retour Retour

29 - II - Question d'actualité du groupe "Les Verts" à M. le Maire de Paris relative à la cohérence des politiques de développement économique et d'urbanisme menées par la Ville de Paris dans le Faubourg Saint-Antoine


M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � Olivier PAG�S pour la question dont il est le premier signataire.
M. Olivier PAG�S. - Merci, Monsieur le Maire.
La question que nous vous posons concerne la coh�rence des politiques de d�veloppement �conomique et d'urbanisme men�e par la Ville de Paris dans le Faubourg Saint-Antoine. D'une part, nous constatons le risque de d�mant�lement imminent d'un ensemble d�volu depuis 1852 � l'artisanat et, d'autre part, nous assistons � la finalisation du projet de construction d'un nouvel h�tel artisanal.
Dans le 11e arrondissement, malgr� la succession des engagements concernant le devenir des cours artisanales situ�es au 37 bis, rue de Montreuil, le processus de d�mant�lement d'un ensemble parfaitement adapt� � la production artisanale est en train d'aboutir.
Pourtant, le 19 d�cembre 2001, lors d'une visite avec M. Patrick BLOCHE, d�put� de la circonscription et pr�sident du groupe socialiste au Conseil de Paris, vous avez affirm� votre volont� de sauver ce lieu autant au nom de l'int�r�t historique que de la p�rennit� de l'artisanat et du d�veloppement �conomique du Faubourg Saint-Antoine.
Suite � cet engagement, la Ville de Paris a entam� une proc�dure de pr�emption qui n'a pas abouti pour des motifs sur lesquels nous ne reviendrons pas.
Le 8 juillet 2002, le Conseil Paris a demand�, par un v?u vot� � l'unanimit�, d'agir pour que l'ensemble immobilier du 37 bis, rue de Montreuil, soit pr�serv� dans son int�gralit� et reste exclusivement d�di� aux activit�s artisanales et artistiques dans les termes actuels et dans le maintien de l'existant. M. Jean-Pierre CAFFET a assur� que la Ville restait particuli�rement vigilante au devenir de ce lieu, autant sur le plan architectural que sur son occupation. Le 11 juillet, lors d'une rencontre avec l'association des Artisans des Cours de l'Industrie (A.C.I.), Mme COHEN-SOLAL s'est engag�e dans le m�me sens. Ces engagements sont rest�s sans aucun d�but d'effet � ce jour. Heureusement, le 6 septembre 2002, un arr�t� de p�ril �mis par le Pr�fet de police a permis l'arr�t momentan� du processus de d�mant�lement.
Aujourd'hui, apr�s la lev�e de cet arr�t�, la sp�culation immobili�re est � nouveau en marche.
Parall�lement, dans le 12e arrondissement, sur l'�lot Br�lon-Citeaux, un projet co�teux d'h�tel artisanal, enclench� pr�cipitamment dans les derniers mois de la pr�c�dente mandature, continue in�xorablement sa route malgr� l'opposition unanime et tr�s argument�e des artisans, des Conseils et des associations de quartier, des riverains et d'�lus de la majorit� municipale.
Monsieur le Maire, nous vous demandons votre avis sur ce sujet ainsi que sur les moyens que vous comptez mettre en oeuvre pour retrouver une politique coh�rente en mati�re de d�veloppement �conomique, culturel et d'urbanisme du Faubourg-Saint-Antoine.
Je vous remercie.
M. LE MAIRE DE PARIS. - En plus, c'est une question passionnante et vaste mais Lyne COHEN SOLAL va y r�pondre bri�vement.
Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe. - Oui, Monsieur le Maire.
D'abord, permettez-moi de remercier le groupe "Les Verts" pour cette question car c'est, pour nous, l'occasion de faire un point d'information sur le 37 bis, rue de Montreuil et sur l'h�tel artisanal Br�lon-Citeaux, et d'�clairer la politique que la Ville m�ne en faveur de l'artisanat et des m�tiers d'art et la coh�rence qui la sous-tend.
S'agissant du devenir des ateliers et commerces artisanaux situ�s au 37 bis, rue de Montreuil dans le 11e arrondissement, sachez que leur pr�servation et le maintien sur place des artistes et des artisans qui y travaillent est un sujet qui nous tient tout particuli�rement � coeur. Je ne suis pas aussi pessimiste que vous.
Comme vous avez bien voulu le rappeler j'ai, le 11 juillet dernier, assur� au nom de la Ville, les int�ress�s de mon soutien plein et entier dans le combat qu'ils m�nent pour la pr�servation sur place de leurs activit�s.
Comme vous le savez �galement la Ville, en son temps, n'a pas pu mettre en mouvement la proc�dure de pr�emption du 37 bis, rue de Montreuil, afin d'y maintenir et d'y d�velopper les activit�s artisanales qui y sont pr�sentes.
Cette situation a profit� � un homme d'affaires dont le projet avou� est de vider les lieux de leurs occupants pour reconvertir cet ensemble de b�timents en logements de standing.
C'est pourquoi depuis maintenant plusieurs mois, c'est mon coll�gue M. Jean-Pierre CAFFET qui, avec les services de la Direction de l'Urbanisme, m�ne avec l'int�ress� les n�gociations en vue d'emp�cher le d�part des artisans comme le changement de vocation de ces locaux, d'envisager enfin le possible rachat par la Ville de ce site historiquement vou� aux activit�s artistiques et artisanales.
C'est un combat de longue haleine qui se m�ne dans la discr�tion et se gagne dans la dur�e. La Ville s'engage � ce que tout, vraiment tout, soit mis en oeuvre pour pr�server ce patrimoine architectural et surtout artisanal.
Ainsi veillerons-nous � ce que le Plan local d'urbanisme, que la Ville est actuellement en train d'�laborer, et qui sera adopt� dans quelques mois, notifie express�ment la vocation d'ateliers artistiques et artisanaux dans l'ensemble des cours situ�es au 37 bis, rue de Montreuil.
Pour ce qui concerne maintenant le projet de cr�ation d'un h�tel artisanal dans le quartier Br�lon-Citeaux, situ� dans le 12e arrondissement, sachez que si cette mandature poursuit dans son esprit, ce projet qui avait �t� envisag� par la pr�c�dente, c'est tout simplement parce qu'elle le juge n�cessaire pour l'emploi.
D'ailleurs, que ce projet soit discut� depuis maintenant pr�s de trois ans, invalide du m�me co�t le reproche de pr�cipitation que vous lui faites. Quant au projet lui-m�me dois-je vous rappeler qu'initialement con�u comme devant �tre constitu� de deux parties distinctes mais compl�mentaires, un h�tel artisanal d'une part, et une cit� artisanale de l'autre, ce projet, suite � une concertation initi�e par la mairie du 12e arrondissement, a d�j� �t� r�duit de 750 m�tres carr�s par l'abandon de la cit� artisanale au profit de la cr�ation d'un espace vert.
Abandon auquel j'ai donn� par �crit mon accord � Mme Mich�le BLUMENTHAL, maire du 12e arrondissement, le 10 f�vrier dernier, sous l'expresse condition que soit conserv�, dans son int�gralit�, l'h�tel artisanal.
Le co�t de ce projet se trouve donc r�duit et le gigantisme ne saurait d�sormais lui �tre reproch�, m�me si c'est au d�triment de son efficacit� en termes de cr�ations d'emplois.
Cet h�tel artisanal, qui offrira 3.200 m�tres carr�s d'ateliers aux artisans parisiens, sera donc mis en chantier dans les tous prochains mois pour voir le jour, je l'esp�re, le plus vite possible tant il est vrai que le manque de locaux d'activit�s pour les artisans, et peut-�tre plus encore pour les jeunes cr�ateurs est cruel dans notre Capitale.
Ainsi se dessine, sur les 11e et 12e arrondissements de Paris, une politique d'ensemble en faveur de l'artisanat et des m�tiers d'art, dont je tiens ici � souligner la coh�rence : au nord, les cours artisanales du 37 bis, rue de Montreuil et les artisans pr�sents rue du Faubourg-Saint-Antoine ; au Sud, l'h�tel artisanal Br�lon-Citeaux et le Viaduc des arts de l'avenue Daumesnil.
C'est pourquoi, et ce sera ma conclusion, permettez-moi de m'�tonner de la l�g�re contradiction qui sous-tend l'expos� m�me de votre question : d'une part, vous nous demandez, � juste raison, de d�fendre et de pr�server l'artisanat rue de Montreuil et ce, alors m�me que d'autre part vous nous reprochez de vouloir l'implanter dans le quartier Br�lon-Citeaux. C'est l�, je dois l'avouer, une logique qui m'�chappe.
Si le besoin de locaux artisanaux se faisait sentir en 1852 � Paris, date de construction du 37 bis, rue de Montreuil, sachez qu'il n'est pas moindre, bien au contraire, aujourd'hui.
Dans un contexte qui a vu le ch�mage augmenter de 20 % en un an � Paris, chacun sait que ce sont les P.M.E. et les P.M.I., dont proc�dent les entreprises artisanales qui sont aujourd'hui les principaux g�n�rateurs d'emplois. D�s lors, la d�fense d'un artisanat, qui participe du patrimoine vivant de la Capitale, et la promotion d'une cr�ation, qui constitue l'un des principaux atouts de Paris dans le monde, participent pleinement et puissamment � la bataille pour l'emploi dont le Maire a clairement annonc� qu'elle constituait pour nous la premi�re des priorit�s.
Voil�, mes chers coll�gues, ce que je voulais vous donner comme information sur ce sujet.
Je vous remercie, mes chers coll�gues.

Mai 2003
Débat
Conseil municipal
retour Retour