�j� l'habitude des contacts avec l'�quipe d'Alger, et l'Adjoint aux Relations internationales, Pierre SCHAPIRA, qui d'ailleurs devra en parler � chacun des groupes, de mani�re � �couter toutes vos suggestions.
Il semble que pour nous rendre r�ellement utiles, d�s ces premiers jours, nous pouvons passer par la Croix-Rouge et M�decins du Monde. Il se peut aussi - mais je n'ai pas voulu pr�cipiter parce que je n'avais pas encore d'�valuation - que nous puissions faire appel aux Parisiens. Simplement je veux savoir comment faire en sorte que cette solidarit� porte v�ritablement sur les besoins r�els afin de ne pas r�colter des choses dont n'ont pas besoin les victimes.
Donc l'essentiel est qu'� la fois dans cette circonstance Paris manifeste sa solidarit� avec l'Alg�rie et avec Alger et que ce que nous organisons concr�tement pour l'exprimer soit r�ellement utile. Mais bien s�r au-del� c'est un message de fraternit�, d'amiti�, que Paris adresse � cette occasion aux Alg�riens de France et de Paris, et bien entendu aux Alg�riens victimes de cette terrible catastrophe.
Je voulais donc en informer le Conseil.
Monsieur GOUJON, vous avez la parole.
M. Philippe GOUJON. - Apr�s votre d�claration concernant ce terrible drame je voudrais au nom de mon groupe �galement dire combien nous sommes horrifi�s devant le malheur qui encore une fois a terrass� cette terre d'Alg�rie, tellement brutalis�e par l'histoire. Les images d'horreur qui nous parviennent depuis mercredi dernier, nous font d�couvrir les d�g�ts consid�rables mais �galement �videmment surtout le terrible drame humain, insupportable, que vivent les habitants d'Alger, de Boumerdes, de Zemmouri et d'autres villes encore. Je voudrais au nom de mes coll�gues du groupe U.M.P. exprimer notre profonde sympathie, notre solidarit� avec le peuple alg�rien et adresser aux familles des victimes de ce s�isme nos condol�ances.
Je voudrais �galement dire � ce peuple ami - et la r�cente visite du Chef de l'Etat en Alg�rie en est la preuve - l'intensit� de nos pens�es en ces moments douloureux et rappeler aux 35.000 alg�riens qui vivent � Paris le devoir collectif de solidarit� que nous avons envers eux et leurs familles endeuill�es.
Vous allez prendre des initiatives, Monsieur le Maire, et nous les soutenons �videmment et nous y participerons, mais nous vous sugg�rons �galement de mettre en place pour les pr�parer une cellule d'aide � l'Alg�rie qui soit compos�e d'�lus, de repr�sentants des directions techniques de notre Municipalit�, et de responsables des principales associations humanitaires ?uvrant en Alg�rie, cellule qui aurait pour t�che la liaison avec les autorit�s municipales des principales villes touch�es, d'�valuer l'aide d'urgence et � plus long terme d'ailleurs que notre Capitale serait en mesure de fournir.
Les besoins sont infinis, nous le savons bien, et nous ne pourrons pas all�ger la peine, ni soulager toute la mis�re, ni r�parer tous les d�g�ts. Le Gouvernement d'ailleurs s'y emploie depuis quelques jours de son mieux et des secours ont �t� envoy�s sur place. Mais Paris, Monsieur le Maire, vous le savez mieux que d'autres, dispose � travers une administration d'une grande comp�tence, d'un savoir-faire technique que lui envient les plus grandes capitales. Que ce soit en mati�re de voirie, d'urbanisme, de traitement des eaux us�es, d'aide sanitaire, � travers l'A.P.-H.P., que vous pr�sidez, le soutien que nous sommes susceptibles de fournir au peuple alg�rien ne sera pas n�gligeable dans le moyen terme notamment, loin s'en faut.
Nous avons d'ailleurs agi aussi hier en d'h�las aussi cruelles circonstances � l'�gard de pays plus lointains, et c'�tait normal. Aujourd'hui plus que jamais Paris doit d�montrer, par sa g�n�rosit�, sa solidarit�, que c'est en plus un sinc�re �lan du c?ur qui la fait partager le malheur mais aussi l'espoir du peuple alg�rien.
Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs de l'Assembl�e).
M. LE MAIRE DE PARIS. - Je veux bien que vous interveniez, je sugg�re que l'on ne soit pas trop long mais tout cela converge, c'est excellent.
Monsieur VUILLERMOZ, Monsieur RIOU, les pr�sidents de groupe, oui, bien s�r, Monsieur GALAND, je pense que nous allons converger, donc dites que vous �tes d'accord avec le pr�c�dent �ventuellement.
M. Jean VUILLERMOZ. - Au nom de mon groupe je voulais m'associer �videmment aux paroles que vous avez prononc�es. Il se trouve que j'�tais sur le sol alg�rien quand ce terrible tremblement de terre a eu lieu et tout de suite j'ai fait part aux Alg�riens et aux responsables qui m'entouraient de ma solidarit� aux victimes de cette catastrophe.
J'ai mesur� tout de suite l'effroi que cela repr�sentait et provoquait au sein de ce peuple alg�rien qui est d�j� tr�s touch� par tout un tas de probl�mes de diff�rentes natures et je pense qu'il y a n�cessit� effectivement de trouver des formes qui permettent � ce peuple d'�prouver la solidarit� du peuple fran�ais. Je voudrais aussi peut-�tre vous sugg�rer ou sugg�rer aux maires d'arrondissement �ventuellement que les mairies d'arrondissement puissent �tre ouvertes, ou que l'on puisse s'organiser pour recueillir les dons, les fonds qui peuvent �tre apport�s par les Parisiennes et les Parisiens.
Cela pourrait �tre une sorte de solidarit� montr�e au peuple alg�rien par les Parisiens. Voil� ma proposition.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Monsieur VUILLERMOZ.
Monsieur RIOU, vous avez la parole.
M. Alain RIOU. - Oui, Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, avant tout, ce qui s'est pass� en Alg�rie, c'est un drame humain �pouvantable et il est �vident que groupe "Les Verts" ne peut qu'exprimer son �motion et sa solidarit� � ce peuple et en tout particulier au peuple d'Alger et des centres urbains qui l'entourent.
Je voulais vous dire, Monsieur le Maire, que bien �videmment le groupe "Les Verts" s'associera � toute initiative de votre part qui permettrait d'aller vite et loin dans l'aide que l'on peut apporter au peuple alg�rien.
Je voudrais dire une deuxi�me chose. C'est un drame humain mais c'est aussi un drame urbain. Je ne veux pas faire de politique de fond � travers un drame de cette nature mais, c'est vrai que beaucoup de pays en voie de d�veloppement ou qui sont plus d�velopp�s qu'en voie de d�veloppement connaissent souvent les crises qu'on a vues ici, tremblements de terre et autres intemp�ries ou �l�ments qui les d�truisent.
Je pense qu'il faut r�fl�chir � une aide � plus long terme. Il ne s'agit pas d'apporter le conseil ni de faire de l'eurocentrisme mais d'apporter une aide � plus long terme pour essayer de voir comment on pourrait pr�venir les risques. Je crois que c'est le seul moyen d'�viter que ces drames ne se traduisent par autant de morts et autant de peines.
Merci.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup.
M. Georges SARRE a la parole.
M. Georges SARRE, pr�sident du groupe du Mouvement r�publicain et citoyen, maire du 11e arrondissement. - Monsieur le Maire, comme tous les coll�gues qui viennent de s'exprimer apr�s vous-m�me, je voudrais, au nom des �lus du Mouvement r�publicain et citoyen, dire combien nous sommes choqu�s et �mus par le drame que conna�t � l'heure actuelle l'Alg�rie, et plus pr�cis�ment l'Alg�rois.
Ce n'est pas la premi�re fois que l'Alg�rie conna�t des tremblements de terre. Chacun se souvient sans doute, ici, de celui qui avait beaucoup marqu� les Fran�ais, je parle du tremblement de terre d'Orl�anville qui avait, � l'�poque, entra�n� une solidarit� r�elle, dans un contexte qui, je le souligne, n'allait pas tarder, politiquement, � se d�grader.
D'autres sont intervenus et c'est en ce sens que je rejoins Alain RIOU pour dire que, m�me si personne ne peut �valuer les mouvements des plaques tectoniques, c'est un ph�nom�ne r�current, qui se reproduira et je pense qu'il conviendrait, dans l'aide technique qui pourrait �tre demand�e � la France par l'Alg�rie, que nous envoyions des vrais sp�cialistes pour la reconstruction, de mani�re � ce que les maisons, les b�timents, les �quipements soient plus solides et puissent mieux r�sister aux s�ismes.
Je concluerai en disant simplement que je suis aussi d'accord avec l'id�e d'ouvrir les mairies. Faut-il encore, comme vous l'avez pr�cis�, que l'on sache un peu mieux comment faire et que les vingt mairies le fassent en m�me temps.
Je terminerai en ajoutant qu'il me semble aussi souhaitable d'envisager une coordination avec l'Etat car nous avons des ing�nieurs, nous avons des services techniques, nous avons des fonctionnaires de qualit� et c'est en fonction de l'aide que l'Etat pourrait faire parvenir � l'Alg�rie que nous pourrions avoir une action compl�mentaire, dans ce cadre-l�.
Je vous remercie.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci bien.
Monsieur GALLAND, vous avez la parole.
M. Yves GALLAND. - Merci, Monsieur le Maire.
Naturellement, le groupe U.D.F. tient � marquer son �motion face au drame alg�rien et nous participerons, comme il se doit, � la solidarit� qui est manifest�e dans cette Assembl�e, � l'unanimit�.
Vous avez voulu que nous fassions bref, je ferai ultra bref. La solidarit� est double. C'est la solidarit� d'abord des Parisiens. Nos coll�gues l'ont indiqu�, les mairies d'arrondissement sont de bons vecteurs et je crois qu'il convient qu'apr�s analyse, vous puissiez structurer cette solidarit� pour qu'elle soit efficace.
C'est �galement la solidarit� de la Ville de Paris qui se manifestera par l'interm�diaire des propositions de l'Ex�cutif de la Ville, que vous soumettrez � cette Assembl�e.
Je voudrais simplement vous dire, Monsieur le Maire, qu'il y a d�j� plusieurs ann�es que nous pensons que, compte tenu des structures op�rationnelles lourdes dont dispose la Ville de Paris, nous devrions avoir des dispositifs, des structures d'action pr�vus � l'avance, qui puissent s'adapter aux situations mais qui seraient mobilisables dans de meilleures conditions et plus rapidement. Cela fait des ann�es que nous le pensons et nous profitons de ce drame pour vous le rappeler car nous serions pr�ts � participer � une r�flexion � cet �gard.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.
Monsieur BLOCHE, vous avez la parole.
M. Patrick BLOCHE. - Merci, Monsieur le Maire.
Apr�s mes coll�gues pr�sidents de groupe, je souhaiterais, au nom des �lus du groupe socialiste et radical de gauche, vous dire combien nous avons �t� boulevers�s par les �v�nements qui viennent de se d�rouler en Alg�rie. C'est un drame qui touche un pays ami et dont nous ressentons toute la dimension puisque la communaut� alg�rienne est importante et pr�sente en France depuis longtemps. Nous rencontrons donc des femmes et des hommes qui nous disent leur �motion parce qu'ils ont perdu un proche ou qu'ils sont encore en attente de nouvelles.
Vous avez exprim� la solidarit� des Parisiens � l'�gard des populations alg�riennes �prouv�es. Sans doute est-ce l� aussi l'occasion d'essayer d'avancer et d'aller plus loin dans une d�marche de coop�ration d�centralis�e pour que ce partenariat nord-sud auquel vous tenez tant, puisse prendre toute sa dimension, avec d'autres partenaires, sans doute, Georges SARRE l'�voquait, l'Etat, la R�gion.
En attendant, puisque nous sommes face � l'�v�nement, face � la n�cessit�, aux besoins qu'ont nos concitoyens, qu'ont les Parisiens d'exprimer leur solidarit�, il faut que vous puissiez prendre l'initiative avec et en concertation avec les mairies d'arrondissement pour que les mairies de proximit� que sont les mairies d'arrondissement puissent recueillir tous les t�moignages et tous les gestes, tous les actes de solidarit� que les Parisiens voudront exprimer.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup.
Mes chers coll�gues, je me r�jouis vraiment de l'unanimit� qui est la n�tre � la fois pour manifester notre affection � cette population victime mais aussi pour agir concr�tement.
Simplement, je voudrais rappeler quand m�me � nos coll�gues que j'ai l'impression qu'il fallait actualiser. La Ville de Paris a d�j�, dans une p�riode r�cente, men� des actions de solidarit� avec des quartiers d'Alger, apr�s une catastrophe et c'�tait les inondations. Le Secr�taire g�n�ral de la Ville et les ing�nieurs de la Ville sont all�s sur place.
C'est aussi l'occasion, pour moi, de dire � M. GALLAND que, depuis de nombreuses ann�es, car cela ne date pas de 2001, la Ville de Paris a une expertise et une rapidit� de r�action pour se projeter - cela me rappelle d'autres d�bats - l� o� il y a besoin de sa comp�tence dans des situations naturellement dramatiques.
On peut aussi expliquer mieux aux �lus comment cela fonctionne mais on a heureusement, on l'a prouv� depuis, une capacit� � intervenir efficacement et rapidement sur ces drames.
Je voudrais aussi vous rappeler, parce que j'ai l'impression qu'il faut que je le fasse, que j'ai sign� avec les autorit�s d'Alger un accord de coop�ration, il y a quelques mois, qui faisait suite � la visite que nous avons rendue aux trois capitales du Maghreb. J'ai voulu signer l'accord de coop�ration avec la Ville d'Alger qui commence � se mettre en ?uvre, qui porte sur l'urbanisme, le transport, la culture, etc., mais il est vrai que cette actualit� doit nous amener � nourrir encore le contenu de cet accord de coop�ration ; dans cet accord de coop�ration, il faut �videmment chercher tous les partenariats de mani�re qu'une actualit� dramatique nourrisse aussi la coop�ration r�guli�re avec une capitale aussi proche de Paris � tous les sens du terme.
En tout cas, le Conseil de Paris, ce matin, vient de manifester � quel point nous �tions proches.
Dernier aspect, je souhaite que Pierre SCHAPIRA, le Secr�tariat g�n�ral, regardent sous quelle forme et avec quelle destination peut �tre sollicit�e la g�n�rosit� des Parisiens, y compris sur le plan financier, mais, sur le plan financier, cela ne peut pas �tre fait comme cela, ce n'est pas la Ville de Paris qui recueille de l'argent, il faut savoir que ce genre de chose ne peut se faire que dans des r�gles et avec un dispositif tr�s particulier.
Donc je souhaite que Pierre SCHAPIRA avec le Secr�tariat g�n�ral, et en interrogeant les maires d'arrondissement, voit comment cela peut se faire et je lui rappelle que sur ce sujet, comme sur celui o� nous avions lanc� la solidarit� avec le peuple de Bagdad, nous aurons une d�lib�ration qui nous permettra de le concr�tiser.
Sur ce sujet comme sur les autres, je demande � l'adjoint en charge de ce dossier d'�tre en contact avec chacun des six groupes de notre Assembl�e car je veux que chacun des groupes puisse �tre en mesure de proposer et animer avec l'adjoint comp�tent la solidarit� de la Capitale.
Je vous remercie sur ce point et je suis heureux que nous soyons unanimes.

Mai 2003
Débat
Conseil municipal
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