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Rapport d'activité du Conseil des Générations Futures 2016-2017 (C.G.F.). Rapport du Conseil des Générations Futures. - Inclusion numérique et nouveaux services : 5 propositions phares pour construire une économie collaborative responsable à Paris.


Mme LA MAIRE DE PARIS. - Mes chers coll�gues, nous allons accueillir � pr�sent le repr�sentant et co-pr�sident du Conseil des G�n�rations Futures, Patrick DOUTRELIGNE, et Charles-Edouard VINCENT, pr�sident de la Commission Economie du partage, ici, � cette tribune. Je veux les remercier d?�tre l�. Nous allons leur laisser la place.

Je demande � celles et ceux qui doivent partir de quitter rapidement l?h�micycle pour ne pas perturber la suite de nos d�bats.

La conf�rence d?organisation a convenu d?un d�bat organis� sur le rapport d?activit� du Conseil des G�n�rations Futures, et notamment sur la contribution qui a �t� apport�e sur l?inclusion num�rique et les nouveaux services, avec cinq propositions phares pour construire une �conomie collaborative responsable � Paris.

Je veux, bien s�r, saluer Patrick DOUTRELIGNE, remercier, elle n'est pas pr�sente ici, la co-pr�sidente de ce Conseil des G�n�rations Futures, � savoir Cynthia FLEURY, et bien s�r remercier Charles-Edouard VINCENT. Chacun, ici, vous conna�t tr�s bien pour vos activit�s dans le monde associatif, dans le monde de la solidarit�. Nous sommes tr�s fiers de vous compter parmi nous et parmi ce Conseil des G�n�rations Futures.

Ce Conseil des G�n�rations Futures a vu le jour � Paris, sur une proposition initiale de Didier LE RESTE et du groupe Communiste, qui souhaitaient que nous mettions en place l'�quivalent d'un C.E.S.E., ici � Paris.

Nous avons travaill� avec Pauline V�RON, avec l'ensemble des groupes de ce Conseil et sur une mission de Didier LE RESTE, pour faire une proposition qui d'ailleurs, et j'en ai �t� agr�ablement surprise puisque, lors des v?ux du Pr�sident de la R�publique aux corps interm�diaires auxquels nous participions en tant qu?�lus de Paris, il a lui-m�me dit qu'il allait transformer le Coll�ge �conomique, social et environnemental, en Conseil des G�n�rations Futures. Finalement, je vois que l'exp�rience parisienne est une exp�rience qui donne envie de la prolonger et de l'�tendre. Je suis tr�s heureuse de cela.

C'est un Conseil qui r�unit des Parisiens et des Parisiennes qui sont venus, chacun dans des coll�ges diff�rents, travailler sur justement tout ce qui nous permet de b�tir ce Paris au futur, mais en posant des actes d�s aujourd'hui. Je veux remercier les membres du Conseil des G�n�rations Futures qui sont pr�sents dans les tribunes de notre assembl�e et qui sont venus assister au d�bat. Je veux les remercier d'�tre ici. Je vais donc, sans plus attendre, donner la parole � Patrick DOUTRELIGNE, puis � Charles-Edouard VINCENT, pour qu?ils nous pr�sentent leurs propositions, leur rapport d'activit�, rapport qui a �t� beaucoup travaill� en lien avec Pauline V�RON et Antoinette GUHL, mais rapport qui a vocation � �tre port� par l'ensemble de ce Conseil. Apr�s leur intervention, je donnerai la parole aux diff�rents orateurs.

M. Patrick DOUTRELIGNE, Monsieur le co-pr�sident du Conseil des G�n�rations Futures, vous avez la parole.

M. Patrick DOUTRELIGNE. - Merci, Madame la Maire.

Mesdames et Messieurs les Conseillers, d'abord vous dire que c'est un honneur d'�tre parmi vous. Deuxi�mement, saluer la d�cision courageuse et progressiste que vous avez prise en cr�ant le Conseil des G�n�rations Futures parce que, comme la plupart des concitoyens, vous savez que la d�mocratie �lective que vous repr�sentez n'est aujourd'hui plus suffisante par rapport aux attentes et aux demandes de la population qui veut contribuer et participer davantage. Par la cr�ation de ce Conseil des G�n�rations Futures, vous validez la d�finition d'Albert Camus qui disait que "la d�mocratie n'est pas la loi de la majorit�, mais la protection de la minorit�".

Dix-mois mois de travaux sur lesquels nous ?uvrons depuis cette p�riode, autour de trois dispositifs. Le premier�: un bureau mensuel qui se r�unit, avec les neuf co-pr�sidents de coll�ge et une forte assiduit�, les trois pr�sidents de commission que je vais vous pr�senter et dont l'un va d�cliner ses premi�res propositions, et les deux co-pr�sidents du Conseil des G�n�rations Futures, Cynthia, qui revient des Etats-Unis et qui ne pouvait pas �tre parmi nous aujourd'hui, et moi-m�me.

Nous avions initialement accept� et valid� trois commissions sur proposition de Madame la Maire�: la premi�re commission, l'Economie de partage, qui va vous �tre pr�sent�e cet apr�s-midi�; pour la 2e Commission, la proposition du Conseil de Paris �tait sur l'adolescence que nous avons remplac�e par la jeunesse pour �largir un peu le champ des propositions. La troisi�me commission, qui rendra ses �l�ments en fin d'ann�e, c'est sur le "Vivre ensemble � Paris".

Le Conseil des G�n�rations Futures a besoin de votre attention, a besoin de voir quelles vont �tre vos r�actions � ses propositions et de votre soutien parce que, m�me s'il y a un taux d'assiduit� assez important dans les diff�rents coll�ges, tout le monde attend de savoir si notre Conseil peut produire et peut �mettre des propositions qui peuvent �tre reprises.

Je vous rappelle rapidement les sept coll�ges�: les services publics, les associations, les entreprises priv�es, les personnalit�s qualifi�es, les salari�s, la d�mocratie locale avec les repr�sentants des Conseils de quartier et les habitants s�lectionn�s. En tout cas, leur motivation est importante et elle le sera d'autant plus � votre �coute des propositions et � leur reprise �ventuelle. C'est dans ce sens que je laisse la parole � Charles-Edouard pour vous parler des propositions de l'Economie du partage, avec cette id�e que la d�mocratie devrait assurer aux plus faibles les m�mes opportunit�s qu'aux plus forts. C'est dans cet esprit que la Commission vous fait des propositions.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup.

La parole est � M. Charles-Edouard VINCENT.

M. Charles-Edouard VINCENT. - Bonjour.

Lorsqu'on avait d�marr� le Conseil des G�n�rations Futures, Madame la Maire, nous avait propos�, comme sujet, de r�fl�chir, avec l'apparition des "smartphones" et de toute cette �conomie de plateforme, � ce que l'�conomie collaborative ne soit pas une �conomie uniquement de pr�dation, mais vraiment puisse �tre une �conomie du partage, et s'inscrive donc dans une dynamique positive.

C'est un sujet sur lequel on a travaill� dans notre Commission pendant 18 mois. Une vingtaine de personnes ont travaill� de mani�re assez assidue, en faisant venir des experts et des personnalit�s qualifi�es sur ces sujets. Nous avons donc rendu un rapport, dont on tire trois grandes propositions que je vais vous pr�senter.

La premi�re proposition consiste � demander � la Ville de mettre en ?uvre un r�f�rentiel d'�valuation d'impact des diff�rentes initiatives de l'�conomie collaborative. Pourquoi�? Parce qu'aujourd'hui, beaucoup de ces initiatives sont jug�es de mani�re un peu binaire. On dit "c'est bien ou ce n'est pas bien", "on aime ou on n'aime pas", "il faut le soutenir ou il faut l'arr�ter", sans en avoir une analyse plus fine qui, du coup, permettrait d'avoir un dialogue plus constructif entre ces acteurs et la Ville.

Par exemple, pouvoir �valuer quel est l'impact de ces diff�rentes initiatives au niveau de l'emploi, au niveau de l'environnement, au niveau des services � apporter aux Parisiens, au niveau de la cr�ation de valeur et de la redistribution de cette valeur. Notre souhait, c'est de permettre qu'� l'�chelle de Paris, un dialogue entre ces diff�rentes initiatives et la Ville de Paris m�risse un peu et puisse �tre plus constructif parce que sur telle initiative, par exemple sur les circuits courts, on va faire venir des paniers bio d'agriculteurs qui n'habitent pas tr�s loin de Paris, donc comment ces initiatives vont bien s'articuler avec des commer�ants parisiens, est-ce que cela va faire une concurrence, et voir quel impact cela a sur toutes les dimensions. Et du coup construire un dialogue plus constructif. C'�tait la premi�re proposition.

La deuxi�me proposition que nous faisons, est qu'� Paris, personne ne soit exclu des b�n�fices de l'�conomie collaborative. Aujourd'hui, vous avez des personnes �g�es, des personnes vivant sous le seuil de pauvret�, des personnes souffrant d'un handicap, qui n'ont pas les m�mes acc�s � tous ces services et � tout ce que peut offrir l'�conomie collaborative. Il nous semble donc important que la Ville puisse d�velopper une infrastructure, un r�seau de lieux physiques, avec des personnes qui puissent aussi expliquer, montrer comment utiliser cette �conomie collaborative. Attention, on ne parle pas que de la fracture num�rique avec des personnes qui n'ont pas acc�s � Internet ou qui n'ont pas de "smartphone" parce qu'elles n'en ont pas les moyens ou ne sont pas habitu�es. On parle aussi des usages. Une fois que j'ai mon "smartphone", notamment pour des personnes �g�es, comment je l'utilise, comment je peux faire du covoiturage, comment on peut m'aider dans mon quotidien avec des petits services, comment je peux mieux consommer.

Aujourd'hui, il y a au sein de la Ville, dans les mairies d'arrondissement, dans les S.S.D.P. mais aussi dans d'autres infrastructures comme les Espaces parisiens d'insertion, ou m�me le r�seau des Kiosques, des personnes et des lieux sur lesquels on pourrait tout � fait s'appuyer pour donner acc�s � tout le monde, aux b�n�fices de l'�conomie collaborative.

Je vais parler d'un exemple que je connais bien au niveau de "Lulu dans ma rue", qui est un de ces acteurs. 20�% des demandes aujourd'hui sont faites par des personnes �g�es dans les kiosques "Lulu dans ma rue". Si nous n'avions pas ces kiosques, ces personnes n'auraient pas acc�s � ces services. Il faut donc g�n�raliser cela.

La troisi�me proposition que nous avons, c'est effectivement de structurer une grande concertation entre la Ville de Paris et l'ensemble des acteurs de l'�conomie collaborative pour pouvoir aborder de mani�re plus claire, peut-�tre plus organis�e, les grands enjeux de notre soci�t� en termes d'emploi, de propret�, de gaspillage, de transport, et en voyant comment ces acteurs de l?�conomie collaborative peuvent s'emparer de ces sujets et contribuer � leur mani�re. C'est-�-dire que notre id�e a �t� de partir du constat qu'il y avait aujourd'hui, dans l?approche des services publics, une approche tr�s descendante, c'est-�-dire que la collectivit� va structurer, organiser les services publics, va faire appel � des grandes entreprises pour r�pondre � ces services et qu?aujourd'hui, on a vu de nombreuses initiatives citoyennes, initiatives venant du bas qui viennent compl�ter ces services publics et, parfois aussi, les percuter. Et donc, il faut arriver � organiser, mieux articuler cette discussion. Il faut mieux l?articuler, mais il faut aussi, je pense, s'appuyer sur l'inventivit�, la cr�ativit�, l'agilit� des acteurs de cette �conomie qui peuvent arriver avec des solutions nouvelles, des regards nouveaux.

Et aujourd'hui, il faut que ce dialogue puisse s'�tablir entre la Ville et ces acteurs-l�. A titre d'exemple, nous avons �t� assez s�duits par les approches d'Hackathon, mais aussi par ce qui a �t� fait autour de "R�inventer Paris". On n?�tait pas dans une approche d'appels d?offres classiques, mais beaucoup plus d?appels � projets ouverts. On se disait�: on pourrait se dire que, sur des sujets qui concernent la Ville autour de l'emploi, autour du gaspillage, autour du co-voiturage ou des transports, la Ville peut poser les sujets. Donc, nous avons imagin�, � titre d'exemple, les journ�es du grand d�fi collaboratif, o� la Ville de Paris viendrait avec un certain nombre de ces th�matiques et ferait appel � cette cr�ativit�, cette inventivit� des acteurs de l?�conomie collaborative.

En conclusion, au niveau de la Commission �conomie du partage, ce qu?il nous semble important de souligner, c?est qu?on voit aujourd'hui un besoin de moralisation de cette �conomie. Beaucoup de choses doivent se faire � un niveau l�gislatif, c'est s�r, mais nous sommes absolument convaincus qu'� l'�chelle de la Ville, entre les outils juridiques, entre les infrastructures et les moyens techniques de la Ville, la Ville peut vraiment montrer l'exemple et cr�er, � l'�chelle de Paris, une dynamique vertueuse et positive pour ces acteurs-l� en montrant le chemin.

Je pense qu'il ne faut pas avoir peur de cette �conomie qui, parfois, bouscule un peu notre quotidien et va changer beaucoup de choses. Parce que, finalement, dans cet outil tr�s puissant qu?est l'�conomie collaborative, ce que l'on peut en retenir d?heureux et de positif, c?est que nous avons enfin un outil qui est � la hauteur des enjeux soci�taux auxquels nous faisons face, et donc, il faut se saisir de cet outil, en tirer le meilleur. C'est vraiment tout notre souhait. C'est comme cela que la Commission s'est mobilis�e autour de ces propositions. On esp�re qu'elles seront entendues positivement de votre part.

Un grand merci.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci. Merci vraiment � tous les deux. C'est vrai que c?est une premi�re que d'accueillir, puisque c'�tait une premi�re, le Conseil des G�n�rations Futures, mais que de vous accueillir au sein du Conseil de Paris, je vois que ce lien est tr�s, tr�s f�cond entre ce que des acteurs de la soci�t� civile, des acteurs qui participent, non pas en tant qu?�lus, mais pr�sents dans ce Conseil des G�n�rations Futures, ce que vous pouvez apporter � nos discussions sur un sujet, celui de l'�conomie collaborative et de cette �conomie du partage, qui est un sujet tr�s important parce qu?on voit bien que Paris est un �cosyst�me dans lequel cette �conomie du partage se d�veloppe. D'ailleurs, elle est souvent un peu m�connue ou sous-estim�e.

Certains la voient encore comme quelque chose de parall�le alors qu?en fait, elle est aujourd'hui tr�s structurante, y compris dans l'�conomie de la Ville, et de voir en quoi cette �conomie du partage doit �tre mieux appr�hend�e dans sa globalit�, dans les d�fis qu'elle pose et les solutions que cela peut nous apporter, je pense que c'est vraiment tr�s important.

C'est un moment tr�s particulier et tr�s important dans la vie de notre Conseil de Paris que de pouvoir avoir ce dialogue. Je sais que chacune et chacun s'y est pr�par�. Cela rejoint un peu nos discussions de ce matin sur comment impliquer les Parisiens sur les questions de propret�. Vous l?avez �voqu�. C'est aussi un sujet qui peut �tre appr�hend� par cette �conomie du partage - la question de l'emploi - mais, par exemple, les Jeux olympiques et paralympiques peuvent �tre le moteur sur lequel puisse se greffer une consultation beaucoup plus large qui nous permette, avec un objet qui est de remplir la mission qui est la n�tre, d?accueillir les Jeux olympiques et paralympiques en transformant et en acc�l�rant les transformations n�cessaires en mati�re environnementale, en mati�re d'emploi, en mati�re culturelle et sportive. Je pense qu'il y a l�, sans doute - je vois Jean-Fran�ois MARTINS qui avait d�j� pens� � ces choses -, mais il y a peut-�tre une opportunit� � partir des propositions qui vont �tre faites aujourd'hui.

Je vais, sans plus attendre, donner la parole aux diff�rents orateurs et, ensuite, Pauline V�RON et peut-�tre, bien s�r, Patrick DOUTRELIGNE et Charles-Edouard VINCENT, pourront �galement vous r�pondre. Fadila M�HAL pour le groupe DP.

Mme Fadila M�HAL. - Merci, Madame la Maire.

Chers coll�gues, je tiens, bien s�r, � saluer les deux repr�sentants du Conseil des G�n�rations Futures pour leurs travaux. Comme ils l?ont pr�cis�, ce Conseil s?attelle, depuis maintenant plus de 18 mois, autour de ces trois commissions, sur des sujets qui m�ritent beaucoup d'attention.

Je voulais quand m�me, sur un plan de m�thode, rappeler qu'il existe en effet beaucoup d'instances, actuellement, en parall�le de ce Conseil des G�n�rations Futures, et vous l'avez �voqu�. Je pense aux instances consultatives au sein de la Ville de Paris�: le Conseil citoyen, la Conf�rence des citoyens, le Conseil parisien de la jeunesse, le Conseil de la nuit, Etudiants de Paris. C?est vrai que, pour plus d'efficacit�, il serait peut-�tre important de faire travailler ensemble - je pense que vous l'avez fait avec le Conseil de la jeunesse puisque vous avez abord�, autour de la commission jeunesse, ce point - ces instances sur des probl�matiques crois�es pour �viter des redondances, mais surtout pour renforcer les propositions qui sont faites, et notamment quand vous travaillez sur des questions aussi importantes que la jeunesse ou le vivre ensemble. Je sais que vous vous y �tes d�j� engag�s. Vous l'avez d�j� dit.

Je pense qu'il serait important, en plus, de complexifier peut-�tre, dans une vision � la fois globale et �largie, des propositions qui en d�couleraient. De mon point de vue, ces analyses seront � la fois plus riches et plus fortes.

Revenir au sujet qui nous pr�occupe qu?est l'�conomie de partage. Il me semble, en effet, qu'il serait int�ressant, par le biais de votre instance, de donner la parole aux citoyens - vous l'avez �voqu� -, de les �couter, de r�pondre � leurs attentes et de disposer de leurs avis. Sur ce rapport d'octobre, relatif � l'�conomie collaborative et responsable � Paris, je souhaite simplement faire quelques remarques g�n�rales du fait qu?il s'agit d'un sujet tr�s vaste qui recouvre beaucoup de probl�matiques.

D'abord, ce rapport met en lumi�re les opportunit�s, mais aussi les risques de cette nouvelle �conomie horizontale. Dans ce rapport, plusieurs propositions sont faites - vous les avez �voqu�es�: le r�f�rentiel de l'�valuation, la d�mocratisation des usages qui permet � des publics emp�ch�s d'avoir acc�s. C'est s�r que certaines de ces propositions vont dans le bon sens. D'ailleurs, l?id�e d?un guichet unique entre acteurs de l?�conomie collaborative et la Ville est un bon exemple. C?est vrai que ces mesures m�riteraient tout de m�me d'�tre d�velopp�es - mais je pense qu'elles vont l'�tre -, solidifi�es davantage, expliqu�es dans un document que j'esp�re encore plus important et plus riche.

C?est vrai que l'�conomie collaborative - Madame la Maire, vous venez de le dire - est fortement d'actualit� � Paris. Il s'agit d'une nouvelle forme d'�conomie, � la fois de partage, de solidarit�, d'avenir, bien qu?elle ne soit pas tout � fait r�glement�e juridiquement. Pour rappel, cette �conomie s'appuie sur la vente entre particuliers, par exemple, de bien d'�quipements ou de services, souvent favoris�e par des plates-formes num�riques. C'est un enjeu important qui r�pond � de nombreux d�fis. Celui de la pollution et des d�placements, par exemple, avec le co-voiturage et Autolib'. En effet, nul besoin, maintenant, d'avoir une voiture si je peux disposer de son usage par cet interm�diaire. Celui du tourisme et des voyages, comme "Airbnb". Elle permet aussi de faire des �conomies en louant pour un temps donn� un mat�riel qui n?est utilis� qu?occasionnellement. Bref, elle participe au pouvoir d'achat des usagers. Elle peut cr�er des emplois, souvent pr�caires, faut-il le rappeler, et r�pond � des demandes, des aspirations humaines ou �cologiques. Mais, dans ce nouveau monde num�rique tr�s concurrentiel, il est aussi primordial et vous l'avez soulign�, de ne pas oublier les secteurs traditionnels, de les accompagner parfois dans leur transformation, dans leur mutation, afin d'�quilibrer les chances de chacun et d'offrir une diversit� de services aux citoyens.

En m�me temps, il est primordial d'intervenir dans le champ du droit et de r�guler toutes ces pratiques, nous y sommes tr�s attach�s dans notre groupe, tous ces services nouveaux qui fleurissent rapidement.

Pour conclure, c'est une question �videmment tr�s complexe qui appelle sans doute des d�veloppements, et je vous remercie en tant que Conseil des G�n�rations Futures d'avoir travaill� sur ce sujet, qui est � la fois d'actualit� et d'avenir. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Fadila M�HAL.

Je donne � pr�sent la parole � Mme Val�rie NAHMIAS pour l'UDI-MODEM.

Mme Val�rie NAHMIAS. - Merci, Madame la Maire, mes chers coll�gues.

Tout d'abord, je souhaiterais remercier les participants de cette nouvelle instance parisienne participative qu'est le Conseil des G�n�rations Futures. Vous �tes volontaires, b�n�voles, et mettez � profit votre exp�rience pour la communaut� parisienne.

Evidemment, on ne va pas manquer de rappeler la redondance des structures existantes. Je rappelle que le Conseil �conomique et social national peut rendre des avis sur les enjeux parisiens. Le Conseil �conomique et social r�gional d'Ile-de-France remplit d�j� ces fonctions. Ajoutons le Conseil �conomique et social m�tropolitain, c'est chacun le sien. Sans oublier le Conseil de la jeunesse, de la nuit, strat�gique, des sages, de l'innovation, des quartiers.

Y a-t-il des personnes qui ne participent pas � Paris�?

Ce ne sont pas des �lus, c'est sans doute mieux, sauf que c'est aussi le r�le des �lus de proposer et pas seulement d'adh�rer ou pas � des propositions d'un nouveau conseil.

La mission du C.G.F. est d'�tre dans la prospective, c'est-�-dire pr�parer aujourd'hui pour demain. Pr�parer, c'est analyser l'existant, nous avons seulement un regret�: les donn�es chiffr�es du rapport sont principalement nationales. Les statistiques parisiennes auraient pr�sent� l'int�r�t de territorialiser les politiques propos�es et de les adapter aux sp�cificit�s de la Capitale.

Vous proposez de lancer un grand diagnostic � Paris pour mieux comprendre les enjeux li�s � l'�conomie collaborative et les freins li�s � son utilisation. On r�invente l'eau chaude avec un �ni�me groupe de consultation pour repartir sur une �ni�me �tude. Perte de temps, co�t important. Ces �l�ments doivent se trouver ais�ment au sein des diff�rents conseils, rapports ou �tudes.

Vous d�veloppez par la suite un ensemble de mesures qui ont leur int�r�t telles que�: concevoir une d�marche p�dagogique, cr�ation d'un label, d�velopper un maillage de proximit� s'appuyant sur des lieux existants, instituer des journ�es collaboratives, c'est bien, mais quel est le bilan de la strat�gie parisienne de l'inclusion num�rique lanc�e en janvier 2017�? Une cartographie des acteurs a-t-elle �t� �labor�e�?

Eu �gard au maillage territorial que vous promouvez, je tiens � rappeler que le groupe UDI-MODEM a d�fendu � plusieurs reprises au Conseil de Paris le maintien d'une maison des associations par arrondissement, o� l'inclusion num�rique pourrait y prendre davantage sa place. Il est donc dommage que le C.G.F. ne s'appuie pas sur des auditions d'�lus de terrain, ou des consultations des groupes politiques. De plus, si l'�chelle �voqu�e par le C.G.F. est la bonne, une grille d'analyse constitue en revanche un outil timor�. Nous voulons d�fendre une d�marche beaucoup plus volontariste de la Mairie de Paris, plus prescriptive, visant � donner une impulsion forte et � d�finir des r�gles de r�gulation ne faisant aucunement obstacle � la libert� d'entreprendre, mais permettant au contraire de concilier bien vivre des Parisiens, int�r�t g�n�ral et dynamique entrepreneuriale, � l'instar de nos propositions sur les meubl�s touristiques.

Enfin, il conviendrait d'aller plus loin dans l'existant.

Le rapport fait �tat de bornes wifi disponibles dans 260 lieux parisiens, c'est beaucoup trop peu pour une capitale, d'autant que le m�tro ne dispose toujours pas de la 4G. Pourquoi ne pas envisager la 5G sur le mobilier urbain�?

Am�liorons les dispositifs existants propos�s par la Ville en faveur de l'inclusion num�rique. Accroissons les connexions dans les biblioth�ques de la Ville, les PIMMS, les cours municipaux pour adultes, et offrons une mixit� de service et d'usages�: bornes dans les centres sportifs, les piscines, mat�rialisation au sein des services publics, et �vitons la rupture num�rique pour tout type de population.

Les plateformes concurrencent certains services publics. De nouvelles alliances avec la puissance publique font �voluer le mod�le social. Comme vous l'avez dit, "l'ub�risation" fait s'interroger sur la fronti�re entre salari� et ind�pendant, c'est pourquoi il convient de rationaliser les outils, d'adopter un objectif commun afin de valoriser ce nouveau service dont la Ville pourrait �tre le leader. C'est notamment cette logique de pragmatisme et de coordination des pratiques, qui a conduit le groupe UDI-MODEM � proposer une offre de e-sant�. C'est dans ce sens que nous voulons agir au Conseil de Paris avec vous et chaque citoyen parisien, pour �laborer des sc�narios du possible mais aussi de l'impossible dans leur perception du moment, et faire en sorte que l'inclusion num�rique soit simplement une �vidence. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci. Il ne faut pas avoir peur des conseils et de la dynamique citoyenne. Mme Marie-Pierre de LA GONTRIE pour le groupe Socialiste et Apparent�s.

Mme Marie-Pierre de LA GONTRIE. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, comme mes pr�d�cesseurs je souhaite tout d'abord remercier � la fois Patrick DOUTRELIGNE, Cynthia FLEURY, m�me si elle n'est pas pr�sente aujourd'hui, et Charles-Edouard VINCENT pour cette pr�sentation mais aussi les pr�conisations que vous venez de formuler sur l'�conomie collaborative. Et bien s�r, remercier les 164 membres b�n�voles du Conseil pour le travail fourni, dont j'ai compris que certains �taient pr�sents dans les tribunes. Je souhaite donc, au nom de nous tous d'ailleurs, les remercier vivement.

Cela a �t� rappel�, ce Conseil des G�n�rations Futures est une instance consultative ind�pendante et paritaire et en seulement quelques mois vous avez accompli la prouesse de devenir un lieu essentiel du d�bat public, puisque vous rassemblez des syndicalistes, des repr�sentants d'employeurs, des Parisiens engag�s dans le secteur associatif, bref toute la soci�t� civile y est repr�sent�e. Ces femmes et ces hommes qui font Paris au quotidien et disposent d'un cadre suppl�mentaire pour s'exprimer et formuler des propositions � l'�chelle parisienne, comme M. VINCENT l'a d�montr� tout � l'heure.

Vous avez travaill� depuis 2016 sur trois th�mes�: la jeunesse, le vivre-ensemble et l'�conomie du partage. Charles-Edouard VINCENT vient de nous pr�senter les conclusions de la Commission �conomie du partage, et ce travail d'analyse assez fin sur l'acc�s au num�rique, qui effectivement d�passe la question un peu facile de la fracture num�rique, mais ouvre �videmment bien d'autres questionnements.

Ce secteur porteur de nouvelles mani�res de produire, de consommer, tend parfois � d�raper vers l'�conomie de la pr�dation, et le travail de votre Conseil, gr�ce � des constats partag�s mais aussi nous l'avons vu � l'instant, des pr�conisations pr�cises et ambitieuses, permet d'identifier comment, si cette �conomie de partage r�volutionne nos mani�res de vivre et de consommer, elle n'est pas que digitale mais pas non plus sans risque.

Vous l'avez dit, et Mme la Maire l'a confirm�, une dynamique vertueuse peut �tre insuffl�e par la Ville dans cette �conomie du partage, il ne faut pas en avoir peur, pas davantage que des conseils, j'y reviendrai tout � l'heure, mais pour cela il faut s'en pr�occuper.

Je me permets juste de souligner que ce Conseil qui est un outil de participation citoyenne s'inscrit dans un �cosyst�me plus large, ce sont sans doute d'ailleurs les raisons de son succ�s, puisque depuis 2001, depuis le jour o� les Parisiens sur cette place agitaient les cl�s en direction de l'H�tel de Ville pour signifier qu'ils souhaitaient d�sormais �tre chez eux dans cette institution, la d�mocratie locale et la participation citoyenne sont d�sormais au c?ur de la politique municipale.

Il ne s'agit pas simplement d'associer des Parisiens � certains projets, mais bien de distiller, d'infuser, Pauline V�RON l'a expliqu� ce matin, une culture de participation citoyenne, et de faire ainsi de cette participation une v�ritable m�thode d'�laboration assez novatrice des petits publics et de la gouvernance de la Ville.

C'est d'ailleurs pour cela qu'une charte de la participation a �t� instaur�e et vot�e dans ce Conseil de Paris.

Ce Conseil n'est �videmment pas la seule mani�re de consulter la soci�t� civile � Paris puisqu?ont �t� cr��es, comme cela a d�j� �t� rappel�, plusieurs instances. Puis le budget participatif, qui a �t� cr�� en 2014 sous la houlette de Pauline V�RON - occasion pour moi de lui rendre hommage�-, �tait dans nos esprits depuis bien longtemps. Il �tait bien difficile � mettre en ?uvre et il voit d�sormais se lancer des projets dans l?ensemble de la Ville, et voit des dizaines de milliers de Parisiens s?en saisir.

Nous avons connu des concertations d?ampleur in�dite sur des projets structurants, comme la Petite Ceinture par exemple. Je vois, comme �lue d?arrondissement, � quel point les habitants de nos quartiers souhaitent se saisir de ces outils.

Quelques chiffres tout de m�me pour que ceux qui sont moins rompus � cette pratique l?entendent, et je l?indique peut-�tre � Mme NAHMIAS�: 168.000 Parisiens ont vot� en 2017 pour le budget participatif, 150.000 Parisiens ont une carte citoyenne, 2.000 personnes ont contribu� sur la plateforme "idee.paris.fr", 500 personnes sont membres d?une instance consultative, notamment le Conseil des G�n�rations Futures.

Nous avons aussi, je le rappelle et vous l?�voquiez tout � l?heure, cr�� les Maisons des associations dans les arrondissements, ainsi que les PIMMS, Madame la Maire, c?�tait de votre initiative � l?�poque. Rappelons tout de m�me que c?est cette majorit� qui a cr�� tout cela.

C?est d?ailleurs une journ�e tr�s symbolique de ce point de vue, puisque ce matin nous avons entendu des repr�sentants de la Conf�rence citoyenne sur la propret�, mais aussi des repr�sentants du Conseil parisien de la jeunesse participer en quelque sorte aux travaux du Conseil de Paris. C?est vraiment une journ�e tr�s symbolique de la concertation. Je pensais que, sur les bancs de l?opposition municipale, la vogue du doute, pour �tre dans l?euph�misme, avait disparu et je constate, avec une certaine surprise en �coutant Mme NAHMIAS que non. Il faut continuer de dire que la concertation et la participation citoyenne, cela sert � quelque chose, cela ne co�te pas forc�ment trop cher de consulter et d?associer les citoyens. Donc nous avons encore des d�saccords mais c?est une m�thode de gouvernance nouvelle que nous assumons, que nous revendiquons. Ce sont des dispositifs qui ne se superposent pas mais qui sont compl�mentaires entre eux, et qui permettent de mener une politique ambitieuse pour les Parisiens avec, il est vrai, un mode de gouvernance assez nouveau. Mais cela aussi, nous souhaitons l?assumer et, pour tout dire, nous en sommes assez r�jouis.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Madame de LA GONTRIE.

Mme Marie ATALLAH pour le groupe Ecologiste de Paris.

Mme Marie ATALLAH. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, nous tenons tout d?abord � remercier les repr�sentants du Conseil des G�n�rations Futures, M. Patrick DOUTRELIGNE et M. Charles-Edouard VINCENT.

Nous remercions �galement notre coll�gue Didier LE RESTE qui a conduit la mission de pr�figuration en vue de l?installation de ce nouvel outil de d�mocratie participative qu?est le Conseil des G�n�rations Futures.

Nous remercions �galement les 164 membres de ce Conseil pour leur engagement et leur participation b�n�vole dans la gouvernance urbaine de notre territoire en pleine mutation, dans un contexte de mondialisation acc�l�r�e et dans les diff�rents domaines �conomiques, sociaux et environnementaux.

Apr�s nos remerciements, nous souhaitons revenir plus longuement dans un premier temps sur le travail fourni, bien s�r, dont nous venons d?�couter les conclusions. Puis nous nous permettrons de revenir sur quelques points portant sur le r�le du Conseil des G�n�rations Futures, ainsi que sur son p�rim�tre d?action.

Au regard des �l�ments du pr�sent rapport, nous constatons un choix de trois grands sujets qui sont abord�s et �tudi�s dans le cadre de trois commissions de travail�: l?�conomie du partage, la jeunesse et le vivre ensemble.

Nous saluons le r�el travail de prospective concernant la th�matique de l?�conomie du partage ou l?�conomie collaborative que vous avez d�velopp�e dans un rapport. Nous tenons � vous remercier de la qualit� de l?analyse pour nous �clairer sur l?�mergence de cette �conomie collaborative dans notre territoire.

Sans pouvoir revenir sur tous les aspects int�ressants que vous avez abord�s, nous vous remercions pour toutes vos id�es utiles pour nous guider en tant qu?�lus, afin que le d�veloppement des activit�s de l?�conomie collaborative soit toujours d�ploy� au service d?une ville collaborative pour tous et toutes, solidaire, inclusive et durable. Ce ne sont pas que des mots, ils ont un sens.

En ce sens, nous avons particuli�rement appr�ci� l?int�r�t que vous avez port� au lien entre la fracture num�rique et la fracture collaborative, en vous basant sur des exemples statistiques issus d?une r�elle consultation des structures sociales accueillant des publics comme les seniors, les ch�meurs et les jeunes en insertion.

Vous avez constat� que 20�% des usagers de ces structures ne sont en mesure d?utiliser le num�rique de fa�on autonome, et pour cela vous nous proposez de vraies actions concr�tes en faveur de l?inclusion num�rique.

L?�conomie collaborative est un sujet central pour nous, �cologistes, qui sommes attach�s aux valeurs que peuvent g�n�rer l?ensemble des pratiques et des mod�les �conomiques bas�s sur des structures horizontales ou de communaut�, et qui transforment la fa�on dont on vit, on cr�e ou on travaille. C?est donc pour nous un levier principal pour contribuer � mieux faire soci�t� ensemble dans nos territoires et mieux lutter contre les exclusions sociales.

Nous proposons par ailleurs que ce travail de recherche et d?analyse soit poursuivi par le C.G.F. afin de nous aider � trouver des m�canismes de r�gulation plus efficaces en mati�re de lutte contre le caract�re d�loyal d?op�rateurs priv�s, capables de d�s�quilibrer le march� de certains secteurs d?activit� et de g�n�rer plus d?in�galit�s que de solidarit� et de collaboration dans nos territoires urbains. Nous pensons bien �videmment � des op�rateurs comme "Airbnb" pour le secteur du logement ou "Uber" pour le secteur des taxis.

En ce qui concerne les deux autres th�matiques �voqu�es dans le rapport, � savoir le vivre ensemble et la jeunesse, les deux sujets sont certes importants mais le rapport ne fait pas �tat de travaux approfondis pour nous permettre d?exprimer une parole utile.

Par ailleurs, en ce qui concerne les questions sociales et soci�tales, qui pourraient nous int�resser ici, nous nous permettons quelques r�flexions � la hauteur de ce que repr�sente le C.G.F., pour nous et pour Paris, ville monde et m�tropole. Il nous semble en effet essentiel de se pencher sur des questions soci�tales qui traversent notre soci�t� et qui marqueront l?avenir. Ce n?est pas seulement d?ailleurs dans notre territoire car comme l?�conomie est globalis�e, les probl�matiques soci�tales sont �galement mondialis�es et globalis�es. Ce sont des probl�matiques complexes qui appellent analyse et prospective pour mieux les comprendre et mieux les accompagner dans leur complexit� par notre collectivit� et ses multiples partenaires du territoire. Je citerai � titre d?exemples ici la question des r�fugi�s et de leur int�gration, le fait religieux et son d�veloppement dans le respect de la la�cit�, la question des femmes et de l?�galit� hommes/femmes.

J?en profite �galement pour vous rappeler ici que la M.I.E. portant sur la th�matique Paris ville interculturelle, que j?ai eu l?honneur de piloter au nom de mon groupe Ecologiste, proposait dans son rapport que le C.G.F. soit consult� pour nous aider dans la mise en ?uvre de ses recommandations.

Avant de terminer, comment ne pas s?interroger sur l?absence d?une commission sp�cifique pour traiter la place de l?art et de la culture � Paris. Nous pouvons �tre tous d?accord ici de l?utilit� d?une consultation du C.G.F. sur notre action politique dans ce domaine important qui est la culture. Difficile de ne pas �voquer l??uvre?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Il faut maintenant conclure, Madame ATALLAH.

Mme Marie ATALLAH. - Je termine.

Evoquer l??uvre de Jeff KOONS qui fait couler beaucoup d?encre en ce moment dans la presse quotidienne ainsi que dans les r�seaux sociaux.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Madame ATALLAH, vous avez vraiment largement d�pass�, ce n?est pas s�rieux.

Mme Marie ATALLAH. - Beaucoup de questions qui peuvent �tre pos�es, dont celle des moyens attribu�s au C.G.F. pour qu?il puisse travailler dans de bonnes conditions.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Madame ATALLAH, vous d�passez d?une minute�! Vous �tes la seule � d�passer comme cela, ce n?est pas normal.

Mme Marie ATALLAH. - Je termine par demander le montant du budget attribu� au C.G.F.

Je vous en remercie, Madame la Maire.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Oui, mais il faut respecter les temps de parole. La base de la d�mocratie dans les assembl�es d?�lus, c?est de respecter le temps de parole sur lequel nos groupes sont inscrits. C?est pour une raison simple, c?est en fonction de la repr�sentativit� qui est la n�tre. Ce n?est pas par souci de vous couper, c?est juste parce que c?est une r�gle d�mocratique et il faut qu?on la respecte.

Didier LE RESTE, pour le groupe Communiste - Front de Gauche.

M. Didier LE RESTE. - Merci, Madame la Maire.

Vous comprendrez, comme vous l?avez rappel�, qu?en ma qualit� de pilote politique de la mission de pr�figuration du Conseil �conomique, social et environnemental parisien, que vous m?avez confi�e et qui a d�bouch� sur la cr�ation en 2015 d?une nouvelle instance participative parisienne, d�nomm�e aujourd?hui Conseil des G�n�rations Futures, je veux au nom de mon groupe saluer et f�liciter toutes les actrices et tous les acteurs qui participent � cette belle aventure�: la copr�sidence, les membres du bureau?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Ecoutez, franchement, vous ne pouvez pas �tre un peu curieux et respectueux de ceux qui parlent�? Cela aussi, c?est une r�gle d�mocratique.

Monsieur LE RESTE�?

M. Didier LE RESTE. - Merci.

Je veux donc au nom de mon groupe saluer et f�liciter toutes les actrices et les acteurs qui participent � cette belle aventure�: la copr�sidence, les membres du bureau et les conseill�res et conseillers des diff�rents coll�ges.

Aussi, je tiens � saluer particuli�rement le travail indispensable et pr�cieux accompli par Roberte AMIEL, secr�taire g�n�rale du Conseil des G�n�rations Futures. Bien que les travaux des diff�rentes commissions qui ont �t� mis en place ne soient pas avanc�s au m�me niveau, on peut dire qu'au regard du travail produit, de la qualit� du travail fourni, les objectifs fix�s sont respect�s.

Je rappelle aussi que ce nouvel outil de concertation propos� par les Communistes, constitue un engagement de campagne de la majorit�, revendiqu� d'ailleurs par plusieurs forces de la soci�t� parisienne.

A l'instar de la pr�sentation des travaux de la commission �conomie de partage, cette instance paritaire consultative ind�pendante a vocation � jouer un r�le de conseil et d'expertise sur les grandes probl�matiques de la vie urbaine, structurant l'avenir aux fins d'�laborer des avis construits et strat�giques sur des questions de mutations socio-�conomiques, environnementales et soci�tales.

Rappelons que la r�flexion ainsi men�e ne ralentit pas l'action�; au contraire, elle la l�gitime. C'est pourquoi je souhaite que les avis et pr�conisations transmis au Conseil de Paris soient s�rieusement pris en compte.

C'est l� une question de cr�dibilit� et une marque de consid�ration vis-�-vis des membres du Conseil des G�n�rations Futures qui sont tous b�n�voles. Je l?avais point� lors de la cr�ation du Conseil des G�n�rations Futures, la cr�dibilit� et la lisibilit� de cette instance se mesurera, au-del� de son caract�re ind�pendant, � la qualit� de ses travaux et au fait que nombre de ses propositions puissent �tre traduites en actes. De ce point de vue, comme mon groupe l'a fait dans le cadre du d�bat budg�taire 2018, je souhaite que le budget du Conseil des G�n�rations Futures soit revaloris� afin qu?il puisse faire face efficacement aux sollicitations dont il est l'objet et � ses obligations.

Je propose qu'on rel�ve ce budget qui est aujourd'hui de 30.000 euros annuels � 50.000, voire 60.000 euros sur l'ann�e, dans la mesure o�, on l'a vu et ce, sans esprit pol�mique de ma part, on a su trouver 225.000 euros pour financer 7 conf�rences citoyennes sur la propret�. A cet �gard, le Conseil des G�n�rations Futures aurait tr�s bien pu �tre associ�, consult� dans le cadre de la M.I.E. propret� ou par les conf�rences citoyennes dont je viens de parler, comme le pr�voit d'ailleurs le titre III du r�glement int�rieur du C.G.F.

Je veux insister aussi sur la n�cessit� qu'il y a � porter int�r�t aux questions et aux autres sollicitations que pose et manifeste le Conseil des G�n�rations Futures aux diff�rents cabinets et directions de notre Ville. Dans le m�me esprit, il y a lieu de favoriser l'articulation du travail, les interactions entre le Conseil des G�n�rations Futures et les autres instances de concertation qui existent au sein de la Ville de Paris.

Il est tout aussi imp�ratif que les groupes politiques au Conseil puissent avoir des r�ponses lorsqu'ils sollicitent le bureau du Conseil des G�n�rations Futures. Sans lui donner des vertus qu'il n'a pas, le C.G.F. peut servir � ce que j'appelle "le premier mot du politique", s'il sait allier les fonctions d'anticipation, de prospective, de production d'avis et de proposition et qu'il dispose des moyens aff�rents � ses missions. Enfin, tout ce travail doit nourrir concr�tement la fabrique des politiques publiques au sein de la collectivit� et ne s'oppose en rien, bien au contraire, aux travaux du C.E.S.E. national et du C.E.S.E. r�gional. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Didier LE RESTE.

La parole est � Mme Marie-Laure HAREL, pour le groupe PPCI.

Mme Marie-Laure HAREL. - Merci, Madame la Maire.

Bonjour � vous, chers repr�sentants du Conseil des G�n�rations Futures. C?est � vous que je vais m?adresser car les occasions de pouvoir �changer directement avec vous sont bien rares. Avant tout, je voudrais vous exprimer mes f�licitations et mes encouragements pour votre implication b�n�vole au service de la Ville de Paris. C'est un aspect important � souligner car ceux qui vous critiquent, qui ont pu dire que vous �tiez une instance pl�thorique, inutile ou ill�gitime, sont les m�mes qui jamais ne donneraient de leur temps gratuitement � la vie municipale.

Je voudrais toutefois vous faire part de quelques interrogations sur le fond de vos travaux et sur la composition de votre institution.

Sur la composition de votre institution tout d'abord et m�me si nous ne pouvons plus rien y changer maintenant, je vais exprimer quelques regrets. D'abord, celui que tous les arrondissements ne soient pas �quitablement repr�sent�s dans les diff�rents coll�ges. Le coll�ge de la d�mocratie locale en particulier, qui est suppos� �tre � l'image de notre ville dans son ensemble, devrait compter des membres de tous les arrondissements, capables d'�voquer leurs sujets de pr�occupation locaux. Or ni le 3e arrondissement, dans lequel je suis �lue, ni le 15e, ni le 16e, ni le 17e, pourtant parmi les arrondissements les plus peupl�s de la Capitale, n?ont quelqu'un pour parler en leur nom dans vos instances.

Un autre regret est que le Conseil des G�n�rations Futures reste encore totalement m�connu des Parisiens, malheureusement. Vous existez effectivement depuis deux ans et vous n'avez jamais �t� saisis par les Parisiens qui en ont pourtant la possibilit� s?ils font une p�tition regroupant 5.000 citoyens. Depuis votre cr�ation, il n'y a que la Mairie de Paris qui a fait appel � vous, la faute � un d�ficit de communication sans doute et � un manque de visibilit� sur les r�seaux tr�s probablement, puisque seule une sous sous-page de Paris.fr vous est r�serv�e.

Je pourrais, dans la liste des regrets, souligner une certaine opacit� dans les budgets de fonctionnement du C.G.F. ou la non-ind�pendance de la plupart de ses membres directement nomm�s par l?Ex�cutif, mais ce ne serait pas tr�s appropri� de pousser ici ces pol�miques un peu grasses en vous prenant, vous, les membres du C.G.F., � t�moin.

Sur le fond de vos travaux � pr�sent, j?ai lu avec beaucoup d?attention votre premier rapport d'activit�. Vous avez identifi� des chantiers qui tournent essentiellement autour de l'�conomie et des services collaboratifs. Comment gommer les in�galit�s d'acc�s � Internet ou favoriser une ub�risation des pratiques �quitables�? Ce sont des sujets importants, surtout que, comme vous le relevez, Internet est un vecteur d?information essentiel avec 80�% des offres d'emploi et 73�% des offres de logements qui y sont publi�es. Malheureusement, ce n?est pas parce qu?on acc�de aux annonces Internet qu?il y a plus d?appartements � prix d�cents ou plus de boulots int�ressants � pourvoir pour les g�n�rations futures.

La probl�matique de la fracture num�rique concerne tr�s majoritairement les plus de 70 ans � Paris, comme vous le mentionnez vous-m�mes dans votre rapport. Or il me semble que vous �tes le Conseil des G�n�rations Futures et pas le "conseil des g�n�rations anciennes". Vous �tes le Conseil qui doit r�fl�chir � ce que les g�n�rations d'aujourd'hui puissent s'�panouir demain � Paris.

Avoir acc�s � Internet n'est plus vraiment un sujet pour les g�n�rations d'aujourd'hui et cela le sera encore moins pour celles de demain. Avoir acc�s � Internet est un sujet d�j� largement trait� par beaucoup de biais � Paris avec toutes sortes de budgets, les subventions aux associations, les budgets participatifs, la "politique de la ville" et, notamment, la Direction de l'Action sociale qui s'occupe d�j� de mettre en place des formations, des accompagnements, des points de connexion publique, des guichets uniques, comme vous le sugg�rez, vous aussi et de mani�re tr�s pertinente dans votre dossier.

Vous �tes le Conseil des G�n�rations Futures et, � ce titre, laissez-moi vous sugg�rer quelques pistes de r�flexion sur lesquelles vous pourriez vous autosaisir et sur lesquelles je suis s�re que nous serions nombreux � bien vouloir vous apporter des contributions. Savez-vous qu?aujourd?hui 8 jeunes cadres sur 10 veulent quitter Paris�? Un article du "Point" est sorti � ce sujet il y a quelques mois et il est tr�s interpellant. Cette enqu�te stipule que la plupart des jeunes cadres souhaitent aujourd'hui quitter Paris, quitte � baisser leurs salaires ou � prendre un poste moins �lev� ailleurs. Pourquoi�? Pour 60�% d'entre eux parce que le logement est trop cher, pour 50�% parce que l?environnement est trop pollu�, pour 70�% d'entre eux parce qu'ils consid�rent qu'ils perdent trop de temps dans les transports.

En gros, que disent les g�n�rations actuelles et futures�? Ils disent qu'ils n'ont plus les moyens de vivre ici et qu?un co�t de la vie aussi �lev� n'en vaut pas la peine si c'est pour vivre dans un environnement si stressant et si pollu�.

Les r�sultats de cette enqu�te sont corrobor�s par un ph�nom�ne in�dit actuellement � Paris�: la population diminue, ce qui n'�tait pas arriv� depuis des dizaines d?ann�es. Qui est parti�? Selon les �tudes sociologiques, ce sont tout d'abord les jeunes couples sur le point d?avoir un premier b�b� car ils ne veulent pas �lever leurs enfants dans un environnement sale et qui manque d'espaces verts. Ils partent pour une meilleure qualit� de vie. Qui part encore�? Ce sont les familles qui n'ont pas les moyens de se loger dans un espace suffisant et qui comprennent au bout d'un moment que jamais elles n?auront les moyens d?acc�der � la propri�t� ici. Ces familles partent pour construire un capital immobilier.

Voil� un chantier de r�flexion crucial pour notre Capitale. Comment enrayer la fuite des moins de 40 ans hors de Paris�? Comment �viter que notre ville ne vieillisse et ne soit accessible qu'aux tr�s pauvres qui peuvent �tre aid�s ou aux tr�s riches qui peuvent tout acheter�?

Alors, comme je suis tout � fait bienveillante � l'�gard du Conseil des G�n�rations Futures, je vous offre la piste de r�flexion mais aussi les solutions. Je vous encourage � vous tourner vers l'excellent programme que Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET avait propos� lors des derni�res municipales. Vous verrez qu'il est tr�s bien fait et qu'il y a des solutions tout � fait appropri�es � ces probl�matiques que vous n'aurez qu'� reprendre. Les chapitres �cologie et logement vous offriront?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci. Il va falloir conclure, Madame HAREL, sur cette belle signature que vous venez d?apporter � votre propos.

Mme Marie-Laure HAREL. - ? une multitude de propositions que vous pourrez copier-coller. Nous avions construit une tr�s belle carte avec un million de m�tres carr�s d'espaces verts nouveaux � d�velopper. Nous avions construit un sch�ma de politique de logement social plus juste.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci? Je pense que les Parisiens ont pu trancher en 2014.

Mme Marie-Laure HAREL. - Je formule le v?u. Je pense que nous pouvons aussi beaucoup progresser?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Absolument.

Mme Marie-Laure HAREL. - ? et les enqu�tes en tout genre le montrent actuellement et les sondages aussi.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Et notamment en respectant les temps de parole.

Mme Marie-Laure HAREL. - Je formule donc le v?u que notre Conseil travaille toujours plus �troitement sur ce qui pr�occupera les g�n�rations futures pour qu?elles aient encore une chance de vivre heureuses � Paris.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Bien.

La parole est � Mme Laurence GOLDGRAB, pour le groupe RG-CI.

Mme Laurence GOLDGRAB. - Madame la Maire, mes chers coll�gues.

La d�mat�rialisation touche d�sormais le quotidien de tous les Fran�ais. De nombreuses actions ont �t� men�es par notre collectivit� pour r�duire la fracture num�rique et rendre le digital accessible � tous, m�me aux plus exclus.

En 2016, une �tude "TNS Sofres" nous affirmait que 69�% des plus de 55�ans poss�dent au moins un appareil connect�, mais cela ne fait pas non plus d?eux des "geeks" passionn�s. Or, tirer profit de l?�conomie de partage n�cessite de ma�triser les technologies qui y donnent acc�s, ainsi que les nouveaux modes de socialisation qu?elle sous-tend.

Je souhaite donc saluer, � mon tour, le travail du Conseil des G�n�rations Futures et je m?�tonne � nouveau, comme je l?ai fait ce matin, de tant de suspicion � l?�gard de votre action et de ces nouveaux outils de citoyennet� que sont - ce matin - la Conf�rence citoyenne, le Conseil parisien de la jeunesse et - cet apr�s-midi - le Conseil des G�n�rations Futures. Cela n?amoindrit pas le r�le des �lus�; au contraire, cela le renforce, puisque cela permet un dialogue avec des instances b�n�voles et repr�sentatives. Bien entendu, je m?inscris totalement dans le soutien de ces nouveaux proc�d�s d�mocratiques.

Vous posez aujourd?hui la question de l?�conomie de partage et celle de son acc�s, c?est-�-dire assurer aux plus faibles le m�me acc�s � ces outils que les plus forts, et votre proposition, c?est que personne ne soit exclu de l?�conomie collaborative. Cela est juste et cela concerne toutes les g�n�rations futures et les g�n�rations pas futures, je ne fais pas de distinctions�: je trouve que tout ceci est purement artificiel, voire politicien.

Parlons donc du sujet sur lequel vous nous avez saisis�: 55�% des seniors ont une opinion positive des services de consommation collaborative et de partage existants, alors que ce taux d?adh�sion monte, par exemple, � 76�% chez les moins de 35 ans. Ces nouveaux mod�les restent donc frapp�s par un effet g�n�rationnel, m�me si l?usage des plus de 60 ans n?est pas non plus inexistant. L?�conomie collaborative continue pourtant � lutter contre l?exclusion et renforcer le lien social. On l?a cit� tout � l?heure�: 20�% de personnes �g�es fr�quentent, par exemple, "DansMaRue". Les seniors ont, pour certains, tout simplement besoin d?un interm�diaire de confiance pour franchir le pas de l?�conomie collaborative.

Des accompagnements ont �t� mis en place dans certaines administrations, mais ils ne sont pas forc�ment suffisants, notamment face � des publics plus fragiles. Le soutien de notre collectivit� � la cr�ation d?un r�seau d?�crivains publics num�riques, pr�sents sur le territoire, accessibles � tous, avec des permanences hebdomadaires en mairie d?arrondissement et pour r�pondre aux sollicitations par t�l�phone, est un outil qui nous semble important.

Les �lus du groupe RG-CI en sont convaincus�: des actions simples sont possibles pour am�liorer les nouveaux services. Je pense notamment � la question du regroupement des informations existantes pour simplifier le quotidien des familles. Car oui, parfois, il est difficile de trouver, en quelques clics, la r�ponse � nos questions, tant la profusion d?informations est grande sur la toile.

Aussi, les �lus du groupe RG-CI pensent qu?il faut promouvoir l?apprentissage du faire car, au-del� de la ma�trise de l?usage des outils connect�s, il s?agit aussi de d�velopper l?aptitude � utiliser le num�rique dans la vie courante, en vue d?atteindre des buts personnels et collectifs, et d?�tendre les connaissances et les capacit�s de chacun pour une v�ritable autonomie d?usages citoyens.

Au-del� de ces enjeux, l?�conomie collaborative est un formidable vecteur de lien social - je le soulignais et vous l?avez soulign� -, de rencontre et cela peut jouer un r�le de soutien, notamment pour nos a�n�s mais pas seulement, pour tous les publics qui sont loin de l?usage du num�rique.

Et lorsqu?est �voqu�e la question de la m�diation num�rique, nous pensons �videmment au public senior, mais cela serait �videmment imparfait.

La fracture num�rique est un enjeu multidimensionnel qui touche de nombreux domaines de la vie des citoyens parisiens. Sans prise en compte dans notre action, la fracture collaborative ne peut �tre r�duite. Ainsi, aux efforts quotidiens d?accompagnement et de formation en direction des seniors doivent s?ajouter des mesures pour contrer les risques li�s aux �volutions de nouveaux outils p�dagogiques. Ceux-ci peuvent compromettre les comp�tences des publics actuellement connect�s, cr�ant demain un potentiel nouveau public fragilis�. Vos propositions sont donc les bienvenues et je vous en remercie au nom du groupe RG-CI.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous, Laurence GOLDGRAB.

La parole est � Mme Julie BOILLOT, pour le groupe les R�publicains.

Mme Julie BOILLOT. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, le Conseil des G�n�rations Futures nous pr�sente sa premi�re contribution sur l?inclusion num�rique et les nouveaux services, issue des travaux de la commission sur l?�conomie de partage.

Ce groupe a �t� men� par M. Charles-Edouard VINCENT, fondateur de "Lulu dans ma rue", structure qui a r�volutionn� l?�conomie de l?entraide dans mon quartier et je tiens vraiment � saluer, en notre nom, votre travail et votre engagement en tant qu?entrepreneur social.

Cette commission pr�sente cinq solutions solides, pragmatiques, et nous esp�rons qu?elles seront concr�tement mises en ?uvre pour am�liorer ce secteur en pleine �volution.

F�licitations donc � tous ceux qui ont particip� � cette commission et, plus globalement aux 164 Parisiens engag�s dans le C.G.F. qui ont accept� de donner de leur temps, de leur �nergie, totalement b�n�volement pour l?avenir de la cit�.

Et c?est l� que mes r�serves commencent�: la Ville de Paris met-elle � disposition les moyens � hauteur de l?investissement des membres du C.G.F.�?

Rappelons la gen�se du C.G.F.�: cr�� en 2015 et install� en mars 2016, il s?agit de doter Paris d?un Conseil �conomique social et environnemental - belle ambition -, sept coll�ges install�s en fonction de la diversit� parisienne�: les associations, les entreprises, les salari�s, les services publics, les habitants, la d�mocratie locale et les personnalit�s qualifi�es, soit 164 Parisiens et un budget de 50.000 euros.

Sur le papier, c?est donc une belle machine mais dans la pratique quotidienne, les participants ont vite d�chant� et, deux ans apr�s l?installation du C.G.F., force est de constater que la plupart des coll�ges ne se r�unissent que tr�s rarement, en particulier le coll�ge des habitants - avouez que c?est tout de m�me g�nant. Je nuance toutefois cette r�alit� en f�licitant le coll�ge des d�mocraties locales qui s?astreint � une r�union mensuelle.

Nous nous interrogeons aussi par une absence notable�: celle de la vice-pr�sidente FLEURY-PERKINS, philosophe, psychanalyste, universitaire, membre au titre des personnes qualifi�es, qui n?a pas particip� aux travaux depuis de nombreux mois. A-t-elle d�missionn�? Il semble que non. Bien que je ne doute pas que son absence soit justifi�e, comprenez que l?absence de transparence sur son indisponibilit� nous interroge. Et que dire lorsque, lors de la derni�re pl�ni�re d?octobre, seulement un tiers des membres si�geaient pour adopter les travaux ici pr�sent�s�?

Je m?interroge�: pourquoi ce d�senchantement chez les membres du C.G.F.�?

D?abord, les moyens ne sont pas au rendez-vous. Il aura fallu deux ans pour qu?une d�l�gation aille rencontrer les membres du CESER de Lyon, instance qui fonctionne bien, pour �changer autour des pratiques et des bonnes pratiques. Ce d�placement aurait d� se faire dans la foul�e de l?installation en 2016 et ce n?est pas faute que les conseillers l?aient demand�. Par ailleurs, le budget du C.G.F. a �t� divis� par deux depuis l?installation, ce qu?a d�nonc� Didier LE RESTE. Nous avons d�marr� en 2016 � 50.000 euros�; en 2018, c?est 30.000 euros. Voil� un dr�le de signal envoy� quand on se veut le chantre de la d�mocratie participative�!

Enfin, le C.G.F. souffre clairement d?un manque de visibilit�. Aucun compte-rendu des travaux n?est produit sur le site Internet, enfin, devrais-je dire la page Internet du site de la Ville de Paris. La pr�sentation du C.G.F. y est tr�s sommaire�: quatre onglets, dont le dernier "agenda" est vide. Avouez qu?on est quand m�me loin du site du CESER avec trombinoscope des membres, comptes rendus des r�unions et vid�os des pl�ni�res.

Honn�tement, qui sait ici, � part notre excellent coll�gue, Didier LE RESTE, que le C.G.F. peut �tre saisi par 5.000 Parisiens, ou par les groupes politiques du Conseil de Paris, ou par vous, Madame la Maire�?

Madame HIDALGO, vous auriez pu donner l?exemple, mettre en avant le C.G.F., vous qui �tes si attach�e aux consultations citoyennes, et un exemple tr�s r�cent m?a litt�ralement frapp�e de la dichotomie entre le discours et les actes, et je me f�licite que Didier LE RESTE l?ait �galement relev�. Dans le cadre du d�bat sur la propret�, nous avons beaucoup parl� ces derniers jours du rapport IFOP, bas� sur la consultation citoyenne de sept panels de 15 Parisiens r�unis pendant 6 mois.

R�sultat�: 67 propositions. Co�t�: 225.000 euros. Justification�: besoin d?avoir directement l?avis de citoyens, de valoriser la d�mocratie participative. Mais n?�tait-ce pas l� le r�le-m�me du C.G.F.�? Le C.G.F. ne pouvait-il pas �tre saisi sur la question par vous-m�me�? Outre l?�conomie de 225.000 euros, vous auriez pu, Madame la Maire, donner au C.G.F. une visibilit� sans pr�c�dent lors de ce d�bat sur la propret� qui, selon vos dires m�mes ce matin, est aussi une question environnementale. On est donc pleinement dans le champ de comp�tence du C.G.F. Voil� donc une occasion manqu�e qui jette, une nouvelle fois, le voile sur une r�elle motivation de la Ville � faire vivre pleinement les agoras citoyennes.

Mes chers coll�gues, le C.G.F. est compos� d'hommes et de femmes qui ont � c?ur de servir Paris. Nous les remercions pleinement de cet engagement, ils sont ici pr�sents dans la tribune, ne les d�cevons pas, donnons-leur les moyens de leur ambition et, plus globalement, appuyons-nous sur les instances de consultation citoyennes existantes au lieu de multiplier les structures � usage unique.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci.

Madame Danielle SIMONNET, vous avez la parole, pour deux minutes, puisque c'est le temps qui vous est imparti.

Mme Danielle SIMONNET. - Top chronom�tre.

Un Conseil �conomique et social, c'est une tr�s bonne chose. Apr�s, j'ai un peu de mal � voir quels sont exactement les moyens dont vous disposez pour v�ritablement faire un travail, et surtout j'ai du mal � voir comment la Ville et l'ensemble des adjoints vont vraiment vous solliciter pour que vous et votre instance puissiez pleinement jouer votre r�le de contre-pouvoir aussi citoyen pluriel sur un certain nombre de th�matiques compl�mentaires aux dynamiques de conseils de quartier, ce qui me semble important.

Maintenant, sur la question de l'�conomie collaborative, je reste un peu sur ma faim. Sans doute n'ai-je pas le document plus fourni de l'�tat de vos travaux et que la synth�se ass�che un peu vos propositions, parce que j'ai du mal � en percevoir v�ritablement l'aspect concret.

Ce que j'appr�cie, c'est votre fa�on de bien poser le probl�me. L'�conomie collaborative�? De quoi parle-t-on�? Est-ce du partage ou de la pr�dation�?

En effet, de fait, pour l'instant, l'�conomie collaborative propose � nos soci�t�s un suicide social collectif. Elle nous r�duit � des citoyens en recherche de "low-cost", ce qui est amen� � casser notre Code de travail en d�veloppant le tout statut autoentrepreneur et en p�tant le salari�, et donc toutes les protections qui vont avec, la non-reconnaissance des liens de subordination, ensuite en nous faisant des t�cherons du XIXe si�cle. Ensuite, c'est une arme pour briser la S�curit� sociale parce que, qui dit autoentrepreneur, dit pas de cotisations sociales ni des salari�s ni des employeurs. Ensuite c'est une arme pour p�ter les services publics parce que g�n�ralement les entreprises de l'�conomie collaborative sont les professionnels de l'optimisation fiscale.

Collaborative, le terme m�me est probl�matique, la collaboration n'est absolument pas quelque chose de positif dans notre histoire.

En revanche, l'�conomie du partage oui, comment faire en sorte d'�manciper l'�conomie du partage de toutes les formes de pr�dation dont elle est issue, et c'est l� que c'est int�ressant.

J'aurais �norm�ment de questions � vous poser, mais j'ai d�pass� mon temps de parole, sur "Lulu dans ma rue", mais je vous dis une chose�: l'�conomie du partage, la Ville doit s'emparer des soci�t�s coop�ratives d'int�r�t collectif, c'est par le biais de la coop�rative que l'on permettra v�ritablement l'�mancipation de l'�conomie collaborative de la pr�dation.

C'est pourquoi il faut d�velopper comme cycle et d�velopper aussi le recours � Coopaname. J'invite "Lulu dans ma rue" � s'int�resser � Coopaname et au mod�le coop�ratif pour que ce que vous pouvez prendre soit bien r�parti.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup.

Applaudissez-vous, vous avez tenu la position qui �tait bien s�r la v�tre et, dans le rapport, c'est vrai qu'il n'y a rien sur l'appropriation des moyens de production, mais ce n'est pas grave, je pense que l'�conomie collaborative nous offre peut-�tre un autre chemin.

Je voudrais redonner la parole � Patrick DOUTRELIGNE et � Charles-Edouard VINCENT, avant de donner la parole � Pauline V�RON pour r�pondre � l'ensemble des questions.

Patrick�?

M. Patrick DOUTRELIGNE. - Je voulais vous remercier de votre attention et de la reconnaissance unanime du caract�re b�n�vole et militant du Conseil des G�n�rations Futures, et je salue aussi bien s�r la pr�sence de ceux qui sont ici.

Sur les quelques points sur lesquels il y avait des difficult�s. Sur la m�connaissance, on ne peut que partager. Evidemment, le Conseil des G�n�rations Futures ne sera vraiment op�rationnel que lorsqu'il sera connu. Nous attendions beaucoup de cette journ�e puisque nous faisions les premi�res propositions et voir comment elles vont �tre prises. C'est ce qui va motiver la connaissance et favoriser la motivation des membres qui viennent. Puisque vous parliez de pr�sence, c'est vrai que l'assiduit�, en dehors des Commissions et des groupes de travail, peut petit � petit se disloquer, si justement ils ne sentent pas que derri�re cette r�flexion et ces propositions, il y a des reprises.

Maintenant, sur cette m�me assiduit�, c'est l'apprentissage de la d�mocratie et du consensus. C'est-�-dire que, la plupart du temps, les gens ont des id�es toutes faites et viennent avec leurs id�es, et quand ils s'aper�oivent qu'il y a un vrai apprentissage de la connaissance, de la discussion, de la recherche de compromis, certains sont moins assidus que d'autres. Mais je peux vous assurer qu'en ayant plus de 50�% d'assiduit�, et en comparaison avec des Conseils �conomiques diff�rents, nous sommes dans des bonnes r�partitions.

Sur les arrondissements, je v�rifierai, mais je suis tr�s �tonn� parce qu'il me semble que tous les conseils de quartier sont repr�sent�s, y compris dans les trois arrondissements?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - L'assiduit� et l'�coute. C�t� assiduit�, vu d'ici, cela ne fait pas tr�s rempli, et l'�coute, vu d'ici, cela peut s'am�liorer.

M. Patrick DOUTRELIGNE. - Mis � part un arrondissement pour le moment qui n'a pas souhait� nous faire des propositions pour le Conseil des G�n�rations Futures, tous les autres l'ont fait.

Sur les probl�matiques soci�tales, vous avez raison, et nous sommes ouverts � la saisine puisque les groupes parlementaires de cette Assembl�e peuvent saisir le Conseil des G�n�rations Futures au m�me titre que le m�diateur, que les maires ou que la population.

Nous sommes donc tout � fait ouverts sur ces propositions, en sachant que la prochaine auto-saisine que nous nous sommes accord�s, c'est la lutte contre les incivilit�s. C'est quelque chose qui devrait tous vous int�resser. Bien s�r que le dialogue entre les diff�rents comit�s ou conseils que vous avez �voqu�s, qui sont tous compl�mentaires, et je l'esp�re, qui ne se marchent pas les uns sur les autres, sont pour faire ouvrir le dialogue avec vous. Donc, la prochaine fois que nous vous saisirons ou que nous viendrons exposer nos propositions, ce sera sur la jeunesse, la jeunesse � Paris et donc, la g�n�ration future, comme vous l'exposiez tout � l'heure, Madame, mais aussi il faudra aborder les probl�mes du vivre-ensemble, y compris des migrants puisque c'�tait une des propositions.

Nous entamons, d�s le mois de mars, la lutte contre les incivilit�s qui sont une plaie dans notre ville. Pour la sortir, c'est justement la participation citoyenne et le fait que tout le monde s'en pr�occupe. Il nous semble int�ressant que ce soit non pas une d�cision qui vienne ou d'en haut ou qui reste dans les diff�rents colloques, mais que ce soit une participation de tous les citoyens.

Sur l'�conomie du partage, je vais laisser Charles-Edouard r�pondre.

M. Charles-Edouard VINCENT. - Merci pour tous vos retours.

Beaucoup de choses ont �t� dites. Je voudrais juste apporter un petit compl�ment par rapport � ce que j'ai entendu.

Tout d'abord, sur l'enjeu de la fracture num�rique. Ce qu'il nous a sembl� important, au niveau de la Commission du partage, c'est que cela n'a pas �t� de reprendre ce que fait d�j� la Ville. La Ville fait beaucoup de choses au niveau de l'inclusion num�rique, et ce qui nous a sembl� int�ressant de souligner, c'�tait qu'au-del� des outils, de l'acc�s au num�rique et de la formation sur ces outils, c'�tait bien expliquer les usages que l'on peut en faire.

C'est un peu comme dans une pyramide, il faut d'abord que vous ayez les outils, ensuite l'acc�s, que vous sachiez les utiliser, mais apr�s comment les utiliser. Il nous semble qu'aujourd'hui, c'est un enjeu de pouvoir bien expliciter cela aux personnes qui n'ont pas naturellement acc�s � tous ces outils.

Le deuxi�me sujet porte sur la dimension prospective de notre travail. Le Conseil des G�n�rations Futures, c'est prospectif. Il s'av�re que pour l'�conomie du partage, on est sur des enjeux qui �voluent � une telle vitesse que la Commission s'est attel�e � essayer d'�tre assez pragmatique parce que se projeter dans dix ans, comment pr�parer la Ville dans dix ans pour r�pondre aux enjeux de l'�conomie collaborative, cela nous para�t �tre compl�tement � c�t� de la plaque.

On a donc essay� de r�fl�chir � des propositions qui puissent �tre mises en ?uvre dans des �ch�ances de 12 � 24 mois, qui sont un peu le tempo de cette nouvelle �conomie collaborative et, pour reprendre, il nous semblait qu'une des premi�res �tapes �tait d'arriver � construire une grille de lecture sur les impacts de cette �conomie pour l'ensemble des acteurs et arriver � construire d�j� un diagnostic commun. Apr�s, on peut �tre d'accord ou pas, mais poser ce diagnostic pour pouvoir voir quels sont les axes sur lesquels il faut �tre vigilant, quels sont les axes qu'il faut soutenir, sur les questions d'emploi, de concurrence d�loyale, etc., en tout cas, arriver � poser un diagnostic partag�, et sortir du d�bat st�rile, c'est bien ou pas bien.

Ce qui est tr�s int�ressant au niveau de la Commission, c'est la diversit� des membres de la Commission, qui font que c'est tout de m�me un lieu d'�change et de co-construction, je vais le dire � titre d'exp�rience personnelle, assez unique, puisque nous avions dans la Commission une vingtaine de personnes qui se r�unissaient tous les mois, pendant 18 mois, avec des salari�s, des repr�sentants associatifs, des repr�sentants syndicaux, des personnes travaillant dans le service public, des citoyens, et des membres de conseils de quartier et d'arriver � construire des propositions que nous portons tous, c'est d�j� un �norme travail qu'il n'est pas �vident de faire et qui me semble int�ressant, parce que cette tr�s grande diversit� des membres fait que l'on arrive � avoir un peu cette vue � 360 degr�s. Je n'ai pas connu beaucoup d'espaces comme cela, et j'ai trouv� cela tr�s int�ressant.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, et nous avons besoin de ces espaces pour la coproduction de d�cisions qui soient effectivement adapt�es au temps d'aujourd'hui, aux perspectives de demain. Souvent, dans la d�mocratie repr�sentative, il y a une sociologie li�e peut-�tre aux formations politiques, au mode de recrutement des formations politiques, et je pense que le Conseil des G�n�rations Futures, tout comme la possibilit� de s'appuyer sur des conf�rences de citoyens, les deux ne sont pas antinomiques, les d�mocraties qui ont mis en place les Conseils des g�n�rations futures utilisent aussi les conf�rences de citoyens et les conf�rences de consensus pour produire de la d�cision qui concerne le plus grand nombre et qui part non pas de positionnements partisans, mais bel et bien d'usages, d'acteurs, qui sont repr�sent�s et pr�sents dans la d�cision. Je crois que c'est vers cela que nous devons aller.

En tout cas, c'est vers cela que vont la plupart des grandes villes qui sont totalement de plain-pied dans ce XXIe si�cle, avec les effets positifs et n�gatifs de la mondialisation, et qui essaient de trouver des solutions qui n'existent pas par ailleurs. Parce que sur tous ces sujets, il n'y a pas de solutions toutes faites, cela n'existe pas, nous devons les inventer.

Et je ne pense pas qu'ici, aucune et aucun d'entre nous puisse les inventer seul ou simplement dans le cadre de r�f�rence qui a �t� celui qui l'a port� � �tre �lu dans cette Assembl�e.

C'est cela que nous sommes en train de faire. C'est complexe, ce n'est pas une mise en cause de notre statut d'�lus ou r�le d'�lus, c'est une ouverture de notre r�le d'�lus, en comprenant et en admettant les limites du mandat repr�sentatif qui nous impose aujourd'hui d'aller chercher justement dans la soci�t� civile avec des modalit�s organis�es, d'aller chercher ces avis citoyens qui nous rendent plus forts et nous pr�servent de d�cisions qui seraient ou purement id�ologiques, ou purement partisanes, ou purement li�es � la satisfaction de tel ou tel int�r�t particulier, c'est cela que nous sommes en train de faire.

Ce n'est pas simple, c'est vrai, mais je pr�f�re que l'on soit du c�t� de ceux qui essayent plut�t que du c�t� de ceux qui continuent � r�sister en pensant que finalement les logiques des partis? Et pardonnez-moi, quand on a aujourd'hui 8 groupes au Conseil de Paris, on peut se poser un peu des questions et se dire que ce n'est pas totalement inutile de faire ce pas de c�t� avec des organisations structur�es, avec un travail soutenu de la part de ces acteurs de la soci�t� civile qui sont ni plus ni moins des femmes et des hommes comme nous, qui ont envie aussi de prendre une part de responsabilit� dans notre destin commun.

Pauline V�RON�?

Mme Pauline V�RON, adjointe. - Madame la Maire, cher Patrick DOUTRELIGNE, cher Charles-Edouard VINCENT, chers membres du Conseil des G�n�rations Futures, et je remercie ceux qui ont pu se lib�rer cet apr�s-midi pour �tre pr�sents � ce Conseil de Paris, cher Didier LE RESTE, chers coll�gues qui �tes intervenus dans cette discussion.

Je voudrais tout d'abord excuser ma coll�gue Antoinette GUHL, qui est absente exceptionnellement aujourd'hui pour des raisons familiales, je r�pondrai en son nom �galement notamment sur les propositions sur l'�conomie collaborative.

Sous l'impulsion de la Maire, la participation citoyenne s'est install�e � Paris comme une culture qui irrigue l'ensemble de l'action de notre Municipalit�. Aujourd'hui, c'est une r�alit�, nous co-construisons l'ensemble de nos politiques publiques avec les Parisiens.

Cette s�ance du Conseil de Paris, cela a �t� rappel�, en est encore une belle illustration, puisque nous avons eu un d�bat tr�s riche ce matin autour de la communication "Objectif Paris propre", qui se nourrit des travaux des �lus r�unis en M.I.E., des travaux de 105 citoyens qui ont accept� de participer � cette conf�rence citoyenne, mais aussi des r�flexions et propositions des jeunes du Conseil parisien de la jeunesse.

C'est le partage du pouvoir, la reconnaissance de l'expertise des citoyens et une d�mocratie plus vivante qui sont au c?ur de ce choix d'une gouvernance plus partag�e.

Je voudrais tr�s sinc�rement remercier les deux copr�sidents, Patrick DOUTRELIGNE et Cynthia FLEURY, et les 162 autres conseillers du Conseil des G�n�rations Futures, qui par leur diversit� et par leur ouverture d�veloppent une vision originale et �clair�e pour des sujets majeurs pour le Paris d'aujourd'hui et de demain dans un cadre compl�tement innovant, puisqu'il s'agit d'une instance de r�flexion et de consultation qui n'a pas d'�quivalent et a pour mission de r�fl�chir, � moyen et � long termes, contrairement � l'ensemble des autres dispositifs de consultation qui ont �t� mis en place � la Ville qui sont saisis de sujets que nous souhaitons mettre en ?uvre dans les mois qui viennent. Il s'agit bien ici d'�tre dans une vision prospective.

Je pr�cise que des membres de tous les conseils de quartier, donc de tous les arrondissements participent � ce Conseil, sauf le 7e arrondissement qui a refus� d'y participer.

Je rappelle que le Conseil des G�n�rations Futures est une instance ind�pendante puisqu'il d�cide, � travers son bureau, de se saisir ou pas des sujets qui lui sont propos�s � la fois par la Maire et par les groupes politiques du Conseil de Paris, donc je vous invite � le saisir d'un certain nombre de sujets, vous les avez �voqu�s dans vos interventions.

Un grand nombre de ses membres sont �galement d�sign�s par leur organisation ou tir�s au sort, puisqu'il y a par exemple un coll�ge de citoyens qui sont tir�s au sort.

Choisir de s'engager au sein du Conseil des G�n�rations Futures n'est pas si facile, ces Parisiens engag�s font b�n�volement le choix audacieux de s'atteler � des sujets exigeants avec leur diversit� en bandouli�re. Je veux les remercier pour ce travail qui nous �claire sur des sujets aussi importants qu'aujourd'hui, l'�conomie du partage, demain la jeunesse et le vivre-ensemble, et bient�t sur l'esprit civique.

Concernant plus pr�cis�ment les propositions du rapport sur l'�conomie du partage, la Maire vous a saisis il y a quelques mois de cette question ou plut�t de ce d�fi�: comment organiser l'�conomie collaborative pour qu?elle reste une �conomie du partage et non de la pr�dation�?

Vous l'avez rappel�, l'�conomie collaborative est aujourd'hui partout dans nos vies, dans nos finances, dans nos d�placements, dans nos assiettes, dans nos caddies. Le chiffre d'affaires global de l'�conomie du partage atteignait 20 milliards d'euros en 2013 et pourrait d�passer les 300 milliards d'ici � 2025. Un conseil charg� du futur ne pouvait donc pas faire l'�conomie d'y r�fl�chir?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Ce serait formidable que ceux qui ont pos� des questions puissent �couter les r�ponses.

Cela me para�t l� aussi assez �vident, non�?

Merci.

Mme Pauline V�RON, adjointe. - Au-del� des opportunit�s �conomiques, sociales et humaines, je retiens que l'�conomie collaborative est avant tout un mode d'organisation horizontale qui f�d�re des communaut�s entre elles et vient parfois r�pondre � des besoins non ou mal couverts jusque-l�. Sans �tre ang�lique sur ce secteur et sans minimiser les risques d'externalit� n�gative qu'il comporte, vous avez volontairement �chapp� � la question dogmatique "pour ou contre l'�conomie collaborative", vous nous invitez plut�t � prendre en main le sujet, non pas pour contr�ler � tout prix mais pour peser sur le devenir de cette �conomie et en tirer le meilleur pour tous les Parisiens.

Vous pensez donc que la Ville a vraiment un r�le � jouer pour d�velopper l'�conomie collaborative dans le sens d'une �conomie du partage avec des outils plus incitatifs que contraignants.

Je vais r�pondre sur trois points � votre proposition, mais sachez que nous allons bien s�r nous en saisir et les mettre en ?uvre et que vous serez associ�s aux r�flexions et � cette mise en ?uvre.

Ainsi, en mati�re de lutte contre ce que vous appelez la fracture collaborative et non pas num�rique, ma coll�gue Dominique VERSINI va organiser une rencontre avec les pilotes de la strat�gie "Inclusion num�rique" lanc�e l'an dernier, et qui rejoint vraiment vos pr�occupations.

Antoinette GUHL propose d'associer le Conseil des G�n�rations Futures au montage d'une grande conf�rence sur l'�conomie du partage en partenariat avec la Chaire d'�conomie de Paris, l'occasion d'avancer notamment sur la grille de lecture que vous avez appel�e de vos v?ux.

Enfin, Antoinette GUHL vous propose de travailler � l'organisation d'une journ�e des d�fis collaboratifs que vous avez propos�e en lien avec le Mouvement des entrepreneurs sociaux, pour mobiliser les entrepreneurs sociaux, pour r�pondre � un d�fi solidaire parisien comme vous le pr�conisez, par exemple sur le gaspillage alimentaire.

Enfin, m�me si la Commission �conomie du partage n'a pas vocation � se p�renniser, je vous propose que l'on organise un point d'�tape dans un an pour mesurer l'impact de vos propositions.

Je vous remercie encore pour tout le travail fourni depuis 18 mois.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup. Merci � Patrick DOUTRELIGNE, merci � Charles-Edouard VINCENT et aux membres du Conseil des G�n�rations Futures. Merci aux orateurs et � Pauline V�RON d'avoir particip� � ce d�bat et r�pondu, je l'esp�re, en engageant un peu plus les �lus encore un peu sceptiques. Je l'ai per�u comme tel sur les bancs de cette Assembl�e. Vraiment, regardez ce qui se passe dans les villes qui sont effectivement en train de r�ussir - comme Paris, d'ailleurs - � l'�chelle internationale. Ces villes-l�, toutes, font un travail appuy� sur les citoyens, la soci�t� civile, un travail organis�, un travail qui ne peut que nous permettre de r�soudre les d�fis qui sont ceux du quotidien, mais aussi les grands d�fis de ce si�cle. Merci infiniment.

Je vous propose une minute de suspension de s�ance. Je vais raccompagner, bien s�r, nos deux invit�s. Je vais peut-�tre demander qu?un conseiller vienne - peut-�tre Bruno - pr�sider. S?il vient, je n?ai pas � suspendre la s�ance, ce qui fera gagner du temps � tout le monde et ce qui me permettrait d?accompagner nos invit�s.

(M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, remplace Mme la Maire de Paris au fauteuil de la pr�sidence).

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint, pr�sident. - Nous reprenons nos travaux.

Février 2018
Débat
Conseil municipal
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