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Vœu déposé par le groupe DP relatif au blocage des universités.


Mme V�ronique LEVIEUX, adjointe, pr�sidente. - Nous examinons le v?u n��140 relatif au blocage des universit�s.

La parole est � M. Julien BARGETON.

M. Julien BARGETON. - Merci, Madame la Maire.

Au dernier Conseil de Paris, nous avons vot� des v?ux pour soutenir les mobilisations �tudiantes contre "Parcoursup" que, moi aussi, comme cela a �t� dit pr�c�demment, je d�fends. En effet, la vraie s�lection est la s�lection par l?�chec�; la vraie s�lection est la s�lection par tirage au sort. On verra � quel point cette loi aura �t� une �tape importante dans le quinquennat d?Emmanuel MACRON, j?en suis absolument convaincu.

Quand on compare avec ce qu?il s?est pass�, je rappelle juste qu?� la m�me �poque, il y avait 0 r�ponse et que l�, on est � 75�%. C?est cela la r�alit� de "Parcoursup".

Evidemment, la libert� de manifester est un droit fondamental reconnu par tous les textes nationaux comme internationaux. Pour autant, l?�vacuation des universit�s avait �t� demand�e par le Pr�sident de l?universit� et ce blocage avait �t� consid�r� comme ill�gal et comme le fruit d?une minorit� d?�tudiants. Par ailleurs, il a des cons�quences tr�s dures pour les �tudiants boursiers notamment parce qu?il allonge la dur�e des �tudes. Il a des cons�quences tr�s dures pour des �tudiants qui doivent payer des logements � Paris. Il est donc extr�mement p�nalisant et notamment pour ceux qui ont moins par rapport � ceux qui peuvent �tre log�s par leurs parents. Je voudrais faire une diff�rence entre les occupations et les blocages. En effet, les occupations d?universit�s, nous en avons - les uns et les autres - connu. Il s?agissait d?�tudiants qui distribuaient des tracts, qui laissaient rentrer les autres, qui les laissaient m�me participer � des A.G. En l?occurrence, ce n?est pas du tout cela. Cela a �t� th�oris�, il ne s?agit pas d?une occupation, mais d?un blocage. Le blocage est, �videmment, le fruit de personnes qui viennent, en g�n�ral et tr�s souvent, de l?ext�rieur et qui ont emp�ch� les �tudiants de rentrer. C?est tr�s diff�rent. Y compris les personnes qui peuvent soutenir un mouvement devrait �tre en capacit� de condamner ce changement de pratique.

C?est pourquoi nous demandons que la Maire de Paris le fasse aussi, qu?elle condamne le blocage des universit�s et des centres d?examens. Merci beaucoup.

Mme V�ronique LEVIEUX, adjointe, pr�sidente. - Pour r�pondre, je donne la parole � Mme Marie-Christine LEMARDELEY.

Mme Marie-Christine LEMARDELEY, adjointe. - La d�mocratie universitaire - je le rappelle - est, pour nous, un principe fondamental. Les universit�s sont des lieux de d�bat et de dialogue et l?Ex�cutif parisien condamne toutes les formes de violence, de d�gradation et d?entrave au dialogue qui pourraient affaiblir cette d�mocratie universitaire. L?int�r�t des �tudiants est �galement, pour nous, un principe fondamental et nous prenons la mesure des inqui�tudes qui s?expriment actuellement. Toutefois, ces questions rel�vent d?un d�bat national sur lequel des positions diff�rentes s?expriment. Ainsi, tout en ayant rappel� ces principes fondamentaux, de la m�me fa�on qu?au Conseil pr�c�dent, au sujet d?un v?u portant sur le m�me sujet national, l?Ex�cutif n?indiquera pas de position de vote par rapport � ce v?u qui rel�ve d?enjeux et de positions qui d�passent les strictes comp�tences du Conseil de Paris. Je m?en remets donc � la sagesse de notre Assembl�e.

Mme V�ronique LEVIEUX, adjointe, pr�sidente. - Je suis saisie de trois explications de vote. Je donne tout d?abord la parole � M. Nicolas BONNET-OULALDJ.

M. Nicolas BONNET-OULALDJ. - Merci, Madame la Maire.

Je voudrais dire � notre coll�gue Julien BARGETON�: je sais que votre groupe est un groupe qui se dit libre de l?Ex�cutif et qui est en soutien quand il le souhaite, sauf qu?un v?u a �t� adopt� par notre h�micycle il y a un mois, vot�; et l�, vous nous proposez un v?u qui remet en cause un vote du Conseil de Paris d�mocratique. Mon cher coll�gue, vous avez, bien s�r, le droit d?�tre ici le porte-parole, comme au S�nat, de La R�publique En Marche, mais vous avez aussi le droit de respecter le vote majoritaire port� par l?Ex�cutif de Paris dans lequel vous portez, � titre personnel, une certaine libert� de soutien en fonction des lois et des propositions du Gouvernement. Je voudrais, enfin, dire l?argument principal pour lequel nous ne voterons pas votre v?u. D?abord, aucun fait pr�cis ne qualifie ce qui est "blocage" ou "occupation". C?est un abus de langage de votre part.

Mme V�ronique LEVIEUX, adjointe, pr�sidente. - Il faut conclure, s?il vous pla�t.

M. Nicolas BONNET-OULALDJ. - Et vous appelez "blocage" autant quand il y a occupation et notamment quand c?est un choix d�mocratique des lyc�ens et des �tudiants dans leur mode d?action pour faire face � des lois que vous soutenez. Nous voterons contre dans un enjeu de d�mocratie et d?apprentissage de la d�mocratie au lyc�e comme � l?universit�.

Mme V�ronique LEVIEUX, adjointe, pr�sidente. - La parole est � Mme BERTHOUT, pour une explication de vote.

Mme Florence BERTHOUT, maire du 5e arrondissement. - Un grand moment d?hypocrisie de l?Ex�cutif et de confusion totale.

Si. Je dis "l?Ex�cutif", je ne parle pas des conseillers. Je parle de l?Ex�cutif.

En effet, lors de la derni�re s�ance, l?Ex�cutif a soutenu des v?ux tr�s virulents � l?�gard des interventions des forces de l?ordre dans les universit�s et soutenant presque inconditionnellement les blocages dans les universit�s.

C?est la v�rit�, laissez-moi juste terminer.

Vous avez dit "sagesse" et contrairement � tout ce que l?on fait quand un Ex�cutif dit "sagesse", tout l?Ex�cutif a vot� les v?ux. Alors, arr�tez l?hypocrisie dans le discours�! Il y a les preuves�: tout l?Ex�cutif sur les deux premiers bancs a vot�.

Vous-m�me, Madame LEMARDELEY, car j?�tais dans l?h�micycle, vous avez vot� les v?ux. C?est inqualifiable�!

Ce que je voudrais dire?

Non, mais c?est incroyable�! Les images feront foi. C?est absolument incroyable�! Vous �tes un d�ni permanent.

Mme V�ronique LEVIEUX, adjointe, pr�sidente. - Madame BERTHOUT, il faut conclure.

Mme Florence BERTHOUT, maire du 5e arrondissement. - Oui, mais pardonnez-moi, j?ai �t� interrompue.

Je voudrais juste dire une chose � M. BONNET-OULALDJ�: si vous ne faites pas la diff�rence entre "blocage", "occupation" et "d�gradation", je me permets de vous conseiller d?appeler le Pr�sident de Paris I qui pourra vous donner des explications extr�mement pr�cises sur ce qu?a �t� � Tolbiac de la d�gradation et du blocage.

Merci.

Mme V�ronique LEVIEUX, adjointe, pr�sidente. - La parole pour une autre explication de vote est � M. VESPERINI.

M. Alexandre VESPERINI. - On m?emp�che de parler�?

En fait, la position de l'Ex�cutif est d�solante mais elle est tout � fait compr�hensible. En effet, l'Ex�cutif est tenu, il est pieds et poings li�s. Il est pieds et poings li�s d�j� vis-�-vis de l?U.N.E.F., l'organisation �tudiante? Attendez. Une organisation �tudiante � laquelle la Ville donne chaque ann�e entre 30.000 et 50.000�euros par an, U.N.E.F. qui refuse de condamner les blocages, dont certains �l�ments - cela a �t� prouv� - participent au blocage, ont m�me particip� � l?annulation, je pr�cise bien � l?annulation des �lections universitaires de Paris�I, comme Florence BERTHOUT l'a dit, au mois de mars dernier.

Cet Ex�cutif est �galement pieds et poings li�s vis-�-vis de sa majorit�, en r�alit� qui part compl�tement � la gauche de la gauche de la gauche, comme vient de nous le dire M. Nicolas BONNET-OULALDJ. En r�alit�, cet Ex�cutif est un navire � la d�rive.

Voil�, vous n'�tes pas capables de condamner un blocage, vous n?�tes m�me pas capables de dire que les �tudiants qui veulent �tudier, qui doivent travailler, qui doivent valider leurs partiels veulent le faire. Vous n'�tes m�me pas capable de le dire�! Cette position est compr�hensible mais elle est d�solante�! C?est d�solant�! Voil�, c?est tout�!

Mme V�ronique LEVIEUX, adjointe, pr�sidente. - Monsieur VESPERINI, il faut conclure.

M. Alexandre VESPERINI. - J?appelle, pardon, et je terminerai simplement, s?il vous pla�t? Puisque c'est sagesse, puisque chaque conseiller de Paris va voter en son �me et conscience, puisque pour une fois l'Ex�cutif ne demande pas aux �lus PS d'�tre des godillots comme d?habitude, eh bien je leur demande, � ces �lus godillots, de prendre leurs responsabilit�s, de se rappeler de leurs ann�es estudiantines?

Mme V�ronique LEVIEUX, adjointe, pr�sidente. - Monsieur VESPERINI, c?est fini, s?il vous pla�t.

M. Alexandre VESPERINI. - ? et donc de voter le v?u de nos coll�gues D�mocrates et Progressistes�!

Mme V�ronique LEVIEUX, adjointe, pr�sidente. - Je donne la parole � la derni�re explication de vote, qui est M. J�r�me GLEIZES.

Ah, il y en aura une autre de M. F�RAUD apr�s.

M. J�r�me GLEIZES. - Il y avait longtemps que l'on n'avait pas eu un d�bat gauche/droite sur les questions universitaires. Laissez-moi terminer. Je n?ai pas commenc� � parler que d�j�?

M. BARGETON fait une distinction entre l'occupation et le blocus, le blocage. Non, la distinction n'est pas � ce niveau. La distinction, elle est de savoir ce que d�cide une assembl�e g�n�rale universitaire. Est-ce qu?elle d�cide du blocage, d'occupation ou d?autres choses�? Moi qui suis professeur d'universit�, mon universit� n'a pas vot� le blocage, n?a pas vot� l'occupation, l'universit� n'est pas occup�e ni bloqu�e. Pourtant, l'universit� Paris�XIII a eu des occupations par le pass� tr�s dures et violentes avec des blocages. La question n?est donc pas l�.

L�, ce que vous dites, Monsieur BARGETON, est tr�s grave. Vous mettez en cause la l�gitimit� des �tudiants de Tolbiac sur leurs moyens d'action. Je suppose que vous n'�tes pas all� � Tolbiac, car si vous y �tiez all�, vous sauriez tr�s bien que c'�tait largement majoritaire, cette occupation et ce blocage. Ainsi, aujourd?hui, il est normal? Il est normal?

Mme V�ronique LEVIEUX, adjointe, pr�sidente. - Monsieur VESPIRINI, vous avez d�j� parl�!

M. J�r�me GLEIZES. - ? pour quelqu?un de gauche, de soutenir les mouvements majoritaires et les d�cisions d?assembl�es g�n�rales. Sinon, on n'aurait jamais eu Mai 68�!

Merci�!

Mme V�ronique LEVIEUX, adjointe, pr�sidente. - La parole est � M. F�RAUD.

M. R�mi F�RAUD. - Merci, Madame la Maire.

Justement, je pense que la sagesse devrait �tre partag�e, quel que soit notre avis. Ce matin, Mme BERTHOUT nous enjoignait avec force de ne pas �tre trop pr�occup�s de questions nationales, que cela n'�tait pas le r�le du Conseil de Paris. Tout � coup, vous d�fendez une position tr�s v�h�mente sur une question qui est d'abord une question nationale. Pour ce qui est des blocus, des occupations�- comme on veut les appeler - � ma connaissance, elles n'ont plus lieu aujourd'hui. On n'est donc pas non plus sur une question d'une urgence absolue.

Je remercie l'Ex�cutif de sa position de sagesse, parce qu?en effet, il ne s'agit absolument pas de mettre en cause les forces de l'ordre. Mais il n'y a pas non plus, dans ce v?u, tous les �l�ments dans lesquels nous pourrions nous reconna�tre. Pour ma part, je m'abstiendrai. En effet, les �lus du groupe Socialiste et Apparent�s seront tout � fait libres et se sentiront tout � fait libres de leur vote.

Mme V�ronique LEVIEUX, adjointe, pr�sidente. - Une demande de rappel au r�glement, Madame BERTHOUT�?

Mme Florence BERTHOUT, maire du 5e arrondissement. - Je voudrais faire un rappel au r�glement parce que l?on a mis en doute ce que je disais tout � l'heure. D?abord, si vous pouviez dire cela � chaque fois, chers coll�gues. Je suis assez d'accord, globalement, avec ce que vous venez de dire.

Je voudrais revenir sur le v?u pr�c�dent. Ce que j?ai dit est la stricte v�rit�, donc je demande bien que ce soit consign� au proc�s-verbal. Il y a eu deux votes. C'�tait M. PENINOU qui pr�sidait. Pour le premier, il y a eu un cafouillage total. Comme on n?arrivait pas � d�compter, l'Ex�cutif, enti�rement, a revot� et a vot� le v?u. Je veux que ce soit dit, les images en feront foi.

Mme V�ronique LEVIEUX, adjointe, pr�sidente. - Monsieur AZI�RE, c'est un rappel au r�glement�?

M. Eric AZI�RE. - C'est un rappel au r�glement en fonction de l'esprit de ces d�bats, puisque c'est la libert� de vote qui est demand�e � chaque conseiller de Paris. Afin d'avoir une lecture pr�cise de cette libert� de vote, je demande un scrutin public.

Mme V�ronique LEVIEUX, adjointe, pr�sidente. - Nous proc�dons � une suspension de s�ance pour organiser le vote.

Juin 2018
Débat
Conseil municipal
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