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28 - QOC 2001-1005 G Question de Mme Roxane DECORTE à M. le Président du Conseil de Paris, siégeant en formation de Conseil général, sur la situation délicate des urgences et de l'accueil des personnes âgées à l'hôpital Bichat (18e)


Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Chers coll�gues, il est 13 heures. Nous avons une derni�re question de Mme Roxane DECORTE sur la situation d�licate des urgences et de l'accueil des personnes �g�es � l'h�pital Bichat.
Je vous demande encore un peu de patience.
Mme DECORTE a la parole.
Mme Roxane DECORTE. - Madame la Pr�sidente, 500.000 patients franchissent chaque ann�e le seuil des urgences parisiennes, soit un cas toutes les 35 secondes.
En l'an 2000, l'h�pital Bichat a accueilli 55.434 urgences, soit une urgence toutes les 10 minutes. d�s lors, un constat s'impose : des salles d'attente qui ne d�semplissent pas, une attente interminable dans les couloirs des urgences et une p�nurie de lits en m�decine, notamment en g�riatrie aigu�, qui vire au cauchemar, en particulier l'�t�, ce dont les m�dias se sont fait l'�cho.
Les difficult�s de fonctionnement du service des urgences de l'h�pital Bichat ne sont cependant pas li�es � un probl�me quantitatif, selon les propos de sa directrice Mme de SAXCE. Elles correspondent en fait � la prise en charge des personnes �g�es qui n�cessitent un temps m�dical et soignant et un espace g�ographique important.
Les personnes �g�es arrivant aux urgences ont besoin, pour beaucoup, d'�tre hospitalis�es en raison de leurs polypathologies.
Or, les services aigus sont souvent mal arm�s pour les g�rer et, faute de places, elles occupent longtemps les lits-porte des services d'urgences en attendant leur transfert. Il faut pr�ciser que ces unit�s inconfortables sont con�ues pour surveiller les patients 24 heures au maximum. La prise en charge n'est pas d�cente dans ces lits.
Or, cette situation tend � s'aggraver puisque les tutelles ferment encore des lits de m�decine et que, sur le plan d�mographique, le nombre de personnes �g�es va croissant. Cette situation est intol�rable.
Ainsi, le service de g�riatrie aigu� de l'h�pital Bichat a vu ses capacit�s d'hospitalisation diminu�es, passant de 24 lits en 1999, � 20 lits en 2000. Les admissions, elles, ont augment� de 25 %, la dur�e moyenne de s�jour passant de 12 � 13 jours.
Le centre de g�rontologie, dont l'activit� est v�ritablement remarquable, a �galement vu ses capacit�s d'hospitalisation r�duites. La fermeture de ces lits doit-elle se justifier par l'ouverture, depuis juin 2001, de l'h�pital g�riatrique Bretonneau ?
Encore une fois, mes chers coll�gues, le nombre de personnes �g�es va continuer d'augmenter compte tenu de l'allongement de l'esp�rance de vie. Plus de 30.000 personnes �g�es de plus de 75 ans habitent dans les 17e et 18e arrondissements. Parmi elles, 60 % vivent seules d�s l'�ge de 80 ans. Il est d�s lors �vident que de plus en plus de seniors se tourneront vers l'h�pital.
Les efforts consentis par l'A.P.-H.P. en mati�re de restructuration et de r�duction du nombre de lits aigus depuis plusieurs ann�es ont �t� consid�rables.
Que comptez-vous faire pour rem�dier � cette situation difficile ?
Je vous remercie.
Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - La parole est � M. LHOSTIS pour la r�ponse.
M. Alain LHOSTIS. - C'est un �clairage. La question des urgences est une question extr�mement pr�occupante, qui perdure et on a vu s'accro�tre le rythme des admissions aux urgences de fa�on continue ces derni�res ann�es. En d�pit d'un certain nombre de moyens importants qui ont �t� apport�s, la situation a continu� de s'aggraver.
Concernant en particulier l'h�pital Bichat, ce qui a �t� rappel� par Mme DECORTE est exact. On constate une augmentation de l'accueil des urgences, particuli�rement une progression des personnes �g�es qui sont admises dans ce secteur.
Ceci �tant, des mesures ont �t� prises par l'Assistance publique, malgr� la diminution de 4 lits de m�decine � orientation g�riatrique � Bichat. En effet l'ouverture de 38 lits de court s�jour de m�decine g�riatrique � l'h�pital Bretonneau en juillet 2001 a accru sensiblement la capacit� en lits de m�decine dans ce secteur sanitaire : on est pass� de 24 lits en 1999 � 58 lits actuellement.
Cet h�pital travaille en �troite collaboration et coop�ration avec Bichat. Puisque vous �tes �lue de cet arrondissement, vous connaissez le site de Bretonneau. C'est une r�alisation exceptionnelle de grande qualit� qui a vu bien s�r un financement important de l'Assistance publique, mais je vous rappelle que nous avons vot� cette ann�e un compl�ment de financement, la Ville de Paris est intervenue � hauteur de 83 millions de francs pour financer cette op�ration. Il a fallu cette ann�e compl�ter ce financement � hauteur de 20 millions de francs.
La capacit� de Bretonneau va permettre de mieux r�pondre � ces demandes. Il y a eu la fermeture de 97 lits en soins de longue dur�e � Bichat, mais l'ouverture parall�le de 105 lits � Bretonneau. L'op�ration est l�g�rement exc�dentaire dans l'offre.
Ceci �tant, vous avez raison de souligner que la question de la g�riatrie doit �tre prise � une plus grande dimension dans ses r�ponses par l'Assistance publique, mais pas seulement par elle. Je crois qu'il y a un travail d'ensemble � faire. A l'heure actuelle, ce dont nous souffrons � l'Assistance publique, c'est du manque de visibilit� du fait que le plan strat�gique de l'Assistance publique 2001-2004 n'a pas encore �t� adopt�. Nous travaillons avec le Conseil d'administration sur la d�finition d'un nouveau plan strat�gique.
Vous avez fait un certain nombre de remarques. Elles participeront � leur fa�on � la r�flexion en cours sur ces questions. Je pense donc que nous serons amen�s � revenir sur ces probl�mes pour apporter des r�ponses efficaces � la grave question que vous avez soulev�e.
Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente.- Merci, Monsieur LHOSTIS.
Vous souhaitez reprendre la parole ? Vous avez �t� entendue quand m�me !
Mme Roxane DECORTE. - Ne faudrait-il pas d�velopper et avant tout renforcer tous les r�seaux g�rontologiques d'une mani�re globale ?
Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - C'est une question sur laquelle nous aurons l'occasion de revenir...
M. Alain LHOSTIS. - Vous avez tout � fait raison, mais je n'ai pas pu trop d�velopper faute de temps. C'est une vraie question, je suis tout � fait ouvert � toutes les r�flexions non pol�miques parce que c'est une question centrale pour le devenir de l'Assistance publique, pour ses missions et pour la dignit� de la personne humaine et le respect que nous devons aux personnes �g�es. C'est une question grave et, pour l'instant, les r�ponses apport�es sont, de mon point de vue, insuffisantes et il faut y travailler.
Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Madame l'adjointe charg�e des personnes �g�es, Mme Dani�le HOFFMAN-RISPAL a engag� la r�flexion sur ce plan et vous aurez naturellement une communication sur cet important sujet.

Septembre 2001
Débat
Conseil général
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