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22 - 2001, ASES 134 G - Création, à titre expérimental, d'un numéro vert d'appel anonyme et gratuit, pour l'information des Parisiennes et des Parisiens sur la sexualité, la contraception, la prévention et l'I.V.G., confié par voie de convention à l'association parisienne du "Mouvement français pour le Planning familial"


Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Chers coll�gues, nous passons au dossier ASES 134 G, page 9 de l'ordre du jour. Il s'agit de la cr�ation � titre exp�rimental d'un num�ro vert d'appel anonyme et gratuit pour l'information des Parisiennes et des Parisiens sur la sexualit�, la contraception, la pr�vention et l'I.V.G., num�ro vert confi� par voie de convention � l'association parisienne du "Mouvement fran�ais pour le Planning Familial".
Nous avons une oratrice inscrite, Mme CALANDRA.
Mme Fr�d�rique CALANDRA. - Merci, Madame la Pr�sidente.
Mes chers coll�gues, j'interviens ici au nom du groupe socialiste, mais je pense me faire l'�cho d'une opinion plus g�n�rale, pour dire qu'on ne peut que se f�liciter de la convention pass�e entre le Planning familial et la Ville de Paris pour le lancement et la gestion d'un num�ro vert destin� � informer le public sur la sexualit�, la contraception et � orienter les personnes vers les structures sanitaires et sociales adapt�es.
Cette action s'inscrit dans le cadre de la politique active que m�ne le D�partement de Paris en mati�re de pr�vention et d'information pour tout ce qui touche � la contraception, les maladies sexuellement transmissibles, la sexualit� et l'interruption volontaire de grossesse.
Le constat qui a amen� la mise en place de ce dispositif est le suivant.
Tous les relais d'observation de la Sant� publique notent un retour en force inqui�tant des M.S.T., de la syphilis et, plus g�n�ralement, des comportements � risques, et ce dans toutes les tranches de population et dans toutes les cat�gories d'�ge. De nombreux observateurs qualifi�s parlent d'attitude de relapse pour ce qui touche � la transmission du V.I.H., mais on peut �galement s'inqui�tentr du recul du niveau de connaissance en mati�re de contraception remarqu� chez les moins de 25 ans et m�me, pour dire plus - cela a fait l'objet de nombreux d�bats r�cemment - d'attitudes sexuelles agressives entre jeunes, � imputer, entre autres, � l'ignorance et au manque de respect mutuel.
C'est l'am�lioration de l'information en mati�re de contraception qui fera baisser le nombre d'I.V.G., notamment par une information continue ciblant les jeunes g�n�rations. Ce dispositif con�u pour �tre facilement accessible comblera donc un vide.
Ce num�ro vert est exp�rimental et durera une ann�e � partir de la date � laquelle il sera op�rationnel. Il s'agit d'une convention-cadre d'un an renouvelable selon l'�valuation et le bilan qui en seront faits. Il s'agit en effet de constater que cela r�pond � une demande effective.
Le num�ro vert est con�u comme un dispositif d'�coute et d'orientation sur tous les sujets concernant la sexualit� et permettra de r�pondre � des publics touch�s par les violences, le Sida et les M.S.T. Il faut d'ailleurs � cet �gard, parlant des situations de violence, nous interroger particuli�rement sur la situation des jeunes filles issues de l'immigration, qui est, � cet �gard, tout � fait pr�occupante.
Ce num�ro vert n'est pas restrictif aux appels provenant de Paris. L'association parisienne, � qui le D�partement de Paris d�l�gue ce dispositif, s'engage � une stricte neutralit� des associations vers lesquelles elle dirigera le public. Bien entendu, les personnes appelantes conserveront leur anonymat.
Un dispositif d'�valuation de ce num�ro vert est donc pr�vu afin de pouvoir quantifier les appels, �valuer leur nature et celle du public appelant.
La plage horaire de fonctionnement de ce num�ro vert sera large, de 9 heures 30 � 19 heures 30 en semaine ainsi que le samedi matin. Cette amplitude est indispensable et gage de r�ussite de l'exp�rience. En effet, d'autres num�ros verts, dans des domaines similaires, ont connu des �checs du fait d'une plage horaire trop restrictive. On se doute qu'un certain nombre de publics ne peuvent appeler que dans des conditions, je dirai, un peu acrobatiques, en tout cas en se cachant et dans des plages horaires qui ne correspondent ni � celles du travail, ni � celles de la pr�sence � l'�cole, au lyc�e ou � l'universit�.
La r�ception des appels sera assur�e par deux conseill�res conjugales et familiales plac�es sous le contr�le technique d'une coordinatrice du Mouvement fran�ais pour le Planning familial. Ce mouvement est bien connu de vous tous, je n'en fais pas la description, mais sa direction du projet est un gage de s�rieux, de technicit� et de connaissance des sujets abord�s.
Enfin, bien entendu, un budget est pr�vu pour financer cette action, qui est de 1 million de francs pour cette ann�e, et une communication adapt�e sera mise en place afin de faire conna�tre largement ce num�ro vert.
Je voudrais, en guise de conclusion, apporter, si j'ose dire, une touche un peu personnelle. Quand j'�tais au lyc�e, j'ai �t� extr�mement frapp�e de la d�tresse dans laquelle �tait plong�es un certain nombre de mes cong�n�res, �l�ves de ce lyc�e qui se retrouvaient enceintes � 15-16 ans, extr�mement jeunes, du fait d'un manque d'information. J'ai voulu, � cette �poque, monter une antenne du Planning familial dans le lyc�e, je me suis heurt�e � une opposition extr�mement vive de tout un tas de groupes et de lobbies. Je constate aujourd'hui encore qu'en France nous sommes assez stationnaires sur ces questions d'information sur la contraception et que nous avons toujours un taux d'I.V.G. beaucoup trop �lev� par rapport aux possibilit�s que nous aurions de le faire reculer gr�ce � une contraception beaucoup plus �tendue.
(Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et radical de gauche, communiste, "Les Verts" et du Mouvement des citoyens).
Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente, au nom de la 5e Commission. - Mme CALANDRA a fort bien expos� l'originalit� de cette d�marche qui prend appui sur l'exp�rience du Mouvement fran�ais pour le planning familial, qui est port�e par la premi�re adjointe, Mme HIDALGO et � laquelle le Maire de Paris attache aussi beaucoup d'importance.
Nous ferons cette�valuation au bout d'un an. Pour ma part, je peux t�moigner qu'en effet il y a un nombre de grossesses tr�s pr�coces chez des jeunes mineures qui est pr�occupant et que tout doit �tre fait pour que cette information soit le plus largement possible diffus�e afin que des jeunes femmes et des femmes ne se trouvent pas dans cette situation de devoir recourir � l'I.V.G., ce qui est toujours une d�cision extr�mement lourde � porter.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration ASES 134 G.
Qui est pour ?
Qui est contre ?
Qui s'abstient ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2001, ASES 134 G).

Septembre 2001
Débat
Conseil général
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