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2018 DAE 74 - Subventions (90.000 euros) et conventions avec neuf structures lauréates de l’appel à projets "Paris-Campagne".


Mme Pauline V�RON, adjointe, pr�sidente. - Nous examinons maintenant le projet de d�lib�ration DAE 74 relatif � l'attribution de subventions et de conventions avec neuf structures laur�ates de l?appel � projets "Solidarit� Paris-Campagne".

La parole est � Didier LE RESTE, pour le groupe Communiste - Front de Gauche.

M. Didier LE RESTE. - Merci, Madame la Maire.

Nous tenons tout d?abord � saluer l?existence de cet appel � projets "Solidarit� Paris-Campagne".

Nous rejoignons tout � fait les objectifs poursuivis et la volont� de retisser du lien entre les Parisiens et les Parisiennes dans leurs habitudes de consommation avec les productions agricoles responsables avoisinantes. Cette reconnexion entre producteurs et consommateurs est indispensable, en particulier au moment o� les producteurs, notamment ceux poss�dant de petites exploitations et pratiquant une agriculture paysanne, peinent � vivre de leur travail.

Selon la Mutuelle sociale agricole, un agriculteur sur trois gagne moins de 350 euros par mois. Dans le m�me temps, de plus en plus de consommateurs souhaitent savoir d?o� viennent les produits qu?ils consomment et selon quelles m�thodes de production. C?est donc tout un mod�le de consommation et de distribution que nous devons repenser, si nous voulons permettre aux producteurs de vivre dignement de leur travail et aux consommateurs parisiens de pouvoir b�n�ficier de produits de qualit� � des prix accessibles.

Le groupe Communiste - Front de Gauche souscrit pleinement � la d�marche port�e ici qui soutient l?�mergence d?une nouvelle �conomie agricole o� les circuits courts, la proximit� et les pratiques d?agriculture respectueuse de l?environnement seront garantes de meilleures conditions de travail et de vie pour les agriculteurs, d?une protection de l?air et de ressources en eau, et de produits de meilleure qualit� pour les consommateurs.

Nous regrettons, en revanche, la baisse apparente du montant attribu� � ces projets, puisqu?en 2017 130.000 euros avaient �t� allou�s alors que seuls 100.000 euros sont pr�vus ici.

On comprend qu?un projet de d�lib�ration doit �tre encore vot�, mais il est sous-entendu qu?il s?agira d?une subvention de 10.000 euros qui viendra s?ajouter aux 90.000 vot�s aujourd?hui. Si cela est bien le cas, on passerait d?un financement de 130.000 euros en 2017 contre 100.000 en 2018, ce qui est de notre point de vue dommageable. Par ailleurs, il est aussi dommage que ce projet n?ait pu �tre travaill� en lien avec les halles alimentaires des 10e et 14e arrondissements qui, en tant que partenaires privil�gi�s de la Ville de Paris sur ces questions, auraient certainement pu participer utilement � cette d�marche.

Mme Pauline V�RON, adjointe, pr�sidente. - Merci.

La parole est maintenant � Danielle SIMONNET, pour 5 minutes maximum, si vous le voulez bien, car Jo�lle MOREL arrive et elle �tait inscrite �galement. Etes-vous d?accord pour intervenir maintenant�?

Merci.

Mme Danielle SIMONNET. - Oui, bien s�r, il n?y a pas de souci.

Je voterai pour ce projet de d�lib�ration �videmment, m�me si j?ai du mal � comprendre pourquoi il y a une telle baisse des subventions.

On est l� face � des projets soutenus qui permettent de s?inscrire dans la volont� de d�velopper de nouvelles r�ciprocit�s entre les territoires urbains et ruraux. Nous sommes l� dans la concr�tisation du premier appel � projets qui date de 2017, et sur les huit projets qui ont �t� s�lectionn�s, qu?il s?agit de soutenir puisqu?ils permettent de valoriser un certain nombre de d�marches.

Je m?arr�terai sur un projet qui est celui de l?association "What?s the food" qui souhaite encadrer un stage d?�tudiant "AgroParisTech" du 5e arrondissement, qui va r�aliser une �tude tr�s int�ressante sur la transformation des m�thodes culturales en zone p�riurbaine et qui va prendre justement l?exemple du Triangle de Gonesse.

C?est qu?en rentrant dans le c?ur du projet de d�lib�ration, cela devient assez int�ressant. L�, nous allons soutenir parmi les diff�rents projets un projet d?un �tudiant qui va du coup s?impliquer dans une association qui est membre du groupement "Carma". Pour ceux qui ne connaissent pas, c?est Coop�ration autour d?une ambition rurale et m�tropolitaine d?avenir, et cela regroupe une quinzaine d?associations qui portent un projet alternatif pour le Triangle de Gonesse, dans le Val-d?Oise, afin de pr�server plusieurs centaines d?hectares de terres agricoles contre quel projet�? Eh bien le projet justement contre lequel la Ville de Paris n?a jamais voulu s?exprimer, qui est le projet "EuropaCity", qui est le plus grand projet de centre commercial d?Europe, compl�tement hallucinant, qui pr�voit m�me une piste de ski, des choses compl�tement aberrantes.

En fait, je trouve qu?il y a derri�re ce projet de d�lib�ration, � la fois un chouette engagement � soutenir mais une sacr�e hypocrisie du "greenwashing" et finalement je trouve que, dans la politique de la Ville de Paris, il y a beaucoup la musique du "en m�me temps" qui plait tant aux oreilles de M. Julien BARGETON, la musique macronienne qui vise � dire une chose et � faire son contraire.

C?est comme si on faisait un Plan Climat encourageant, par exemple, � la r�duction de la consommation carn�e et qu?"en m�me temps", on fasse un week-end, tout un �v�nement, place de la R�publique qui pourrait valoriser la fili�re �levage et viande. Non, on ne ferait tout de m�me pas des choses pareilles�!

C?est comme si "en m�me temps" on voulait absolument d�fendre les terres agricoles et qu?un week-end, on avait une manifestation sponsoris�e par "Happy Valley" qui se trouve justement �tre le "greenwashing" d?"EuropaCity" face � l?opposition d�termin�e qui rassemble � la fois des citoyens et citoyennes, des associations, des petits commer�ants et la profession agricole. C?est comme si, "en m�me temps", place de la R�publique, on acceptait qu?"Europacity", � travers le projet totalement hypocrite de "Happy Valley" qui pr�tend faire une vitrine de l?agriculture fran�aise, fasse tout simplement un "greenwashing".

Je souhaite vraiment attirer votre attention sur le fait qu?on va finir par perdre absolument toute cr�dibilit� � force de faire tout et son contraire. A un moment donn�, il faut avoir une coh�rence. Si on veut d�fendre une alimentation saine et "bio" dans nos assiettes, on d�fend nos terres agricoles. Qui plus est, � proximit� de Paris, on fait en sorte que cette transition agricole puisse se faire�: que l?on arr�te l?agriculture intensive, d?un c�t�, et surtout que l?on arr�te de bousiller nos terres agricoles pour des projets compl�tement aberrants et anti-�cologiques comme "EuropaCity". Je vous remercie.

Mme Pauline V�RON, adjointe, pr�sidente. - Merci.

La parole est maintenant � Jo�lle MOREL, pour le groupe Ecologiste de Paris.

Mme Jo�lle MOREL. - Merci.

Je souhaite aussi prendre la parole sur ce projet de d�lib�ration pour dire combien ce projet de d�lib�ration peut ouvrir une nouvelle �re et peut transformer profond�ment nos modes de consommation, nos rapports � la nature et � l?alimentation.

Je veux remercier les adjointes, C�lia BLAUEL et Antoinette GUHL, qui ?uvrent pour que les plans que nous votons depuis le d�but de la mandature se concr�tisent. Je veux �videmment parler du Plan Climat mais aussi du Plan Economie circulaire, de la strat�gie de r�silience de Paris, de la strat�gie de Paris pour une alimentation durable. Ce projet de d�lib�ration accorde 90.000 euros � neuf petites structures, soit 10.000 euros par structure, qui s?engagent � rechercher des solutions en commun pour renforcer la r�silience du syst�me alimentaire, pour am�liorer la gouvernance de l?�nergie, diminuer les d�placements pendulaires, prot�ger la ressource en eau ou encore rechercher un d�veloppement �conomique au travers du tourisme et de la fabrication locale. Nous engageons concr�tement la Ville de Paris dans la transition �cologique. Nous agissons avec la soci�t� civile, au plus pr�s des habitants.

Ces associations se sont engag�es dans des partenariats avec des structures de modes de culture traditionnelles hors Paris. C?est dans cet �change et dans la confrontation que na�tront les nouveaux savoir-faire. J?en citerai trois qui agissent au niveau du 11e arrondissement et de l?Est parisien que je suis tout particuli�rement.

C?est tout d?abord "l'Accorderie du grand Belleville", install�e dans le 20e arrondissement. "L'Accorderie" souhaite permettre � ses membres de d�couvrir la permaculture en participant � des visites d?exploitation, � des ateliers de mara�chage. Un syst�me de panier de fruits et l�gumes "bio" sera �galement cr��.

L?association "What the food" va encadrer un �tudiant AgroParisTech qui r�alisera une �tude sur la transformation des m�thodes culturales en zone p�riurbaine, � partir de l?exemple du Triangle de Gonesse. L?objectif est �galement de cr�er une cartographie qui r�f�rencera les projets agri-urbains dans Paris et sa proche p�riph�rie, et valorisera les circuits touristiques durables.

Enfin, l?association "P�pins production" est implant�e dans plusieurs arrondissements, mais agit aussi tout particuli�rement dans le 11e arrondissement, rue de Chanzy. L?association a cr�� une p�pini�re de quartier pour permettre la production de jeunes plans adapt�s aux caract�ristiques du milieu urbain et cultiv�s de mani�re �cologique. C?est donc avec enthousiasme que nous votons ces aides � ces petites associations qui, je l?esp�re, pourront se d�velopper. Je vous remercie.

Mme Pauline V�RON, adjointe, pr�sidente. - Merci. Pour r�pondre � l?ensemble des orateurs, je donne la parole � Antoinette GUHL.

Mme Antoinette GUHL, adjointe. - Madame la Maire, chers coll�gues, merci pour vos interventions qui me permettent d?expliciter et de pr�ciser ce projet de d�lib�ration r�compensant les laur�ats de la deuxi�me �dition de l?appel � projets "Solidarit� Paris-Campagne".

Madame SIMONNET, je voudrais �tre claire. Vous vous trompez de sujet et je regrette que vous amalgamiez ce projet de d�lib�ration avec ce sujet, � combien important, d?"EuropaCity". Le projet "What the food" est l?un des dix projets effectivement retenus dans cet appel � projets. Il a pour objectif de soutenir un travail de recherche pour la production d?une cartographie qui r�f�rencera les projets agri-urbains dans Paris et sa proche p�riph�rie. Ce projet se fait certes en collaboration avec "What the food" mais aussi avec AgroParisTech. Ce projet poss�de donc un int�r�t �vident puisqu?il s?agit de pouvoir faire intervenir la science dans la cr�ation d?outils cartographiques pour un tourisme durable pour Paris et sa proche p�riph�rie.

"Paris-Campagne" va au-del� des questions d?alimentation que vous �voquez ici. Elle les int�gre, bien entendu. Cela a �t� votre r�flexe que de penser aux questions alimentaires en pensant � "Paris-Campagne". Cependant, au-del� de la question alimentaire, il s?agit bien de r�inventer de nouveaux liens entre les villes et les campagnes, et donc entre Paris et les campagnes.

Je rappelle quelques chiffres�: selon l?I.N.S.E.E., plus de 95�% de la population vit sous l?influence des villes, alors que trois quarts des bassins de vie fran�ais sont ruraux et que les influences entre villes et campagnes sont r�ciproques. Vous le savez, de plus en plus, les villes, les m�tropoles et les territoires ruraux sont des territoires interconnect�s et aspirent, de part et d?autre, � d�velopper de nouvelles r�ciprocit�s. Cet appel � projets a �t� fait dans ce sens-l�.

Il s?agit �galement d?un appel � projets d?innovation sociale pour voir ce que les structures ont � nous proposer et � nous pr�senter comme nouvelle voie pour d�finir cette solidarit�. L?ann�e derni�re, puisqu?il s?agit du deuxi�me appel � projets, les projets �taient beaucoup centr�s sur l?alimentation, d?o� vos interventions. Cette ann�e, on se rend compte qu?ils sont beaucoup plus divers et qu?ils couvrent quatre grands th�mes�: le tourisme et l?habitat solidaire�; la sensibilisation, la valorisation et la recherche aux questions d?agriculture�; la distribution - vous avez raison de mentionner le lien avec les halles alimentaires et c?est une pr�conisation que nous pouvons prendre en compte aujourd?hui en leur proposant de travailler avec les halles alimentaires -�; la vente en circuit court et le financements de projets d?agriculture durable�; et la valorisation des biod�chets pour pouvoir faire le lien entre Paris et la campagne.

Vous l?avez constat�, cette deuxi�me �dition r�compense de mani�re beaucoup plus diversifi�e des projets tout � fait enthousiasmants et, au-del� de la question que vous �voquiez, Madame SIMONNET, qui, sans doute, peut justifier un d�bat dans un autre contexte et sur un autre projet de d�lib�ration?

Mme SIMONNET est partie. Je vais peut-�tre arr�ter de lui r�pondre puisque, manifestement, elle s?en fiche.

Je vous invite donc, Mesdames et Messieurs, Monsieur LE RESTE, Madame Jo�lle MOREL, � voter ce projet de d�lib�ration "Solidarit� Paris-Campagne".

Mme Pauline V�RON, adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAE 74.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2018, DAE 74). Je vous remercie.

Juin 2018
Débat
Conseil municipal
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