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74 - 1998, DAUC 266 - Secteur " Valmy-Récollets " (10e). - Autorisation à M. le Maire de Paris d'effectuer un échange foncier avec l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris pour l'acquisition d'un terrain situé 101-103, quai de Valmy - 51-51 bis, rue Lucien-Sampaix - 4-6, rue des Récollets en vue de l'extension du jardin Villemin


M. Pierre GABORIAU, adjoint, pr�sident. - Nous passons au projet de d�lib�ration DAUC 266 autorisant M. le Maire de Paris � effectuer un �change foncier avec l'Assistance publique - H�pitaux de Paris pour l'acquisition d'un terrain situ� 101-103, quai de Valmy - 51-51 bis, rue Lucien-Sampaix - 4-6, rue des R�collets en vue de l'extension du jardin Villemin.
Madame SCHNEITER, vous avez la parole.
Mme Laure SCHNEITER. - Monsieur le Maire, le premier projet concernant l'am�nagement du secteur " Valmy-R�collets " avait mobilis� les habitants du 10e, les associations locales et les �cologistes. Il leur a fallu � l'�poque, et j'en faisais partie, faire barrage aux engins de chantier. A la demande de l'association locale " Vivre " anim�e par Jean-Fran�ois BLET, qui a accompli l� un immense travail, Antoine WAECHTER et moi-m�me, avions symboliquement plant� un pin noir d'Autriche sur ce terrain en 1991. Je ne reviendrai pas sur cette lutte de plusieurs ann�es, � la suite de laquelle vous aviez d�j� modifi� votre projet. Mais il empi�tait encore trop sur un terrain que nous souhaitions voir occup� par le jardin.
Par ailleurs en construisant 101-105, quai de Valmy, 51-51 bis, rue Lucien-Sampaix, vous r�duisiez la possibilit� d'ouvrir une perspective sur le canal. Vous avez d�cid� d'arr�ter � nouveau le chantier. Le dialogue et la concertation, gages de la d�mocratie, ont permis de r�duire � nouveau le projet de construction et d'augmenter d'autant l'extension du jardin Villemin.
Sur ce secteur, seul va �tre r�alis� sur la rue des R�collets, en fa�ade, un b�timent de 30 logements qui reconstituera un front b�ti entre l'immeuble de 6 bis-8, rue des R�collets et l'immeuble du 49, rue Lucien-Sampaix. Il aurait mieux valu ne pas construire du tout mais je reconnais que nous revenons de loin.
Alors, Monsieur le Maire, pourquoi ne feriez-vous pas encore un tout petit effort en trouvant un autre endroit pour r�aliser ces 30 derniers logements ? Vous avez d�j� r�alis� une cr�che qui empi�te sur le jardin, alors qu'on aurait pu la construire de l'autre c�t� de la rue.
Pour les 30 logements restants essayez avant de trouver une autre solution. Je pense que vous serez d'accord avec moi, Monsieur le Maire, il est certes plus difficile de mener un am�nagement en concertation avec des habitants, cela prend plus de temps, il faut se donner plus de mal pour trouver des solutions que lorsqu'on impose des d�cisions sans discuter, mais lorsque le r�sultat arrive, la mise en valeur d'un quartier est incomparable et tout le monde y trouve son compte.
La Ville de Paris a fait un bon choix en investissant pour agrandir le jardin, am�liorer le cadre de vie des Parisiens, sans compromettre les besoins en logements de l'Assistance publique - H�pitaux de Paris pour son personnel. De 2.160 m�tres carr�s, la surface b�tie passe � 760 m�tres carr�s. C'est donc, m�me si vous ne trouviez pas d'autre affectation � ces 30 logements, bien volontiers que je voterai pour l'acquisition par la Ville des 1.400 m�tres carr�s appartenant aujourd'hui � l'Assistance publique - H�pitaux de Paris.
Apr�s les travaux, le jardin aura une surface de 17.900 m�tres carr�s, avec une vue initialement refus�e sur le canal Saint-Martin. Il restera � l'Etat, et ce ne sera pas une mince affaire, � r�habiliter l'ancien couvent des R�collets en concertation avec les associations et les artistes qui ont d�j� tant oeuvr� pour sa sauvegarde.
Si cette r�habilitation se fait dans de bonnes conditions, l'ensemble du secteur offrira un paysage urbain de qualit� au b�n�fice du quartier et de ses habitants.
M. Pierre GABORIAU, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame.
La parole est � M. LHOSTIS.
M. Alain LHOSTIS. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, je me r�jouis pleinement du projet de d�lib�ration qui nous est propos� aujourd'hui parce qu'en 1975 j'ai p�n�tr� pour la premi�re fois dans ce qui �tait encore l'ancien h�pital militaire Villemin avec plusieurs centaines d'habitants du 10e qui � l'�poque exigeaient que l'on y r�alise le premier espace vert de l'arrondissement.
Aujourd'hui, en quelque sorte, il nous est demand� de parachever par l'agrandissement qui nous est propos�, ce pourquoi des milliers et des milliers d'habitants de l'arrondissement ont agi depuis 23 ans. Nous arrivons au bout de ce processus.
Je dois dire que le projet nous convient et quand je dis " nous " c'est qu'il convient � l'ensemble de la municipalit� d'arrondissement de la gauche plurielle, et M. OTTAWAY partage tout � fait le point de vue que j'expose et notamment le fait que nous construisions un immeuble de taille modeste entre les deux b�timents existants, l'un qui appartient � la Ville de Paris et l'autre qui appartient � l'Assistance publique et qui abritent actuellement des gens de condition modeste.
Nous nous r�jouissons donc de ce que l'immeuble qui va �tre construit, le sera uniquement � l'aplomb des deux immeubles existants, et que parall�lement la nature des logements qui seront r�alis�s soit celle de logements sociaux. Cela nous int�resse d'autant plus que de nombreux salari�s des trois h�pitaux de l'arrondissement sont demandeurs de logement, et que leurs horaires de travail font qu'ils ont besoin d'�tre log�s � proximit� de leur lieu d'exercice professionnel.
En m�me temps, je voudrais aussi soulever une question concernant le contentieux mettant en cause la S.I.N.V.I.M. qui a r�alis� une partie de l'op�ration immobili�re avec des bureaux le long du canal, et qui devait restituer � l'Assistance publique un certain nombre de logements en r�glement des terrains qu'elle lui avait c�d�s. Je voudrais savoir si l'acquisition de ce terrain par la Ville pour agrandir l'espace vert, ainsi que la r�alisation de l'immeuble de logements P.L.A., va r�gler d�finitivement la dette de la S.I.N.V.I.M. � l'Assistance publique - H�pitaux de Paris, la S.I.N.V.I.M. devant � mon sens aujourd'hui une centaine de millions de francs � l'Assistance publique. A aucun moment dans le dossier cela n'a �t� �voqu�. Vous allez me dire que cela concerne l'Assistance publique, mais il serait normal que le Conseil de Paris soit inform�, s'agissant d'argent public, du devenir de ce contentieux entre l'Assistance publique et la S.I.N.V.I.M., du fait de la non r�alisation du programme ant�rieur.
Je veux ajouter �galement que les �lus de gauche du Conseil d'arrondissement veulent que l'am�nagement et l'agrandissement de l'espace vert se fassent en relation avec la population. Un C.I.C.A. aura lieu � ce sujet demain pour associer les habitants.
Nous nous r�jouissons donc de cet �pilogue et nous voterons bien �videmment le projet de d�lib�ration.
M. Pierre GABORIAU, adjoint, pr�sident. - Merci, cher coll�gue.
Je passe la parole � M. BLET.
M. Jean-Fran�ois BLET. - Merci, Monsieur le Maire.
Je ne reviendrai pas sur une bataille dont le dernier �pisode dure depuis 10 ans qui remonte m�me effectivement � l'ann�e 70 lorsque les habitants du 10e arrondissement, 90.000 habitants, se sont manifest�s pour conqu�rir un jardin qui n'existait pas dans leur arrondissement.
Je dirai �galement que, pour que la gauche soit v�ritablement plurielle, encore faut-il que la voix des �cologistes et des verts puisse se faire entendre dans ce d�bat puisqu'ils ont �t� avec d'autres d'ailleurs effectivement l'un des instruments de la lib�ration de ce jardin. Mais je m'en tiendrai simplement au dernier �pisode, alors laissez-moi vous conter l'annonce faite aux riverains, charmant tableau tr�s dans l'esprit de Fra Ang�lico.
L'aube naissante tremblait � l'or�e du canal Saint-Martin. Lorsque survint, l'hiver dernier, nimb� de b�ton tel l'ange Gabriel, l'adjoint charg� de l'Urbanisme, un petit livre rouge � la main : vous avez reconnu Michel BULT�, le Code de l'urbanisme au poing.
Ce fut l'annonce faite aux riverains, assembl�s par la gr�ce de " Vivre ", subtilement engag�s dans un exercice hautement symbolique : la contemplation zen des bulldozers, sp�cificit� typiquement locale propre aux amoureux du jardin Villemin.
Et que nous dit l'ange susdit, tout aur�ol� de Z.A.C. et autres D.U.P. ? " Vade retro bulldozer, S.I.N.V.I.M. go home ", " bref que cent fleurs s'�panouissent ".
Mais point trop ne faudrait que l'ange ne fisse la b�te. Cette G.R.C.P., la grande r�volution culturelle parisienne tiendra-t-elle ses promesses ?
Dans un premier temps oui, puisque vous nous proposez aujourd'hui une �tape importante vers la lib�ration totale du jardin Villemin.
Ce malheureux jardin, promis � une c�l�brit� internationale par la gr�ce de Jacques CHIRAC qui en vendit malencontreusement la plus belle partie, en bordure du canal Saint-Martin. Grande premi�re dans les annales du monde civilis� : un jardin public vendu par le Maire d'une capitale prestigieuse � un promoteur priv�, le tr�s lib�ral " Time Magazine " en est rest� tout esbaudi.
Vous nous proposez aujourd'hui de soustraire aux b�tonneurs du jardin Villemin 1.400 m�tres carr�s et d'offrir une surface �quivalente, situ�e 194-196, quai de Jemmapes et des lots de copropri�t� situ�s 21, rue Juliette-Dodu.
52 logements quai de Jemmapes, plus 3 logements rue Juliette-Dodu, soit 55 logements reviendront ainsi � l'Assistance publique, qui attendait 74 logements du programme pr�c�demment confi� � la S.E.M.A.V.I.P. sur le jardin Villemin.
Il reste en tout et pour tout 22 logements � trouver pour que l'Assistance publique ne soit pas l�s�e.
Nous nous r�jouissons de cet �change foncier. Nous nous en r�jouissons d'autant plus que, depuis des ann�es, depuis 1991 tr�s exactement, nous avions pr�conis� une telle solution, seule � m�me de mettre un terme d�finitif � ce conflit.
Aujourd'hui, vous vous ralliez enfin � cette solution. Bravo ! Vous explorez enfin cette voie. Poursuivez jusqu'au bout et, pour clore ce dossier, parachevez �l�gamment votre oeuvre r�paratrice, il ne reste plus que 761 m�tres carr�s � trouver, ou 22 logements.
Je ne doute pas que vous y parviendrez prochainement. Nous saurons alors vous en rendre gr�ce.
Cela vous �vitera d'ailleurs d'aimables cafouillages car, enfin, sur cette ultime parcelle r�siduelle, coexistent actuellement deux permis de construire, d�livr� l'un le 20 f�vrier 1996, l'autre le 11 septembre 1998. Cette nouveaut� urbanistique - deux permis de construire pour un seul terrain - est ubuesque.
Le premier permis aurait du �tre rapport�. Vous vous y �tiez d'ailleurs engag�. Il n'en a rien �t�.
De plus, le deuxi�me permis du 11 septembre 1998 ne respecte en rien l'accord qui �tait intervenu. Il contrevient m�me directement � la d�lib�ration qui nous est soumise.
Au vu de cet �change foncier, ce nouveau permis de construire aurait du prendre place sur une parcelle de 761 m�tres carr�s. Or, il n'en est rien. La surface affich�e est de 2.161 m�tres carr�s. Le permis pr�c�dent, de 1996, revendique une superficie de 2.162 m�tres carr�s. En deux ans, vous avez gagn� 1 m�tre carr�. Nous sommes loin des 1.400 m�tres carr�s vot�s aujourd'hui !
Ultime remarque. Vous vous proposez de reconstituer un front b�ti entre le 6 bis et le 8, rue des R�collets. Vous n'y parviendrez jamais car il n'y a jamais eu de front b�ti � cet emplacement, mais un b�timent d'activit� de faible hauteur, dot� d'une superbe chemin�e d'usine en brique.
Il n'est donc pas possible de reconstituer un front b�ti en quoi que ce soit, tout au plus pouvez-vous, si vous avez � ce point horreur du vide, planter des arbres de haute tige. La continuit� peut �tre aussi v�g�tale.
Pour conclure, je vous dirai simplement que l'urbanisme � visage humain, vous le savez bien, c'est le respect des dents creuses, des dissym�tries faubouriennes, des atypies, des espaces de respiration, de la vie.
Pour l'heure, nous voterons cet �change foncier en l'attente de l'ultime �change foncier qui parach�vera la lib�ration du jardin Villemin, pour le rendre enfin aux enfants des faubourgs Saint-Martin et Saint-Denis.
M. Pierre GABORIAU, adjoint, pr�sident. - La parole est � M. Claude-G�rard MARCUS.
M. Claude-G�rard MARCUS, adjoint. - Monsieur le Maire, les �lus de la majorit� parisienne, dans le 10e arrondissement, qui sont minoritaires au Conseil d'arrondissement, ont apport� leur soutien � ce projet qui met fin � de longues pol�miques et � de longs combats, dans des sens divers.
Je voudrais simplement dire que je me r�jouis de cette conclusion et que je souhaite le maintien du programme de construction pour une raison esth�tique.
Je sais bien que M. BLET aime les dents creuses mais il est un des rares � avoir du plaisir � voir ce spectacle d�solant. Il est donc n�cessaire qu'entre les deux b�timents existant, un lien soit fait et tel est le projet, qui ne d�nature en rien la vision qu'on peut avoir de l'ensemble du jardin.
Je voudrais quand m�me m'�lever contre certains propos de M. BLET mettant en cause le Maire pr�c�dent, M. CHIRAC, disant qu'il avait " vendu un jardin ".
Je vous rappelle que les terrains qui avaient �t� conc�d�s � la S.I.N.V.I.M. n'�taient pas un jardin � ce moment-l�. Il s'agissait d'un centre de tri postal et d'une entreprise. Donc, il ne s'agissait pas de " vendre un jardin ".
Je vous rappelle que le jardin a �t� acquis tranche par tranche, qu'il a �t� agrandi jusqu'� la limite du canal Saint-Martin.
Apr�s, effectivement, il y a eu conflit et � la suite de ce long conflit, le Maire de Paris de l'�poque, M. CHIRAC, a d�cid� de se porter acqu�reur face � la S.I.N.V.I.M., ce qui a entra�n� un achat � des prix tr�s �lev�s puisqu'il s'agissait de terrains � b�tir.
Cela a permis d'agrandir consid�rablement l'op�ration. Il restait encore une seule partie, que nous venons de d�cider d'acqu�rir.
Mais il faut quand m�me penser � quelqu'un dont on ne parle jamais ici : le contribuable. Il faut savoir que cet agrandissement des deux derni�res parcelles du jardin, qui �tait souhaitable, se r�alise au prix du terrain � b�tir et que cela fera probablement le jardin le plus cher de Paris au m�tre carr�. Dans un arrondissement o� il y a peu d'espaces verts, cela est compr�hensible.
Voil� ce que je voulais vous dire, en soutenant ce projet qui met fin � une longue pol�mique et qui dotera les habitants d'un bel ensemble.
Je rappelle que le plan d'am�nagement du jardin est pr�t depuis deux ans, que les cr�dits avaient �t� vot�s et que, comme ils n'ont pas pu �tre utilis�s, ils ont �t� report�s sur d'autres op�rations.
Il s'agit maintenant de r�aliser la prolongation du jardin et le r�am�nagement de ce qui existe d�j�.
M. Pierre GABORIAU, adjoint, pr�sident. - Merci, cher coll�gue.
Je donne la parole � Vincent REINA pour r�pondre aux orateurs.
M. Vincent REINA, adjoint, au nom de la 6e Commission. - Monsieur le Maire, je voudrais juste dire que je remercie mon ami Claude-G�rard MARCUS, M. LHOSTIS, M. BLET et Mme SCHNEITER de ce vote unanime.
Je voudrais remercier encore plus Claude-G�rard MARCUS qui a fait une mise au point par rapport aux propos de M. BLET et vous dire que ce projet de d�lib�ration fait suite � une large et longue concertation, organis�e notamment par Michel BULT� en pr�sence des �lus du 10e arrondissement. Nous arrivons � un dossier qui est satisfaisant pour tout le monde et je m'en r�jouis.
M. Pierre GABORIAU, adjoint, pr�sident. - Merci, cher coll�gue.
Nous passons au vote.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAUC 266.
Qui est pour ?
Qui est contre ?
Qui s'abstient ?
Le projet de d�lib�ration est adopt� � l'unanimit�. (1998, DAUC 266).

Décembre 1998
Débat
Conseil municipal
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