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VIII - Question d'actualité posée par le groupe les Républicains et Indépendants à Mme la Maire de Paris relative aux mobilités durables.


Mme LA MAIRE DE PARIS. - Derni�re question, c?est le groupe les R�publicains et Ind�pendants. Monsieur BOURNAZEL, je vous donne la parole.

M. Pierre-Yves BOURNAZEL. - Merci beaucoup.

Madame la Maire, vous avez inscrit au c?ur de votre engagement l?enjeu environnemental et, singuli�rement, celui de la mobilit� et des d�placements propres. Nous partageons cette ambition qui doit transformer le cadre et la qualit� de vie des Parisiennes et des Parisiens. On ne construit pas une ville durable sans continuit�. On ne construit rien non plus tout seul, sans tenir compte des id�es qui ont fait avancer notre ville, d?o� qu?elles �manent. C?est pourquoi j?ai appr�ci� le projet de Bertrand DELANO� de V�lib?, puis soutenu Autolib?. Ces belles id�es sont devenues des projets structurants au service des Parisiens. Il faut s?en f�liciter.

Madame�la�Maire, pensez-vous b�tir une ville durable en d�construisant les r�ussites de votre pr�d�cesseur�? Les Parisiennes et les Parisiens observent en effet constern�s, chaque jour, une succession de dysfonctionnements, d?�checs et de r�gressions. Je pense, par exemple � cet habitant du 18e arrondissement, qui me disait encore dimanche�: "J?utilisais V�lib? pour aller � mon travail. Je ne peux plus le faire".

Aujourd?hui, le service de V�lib? n?est plus rendu depuis plus de 5 mois en raison d?une transition de contrat qui vire � la catastrophe industrielle. Le service Autolib? s?est d�grad�, lui, depuis 3 ans, sans aucun suivi, ni contr�le pour aboutir � un risque financier pour la Ville, et donc le contribuable.

Aujourd?hui, Madame�la�Maire, c?est l?efficacit� m�me d?une dynamique de la mobilit� dans la Capitale qui est remise en cause. Comment ne pas y voir un probl�me de gouvernance et de m�thode�? Dans le m�me temps, nos concitoyens observent votre facilit� syst�matique � rejeter toujours sur les autres la responsabilit� de ces dysfonctionnements.

La fragilit� juridique des voies sur berges�? Les maires des communes environnantes.

V�lib?�? La soci�t� prestataire.

Les d�faillances du transfert de la politique du stationnement � des entreprises priv�es�? Encore une soci�t� prestataire.

Autolib?�? C?est le mod�le qui serait maintenant obsol�te.

La perte des march�s publicitaires Jean-Claude Decaux�? La faute au Conseil d?�tat.

La Ville accuse par ailleurs un lourd retard dans la r�alisation des am�nagements de voirie pour le d�ploiement du Plan Bus lanc� par "Ile-de-France Mobilit�s". C?est particuli�rement pr�judiciable pour la mobilit� de nos concitoyens. Les Parisiennes et les Parisiens attendent que vous assumiez clairement vos responsabilit�s et que vous engagiez, ici et maintenant, Madame la Maire, � leur rendre V�lib? et � prot�ger l?avenir d?Autolib?, tout en imaginant de nouveaux usages.

Ma question est donc simple�: n?est-il pas temps de tirer quelque le�on pour cl�turer ce festival de couacs ininterrompu depuis plusieurs mois�? Quelles actions concr�tes comptez-vous mettre en ?uvre pour r�tablir les services que sont en droit d?attendre les Parisiennes et les Parisiens�?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Monsieur NAJDOVSKI.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint. - Merci, Madame�la�Maire.

Nous nous situons dans la continuit� des politiques de mobilit� men�es depuis 2001. Nous sommes heureux de constater aujourd?hui que le groupe les R�publicains s?y rallie.

Pour r�pondre aux enjeux de lutte contre la pollution atmosph�rique et aux objectifs de r�duction de gaz � effet de serre, nous devons promouvoir les modes de d�placement les moins polluants et les plus efficients. De ce fait, comme je l?ai dit tout � l?heure, nous d�veloppons les infrastructures de transports en commun - prolongement des lignes de m�tro, de R.E.R., cr�ation de nouvelles lignes de bus � haut niveau de service. Nous promouvons les mobilit�s actives, comme cela a �t� le cas avec l?adoption du Plan V�lo et de la strat�gie pi�tonne. Nous restructurons le r�seau de bus.

Je voudrais vous rappeler, Monsieur BOURNAZEL, que c?est la Ville de Paris qui a pris l?initiative de saisir "Ile-de-France Mobilit�s" de la question et que la premi�re r�union s?�tant d�roul�e sur ce sujet s?est tenue ici m�me � l?H�tel de Ville, � l?occasion d?une commission extramunicipale des d�placements. Cela t�moigne de l?impulsion donn�e par la Ville de Paris pour ce projet d?envergure.

Parall�lement, nous installons un cadre propice � la transition du parc de v�hicules vers des motorisations moins polluantes�: �lectrique, G.N.V. ou hydrog�ne. Nous proposons pour les professionnels et les taxis des aides � l?acquisition de v�hicule �lectrique. Nous subventionnons �galement les professionnels, les taxis, les particuliers avec des aides � l?installation de bornes de recharge. Parall�lement, les infrastructures de recharge acc�l�r�e Belib? s?installent dans les rues de Paris. Toutefois, dans une perspective de durabilit� d?all�gement du bilan carbone de notre ville, mais �galement dans une perspective de reconqu�te de l?espace public, il est essentiel de poursuivre la r�duction du nombre de v�hicules en circulation dans la Capitale.

Mieux vaut en effet un v�hicule partag�, utilis� par plusieurs personnes, que plusieurs personnes utilisant chacune, seule, leur v�hicule. C?est la raison pour laquelle le service Autolib? a �t� lanc� en 2011. Totalement novateur � l?�poque, ce service a rencontr� un r�el succ�s. Aujourd?hui encore, alors que le syst�me est dit "en crise", Autolib? compte plus de 100.000 abonn�s et est implant� dans plus de 100 communes de la M�tropole. Toutefois, alors que le probl�me du financement du service se pose avec acuit� - je ne reviendrai pas sur la r�ponse apport�e par mon coll�gue Emmanuel GR�GOIRE -, il est peut-�tre l?occasion d?ouvrir Paris � de nouvelles solutions de voiture partag�e. Des offres de voitures, partag�es en "free-floating", selon l?anglicisme, c?est-�-dire "sans station et sans borne" en fran�ais, y compris de voitures �lectriques, sont apparues dans d?autres villes en Europe. Nous �tudions donc la possibilit� d?adapter ces offres � Paris.

De m�me, nous allons continuer � d�velopper l?autopartage en boucle en lan�ant la deuxi�me phase de notre service S.V.P.

Il faut rappeler un fait, Monsieur le Conseiller�: Paris a �t� class�e r�cemment comme premi�re ville mondiale pour les mobilit�s partag�es. Nous nous devons de renforcer cette position en continuant � innover. Nous devons cr�er l?�cosyst�me de mobilit� le plus riche possible en solution de mobilit�s afin d?entamer la transition vers ce que l?on appelle le syst�me "MaaS", c?est-�-dire la mobilit� consid�r�e comme un service, o� sont combin�es toutes les offres de transport possible sur un m�me abonnement. Un tel service associ� � un r�seau d?infrastructure de transports en commun et cyclables constitue � n?en pas douter l?avenir de la mobilit� urbaine durable. J?esp�re que vous pourrez nous suivre sur cette question.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Monsieur NAJDOVSKI. Monsieur BOURNAZEL, vous avez � nouveau la parole si vous le souhaitez.

M. Pierre-Yves BOURNAZEL. - Oui, Madame la Maire.

J?entends la r�ponse de votre adjoint, mais ma question n?�tait pas celle-ci.

Quand les Parisiennes et les Parisiens retrouveront-ils, en bas de chez eux, leur station V�lib?�? Quelles garanties apportez-vous pour que les Parisiennes et les Parisiens soient prot�g�s de la mauvaise gestion financi�re qui est la v�tre sur Autolib?�? Quelles garanties apportez-vous au contribuable aujourd?hui l�gitimement inquiet de l?addition qui pourrait �tre bien sal�e - selon le journal "le Monde", 293 millions d?euros en 2023�?

Ce sont des questions simples.

Quel service public va �tre rendu par V�lib? aux Parisiennes et aux Parisiens�? Ils s?en plaignent tous les jours.

Madame�la�Maire, je vous respecte. Je respecte votre personne et votre fonction. Vous �tes d?ailleurs tr�s souvent attaqu�e sur votre personne et ce n'est pas acceptable.

C'est votre politique qui est en jeu et je vous demande maintenant de r�pondre aux Parisiennes et aux Parisiens qui nous interrogent chaque jour sur ce dysfonctionnement qui les inqui�te. Ils vous interrogent sur la propret�, ou plut�t sur la salet� des rues, ils vous interrogent sur la condamnation de la Ville sur les panneaux Decaux et aujourd'hui 40�millions d?euros pour les contribuables, ils vous interrogent sur le dysfonctionnement de V�lib', sur Autolib'.

Quand allez-vous donner des r�ponses concr�tes aux Parisiennes et aux Parisiens�? C'est leur qualit� de vie qui est en jeu, Madame la Maire, et ils veulent vous entendre�!

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Je crois qu'ils m'entendent et je n'ai pas besoin d'interm�diaire pour leur r�pondre.

Juin 2018
Débat
Conseil municipal
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