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2018 SG 28 - DDCT - Subvention (69.000 euros) et avenant à la convention avec l’association Paris 2018 pour l’organisation à Paris de la 10ème édition des Gay Games, du 4 au 12 août 2018.


Mme LA MAIRE DE PARIS. - Mes chers coll�gues, nous allons � pr�sent passer au sujet de cette apr�s-midi, � savoir une communication sur la strat�gie L.G.B.T.Q.I. de Paris - Paris�: capitale de toutes les fiert�s. Nous associons � cela le projet de d�lib�ration SG�31. Nous allons aussi y adjoindre plusieurs projets de d�lib�ration qui seront ensuite soumis au vote�: DDCT 97, DDCT 100 - DAC, DJS 151 - DDCT, DGRI 23 et SG 28�- DDCT.

La conf�rence d?organisation a pr�vu un d�bat organis� mais, avant de donner la parole aux diff�rents orateurs et oratrices, je vais l?introduire.

Mes chers coll�gues, Paris est une ville accueillante et ouverte � tous. C?est une r�alit� que nous vivons au quotidien mais c?est aussi une ambition car il s?agit de pr�server et renforcer cela. Pour nous, l?�galit� est un combat permanent. L?image de Paris, nous le savons, est celle d?une capitale des droits humains qui porte en elle un id�al de tol�rance, de diversit�, de libert�. Cependant, les personnes L.G.B.T.Q.I.+ sont encore trop souvent victimes, m�me � Paris, d?exclusion, de violence ou de discrimination, comme le montrent les rapports publi�s en 2018 ainsi que celui de S.O.S. Homophobie. Nous devons donc poursuivre le travail de pr�vention, de formation et de p�dagogie. L?exclusion, le rejet et le sectarisme n?ont pas leur place � Paris, qu?il s?agisse de faits isol�s mettant en cause des individus ou de discrimination plus syst�matiques et institutionnalis�es.

Aujourd?hui, je souhaite donc vous pr�senter le combat quotidien que nous menons � Paris, notamment par le soutien � une vie associative et militante d?une richesse extraordinaire. Je tiens � saluer et remercier, devant vous, tous ceux qui la portent et qui font vivre, chaque jour, dans tous les quartiers de notre ville, cette �nergie.

Les combats et la culture L.G.B.T. forment une part essentielle de l?identit� de Paris, de son rayonnement et de sa vitalit� d�mocratique. D?abord, nous avons � c?ur de lutter pour l?�galit� des droits en donnant toute leur visibilit� aux personnes L.G.B.T. Cela passe, nous le savons, par des initiatives symboliques, comme la d�nomination de la promenade Coccinelle dans le 18e arrondissement, par le soutien � des �v�nements qui font de Paris une caisse de r�sonance de ces combats au niveau mondial. Je pense bien s�r � la "Marche des fiert�s" o� la Ville sera repr�sent�e par un char pour la premi�re fois cette ann�e. Je pense �galement � la c�r�monie des "outdoor", port�e par l?"Association des journalistes L.G.B.T." qui veille au traitement de ces sujets par les m�dias et distingue ceux qui ?uvrent � sortir des clich�s et des pr�jug�s.

A c�t� de ces �v�nements ponctuels et f�d�rateurs, il faut aussi rappeler le travail quotidien que nous r�alisons en partenariat avec les associations, dont beaucoup ont vu leur financement baisser ces derni�res ann�es. Un effort particulier doit �tre men� envers les populations L.G.B.T. les plus fragiles. Ainsi, nous apportons notre soutien � un nombre croissant d?associations qui, comme "ARDHIS" ou "M.A.G. Jeunes L.G.B.T.", se mobilisent en faveur des personnes migrantes, dont certaines fuient les pers�cutions qu?elles subissent dans leurs pays. Nous travaillons aussi avec "France terre d?asile" pour les loger et les mettre � l?abri. Toutefois, nous le savons, les personnes �g�es sont aussi plus expos�es. C?est pourquoi nous d�veloppons avec le C.A.S.V.P. des formations sp�cialis�es, notamment dans les E.H.P.A.D. Nous mettrons prochainement en place un label "Grey Pride Bienvenue" pour les �tablissements de la Ville de Paris.

Je voudrais aussi rappeler et soutenir la demande importante que porte Ian BROSSAT aupr�s de l?Etat pour faire aboutir la cr�ation d?un dispositif sp�cifique de logement et de mise � l?abri pour les jeunes L.G.B.T. rejet�s par leurs familles.

En deuxi�me lieu, nous avons � c?ur de b�tir les politiques publiques inclusives et de former une administration bienveillante. Apr�s la signature de la charte d?engagement L.G.B.T. de l?association "L?Autre Cercle" et, dans le cadre de notre candidature au label "Diversit�" de l?A.F.N.O.R., nous multiplions les actions � destination des agents municipaux afin de lutter contre les st�r�otypes li�s � l?identit� de genre et � l?orientation sexuelle�: des programmes de sensibilisation, une grande exposition, un dispositif interne de signalement et d?accompagnement des agents victimes, ou encore l?am�lioration de l?accueil du public L.G.B.T. Je pense, par exemple, � la c�l�bration de mariages homosexuels, nombreux dans notre ville, ou � la proc�dure de changement de pr�nom, r�cemment transf�r�e aux communes.

Paris est aujourd?hui, de l?avis des associations de personnes "trans" notamment, une collectivit� o� les choses se passent tr�s bien. Nous poursuivons �galement le travail de pr�vention et de rep�rage des discriminations sur notre territoire, en articulant intelligemment les ressources de la Ville de Paris et les actions des associations. De nombreuses associations participent au r�seau parisien de rep�rage des discriminations, en particulier celles qui agissent en milieu scolaire. Enfin, je tiens, comme nous l?a rappel� Jean-Luc ROMERO, � qui je pense aujourd?hui, dans le rapport qu?il nous a remis l?ann�e derni�re, � la cr�ation d?une cellule d?accueil sp�cifique dans certain commissariats pour accompagner aussi les victimes de crimes et d�lits L.G.B.T.phobes.

En troisi�me lieu, nous voulons valoriser la diversit� des cultures L.G.B.T. dans le domaine des arts, de la cr�ation, de la vie festive ou de l?engagement local. C?est le sens de notre soutien aux initiatives de l?"Inter-L.G.B.T.", au festival "Le Printemps des Assoces" ou � la "Quinzaine des Fiert�s" � laquelle pourront �tre associ�s, l?an prochain, l?ensemble des acteurs culturels de Paris.

Enfin, � c�t� du travail mis en ?uvre par les associations, notamment "Paris Gay Village", nous voulons ouvrir un centre d?archives et des m�moires L.G.B.T. Je veux ici remercier le travail formidable que fait Bruno JULLIARD, mon premier adjoint, avec bien s�r H�l�ne BIDARD, sur ce projet port� par les associations et que nous souhaitons vraiment concr�tiser. Tout cela permettra de contribuer � la constitution d?une m�moire collective de cette identit� et des luttes qui l?ont forg�e.

Bien que ce projet soit lanc� depuis plusieurs ann�es, nous avons souhait� ensemble lui donner une nouvelle impulsion en faisant en sorte que ce centre puisse trouver sa place, notamment dans l?une des mairies d'arrondissement du centre de Paris dans le cadre de la fusion des quatre arrondissements centraux et de la discussion qui a lieu aujourd'hui sur l'utilisation de ces b�timents.

Je l'ai dit�: le r�le jou� par les associations est essentiel. Contrairement aux id�es re�ues, c'est bien l'ensemble de Paris qui est irrigu� par ce dynamisme. Je tiens � saluer ici les maires d'arrondissement qui apportent un soutien essentiel � cet engagement citoyen qui d�passe tr�s souvent la simple sph�re locale, les mairies des 3e et 4e arrondissements qui accueillent un nombre consid�rable d'�v�nements, mais aussi la mairie du 10e arrondissement, Madame la maire du 10e, avec le centre n�vralgique de l'activit� de l'ARDHIS, ou encore la mairie du 19e gr�ce � son partenariat avec le centre L.G.B.T. Ile-de-France.

Soutenir les mouvements de revendication des droits, c'est aussi accompagner la culture alternative qui les accompagne et qui a toujours fait la richesse de Paris. Ainsi, nous soutenons par divers moyens des soir�es qui attirent un public toujours plus mixte, plus nombreux - la sc�ne "voguing" parisienne particuli�rement dynamique - ou encore la "Paris Black Pride" import�e des Etats-Unis et de Grande-Bretagne.

En mati�re de sant�, nous prenons en compte les besoins sp�cifiques des populations L.G.B.T. qui sont, dans ce domaine, �galement particuli�rement victimes d'in�galit�s. D'une part, l'�t� 2018 est l'occasion de renforcer notre dispositif pour un accueil respectueux et inclusif de ces personnes dans nos services de sant� et de pr�vention. D'autre part, en partenariat, bien s�r, avec l'Agence r�gionale de sant� d'Ile-de-France, la Ville de Paris et l'association "Vers Paris sans Sida" se sont engag�es � renforcer les moyens de plusieurs services de sant� et de pr�vention parisiens pendant les "Gay Games".

Un autre axe majeur de notre action concerne le d�veloppement du tourisme L.G.B.T., source d'attractivit� et de rayonnement international. En affichant clairement son ouverture envers les personnes L.G.B.T., Paris adresse un message de bienvenue � toutes les communaut�s victimes de discriminations en France, mais aussi dans le monde entier. C'est pour cette raison que nous accueillerons pour la premi�re fois, en ao�t prochain, les "Gay Games" mondiaux de la diversit�. Nous attendons avec enthousiasme 3.000 b�n�voles, 100.000 visiteurs, 12.000 participants venant de plus de 70 pays. Les "Gay Games" seront l'occasion d'une formidable mobilisation collective autour de nos valeurs et contribueront � pr�parer l'accueil des Jeux Olympiques et Paralympiques en 2024.

Outre un soutien financier engag� d�s 2013, nous mettons � disposition une trentaine de sites exceptionnels. Nous mobiliserons, bien s�r, du personnel aupr�s de l'�quipe organisatrice, que je veux saluer ici. Nous mettrons en place un plan sp�cifique de propret�.

Enfin, Paris saisira cette occasion pour initier un programme d'accompagnement ambitieux sur la sensibilisation � la lutte contre l'homophobie dans le sport et en faveur de l'�galit� des chances, dans le prolongement des actions engag�es avec la F�d�ration sportive gay et lesbienne.

Nous avons aussi � c?ur de d�velopper une offre touristique de qualit� et adapt�e au public L.G.B.T., avec le soutien essentiel de l'Office du tourisme et des congr�s de Paris. Plusieurs actions ont d'ores et d�j� �t� mises en place, dont une vaste campagne de communication sur les "Gay Games". L'enjeu majeur dans le domaine touristique est de cr�er un espace d'�change, de partage et de r�alisation de projets entre les acteurs associatifs, les op�rateurs touristiques et les pouvoirs publics. La Ville y contribue en soutenant la cr�ation d'une association th�matique qui r�unira les diff�rents acteurs publics, mais aussi des acteurs priv�s pour ce tourisme sp�cifique. Cette association aura vocation � int�grer les r�seaux internationaux existants, comme l' "International Gay and Lesbian Travel Association", permettant de financer des initiatives nouvelles et de promouvoir Paris comme destination L.G.B.T. � l'international, mais aussi � une �chelle plus locale. Cela faisait aussi partie des propositions faites dans le rapport qui nous a �t� remis par Jean-Luc ROMERO l'ann�e derni�re.

Je souhaite, enfin, que nous puissions inscrire la d�fense des droits et des personnes L.G.B.T. en t�te de l'agenda international. C'est ce que nous avons fait, d?ores et d�j�, � une p�riode o� l'homosexualit� est encore consid�r�e comme un crime et passible de la peine de mort dans 75 pays. Cet engagement passe par le soutien � un nouveau r�seau associatif L.G.B.T. dans l'espace francophone. Ce r�seau a �t� initi� en ao�t 2017 � Montr�al et contribue � la formation de militants de diff�rents pays francophones. Il est �galement important de pouvoir �changer avec d'autres collectivit�s locales afin d'am�liorer nos pratiques. Paris s?honore, � ce jour, d'�tre la seule ville fran�aise membre du "Rainbow Cities Network".

L'engagement de la Ville de Paris passe aussi par la promotion de ceux qui se battent au quotidien pour d�fendre des droits fondamentaux. C'est le sens de la cr�ation du "Paris Prize for L.G.B.T. Rights" que j'ai eu l'honneur de remettre le 17 mai dernier, ou de l'accueil, fin juin, � l'H�tel de Ville, de la conf�rence internationale de l'"European Gay Police Association" co-organis�e, d'ailleurs, avec l'association "Flag�!".

Mes chers coll�gues, d'abord, ce travail qui vous est pr�sent� aujourd'hui, qui recouvre l'ensemble des secteurs de l'activit� municipale, n'aurait pas pu �tre conduit s'il n'y avait pas eu une mobilisation sans pr�c�dent de tous les �lus autour, bien s�r, d'H�l�ne BIDARD, mais avec mon premier adjoint, avec Fr�d�ric HOCQUARD, avec Jean-Fran�ois MARTINS, avec Dominique VERSINI, avec toutes celles et ceux qui ont travaill�, qui portent cette id�e d'une ville plus ouverte, d'une ville qui reconna�t ce que cette communaut� L.G.B.T. parisienne est, c'est-�-dire une chance et une composante essentielle pour notre capitale. Elle fait de Paris une ville active et attractive, ouverte et pleine de surprises, innovante et militante. C'est aussi parce que nous sommes une ville dite "gay friendly" que nous sommes tr�s attractifs sur le plan �conomique et notamment dans tout le r�seau d?innovation �conomique. Si nous ne l'�tions pas, nous ne serions pas cette capitale innovante, y compris sur le plan �conomique. Il faut le comprendre.

Les villes qui, aujourd'hui, dans le monde, sont celles qui r�ussissent, notamment dans cette �conomie nouvelle, cette �conomie du digital, sont aussi celles qui ont au c?ur de leurs valeurs et de leurs pratiques cette ouverture et cette tol�rance. Paris est aussi une ville - nous le savons - dans laquelle beaucoup de personnes, qui sont des personnes L.G.B.T., sont venues trouver justement un refuge, le refuge pour pouvoir y mener leur vie en toute libert� et sans que le regard des autres, ou la violence des autres, ou la haine des autres, ne vienne leur rappeler qu'ils seraient diff�rents. Non, nous sommes tous diff�rents. Nous sommes tous diff�rents.

Cette ville s?honore de pouvoir dire avec force que chacune et chacun a sa place � Paris, que nous sommes collectivement les garants de cette exigence, comme l'a rappel� la belle campagne "Paris est fi�re" lanc�e en mai dernier.

Je sais pouvoir compter sur vous toutes et vous tous. Je sais pouvoir compter aussi sur les pr�sidents de groupe et pr�sidentes de groupe dans la mise en ?uvre de toutes nos politiques publiques et pour am�liorer concr�tement nos vies.

Je veux remercier aussi les maires d'arrondissement et tous les adjoints � nouveau.

Je veux terminer mon propos par un remerciement tout particulier, � nouveau, � Jean-Luc ROMERO, pour le rapport qu'il nous a remis l'an dernier qui constitue le socle d'un grand nombre de ces initiatives, qui constitue aussi le socle de projets que je viens de vous pr�senter. Je veux vous dire que je pense tr�s fort � lui. Je le dis solennellement ici�: nous ne laisserons pas les insultes homophobes, les torrents de haine qui peuvent se d�verser apr�s le drame de la mort de son mari. Nous ne laisserons pas faire. Je souhaite vraiment que chacune et chacun ici, nous soyons aussi � la hauteur pour dire combien, en attaquant Jean-Luc ROMERO et son mari, Christophe Michel-Romero, nous sommes tous attaqu�s. Je veux le dire solennellement depuis la tribune de ce Conseil de Paris. Je pense que ce d�bat nous permettra d'enrichir, de montrer que c'est un sujet qui nous rassemble. Et je crois que c'est le meilleur message que nous pourrions envoyer � ceux et celles qui pr�nent la haine. Nous leur pr�nons l'amour et la fiert�. Merci � vous. Je vais � pr�sent donner la parole, tel que la conf�rence d'organisation en a convenu. Donc, tout d'abord, Monsieur Eric H�LARD, pour le groupe UDI-MODEM, vous avez la parole.

M. Eric H�LARD. - Merci, Madame la Maire, mes chers coll�gues.

Comment ne pas commencer ce d�bat, en effet, en ayant une pens�e �mue pour Jean-Luc ROMERO, dans ces circonstances si douloureuses. Vous avez souhait� lui adresser un message de soutien et de sympathie, Madame la Maire, je veux bien s�r m'associer � ce message, tout comme les �lus du groupe UDI-MODEM, et j'imagine l'ensemble de cette Assembl�e, en lui adressant � notre tour nos plus sinc�res condol�ances et nos pens�es les plus amicales.

Concernant le texte qui nous est pr�sent� aujourd'hui, j'aimerais tout d'abord commencer par dresser un constat. Oui, Paris a �t� et reste aujourd'hui un haut lieu de la culture L.G.B.T.I. dans le monde.

Cependant, c'est justement le constat que faisait Jean-Luc ROMERO dans le rapport qu'il vous a remis en juin 2017, Paris perd un peu de vitesse et n'est plus aussi incontournable qu'il y a encore quelques ann�es en termes de visibilit� et d'offre L.G.B.T.I.

Ainsi, vous l'avez rappel�, Madame la Maire, si Paris est depuis le 30 mai la ville la plus "gay friendly" au monde selon le site "Misterbnb", elle est devanc�e par Berlin et Amsterdam dans ce classement par le voyagiste Expedia.

De m�me, le site "Nestpick", qui propose des locations � moyen terme partout dans le monde, a class� Paris en 11e position de son classement des meilleures villes L.G.B.T. 2017.

Je voudrais signaler que la "Marche des fiert�s" parisienne est tr�s concurrenc�e par des villes comme Berlin, Londres, Madrid ou encore Tel-Aviv, il y a des marges de progr�s importantes et vous tentez, � juste titre, dans votre communication, de les explorer et nous y avons pris un int�r�t particulier.

J'aimerais commencer par faire une remarque g�n�rale sur le texte pr�sent�. Celui-ci couvre un spectre tr�s large de domaines et je dois avouer que l'on a parfois un peu de difficult� � distinguer ce qui rel�ve de l'intention, de la proposition, ou de l'action concr�te.

Cela �tant dit, notre groupe UDI-MODEM salue bien s�r les nombreuses initiatives prises par la Ville pour promouvoir aussi bien la culture L.G.B.T.I. que la d�fense des droits des personnes sur le territoire parisien, mais aussi dans le monde. Vous pouvez compter pour cela sur un large et riche r�seau d'associations pr�sentes dans tous les arrondissements de Paris et qu'il convient bien s�r de soutenir.

Avant de revenir sur diff�rents points de la communication, j'aimerais commencer par pointer un regret, celui d'une r�elle r�flexion sur l'�volution du quartier du Marais. Vous le dites vous-m�mes, ce lieu reste identifi� comme le c?ur de la vie L.G.B.T.I. parisienne et n'est pourtant cit� que deux fois dans cette communication.

Or, comme nous avions eu l'occasion de le signaler dans notre contribution au rapport de Jean-Luc ROMERO, notre groupe s'inqui�te de l'�volution de ce quartier. En effet, l'augmentation continue des prix de l'immobilier, la multiplication des meubl�s touristiques dans le c?ur de Paris conduisent � changer la nature du Marais, et les boutiques de luxe remplacent peu � peu les commerces et activit�s traditionnelles dans un mouvement de gentrification qui semble difficilement contr�lable.

Il est, je pense, temps de mettre en place des actions concr�tes pour que ce quartier, berceau historique de la culture L.G.B.T.I. � Paris, puisse conserver ce statut. Les propositions du rapport de M. ROMERO � ce titre m�riteraient d'�tre reprises.

De m�me, la communication ne mentionne pas les nombreux �tablissements, notamment dans le Marais, qui sont en grande difficult� alors m�me qu'ils repr�sentent des lieux originaux de culture L.G.B.T.I.

Je prendrai ainsi l'exemple de la Mutinerie, l'un des derniers bars lesbiens du centre de Paris qui est d'ailleurs aussi une biblioth�que f�ministe. Cet �tablissement a d�j� subi plusieurs fermetures administratives et les travaux d'insonorisation qui y sont n�cessaires sont �valu�s � 80.000 euros. Il ne s'agit pas de faire b�n�ficier � ces bars de traitements diff�renci�s, notamment en mati�re de nuisances, mais ces lieux font partie de la culture L.G.B.T.I parisienne et se doivent, � ce titre, d'�tre accompagn�s.

S'il est tout � fait honorable de vouloir mettre en place un centre d'archives et des m�moires � Paris, il convient aussi d'entretenir le patrimoine vivant de la culture L.G.B.T.I parisienne.

Un mot sur le centre, notre groupe soutient ce projet et se r�jouit de pouvoir enfin entrevoir une issue positive. Comme vous le rappelez, le travail �tait lanc� depuis des ann�es, il est temps qu'il aboutisse.

Si vous fixez des �ch�ances, comme pour le lancement d'un �ventuel appel d'offres, nous regrettons qu'il n'y ait aucun engagement en termes de calendrier sur l'ouverture du centre. De m�me, vous souhaitez utiliser les locaux d'une des mairies d'un des arrondissements fusionn�s pour installer cette structure, je rappellerai ici que le groupe UDI-MODEM souhaite que l'utilisation des futures mairies vacantes fasse l'objet d'un d�bat global et ne soit pas d�cid�e en catimini.

Un autre point sur lequel nous souhaiterions avoir des pr�cisions concerne le tourisme. Il est surtout question, dans la communication, des "Gay Games" qui se tiendront d�but ao�t et nous regrettons d'ailleurs, tout comme l'association "Centr'�gaux", que le soutien de la Ville � cet �v�nement majeur ne soit pas plus visible. Notamment dans les centres sportifs, et sur les b�timents de la Ville alors que nous sommes tout juste � deux mois du coup d'envoi.

Plus globalement, cette partie de la communication manque d'une vision globale et surtout d'actions concr�tes au-del� des "Gay Games", pour d�velopper l'attractivit� de Paris aupr�s du public L.G.B.T.I. Cela fait malheureusement �cho � la fiche action 13 de la strat�gie tourisme adopt�e en novembre 2016, qui manquait elle aussi d'actions concr�tes.

Qu'en est-il ainsi de l'�v�nement de la Ville de Paris en faveur des cultures L.G.B.T.I pr�vu dans cette fiche action, dans le cadre de la "marche des fiert�s"�?

De m�me, au-del� de la mobilisation de l'ensemble des acteurs culturels de Paris, promise pour l'ann�e prochaine dans le cadre de la quinzaine des fiert�s, quelles sont les mesures concr�tes qui sont mises en ?uvre pour faire de la marche des fiert�s la vitrine touristique qu'elle doit �tre�? L� encore, Jean-Luc ROMERO a fait beaucoup de recommandations pour renforcer l'attractivit� de Paris dans son rapport, et nous vous invitons � les prendre en compte.

Le chapitre consacr� � la sant� n'est malheureusement pas tr�s �toff�. Nous soutenons bien s�r les initiatives propos�es sur la pr�sence de la Ville au Solidays, ou le renforcement des services de sant� et de pr�vention pendant les "Gay Games". Cependant, � l'instar de l'association "Centr'�gaux", nous pensons qu'il serait sans doute pertinent que cette offre soit renforc�e toute l'ann�e. La Ville pourrait ainsi encourager le d�veloppement de nouveaux centres de sant� sexuels, lesquels permettent de proposer une offre globale sur la sant� sexuelle � l'image de ce qui s'est fait � l'H�tel-Dieu depuis octobre dernier.

De m�me, un renforcement des actions de communication cibl�es vers les personnes L.G.B.T.I pourrait �tre envisag�.

Je souhaiterais enfin aborder un dernier sujet concernant le changement d'�tat civil. Comme vous le mentionnez, la Ville poss�de d�sormais la comp�tence en mati�re de changement de nom.

Or, au-del� du changement de nom, le parcours de changement d'�tat civil des personnes "trans" dans son ensemble est souvent tr�s complexe, alors m�me que le changement de sexe reste soumis � une d�cision d'un juge du tribunal de Grande Instance.

L'association "Gaylib" milite d'ailleurs pour une simplification de ce processus, qui r�pond � un besoin profond des individus concern�s et r�sulte d'un long cheminement. Une r�flexion sur le sujet pourrait �tre envisag�e.

Vous remarquerez enfin que j'utilise les lettres L.G.B.T.I. plut�t que L.G.B.T.I.Q.I + que vous avez souhait� privil�gier dans la communication.

En effet, l'association "Gaylib" pr�conise d'�viter la lettre Q dans la mesure o� le terme "Queer ou questioning" auquel il fait r�f�rence ne correspond pas � une r�alit� factuelle. Il n'existe d'ailleurs pas de d�finition consensuelle du terme.

De m�me, le signe "+" r�f�re � une cat�gorie fourre-tout pas r�ellement valorisante. Il n'est aucunement question de pol�miquer inutilement sur l'utilisation d'un acronyme ou d'un autre, je souhaitais signaler cette petite divergence. En conclusion, le groupe UDI-MODEM souhaite apporter son soutien aux mesures que vous proposez. Nous vous invitons � continuer de soutenir le secteur associatif L.G.B.T.I en esp�rant qu'une r�flexion plus compl�te et des actions concr�tes seront bient�t engag�es, notamment sur l'avenir du Marais et le renforcement de l'attractivit� parisienne. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous, cher Eric H�LARD pour ce soutien et ces propositions int�ressantes, et vraiment sur lesquelles nous devons travailler.

Monsieur Philippe DUCLOUX, vous avez la parole, pour le groupe Socialiste et apparent�s.

M. Philippe DUCLOUX. - Je voudrais, au nom de mon groupe et � titre personnel, par amiti�, pr�senter mes condol�ances � Jean-Luc, on pense � lui, encore plus sp�cialement cet apr�s-midi avec cette communication, et avoir une pens�e pour Christophe, qui a tellement ?uvr� pour les combats que nous menons tous collectivement.

Je voulais �galement vous remercier, Madame la Maire, au d�but de mon propos, remercier vos adjoints, vos adjointes, de nous proposer ce d�bat sur la strat�gie, Monsieur H�LARD, LGBTQI+ de Paris que nous r�affirmons et que nous d�fendons. Paris sera toujours une ville accueillante, une ville ouverte � toutes et � tous.

C?est une r�alit� que nous vivons au quotidien, mais il s?agit aussi d?une ambition que nous devons poursuivre car l?�galit� est un combat. Un combat permanent, un combat de tous les jours pour les personnes LGBTQI+, qui sont poursuivies dans beaucoup de pays, vous l?avez rappel�, Madame la Maire, mais qui continuent �galement d?�tre discrimin�es en France, voire � Paris, � travers des actes homophobes verbaux et physiques.

Cette lutte, la Ville de Paris la porte tr�s fortement depuis 2001 et je me f�licite que nous continuions � nous engager pour avancer sur ces questions. Il est clair que nous observons depuis plusieurs ann�es des avanc�es, puisque le mariage - je tiens � le rappeler - des couples de personnes de m�me sexe a �t� vot� dans plus de vingt pays � travers le monde. La France �videmment l?a vot� le 17 mai 2013 et je remercie toutes celles et tous ceux qui ont fait que cette loi ait pu �tre vot�e dans le quinquennat de Fran�ois HOLLANDE.

Mais beaucoup reste � faire et je citerai notamment la P.M.A. Nous sommes nombreux au sein de cet h�micycle � d�fendre et � avoir la volont� que cette avanc�e puisse avoir lieu.

Dans le cadre de notre d�bat, mes chers coll�gues, je voudrais me concentrer davantage sur l?aspect vie festive et culture, sur le tourisme et le rayonnement international, en soulignant les actions importantes des associations. En effet, la Ville de Paris soutient et accompagne depuis 2001, comme je le disais tout � l?heure, les initiatives de "Inter-LGBT" dont les actions et les initiatives sont embl�matiques du combat pour l?�galit� r�elle des droits.

D?abord, je tiens � mentionner tout particuli�rement l?appui apport� par la Ville de Paris pour l?organisation du "Printemps des Assoces" qui s?est d�roul� cette ann�e du 7 au 8 avril dernier. Un �v�nement historique qui favorise le changement des repr�sentations et concourt � la conqu�te de nouveaux droits. Ce temps fort permet de d�couvrir la richesse et la diversit� de l?engagement associatif du milieu LGBTQI+, le plus grand salon de France qui regroupe plus de cent associations, � qui je tiens � rendre hommage au moment de mon propos.

Cette ann�e encore, l?�v�nement a pris une plus grande ampleur en combinant deux jours de forums, des ateliers et des d�bats th�matiques, des actions anim�es par les associations et des expositions. Un �v�nement unique et gratuit pour le grand public qui vient en nombre chaque ann�e. Cette ann�e, plus de 7.000 personnes sont venues � la rencontre de toutes les associations pr�sentes.

Ensuite, notre soutien aux actions de mise en visibilit� concerne aussi la "Quinzaine des Fiert�s". Vous l?avez rappel�, cet �v�nement annuel militant et festif propulse la capitale en deux semaines d?intense visibilit� LGBT, cl�tur� �videmment par la "Marche des Fiert�s de Paris", la plus importante de France. La "Quinzaine des Fiert�s" lanc�e en 2016 a vocation � devenir un v�ritable festival pluridisciplinaire pr�sent dans tout Paris. La programmation tr�s diverse d�montre le potentiel tr�s fort.

Comme cela a �t� indiqu� par vous dans votre communication, cette ann�e, la "Quinzaine des Fiert�s" sera lanc�e le 15 juin. Tout le monde s?y pr�pare, Monsieur H�LARD, rue des Archives, au c?ur de cette rue que nous aimons tant, lors d?un �v�nement festif.

Cette quinzaine vient annoncer la "Marche des Fiert�s", un �v�nement annuel majeur, � la fois revendicatif et festif, et nous sommes beaucoup au sein de cet h�micycle, chaque ann�e, � �tre pr�sents � ce bel �v�nement. Un �v�nement phare et f�d�rateur d?ampleur nationale qui se d�roulera cette ann�e le samedi 30 juin, en m�moire notamment aux �meutes de Stonewall en 1969 � New York, v�ritable point de d�part du mouvement pour les droits civiques des personnes LGBTQI+, un �v�nement qui rassemble chaque ann�e plus d?un demi-million de personnes, gr�ce � une organisation comprenant plus de 200 b�n�voles. C?est le plus grand �v�nement LGBT en France, voire en Europe, et je tiens � rendre hommage � l?association et � toutes celles qui font vivre ce bel �v�nement.

Apr�s tout ce que vous avez dit, Madame la Maire, je salue �galement le fait que la r�flexion soit engag�e en vue de la cr�ation d?un lieu d�di� aux archives et � la m�moire des communaut�s LGBTQI+. Nous sommes beaucoup � avoir r�fl�chi et travaill� sur ce sujet, mais bien que ce travail soit lanc� depuis plusieurs ann�es, vous avez souhait� lui donner une nouvelle impulsion afin d?assurer l?aboutissement de ce projet.

Oui, Paris s?engage � ce qu?un lieu p�renne, � la fois centre d?archives et de documentation, mais aussi lieu d?expositions, de rencontres et de transmission, ou tout simplement un lieu de vie, puisse venir trouver sa place dans une partie de l?une des mairies d?arrondissement du Centre de Paris. Quel symbole�!

Il est aussi � mentionner le rapport de Jean-Luc qui vous a �t� remis le 13 juin intitul� "Paris, ville phare de l?inclusion et de la diversit�" qui visait � renforcer l?attractivit� de Paris pour les personnes LGBT. Ce rapport formule 52 recommandations pour faire de Paris la capitale mondiale des droits LGBT et du tourisme LGBT-friendly.

Votre engagement, Madame la Maire, permet � la Ville de faire office de v�ritable capitale LGBT et d?�tre une ville toujours plus performante, cr�atrice et attractive.

Dans ce contexte, Madame la Maire, je tiens � �videmment dire un mot sur les "Gay Games", pour leur dixi�me �dition, qui auront lieu � Paris du 4 au 12 ao�t, et que j?ai eu le bonheur de ramener de Cleveland, lorsque j?�tais adjoint au Maire de Paris, le 7 octobre 2013. Je tiens � saluer le pr�sident, Manuel PICAUD, et les membres du comit� d?organisation qui sont pr�sents dans la tribune, et qui ont permis, � l?heure du d�jeuner, une pratique sportive pour les �lus du Conseil de Paris qui donne un avant-go�t de ce que seront ces jeux.

C?est la dixi�me �dition avec 85 nationalit�s pr�sentes. C?est la premi�re fois aux "Gay Games" qu?il y aura autant de nationalit�s pr�sentes. C?est quelque chose d?important, car comme vous l?avez rappel� tout � l?heure, Madame la Maire, 75 pays continuent � condamner, voire � tuer et ex�cuter des gens parce qu?ils sont homosexuels. Donc 85 nationalit�s, c?est quelque chose qu?il faut souligner et l?effort des organisateurs est ind�niable pour cette belle manifestation.

Puis ces jeux permettront � notre ville de rayonner, de faire venir des gens et de renforcer une image positive et d?ouverture durant ce grand moment de visibilit� internationale. Vous l?avez rappel�, 3.000 b�n�voles, 100.000 visiteurs, 9.100 athl�tes dont plus de 3.000 Am�ricains pr�sents. L� aussi, on voit que l?Europe et la France seront au c?ur du monde durant ces dix jours. Et c?est aussi 36�disciplines sportives, ce qui est important � rappeler.

Depuis 1982, les "Gay Games" r�unissent des gens de tous les horizons. Un grand nombre de directions de la Ville participent � l?accueil de cet �v�nement international, vous l?avez rappel�. On tient � les remercier pour en faire un moment de f�te et de partage.

Les "Gay Games" seront aussi une occasion d?une formidable mobilisation collective. Ce grand moment de visibilit� internationale continuera � renforcer le savoir-faire, le rayonnement et l?attractivit� touristique de Paris dans la perspective �videmment de l?accueil des Jeux olympiques de Paris 2024.

Pour ne pas �tre trop long, Madame la Maire, je tiens � pr�senter un v?u dans le cadre de mon intervention. Ce v?u n��24 vise � faire en sorte, au nom du groupe Socialiste, de moi-m�me, de R�mi F�RAUD, que notre Conseil puisse rendre hommage � celui qui a cr�� le drapeau Arc-en-ciel�: Gilbert Baker qui est d�c�d� le 31 mars 2017. Il y a quarante ans, il a cr�� ce beau drapeau, ce bel embl�me de ce qui fait aujourd?hui la force des luttes que nous avons men�es, toutes et tous. Ce serait bien si cet hommage avait lieu avant la fin 2018.

Voil� le v?u que je souhaitais vous pr�senter.

Je dirai un mot pour conclure. Vous l?avez rappel�, aujourd?hui un rapport a montr� que Paris a �t� d�sign�e la ville la plus gay-friendly du monde par "Misterb and b". L� aussi, les efforts que nous menons au sein de la Ville depuis des ann�es, et sous votre �gide, Madame la Maire, portent leurs fruits. On peut le dire aujourd?hui, Paris est bien la capitale de toutes les fiert�s et ce d�bat que nous avons cet apr�s-midi et les manifestations � venir le prouvent.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup � vous, Philippe DUCLOUX.

Je donne la parole � David BELLIARD, pr�sident du groupe Ecologiste de Paris.

M. David BELLIARD. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, comme les orateurs pr�c�dents, avant de commencer, je souhaitais avoir au nom de mon groupe une pens�e et �videmment manifester tout notre soutien � Jean-Luc ROMERO dans l?�preuve qu?il conna�t.

L?Assembl�e sait quel type de soci�t�, toujours marqu�e par l?arbitraire, l?intol�rance, le fanatisme, le racisme, a constamment pratiqu� la chasse � l?homosexualit�. Cette discrimination et cette r�pression sont incompatibles avec les principes d?un grand pays de libert� comme le n�tre.

"Il n?est que temps de prendre conscience de tout ce que la France doit aux homosexuels, comme � tous ses autres citoyens dans tant de domaines." C?est par ces mots que Robert Badinter termina son discours pour d�fendre son projet de loi qui, vot� par la majorit� de gauche de l?Assembl�e, mettra fin � la p�nalisation de l?homosexualit� en France.

C?�tait en 1982 et, depuis, force est de constater qu?� force de d�bats, de luttes et d?avanc�es, notre rapport collectif � l?homosexualit� a profond�ment chang�. Celles et ceux qui hier paraissaient condamn�s au secret et aux interstices du monde, aujourd?hui occupent plus largement la lumi�re. Preuve en est d?ailleurs cette communication dont je salue, au nom de mon groupe, la pr�sentation aujourd?hui.

Elle est aussi une des manifestations de la plus grande ouverture d?esprit � l?�gard des LGBTQI+ de la population parisienne et nationale. Une �crasante majorit� de la population fran�aise consid�re d?ailleurs que l?homosexualit� est une sexualit� comme une autre. Tout se passe comme si les archa�smes sociaux et ceux qui d�fendent une soci�t� fond�e sur des distinctions in�galitaires arbitraires reculaient � chaque fois un peu plus face � l?aspiration � une soci�t� plus �galitaire.

Quelles violences, quelles insultes n?a-t-on pas entendu � l?encontre de No�l MAM�RE, alors maire �cologiste de B�gles, lorsqu?en 2004 il a mari� contre la loi un couple de gays. Quelles violences, quelles insultes n?a-t-on pas entendues lors des d�bats sur le mariage pour les personnes de m�me sexe par ces hordes de conservateurs qui dissimulaient bien mal leur homophobie�? Et que dire aujourd'hui, 5 ans apr�s l'adoption de cette loi, sinon qu'elle est totalement entr�e dans notre quotidien et qu?elle ne fait d�bat qu?au sein de groupuscules int�gristes�? Preuve en est, personne, si ce n?est peut-�tre le Front National, ne songe s�rieusement � revenir sur cette disposition. Mieux, les repr�sentants des mouvements qui s'y sont oppos�s, comme "Sens Commun", alli�s de la droite pour les �lections r�gionales de 2015 en Ile-de-France, semblent de plus en plus embarrass�s. Val�rie P�CRESSE, par exemple, cherche � tout prix � se refaire une image "LGBT-compatible". Mais ces gens, ils sont ailleurs, dans une France qui n'existe plus.

Selon un sondage publi� par "La Croix", 57�% des Fran�aises et des Fran�ais sont aujourd'hui favorables � la procr�ation m�dicalement assist�e pour toutes les femmes, m�res c�libataires et lesbiennes, ce qui fait d?ailleurs �cho au v?u que nous d�posons pour que notre Conseil r�affirme, alors que sera pr�sent�e une nouvelle loi bio�thique cette ann�e, notre soutien � la P.M.A. pour toutes.

Plus surprenant encore, lorsqu'on lit les sondages r�cents, pr�s de 60�% de la population soutient les avanc�es sur la gestation pour autrui. Ce sont, pour reprendre les termes de la sociologue Ir�ne TH�RY, autant de signes de ces nouvelles valeurs qui, progressivement, percolent dans notre soci�t�.

Toutefois, et vous le savez, il n'y a pas de tableau idyllique de la situation. Dans le monde, l'homosexualit� est un crime ou un d�lit dans 75 pays. En France, le r�cent rapport de "S.O.S. Homophobie" nous montre une augmentation de l'homophobie du quotidien, tandis que les r�seaux sociaux, sans r�gulation r�elle, et de trop nombreux programmes t�l�visuels, en particulier "Touche pas � mon poste", diffus� sur C8, cha�ne du groupe BOLLOR�, se font trop souvent les porteurs de discours haineux et d�gradants � l?encontre des personnes LGBTQI. Ces violences continuent de cr�er un environnement n�faste particuli�rement anxiog�ne, en particulier pour les plus jeunes, avec une question tragique�: le risque de tentative de suicide chez les jeunes LGBT est quatre fois plus important que chez les h�t�rosexuels.

D'une certaine fa�on, � la haine massive et identifi�e, s'est aujourd'hui substitu�e une multiplicit� de violences sournoises, moins visibles, qui se concentrent sur les plus vuln�rables. D'abord, sur les plus pauvres, car, non, contrairement � l'image caricaturale v�hicul�e dans les m�dias, �tre LGBTQI, ce n'est pas juste �tre un gay blanc, cadre, habitant le Centre de Paris et habitu� des salles de sport. Ce terme renferme aussi et bien �videmment de profondes in�galit�s sociales, au m�me titre que celles existant dans la population g�n�rale. Mais cette violence � l?�gard des LGBTQI, elle se dirige aussi d?abord vers les femmes, vers les personnes "trans" et toutes celles et ceux qui questionnent leur identit� de genre, les personnes racis�es, les personnes malades ou encore les personnes migrantes. La d�tention de Moussa, qui � chaque instant peut �tre expuls� par le Gouvernement, alors qu?il risque la mort dans son pays, en est un exemple.

Les discriminations ne font pas que s'additionner�; elles s'amplifient de mani�re exponentielle. C'est d'ailleurs tout le paradoxe, notre soci�t�, plus tol�rante d'une certaine mani�re vis-�-vis de l?homosexualit�, tend � rejeter les minorit�s de la minorit�. Dit autrement, les questions sociales et raciales rattrapent les questions soci�tales. C'est � ce nouveau contexte que nous devons r�pondre et c'est l� toute l'importance des soutiens que notre Ville apporte � l'accueil de la "Black Pride" ou � l'A.R.D.H.I.S., qui travaille avec et pour les migrants discrimin�s en raison de leur orientation sexuelle. Dans le m�me esprit, le travail de Galla BRIDIER avec le collectif "Grey Pride", qui vise � am�liorer l'accueil des personnes �g�es LGBTQI+ dans les E.H.P.A.D. par la formation du personnel soignant notamment, est primordial quand on sait la vuln�rabilit� et la solitude de ces personnes lorsqu?elles sont �g�es.

Plus largement et au-del� des nombreuses propositions qui sont faites, c?est � mon sens l'un des grands int�r�ts de cette communication que de nous offrir l'opportunit� d?interroger la l�gitimit�, les raisons et les objectifs des actions extr�mement nombreuses que notre Ville m�ne en faveur des LGBTQI+. Pourquoi�? Pour mener une politique sp�cifique en faveur de ces populations. On le voit dans cette communication et cela a �t� rappel� par les orateurs pr�c�dents, une partie des actions est destin�e � am�liorer l'attractivit� de la Ville en posant d?ailleurs comme pr�alable discutable que les LGBTQI se r�sument d?une certaine mani�re � un simple segment de march� rentable. De la m�me mani�re, cette perception vise d?abord le rayonnement de la Capitale dans le concert des m�tropoles � l?heure o� la qualit� de l?accueil des LGBTQI+ est un facteur important dans le "ranking" qui est fait des m�tropoles � l'International. Plusieurs pays et collectivit�s font d�j�, d'ailleurs, de cette question, un levier de leur politique diplomatique. Attractivit�, recherche de rayonnement, image, tourisme, il y a beaucoup de cela dans cette communication mais il ne peut pas y avoir que de cela. En effet, l'enjeu essentiel, c'est avant tout de centrer nos efforts pour r�pondre aux nouveaux enjeux du contexte en termes d'�galit� r�elle et de lutte contre les discriminations.

On peut se dire que tout peut �tre men� de front, en m�me temps, d?une certaine fa�on, mais ce n'est pas toujours compatible. Par exemple, on peut regretter que le soutien cons�quent de notre Municipalit� aux "Gay Games" n'ait pas permis de d�velopper une politique tarifaire plus accessible aupr�s de celles et ceux qui sont les moins fortun�s. La participation � cet �v�nement essentiel et que nous soutenons en termes de visibilit� est en effet obstru�e par des prix d'inscription souvent trop �lev�s pour beaucoup.

Dans le foisonnement des actions d�crites dans le document que vous nous pr�sentez, je retiendrai rapidement quelques axes qui me semblent prioritaires pour les prochaines ann�es. D?abord, une politique en faveur sp�cifiquement des lesbiennes, qui appelle un soutien � la structuration d?un vrai r�seau associatif d�di�. Un effort aupr�s des personnes "trans" et c'est d'ailleurs l'objet du v?u que nous avions d�pos� pour permettre le libre choix du genre dans les documents administratifs de notre Ville. Ou encore sur l'�ducation, o� l?on peut regretter que la Ville n'ait pas largement pris le relais lors de l?abandon des ABCD de l'�galit�, qui avaient �t� pris pour cibles par la Manif pour tous et les r�seaux d'extr�me droite.

Je n?oublie �videmment pas la question de la m�moire et des archives LGBTQI+, sur laquelle, vous le savez, notre groupe est particuli�rement mobilis� depuis plusieurs ann�es. L'histoire des luttes pour l'�mancipation et l'�galit� est intimement li�e � l'histoire de notre ville et des milliers de documents de toute sorte sont aujourd?hui dispers�s partout en France, qui sont autant de t�moignages de ces histoires. D'un point de vue historique et politique, c?est une urgence que de cr�er un lieu d�di� � la conservation et � la valorisation de ces documents.

C'est la raison pour laquelle mon groupe d�pose un v?u demandant, en attendant l'ouverture d'un centre d�finitif dans l'une des mairies d'arrondissement central, qu?un lieu provisoire soit ouvert et permette de commencer le travail. Enfin, comment ne pas parler des questions de sant� sp�cifiques � la communaut�, notamment sur les aspects de pr�vention � la consommation de drogues ou encore sur les M.S.T., pour laquelle notre collectivit� fait un travail remarquable avec le programme "Paris sans Sida". A ce titre, on peut d'ailleurs regretter la relative faiblesse de ce volet dans la communication qui nous est propos�e.

Vous le voyez, nous pourrions d�battre longuement des orientations de cette communication, tant il reste � faire. Mais elle r�v�le toutefois une chose, c'est l'implication de notre Ville pour les luttes pour l'�galit� des droits, contre les discriminations et pour l'�mancipation. Paris peut, je crois, en �tre fi�re au sens de cette m�me fiert� qui, pour paraphraser Erving Goffman, renverse le stigmate et autorise l?affirmation de soi dans l?espace public, hors du placard, d'une certaine mani�re. C'est d?ailleurs sans doute l'un des fondements les plus puissants des combats LGBTQI+ et qui chaque ann�e nous est rappel� avec la Marche des Fiert�s. A cette marche, � laquelle notre Ville apporte son soutien, Paris doit �tre pr�sente. C'est la raison pour laquelle nous sommes extr�mement heureux que notre v?u demandant que Paris ait un char � la Marche des Fiert�s d�s cette ann�e ait �t� re�u favorablement, parce que nous pensons que Paris a toute sa place aupr�s des dizaines de milliers de manifestantes et de manifestants LGBTQI et alli�s qui aspirent � un monde plus ouvert, plus libre et plus juste.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, cher David BELLIARD.

La parole est � M. Herv� B�GU�, pour le groupe Communiste et Front de Gauche.

M. Herv� B�GU�. - Merci.

Madame la Maire, mes chers coll�gues, pour commencer, je m'associerai et j'associerai les membres de mon groupe aux pens�es de sympathie envers Jean-Luc ROMERO dans ces circonstances douloureuses qui sont celles de la perte d'un �tre aim�.

Permettez-moi de rappeler quelques moments importants de l'histoire de notre ville et des personnes LGBTQI+. Paris est et a �t� pendant des si�cles � la fois une ville de la plus grande libert� et celle de la plus forte r�pression. C'est � Paris que le Gouvernement de Vichy a fait arr�ter et d�porter des homosexuels. Moins qu?en Alsace, comme le rappelle le v?u en hommage � Pierre Seel, v?u que nous soutenons. Jusqu'en 1982, la p�nalisation existe et le fichier des homosexuels aussi. Il faudra attendre l'arriv�e de la gauche pour que la visibilit� des LGBT soit tol�r�e. Mais les premi�res "Gay Pride" rassemblent peu de monde et le public est au mieux goguenard et au pire insultant � l'�gard des manifestants.

C'est � Paris que cette manifestation prend racine, jusqu'� devenir cette manifestation populaire, festive et revendicative que nous connaissons. J'ai �t� heureux de vous entendre annoncer, Madame la Maire, dans votre propos que la Ville de Paris aurait un char � cette manifestation. Revendicative, car contrairement � de nombreuses "Pride" dans le monde, elle reste organis�e par le secteur associatif et pas seulement par les entreprises. Cette ann�e, la question de la P.M.A. et celle des droits des "trans" seront au c?ur du cort�ge.

Notre Ville s'enorgueillit � juste titre de donner une visibilit� � cette m�moire et aux personnalit�s LGBT. Des voies et des �quipements publics portent les noms de ces personnalit�s et nous sommes fiers d'avoir port� un v?u pour que la premi�re "trans", Coccinelle, ait une all�e dans le 18e. Comme nous soutiendrons le v?u de l?Ex�cutif reprenant une proposition de notre camarade �velyne ZARKA pour qu?un lieu parisien porte le nom de Mark Ashton, ce militant gay et r�volutionnaire anglais. Rendre visible cette m�moire, c'est soutenir le Centre des archives LGBTQI+, c'est accueillir des �v�nements locaux et internationaux�; c'est aussi soutenir l'important mouvement associatif qui agit sur notre territoire comme le "M.A.G." � qui Marie-George BUFFET avait remis l'agr�ment Jeunesse et Education populaire.

Bien accueillir, c'est former nos agents, mais aussi les agents de l'Etat pour que les questions LGBTQI+ leur soient famili�res. Je salue le travail de formation auquel la Ville de Paris s'est attel�e sous l'impulsion d'H�l�ne BIDARD et d'Emmanuel GR�GOIRE et repris par Christophe GIRARD.

Bien accueillir, cela vaut pour les nombreuses personnes LGBTQI+ de banlieue ou de province qui viennent dans notre ville chercher la possibilit� de vivre comme bon leur semble avec les personnes de leur choix. C'est parce que la France et Paris ont fait r�cemment des efforts importants en mati�re l�gislative que la France est pass�e de la 17e � la 5e place des pays "gay-friendly".

Je pense aussi au travail que l'association "ARDHIS" fait au quotidien pour venir en aide aux personnes LGBTQI+, victimes de r�pression dans leurs pays d'origine et que la France se doit de prot�ger. Il reste bien du chemin � faire.

Si nous voulons bien accueillir les touristes et les r�fugi�s, commen�ons par bien accueillir les LGBT de notre ville. Des pistes sont int�ressantes comme l'accueil des LGBTQI+ retrait�s dans nos E.H.P.A.D. ou comment favoriser leur maintien � domicile.

Si la proportion de personnes LGBT � Paris est le double de la moyenne nationale, nous sommes aussi la ville o� l'augmentation des agressions est la plus forte et o� la proportion de contamin�s par le V.I.H. reste trop importante.

Nos actions en faveur de la pr�vention et le soutien aux associations doivent rester � un haut niveau. De plus, comme nous l'avons �voqu� au cours d'un r�cent Conseil, nous devons pr�venir le d�veloppement des pratiques sexuelles, des sous-produits psychoactifs, qui ont pour cons�quence une augmentation de la prise de risques avec des dangers sanitaires inqui�tants. Il nous faudra aussi � terme r�fl�chir au blocage sur les questions d'adoption par les couples de m�me sexe. Je suis fier que notre Ville se dote de cette strat�gie et que cette communication soit une premi�re en France.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous, Monsieur B�GU�.

La parole est � Mme Marie-Laure HAREL, pour le groupe PPCI.

Mme Marie-Laure HAREL. - Merci, Madame la Maire.

Madame la Maire, vous avez raison de vouloir r�affirmer le plan de soutien de la Ville de Paris en faveur des personnes gays, lesbiennes, bisexuelles et transexuelles dans un contexte o� l'homosexualit� reste condamn�e dans 72 pays et punie de la peine de mort dans treize d'entre eux.

Dans un contexte o� l'un de nos pays voisins, l'Italie, vient de se doter d'un Ministre de la Famille notoirement homophobe, qui vient de d�clarer qu'il avait peur que les homosexuels effacent la population.

Dans un contexte aussi o� les intol�rances s'aggravent chez nous, dans certains espaces comme en milieu scolaire o� l'homophobie est une r�alit� dans les cours de "r�cr�" et dans un contexte plus g�n�ral, malheureusement, o� les agressions homophobes ont augment� de 15�% en 2017. Paris n'�chappe pas au ph�nom�ne avec 1.000 agressions recens�es l'ann�e pass�e, et ce ne sont que celles que l'on a os� d�clarer.

Il reste encore beaucoup � faire, quand on sait qu'aujourd'hui, seule une victime LGBT sur dix ose d�poser plainte, et quand on sait que le taux de suicide - David BELLIARD l'a mentionn� - est quatre fois plus �lev� chez les jeunes homosexuels que dans le reste de la population.

La premi�re "Marche des fiert�s", � Paris, c'�tait il y a quarante ans, en 1977. Beaucoup d'initiatives positives ont �t� entreprises depuis dans notre ville pour lutter contre les discriminations, au sein m�me des effectifs de la Ville o�, aujourd'hui, la plupart des agents LGBT osent assumer librement et paisiblement, dans la plupart des cas, leur appartenance � la communaut� LGBT.

La Ville de Paris s'est engag�e avec panache dans beaucoup d'�v�nements. Elle va d'ailleurs encore le faire en ayant son char � la prochaine "Marche des fiert�s". Elle accueillera, cet �t�, la 10e �dition des "Gay Games". La Ville de Paris s'est aussi engag�e imm�diatement et sans h�siter en faveur du mariage gay, qui est bien la moindre des choses que l'on doit aux couples de m�me sexe, si on croit r�ellement en l'�galit�. Plus de 5.000 mariages de couples homosexuels ont �t� r�alis�s depuis 2013 dans notre ville, soit 11,3�% du total. C'est une dynamique qui s'active.

Nous aurons bient�t un d�bat sur la P.M.A., et je souhaite que notre h�micycle soutienne cette initiative unanimement pour toutes les femmes. Je souhaite aussi, � titre personnel - et je dis bien � titre personnel - que nous puissions aussi parler rapidement de la G.P.A. pour une �quit� totale entre les sexes et pour que le droit de devenir p�re n'appartienne plus seulement qu'� ceux qui ont les moyens d'aller � l'�tranger.

Je voudrais terminer en parlant du devoir qu'a notre Ville d'apporter un soutien financier cons�quent et surtout constant aux associations qui luttent au quotidien pour les droits des personnes LGBT et contre la propagation du Sida, dont on sait que ce public est nettement plus touch� que la moyenne. Notre Ville sait �tre tr�s g�n�reuse avec ces 300 et quelques millions d'euros vers�s, chaque ann�e, � des associations, dont quelques millions au b�n�fice des organisations syndicales parisiennes.

Je note malheureusement que notre soutien financier, accord� � certaines associations, pourtant remarquables en faveur de la cause LGBT et contre le Sida, a diminu�.

Prenons l'exemple du Refuge que tout le monde ici doit conna�tre, une association qui accomplit la mission essentielle d'accueillir les jeunes rejet�s par leur famille du fait de leur homosexualit�. Nous avons divis� par six le mince soutien que nous leur accordions en trois ans�: 6.000 petits euros leur �taient allou�s au titre de subventions de fonctionnement en 2015, et ce n'est plus que 1.000 euros dans le budget 2018.

Il s'agit l� d'un recul particuli�rement paradoxal par rapport � la politique que vous souhaitez d�ployer, Madame la Maire, vous qui indiquez, dans votre communication, vouloir "cr�er un dispositif de logement et de mise � l'abri des jeunes LGBT rejet�s par leur famille". C'est pourtant pr�cis�ment ce que fait le Refuge, et tr�s efficacement.

Prenons un autre exemple parmi les associations d�di�es � la lutte contre le Sida. Beaucoup d'entre elles sont pass�es au rabot, "Solidarit� Enfants Sida", "Dessine-moi un mouton", "Actions traitements". Beaucoup de ces associations, qui sont victimes de coups de rabot, seront �voqu�es par mon coll�gue Pierre AURIACOMBE dans son intervention tout � l'heure.

Mais je voudrais insister, au titre de ces associations qui luttent contre le Sida, sur le Kiosque Infos Sida, une association qui assure des actions de pr�vention indispensables et qui recevait 230.000 euros pour son fonctionnement en 2015, subvention qui a �t� divis�e par cinq et qui est tomb�e � 55.000 euros dans le budget 2018.

Une contradiction l� encore, Madame la Maire, car dans le m�me temps, vous avez lanc� une initiative appel�e "Vers un Paris sans Sida" en 2016 avec l'objectif d'�radiquer l'�pid�mie d'ici 2030 et, dans cette lanc�e, le Kiosque Infos Sida apporte une contribution tr�s utile.

Alors agissons tous ensemble, avec sinc�rit�, avec coh�rence, avec efficacit� et surtout avec g�n�rosit� pour la cause LGBT qui m�rite encore des droits, et surtout un environnement quotidien serein.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci.

La parole est � Mme Laurence GOLDGRAB, pr�sidente du groupe Radical de Gauche, Centre et Ind�pendants.

Mme Laurence GOLDGRAB. - Madame la Maire, mes chers coll�gues. Merci de nous donner l'opportunit� de d�battre d'un sujet si important � nos yeux. Merci de mettre en lumi�re cette cause. Merci enfin de nous permettre d'�voquer, au sein du Conseil de Paris, l'ensemble des politiques men�es par notre majorit� et celles � venir, pour lutter contre le fl�au que repr�sentent les LGBT phobies.

Le 17 mai dernier �tait la Journ�e mondiale de la lutte contre l'homophobie et la transphobie car, oui, nous avons toujours besoin, en 2018, d'une journ�e de d�fense des droits des femmes, donc aussi une journ�e de lutte contre l'homophobie et la transphobie reste, elle, plus que jamais n�cessaire car, dans le dernier rapport de "S.O.S. Homophobie" du 15 mai dernier, ce sont pr�s de 1.000 agressions LGBT phobes recens�es, 1.000 de trop comme cela a �t� rappel� pr�c�demment.

Dans le monde, chaque ann�e, des femmes et des hommes sont condamn�s, enferm�s, assassin�s, ex�cut�s parce que la soci�t� o� ils vivent n'accepte pas qu'ils puissent choisir d'aimer la personne de leur choix ou d'�tre comme ils se sentent vraiment eux-m�mes. Car, oui, chaque ann�e, il est important � Paris de rappeler, � l'occasion de "la Marche des fiert�s", que si des progr�s d�terminants ont �t� faits - je pense notamment au mariage pour tous - il n'en reste pas moins de vastes combats � mener.

Car, oui, ce week-end encore, lors de la "Pride" de l'�le Maurice, des militants LGBTQI ont d� faire face � des attaques de la part d'homophobes arm�s, d�cid�s � ne pas les laisser fi�rement exprimer leurs revendications. Oui, aujourd'hui, dans l'oc�an Indien, l'homosexualit� n'est pas encore d�p�nalis�e.

Si Paris a �t� �lue la ville la plus "gay-friendly" du monde selon le site "Misterb&b", renfor�ant ainsi notre conviction que nous travaillons � la construction d'une ville accueillante, inclusive et tol�rante, les chiffres nous le rappellent d'une bien triste fa�on, nous devons poursuivre nos efforts et notre travail de p�dagogie et de pr�vention pour mettre fin � ces violences et � la discrimination.

Jean-Luc ROMERO, dont je veux moi aussi en ces lieux saluer l'investissement sans faille et que j'assure �galement de mon soutien, le courage et le travail remarquable, souligne dans son tr�s int�ressant rapport remis l?an dernier�: Paris comme ville L.G.B.T.Q.I. est "en perte de vitesse". Ville embl�matique des luttes L.G.B.T., elle semble depuis plusieurs ann�es �tre moins visible, moins investie pour l?offre L.G.B.T.Q.I.

Le quartier si embl�matique du Marais se transforme et perd aussi peu � peu son caract�re si particulier qui en faisait un quartier d?engagement et de militantisme de la cause et de l?offre L.G.B.T. Nous devons donc collectivement travailler au maintien de l?image de Paris comme ville engag�e, festive et touristique pour la communaut� L.G.B.T.Q.I. Paris doit rester une terre d?accueil pour tous ceux opprim�s parce qu?ils sont gay, lesbienne, bi, trans, queer, intersexe ou plus.

Venus de l?�tranger mais aussi, parfois, de territoires fran�ais o� cela est encore mal accept� car oui, il demeure des d�partements, des r�gions fran�aises o� appartenir � la communaut� L.G.B.T. n?est pas accept�, � peine tol�r�. Paris doit �tre une ville refuge car elle est l?espoir pour bon nombre de jeunes L.G.B.T.Q.I. fran�ais de trouver une ville, un refuge qui les accepte tels qu?ils sont et o� ils peuvent exprimer leur personnalit�, alors que c?�tait impossible l� d?o� ils viennent. Paris doit �tre porte-drapeau du combat pour l?�galit� des droits, en tant que ville moderne et d�mocratique, mais aussi aux c�t�s des associations L.G.B.T.Q.I.+ qui militent depuis de nombreuses ann�es.

Dans votre communication, vous avez tr�s bien mis en valeur le formidable travail entrepris par notre collectivit�, l?engagement de notre majorit� et le soutien apport� au tissu associatif et militant pour mener � bien cette lutte pour l?�galit� des droits et la visibilit� des causes L.G.B.T.Q.I. Signe suppl�mentaire de son engagement et sa politique de diffusion des valeurs de tol�rance, Paris accueillera la dixi�me �dition des "Gay Games" en ao�t, un �v�nement qui propose de m�ler sport et culture, et de r�unir les gens de tout horizon, sans discrimination, autour des valeurs de diversit�, de respect, d?�galit�, de solidarit� et de partage. Bref, c?est un v�ritable projet de soci�t� auquel, vous le savez, nous adh�rons totalement

Nous avons propos� un v?u pour symboliser de fa�on mat�rielle et durablement l?accueil de cet �v�nement particulier par des passages pi�tons aux couleurs de l?arc-en-ciel aux quatre points cardinaux de notre capitale, soit au nord, au sud, � l?est et � l?ouest, pour symboliser l?entr�e dans Paris sur des passages pi�tons, car vous savez que ce n?est pas possible pour des carrefours ou des passages routiers.

Nous avons donc propos� le stade Jean-Bouin � l?ouest, la piscine Roger-Le-Gall � l?est, les Buttes-Chaumont au Nord et la Cit� universitaire au sud. Ce sont des propositions dont on peut d�battre. Il faudra �videmment voir la faisabilit�. Nous n?avons pas beaucoup de temps puisque c?est pour le mois d?ao�t. C?est int�ressant car chaque grand �v�nement sportif laisse un h�ritage � la ville h�te�: ces passages pi�tons aux couleurs du drapeau L.G.B.T.Q.I. seront eux aussi un h�ritage des "Gay Games" visible du plus grand nombre. C?est l� aussi contribuer � donner de la visibilit� aux causes dans l?espace public. Cela peut aussi �tre un moyen ludique d?aborder la question avec des publics plus jeunes.

Dans les chantiers qu?il nous semble prioritaires de mener ou d?achever pour cette fin de mandature figure celui du "Paris sans sida", bien s�r. Le VIH est un virus qui discrimine. Je n?y reviens pas. Il touche certains groupes de personnes plus durement que d?autres, notamment les hommes homosexuels ou bisexuels. Un engagement a �t� pris de faire de Paris une ville d?amour sans sida. Nous devons donc redoubler d?efforts pour parler un jour de ce virus au pass� et atteindre en 2030 l?objectif de z�ro nouvelle contamination.

Madame la Maire, Mesdames et Messieurs les adjoints mobilis�s autour de ces combats que je remercie au nom du groupe RG-CI, je tiens � saluer votre travail et votre engagement, et vous dire que nous sommes � vos c�t�s pour poursuivre ce combat qui, on l?a vu, est plus que jamais d?actualit�. Merci.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous, Madame GOLDGRAB.

La parole est � Mme Florence BERTHOUT, pr�sidente du groupe les R�publicains et Ind�pendants.

Mme Florence BERTHOUT, maire du 5e arrondissement. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, trop souvent r�duite � la journ�e mondiale qui lui est d�di�e, la lutte contre l?homophobie est un combat quotidien, comme vous l?avez rappel�.

La violence, verbale ou physique, motiv�e par le rejet de la diff�rence li�e � l?orientation sexuelle, n?a pas de place - on ne le redira jamais assez - dans notre R�publique au m�me titre que les discriminations fond�es sur la race ou sur la religion. Les L.G.B.T.phobies s?inscrivent donc dans une politique g�n�rale de lutte contre toutes les formes de discrimination et de haine. La compr�hension de l?autre et la tol�rance feront reculer tout � la fois le racisme, l?antis�mitisme et l?homophobie. C?est d?ailleurs le sens de la d�l�gation interminist�rielle cr��e par l?Etat et d�di�e � lutter contre l?ensemble des discriminations. Un petit regret donc, Madame la Maire, c?est que cette strat�gie ne soit pas plus globale car, h�las, parfois le traitement cat�goriel nourrit la stigmatisation.

Je crois � cet �gard que l?avanc�e des droits de chacun doit b�n�ficier � tous. A tous, dans le cadre r�publicain, en veillant � �viter de confronter les droits des uns aux droits des autres. On ne saurait, par exemple, opposer, me semble-t-il, le droit des personnes L.G.B.T. � avoir des enfants, droit l�gitime, au droit de ses enfants d?avoir acc�s � leur double filiation et � leur origine paternelle. C?est l?avertissement de l?infatigable militante Marie-Jo BONNET.

Les discriminations contre les personnes L.G.B.T. sont l?affaire de tous, en premier lieu de l?Etat qui demeure le garant des principes r�publicains applicables � tous sans distinction. Les collectivit�s, �videmment, doivent s?impliquer et c?est tout le sens de cette communication. Paris le fait�; �galement, Monsieur BELLIARD, la R�gion qui est, par exemple, le premier financeur public de la "Marche des Fiert�s" qui soutient activement le programme de recherche "Pr�venir" et le traitement de pr�vention "PREP". Honn�tement, on ne peut que s?en f�liciter.

Les associations, enfin, accueillent et accompagnent chaque jour les personnes L.G.B.T. Je voudrais leur rendre un hommage tr�s appuy� parce qu?elles sont de pr�cieux partenaires et c?est parce qu?elles sont de pr�cieux partenaires que je soutiendrai les v?ux pr�sent�s par nos coll�gues �cologistes et Danielle SIMONNET quant au versement effectif de la subvention aux collectifs d?associations L.G.B.T. pour le centre d?archives. Les associations permettent � chacun de se mobiliser au profit des autres, au profit de la diff�rence. J?ai pu d?ailleurs en mesurer � titre personnel tout le prix, en rejoignant, il y a de cela plusieurs ann�es, l?association "Solidarit� sida" dans laquelle je continue � militer et, plus r�cemment, le C.R.I.P.S. dont le pr�sident fut, � un moment donn�, Jean-Luc ROMERO. Permettez-moi, Madame la Maire, de m?associer aux mots de compassion tr�s justes que vous avez manifest�s � son endroit et dans lequel je me retrouve totalement.

Pour revenir � la strat�gie que vous pr�sentez aujourd?hui, je souhaite�- mes coll�gues l?�voqueront plus en d�tail - porter plus particuli�rement l?attention de l?Assembl�e sur deux aspects�: la s�curit� et la sant�.

Nul ne peut �tre indiff�rent au regain de violence anti-L.G.B.T. Mes coll�gues y sont � juste titre largement revenus sur les r�seaux sociaux, dans la rue, � l?�cole, au travail. Comme Marie-Laure HAREL le rappelait � l?instant, l?augmentation de 15�% en 2017 des agressions physiques est particuli�rement inqui�tante. La s�curit� demeure une faiblesse � Paris. On le sait dans les classements internationaux�; les chiffres le prouvent. En dehors de la cr�ation d?une cellule d�di�e � la prise en charge des victimes d?infraction homophobe dans certains commissariats, je regrette qu?aucune mesure concr�te ne soit propos�e, sensibilisation et p�dagogie mises � part.

En mati�re de sant�, et pour �voquer plus particuli�rement la lutte contre le sida, les derniers indicateurs sont pr�occupants�: 15�% des nouvelles contaminations concernent des jeunes hommes ayant des rapports avec des hommes. Il nous faut donc intensifier la pr�vention � destination de ces publics. L?application web "Tony, jeune gay", d�velopp� par le C.R.I.P.S. et sp�cialement destin�e aux H.S.H. qui ne poussent pas spontan�ment la porte des structures plus classiques de pr�vention, me semble � ce titre exemplaire.

Le combat men� en France doit donner l?exemple. Il d�passe nos fronti�res. Vous avez rappel� que 75 pays - j?en avais en t�te 74�; peu importe le chiffre, c?est �norme - condamnent encore p�nalement les relations homosexuelles et 13 d?entre eux les sanctionnent par la peine de mort. Paris a vocation � d�fendre la libert� d?orientation sexuelle dans le monde. C?est pour cela que je vous demande, avec mes coll�gues, � travers un v?u, de saisir le Gouvernement pour qu?il d�pose une r�solution � l?O.N.U. afin de d�p�naliser l?homosexualit�. Je pense que chacun ici pourra s?y retrouver.

Les personnes L.G.B.T. les plus vuln�rables, en particulier celles qui sont rejet�es par leur entourage � cause de leur identit� ou orientation sexuelle peuvent compter sur l?engagement de Paris pour bannir toutes les formes de discrimination et faire de notre capitale une ville de libert� et de tol�rance. Je pense que nous pouvons, sur tous les bancs de cette Assembl�e, nous y engager. Merci.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame BERTHOUT.

La parole est � Mme Fadila M�HAL, pour le groupe D�mocrates et Progressistes.

Mme Fadila M�HAL. - Madame la Maire, chers coll�gues, comme l'ont soulign� tous nos coll�gues et vous-m�me, nos pens�es vont � Jean-Luc ROMERO, infatigable artisan de la lutte L.G.B.T. qui traverse une cruelle �preuve. Devant la perte d'un �tre cher, les mots paraissent toujours si vains, si d�risoires, mais ils t�moignent de notre compassion et de notre solidarit� devant l'indicible.

Madame la Maire, chers coll�gues, aujourd'hui, nous sommes confront�s � une triste r�alit�. L'homophobie tue. Partout dans le monde, des hommes, des femmes, des adolescents meurent, non pas pour ce qu'ils font, mais pour ce qu'ils sont. A cause des traditions, des religions, ces victimes sont insult�es, frapp�es, pourchass�es, martyris�es et notre solidarit� � leur �gard doit �tre totale. En France, l'orientation sexuelle est l?une des 23 causes de discrimination dans la recherche d'emploi, du logement, des loisirs, de l'acc�s au droit. Il faut que cela cesse et que Paris montre l'exemple, ce qu'elle fait d�j�.

En effet, Paris est une ville qui a toujours �t� diverse et accueillante, et depuis longtemps, elle est solidaire des personnes L.G.B.T. Cela est, d'une certaine fa�on, inscrit dans son A.D.N. qui est de toujours prot�ger les minorit�s. Cela se confirme tous les jours, bien qu?il reste encore beaucoup � faire, � am�liorer. Je pense notamment aux grands �v�nements comme la "Marche des fiert�s" ou les "Gay Games" de 2018 que notre groupe a d�fendus tr�s fermement en s�ance, car nous croyons, effectivement, que l'�galit� des droits est la n�cessaire visibilit� de ces luttes dans la capitale au rayonnement international.

D'ailleurs, je vous rappelle que l'inclusion par le sport est l'ambition affich�e de la prochaine "Marche des fiert�s" durant laquelle d'autres capitales europ�ennes - je le rappelle, comme notre voisine Londres - donnent bien plus de visibilit� par l'illumination de monuments r�partis dans les diff�rents quartiers de la ville, aux couleurs "rainbow", par exemple. Pourquoi ne pas s'en inspirer lors des "Gay Games" 2018�? Encore une fois, donnons de la visibilit� en direction non seulement des personnes L.G.B.T., mais aussi de celles qui ne sont pas de ce milieu, parce que cet �v�nement est ouvert � tous et � toutes, sans distinction d'orientation sexuelle ou d?identit� de genre. A titre d'exemple, les centres sportifs de la Mairie de Paris pourraient peut-�tre avoir un affichage permanent, comme c'est le cas pour "Paris Olympique 2024".

Sur ces Jeux, toujours, notre groupe �tait alors intervenu pour rappeler la n�cessaire vigilance �ducative, s�curitaire et financi�re de cet �v�nement. Nous apprenons que des surco�ts importants sont pr�vus afin de s�curiser � hauteur de 69.000 euros. Qu?en est-il, Madame la Maire, des partenariats priv�s qui participent normalement � 30�% de ces financements�? On �voque un d�ficit de 100.000 euros sur cet �v�nement. Est-ce que cela est vrai�?

A c�t� de ces �v�nements exceptionnels, je souhaite rappeler qu'au quotidien, ce sont quand m�me plus de 10�% de mariages entre personnes du m�me sexe, positives, qui sont c�l�br�s dans la capitale depuis 2013, contre 3�% au niveau national. Mais, malgr� ce que repr�sente cette cause L.G.B.T., il y a encore beaucoup de d�fis � relever, notamment la lutte contre les discriminations. Notre groupe l'avait rappel� lors d?un pr�c�dent Conseil�: les actes homophobes - d?autres coll�gues l?ont dit - sont multiples. Ils passent tant par les r�seaux sociaux que par les moqueries � l'�cole. Ils touchent tant � la sph�re familiale, professionnelle que scolaire.

Nous avons, par exemple, �t� choqu�s de la sc�ne diffus�e sur les r�seaux sociaux qui s'est pass�e dans le 17e arrondissement, dans laquelle des personnes avaient �t� humili�es, agress�es, moqu�es en raison de leur orientation sexuelle. 1.650 t�moignages d'insultes et d'agressions ont �t� enregistr�s par l?association "S.O.S. Homophobie", comme l?ont rappel� d?autres coll�gues et comme le montre le dernier rapport, soit une hausse de 4,8�% par rapport � 2016. Cela est inacceptable, que cela se passe dans la capitale des droits de l'homme ou ailleurs. Les chiffres peuvent bien �tre pires que ceux que nous consid�rons, car certaines personnes n'ont pas souhait� t�moigner et d�noncer.

Madame la Maire, � Paris, la situation est encore grave. Elle fait partie du d�partement o� les signalements sont les plus importants. Les personnes victimes de discrimination, d'intimidation, de violence et d'isolement sont encore trop nombreuses. Face � ce constat, nous devons agir et � tous les niveaux, selon nos comp�tences et en partenariat avec les acteurs priv�s, avec les acteurs associatifs, avec les �lus, avec les institutions. Ainsi, dans votre communication, vous avez souhait� montrer la richesse de la vie associative et militante du milieu L.G.B.T., que la Ville soutient, et nous en sommes fortement solidaires. C'est vrai, les associations sont au premier rang des combats pour l'avanc�e de ces droits. Vous mettez en avant cinq points essentiels�: les droits L.G.B.T., l'administration parisienne, la culture, la sant� et la pr�vention. Je ne pourrai pas aborder tous les sujets, mais je voudrais simplement revenir � quelque chose qui me para�t important.

J'attire votre attention sur la situation des seniors. Il faut encourager et valoriser l'objectif de prise en compte de leur accueil et d'une cat�gorie de cette population qui, pour certains, sont les premiers � s'�tre rendus visibles et qui, au troisi�me �ge, retournent souvent au placard. La question de l?h�bergement�: vous l'avez �voqu� aussi, longuement. Je n'y reviendrai pas.

Puisque le temps qui m'est imparti touche � sa fin, je rappelle que le 29�mai 2017, il y a presque un an, jour pour jour, la France accueillait le premier r�fugi� tch�ch�ne homosexuel en raison de ses pers�cutions subies. Au m�me moment, le pr�sident fran�ais avait rappel� au pr�sident russe la vigilance quant au respect des minorit�s, parce qu?il nous para�t que ce dossier doit �tre internationalis�. Ainsi, la campagne et l'engagement d'ouvrir d'autres points d'avanc�e, notamment la P.M.A. aux couples et femmes c�libataires, serait une r�elle et concr�te avanc�e des droits des personnes L.G.B.T., � l'heure o� le Comit� consultatif national d'�thique rend son dernier rapport.

Vous l'avez compris, Madame la Maire, notre groupe soutient r�solument les luttes et f�licite les associations engag�es sur cet enjeu. Cet enjeu est grand. Nous devons agir ensemble, � tous les niveaux, pour le dialogue, le partage et surtout, la lutte contre les discriminations et les pr�jug�s. Amin MAALOUF rappelait�: "Le pr�jug�, c'est notre regard qui enferme souvent les autres dans leur plus petite, �troite appartenance, mais c'est aussi ce regard qui les lib�re".

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - C?est moi qui vous remercie, Madame M�HAL.

Madame SIMONNET, vous avez la parole.

Mme Danielle SIMONNET. - Madame la Maire, je salue �galement le travail de Jean-Luc ROMERO et son rapport, � qui je transmets �galement tout mon soutien et mon affection, comme l'ensemble des coll�gues l'ont fait. Je pense que c'est extr�mement important et fort que tout le monde ait fait ce t�moignage au d�but de chacune de nos interventions.

Malgr� les mesures engag�es jusqu?ici, Paris n'est pas per�ue par la communaut� internationale L.G.B.T. comme r�ellement "gay friendly". L'augmentation de 15�% des violences contre les personnes L.G.B.T.Q.I.+, comme le r�v�le "S.O.S. Homophobie" et son dernier rapport, est intol�rable. Nous avons adopt� un v?u � un pr�c�dent Conseil de Paris, que j?avais pr�sent�, pour que l?on puisse disposer des chiffres de la Pr�fecture de police qui, comme vous le savez, depuis la bataille qu'avait port� "Flag�!", int�gre maintenant les crimes et d�lits anti-L.G.B.T. dans les statistiques officielles du minist�re de l'Int�rieur. Maintenant, nous devons donc pouvoir travailler avec la Pr�fecture � une vraie politique de prise en charge des victimes de violences L.G.B.T.

Je pense que la proposition de cr�ation d'une cellule d?accueil sp�cifique dans certains commissariats me semble importante, comme la diffusion d'informations sur les droits des victimes. Je pense que nous devons aussi, tout particuli�rement, agir dans la lutte contre les L.G.B.T. phobies dans le sport et plus particuli�rement dans le football � l'approche de l'�v�nement qui va avoir lieu. Il me semble que ce sujet est tr�s probl�matique.

Il y a, bien s�r, de nombreuses aides � de multiples associations L.G.B.T.Q.I. � Paris, mais toutes nous alertent sur le fait qu'elles sont bien insuffisantes et il y a insuffisamment d'investissements de la Ville dans des �v�nements importants. Nous devons donc aussi cr�er une plate-forme d'information et de coordination des lieux et des �v�nements gays sur l'ensemble de l'ann�e. La Ville devrait d'ailleurs augmenter la dur�e - pourquoi pas un "Pride a month"�? - et la visibilit� des �v�nements autour de la "Marche des fiert�s", et solliciter, par exemple, Ile-de-France Mobilit�s pour la gratuit� de la communication.

Nous devrions cr�er un lieu de m�moire pour les victimes d'homophobie, de transphobie, et d�terminer aussi un lieu d'accueil du centre d'archives L.G.B.T. � cr�er. J?attire votre attention sur le v?u que je pr�sente � ce Conseil, je pense que ce n'est pas � l'Ex�cutif municipal de s'immiscer dans la composition du collectif des archives L.G.B.T.Q.I., et on ne doit plus tarder pour attribuer � la fois la subvention et le lieu n�cessaire � ce centre d'archives.

Il nous faut bien plus former les agents de la Ville aux probl�matiques L.G.B.T.

Pour terminer, je souhaite exprimer n�anmoins un regret sur la communication qui n'�voque pas assez certains publics comme les familles homoparentales.

On commence enfin � aborder la probl�matique des personnes �g�es, mais pas assez, ni des mineurs, et notamment nous devons porter une attention toute particuli�re aux personnes L.G.B.T.Q.I. de revenus modestes.

Si l'ensemble de la capitale doit se sentir concern� par l'�galit� des droits et la lutte contre les L.G.B.T. phobies, j'attire votre attention sur l'enjeu de lutter particuli�rement contre la gentrification du Marais qui reste un quartier historique et embl�matique de la bataille pour l'�galit� des droits.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous.

La parole est � Mme Catherine BARATTI-ELBAZ, maire du 12e, pour le groupe Socialiste et Apparent�s.

Mme Catherine BARATTI-ELBAZ, maire du 12e arrondissement. - J'avais souhait� m'inscrire dans le d�bat autour de cette communication en premier lieu pour saluer le travail des militants et des militantes. De la m�me mani�re que les hommes peuvent �tre des militants f�ministes tout � fait l�gitimes, les h�t�rosexuels peuvent se battre contre les discriminations en raison de l'orientation sexuelle.

Nous devrions en effet tous �tre mobilis�s pour l'�galit� des droits pour tous, pour toutes. Tout recul des droits de certains, m�me s'ils appartiennent � une minorit�, nous affaiblit tous collectivement. Mais aujourd'hui, c'est vrai que c'est avec une �motion un peu particuli�re que je prends la parole dans ce d�bat, avec l'envie, moi aussi, d'adresser mes premiers mots � notre coll�gue et ami Jean-Luc ROMERO-MICHEL, �lu du 12e, qui traverse une terrible �preuve avec la disparition brutale de son mari Christophe Michel, un militant lui aussi.

Ensemble, ils ont milit� au nom des droits humains essentiels d'�galit� et de dignit� avec une �nergie qui force le respect. Je sais que Jean-Luc sera sensible aux mots des uns et des autres aujourd'hui, car c'est � Jean-Luc ROMERO-MICHEL, Madame la Maire, que nous devons une part importante des propositions reprises dans cette communication suite � la mission que vous lui aviez confi�e. Son engagement constant depuis tant d'ann�es dans diff�rents combats, militant pour l'�galit� des droits, lui conf�re une expertise reconnue tr�s largement, � laquelle nous avons fait appel pour construire cette action.

A travers lui, � travers eux, je voudrais donc rendre hommage � tous ces militants engag�s dans les nombreuses associations tr�s mobilis�es pour les droits des L.G.B.T.Q.I.+.

A chaque combat, � chaque avanc�e, � chaque nouveau droit acquis nous progressons tous collectivement dans la R�publique. Mais nous savons aussi qu'il reste beaucoup � faire et que rien n'est jamais d�finitivement acquis.

Paris, ville capitale, ville des libert�s, a un r�le de premier plan � jouer dans ces combats et vous avez justement intitul� cette communication "Paris, capitale de toutes les fiert�s".

Comme maire d'arrondissement depuis 2014, je suis fi�re d'accueillir et d'aider ces combats dans mon arrondissement concr�tement, au-del� des mots bien plus faciles � partager que les actes.

Cela commence par nos premi�res missions, celles de c�l�brer les mariages de tous les couples. Il nous a fallu former nos agents comme le rappelle la communication, car nous avons depuis la loi beaucoup de mariages de couples de m�me sexe dans le 12e, car les couples n'habitent heureusement pas tous dans le Marais.

Nous avons aussi permis en 2016 que "SOS homophobie" s'installe dans le 12e arrondissement, dans des locaux adapt�s � son travail si pr�cieux, mais aussi au stockage de ses archives. Et le 16 mai dernier, nous avons accueilli dans notre salle des f�tes la soir�e autour de la publication du rapport annuel de l'association, car nous pensons avec eux que rendre visibles les discriminations subies, c'est mieux les combattre et c'est un tout premier enjeu.

Je veux aussi saluer le travail du Refuge install� dans le 12e arrondissement depuis de nombreuses ann�es, qui accompagne les jeunes exclus en raison de leur orientation sexuelle, mais ce ne sont pas les seuls � faire ce travail indispensable. La lutte pour l'�galit� des droits passe �galement par la visibilit� des personnes L.G.B.T.Q.I. dans notre espace public. La reconnaissance de leur existence et de leur r�le dans notre histoire commune est aussi importante.

Ainsi, � l'occasion de la journ�e nationale des droits des femmes le 8 mars 2017, j'ai �t� particuli�rement fi�re de donner le nom de Gertrude Stein � une place du 12e.

Gertrude Stein �tait une artiste am�ricaine aux multiples talents. Elle �tait � la fois po�tesse, dramaturge, muse et m�c�ne. Mais elle �tait aussi une femme libre et lesbienne assum�e, fait suffisamment rare en ce d�but du XXe si�cle pour �tre soulign�.

Cette c�r�monie de d�nomination, nous l'avons organis�e avec la participation des �l�ves du coll�ge voisin, avec cette volont� permanente de transmettre et d'�veiller les consciences. Nous soutenons ainsi les interventions en milieu scolaire de "SOS homophobie" pour lutter contre l'homophobie d�s le plus jeune �ge. Les interventions sont d�licates mais p�dagogiques, respectueuses de la sensibilit� du public concern�. Elles se r�alisent sous forme de d�bat avec les �l�ves intervenant sur des th�mes comme les st�r�otypes de genre ou la d�couverte de son orientation sexuelle.

Un nombre d'�l�ves restreint permet une grande libert� de dialogue et la possibilit� pour tous d'aborder les sujets. Ces interventions visent � d�construire les clich�s et combattre les pr�jug�s, car l'homosexualit� demeure encore un motif de discrimination, d'exclusion, d'agression parfois violence pour nos adolescents.

Je souhaitais �galement �voquer les questions de sant�, de pr�vention, car nous sommes particuli�rement concern�s dans notre arrondissement par ce sujet avec l'accueil de consultations sp�cialis�es dans nos grands h�pitaux, en particulier � Saint-Antoine, comme par la pr�sence de l'association "Aides" sur notre territoire � proximit� de la gare de Lyon, qui d�veloppe de nombreuses actions et en particulier des actions de pr�vention.

Les personnes L.G.B.T.Q.I.+. dans leur diversit� ont aussi des besoins de sant� sp�cifiques et sont souvent expos�es � des in�galit�s dans l'acc�s aux soins. Les droits des L.G.B.T. ont progress� de fa�on importante dans ce secteur, mais beaucoup reste encore � faire. On peut citer de nombreux exemples d'in�galit� d'acc�s aux soins. La sant� agit en effet souvent comme un r�v�lateur sociale des situations d'in�galit� et d'injustice subies par certains.

L'�cart est grand entre l'�galit� formelle garantie par la loi et l'�galit� r�elle au quotidien. Am�liorer la sant� des personnes L.G.B.T.Q.I.+ est une question fondamentale bien trait�e dans cette communication. Je voulais le souligner. La Ville de Paris et l'association "Vers un Paris sans SIDA", en partenariat avec l'A.R.S., se sont engag�es � renforcer les moyens de plusieurs services de sant� et de pr�vention pendant l'�v�nement des "Gay Games", afin que ce public puisse trouver facilement une r�ponse adapt�e � ses besoins.

Au-del� des grands �v�nements, "Gay Games", "Solidays", la Ville est pr�sente tout au long de l'ann�e pour renforcer les actions de pr�vention aux c�t�s des acteurs associatifs dont l'action est si pr�cieuse dans ce secteur comme dans d'autres. Mais trop souvent encore, les associations se substituent aux pouvoirs publics, car beaucoup des sujets �voqu�s dans cette communication m�riteraient une implication renforc�e de toutes les collectivit�s, mais surtout de l'Etat, et en particulier face � la mont�e des violences homophobes et l'acc�s r�el au droit comme tout citoyen, peut-�tre devons-nous aussi le dire. Merci.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous, Madame Catherine BARATTI-ELBAZ.

Monsieur Sergio TINTI, vous avez la parole, pour le groupe Communiste - Front de Gauche.

M. Sergio TINTI. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, c'est un moment important de notre conseil. C'est la premi�re fois en France qu'une ville se dote d'une strat�gie L.G.B.T.Q.I.+. , c'est d�sormais pleinement un sujet de politique publique. C'est une avanc�e majeure pour la reconnaissance des droits des L.G.B.T.Q.I.+.

Je voudrais d'abord saluer le travail effectu� par mon amie et camarade H�l�ne BIDARD engag�e sur les questions relatives � l'�galit� femmes/hommes, la lutte contre les discriminations, les droits humains, qui quotidiennement se bat, agit pour que notre ville soit plus tol�rante, plus inclusive, et davantage bienveillante.

Le sport a toujours �t� un milieu dans lequel il est tr�s difficile d'affirmer son homosexualit�, sa bisexualit� ou sa transexsualit�. Il y perdure une L.G.B.T. phobie pr�gnante. Il suffit de se rendre dans les stades pour en �tre la malheureuse ou le malheureux t�moin. Mais si la tendance est � l'�volution des mentalit�s, ce sujet est encore tabou. La r�v�lation de l'orientation sexuelle d'un ou d'une athl�te peut an�antir sa carri�re.

En 1990, Justin Fashanu est le premier joueur de football professionnel � r�v�ler son homosexualit� alors qu?il �tait en activit�. Il a �t� imm�diatement rejet� par ses co�quipiers, les supporters de son �quipe et par la communaut� sportive anglaise. Il se suicidera 8 ans plus tard apr�s une �ni�me campagne homophobe � son encontre.

Puisque se d�roule en ce moment m�me Roland-Garros, Je voudrais saluer le courage de Martina NAVRATILOVA, qui en 1981 alors qu?elle �tait troisi�me meilleure joueuse du monde r�v�la son homosexualit�. Elle est l'une des premi�res sportives � avoir fait son "coming out".

Malgr� une omerta encore forte, le sport peut jouer un r�le majeur dans la reconnaissance des droits et la visibilit� des personnels L.G.B.T. Le rapport 2018 de "SOS homophobie" mentionne que l'organisation � Paris des "Gay Games" en 2018 souligne le soutien fort de la Capitale dans la lutte contre les LGBT-phobies. Les "Gay Games" en 2018 � Paris sont une formidable opportunit� de toutes et tous pour se mobiliser autour des valeurs d?ouverture, de respect, de diversit� et pour continuer � lutter contre les pr�jug�s et les discriminations.

Je voudrais assurer de tout mon soutien et celui de mon groupe, et de son pr�sident qui s?est mobilis� autour du projet depuis de nombreuses ann�es. Nous saluons l?initiative d?un vaste programme d?accompagnement de cette manifestation sportive sur la sensibilisation et la lutte contre l?homophobie dans le sport et en faveur de l?�galit� des chances.

Le soutien financier de la Ville � cet �v�nement est primordial. C?est ce que nous faisons avec 369.000 euros vers�s pour l?organisation des "Gay Games". Il s?agit, faut-il encore le rappeler, de la plus grande manifestation sportive et culturelle du monde ouverte � toutes et � tous. C?est donc un formidable levier de rayonnement et d?attractivit� pour notre ville � six ans des Jeux olympiques et paralympiques � Paris. C?est une formidable r�p�tition.

Beaucoup de participants, de spectateurs et de touristes viendront � Paris pour l?�v�nement. Naturellement se pose la question du tourisme LGBT. Il faut f�liciter Jean-Luc ROMERO pour la qualit� de son rapport et rappeler la fiche n��13 de la strat�gie de relance du tourisme adopt�e en novembre 2016, visant � structurer et promouvoir une offre de tourisme LGBT.

Nous pensons que, pour bien accueillir la population touristique LGBT, il convient d?abord que les personnes LGBT parisiennes se sentent bien dans leur propre ville. Une r�cente enqu�te d�montre que la population qui se revendique LGBT est deux fois plus importante � Paris que dans le reste de la France. Paris reste une ville refuge pour les LGBT de banlieue ou de province. L?esprit de tol�rance et de libert� fait de notre Capitale un lieu plus s�r que d?autres r�gions de France, mais qui n?est pas bien �videmment � l?abri de comportements, de propos ou d?actes LGBT phobes.

Les touristes �trangers comme les visiteurs de province doivent pouvoir �tre re�us dans de bonnes conditions. Cela signifie que la lutte contre les st�r�otypes et les discriminations doit �tre un axe essentiel de la formation des agents. A ce titre, la volont� de d�velopper une administration bienveillante, pour reprendre les termes de votre communication, est une bonne chose.

Il convient aussi, dans la logique touristique qui est la n�tre, de ne pas privil�gier le seul tourisme � haut pouvoir d?achat mais de bien accueillir les �tudiants et les jeunes salari�s qui doivent pouvoir trouver � se loger � Paris. D�veloppons donc de vraies auberges de jeunesse adapt�es � une jeunesse qui souhaite s?amuser et faire la f�te.

Paris est une ville d?accueil mais �galement une ville festive. C?est un attrait important de notre ville. Nous pensons qu?il est int�ressant de r�fl�chir � l?installation de lieux associatifs �ph�m�res, comme cela se fait en Italie � l?initiative de l?association "Arcigay". Cette fid�lisation d?un tourisme par le biais de l?adh�sion � un co�t m�me symbolique � des lieux de loisirs et de f�te est peut-�tre une piste � creuser.

Pour finir, Monsieur le Maire, je voudrais redire l?importance de se doter de cet outil de politique publique pour lutter contre toutes les LGBTphobies et continuer le combat pour la reconnaissance des droits.

Merci.

(M. Emmanuel GR�GOIRE, adjoint, remplace Mme la Maire de Paris au fauteuil de la pr�sidence).

M. Emmanuel GR�GOIRE, adjoint, pr�sident. - Merci.

Monsieur Pierre AURIACOMBE, vous avez la parole. Il vous reste cinq minutes 25.

M. Pierre AURIACOMBE. - Merci, Monsieur le Maire.

Je voudrais, comme beaucoup, avoir un mot pour Jean-Luc ROMERO. Bien �videmment, Jean-Luc, pour ma g�n�ration - on a � peu pr�s le m�me �ge - symbolise la lutte pour l?�galit� des droits LGBT et je souhaite aussi m?associer � tout ce qui a �t� dit.

Maintenant, pour revenir � la communication de Mme la Maire, bien �videmment nous partageons tout ce qui a �t� dit ici. Il y a eu un discours de tol�rance, c?est tr�s important. C?est un combat. Cela a �t� dit et redit, ce discours de tol�rance, il faut continuer, il faut le porter.

Il y a eu un discours �galement sur l?attractivit� de Paris. Paris "gay-friendly" pour les touristes, c?est important et nous y souscrivons bien �videmment.

Mais beaucoup d?entre nous ont insist� sur le r�le des associations - cela a �t� le cas de Mme BERTHOUT, de Mme BARATTI-ELBAZ ou de Mme M�HAL -, le r�le de ces associations est primordial dans la lutte pour cette tol�rance.

C?est l� que c?est un peu plus surprenant parce que nous avons une communication et un discours, mais dans la r�alit� - ma coll�gue Marie-Laure HAREL en a parl� - on voit des associations qui ne sont pas forc�ment soutenues.

Si je reprends les cinq projets de d�lib�ration qui nous sont propos�s, pour "Centre LGBT", c?est une subvention de 122.000 euros en 2017 et de 118.000 euros en 2018, donc une baisse. Pour "Contact", de 11.000 euros, on passe � 6.000 euros. "Les D�gommeuses", de 13.600 euros, on passe � 2.000�euros. Pour "Le Refuge", de 3.000 euros, on passe � 1.000 euros. Je sais bien que sur le projet de d�lib�ration SG 28 concernant les "Gay Games", il y a une forte augmentation de subventions mais c?est d� aux "Gay Games" et � une action ponctuelle, que l?on soutient bien �videmment mais qui est ponctuelle.

Les autres subventions, aussi curieusement que cela puisse para�tre, sont � la baisse. Cela a �t� dit par plusieurs de mes coll�gues. L� encore, la lutte contre le Sida continue, la lutte pour la tol�rance continue, les associations sont porteuses de tous ces projets et je ne pense pas que ce soit en baissant les subventions de ces associations qu?on va aider � la lutte contre l?homophobie.

Oui, nous soutenons la communication de Mme la Maire, mais on dit qu?en amour, il faut des preuves d?amour. Les subventions aux associations en font partie et nous regrettons cette baisse, mais bien �videmment nous nous associerons � cette communication.

Merci, Monsieur le Maire.

M. Emmanuel GR�GOIRE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup.

La parole est � M. Pierre-Yves BOURNAZEL.

M. Pierre-Yves BOURNAZEL. - Merci, Monsieur le Maire.

Madame la Maire de Paris, mes chers coll�gues, Paris est la ville o� l?on vient chercher sa libert�, la libert� de vivre sa vie. C?est la force d?une ville monde qui accueille toutes les identit�s et toutes les diff�rences.

Paris est cette ville qui, par son esprit d?ouverture et de tol�rance, permet � chacun d?exprimer ce qu?il est et de s?�panouir comme il l?entend. C?est une ville o� on peut revendiquer son droit � la diff�rence, son droit � l?indiff�rence �galement, son droit � l?�galit�. Il faut prot�ger cet esprit de tol�rance et de libert�.

Lesbienne, gay, bi, trans, chaque identit� individuelle doit �tre respect�e. Dans de nombreux pays, l?homosexualit� est encore consid�r�e comme un crime�: des femmes et des hommes sont pers�cut�s en raison de ce qu?ils sont. Paris doit accueillir, et c?est son honneur et sa grandeur, ceux qui sont menac�s de mort dans leurs pays. En collaboration avec l?association "Le Refuge", j?ai d?ailleurs propos� � l?Assembl�e nationale que, lors de la prise en charge de jeunes migrants LGBT, les associations reconnues d?utilit� publique dans le domaine de la protection des personnes LGBT soient syst�matiques consult�es et habilit�es � d�livrer des attestations � faire valoir par les demandeurs d?asile devant l?O.F.P.R.A.

Je voudrais saluer, Madame la Maire, la politique de la Ville de Paris dans son soutien aux associations LGBT, son engagement et la continuit� de son action. L?implication de l?ensemble de l?administration parisienne sur cette question est un v�ritable atout pour faire avancer la lutte contre les discriminations et ?uvrer � l?inclusion de toutes et tous.

Il faut poursuivre cet engagement actif de l?administration municipale. Je souscris d?ailleurs � la proposition de votre adjoint au logement, M. Ian BROSSAT, de cr�er un dispositif sp�cifique de logement et de mise � l?abri pour les jeunes LGBTQI+ rejet�s par leur famille.

Je souhaiterais �galement saluer le formidable travail de toutes les associations LGBT, comme "S.O.S. Homophobie" qui, depuis longtemps, travaille � lutter contre les discriminations pour aider et accompagner les jeunes, et en particulier les adolescents qui subissent l?exclusion. Il faut rappeler qu?encore aujourd?hui les jeunes personnes LGBT ont un risque suicidaire quatre fois sup�rieur.

La pr�vention des risques de maladie sexuellement transmissibles demeure aussi une pr�occupation majeure pour la communaut� LGBT. Apr�s plus de trente ans de bataille contre le virus V.I.H., on observe une augmentation r�guli�re depuis dix ans du nombre de personnes s�ropositives chez les jeunes de moins de 30 ans. Cela est d� � un probl�me d?adh�sion des plus jeunes � nos politiques de pr�vention, selon le directeur de l?A.N.R.S. Le combat contre le Sida doit continuer, il n?appartient pas au pass�. On ne peut pas ainsi laisser une jeune g�n�ration, parfois par m�connaissance des risques, �tre frapp�e par le V.I.H. Je crois que nous devons tous r�fl�chir � une strat�gie de pr�vention encore plus impactante.

Madame la Maire, je souhaiterais partager ma joie de voir Paris accueillir pour la premi�re fois les "Gay Games" en ao�t prochain. Le sport est un outil puissant d?int�gration et de d�construction des st�r�otypes. Cet �v�nement qui n?est pas seulement sportif mais aussi culturel, social, ouvert � toutes et tous, sera une magnifique opportunit� de montrer de mani�re festive l?esprit de tol�rance et de partage de notre Capitale.

Dans mon rapport "Lutte contre les discriminations" d?octobre dernier � l?Assembl�e nationale, j?ai fait des propositions fortes pour un sport plus inclusif en la mati�re. Je f�licite les organisateurs et les futurs comp�titeurs.

Enfin, on ne peut pas parler de la communaut� LGBT sans parler de l?esprit du Marais. A l?image d?autres grandes m�tropoles comme Londres ou New York, l?existence d?un quartier LGBT fait partie int�grante de l?identit� et de l?attractivit� de la ville. A Paris, nous avons la chance que ce quartier soit compos� d?identit�s historiques multiples, m�lant la proximit� d?un esprit de village et l?effervescence d?un esprit de f�te. Petit � petit, il semble toutefois perdre un peu de son �me populaire et de sa vie de quartier avec le remplacement des commerces de proximit� par des enseignes de luxe et l?explosion des locations de tourisme de courte dur�e.

Le ph�nom�ne s?acc�l�re de mani�re inqui�tante depuis quelques ann�es. Les habitants et tous les amoureux du Marais du monde entier regrettent la disparition de certaines institutions, de leurs rep�res, de ce qui a fait toute sa singularit�. Le Marais est souvent � l?origine d?une cr�ativit� qui se diffuse et rayonne dans toute la soci�t� et dans le monde entier. Nous devons pr�server ce quartier que nous aimons tant parce qu?il appartient � l?histoire et � la culture de Paris, parce qu?il fait partie de l?identit� et de la m�moire LGBT de la Capitale, parce qu?il ne doit pas devenir un lieu de souvenir, mais continuer d?insuffler son �nergie unique aux Parisiennes et aux Parisiens. En conclusion, je voudrais avoir � mon tour une pens�e pour Christophe Romero-Michel, l?�poux de Jean-Luc ROMERO-MICHEL, � qui le combat de la lutte contre les discriminations doit tant. Christophe �tait lui aussi engag�. Il �tait un militant convaincu et g�n�reux. Nous pensons tr�s fort � Jean-Luc.

M. Emmanuel GR�GOIRE, adjoint, pr�sident. - Merci.

Madame Alexandra CORDEBARD, vous avez la parole.

Mme Alexandra CORDEBARD, maire du 10e arrondissement. - Merci, Monsieur le Maire.

Je veux �galement exprimer mon attention, ma tristesse et mon soutien � Jean-Luc ROMERO, tout comme d?ailleurs la col�re qui m?anime quand j?ai pu lire et constater la violence des attaques homophobes dont il a pu �tre la victime, y compris r�cemment.

Paris est une ville humaniste, une ville o� les valeurs de progr�s sont de plus en plus partag�es, une ville o� vivre dans le respect des diff�rences de chacun est devenu, au cours de ces derni�res ann�es, de ces derni�res d�cennies, une �vidence�: Paris est donc devenue la ville la plus "gay friendly" du monde, en t�moigne d?ailleurs la relative harmonie, unanimit� de nos d�bats aujourd?hui. Cependant, ces r�alit�s, fruits de tant d?ann�es de lutte contre l?exclusion, contre le rejet de l?autre, contre les injonctions au conformisme de la soci�t� d?hier, doivent encore et toujours �tre raffermies et affermies.

Nos conqu�tes, la beaut� de ces conqu�tes, c?est leur ancrage dans le quotidien de millions d?hommes et de femmes. C?est la simple et belle libert� pour chacun de vivre, chaque jour, son identit�, celle de s?aimer, celle de se marier, celle d?�lever ses enfants et de s?embrasser sans crainte du regard des autres. C?est l?�l�mentaire droit au bonheur mais c?est aussi poursuivre sans rel�che l?objectif de l?�galit�, de la lutte contre les discriminations - chacun l?a exprim� ici - et, malheureusement, contre les agressions qui continuent � blesser dans leur corps et dans leur c?ur trop de femmes et d?hommes.

Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, je veux donc remercier la Maire de Paris d?avoir aujourd?hui propos� ce d�bat. Il nous permet de rendre visite et d?aborder un sujet qui, malgr� les efforts que nous d�ployons avec le riche et dense tissu associatif et militant du milieu LGBT parisien, demeure un combat. Ce d�bat, c?est avant tout un d�bat sur les droits qui doivent �tre les m�mes pour tous quel que soit son sexe, son genre, son identit�, son orientation sexuelle. Cette certitude, chaque jour, se renforce. La France a pass� un cap symbolique fort puisque, dans l?�tude annuelle de l?O.N.G. "ILGA-Europe", notre pays s?est hiss� entre 2012 et 2017 de la 23e � la 5e place du classement.

Cinq ans apr�s le vote de notre embl�matique r�forme, majeure, du mariage, le mariage s?accorde donc harmonieusement � tous les genres. Depuis 2013, c?est bien plus que 44.000 mariages qui ont �t� c�l�br�s � Paris. Je ne parle pas de ceux qui ont �t� c�l�br�s sous notre c�l�bre fresque o� deux hommes s?embrassent � la mairie du 10e arrondissement. Ce sont pr�s de 5.000 qui ont vu deux personnes de m�me sexe se dire oui. C?est un beau constat que nous pouvons faire aujourd?hui. Rappelons �galement que la Ville, dans ses engagements, comme chacun l?a dit, accorde plus de 1,5 million d?euros � diverses associations qui sont soutenues au quotidien et qui agissent en acteurs de terrain pour le respect, l?�galit� r�elle et la d�fense des personnes LGBTQI+ et, en majorit�, en r�alit�, gr�ce au travail de militants b�n�voles.

Alors que ni en France, ni � Paris, le rejet, l?exclusion, les insultes, les humiliations, les menaces, les violences physiques et morales n?ont h�las cess�, l?action associative que nous soutenons est indispensable en compl�ment d?un cadre l�gislatif qui doit continuer � �voluer. R�affirmer notre soutien � ces associations qui ?uvrent pour l?�galit� des droits, c?est en effet se battre pour la conqu�te de nouveaux droits. Nous parlions tout � l?heure de la P.M.A., du d�bat autour de la G.P.A. Nous devons avancer sur ces sujets.

Je veux, comme beaucoup de choses ont d�j� �t� dites, rendre moi aussi un hommage � une association qui travaille particuli�rement dans le 10e arrondissement, l?ARDHIS. Je veux saluer leur magnifique travail conduit � la fois par les membres de l?association mais aussi beaucoup de b�n�voles, y compris beaucoup de personnes ayant b�n�fici� des services de l?ARDHIS. La permanence � la mairie du 10e arrondissement ne d�semplit pas depuis que nous les y accueillons. S?agissant des questions d?acc�s aux droits, nous l?avons dit�: il faut permettre que nous fassions encore des progr�s sur le plan administratif.

Je conclurai par saluer encore une fois, Madame la Maire, votre volont� de mettre en place ce comit� strat�gique pilot� par vos services, afin d?assurer la compl�mentarit� de nos actions et de renforcer l?efficacit� de nos initiatives � l?�chelle de la Ville et de l?administration parisienne. Ces progr�s en effet nous obligent. Plus que jamais, notre devoir, le devoir d?une ville aussi cosmopolite, aussi puissamment symbolique que Paris, qui �voque en chacun l?id�al de la d�fense et de la promotion des droits de tous, doit �tre d?emp�cher les insupportables discriminations dont sont victimes les personnes LGBTQI+. C?est un devoir d?humanisme. C?est donc notre devoir en tant qu?�lu d?une R�publique dont la capitale se doit d?�tre aussi rayonnante qu?exemplaire.

(Mme la Maire de Paris reprend place au fauteuil de la pr�sidence).

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous, Madame Alexandra CORDEBARD.

La parole est � M. Geoffroy BOULARD, pour le groupe les R�publicains et Ind�pendants.

Monsieur le Maire du 17e arrondissement?

M. Geoffroy BOULARD, maire du 17e arrondissement. - Merci, Madame la Maire.

Mesdames, Messieurs, chers coll�gues, il y a quelques semaines, j?ai �t� confront� dans mon arrondissement aux ravages inou�s de la b�tise, de la violence, ainsi qu?au vrai visage de la haine lorsqu?une auto-nomm�e brigade "anti-trav" a d�cid� de semer la terreur rue de La Jonqui�re en agressant physiquement plusieurs personnes "trans". Non content du choc et du traumatisme dont ils se sont rendus coupables, ces adolescents se sont permis de relayer leur exp�dition punitive sur les r�seaux sociaux, ce qui a d?ailleurs conduit � leur interpellation et � l?ouverture d?une enqu�te.

Si un tel d�ferlement de violences nous interpelle, il ne doit pas nous faire oublier une triste r�alit� qu?il nous faut combattre. L?an dernier, ce sont plus de 1.000 agressions LGBT phobes qui ont �t� recens�es � Paris, soit une hausse de 15�%. Les coups pleuvent contre certains qui souhaiteraient tout simplement pouvoir vivre, sans souffrir, de leur orientation sexuelle.

En tant qu?�lus, nous devons collectivement nous engager pour que ces violences � l?�gard des personnes LGBT cessent. Rappelons � leurs agresseurs que ce sont bien eux qui ont un probl�me et non ceux qui jouissent de leur libert�. J?ai naturellement encourag� le d�p�t de plainte au commissariat de police en lien avec les "Amis du Refuge".

Cette violence, nous devons la combattre ensemble, y compris au sein des administrations parisiennes car 21�% des agents de la Ville ont �t� t�moins d?un comportement hostile quand la moyenne nationale se situe � 14�%. La mise en place d?un dispositif interne de signalement et d?accompagnement des agents victimes de violences, notamment li�es � l?identit� de genre ou l?orientation sexuelle �tait n�cessaire. Nous devons �tre � l?�coute de tous ceux qui souffrent de ces discriminations aussi inacceptables qu?�c?urantes. Notre groupe avait, d?ailleurs, par l?interm�diaire de Nathalie FANFANT dont je veux saluer l?initiative, d�pos� un v?u en f�vrier dernier pour disposer d?un �tat des lieux sur les discriminations au sein des services de la Ville. Certains �lus font m�me l?objet d?attaques ignobles, notamment sur les r�seaux sociaux, et je veux dire ici � Ian BROSSAT, qui est souvent la cible d?esprits malades et �triqu�s, que notre groupe se trouvera toujours � ses c�t�s face � la l�chet� immonde de certains.

Nous soutenons donc, Madame la Maire, votre d�marche car Paris ne peut tol�rer la haine qui s'acharne contre les personnes LGBT, et encore moins ces violences contre lesquelles nous devons lutter avec plus de vigueur et d'efficacit�.

Si les r�seaux sociaux peuvent �tre de r�els d�versoirs de haine pour certaines �mes vides, n'oublions pas qu'il ne s'agit que de la face �merg�e de l'iceberg. Les personnes LGBT n'ont pas plus ni moins de droits qu'un autre, mais notre droit nous impose de prot�ger leur int�grit� physique.

Cette augmentation des violences qu'ils subissent nous oblige � r�agir, car Paris est une ville de tol�rance, de partage, et non d'exclusion.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - C'est moi qui vous remercie, Monsieur le Maire.

Mme D�borah PAWLIK pour les R�publicains et Ind�pendants.

Mme D�borah PAWLIK. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, Paris ville-lumi�re, Paris, capitale du pays des Droits de l'Homme, ces casquettes honorent notre ville, mais l'obligent aussi, de par son pass�, son histoire mais aussi de par la singularit� des Parisiennes et des Parisiens, �pris de libert� et d'amour, �galement amoureux de leur ville qu'ils souhaitent rayonnante, passionn�e, diverse, ouverte.

Paris est une destination attractive pour la communaut� LGBTQI+. Elle doit aussi �tre une terre d'accueil pour ceux qui, pour vivre, doivent malheureusement se cacher. Le r�le de notre ville ne doit pas s'arr�ter aux portes du p�riph�rique. Au contraire, notre Capitale doit prendre en la mati�re, plus qu'ailleurs, ses habits de ville monde.

Il faut en effet rappeler qu'aujourd'hui, 74 pays � travers le monde p�nalisent encore l'homosexualit� par des amendes, de la prison, de la torture et, treize d'entre eux, condamnent les homosexuels � la peine de mort, des femmes et des hommes mis � mort parce qu'ils sont homosexuels.

Face � une telle situation, nous ne pouvons �videmment nous r�signer depuis Paris. J'exprimerai ici un regret, Madame la Maire, car notre ville devrait �tre bien plus engag�e encore pour montrer la voie. Vous auriez pu par exemple, � l'occasion de cette communication et � l'instar de ce que nous avons fait la semaine derni�re au Conseil r�gional d'Ile-de-France, nous proposer un v?u demandant l'adoption par l'assembl�e g�n�rale des Nations Unies d'un principe de d�p�nalisation universelle de l'homosexualit�. Car Paris doit prendre toute sa place dans ce combat mondial, un combat qui, �videmment, doit tous nous impliquer.

Venons-en maintenant � l'action � mener sur notre territoire parisien.

Madame la Maire, lutter pour l'�galit� des droits, c'est aussi donner toute leur visibilit� aux LGBT. Chaque ann�e, Paris se pare des couleurs de la "Marche des fiert�s", �v�nement d'ampleur devenu incontournable. Un moment fort, festif, qui donne une extraordinaire visibilit� � cette communaut� et � sa culture.

Mais n'oublions pas les �v�nements et les actions moins visibles mais tellement importantes, si importantes, men�es par les associations tout au long de l'ann�e, ces hommes et ces femmes qui ?uvrent chaque jour pour que chacun trouve sa place par un travail long, difficile et bien souvent dans l'ombre, travail que je souhaite �videmment aujourd'hui saluer.

Donner une visibilit� � la culture LGBT, c'est aussi mettre en valeur l'histoire de ces mouvements par un indispensable travail de m�moire, au travers de la documentation et des archives pour que l'oubli ne puisse s'installer.

La cr�ation d'un lieu d�di� � cette m�moire est ainsi un enjeu particuli�rement fort pour Paris, car non seulement il ne faut rien perdre des luttes men�es pour l'�galit� des droits, mais il faut �galement en faire un outil p�dagogique permettant � chacun, et notamment aux plus jeunes, d'�tre sensibilis�s aux combats si difficiles qui ont d� �tre men�s.

On ne peut ensuite �videmment �voquer la lutte pour l'�galit� des droits sans parler un instant de l'augmentation tr�s inqui�tante des violences LGBTphobes dans notre pays, et notamment � Paris. En 2017, les agressions physiques ont augment� de 15�% selon le rapport publi� il y a quelques jours sur le sujet par "S.O.S. Homophobie".

C'est une r�alit� contre laquelle il faut �videmment lutter et j'ai donc accueilli avec attention, Madame la Maire, votre proposition relative � la cr�ation d'une cellule d�di�e dans les commissariats.

Car, oui, il faut r�unir les conditions pour que les victimes soient davantage amen�es � d�poser plainte, pour qu?aucune de ces violences innommables ne demeurent aujourd'hui impunies.

Enfin, les plus grandes luttes se gagnent parfois par de petites victoires du quotidien. A ce titre, je regrette un peu que votre communication ne fasse pas davantage de place aux actions � mener justement pour am�liorer le quotidien des Parisiens LGBT. Par exemple, Madame la Maire, il aurait �t� pertinent que l'ensemble des agents de la Ville soient form�s et sensibilis�s aux discriminations dont peuvent �tre victimes les personnes LGBT et pas seulement les agents de l'Etat civil. C'est un premier pas, certes, mais nous aurions pu aller plus loin. Par exemple, il y aurait encore de la p�dagogie � faire pour l'accueil des parents de m�me sexe dans les cr�ches.

Madame la Maire, mes chers coll�gues, l'�galit� des droits a progress�, c'est ind�niable. Le mariage pour tous a �videmment �t� une avanc�e majeure, tout comme le sera, je l'esp�re en tout cas � titre personnel, l'ouverture de la P.M.A. � toutes les femmes, demain.

Mais le chemin � parcourir reste long � Paris et partout ailleurs dans le monde pour que chacun puisse vivre libre, tel qu'il est, tout simplement. C'est donc un combat de tous les jours, de chaque instant et dans tous les secteurs qui doit �tre poursuivi, pas seulement � l'approche �videmment de "la Marche des fiert�s".

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci.

Monsieur Christian HONOR�, vous avez deux minutes dix.

M. Christian HONOR�. - Madame la Maire, Paris accueille du 4 au 12 ao�t les "Gay Games"�: 10.000 participants venus de 80 pays diff�rents vont c�l�brer la tol�rance, la diversit� et l'�galit�. Cet �v�nement est tr�s important � plus d'un titre.

Les "Gay Games", c'est plus qu'une manifestation sportive. Chacun, quel que soit son niveau, son �ge, son sexe, son orientation sexuelle, peut participer librement. Il faut changer le regard que certains portent sur les homosexuels, et j'inclus ici tous les LGBT, mettre fin aux caricatures et aux a priori.

Les discriminations dont sont victimes les homosexuels sont si fortes que, pour certains d'entre eux, elles sont int�rioris�es, int�gr�es dans la strat�gie de leur vie quotidienne. Les "Gay Games" vont constituer un grand moment de f�te sportive et contribuer � la lutte contre l'homophobie et la LGBT phobie.

Une seule r�gle s'impose � tous�: se d�passer, donner le maximum, aller au bout de ses forces. C'est le meilleur qui gagne, quelle que soit son orientation sexuelle. Les "Gay Games", c'est un message adress� � toutes les victimes des moqueries, des insultes, � toutes les victimes des agressions physiques.

Je veux rendre hommage ici au travail formidable de toutes les associations qui s'investissent sur le terrain, par exemple "S.O.S. Homophobie" et "le Refuge". Trop de jeunes sont victimes d'homophobie dans le foyer parental ou au travail. C'est la raison pour laquelle je soutiens toutes les initiatives de la Ville de Paris et des associations pour les prot�ger, notamment en leur permettant l'acc�s facilit� � des logements afin qu?ils construisent leur vie comme ils l'entendent.

Alors vraiment, rassemblons nos forces pour que Paris porte haut et fort les couleurs de la lutte contre la haine de l'autre, contre les LGBTQI+ phobies.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Chers coll�gues, merci pour un d�bat aussi consensuel. Qui aurait pu dire, il y a quinze ans, qu'un d�bat comme celui-ci serait aussi consensuel�? J'en suis heureuse parce que, quand tout le monde convient que faire en sorte que chaque enfant de la R�publique puisse avoir les m�mes droits, qu'une Municipalit� s'engage compl�tement avec ses agents dans la formation, dans la lutte contre les discriminations, que des politiques soient mises en place pour les personnes vieillissantes de cette communaut� LGBTQI, que l'on fasse du tourisme LGBTQI un argument aussi d'attractivit� de la Capitale et que tout cela soit aussi consensuel, je suis heureuse. Je suis vraiment heureuse.

Je vous le dis parce que c'est finalement une inspiration des Parisiens que nous soyons tous unanimes aujourd'hui. C'est parce que finalement c'est eux que nous avons �cout�s et pas autre chose que nous en sommes aujourd'hui tous � dire que c'est ce sens qu'il faut prendre et c'est dans ce sens qu'il faut poursuivre. Cela fait plaisir et c'est plein d'espoir.

Je vais donner la parole � Bruno JULLIARD puis � H�l�ne BIDARD pour vous r�pondre.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint. - Merci beaucoup.

Madame la Maire, permettez-moi tout d'abord, � mon tour, d'adresser mes plus amicales et chaleureuses salutations � Jean-Luc ROMERO-MICHEL. Je fais, au nom de tout notre h�micycle, les v?ux les plus chaleureux dans les jours tr�s p�nibles qu'il vit, et puis aussi avoir une pens�e tr�s affectueuse et triste en la m�moire de Christophe Romero-Michel.

Merci � l'ensemble des intervenants pour leurs interventions sur cette communication in�dite par son objet et � laquelle nous avons souhait� consacrer du temps et de l'importance. D'ailleurs, le fait m�me que nous puissions �changer aujourd'hui autour de la politique qu'il nous appartient de mener sur ces questions dit quelque chose du r�le central de notre Ville dans les combats pour le respect des droits humains et pour la diversit�. Comme vous le disiez � l'instant, quel plaisir et quel bonheur, et je le dis sans aucun esprit pol�mique, que de pouvoir discuter de ce sujet de mani�re aussi consensuelle, j'entends m�me que certains trouveraient notre communication trop consensuelle.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Timor�e.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint. - Et je le dis sans esprit pol�mique parce qu'il y a cinq ans, notre Assembl�e �tait d�chir�e par des d�bats violents sur la question du mariage pour tous. Je note qu'aujourd'hui, aucune intervention ne souhaite revenir sur l'adoption de cette loi qui est, dor�navant, int�gr�e dans les usages et les droits, pas uniquement des personnes homosexuelles, mais de notre patrimoine juridique commun.

Je suis convaincu que, sur un certain nombre de sujets qui posent encore des difficult�s d'acceptation - je pense, par exemple, � la P.M.A. pour les couples de femmes - je suis convaincu que, dans quelques ann�es? D?abord, j'esp�re que, tr�s bient�t, le Parlement adoptera cette disposition. Je suis tout aussi convaincu que, dans quelques ann�es, ce ne sera pas un d�bat pol�mique au sein m�me de cet h�micycle.

Je dis cela, encore une fois, avec aucun esprit pol�mique. Au contraire, je pense qu'il faut toujours voir le verre � moiti� plein. Il ne s'agit pas d'instrumentaliser des changements de positions, mais plut�t de constater que l'�galit� progresse et l'�galit� culturelle progresse tout autant. C'est, je crois, une excellente chose pour notre d�mocratie et, plus particuli�rement, pour notre ville.

En reconnaissant chacun de ses citoyens dans sa singularit� et en donnant � voir la diversit� de ses singularit�s, Paris porte un message universel d'ouverture. C'est aujourd'hui un travail collectif qui vous a �t� pr�sent�. Je veux remercier l'ensemble des adjoints et adjointes � la maire de Paris qui ont contribu� � cette communication.

Paris doit �tre une capitale de tol�rance pour ses habitants, d?abord, chacun devant pouvoir vivre � l'�gal des autres � Paris, ind�pendamment de son genre ou de son orientation sexuelle, mais pour le monde entier tout autant, pour se faire terre d'accueil pour les personnes L.G.B.T. cherchant un refuge et �tre encore et toujours une source d'espoir pour les familles qui portent le combat pour l?�galit� des droits dans leur pays, parfois au p�ril de leur vie.

Nous donnerons d'ailleurs un avis favorable aux v?ux souhaitant rendre hommage � des figures marquantes de ce combat sans fin. Cette communication est pour nous l?occasion de donner � voir, pour la premi�re fois, la coh�rence de notre action en faveur des personnes L.G.B.T.Q.I.+, parfois �touff�es par des pol�miques anecdotiques ou caricatur�es, en tout cas rarement comprises pour ce qu'elles sont. Un combat pour les droits de chacun, mais qui est aussi un combat pour nos droits � tous.

Vous me pardonnerez de ne pas revenir aujourd'hui sur l'ensemble des dossiers pris un par un que certains ont pu �voquer. Nous aurons d'autres occasions pour cela. Depuis 2001, notre ambition est d'accompagner chaque Parisienne et chaque Parisien dans son accomplissement individuel et ce, cr�ant les conditions pour qu?il se sente libre de se d�finir et d'affirmer ce qu'il ou ce qu'elle est.

Je voudrais aussi rendre hommage � ce qui a repr�sent� une �tape symbolique majeure, et notre ville, ou plut�t ses habitants y ont largement contribu� lorsque Paris a �t� la premi�re grande capitale au monde � �lire un maire ouvertement homosexuel, Bertrand DELANO�, en 2001. Cela a aussi constitu� une �tape symbolique majeure pour Paris, pour les Parisiens, pour des millions de personnes homosexuelles en Europe et dans le monde. Nous pouvons aussi, collectivement, �tre fiers de cela.

Chacun doit �tre en mesure d'exprimer son identit� de genre ou son orientation sexuelle. C'est un droit, bien s�r, mais c'est aussi un moyen. C'est en assumant et en donnant � voir notre diversit� que nous pourrons lutter intelligemment et durablement contre les pr�jug�s, que nous permettrons les rencontres, la compr�hension et l'acceptation de l'autre. En tant que municipalit�, notre r�le est double�: rester ferme et vigilant pour condamner et sanctionner tous les comportements malveillants et les agressions, et puis aussi, accompagner et promouvoir les initiatives qui concourent � faire de Paris une ville accueillante pour toutes et tous.

Madame la Maire, depuis quatre ans, vous nous avez demand� de passer un nouveau cap en r�formant l?administration parisienne afin de la rendre plus bienveillante, plus inclusive. Ce dernier terme a sans doute �t� un peu trop ressass�, mais "inclusif", pourtant, cela signifie simplement que nous ne nous contentons pas d?une administration qui ne discrimine pas.

Nous voulons une administration qui, par ses habitudes, par son organisation, se donne pour mission d'accueillir chacun au sein de notre collectif. Nous ne pr�tendons pas �tre en capacit� d'effacer des si�cles de violences institutionnelles contre les personnes L.G.B.T. et leur combat, mais, en tant qu?institution, nous nous attachons aujourd'hui � donner les moyens d?un travail de qualit� aux communaut�s afin qu'elles prennent en charge leur histoire, leur m�moire, leur r�ponse et la transformation de la soci�t� par elle-m�me.

Dans ces combats, comme dans beaucoup d'autres d'ailleurs, nous pouvons compter sur un tissu associatif divers, sur de nombreux b�n�voles qui se mobilisent aussi bien pour des combats pour l'�galit� des droits que sur les questions de sant� et de pr�vention.

Les d�bats sont parfois houleux, souvent anim�s - je peux en t�moigner - mais ils t�moignent de la qualit� et de l'enthousiasme du dialogue engag� entre eux et avec la Ville. Ces derniers mois, c'est le travail sur la conservation et la mise en valeur de l'histoire des mouvements L.G.B.T. et la cr�ation d'un centre d'archives et des m�moires L.G.B.T.Q.I. qui nous a largement occup�s pour redonner sa pleine temporalit� � la m�moire des luttes pour l'�galit� des droits. Cette r�flexion est n�e il y a de nombreuses ann�es. Elle a suscit� de grands espoirs. Elle s'est enlis�e. Vous avez souhait� lui donner une nouvelle impulsion. Nous souhaiterons aboutir avant la fin de cette mandature.

La profusion, la diversit� des initiatives autour des droits des personnes L.G.B.T. que nous connaissons � Paris, n?a de sens que si elles sont partag�es avec l?ensemble des Parisiennes et des Parisiens, comme toujours dans l'histoire militante de communaut�s qui ont d?abord eu � affirmer et revendiquer leur droit � l'existence. La question et la visibilit� dans la cit� et l'espace public est un enjeu majeur. Quel plaisir d'accueillir dans quelques semaines les "Gay Games" � Paris�! Un bravo � leur organisateur, ici pr�sent, en tribune.

C'est pourquoi nous donnerons un avis favorable � tous les v?ux qui permettent d'accro�tre cette visibilit�, de rappeler que chacun a sa place � Paris sans avoir � se cacher ou � faire profil bas.

Le fait que Paris travaille et adopte une vraie strat�gie L.G.B.T.Q.I.+ sur son territoire et pense une strat�gie d?influence � l'�chelle internationale, c'est, bien s�r, un enjeu d'�galit� et d'�mancipation et c'est un enjeu essentiel. Notre ambition est de montrer et de rendre intelligible la compl�mentarit� ind�fectible de nos luttes pour les droits humains, en rappelant qu'il ne s'agit pas simplement d'aider les personnes L.G.B.T.Q.I.+ � vivre en paix � Paris, mais bien de reconna�tre que leur visibilit� et leur libert� sont les conditions essentielles de la libert� et de l?�galit� de tous, � Paris comme ailleurs.

Pour conclure, Madame la Maire, je voudrais rendre hommage � toutes les g�n�rations de militantes et de militants qui nous ont pr�c�d�s dans ces combats, parce que si, nous, �lus parisiens, conseillers de Paris, conseill�res de Paris, maires d'arrondissement, adjoints au maire d'arrondissement, si nous avons le plaisir et la joie de c�l�brer des mariages de personnes du m�me sexe, souvent �mues jusqu?aux larmes, c'est parce que des g�n�rations de militants nous ont pr�c�d�s et, parfois au p�ril de leur vie, ont men� des combats pour que nous vivions plus libres et plus �gaux. Ces combats ne sont pas derri�re nous, ils sont aussi devant nous.

Certains d?entre vous l?ont rappel�, mais aujourd'hui, dans certains pays, on pers�cute des personnes parce qu'elles sont homosexuelles. On tue des personnes parce qu'elles sont homosexuelles. On lapide, on �gorge des personnes parce qu'elles sont homosexuelles. Se battre � Paris pour l'�galit�, se battre contre les discriminations � Paris, c?est aussi se battre � l'�chelle du monde entier contre toutes les discriminations et contre toutes les violences. Victor Hugo disait�: "L'humanit� a un synonyme�: l'�galit�". Nous pouvons �tre fiers aujourd'hui que Paris ait un synonyme�: l'�galit�.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Bruno JULLIARD�! Merci infiniment pour porter aussi la transversalit� et appuyer tout le travail qui est fait par les adjoints et notamment H�l�ne BIDARD, � qui je donne maintenant la parole, ch�re H�l�ne.

Mme H�l�ne BIDARD, adjointe. - Merci, Madame la Maire.

Chers coll�gues, je tiens � remercier l'ensemble des groupes et chacune et chacun d'entre vous pour vos interventions sur cette communication de la Maire de Paris, capitale de toutes les fiert�s. Merci, Madame la Maire, d'une telle politique men�e de mani�re si partag�e avec les adjoints, d'une communication assez in�dite dans sa forme, mais aussi sur le fond, une politique r�ellement int�gr�e dans toutes les politiques publiques.

Tous participent � la mise en ?uvre de cette politique publique municipale, transversale, int�gr�e, de promotion des droits, de valorisation de l'apport et de la place des personnes L.G.B.T.Q.I. au sein de la soci�t� parisienne. Cette communication permet de mesurer le chemin parcouru par notre collectivit� pour poursuivre des combats universels contre la lesbophobie, l?homophobie, la biphobie et la transphobie, et pour atteindre l'�galit�.

A cet �gard, la proposition que la Ville puisse �tre repr�sent�e par un char � la "Marche des fiert�s de Paris", proposition reprise tr�s justement d'une recommandation du rapport de Jean-Luc ROMERO-MICHEL, ne peut �videmment que recueillir notre avis favorable, sachant le soutien renouvel� de la Ville � ce v�ritable temps fort parisien du combat pour une �galit� r�elle des droits organis� par l'Inter-L.G.B.T.

Nous regrettons, je tiens � le dire, l'absence � Paris de soutien de l'Etat � cette "Marche des fiert�s", ce qui est assez in�dit. Dans nombre de pays dans le monde, les Etats soutiennent les marches des fiert�s.

Avec Bruno JULLIARD, nous essaierons de mettre en ?uvre ce v?u d�s l'�dition 2018 en appelant les agents, les agentes, et pourquoi pas tous les �lus, � s'engager en vue de cette manifestation qui d�filera le samedi 30 juin derri�re le mot d'ordre�: "Les discriminations au tapis, dans le sport comme dans nos vies". L?ann�e derni�re, le mot d?ordre �tait�: "La P.M.A. sans condition ni restriction, c?est maintenant�!" Cette question de l'acc�s de toutes les femmes � la procr�ation m�dicalement assist�e est d?ailleurs l'objet d'un autre v?u auquel l'Ex�cutif est �galement favorable. Oui, il s'agit bien d'aller dans le sens du progr�s social et, dans un contexte de recrudescence des actes lesbophobes, biphobes et transphobes, de montrer �galement une direction � suivre pour plus d'�galit�.

Le groupe des R�publicains et Ind�pendants nous interpelle � juste titre sur la d�p�nalisation universelle de l'homosexualit�. Oui, Paris n'est jamais aussi grande que lorsqu'elle se met � parler le langage de la dignit� � produire de l?�mancipation des hommes et des femmes, quels qu?ils soient, d'o� qu'ils viennent. Qualifi�e de fl�au social par la IVe R�publique fran�aise, ce n'est jamais qu'il y a 37�ans, je vous le rappelle, le 4 ao�t 1982, que l'homosexualit� fut d�p�nalis�e en France. Il faudra attendre 1993 pour que l?Organisation mondiale de la sant� ne consid�re plus l?homosexualit� comme une maladie mentale. Aujourd'hui, dans une grande partie du monde, on meurt encore du simple fait d'�tre gay, lesbienne ou une personne trans. Dans de nombreux pays du monde, les droits des personnes L.G.B.T.Q.I.+ sont attaqu�s, m�me dans des d�mocraties, de surcro�t la plus puissante d'entre elles. Mesdames et Messieurs les intervenants de droite, vos interventions sont aujourd'hui dans le sens du progr�s, surtout quand on pense qu'il y a quelque temps certains de vos coll�gues avaient vot� contre le mariage pour tous et affirm� � de nombreuses reprises leur opposition � l'ouverture de la P.M.A. Je vous remercie r�ellement de rejoindre ce combat universel, d'avoir port� ces mots aujourd'hui, celui du combat international pour les droits et les libert�s des personnes L.G.B.T.Q.I., mais celui qui ne saurait �tre d�tach� du combat pour nos droits et nos libert�s, ici en France et � Paris. J'esp�re que l'ensemble des �lus de vos groupes trouveront ainsi leur chemin de Damas. Je veux juste r�tablir deux v�rit�s.

Mme Florence BERTHOUT, maire du 5e arrondissement. - C'est scandaleux�!

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Laissez terminer, on vous a �cout�s gentiment.

Mme Florence BERTHOUT, maire du 5e arrondissement. - Il ne faut pas exag�rer�!

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Eh bien, �coutez, voil�, il y a eu parfois des exag�rations? Vous laissez donc parler l?adjointe qui r�pond.

Mme H�l�ne BIDARD, adjointe. - Je veux juste r�tablir deux v�rit�s et vous verrez pourquoi je dis cela.

Sur les votes de la R�gion, Madame BERTHOUT, puisque cela a �t� �voqu�, apr�s avoir diminu� un budget sp�cifiquement consacr� � la lutte contre les discriminations, qui �tait d'1.350.000�euros avec Jean-Paul HUCHON, la R�gion l'a baiss� de 55,6�%, faisant passer ainsi le budget global de la lutte contre les discriminations � seulement 600.000�euros pour l?ensemble de la R�gion en 2016. Apr�s avoir supprim� le char de la r�gion Ile-de-France, tout en maintenant la subvention de l'inter-L.G.B.T. � hauteur de 25.000�euros il est vrai, il �tait apparemment compliqu� pour la pr�sidente de la R�gion de rendre visible une institution quand on est aussi proche de Sens Commun ou de la Manif pour tous.

Il a aussi �t� dit que la Ville de Paris avait baiss� ses subventions et, l� aussi, je veux r�tablir la v�rit�. Non seulement nous ne les avons pas baiss�es, puisque comme je l?ai dit tout � l'heure nous avons une politique int�gr�e avec des actions men�es avec l'ensemble des adjointes et des adjoints de la Maire de Paris, mais, en plus, nous avons par exemple un appel � projets "coll�ges pour l'�galit�", qui est pass� l'ann�e derni�re de 120.000�euros � 200.000�euros, soit une augmentation inversement proportionnelle � la diminution de la R�gion, de 66,7�%. Initi� par Colombe BROSSEL, cet appel � projets a maintenant pris �norm�ment d'ampleur.

Je veux aussi rappeler notre soutien important, par exemple avec Ian BROSSAT, pour l'accueil des jeunes L.G.B.T. chass�s par leur famille et en rupture d'h�bergement avec "Louez solidaire", un autre partenariat avec F.T.D.A., fin 2017, concernant l'acc�s au logement de certains r�fugi�s L.G.B.T., avec Dominique VERSINI �galement, des r�fugi�s particuli�rement fragiles, accueillis en France gr�ce aux accords avec le Haut-Commissariat aux R�fugi�s. Enfin, pour la convention que nous signerons bient�t avec l'A.R.D.H.I.S., Association pour la reconnaissance des droits des personnes homosexuelles et transsexuelles � l?immigration et au s�jour, pour des entr�es en r�sidences sociales de demandeurs d'asile L.G.B.T.

Plus que jamais, Paris doit se battre en effet pour l'�galit� des droits ici aussi et soutenir en particulier les jeunes L.G.B.T. que nous soutenons avec Pauline V�RON, les personnes "trans" ou encore les r�fugi�s L.G.B.T. Paris est une ville refuge, inclusive et nous en sommes extr�mement fiers.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup pour ce d�bat o� chacun a pu s'exprimer. C'est la d�mocratie et il faut avoir une capacit� � entendre et � prendre ce qu'il y a � prendre et sans s'�nerver. C'est le propre d'une Assembl�e comme celle-ci.

Nous allons donc maintenant proc�der au vote des v?ux et des projets de d�lib�ration.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n��24, d�pos�e par le groupe Socialiste et Apparent�s, assortie d'un avis favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�? Contre�? Abstentions�?

La proposition de v?u est adopt�e. (2018, V. 276).

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n��25, d�pos�e par le groupe Ecologiste de Paris, assortie d'un avis favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�? Contre�? Abstentions�?

La proposition de v?u est adopt�e. (2018, V. 277).

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n��26, d�pos�e par le groupe Ecologiste de Paris, assortie d'un avis favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�? Contre�? Abstentions�?

La proposition de v?u est adopt�e. (2018, V. 278).

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n��27, d�pos�e par le groupe Radical de Gauche, Centre et Ind�pendants, assortie d'un avis favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�? Contre�? Abstentions�?

La proposition de v?u est adopt�e. (2018, V. 279).

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n��28, d�pos�e par le groupe D�mocrates et Progressistes, assortie d'un avis favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�? Contre�? Abstentions�?

La proposition de v?u est adopt�e. (2018, V. 280).

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n��29, d�pos�e par le groupe R�publicain et Ind�pendants, assortie d'un avis favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�? Contre�? Abstentions�?

La proposition de v?u est adopt�e. (2018, V. 281).

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n��30, d�pos�e par le groupe Ecologiste de Paris, amend�e par l'Ex�cutif.

Qui est pour�? Contre�? Abstentions�?

La proposition de v?u amend�e est adopt�e. (2018, V. 282).

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n��31, d�pos�e par Mme SIMONNET, assortie d'un avis d�favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�? Contre�? Abstentions�?

La proposition de v?u est repouss�e.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de v?u r�f�renc� n��152 d�pos� par l'Ex�cutif. Qui est pour�? Contre�? Abstentions�?

Le projet de v?u est adopt�. (2018, V. 283).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DDCT 97.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�?

Le projet de d�lib�ration est adopt� � l'unanimit�. (2018, DDCT 97).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DDCT 100 - DAC.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�?

Le projet de d�lib�ration est adopt� � l'unanimit�. (2018, DDCT 100 - DAC).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DJS 151 - DDCT.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�?

Le projet de d�lib�ration est adopt� � l'unanimit�. (2018, DJS 151 - DDCT).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DGRI 23.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�?

Le projet de d�lib�ration est adopt� � l'unanimit�. (2018, DGRI 23).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration SG 28 - DDCT.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�?

Le projet de d�lib�ration est adopt� � l'unanimit�. (2018, SG 28 - DDCT).

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s'abstient�?

Ne prend pas part au vote�?

Tous ces textes sont adopt�s � l'unanimit�.

Il n'y a pas de vote sur la communication SG 31.

Je vous remercie et je pense que cela ouvre de nouveaux horizons pour notre Ville, dans son approche aujourd'hui totalement consensuelle de ces questions li�es aux personnes L.G.B.T. et leur place dans notre ville. Merci infiniment.

Nous poursuivons avec la 1�re Commission.

(Mme Pauline V�RON, adjointe, remplace Mme la Maire de Paris au fauteuil de la pr�sidence).

Juin 2018
Débat
Conseil municipal
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