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2018 DAC 42 - Principe de la délégation du service public relatif à l’exploitation du Carreau du Temple.


M. Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Nous examinons le projet de d�lib�ration DAC 42. Il s?agit du principe de la d�l�gation du service public relatif � l?exploitation du Carreau du Temple.

Il y a de nombreux inscrits sur ce projet de d�lib�ration et nous commen�ons par Rapha�lle PRIMET pour le groupe Communiste - Front de Gauche.

La parole est � vous.

Mme Rapha�lle PRIMET. - Mes chers coll�gues, au-del� de l?attention particuli�re que la Ville de Paris apporte au Carreau du Temple et ce, depuis des ann�es, la principale nouveaut� que contient ce projet de d�lib�ration est l?entr�e de la commune de La Courneuve au capital de la soci�t� publique locale.

L?attachement des Parisiens � ce lieu, et particuli�rement des habitants du 3e arrondissement, est connu. D?abord march� alimentaire couvert, puis halle aux v�tements et enfin, apr�s une r�novation r�ussie, c?est un lieu pluridisciplinaire qui favorise la diversit� tant des publics que des activit�s.

Malgr� quelques difficult�s au d�marrage que nous avions �voqu�es ici m�me il y a quelques mois, cet �tablissement a trouv� sa vitesse de croisi�re et son public�: 400.000 visiteurs en une ann�e, c?est une excellente nouvelle.

Je tenais donc � souligner notre grande satisfaction de voir l?entr�e de La Courneuve au capital de la S.P.L. Cette d�cision de nos voisins est li�e au processus de travail en commun entre la ville de banlieue et le Carreau du Temple, en particulier avec la Maison des jonglages.

J?y vois la concr�tisation de la volont� commune de deux villes de travailler � des projets communs et qui permettent � des jeunes de banlieue de profiter de lieux de qualit� et adapt� � des activit�s culturelles ouvertes aux amateurs. Je souhaite que cette politique se d�veloppe et que l?on ouvre de plus en plus de passerelles entre les collectivit�s de notre M�tropole.

Ce qui vient de se passer ici, nous pouvons le tenter avec d?autres institutions culturelles de notre Ville, � l?image du travail que m�ne notre coll�gue Dani�le PREMEL � la M�tropole, qui a � c?ur que les projets m�tropolitains int�grent toutes les populations, d?o� qu?elles viennent. Augurons donc que cette exp�rience ne soit pas isol�e. Je vous remercie.

M. Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Merci, Rapha�lle PRIMET.

La parole est maintenant � M. Jacques BOUTAULT, pour le groupe Ecologiste de Paris.

M. Jacques BOUTAULT, maire du 2e arrondissement. - Chers coll�gues, je ne serai pas tr�s long mais je voulais effectivement � la fois me f�liciter et souhaiter la bienvenue aux nouveaux administrateurs de La Courneuve qui vont si�ger d�sormais dans la S.P.L. du Carreau du Temple.

Cette �volution est due au fait que Paris �tait jusqu?� pr�sent � la fois Ville et D�partement et, � partir du 1er janvier 2019, Paris ne pourra pas �tre pr�sente au titre de Ville et de D�partement. C?est une bonne chose pour les collectivit�s limitrophes qui viendront participer aux travaux de ce tr�s bel �tablissement, le Carreau du Temple.

Il n?a qu?un seul d�faut�: il est situ� dans le 3e arrondissement et non pas dans le 2e arrondissement�! Bient�t ce sera le m�me, tout � fait. En tant que voisin et administrateur de cet �tablissement, je voulais aussi me f�liciter du fait que les comptes aient �t� r�tablis par la nouvelle direction qui a fait beaucoup d?efforts et qui le prouve. Cela a �t� dit, 400.000 visiteurs ont �t� accueillis cette ann�e sur 300 jours d?ouverture, alors que la convention avec la Ville oblige � 270 jours d?ouverture minimum. Cela montre bien la grande mobilisation de la direction de cet �tablissement public.

Cet �tablissement est g�r� sous forme de D.S.P., d�l�gation de service public. Ce qui est certes pr�f�rable au march�, car ainsi la Ville peut avoir un regard sur le contenu de la programmation et sur l?ouverture au public. Vous savez que ce lieu a des contraintes de service public, avec notamment l?ouverture aux pratiques amateurs organis�es par les associations parisiennes de l?arrondissement ou limitrophes, ainsi que l?ouverture de cr�neaux pour les activit�s sportives scolaires, ce qui est important pour l?animation locale.

Cependant les contraintes li�es au mod�le �conomique impliquent que la structure est oblig�e de trouver des recettes priv�es, ce qu?elle fait essentiellement par la billetterie et la location de ses murs, ses salons et son auditorium, pour des �v�nements d?entreprises.

Je regrette que le mod�le �conomique repose sur une subvention de la Ville limit�e au tiers des d�penses de la structure obligeant � cette course aux recettes priv�es. Cela permettrait � ce lieu d?�tre encore plus ouvert sur le public, et plus encore cr�ateur d?�v�nements.

N�anmoins, je me r�jouis que, pour la premi�re fois cette ann�e, l?exploit peut �tre r�alis� de voter un budget, un compte administratif en �quilibre. C?est de tr�s bon augure pour la suite.

Merci de votre attention.

M. Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur BOUTAULT.

La parole est � pr�sent au maire du 3e arrondissement, M. Pierre AIDENBAUM.

M. Pierre AIDENBAUM, maire du 3e arrondissement. - Monsieur le Maire, je vous remercie.

Mes chers coll�gues, nous avons aujourd?hui � nous prononcer sur l?autorisation donn�e � la Maire de Paris d?engager la proc�dure de d�l�gation de gr� � gr� � la S.P.L. Carreau du Temple. Permettez-moi tout d?abord de vous parler un peu de l?activit� du Carreau du Temple pour m?en f�liciter.

Pr�s de 400.000 personnes ont en effet fr�quent� le Carreau du Temple en 2017 et c?est plus d?un million de personnes depuis son ouverture. C?est une augmentation de plus de 20�% du public dans le cadre de l?action culturelle et sportive, et la multiplication des cr�neaux scolaires et associatifs.

Je vous rappelle que du lundi au vendredi, tous les jours, de 8 heures 30 � 17 heures, le Carreau du Temple accueille, dans ses trois grandes salles notamment, tous les �tablissements scolaires de l?arrondissement�: �coles, coll�ges et lyc�es. Dans les cr�neaux de 17 heures � 22 heures, dans le cr�neau de l?heure du d�jeuner ainsi que le samedi, ce sont 52 associations qui accueillent le public.

Apr�s un d�but difficile de son activit�, vous l?avez rappel� et sur lequel je ne reviendrai pas, je voudrais saluer la poursuite du travail de consolidation financi�re de la structure, consolidation amorc�e en 2016 et confirmant le redressement global du Carreau du Temple. Je voudrais me r�jouir et f�liciter la nouvelle direction d?avoir r�sorb� ce d�ficit cumul� des deux premi�res ann�es d?existence en deux ann�es.

Par ailleurs, je me r�jouis aussi, comme cela a �t� fait pr�c�demment, de l?entr�e de la commune de La Courneuve au capital de la S.P.L. du Carreau du Temple d�j� act�e, cette entr�e au capital ayant d�j� �t� act�e par le Conseil municipal de La Courneuve le 24 mai dernier. J?avais rencontr�, il y a quelque temps de cela, son maire et nous avions convenu d?un certain nombre de projets sur lesquels nous serons appel�s � vous en parler ici m�me et sur lesquels nous-m�mes, nous devons nous prononcer dans un autre projet de d�lib�ration qui est soumis au Conseil de Paris. Je vous rappelle que le Conseil municipal de La Courneuve l'a fait le 24 mai 2018. Pourquoi existe-t-il � La Courneuve�? Parce qu?il existe d�j� depuis un certain temps un excellent partenariat avec La Courneuve, notamment autour d'�v�nements coproduits avec le Carreau du Temple et avec la Maison des jonglages de cette commune.

En conclusion, je voudrais vraiment f�liciter la Directrice, Sandrina MARTINS, et toute son �quipe - je dis bien toute son �quipe - pour la ma�trise de la gestion de cette structure multiculturelle et complexe, concili�e avec le d�veloppement des missions de service public, et l'ouverture de cet �quipement sur la ville et ses habitants.

En effet, les b�n�fices, ce que certains regrettent, me semble-t-il, �manent de ressources propres du Carreau du Temple et viennent financer les activit�s d?action culturelle, sportive, scolaire, comme je l?ai dit. Cette part consacr�e d?ailleurs aux missions de service public ne cesse d'augmenter et c'est ce qui fait que le Carreau est un v�ritable lieu de proximit� aujourd'hui, qui rayonne non seulement dans l'arrondissement, mais bien au-del� de l'arrondissement.

Ce qui t�moigne que le mod�le �conomique choisi fonctionne bien, puisque le Carreau a r�sorb� son d�ficit, g�n�re des recettes tout en augmentant de mani�re significative ses missions de service public. J'ai insist� sur ce point, cela me semblait important. En effet, certains - ils ne l'ont pas fait dans cette enceinte mais dans le Conseil d'arrondissement - voulaient remettre en cause le mod�le de gestion du Carreau du Temple.

Je vous remercie.

M. Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur AIDENBAUM.

La parole est � pr�sent � Mme Danielle SIMONNET, pour cinq minutes �galement.

Mme Danielle SIMONNET. - Je vais faire plaisir � M. le Maire du3e, puisqu'il regrette que personne ici ne s'exprime pour critiquer le choix du mode de gestion. Eh bien, je vais alimenter le d�bat.

D'abord, comme les coll�gues qui se sont exprim�s pr�c�demment, moi aussi je me f�licite de l'implication de La Courneuve. Je souhaite �galement saluer l'augmentation du nombre de visiteurs, comme cela a �t� dit pr�c�demment, 400.000 visiteurs, plus 20�% des publics, une augmentation des publics scolaires, une augmentation de l'usage par les associations, tant culturelles que sportives. Ainsi, un �quipement qui rayonne bien plus qu'avant, que ce soit sur son arrondissement ou m�me au-del�.

Cet �quipement est extr�mement important, d'autant plus avec la fusion � venir des mairies des 1er, 2e, 3e et 4e arrondissements. On voit bien que ce lieu va avoir un r�le d�terminant, comme le lieu o� il se passe une activit� culturelle, associative, sportive en r�ponse � des besoins extr�mement divers.

Concernant le statut, le choix qui a �t� fait d'une soci�t�, d'une S.P.L., une soci�t� publique locale, c'est une structure juridique bien particuli�re. On est sur une soci�t� anonyme, mais qui est � la disposition des collectivit�s locales pour la gestion d'un service public.

C'est donc une structure � capital int�gralement public. N�anmoins, on n'est pas sur une r�gie directe, on n'est pas sur un lieu qui serait par exemple g�r� par des fonctionnaires de la Ville, ce qui impose des changements.

Evidemment, c?est, je trouve, plus int�ressant qu'une d�l�gation de service public faite � une structure totalement priv�e, dans le cadre d'une mise en concurrence qui bien souvent peut mettre en danger la p�rennit� de projets lorsqu'il y a le renouvellement des D.S.P. Lorsqu?on fait le choix d?une S.P.L., il n?y pas cette mise en concurrence et il n'y a donc pas ce risque � un moment donn� de rupture d'�quipe, bien souvent violente, que l'on a pu voir dans de nombreux autres �quipements.

Le choix de la S.P.L. fait qu'il faut que le lieu trouve, cela a �t� dit, et g�n�re des recettes pour son �quilibre �conomique. On n'est donc pas dans une logique d'�quipement public qui est l� pour satisfaire des besoins, mais qui doit �tre dans une logique d'autofinancement. Et cela, ce n'est pas neutre, mes chers coll�gues, ce n'est pas neutre. On sait pertinemment que sur Paris, on a un d�ficit de salles, de lieux pour organiser des manifestations sportives, culturelles qui visent l'int�r�t g�n�ral. On a forc�ment une contradiction d'objectifs�: quand on veut g�n�rer des recettes, on est oblig� de faire en sorte qu'un certain nombre de cr�neaux horaires soient allou�s � des structures priv�es, des �v�nements � caract�re priv�, pour qu?il puisse y avoir les recettes �quivalentes qui rentrent dans les caisses, pour, comme le Maire l'a rappel�, arriver � l'�quilibre budg�taire.

Ainsi, on n'est pas dans une volont� o� on assume de financer un service public qui r�ponde � des besoins, mais on met � disposition une structure qui doit �quilibrer par des recherches lucratives en partie.

Je le regrette, car on a aussi d'autres �chos, pas simplement sur cet arrondissement o� il est localis� mais autour, d'associations culturelles et sportives qui n'ont pas forc�ment pu avoir leur cr�neau et il y a un manque de disponibilit�. Voil� donc le d�saccord que j'ai sur ce choix de la S.P.L. Je suis toujours beaucoup plus favorable � la r�gie directe et au fait que l'on assume, en r�gie directe, des �quipements.

On a d?ailleurs une vraie probl�matique sur tout Paris, sur tous les arrondissement, de manque de lieux qui permettent d'avoir des espaces suffisants pour l'ensemble de la vie associative, culturelle et citoyenne, culturelle et sportive, de nos arrondissement.

Voil�, je vous remercie.

M. Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Merci, Danielle SIMONNET.

Pour vous r�pondre � tous les quatre, la parole est � M. Bruno JULLIARD.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint. - Merci, Monsieur le Maire et merci � l'ensemble des intervenants.

Tout a �t� dit par les intervenants pr�c�dents. F�licitations � l'�quipe actuelle, qui r�alise un excellent travail, Sandrina MARTINS et l'ensemble de ses �quipes. F�licitations pour l'ampleur de cette activit�, l?augmentation du nombre de visiteurs et de jeunes et moins jeunes accueillis au Carreau du Temple. Bravo pour une tr�s bonne gestion qui a permis de r�tablir une situation difficile il y a de cela quelques ann�es maintenant.

Bienvenue � nos amis de La Courneuve au sein du Conseil d'administration mais aussi �videmment au sein des activit�s propos�es au Carreau du Temple.

Enfin, concernant le mod�le �conomique, nous n'allons pas refaire un d�bat que nous avons tr�s r�guli�rement avec notamment Danielle SIMONNET. Je ne crois pas � une partition des �tablissements culturels, o� soit l?�tablissement culturel est � 100�% public avec exclusivement des financements publics, soit il est totalement priv� sans participation publique. Il faut des �tablissements culturels fortement subventionn�s et il faut aussi des �tablissements culturels et d'activit� qui ont une part de subvention mais qui font �galement appel � des financements propres. C?est le cas du Carreau du Temple, preuve en est que cela peut parfaitement fonctionner.

M. Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Merci.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAC 42.

Qui est pour�?

Contre�? Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2018, DAC 42).

Juin 2018
Débat
Conseil municipal
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