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V - Question d'actualité posée par le groupe Communiste - Front de Gauche à Mme la Maire de Paris relative aux salariés de Vélib'.


Mme LA MAIRE DE PARIS. - Nous passons � la question suivante pos�e par le groupe Communiste - Front de Gauche.

Monsieur Nicolas BONNET-OULALDJ, vous avez la parole.

M. Nicolas BONNET-OULALDJ. - Merci, Madame la Maire.

Monsieur le Pr�fet, mes chers coll�gues, il est des fois o� l?on regrette d?avoir eu raison.

En avril 2017, je posais ici d�j� une question d?actualit� au sujet de l?avenir des 315 salari�s de V�lib?. Je vous faisais part de notre inqui�tude sur l?issue de la commission d?appel d?offres. Je m?inqui�tais que l?attribution du march� � une nouvelle entreprise soit motiv�e par le fait que son offre �tait moins ch�re que celle de l?op�rateur historique. J?avais soulign� le fait que choisir des consid�rations financi�res faisait peser des risques sur le service V�lib?. D?une part, le risque de perte d?emploi pour les salari�s qui ne seraient pas tous repris et les conditions de travail d�grad�es, et d?autre part le risque sur la qualit� de service rendu aux usagers et aux usag�res.

Ces deux craintes, ces deux risques se confirment aujourd?hui. La qualit� de service n?est pas au rendez-vous, loin s?en faut. Et rappelons que seuls 135 salari�s sur les 315 de Cyclocity ont �t� repris par le nouvel op�rateur "Smovengo." Il faut dire que les salari�s ont �t� �puis�s par une longue lutte pour la reprise de leur contrat. S?ils ne sont que 135 � avoir sign� chez "Smovengo", c?est bien que les contrats propos�s �taient moins avantageux que ceux de JCDecaux, et il faut que les Parisiens le sachent.

La faute ici encore � la logique financi�re qui a pr�sid� l?attribution du march�. Depuis le 17 avril, une grande partie des anciens salari�s de "Cyclocity", ceux qui sont d�positaires du savoir-faire V�lib?1, sont en gr�ve. Leurs conditions de travail sont d�grad�es, notamment parce qu?ils travaillent beaucoup de nuit et pour un salaire plus bas � la fin du mois.

Depuis, "Smovengo" nous montre que s?ajoute � la longue liste de ses incomp�tences techniques celle de l?incapacit� � �tablir le dialogue social avec ses salari�s. Au lieu de n�gocier avec ses salari�s, "Smovengo" a eu recours � des int�rimaires pour casser la gr�ve. Au lieu de dialoguer avec ses salari�s, "Smovengo" les assigne au tribunal pour gr�ve illicite. Au lieu de dialoguer avec ses salari�s, "Smovengo" les convoque pour un entretien pr�voyant des sanctions pouvant aller jusqu'au licenciement.

Alors, Madame la Maire, je vous demande solennellement au nom des �lus communistes, face � un tel d�sastre, notre collectivit� ne peut rester muette et notamment face � ces salari�s. Vous organisez chaque mois, avec Christophe NAJDOVSKI, des points d'�tape devant les �lus. Je vous en remercie.

Mais ma coll�gue Rapha�lle PRIMET a une �ni�me fois demand� vendredi des r�ponses � la direction de "Smovengo" et au Syndicat mixte. Elle n'a eu pour seule r�ponse que statistiques et mauvaise foi. C'est inacceptable.

Ne devons-nous pas avoir une parole et une action plus forte pour que "Smovengo" honore son contrat pour les Parisiennes et les Parisiens, pour les salari�s, pour que "Smovengo" respecte tout le monde.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur BONNET-OULALDJ.

Monsieur NAJDOVSKI, vous avez la parole.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint. - Merci, Madame la Maire.

Je me permets en pr�ambule de rappeler que, m�me si nous sommes tous tr�s concern�s et affect�s par la situation de V�lib' et par le mouvement social qui dure depuis plusieurs semaines, que la gestion du march� V�lib' incombe au syndicat Autolib' V�lib' M�tropole.

Les �lus du Syndicat ont, depuis le d�but du mouvement social, souhait� un dialogue ouvert et constructif pour permettre un retour � une situation apais�e au plus t�t, dans l'int�r�t de tous.

Des repr�sentants des personnels en gr�ve ont d'ailleurs �t� re�us par le Syndicat, � leur demande, afin de faire entendre leurs revendications. Pour autant, la direction de "Smovengo" a contest� le caract�re licite de cette gr�ve. L'affaire a �t� port�e devant le Tribunal de grande instance de Paris. Dans son d�lib�r� du 16 mai dernier, le T.G.I. a d�clar� illicite la gr�ve men�e par ces salari�s du fait de l'absence de pr�avis de cinq jours, V�lib' �tant reconnu comme service public.

Il a �galement ordonn� aux gr�vistes, je cite, "? de cesser tout agissement constitutif d'atteinte � la libert� du travail" en r�f�rence au blocage des entrep�ts.

Le T.G.I. a aussi intim� � la soci�t� "Smovengo" de cesser de recourir � des travailleurs int�rimaires.

Depuis lors, les entrep�ts sont de nouveau accessibles, et l'Inspection du travail a proc�d� � des visites sur site � l'issue desquelles elle a conclu qu'il n'y avait pas d'int�rimaires dans ces entrep�ts. Les renforts temporaires du plan d'urgence, qui ont �t� constitu�s, l'ont �t� pour des missions non pr�vues dans l'exploitation, mais li�s au remplacement des batteries et des v�los bloqu�s.

Afin que le dialogue social puisse reprendre dans de bonnes conditions et en l'absence � ce jour de d�l�gu�s du personnel dans cette jeune structure, les �lus du Syndicat sont �galement intervenus pour demander � "Smovengo" d'organiser des �lections de repr�sentants du personnel d�s que possible et pour qu'une m�diation soit mise en place au plus vite.

Une m�diatrice de la DIRECCTE, la Direction r�gionale des entreprises, de la concurrence, du travail et de l'emploi, a ainsi �t� nomm�e. Or, celle-ci a indiqu� qu'elle ne pourrait intervenir qu'apr�s que les salari�s aient repris le travail et d�pos�, dans le cadre l�gal, un pr�avis de gr�ve. Les salari�s en arr�t de travail contestent ce point, pourtant avanc� par une m�diatrice de l'Etat. Voil� o� nous en sommes aujourd'hui.

Nous poursuivons notre mobilisation pour la mise en place d'une m�diation entre les deux parties et pour qu?une solution n�goci�e soit trouv�e entre la direction de "Smovengo" et les salari�s concern�s, et que reprenne un dialogue constructif dans l'int�r�t des salari�s, de l'entreprise et des usagers de V�lib'.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Monsieur NAJDOVSKI.

Monsieur BONNET-OULALDJ�?

M. Nicolas BONNET-OULALDJ. - Merci, Monsieur l'adjoint.

Notre orientation politique de gauche et progressiste � Paris doit d'abord affirmer la m�diation avant le tribunal.

La deuxi�me chose que je voudrais dire, c'est que les salari�s de V�lib' 1 avaient re�u un label de qualit� pour leurs services, un label qui avait �t� salu� par tout le monde. Aujourd'hui, en l'anniversaire de Karl Marx, tout le monde le cite, mais il disait une chose importante�: "le service rendu aux usagers est le fruit du travail des salari�s. Un �l�ment n�cessaire, central, pour s'assurer de la qualit� du service rendu aux usagers, c'est donc la qualit� du travail des salari�s.

Madame la Maire, j'ajoute et je terminerai sur ce point, que nous avons appris, malheureusement par voie de presse, que JCDecaux aurait contribu� financi�rement � la reprise des �quipes � hauteur de 3 millions d'euros.

A quoi va servir cet argent maintenant que les salari�s sont menac�s de licenciement�? A payer leur indemnit� de fin de contrat�? Il serait juste que la Ville et le Syndicat mixte s'assurent que cet argent revienne bien aux salari�s car, je le r�p�te, ce sont eux qui font la qualit� et la richesse du service rendu aux Parisiens.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Monsieur BONNET-OULALDJ.

Juin 2018
Débat
Conseil municipal
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