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138 - 2003, SGRI 32 - Aide exceptionnelle à l'Irak. - Montant : 100.000 euros


Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Nous d�butons par l'examen du projet de d�lib�ration SGRI 32 qui concerne une aide exceptionnelle � l'Irak pour un montant de 100.000 euros.
Je donne la parole � M. Jean VUILLERMOZ.
Quelqu'un du groupe communiste ?
Bon. Je vais donner la parole � Sylvain GAREL.
M. Sylvain GAREL. - Qui n'est pas du groupe communiste.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Qui n'est pas du groupe communiste. Je rectifie effectivement. Je crois que tout le monde le savait ici, Sylvain.
M. Sylvain GAREL. - Bien s�r, nous allons soutenir cette proposition d'accorder une aide exceptionnelle de 100.000 euros en faveur des populations civiles irakiennes.
Simplement, au vu de ce projet de d�lib�ration, deux r�flexions me viennent.
La premi�re, c'est l'absurdit� du monde dans lequel on vit. On est l� non pas face � une catastrophe naturelle comme en Alg�rie, mais face aux cons�quences des destructions d'une guerre qui fait suite � un embargo qui a dur� dix ans et qui ont contribu� � d�truire totalement l'Irak et � mettre sa population dans une situation absolument insupportable.
Aujourd'hui que cette guerre est termin�e, il reste beaucoup d'interrogations, en particulier bien s�r la question de savoir pourquoi on ne trouve toujours pas ces armes de destruction massive qui �taient la raison principale, nous disait-on, de cette intervention militaire, mais aussi de savoir combien de victimes irakiennes ont �t� tu�es par le d�luge de bombes et les coups d'obus de chars am�ricains extr�mement puissants qui, pendant des jours, ont contribu� � mettre ce pays dans une situation telle qu'il faut aujourd'hui pratiquement tout reconstruire.
Je souhaiterais aussi, par rapport � ce projet de d�lib�ration, faire une petite r�flexion sur l'attitude du Gouvernement fran�ais qui, apr�s avoir �t� tr�s courageux avant et pendant la guerre en d�non�ant la volont� h�g�monique des Etats-Unis et de leur quelques rares alli�s de vouloir r�glementer le monde et en �tre les gendarmes, fait aujourd'hui un certain nombre de circonvolutions et essaye de se ranger du c�t� des vainqueurs, comme si les vainqueurs avaient toujours raison et les vaincus toujours tort.
Dans un journal du matin, il �tait �crit aujourd'hui que, par rapport � une d�claration dans le Financial Times : "Jacques CHIRAC s'essaye � quelques mouvements de bassin ondulatoires devant George BUSH".
Effectivement, cela r�sume un peu la politique fran�aise actuelle sur cette guerre en Irak.
Pourtant, aujourd'hui, on doit continuer � d�noncer cette intervention militaire, on doit continuer � d�noncer le fait que les Etats-Unis, contrairement � ce qu'ils avaient annonc�, sont dans l'incapacit� de remettre l'Irak aux mains des Irakiens et d'instaurer la d�mocratie dans ce pays et, surtout, on doit demander au Gouvernement fran�ais d'arr�ter de faire ce type de d�claration, en particulier l'une qui m'a beaucoup choqu� o� Jacques CHIRAC, qui va recevoir la semaine prochaine George BUSH � Evian, dans le cadre du G8, d�clare : "En d�pit de nos divergences, nous partageons tous au G8 les m�mes valeurs �conomiques". On comprend mieux, apr�s ce type de d�claration, pourquoi ce Gouvernement d�cide des mesures antisociales comme dans le domaine des retraites et essaye d'imposer un ultra-lib�ralisme � la mode de l'autre c�t� de l'Atlantique.
Donc, j'esp�re que cette d�claration de Jacques CHIRAC fera comprendre � toutes et � tous qu'il est plus que temps que les luttes sociales et les luttes altermondialistes se retrouvent et nous serons tr�s nombreux dans les rues d'Annemasse et de Gen�ve d�s la fin de la semaine prochaine pour rappeler aux Gouvernements du G8 que nous ne partageons pas les m�mes valeurs �conomiques que ceux qui veulent diriger la plan�te.
Je vous remercie.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci.
Je ne vois pas non plus M. Laurent DOMINATI. Je vais donc passer la parole � M. Jean VUILLERMOZ et si M. Laurent DOMINATI arrive, on lui donnera la parole.
M. Jean VUILLERMOZ. - Je vous prie de bien vouloir excuser mon petit retard, mais j'ai bien entendu notre camarade... pardon, notre coll�gue Sylvain GAREL !
Madame la Maire, vous proposez � notre vote une subvention de 100.000 euros destin�e � la Croix-Rouge en faveur de la population irakienne. Il s'agit �videmment de garantir et restaurer l'approvisionnement en eau potable de la population sud de Bagdad. Cette op�ration ne concerne pas moins de 2 millions de personnes, elle est indispensable et urgente pour la sant� de la population et de tr�s nombreuses familles.
A juste titre, vous soulignez que les enfants sont les premi�res victimes d'une situation sanitaire d�grad�e par l'�tat de guerre.
Elle doit �tre men�e, et c'est une bonne chose, en relation avec des ing�nieurs irakiens qui travailleront en partenariat avec deux entreprises fran�aises : Vivendi Water Force et Electricit� Fran�aise, adoss�e � E.D.F.
Nous adh�rons bien s�r � ce projet de solidarit�. Il s'agit maintenant de r�parer les d�g�ts de la guerre et d'att�nuer au plus vite les souffrances de la population.
Mais votre projet de d�lib�ration, Madame la Maire, nous am�ne tout naturellement, comme vient de le faire Sylvain GAREL, � nous int�resser � son environnement, c'est-�-dire � l'�volution de la situation en Irak m�me. Notre Assembl�e a exprim� son opposition � la guerre et c'est tout � son honneur.
Aujourd'hui, nous sommes dans une situation qui m'am�ne � formuler plusieurs remarques.
Premi�re remarque : l'Irak est aujourd'hui d�barrass� du dictateur Saddam HUSSEIN, c'est une tr�s bonne chose. Mais le choix de la guerre pour acc�der � ce r�sultat garantit-il un avenir d�mocratique � ce pays ? On peut en douter. L'avenir le plus certain est que l'Irak va devenir un protectorat am�ricain, qui t�moigne d'une volont� politique de domination. Ce mod�le am�ricain est porteur de graves d�rives dont celle, majeure, de voir les relations internationales ne se r�gler que dans le cadre de la violence.
Nous sommes heureux que Paris - et ce projet de d�lib�ration en porte t�moignage - affirme son attachement � la solidarit� et � la coop�ration multilat�rale. Cet attachement qui va � l'encontre de toute conception h�g�monique, ne peut exister qu'en mettant en oeuvre une vraie culture de paix.
Deuxi�me remarque : nous voulons marquer notre inqui�tude face � la volont� d'affaiblir l'O.N.U., volont� qui vient encore de s'exprimer r�cemment. Cette organisation m�rite au contraire une grande attention et de voir son r�le r�affirm�. En la mati�re, les cit�s du monde ont leur mot � dire car elles ont une responsabilit� majeure � l'�chelle plan�taire, dans la mesure o� c'est dans les villes que vit l'�crasante majorit� des populations. Il faudra donc dans l'avenir que les villes apportent leur contribution et disent leur mot avec conviction sur les �volutions inqui�tantes qui peuvent ramener l'humanit� cinquante ans en arri�re.
Les Parisiennes et Parisiens dont nous connaissons l'attachement � la paix, auront l'opportunit� de d�battre de ces questions dans le cadre du Forum social de l'automne prochain.
Merci.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur VUILLERMOZ.
Quelqu'un du groupe U.M.P. souhaite-t-il la parole ?
Non ?
Tr�s bien. Donc, je vais donner la parole � Pierre SCHAPIRA.
M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, au nom de la 9e Commission. - Merci, Madame la Maire.
J'ai bien entendu nos coll�gues. Je r�p�te toujours que je suis un modeste �lu municipal aussi je ne me lancerai pas dans un d�bat de haute politique internationale comme ils ont si bien su le faire.
C'est vrai que ce monde est absurde, qu'en Irak il se passe des catastrophes et qu'au Maroc il y a eu 42 morts dans des attentats antis�mites. Je l'�voque ici parce que personne n'en a parl�. Nous avons eu des contacts avec nos amis marocains et l'entourage du roi et ils sont tr�s inquiets. Je voulais donc aussi saluer les victimes de ces terribles attentats cibl�s et j'insiste cibl�s.
En ce qui concerne ce projet de d�lib�ration, effectivement le Maire de Paris avait pris la d�cision d�s le 28 avril de montrer la solidarit� de Paris avec les Irakiens. Cela n'a pas �t� chose facile parce qu'il a fallu trouver l'O.N.G. capable de le faire. "M�decins du Monde" avait des �quipes en Jordanie, en Syrie, mais ils ne pouvaient pas p�n�trer � Badgad, et finalement c'est avec la Croix-Rouge qui est une organisation que vous connaissez tous que nous sommes arriv�s � travailler.
J'en avais d'ailleurs inform� tous les pr�sidents de groupe par lettre d�s le d�but mai. C'est un projet ambitieux relatif � l'approvisionnement en eau et � l'assainissement. C'est une aide d'urgence aux populations urbaines et rurales de la r�gion sud de Bagdad. Elle a pour objectif de garantir l'approvisionnement en eau potable pour quelque 2 millions de personnes en r�tablissant les installations existantes.
50 % des pathologies trait�es dans les structures de sant� de la r�gion du Sud de Bagdad sont directement li�es � la consommation d'eau insalubre et les victimes les plus nombreuses de ces pathologies sont �videmment les enfants.
Le budget global de cette op�ration est de 818.000 euros et la participation de la Ville est � hauteur de 12 %, ce qui n'est quand m�me pas mal. Elle consisterait essentiellement � contribuer � la mise en place et la fourniture de pompes, de cuves, de g�n�rateurs �lectriques et de mat�riels n�cessaires aux r�habilitations. La r�alisation technique se ferait en partenariat avec la soci�t� "VIVENDI" et l'association "Electricit� sans fronti�res", adoss�e � E.D.F.-G.D.F.
Voil�, mes chers coll�gues, je vous remercie de bien vouloir voter ce projet de d�lib�ration tout en sachant que la Ville de Paris s'�tait manifest�e d�s le d�but, � l'initiative du groupe communiste, par l'installation d'un grand mur peint contre la guerre sur l'esplanade de l'H�tel de Ville.
Voil�, Madame la Maire.
(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, du Mouvement r�publicain et citoyen, communiste et "Les Verts").
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup, Pierre SCHAPIRA.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration SGRI 32.
Qui est pour ?
Qui est contre ?
Qui s'abstient ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2003, SGRI 32).

Mai 2003
Débat
Conseil municipal
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