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Vœu déposé par le groupe Ecologiste de Paris relatif à la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël.


M. Emmanuel GR�GOIRE, adjoint, pr�sident. - Nous examinons � pr�sent le v?u n��41 relatif � la reconnaissance de J�rusalem comme capitale d'Isra�l.

C'est J�r�me GLEIZES qui nous pr�sente le v?u.

M. J�r�me GLEIZES. - Merci, Monsieur le Maire.

Le groupe Ecologiste se serait bien pass� de d�poser ce v?u, mais, malheureusement, l'�p�e de Damocl�s qui avait �t� lev�e par le futur Pr�sident des Etats-Unis, Donald TRUMP, lors des �lections pr�sidentielles, en d�sirant transf�rer l'ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv vers J�rusalem, est tomb�e le 6 d�cembre.

Cette d�cision a �t� amplifi�e par le discours de Mike PENCE, le vice-pr�sident am�ricain, lors d'un discours � la Knesset le 22 janvier 2018.

Au lieu d'utiliser des arguments de nature rationnelle, politique, il a utilis� des arguments de nature proph�tique, en se basant sur l'Apocalypse de la Bible, et donc en ayant un discours tout � fait apocalyptique repr�sentant ainsi le discours de l'extr�me droite chr�tienne am�ricaine qui pense que le retour du Messie va se faire depuis Isra�l.

Les cons�quences de cette d�cision sont impossibles aujourd'hui � mesurer. En revanche, nous savons le risque qu'il y a � ce qu'une des trois religions issues d'Abraham prenne le monopole de J�rusalem.

J�rusalem est une capitale spirituelle pour les trois religions issues d'Abraham�: le Mur des Lamentations pour les juifs, l'�glise du Saint-S�pulcre pour toutes les familles chr�tiennes, et le D�me du Rocher Al-Qods pour les musulmans. Vouloir donc transformer une capitale religieuse en capitale politique est une prise de risque incommensurable. Ce v?u n'�tait pas un v?u d'opportunit�, mais un v?u d'actualit�. Ce v?u n'est pas pour amener une nouvelle fois la question palestinienne sur le devant du Conseil de Paris, mais de rappeler des positions que Paris est aussi une capitale, que Paris doit donc r�affirmer sa position dans ce moment de tension extr�me. C'est pour cela que ce v?u est tout simple, il rappelle le droit fran�ais, il salue la politique, la diplomatie fran�aise sur ce sujet - je f�licite rarement M.�MACRON - mais sur le coup, la diplomatie fran�aise a �t� excellente, que l'ancien conseiller diplomatique de la Maire, Aur�lien LE CHEVALLIER, a �t� utilis� par M. MACRON pour faire une mission aupr�s de Ramallah. Il est donc important que Paris r�affirme le respect du droit international, que Paris r�affirme que ses relations ont lieu avec Tel-Aviv et non pas avec J�rusalem.

C'est pourquoi je vous invite � voter ce v?u qui ne fait que rappeler le droit international. Merci de votre attention.

M. Emmanuel GR�GOIRE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup.

Pour vous r�pondre, Patrick KLUGMAN.

M. Patrick KLUGMAN, adjoint. - Vaste sujet�! Je pense que s'il y a une opinion majoritaire au sein de ce Conseil sur ce sujet �pineux qu'est le conflit isra�lo-palestinien au sens tr�s large, c'est que le Conseil de Paris a peut-�tre d'autres vocations qu'� d�lib�rer, s�ance apr�s s�ance, sur des v?ux qui - nous pouvons modestement le reconna�tre - n'apportent pas grand-chose aux parties en pr�sence, y compris �videmment au peuple palestinien.

Il y a une d�rive suppl�mentaire sur laquelle je souhaite attirer l'attention de notre Conseil, Monsieur le Pr�sident du Conseil, c'est que l'on ne va pas ici se transformer en chambre de commentaire des d�clarations intempestives du pr�sident am�ricain, surtout quand elles s'appliquent � un autre pays, s'agissant de d�clarations �videmment pol�miques. Sinon, on n'en finira jamais.

En revanche, je voudrais rappeler, tout d'abord, que notre Conseil, depuis le d�but de cette mandature, a d�lib�r� � de nombreuses reprises, qu'il a sa propre doctrine sur laquelle je ne crois pas qu'il soit loisible de revenir. Nous avons, � maintes reprises, affirm� notre attachement � une solution d'une paix juste et durable aboutissant � la cr�ation d'un Etat palestinien aux c�t�s de l'Etat d'Isra�l, dans des fronti�res s�res et reconnues. C'est la position constante de la Ville de Paris. Par ailleurs, J�r�me GLEIZES, vous rappelez � juste titre, sur la d�claration de M. TRUMP, la position de la France �mise par le Pr�sident de la R�publique, sur laquelle il n'y a pas lieu de revenir, et de toute fa�on, ce n'est pas dans notre vocation de le faire. Ayant rappel� que nous avons nos propres v?ux et notre propre doctrine, que la position de la France est connue et a priori, je pense, satisfaisante, que nous n'avons pas vocation � commenter ici les d�clarations de M. TRUMP, sinon vraiment nous y perdrions toutes nos s�ances et les Parisiens seraient tr�s m�contents, mais surtout, ce qui compte, c'est moins en Isra�l et en Palestine ce que nous disons que ce que nous faisons, que nous avons avec les villes palestiniennes des coop�rations ambitieuses et importantes, et que la Maire de Paris d'ailleurs souhaite se rendre � nouveau en 2018 en Isra�l et en Palestine. Pour cette raison et plus en opportunit� que pour tout autre motif, je vous demanderai, Monsieur GLEIZES, de bien vouloir retirer votre v?u, sinon je serai contraint d'y donner un avis d�favorable.

M. Emmanuel GR�GOIRE, adjoint, pr�sident. - Une demande d'explication de vote pour le groupe Communiste - Front de Gauche. Mme Rapha�lle PRIMET.

Mme Rapha�lle PRIMET. - Le groupe Communiste votera ce v?u. Pour r�pondre � M. KLUGMAN, il me semble qu'une ville comme Paris doit, au contraire, mettre tout son poids - Paris n'est pas n'importe quelle capitale - elle doit pouvoir mettre tout son poids pour influer sur la politique internationale.

Je vous remercie.

M. Emmanuel GR�GOIRE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup.

Je vais donc mettre une proposition de retrait. Acceptez-vous�?

M. J�r�me GLEIZES. - Monsieur KLUGMAN, malheureusement, ce n'est pas une d�claration mais une d�cision. Ce n'est pas un v?u sur la question g�n�rale du droit international, mais sur la question de la Capitale. C'est pourquoi je ne peux pas retirer mon v?u puisque c'est un v?u tout � fait d'actualit�, et il est important que Paris r�affirme une position par rapport � un changement qui a eu lieu le 6 d�cembre dernier.

M. Emmanuel GR�GOIRE, adjoint, pr�sident. - Merci. Le v?u est donc maintenu.

Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u n��41 avec un avis d�favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s'abstient�?

Le v?u n��41 est rejet�.

M. J�r�me GLEIZES. - Une demande de comptage, s'il vous pla�t.

M. Emmanuel GR�GOIRE, adjoint, pr�sident. - Je vais remettre ce v?u au vote.

Qui est contre�?

29 voix.

Qui est pour�?

16 voix.

NPPV�?

13 voix.

Il est bien rejet�.

Février 2018
Débat
Conseil municipal
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