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3 - Discussion budgétaire générale commune Ville et Département. - Exposé de M. le Maire de Paris


M. LE MAIRE DE PARIS. - Mes chers coll�gues, le projet de budget primitif 1999 pour la Ville et le D�partement de Paris que je vous propose exprime clairement deux axes forts de ma politique.
Il s'agit, en premier lieu, de diminuer la pression fiscale qui s'exerce sur les Parisiens, mais aussi, en second lieu, de poursuivre, � l'approche de l'an 2000, une politique sociale, �conomique, culturelle, scientifique et universitaire qui permettra � notre Capitale de jouer tout son r�le en Europe.
Depuis le d�but de la mandature, je n'ai cess� d'agir en vue de contenir la pression fiscale.
La progression des taux de fiscalit� est ainsi pass�e de 5,8 en 1996 � 1,9 en 1998.
Aujourd'hui, je veux aller plus loin au b�n�fice de tous les Parisiens et, notamment, des petites et moyennes entreprises, cr�atrices d'emplois et de richesses.
Aussi ai-je d�cid� de r�duire les taux d'imposition de 1 % en 1999.
Compte tenu de la hausse pr�visible d'environ 1 % des bases d'imposition qu'effectuera l'Etat au d�but de l'ann�e 1999 et de l'�volution de l'inflation, c'est une v�ritable baisse en valeur r�elle que les Parisiens pourront constater sur leurs feuilles d'imp�ts � l'automne prochain.
Dans le m�me esprit, je veux qu'un coup d'arr�t sensible soit donn� � l'�volution du prix de l'eau.
Ce prix a d� subir des �volutions importantes au cours des ann�es pr�c�dentes en raison des investissements tr�s lourds qu'il �tait n�cessaire de r�aliser.
J'ai d�cid�, en accord avec mon adjoint, Lucien FINEL, de tout mettre en oeuvre pour ma�triser cette �volution. C'est ainsi que le taux de la redevance municipale d'assainissement n'augmentera ni en 1999, ni d'ici la fin de la mandature.
J'esp�re que l'Etat, dont la responsabilit� est importante dans la fixation du prix de l'eau � travers l'Agence de bassin, tiendra compte de cette volont� de mod�ration. En tout �tat de cause, le prix de l'eau �voluera en 1999 dans une proportion inf�rieure � celle de l'inflation, ce qui correspond, l� aussi, � une baisse en valeur.
Ces objectifs, j'ai pu les atteindre gr�ce � la bonne gestion et � la rigueur des services de la Capitale.
J'ai demand� au Secr�taire g�n�ral de la Ville de poursuivre les efforts entrepris pour moderniser l'Administration parisienne et accro�tre son efficacit�. J'ai conscience que le niveau des effectifs au contact des Parisiens peut poser des probl�mes, particuli�rement en ce qui concerne les services les plus sensibles. Toutefois, une meilleure productivit� de l'Administration et la poursuite des red�ploiements doivent permettre d'offrir � nos concitoyens des services suppl�mentaires tout en contenant les d�penses.
La masse salariale ne repr�sente � Paris qu'un tiers des d�penses de fonctionnement. Quelle autre grande Administration publique, et notamment de l'Etat, peut dire cela ?
Aux �conomies r�alis�es s'ajoute la valorisation de biens dont le maintien dans le patrimoine de la Ville ne se justifie plus.
Commenc�e en 1996, la vente des immeubles du domaine devrait, � la fin de l'ann�e 1999, atteindre (je dis bien atteindre) plus de 500 millions de francs. Quant � la cession des actions de " Paris-C�ble ", elle s'est �lev�e � plus de 350 millions de francs.
Contrairement � ce qui a pu �tre lanc� depuis quelques jours ici ou l�, ces efforts s'accomplissent dans le plein respect de nos priorit�s, c'est-�-dire la solidarit�, la qualit� de la vie, le rayonnement de Paris.
Ces priorit�s se traduiront tant en investissement que dans la qualit� des services de proximit� rendus � la population.
Au service du rayonnement de Paris, la Ville engagera de grands travaux d'urbanisme destin�s � mettre en valeur les berges de la Seine, que je veux rendre aux Parisiens, � r�am�nager les grands boulevards et la place de la Concorde.
Un programme important de travaux permettra la r�novation du Petit-Palais, l'entretien de nos �glises et la mise en valeur de notre patrimoine culturel.
Pour am�liorer encore la qualit� de la vie, et particuli�rement celle des familles, plusieurs centaines de places de cr�ches ou de haltes-garderies seront cr��es, les r�novations d'�coles seront poursuivies et l'action de la Ville dans les zones et r�seaux d'�ducation prioritaire ne fl�chira pas.
Partout, je ferai pr�valoir le souci de moderniser et d'adapter les conditions d'accueil et d'enseignement, en particulier en favorisant l'installation d'Internet dans les �coles, comme nous avons commenc� de le faire.
L'effort de construction ou de r�habilitation de logements sociaux sera maintenu dans le souci de la diversit� sociale.
Des programmes importants d'accession sociale � la propri�t� seront entrepris et le soutien aux copropri�taires � travers les op�rations d'am�nagement de l'habitat sera renforc�.
Mais la qualit� de la vie, c'est aussi la protection de l'environnement et le cadre de vie.
Le d�veloppement des espaces verts sera poursuivi avec la r�alisation de 4 hectares suppl�mentaires de jardins. Des investissements seront effectu�s dans 13 nouveaux quartiers tranquilles, pour redonner la priorit� aux pi�tons.
Pour maintenir l'aspect et la propret� de nos rues, la lutte contre les graffiti sera notablement intensifi�e. Ils seront enlev�s de fa�on syst�matique par des �quipes qui quadrilleront la Ville et interviendront d�s qu'elles verront des murs graffit�s. Cet enl�vement sera dor�navant gratuit, alors qu'il �tait jusqu'� pr�sent payant, sur les propri�t�s priv�es. Cette action d�butera par une phase d'intervention massive pendant 18 mois, au cours de laquelle 90 % environ des surfaces souill�es devraient �tre nettoy�es.
La lutte contre les d�jections canines sera �galement renforc�e. C'est ainsi que la longueur des trottoirs trait�s par les engins motoris�s sera doubl�e en 1999.
La qualit� de la vie, c'est aussi naturellement la s�curit� et nous savons, Monsieur le Pr�fet de police, la force des attentes des Parisiens dans ce domaine.
Outre la participation de la Ville au budget sp�cial de la Pr�fecture de police, les efforts men�s directement par la Municipalit� en faveur de la s�curit� des Parisiens seront poursuivis avec des initiatives nouvelles � partir, notamment, des emplois-jeunes dans les jardins publics.
La solidarit�, enfin, sera au coeur de ma politique.
Les d�penses � caract�re social repr�senteront 28 % du budget de la Ville et du D�partement. Qu'il s'agisse de la Petite enfance, des personnes �g�es, des personnes handicap�es, de la sant�, qu'il s'agisse de lutter contre les ravages du ch�mage et d'aider les plus d�munis, ces cr�dits permettront � notre Ville non seulement de remplir ses missions l�gales, mais �galement d'aller au-del�.
Mais la politique sociale n'a ni sens ni efficacit� sans un combat de tous les jours pour l'emploi.
Ce combat, Paris le m�ne en aidant les jeunes � se former et � s'orienter sur le march� du travail, gr�ce � ses missions locales pour l'emploi. Elle le m�ne aussi en accompagnant les cr�ations d'entreprises, particuli�rement d'entreprises innovantes et en soutenant les m�tiers d'art et l'implantation de commerces de proximit�.
Mais la premi�re chose que nos entreprises, grandes et petites, attendent, c'est la mod�ration fiscale. A cet �gard, la situation de Paris, je le crois, est particuli�rement saine. Nous ne pouvons pas laisser remettre en cause cet atout essentiel. C'est pourquoi je me suis battu contre le projet du Gouvernement d'�tendre la redevance sur les bureaux aux locaux commerciaux et de stockage. Ce projet est un attentat contre l'emploi, contre nos emplois. Il doit �tre totalement abandonn� !
(Applaudissements sur les bancs des groupes " Rassemblement pour Paris " et " Paris-Libert�s ").
Au-del�, l'Etat doit cesser de porter atteinte � l'autonomie financi�re des collectivit�s locales comme il le fait avec une r�forme de la taxe professionnelle qui r�duit leurs ressources propres, sans aucune concertation pr�alable et qui augmente leur d�pendance � son �gard par des m�canismes de compensation tr�s mal d�finis.
Je tiens, pour terminer, mes chers coll�gues, � saluer le travail important men� en cette ann�e marqu�e par la construction de deux budgets, je dis bien deux budgets par mon adjoint charg� des Finances, Jean-Fran�ois LEGARET, et par la Direction comp�tente.
(Applaudissements sur les bancs des groupes " Rassemblement pour Paris " et " Paris-Libert�s ").
Le budget qui vous est propos�, mes chers coll�gues, exprime la sant�, la vitalit� et le dynamisme de notre Ville qui est pr�te � affronter les grands d�fis de l'avenir et parmi tous ces d�fis, celui qu'elle vient de relever quand j'ai annonc� la candidature de Paris � l'organisation des Jeux olympiques de 2008. Oui, notre Ville peut et droit croire � sa vocation de grande capitale mondiale.
Merci.
(Applaudissements sur les bancs des groupes " Rassemblement pour Paris " et " Paris-Libert�s ").
La parole est � M. LEGARET.

Décembre 1998
Débat
Conseil municipal
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