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Mme LA MAIRE DE PARIS. - Nous examinons � pr�sent le v?u n��46 relatif aux relations de la Ville avec les pays africains.

La parole est � Mme Fadila M�HAL, pour le groupe DP.

Mme Fadila M�HAL. - Merci, Madame la Maire, mes chers coll�gues.

J?ai entendu la remarque de Patrick KLUGMAN relative � l?h�micycle qui ne doit pas devenir un commentateur de la politique internationale. Pour autant, il me semble qu?il y a aujourd?hui des propos, notamment de dirigeants, pour lesquels, dans un contexte de x�nophobie exacerb�e, nous ne pouvons pas rester silencieux.

C?est pour cela, il est vrai que le Pr�sident des Etats-Unis nous avait habitu�s � ses sorties m�diatiques, que l?on s?attendait au pire.

Mais l�, ce fut vraiment le pire quand il a litt�ralement insult� les pays africains et Ha�ti en les traitant de "pays de merde". Il est vrai que le haut-commissariat de l?ONU des droits de l?Homme s?est indign�, que 54 pays ont r�clam� des excuses, que l?Union africaine a trouv� �videmment ces remarques � la fois blessantes et d�rangeantes. C?est d?autant plus choquant que l?Afrique, vous le savez tous, est un berceau de l?humanit� et qu?elle jouit d?une histoire et d?une richesse culturelle et patrimoniale remarquables. Vous savez aussi comme moi, Madame la Maire, que Paris a accueilli la COP 21, � laquelle beaucoup de pays africains ont particip�.

Paris ne peut pas rester silencieuse quand on voit la lutte acharn�e que vous menez contre les discriminations, qu?elle soit sur la couleur de peau, des origines ou du sexe.

Enfin, je voulais dire que nous partageons avec les pays africains une histoire commune et s�culaire.

C?est pourquoi je souhaite que la Ville de Paris puisse, � l?adresse des ambassadeurs africains, leur t�moigner son soutien dans ce contexte particulier, et bien �videmment, qu?elle continue d?accro�tre ses relations avec les pays africains en d�veloppant, je sais que vous le faites parfaitement, les conventions avec les villes africaines dans les domaines de la culture, de l?environnement et tant d?autres choses. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous, Madame Fadila M�HAL.

La parole est � M. Patrick KLUGMAN.

M. Patrick KLUGMAN, adjoint. - Merci, Madame la Maire.

J?ai effectivement dit pr�c�demment que nous n?avions pas vocation ici � nous transformer en chambre de commentaires des d�clarations intempestives du Pr�sident am�ricain. Celle-l� �tait particuli�rement choquante, elle �tait immonde. Ne serait-il pas pr�sident et a fortiori d?un Etat �tranger, elle tomberait dans notre pays sous le coup de la loi. Ce n?est pas le cas dans tous les pays du monde et je me permets de le rappeler, y compris d?ailleurs aux Etats-Unis.

Si nous souhaitons adopter ce v?u et y apporter notre soutien et un avis favorable, c?est parce qu?au-del� de tout, il y a de nombreuses Parisiennes et de nombreux Parisiens qui sont d?origine de ces pays trait�s de "pays de merde", de sorte que ce sont des Parisiens et des Parisiennes que l?on a �galement insult�s, de sorte que c?est Paris qui a �t� �galement insult�e par cette d�claration intempestive du Pr�sident am�ricain.

Je rappelle que parmi les jurys que nous avons, nous avons un jury de solidarit� qui s?appelle "SOLIDEV", qui a �t� renomm�, et qui permet de faire des actions conjointes dans les pays du Sud et � Paris, et dans les pays du Sud de nombreux pays africains, au-del� de toutes les actions de coop�ration avec nos villes s?urs d?Afrique�: Abidjan, Cotonou et combien d?autres encore.

Pour ces raisons, j?apporterai un avis favorable au v?u d�pos� avec quelques modifications qui vous ont �t� propos�es, notamment remplacer le fait que la Maire de Paris pr�side l?A.I.M.F. et le C40 et le R�seau mondial de villes visant � lutter contre le d�r�glement climatique et de supprimer le consid�rant qui est que la Ville de Paris interpelle les ambassadeurs africains pour leur t�moigner le soutien des �lus du Conseil de Paris.

Ceci dit, sur ce dernier point, nous pouvons �ventuellement le faire si vous le souhaitez.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Ce n?est pas les interpeller mais leur manifester notre soutien. C?�tait cela�? D?accord.

Je vous redonnerai la parole, Madame M�HAL.

En tous les cas, vous savez mon attachement aussi personnel � l?Afrique et � diff�rent pays et villes avec lesquels nous travaillons. D?ailleurs depuis le d�but de mon mandat, je me suis rendue au moins sept fois dans les diff�rents pays africains, justement pour travailler de fa�on extr�mement proche avec les maires, les �lus, les Chefs d?Etat aussi, aux liens entre Paris et ces pays africains.

Nous avons de tr�s nombreuses coop�rations, � la fois bilat�rales mais aussi � travers bien s�r l?Association internationale des maires francophones qui, vous le savez, a vraiment une pr�sence tr�s forte en Afrique. Nous continuerons � porter ce message et � �tre aux c�t�s, bien s�r des diasporas africaines ici � Paris mais aussi dans les instances internationales et aupr�s des ambassadeurs.

Je tiens � le dire aussi, l?Afrique nous a apport� un soutien sans faille pour l?obtention des Jeux olympiques et paralympiques. Ils ont �t� � nos c�t�s du d�but jusqu?� la fin de la campagne que nous avons men�e. Ils ont �t� extr�mement actifs et nous avons vis-�-vis d?eux ce devoir, puisque nous avons souhait� que les Jeux olympiques et paralympiques soient aussi un moteur pour la francophonie et un moteur pour le d�veloppement dans un certain nombre de pays africains.

C?est ainsi que, par exemple, nous avons propos� dans les projets port�s au sein de l?A.I.M.F. qu?il y ait des projets avec des municipalit�s sur des �quipements sportifs de proximit�. Des �quipes africaines, des athl�tes africains seront accueillis en France et � Paris pour la pr�paration des futurs Jeux. Il y a donc un attachement profond, fort, sinc�re, authentique. Il est clair que l?Afrique est par ailleurs le continent qui va aussi permettre � la francophonie de devenir encore plus forte. Ce sera li� � l?�volution d�mographique africaine, et notamment de l?Afrique francophone. Nous sommes pleinement � leurs c�t�s sur les grands d�fis, et sur les petites actions qui sont autant de jalons pour relever ces grands d�fis. Madame M�HAL, on va mettre aux voix, mais je vous donne la parole, bien s�r.

Mme Fadila M�HAL. - Merci, Madame la Maire, de ces propos qui vont r�sonner � la fois � Paris et dans toute l?Afrique.

Bien �videmment, j?accepte les amendements qui sont propos�s.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Madame M�HAL.

Nous mettons donc aux voix ce v?u n��46 du groupe D�mocrates et Progressistes.

Qui est pour�?

Vous vouliez parler�? Il fallait me le demander avant le vote.

C?�tait une explication de vote�? Pardonnez-moi, je reproc�derai au vote.

Explication de vote du groupe Ecologiste de Paris, mais manifestez-vous avant sinon cela perturbe le vote.

M. J�r�me GLEIZES. - Je croyais que c?�tait remont� jusqu?� vous, je suis d�sol� de cette erreur mat�rielle.

Comme Fadila M�HAL, j?ai bien remarqu� la diff�rence de point de vue de M. KLUGMAN entre une d�cision et un propos, puisque tout son argumentaire pr�c�dent �tait sur la question des propos du Pr�sident des Etats-Unis, Donald TRUMP.

En effet, ce propos sur l?Afrique est tout � fait scandaleux et il touche autant l?Afrique francophone que l?Afrique anglophone. Sa d�claration �tait en anglais, et dans un anglais assez vulgaire par ailleurs puisqu?il y a tout un conflit d?interpr�tation de ses propos. Notamment les Chinois ne savaient pas comment traduire les propos du Pr�sident des Etats-Unis et cela a entra�n� une onde de choc tr�s importante de par le monde et au-del� de l?Afrique.

D?un seul coup, c?est le blanc qui donne son expression par rapport aux autres et ce n?�taient pas uniquement des Africains mais aussi par rapport � Ha�ti et des gens d?Am�rique latine. Il a insult� pratiquement toute l?humanit� sur une seule intervention. C?est donc normal que Paris exprime son soutien � tous ceux qui se sont sentis humili�s par ses propos.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur GLEIZES.

Il y avait en effet une erreur mat�rielle, cela ne m?avait pas �t� remont� et ce n?�tait pas de votre fait.

Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u n��46 ainsi amend� du groupe D�mocrates et Progressistes.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s?abstient�?

Le v?u amend� est donc adopt�. (2018, V. 18).

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