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35 - 1998, DVD 134 - Autorisation à M. le Maire de Paris de résilier la convention générale du 12 juillet 1990 signée avec la S.A.E.M.E.S. et de signer les 28 avenants aux conventions de concession particulières conclues entre la Ville de Paris et la S.A.E.M.E.S


M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Nous passons � l'examen du projet de d�lib�ration DVD 134 autorisant M. le Maire de Paris � r�silier la convention g�n�rale du 12 juillet 1990 sign�e avec la S.A.E.M.E.S. et � signer les 28 avenants aux conventions de concession particuli�re.
Je donne la parole � M. REY.
M. G�rard REY. - Merci, Monsieur le Maire.
En premier lieu, nous ne remettons pas en cause l'int�r�t pour la Ville de poss�der ou de contr�ler une S.E.M., outil d'intervention �conomique qui peut �tre efficace pour mener une politique volontaire en mati�re de gestion des parcs publics de stationnement en particulier.
Mais cette d�claration de principe ne permet pas � la Ville de s'exon�rer d'appliquer la loi et de d�fendre les int�r�ts financiers des Parisiens.
Dans l'expos� des motifs du projet de d�lib�ration, vous nous expliquez que la loi " SAPIN " du 29 janvier 1993 vous impose cette �volution. Mais, Monsieur le Maire, cela fait 5 ans que vous n'appliquez pas la loi " SAPIN " en la mati�re ! Ce retard d�montre une nouvelle fois vos r�ticences � appliquer ladite loi, qui pourtant s'impose � tous.
Vous pensez peut-�tre qu'il vaut mieux tard que jamais. Certes ! Encore faut-il faire les choses de bonne mani�re, en respectant au moins cette loi compl�tement.
Vous nous proposez de r�silier la convention g�n�rale du 12 juillet 1990 sign�e entre la Ville de Paris et la S.A.E.M.E.S., ce qui a pour effet de supprimer toute obligation contractuelle entre la Ville et la S.E.M. Dans le m�me temps, vous nous proposez de signer 28 avenants aux conventions de concession particuli�res conclues entre la Ville de Paris et la S.A.E.M.E.S.
Les deux actes bouleversent totalement l'�conomie g�n�rale du secteur. La r�alisation d'une telle �volution juridique, en application m�me de la loi " SAPIN " � laquelle vous vous r�f�rez, aurait d� vous conduire � utiliser une proc�dure d'appel d'offres. Il s'agit v�ritablement d'une d�l�gation de service public. Vous ne pouvez pas vous limiter � consid�rer que la modification de la convention peut suffire.
D'autre part, il ressort des �l�ments chiffr�s transmis avec beaucoup de r�ticence et de retard que les 2/3 des parcs g�r�s par la S.A.E.M.E.S. sont d�ficitaires. Cela n'est pas �tonnant ! Le taux d'occupation des parkings est largement insuffisant : � peine 50 %.
Je voudrais vous dire, � propos des chiffres que vous nous avez donn�s, que j'ai regard� avec attention les derniers �l�ments que vous nous avez fait parvenir et que j'ai �t� tr�s surpris, par exemple, de ce que j'ai trouv� sur le parc de Bercy.
Pour Bercy, vous nous donnez deux comptes d'exploitation :
- un compte d'exploitation concernant Bercy-autocars ;
- et un compte d'exploitation concernant Bercy-v�hicules l�gers.
Dans votre justification de la modification les choses, vous nous expliquez que le parc de Bercy a une gare autorouti�re qui est d�ficitaire, ce qui justifie cette �volution des choses. Or, ces deux comptes d'exploitation sont rigoureusement les m�mes ! Les chiffres sont les m�mes, les recettes horaires sont pareilles, les charges de gestion sont exactement les m�mes, vous arrivez � un r�sultat qui est exactement identique ! En fait, il s'agit d'un seul compte d'exploitation dupliqu� sur deux feuilles diff�rentes, un intitul� " Bercy-v�hicules l�gers " et l'autre intitul� " Bercy-autocars ".
On se demande pourquoi vous avez proc�d� ainsi, ou plut�t on comprend bien que les seuls �l�ments chiffr�s int�ressants sont les recettes ventil�es entre, d'une part, les v�hicules l�gers et, d'autre part, les autocars, pour savoir quelle est vraiment l'origine de ce d�ficit. Mais dans les �l�ments chiffr�s que vous mettez � l'appui de votre affirmation, vous ne faites pas cette ventilation indispensable.
Je m'arr�terai l� sur l'analyse des chiffres, car cela fait deux Commissions de loi " SAPIN " qui se r�unissent, vous devez nous faire encore une nouvelle communication, et malgr� tous les �l�ments que nous avons pu obtenir s�ance apr�s s�ance, on peut dire que les chiffres ne sont pas tr�s satisfaisants.
Mais ce qui est important, c'est que cette constatation g�n�re des r�sultats financiers d�faillants.
Le montant des redevances vers�es par la S.A.E.M.E.S. � la Ville va diminuer d�s l'ann�e 1999 et les ann�es suivantes : plus de 2 millions de francs en l'an 2000. Les ressources de la Ville seront diminu�es d'autant, comme le d�montre le dossier pr�visionnel remis au Conseil d'administration de la S.A.E.M.E.S.
Les calculs �tablis nous ont affirm� qu'il ne devait y avoir aucun changement, aucune �volution, et que le nouveau taux, calcul� sur le chiffre d'affaires, se substituant au taux calcul� sur le b�n�fice, ne devait pas changer l'�quilibre budg�taire. Mais d�s l'ann�e suivante, l'an 2000, on s'aper�oit qu'il y a 2 millions de francs de recettes de la Ville correspondant � des redevances qui ne vont pas �tre vers�es. Donc cela n'est pas 5 % du montant du volume, et cela demanderait une autre approche juridique.
Ainsi, l'application uninominale du taux de redevance bas� sur le chiffre d'affaires, sans tenir compte des r�sultats financiers de chacun des partenaires, ne peut appara�tre comme un progr�s. Mais surtout, en quoi cette d�cision concourt-elle...
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Votre conclusion, vous avez largement d�pass� les cinq minutes.
M. G�rard REY. - ... concourt-elle � une politique diff�rente de stationnement et une volont� de favoriser le stationnement r�sidentiel ?
Dans les chiffres, on n'en voit pas la trace. Une contradiction essentielle existe dans ce projet. Vous supprimez d'une part une convention g�n�rale entre la S.A.E.M.E.S. et la Ville de Paris, vous voulez faire entrer les rapports entre la Ville et la S.A.E.M.E.S. dans le droit commun, et en m�me temps vous modifiez les conventions particuli�res liant la Ville � la S.A.E.M.E.S. d'une mani�re unilat�rale.
D'une mani�re plus g�n�rale, les conventions sign�es par la Ville ne peuvent pas servir de moyens pour s'exon�rer de l'application de la loi sur la d�l�gation de service public.
Il est aussi int�ressant de lire les documents budg�taires puisqu'on est en s�ance budg�taire, notamment la liste des attributaires des concessions de service public concernant les parcs de stationnement. On s'aper�oit qu'un juste partage appara�t entre les soci�t�s " T.M. ", " Parcofrance " et " S.A.E.M.E.S. ", bel �quilibre qui semble arr�t� d�finitivement et qui ferme la porte � toute autre candidat et � toute autre concurrence.
En conclusion, vous prenez une d�cision qui se veut technique avec comme objectif une r�gularisation d'une situation juridique non conforme � la loi actuelle. Mais vous le faites d'une mani�re elle-m�me tr�s contestable et sans d�finir d'objectifs politiques en mati�re de stationnement � Paris tendant � dessiner une approche diff�rente tant sur la forme que sur le fond, de votre politique en la mati�re.
Nous ne pouvons pas approuver ce projet de d�lib�ration et nous voterons contre.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Je donne la parole � Mme CAPELLE.
Mme Liliane CAPELLE. - Merci.
Ce projet de d�lib�ration concerne une convention g�n�rale et 28 conventions particuli�res pass�es entre la Ville de Paris et la S.A.E.M.E.S. pour la gestion de parkings publics. Plus pr�cis�ment, il vise � r�gulariser les dispositions des conventions en question au regard des dispositions de la loi " SAPIN ". Une premi�re question s'impose, Monsieur le Maire, comment justifiez-vous le retard pris par la Ville de Paris pour r�gulariser ce dispositif de conventionnement ?
Par ailleurs, la loi pr�voit qu'il y ait mise en concurrence lorsque les conventions arrivent � terme. Or, aujourd'hui justement, un certain nombre de conventions pass�es entre la S.A.E.M.E.S. et la Ville de Paris arrivent � terme. Vous nous proposez un projet de d�lib�ration qui tente de faire rentrer la Ville de Paris dans le droit commun. J'observe ici quelques difficult�s. Sans doute n'avez-vous pas choisi la bonne m�thode. Le projet en question propose l'annulation de la convention g�n�rale. Cette annulation de fait aurait d� d�clencher l'annulation de toutes les conventions particuli�res pass�es en application de la convention g�n�rale. Paradoxalement, vous nous proposez des avenants � des conventions particuli�res li�es � une convention g�n�rale qui est r�sili�e par le projet de d�lib�ration ? Je ne vois pas comment, juridiquement parlant, cette m�thode peut �tre retenue. Ou alors, il faudrait nous expliquer comment on peut � la fois annuler une convention g�n�rale et proposer des modifications aux conventions particuli�res pass�es en application de la convention g�n�rale qui, elle, est annul�e.
La solution, Monsieur le Maire, n'aurait-elle pas �t� d'annuler toutes les conventions, la g�n�rale et les particuli�res ? Cette m�thode aurait eu le m�rite de remettre les choses � plat, de clarifier la situation et surtout d'�tre en accord, enfin avec la loi.
Plus largement, notre Assembl�e ne dispose d'aucun �l�ment pr�cis, d'aucune information sur les conditions - et je pense notamment financi�res - dans lesquelles sont g�r�s les parkings par la S.A.E.M.E.S.
Pour toutes ces raisons nous ne voterons pas ce projet de d�lib�ration qui ne r�pond en rien � une r�gularisation en r�gle.
Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs des groupes du Mouvement des citoyens, socialiste et communiste).
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Je donne la parole � M. PLASAIT pour r�pondre � M. REY et � Mme CAPELLE.
M. Bernard PLASAIT, adjoint, au nom de la 3e Commission. - Merci, Monsieur le Maire.
Enorm�ment de questions ont �t� pos�es et peut-�tre qu'il faudra compl�ter mes propos par une r�ponse �crite.
Je voudrais rappeler que la S.A.E.M.E.S. a �t� cr��e en 1979 pour r�pondre aux orientations que s'�tait fix�es la Ville en mati�re de fonctionnement. Il y avait une convention g�n�rale et des conventions particuli�res.
Le contexte �conomique et juridique ayant compl�tement chang�, nous sommes aujourd'hui en situation d�rogatoire au droit qui a �t� �tabli par la loi " SAPIN ".
La premi�re question pos�e �tait : pourquoi ne l'a-t-on pas fait avant ? Autrement dit, comment justifier la p�riode interm�diaire.
Il faut rappeler que la passation de ces avenants est apparue possible d�s lors que la Ville a recouvr� les avances remboursables qui ont �t� consenties � la S.A.E.M.E.S., dont le solde a �t� vers� en 1997. C'est pourquoi les avenants n'ont pu �tre mis au point qu'en 1998, afin d'�tre applicables d�s l'exercice prochain, 1999.
M. REY pose d'autres questions, je voudrais essayer de r�pondre globalement. Pour mener � bien la politique de stationnement, et notamment pour r�aliser les op�rations difficiles � �quilibrer sur le plan �conomique, la S.A.E.M.E.S. a constitu� un outil pr�cieux. N�anmoins, depuis l'application, la loi " SAPIN ", cet outil ne pouvait plus �tre utilis�. Le principe de mise en concurrence de toutes les d�l�gations de service public ne permet plus de confier directement une op�ration � la S.A.E.M.E.S. Toute une partie de la convention g�n�rale est donc devenue inapplicable.
Dans le cadre de l'application de la loi " SAPIN " et la mise en concurrence de concession de service public, la Ville peut continuer, peut avoir sa politique en mati�re de stationnement par les dispositions qu'elle inclut dans le cahier des charges.
M. REY parle d'un certain nombre de choses, par exemple il nous parle de " Bercy-autocars ", et " Bercy-v�hicules l�gers ", en s'�tonnant de la ventilation des d�penses. En r�alit�, les d�penses ne sont pas les m�mes dans les deux cas, puisque la Pr�fecture de police nous impose, lorsque " Bercy-autocars " fonctionne en gare, la pr�sence de trois pompiers. Ce qui co�te fort cher et ce qui fait que les d�penses ne sont pas les m�mes. Voil� ce qui explique la ventilation des d�penses.
Madame CAPELLE, je crois, nous a parl� de " Parcofrance "...
Mme Liliane CAPELLE. - Je n'ai pas parl� de parkings.
M. Bernard PLASAIT, adjoint, rapporteur. - ... Je voulais simplement lui signaler que cette soci�t� ne dispose que d'un seul parking r�cent qui est le parking en affermage Villette.
Monsieur le Maire, je crois avoir fait le tour des questions �voqu�es, mais vu l'importance des questions pos�es, je propose qu'un compl�ment de r�ponse soit adress� par �crit aux intervenants.
Je vous remercie.
M. G�rard REY. - On ne vote pas si on n'a pas de r�ponses aux questions pos�es.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Si, je vais mettre aux voix la d�lib�ration.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DVD 134.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt� � la majorit�, les groupes socialiste et apparent�s, communiste, du Mouvement des citoyens, Mmes SCHERER, SILHOUETTE, BILLARD et M. BLET ayant vot� contre, Mme DOUVIN, MM. Jacques DOMINATI, DAGNAUD, PAYRAU et CANE n'ayant pas pris part au vote. (1998, DVD 134).

Décembre 1998
Débat
Conseil municipal
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