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le groupe Socialiste et Apparentés à Mme la Maire de Paris relative à l'organisation de la Nuit de la solidarité à Paris.


Mme LA MAIRE DE PARIS. - Nous passons � la question d'actualit� suivante, pos�e par le groupe Socialiste et Apparent�s.

La parole est � Mme Alexandra CORDEBARD.

Mme Alexandra CORDEBARD, adjointe. - Madame la Maire, chacun d'entre nous peut, a pu croiser ces derniers jours, ces derni�res semaines, ces derniers mois, des personnes � la rue. L'enqu�te la plus r�cente effectu�e par l'I.N.S.E.E. remonte � 2012. Le chiffre fourni par l'I.N.S.E.E. il y a 6 ans, et qui reste la r�f�rence pour la Fondation Abb�-Pierre, est de 143.000 personnes sans logement en France. Dans le 10e, le chiffre de r�f�rence fait �tat d?environ 270 � 300 personnes dormant chaque soir � la rue sans solution d'h�bergement. Dans le m�me temps, d?apr�s "Le Monde" dat� du 31 janvier 2018, M. Julien DENORMANDIE, Secr�taire d'Etat � la Coh�sion des Territoires, affirme que la R�gion Ile-de-France ne compterait que 50 hommes isol�s dormant � la rue.

Les chiffres et les perceptions divergent et ce n'est pas efficace pour organiser la mise � l'abri de ces personnes. Aussi, la "Nuit de la solidarit�", que la Ville organisera dans la nuit du 15 au 16 f�vrier prochain, permettra aux pouvoirs publics, sans pol�mique ni esprit partisan, de disposer d?une photographie pr�cise � un instant T de la pr�sence de personnes � la rue � Paris, selon une m�thodologie unifi�e qui n'existe pas dans les recensements actuels. Plus de 300 �quipes constitu�es de professionnels du secteur social, fonctionnaires de la Ville, associations et Parisiens b�n�voles, couvriront Paris rue par rue et selon un itin�raire pr�cis. Ils recenseront le nombre de personnes � la rue et proposeront aux sans-abri de r�pondre � un questionnaire simple, anonyme sur leurs conditions de vie et leurs besoins, tant sociaux, m�dicaux que psychologiques, afin d'am�liorer la connaissance des profils des sans-abris et de travailler sur des chiffres fiables. L'op�ration permettra de prendre �galement en compte les personnes pr�sentes dans les stations de m�tro, dans les gares ou encore au sein des urgences des h�pitaux parisiens. Elle permettra, enfin, de disposer d'une r�f�rence solide, partag�e, permettant � chacun, dans le respect de ses comp�tences, d'adapter ces dispositifs de mise � l'abri. Mes questions, Madame la Maire, sont les suivantes.

Quel premier bilan tirez-vous aujourd'hui de la phase de test qui a �t� men�e dans la nuit du mercredi 24 janvier dernier dans le 10e arrondissement�?

Pouvez-vous rappeler aux membres du Conseil les modalit�s d'organisation de la nuit du 15 au 16 f�vrier�? Quels seront les moyens mobilis�s pour cette fameuse nuit du 15 f�vrier�? Pr�voyez-vous de reconduire cette op�ration dans le futur�?

Sachez que, dans tous les cas, vous pourrez compter de nouveau sur la mairie du 10e arrondissement, ses �lus, ses services, pour permettre la r�ussite de cette op�ration importante.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Madame la Maire du 10e arrondissement. Je sais que nous pouvons compter sur vous.

Je donne la parole � Dominique VERSINI pour vous r�pondre.

Mme Dominique VERSINI, adjointe. - Merci, Madame la Maire.

Bien �videmment qu'il y a une question, chers coll�gues. Je ne sais pas qui intervient derri�re moi, mais je vais r�pondre � la question de Mme la Maire du 10e arrondissement, Alexandra CORDEBARD, en la remerciant d'abord d'avoir accept� que l'op�ration de test en vue de la "Nuit de la solidarit�" qui se tiendra la nuit du 15 au 16 f�vrier, ait pu se tenir dans le 10e arrondissement, ce que nous avons fait dans la nuit du 24 au 25 janvier.

Est-ce que je pourrais parler sans avoir un �cho derri�re moi�? Ce serait vraiment sympa.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Monsieur DUBUS, vous pouvez �tre courtois. Nous, on vous adore aussi, donc si vous pouvez juste avoir une adoration silencieuse, cela nous fera du bien.

Dominique�?

Mme Dominique VERSINI, adjointe. - Je vais donc poursuivre sur un sujet qui est quand m�me assez s�rieux puisqu'il s'agit, dans le cadre de la "Nuit de la solidarit�", de faire le d�compte du nombre de personnes sans domicile fixe pr�sentes sur l'espace public, mais �galement dans les m�tros, dans les gares, aux urgences des h�pitaux de l'A.P.-H.P. et qui y sont, une fois que l'ensemble des places, dont il faut rappeler qu'elles sont importantes - 16.000 places � l'ann�e, 1.500 places actuellement dans la p�riode hivernale et au moins 250 places dans la p�riode grand froid -, une fois que toutes ces places sont attribu�es, combien reste-t-il de personnes en situation de rue�?

Pour les personnes comme moi qui ont une exp�rience de longue date de ces questions, notamment � travers le Samu social, il est bien �vident que peu de gens, quasiment personne si on s'y prend bien, n'a envie de rester � la rue dans un mythe du clochard philosophe qui aurait choisi, tellement cette soci�t� �tait difficile � porter, de passer sa vie dans la rue. C'est un mythe extr�mement d�pass�. Donc, il est important de pouvoir savoir combien de personnes sont en situation de rue pour pouvoir ensuite s'adapter, avec l'Etat, bien s�r, qui a la responsabilit� premi�re sur cela, et trouver des solutions pour toutes ces personnes.

Alors, que s'est-il pass�? Le bilan de la nuit du 10e arrondissement�? Nous avons, en pr�sence d'�quipes qui l'ont d�j� fait avant nous, notamment les �quipes de la Ville de New York, de la Ville d'Ath�nes qui nous ont accompagn�es dans cette m�thodologie qu'elles-m�mes ont mise en place et mettent en place tous les ans. Nous avons donc form� environ 250 professionnels qui seront les chefs d'�quipe des 350 �quipes qui seront d�ploy�es la nuit du 15 f�vrier sur l'ensemble des 20 arrondissements.

Nous avons pu ainsi faire une op�ration test � blanc. Donc, je ne vous donnerai pas de chiffres car ils n'auraient pas de sens. Le 15 f�vrier, tous les arrondissements verront des �quipes se d�ployer � raison de 10, 20 ou 30 �quipes par arrondissement en fonction de la surface de chaque arrondissement. Je remercie les �quipes de l'APUR qui ont fait, justement, des secteurs tout � fait adapt�s � la taille des �quipes. Nous avons donc pu ainsi tester la taille des secteurs. Nous avons pu �galement tester le questionnaire anonyme qui va �tre propos� aux personnes r�veill�es et qui voudront bien y r�pondre. Nous avons pu tester la taille des �quipes qui seront donc de l'ordre d?un professionnel et maximum quatre b�n�voles. Nous avons �galement travaill� et vu avec les �quipes de la R.A.T.P., de la S.N.C.F. et de l'A.P.-H.P. quelle �tait la meilleure m�thode pour d�compter les personnes dans ces diff�rents organismes, puisqu'il n'y aura pas de b�n�voles mais des professionnels de la R.A.T.P., de la S.N.C.F. et des h�pitaux, �videmment.

Pour tout le reste, nous avons ainsi pu identifier que nous avions besoin d'environ 1.500 b�n�voles. Nous avons d'ailleurs lanc� l'appel � b�n�volat. Actuellement, il y a 1.700 Parisiens qui se sont port�s volontaires.

Voil� pour le retour d'exp�rience du 10e qui a �t� extr�mement utile pour les �quipes, et je les remercie, de la Ville, du C.A.S.-V.P., du Secr�tariat g�n�ral, de la DASES et toutes nos directions impliqu�es.

Ensuite, nous aurons des chiffres que nous analyserons dans le cadre d'un comit� scientifique compos� de chercheurs et d'observatoires reconnus. Nous pourrons ainsi travailler avec l'ensemble des partenaires du Pacte parisien de lutte contre la grande exclusion � pouvoir voir si nos dispositifs sont bien adapt�s et comment les am�liorer. Je reviendrai sur tout cela � l'occasion d'un v?u de l'Ex�cutif qui vous sera pr�sent� lorsque viendra mon tour. Je crois que c'est demain, dans la matin�e.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Madame CORDEBARD, souhaitez-vous reprendre la parole�?

On peut applaudir Dominique VERSINI.

Mme Alexandra CORDEBARD, adjointe. - Remerciez Dominique VERSINI de cet engagement et de ce moyen nouveau que nous aurons de lutter contre ce que nous ne pouvons pas accepter, c'est-�-dire la permanence de ces personnes qui dorment � la rue.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Je rappelle que pour participer en tant que citoyen mais �lu aussi, il faut s'inscrire pour pouvoir effectivement venir participer � cette "Nuit de la solidarit�", que les personnes qui ne seraient pas inscrites pourront �tre aussi orient�es vers ces lieux de solidarit�, o� elles pourront aussi, pour certaines d'entre elles, d�couvrir le travail des associations qui est un travail extraordinaire et que je veux saluer parce que, sans elles, ni l'Etat, ni les collectivit�s ne pourraient faire face � la situation que nous connaissons et, a fortiori, avec le temps que l'on a � l'ext�rieur.

Février 2018
Débat
Conseil municipal
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