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Vœu déposé par Mme SIMONNET relatif à la cession de la Bourse du commerce.


M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Nous continuons le duo Danielle SIMONNET et Jean-Louis MISSIKA avec le v?u n��24 relatif � la cession de la Bourse du commerce.

M�me tarif, deux minutes.

Mme Danielle SIMONNET. - Cette fois-ci, je ne vais peut-�tre pas vous la faire en chanson "Merci patron", m�me si vous aviez appr�ci�.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - On aurait pari� que vous le feriez, pourtant.

Mme Danielle SIMONNET. - Alors je vous le fais�: "Merci patron?" Mon v?u est tr�s court.

Je demande que l'on nous donne l'ensemble des donn�es pour savoir si ce que dit le "Canard Encha�n�" est vrai ou pas. A-t-on compl�tement explos� les budgets sur cette fondation d'art contemporain, je vous rappelle que j'avais vot� contre parce que je trouvais cela extr�mement choquant, et Dieu sait si je suis passionn�e d'art contemporain, fille d'artiste moi-m�me. Je voudrais savoir si c'est bien 86 millions d'euros qu'a co�t� le fait d'acqu�rir la rotonde du 18e, de d�dommager la C.C.I., de lui c�der les deux immeubles qui lui ont permis de d�velopper ses activit�s. Est-ce que cela a co�t� cette somme-l�?

Je rappelle qu'� l'�poque, j'avais d�j� vot� contre parce que j'estimais que la politique publique culturelle en mati�re d'art contemporain ne doit pas d�pendre des m�c�nes. Surtout quand on sait comment M. Fran�ois PINAULT a fait sa richesse et sa collection d'art contemporain, il a certes �t� un passionn� d'art, mais c'�tait aussi un bon moyen de placement pour ce professionnel de l'optimisation fiscale, des plans de licenciement. Voil� un symbole. D'ailleurs, derni�rement, son fils a eu des petits soucis. A vouloir �tre trop exemplaire comme son p�re, il s'est fait coincer pour justement fraude fiscale. Enfin voil�, je trouve que l'on ne s'honore pas � ce que notre politique publique en mati�re d'art contemporain d�pende de ces pratiques.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Pour vous r�pondre, Jean-Fran�ois MISSIKA.

M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint. - Merci, Joseph PENINOU.

Tr�s ch�re Danielle SIMONNET, d�s que la presse publie un gros "bobard" qui dit du mal de ce que nous faisons, vous vous pr�cipitez dessus pour en faire un v?u au Conseil de Paris.

Alors, si vous le voulez bien, on va examiner le "bobard" en question. M�me ceux qui d�testent le commerce savent faire la diff�rence entre un achat et un �change. Or, la Bourse du commerce n'a pas �t� achet�e par la Ville de Paris, elle a fait l'objet d'un �change de biens avec 2 b�timents connus sous le nom de l'H�tel des Douanes, situ� rue Jouhaux et quai de Valmy dans le 10e arrondissement.

Cet �change est tr�s int�ressant pour la Ville de Paris, parce que l'H�tel des Douanes �tait occup� � titre gratuit et sans limitation de dur�e par la C.C.I.P.

Comme vous vous passionnez, ch�re Danielle SIMONNET, pour l'�conomie de march�, vous savez qu'un bien occup� gratuitement et sans possibilit� d'expulsion pour le locataire, a une valeur v�nale de 0 euro.

Nous avons r�ussi � valoriser ce bien � 50 millions d'euros dans le cadre de cet �change. Nous avons donc �chang� un bien poss�d� et occup� par la C.C.I.P., contre un autre bien occup� par la C.C.I.P. et poss�d� par la Ville de Paris, mais qui �tait invendable autrement que dans une op�ration comme celle-ci.

Enfin, nous avons sign� un bail emphyt�otique avec la Fondation Pinault pour y accueillir un mus�e d'art contemporain, avec une redevance initiale de 15 millions d'euros, et un loyer actualis� d'environ 5 millions d'euros.

A partir de l�, ch�re Danielle SIMONNET, je vous propose de prendre votre calculette car nous allons faire des additions et des soustractions pour trouver ce que co�te r�ellement cette op�ration � la Ville de Paris.

86 millions d'euros, c'est la valeur globale de la Bourse du commerce. 50 millions d'euros, c'est celle de l'H�tel des Douanes. 86 moins 50, cela fait 36 millions.

20 millions d'euros, c'est le bail de la Fondation Pinault. 36 moins 20, cela fait 16.

16 millions d'euros, c'est ce que co�te � la Ville de Paris cette acquisition.

Qu'obtenons-nous pour ce prix�?

D'abord, la Ville r�cup�re un joyau architectural dont elle n'aurait jamais d� se dessaisir. Ensuite, ce joyau architectural va �tre r�nov� par un architecte de r�putation mondiale, Tadao ANDO, pour une somme estim�e � 100 millions d'euros, avec la vocation d'accueillir l'une des collections d'art contemporain la plus importante de la plan�te. Et la Ville reprendra possession de ce monument r�nov� dans 50 ans, puisqu'il s'agit d'un bail emphyt�otique.

Enfin, la Ville a r�ussi � se d�barrasser d'un bien dont la valeur v�nale �tait nulle, et sur une partie de l'H�tel des Douanes, c�t� Valmy, la R.I.V.P. va construire 80 logements sociaux dans une zone d�ficitaire en logements sociaux. Il s'agit donc d'une bonne n�gociation dans laquelle la Ville de Paris a �t� �conome de ses deniers et de l'argent des contribuables. Elle n'a fait aucun cadeau, ni � la C.C.I.P. ni � quelque milliardaire que ce soit, et elle a d�fendu l'int�r�t g�n�ral en int�grant dans son patrimoine un monument prestigieux, en facilitant sa r�novation, en facilitant l'installation � Paris d'un mus�e prestigieux, tout en permettant la construction de 80 logements sociaux, tout cela pour la somme de 16 millions d'euros.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - C'est tr�s beau.

Je mets donc aux voix, � main lev�e, le v?u n��24 avec un avis d�favorable, Madame SIMONNET, vous l'aurez bien compris.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s'abstient�?

Le v?u n��24 est rejet�.

Février 2018
Débat
Conseil municipal
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