retour Retour

Vœu déposé par Mme SIMONNET relatif à Vélib'.


Mme Afaf GABELOTAUD, adjointe, pr�sidente. - Le v?u n��88 est relatif � V�lib'.

La parole est � Mme Danielle SIMONNET.

Mme Danielle SIMONNET. - Mes chers coll�gues, oui, la situation de V�lib' est un terrible fiasco, un fiasco pour l'ensemble des usagers - le dispositif ne fonctionne pas - mais c'est aussi une catastrophe pour les salari�s. Jusqu'� pr�sent, tous les v?ux qui ont �t� pr�sent�s ne parlent pas des salari�s.

Mes chers coll�gues, je vous invite demain � 10 heures sur le parvis de l'H�tel de Ville. Vous pourrez rencontrer les gr�vistes.

Les conditions de travail sont d�plorables, pour celles qui sont impos�es par "Smovengo" � ses salari�s. Ils sont trois fois moins nombreux qu'ils ne l'�taient lorsque c'�tait "Cyclocity", la filiale de JC Decaux, qui g�rait V�lib?, pour un dispositif qui �tait moins vaste. Ils doivent travailler de nuit avec seulement 10�% de majoration salariale. Aucune majoration pour les dimanches et jours f�ri�s.

Mes chers coll�gues, il faut savoir que, si c'est "Smovengo" qui a emport� le march�, c'est notamment parce que l'offre de "Smovengo" a us� du dumping social. La "start-up" de Montpellier a remport� le march� parce que le prix comptait pour 40�% dans le choix final. J?ajoute � cela que, parmi les personnes qui ont particip� � la r�daction de l'appel d'offres du contrat V�lib', figure un proche du patron et proche de la P.M.E. "Smoove" qui d�pend de "Smovengo". Ce qui laisse craindre un grave conflit d?int�r�ts et n�cessiterait une enqu�te approfondie. Vous ajoutez � cela qu'au lieu de participer et d'organiser un vrai dialogue social, une vraie n�gociation, la direction de "Smovengo"?

Vous pouvez �couter un peu�! Il y a juste 30 personnes qui risquent leur emploi. Vous vous en moquez�? Si, je suis oblig�e de crier. Il y a un brouhaha. Il y a 30 personnes qui risquent de perdre leur emploi. Il y a eu des entretiens pr�alables de licenciement qui ont �t� envoy�s ce lundi.

Or, on sait pertinemment �galement, � moins que nous n'ayez pas suivi la presse, que quand "Smovengo" a repris une partie des salari�s de "Cyclocity", il y a eu un march�, ils ont encaiss� 3 millions d'euros de la part de la filiale de JC�Decaux qui s'est dit, "c'est bien, cela m'�vite un plan social de l'emploi".

Mme Afaf GABELOTAUD, adjointe, pr�sidente. - Veuillez conclure, s'il vous pla�t.

Mme Danielle SIMONNET. - Monsieur Christophe NAJDOVSKI, et dites-le � la Maire de Paris et � l'ensemble de la majorit�, vous portez une grave responsabilit�, pas seulement que le syst�me Velib' fonctionne, mais que ses salari�s ne perdent pas leur emploi.

Je souhaite vraiment que la Ville communique l'ensemble des �l�ments du dossier, qu'elle soutienne les gr�vistes, qu'il n'y ait aucune perte d'emploi et qu'enfin, vous �tudiiez la municipalisation de V�lib'.

Mme Afaf GABELOTAUD, adjointe, pr�sidente. - En r�ponse, M. NAJDOVSKI.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint. - Vous nous proposez d'engager d'ores et d�j� une rupture unilat�rale du contrat et la municipalisation du service.

Loin de moi le fait de dire que tout va bien. Je me demande toutefois si le rem�de que vous proposez ne risque pas d'�tre pire que le mal que vous d�noncez pour les Parisiens, avec une suspension du service encore plus longue, car municipaliser le service comme vous le proposez supposerait de cr�er un service "ex nihilo", d'acheter des v�los, d'acqu�rir une comp�tence pour un service complexe.

Or en France, il n'y a pas de syst�me de v�lo en libre-service fonctionnant en r�gie pure. Quand elles ne passent pas par des march�s, les collectivit�s d�l�guent � leurs r�gies de transport qui elles-m�mes d�l�guent � des prestataires ou ach�tent un syst�me.

Ainsi, � Saint-Etienne, les v�los utilis�s par la r�gie de transport pour 29 stations uniquement, donc ce n'est pas du tout le m�me chiffre ni la m�me envergure que Paris, sont des v�los "Smoove".

Concernant votre demande de communication des documents du contrat, l'acte d'engagement et les programmes fonctionnels sont publics et accessibles sur le site du Syndicat Autolib' V�lib' M�tropole, et nous pourrons vous les communiquer.

Enfin, vous posez la question des p�nalit�s dues par "Smovengo", celles-ci ont bel et bien �t� demand�es par le Syndicat, comme je le disais pr�c�demment, suite au vote du conseil syndical du 31 mai dernier et en r�ponse au v?u du groupe les R�publicains. L'avis de l'Ex�cutif sera d�favorable sur votre v?u.

Mme Afaf GABELOTAUD, adjointe, pr�sidente. - J'ai trois explications de vote. Je vous laisse commencer, Monsieur DUBUS.

M. J�r�me DUBUS. - Merci, Madame la Maire.

Concernant ce v?u, nous aurions pu �ventuellement voter la premi�re partie qui concerne les salari�s de "Smovengo". Malheureusement, la deuxi�me partie sur la remunicipalisation, �videmment la r�gie directe concernant l'exploitation des V�lib' est totalement impossible et totalement hors de propos.

Je voudrais simplement revenir sur le sort des salari�s de "Smovengo". Je ne sais pas si "Smovengo" a touch� 3 millions d'euros de la part de JC�Decaux, c'est un probl�me en discussion, les choses ne sont pas claires. Certains disent oui, d'autres non, peu importe. En tout cas, je peux vous dire que "Smovengo" se comporte avec ses salari�s comme un voyou. Il s'est comport� avec ses sous-traitants comme un voyou. Il se comporte avec ses d�l�gataires souvent comme un voyou en disant qu'il ne paiera pas les indemnit�s. On re�oit une facture, mais on n'est pas oblig� de l'honorer?

Mme Afaf GABELOTAUD, adjointe, pr�sidente. - Tr�s bien, Monsieur, vous avez une minute pour l'explication de vote.

M. J�r�me DUBUS. - On a affaire � des gens extr�mement peu recommandables.

Mme Afaf GABELOTAUD, adjointe, pr�sidente. - Madame GATEL, pour une explication de vote.

Mme Maud GATEL. - Pour la question li�e � la remunicipalisation, nous ne pouvons malheureusement pas voter le v?u de Danielle SIMONNET, m�me si compte tenu de la mani�re dont ce march� a �t� conclu et dont il se d�roule, on aurait presque envie d'y r�fl�chir.

Je m'associe en tout point � ce que Danielle SIMONNET a dit � propos des personnels. J'avais appel� le mois dernier la Ville � prendre ses responsabilit�s, � ne pas laisser les personnels dans cette situation. Une m�diation a �t� propos�e et j'en remercie d'ailleurs la Ville, puisque c'�tait notre demande.

Simplement, "Smovengo" l'a refus�e. Vraiment, � nous aussi, � la fois Ville et syndicat, de peser v�ritablement pour qu?une m�diation puisse avoir lieu. Encore une fois, on ne se rel�vera pas de ce fiasco V�lib' sans les personnels. Ce serait l'honneur de la Ville que d'agir en faveur de ces personnels.

Mme Afaf GABELOTAUD, adjointe, pr�sidente. - Merci.

Explication de vote de M. AQUA.

M. Jean-No�l AQUA. - Merci, Madame la Maire.

Nous voterons le v?u. La demande d'une r�gie publique est une demande que nous formulons depuis longtemps. Je suis quelque peu surpris d'entendre l'adjoint � la Maire nous dire que le rem�de serait pire que le mal quand on parle d'une municipalisation. On marche sur la t�te.

En mati�re de personnel, certainement pas. Les conditions de travail dans les services publics ou dans les r�gies publiques que nous g�rons sont certainement bien meilleures que dans ce que l'on peut observer aujourd'hui.

Je pense que la r�ponse est tr�s factuelle et manque certainement d'imagination. En tout cas, si l'on veut que le v�lo soit dans notre politique publique, que le v�lo fasse partie de notre initiative politique en le mettant de fa�on centrale dans notre Plan Climat, il s'agirait de mettre les moyens publics en face d'une volont� politique publique. Nous voterons ce v?u par ailleurs.

Mme Afaf GABELOTAUD, adjointe, pr�sidente. - Merci. Explication de vote de Mme BERTHOUT �galement.

Mme Florence BERTHOUT, maire du 5e arrondissement. - Oui, Madame la Maire, mes chers coll�gues, je suis tr�s g�n�e par la remunicipalisation. Nous ne voterons donc pas ce v?u. Nous nous abstiendrons en raison de ce volet remunicipalisation.

Pour autant, je suis d'accord avec tout ce qui vient d'�tre dit, ce qu'a dit Mme SIMONNET, ce qu'ont dit tr�s bien mes coll�gues�: V�lib' ne se rel�vera effectivement qu'avec ses personnels. "Smovengo" aujourd'hui se comporte comme un voyou, les mots ont un sens. Ce n'est pas pour mettre du sel sur les plaies.

Je voudrais, sur ce sujet comme sur d'autres, que la Ville prenne ses responsabilit�s. On a l'impression, je n'ai jamais vu cela, j'ai pr�sid� de nombreuses commissions d'appel d'offres, que c'est le d�l�gataire qui fait la loi. Il fait la loi et la Ville ne peut rien exiger, rien demander. Un contrat lie la Ville � ce d�l�gataire, et la Ville doit le mettre en situation d'obtenir des r�sultats.

Mme Afaf GABELOTAUD, adjointe, pr�sidente. - Merci.

Monsieur NAJDOVSKI, vous vouliez ajouter un mot me semble-t-il�?

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint. - Simplement pour pr�ciser ma pens�e par rapport � ce qu'a dit M. AQUA, quand je parle de municipalisation, je ne parle pas du principe m�me de la municipalisation mais des cons�quences � court terme que cela aurait. La rupture du contrat et le fait qu'� �ch�ance de plusieurs mois, on serait sans service. C'�tait uniquement de ce point de vue que j'exprimais cette pens�e.

Mme Afaf GABELOTAUD, adjointe, pr�sidente. - Merci.

Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u n��88 de Mme SIMONNET.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s'abstient�?

Qui ne prend pas part au vote�?

Le v?u est donc rejet�.

Juin 2018
Débat
Conseil municipal
retour Retour