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2018 DASES 166 G - Subventions (36.430 euros) à treize associations qui interviennent dans le cadre du "Mois parisien du handicap 2018".


M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Je vous propose de poursuivre nos d�bats et nous poursuivons par le projet de d�lib�ration DASES 166 G, subventions � 13 associations qui interviennent dans le cadre du "Mois parisien du handicap".

Tout d'abord, la parole pour le groupe Communiste - Front de Gauche est � Herv� B�GU�.

M. Herv� B�GU�. - Merci.

Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, nous nous f�licitons que le Conseil de Paris d�lib�re sur ce th�me le "Mois parisien du handicap 2018", qui reste un moment important.

Cet �v�nement est l'occasion de se mobiliser autour du handicap et de changer notre regard sur celui-ci. Les diff�rents types de handicap sont souvent m�connus du grand public. C'est pour cela que ce genre de rassemblement reste essentiel.

Les personnes en situation de handicap se sentent souvent exclues des d�cisions politiques. Il est ainsi n�cessaire de donner les moyens financiers ad�quats en faveur des personnes dans ces situations.

Nous voterons sans h�sitation ce projet de d�lib�ration. Plus g�n�ralement, nous profiterons de ce projet de d�lib�ration pour mettre en lumi�re l'importance de continuer ces actions de sensibilisation aupr�s des Parisiennes et Parisiens et de d�velopper des projets pour mieux accueillir les personnes en situation de handicap afin d'assurer pour toutes et tous une m�me �galit� d'acc�s au service public.

La Ville de Paris participe � r�duire ces in�galit�s gr�ce � son exemplarit� dans son engagement en tant qu?employeur au sein de sa collectivit�. Malgr� ses efforts, les objectifs ne sont pas encore atteints, beaucoup reste � faire. L'inclusion des personnes en situation de handicap n�cessite une approche globale et une interaction de l'ensemble des droits fondamentaux�: scolarit�, sant�, logement, et d�placement.

Les personnes en situation de handicap connaissent une pr�carit� du quotidien. Elles subissent de nombreux obstacles, notamment au niveau de l'accessibilit�. Il est n�cessaire de d�velopper en profondeur une politique inclusive. Les projets d'am�nagement de l'espace urbain doivent prendre en compte la situation de tous les citoyens.

Il en va de l'�galit� des droits, que tout le monde puisse s'approprier l'espace public. 80�% des personnes en situation de handicap sont invisibles dans les lieux. Ce constat prouve qu'il faut que la Ville de Paris continue son combat contre les discriminations que peuvent subir les personnes non valides.

Encore aujourd'hui et malgr� la loi de 1987 sur l'obligation d'emploi des travailleurs handicap�s, et la loi de 2005 affirmant le principe de non-discrimination des personnes en situation de handicap, ces personnes rencontrent toujours des difficult�s pour trouver un emploi. Plus largement, l'accompagnement des jeunes en situation de handicap � l'�cole, notamment dans les quartiers populaires, est un d�fi � relever. La Ville de Paris et les pouvoirs publics doivent apporter plus de moyens financiers aux �tablissements scolaires, afin que les personnels enseignants et non enseignants soient form�s sur ces probl�mes. Le groupe Communiste a toujours soutenu les exp�riences li�es � l'am�lioration de vie des personnes en situation de handicap, notamment dans les quartiers populaires.

Je vous remercie.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Herv� B�GU�.

Karen TA�EB a la parole.

Mme Karen TA�EB. - Merci, Monsieur le Maire, mes chers coll�gues.

Je voulais �galement me f�liciter de cette 10e �dition du "Mois extraordinaire" initi� par V�ronique DUBARRY en 2009, poursuivi par Bernard JOMIER, et qui sous l'impulsion de Nicolas NORDMAN change de nom cette ann�e devenant ainsi "Le mois parisien du handicap".

Si les mots ont un sens, ce nouveau nom refl�te davantage ce que nous voulons faire. Il n'y a en effet rien d'extraordinaire � se consacrer � la question essentielle du handicap. Cela doit �tre une de nos priorit�s, une pr�occupation permanente pour faire de Paris cette ville qui s'adapte au handicap et non l'inverse. Je ne dirai m�me pas cette ville inclusive, car cela renvoie au pr�alable � une exclusion.

Or, les personnes handicap�es sont des contribuables comme les autres, des consommateurs comme les autres, des enfants ou des parents comme les autres. Ils veulent juste pouvoir �tudier, travailler, se promener, se loger, voyager, prendre un verre, voir un spectacle comme les autres. Ils veulent que ce soit possible.

Ce mois est aussi l'occasion de mettre en lumi�re toutes ces associations qui font un travail non pas extraordinaire mais essentiel. Un grand nombre d'entre elles font l'objet de ce projet de d�lib�ration. Ces associations soutenues par la Ville nous offriront des spectacles, des d�fil�s de mode, une initiation au langage des signes fran�ais, un parcours de cannes blanches.

La loi de f�vrier 2005 pour "l'�galit� des droits et des chances, la participation � la citoyennet� des personnes handicap�es" dit d�j� tout dans son titre. Mais, visiblement, cette loi a �t� trop bien �crite ou �tait-elle trop ambitieuse�? Visiblement, elle g�ne aux entournures.

Force fut de constater en 2015 que nous n'�tions pas au rendez-vous fix� par la loi. Les �tablissements priv�s et les collectivit�s ont eu de 3 � 9 ans suppl�mentaires pour se mettre en conformit� avec la loi, et aujourd'hui encore avec la loi Elan, on r�vise, on amende et on fait marche arri�re.

De 100�% de logements accessibles dans les nouvelles constructions comme le pr�voit la loi de 2005, l'Assembl�e nationale nous fait reculer d'un bond de 90�%, � moins que le S�nat ne vote autrement, et je compte sur les s�nateurs de Paris de tous bords. Il n'y aurait plus que 10�% de logements accessibles dans le neuf.

La Ministre est soit trop optimiste en imaginant que le handicap sera un vieux souvenir dans les ann�es qui viennent, soit inconsciente des vrais probl�mes.

Les associations ont raison de s'inqui�ter, elles imaginent d�j� les scenarii�: entre un locataire valide et un locataire handicap� qui demanderait des travaux de mise en accessibilit�, quel serait le choix du propri�taire�? Forc�ment le plus facile�!

Quant aux personnes qui vivent dans un logement, mais qui au cours de leur vie vont �tre atteintes de scl�rose en plaque, avoir un enfant handicap� � la naissance, �tre victimes d'un AVC avec s�quelles, que leur dira-t-on�? "Patientez, nous allons faire quelques travaux, ou allez � l'h�tel en attendant".

Oui, c'est la situation que nous vivons aujourd'hui. Ce n'est justement pas la soci�t� pour tous que nous voulons construire. Il est temps de changer les mentalit�s, car cela se retrouve h�las � tous les niveaux.

Je pense � cet ami handicap� se d�pla�ant en fauteuil, qui me racontait qu'arriv� en gare terminus, il a d� attendre un tr�s long moment, manquant ainsi un rendez-vous professionnel avant que l'on vienne l'aider � descendre du train et qu'on lui dise de surcro�t "estimez-vous heureux que l'on soit venu".

Je pense � cette maman qui vivait au 4e �tage sans ascenseur et qui ne pouvait plus monter avec son b�b� handicap� devenu grand dans les bras.

Je pense � cet �tudiant en journalisme qui s'est vu refoul� d'une universit� parisienne non pas pour ses r�sultats, mais pour cause de non-accessibilit�.

Je pense � ce p�re d'un jeune homme autiste qui m'�crit chaque semaine pour me dire que mon v?u sur le P.A.M. 75, malgr� un vote � l'unanimit� en Conseil de Paris, n'a pas �t� suivi d'effet. Je pense � cette dame qui nous dit qu'en cas de bus bond�, elle n'a pas le droit de monter avec son fauteuil roulant. La liste est longue. C'est en nous mettant � leur place que nous pourrons mieux agir, c'est le sens du Conseil local du handicap que j'aurai l'honneur d'inaugurer le 15 juin prochain en mairie du 4e arrondissement. La loi de 2005 est une tr�s belle loi, ne la freinons pas, ne l'�dulcorons pas. Respectons-la, d�fendons-la. Merci.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Madame TA�EB.

La parole est � Fatoumata KON�.

Mme Fatoumata KON�. - Merci.

Monsieur le Maire, chers coll�gues, "Le mois parisien du handicap" est une belle occasion de valoriser l'action des associations par le soutien � des �v�nements de sensibilisation, de loisirs, d'activit�s artistiques, ou de promotion de la culture du handicap.

Cette op�ration permet notamment de valoriser l'action de plusieurs associations de soutien aux personnes autistes, telle que la compagnie "Fractales 4", dont le spectacle musical met � l'honneur de jeunes autistes. Ce spectacle, pr�sent� samedi dernier � la mairie du 13e, permet de lutter contre les pr�jug�s et la stigmatisation en mettant en valeur les jeunes par le passage sur sc�ne et la cr�ation artistique. Justement, au sujet de l'autisme, le Gouvernement a annonc� un quatri�me et nouveau Plan Autisme en avril dernier pour am�liorer le d�pistage, la recherche et la prise en charge. Notre Ville soutient d�j� beaucoup de dispositifs aupr�s de ses partenaires, mais un cadre national serait tr�s utile pour structurer les politiques publiques dans ce domaine.

Si nous nous r�jouissons des annonces particuli�rement volontaristes au-del� des paroles et des promesses, il nous faut aussi des chiffres et des actes. Nous pouvons encore faire d'immenses progr�s en mati�re de diagnostic pr�coce, de scolarisation, de soutien aux aidants familiaux et d'accompagnement des adultes dans leur vie quotidienne active et de citoyen. Oui, car je rappelle que, faute de propositions adapt�es en Ile-de-France et m�me en France, nombreuses sont les familles parisiennes n'ayant encore d'autres choix que de laisser leurs enfants dans des �tablissements en Belgique.

Je profite �galement de ce projet de d�lib�ration pour exprimer mon inqui�tude vis-�-vis de la loi Elan, actuellement en d�bat. Une des mesures de cette loi r�duit l'objectif de 100�% des nouveaux logements accessibles � 10�% de logements accessibles et 90�% �volutifs, comme vient de le pr�ciser ma coll�gue, Karen TA�EB. Cette loi revient donc sur la perspective de l'accessibilit� universelle. Pourtant, le handicap n'est pas n�cessairement inn�. Les besoins peuvent aussi survenir suite � des accidents de la vie et les besoins d'accessibilit� peuvent augmenter avec l'�ge. Par cons�quent, nous pouvons tous, un jour, y �tre confront�s.

Ces d�cisions nous inqui�tent et touchent � l'�galit� des droits des personnes handicap�es, d'autant qu?elles vont dans le sens de la demande des lobbies qui plaidaient pour une meilleure rentabilit� de la construction. Or, pour rattraper le retard national en mati�re d'inclusion des personnes handicap�es, nous ne pouvons admettre que les objectifs soient revus � la baisse pour de simples raisons financi�res. On peut alors constater que beaucoup reste � faire si nous souhaitons r�ellement construire une soci�t� inclusive, avec des politiques publiques adapt�es aux besoins sp�cifiques des personnes handicap�es. Des op�rations comme "Le mois parisien du handicap" sont donc indispensables, car elles permettent de sensibiliser tous les citoyennes et les citoyens sur le sujet du handicap.

C'est pourquoi, je nous invite toutes et tous � consulter le programme et � nous rendre � ces �v�nements qui se d�rouleront partout dans Paris jusqu'au 2 juillet prochain. Merci.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci, Madame Mme KON�.

La parole est � M. Nicolas NORDMAN, pour vous r�pondre.

M. Nicolas NORDMAN, adjoint. - Merci, mes chers coll�gues, pour vos interventions qui permettent de mettre en valeur ce tr�s bel �v�nement qu'est "Le mois parisien du handicap". Il r�pond � trois objectifs�: faire conna�tre aux personnes en situation de handicap et � leurs aidants les diff�rents dispositifs publics et priv�s qui existent�; soutenir de nouvelles initiatives et donner de la visibilit� au sujet pour changer le regard de la soci�t� sur le handicap�; faciliter et encourager la rencontre des publics pour une soci�t� parisienne plus inclusive.

Comme vous l'avez soulign�, Madame TA�EB, nous avons fait le choix, cette ann�e, de modifier le nom de cet �v�nement�: il faisait d�bat aupr�s de l'ensemble des acteurs, notamment en raison de sa signification un peu �quivoque. Quoi de plus simple que de d�signer les choses sans d�tour�? C'est la raison pour laquelle nous avons choisi de l'appeler tout simplement "Le mois parisien du handicap". Cela m'a sembl� �tre la meilleure fa�on de changer le regard sur le handicap en pouvant �crire, lire et dire ce mot "handicap" qui n'est ni un fardeau pour les personnes, ni une honte pour les familles, ni une peur pour la soci�t�.

Pour son dixi�me anniversaire, nous avons souhait� une programmation parisienne construite avec les mairies d'arrondissement, les conseils locaux du handicap, les �quipements de la Ville de Paris et notamment les biblioth�ques parisiennes, qui sont tr�s mobilis�es. Nous avons eu l'occasion, avec Bruno JULLIARD, de rencontrer samedi apr�s-midi les associations, bien s�r, mais aussi les mairies d'arrondissement, comme je viens de le dire.

Cette mobilisation est tr�s importante cette ann�e�: pas moins de 130 �v�nements sont organis�s dans tous les arrondissements parisiens. "Le mois parisien" propose des �v�nements sportifs, des performances dans�es, des s�ances de cin�ma accessibles, des ateliers d'initiation au braille ou � la langue des signes fran�aise, des d�bats sur le th�me de l'emploi, de la vie affective et sexuelle, de tout ce qui a trait � l'autonomie.

Je veux �videmment, et vous l'avez indiqu�, souligner la cr�ation � l'occasion de ce mois et le lancement, � l'initiative de Karen TA�EB et du maire du 4e arrondissement, Ariel WEIL, du "Conseil local du handicap du 4e arrondissement" qui sera le quinzi�me conseil local du handicap � Paris.

Je vous invite tous � participer � l'ensemble de ces �v�nements qui ont lieu partout � Paris. Je souhaite, bien s�r, que "Le mois parisien du handicap" puisse prendre une ampleur de plus en plus importante pour signifier et montrer la place que la Ville de Paris et la soci�t� parisienne accordent � ce sujet du handicap.

Madame KON�, vous avez �voqu�, et je voudrais vous dire un mot � ce sujet, la situation particuli�re des personnes autistes et de leurs familles, qui connaissent encore de nombreuses difficult�s pour mettre en ?uvre leurs projets de vie. Trop de familles, encore aujourd'hui � Paris, sont sans solution. Vous l'avez soulign�, cela n�cessite une mobilisation tr�s importante�; nous continuons, bien s�r, de cr�er des places pour des accueils suppl�mentaires. Nous avons aussi souhait� lancer et organiser des plans de formation pour les personnels, notamment de la petite enfance, parce que l?on sait que la d�tection pr�coce conditionne la qualit� du suivi des enfants avec autisme.

Le Gouvernement a annonc�, il y a quelques semaines maintenant, le quatri�me Plan Autisme. Je crois, comme vous l?avez soulign�, qu'il nous faudra �tre vigilants, notamment pour que des moyens puissent �tre allou�s � ce plan pour qu?il puisse �tre le plus efficace possible.

Je veux terminer rapidement. Vous avez �voqu�, ainsi que Mme TA�EB, la question de la loi dite Elan en cours de discussion actuellement � l'Assembl�e nationale et bient�t au S�nat. Cette loi revient sur des acquis vieux de plus de 40 ans en mati�re de handicap. En effet, l'accessibilit� des logements �tait d�j� inscrite dans la loi de 1975, r�affirm�e dans celle de 2005, cette loi m�me qui fait aujourd'hui r�f�rence et qui avait �t� concert�e sous l'�gide du Pr�sident Jacques CHIRAC.

En ce qui me concerne, je pense que de passer de 100�% d'obligation de construction de logements accessibles dans les programmes neufs � 10�%, est un grave recul historique. D'ailleurs, les associations du secteur du handicap combattent et se mobilisent aujourd'hui pour faire revenir le Gouvernement sur cette proposition qui va � l'encontre non seulement de l?�galit�, mais aussi de la soci�t� plus inclusive que nous appelons de nos v?ux.

Je veux dire, ici, � l'ensemble des associations de ce secteur qui se mobilisent aujourd'hui, que nous sommes bien �videmment � leurs c�t�s pour faire �voluer cette loi. Je souhaite que l'examen au S�nat puisse faire en sorte que les principes d'accessibilit� et d'�galit� puissent � nouveau �tre inscrits dans cette loi Elan. D'ailleurs, un v?u de l'Ex�cutif sera pr�sent� en 5e Commission sur ce sujet en r�ponse � un v?u de Mme SIMONNET.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Nicolas NORDMAN, pour cette excellente r�ponse.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 166 G.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s'abstient�?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2018, DASES 166 G).

Je vous remercie. 2018 DASES 168

Juin 2018
Débat
Conseil municipal
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