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2018 DU 65 - Secteur Chapelle Charbon / PNE (18e). Bilan de la concertation. Périmètre d'intervention. Programme et bilan financier prévisionnel. Concession à la SPLA "P.B.A.", protocole foncier Ville/S.N.C.F.


Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Nous allons donc examiner le projet de d�lib�ration DU�65. Secteur Chapelle-Charbon�: bilan de la concertation�; p�rim�tre d?intervention�; programme et bilan financier pr�visionnel�; concession � la SPLA "P.B.A.", protocole foncier entre la Ville et la S.N.C.F. La parole, dans le silence, est donc � Eric LEJOINDRE.

M. Eric LEJOINDRE, maire du 18e arrondissement. - Merci, Madame la Maire.

Chers coll�gues, quelques mots pour passer � un autre sujet et me r�jouir que nous puissions voter ces projets de d�lib�ration aujourd?hui qui repr�sentent une �tape importante dans la cr�ation du futur grand parc de la porte de la Chapelle sur les terrains dits "Chapelle-Charbon", qui sont en r�alit� d?anciens champs de gazom�tres de l?usine � gaz de la Villette, ensuite utilis�s pour �tre des parcs � charbon, d?o� le nom qui doit informer tout le monde.

Ces projets de d�lib�ration viennent apr�s une premi�re phase assez dense de concertations, qui a d?ailleurs vu �voluer le projet.

L?am�nagement de cette parcelle devait venir couronner l?am�nagement de l?ensemble du secteur dit "Paris Nord-Est". Nous avons fait le choix d?acc�l�rer le mouvement et de permettre la r�alisation d?une premi�re tranche de ce parc beaucoup plus vite qu?il n?�tait initialement pr�vu.

C?est donc une bonne nouvelle, non seulement pour les habitants de la Z.A.C. "Evangile" ou de la porte de la Chapelle, mais, je crois, pour tous les habitants du Nord-Est parisien. Car ce parc r�pond �, au moins, quatre objectifs�: d?abord, accro�tre, bien s�r, la disponibilit� en espace vert - c?�tait essentiel -, mais aussi finir, enfin, l?am�nagement de la Z.A.C. "Evangile" en apportant des �quipements suppl�mentaires et, surtout, en permettant d?ouvrir vers le nord ce quartier qui souffre aujourd?hui d?une forme d?impasse.

Ce parc permettra aussi de mieux relier le Nord et le Sud de ce quartier, ce qui permettra de simplifier les d�placements des habitants de la cit� Charles-Hermite ou de Valentin-Abeille vers le Sud de l?arrondissement, et les habitants du Sud de l?arrondissement vers le Nord et la Seine-Saint-Denis. L?accroissement de ces flux devrait permettre aussi de rendre l?ensemble beaucoup plus s�curitaire.

Enfin, il contribuera � l?attractivit� de l?ensemble du quartier, en plus de l?ensemble de l?am�nagement du secteur de la Chapelle/International, de l?arriv�e - avec un d�but des travaux, d?ici l?ann�e prochaine, � la fin de l?ann�e - de Paris I et de son futur site Condorcet � la porte de la Chapelle et, ensuite, avec l?arriv�e de l?Arena dans le cadre des J.O.

Voil� pourquoi ce parc est une bonne nouvelle pour le quartier. Voil� pourquoi je me r�jouis que nous ayons pu acc�l�rer.

Pour le reste, la concertation va continuer, notamment sur la nature du parc � cr�er dont les habitants souhaitent qu?il puisse �tre le plus sobre et le plus v�g�tal possible. Nous allons continuer cette concertation et nous n?attendrons pas l?ouverture du parc pour que les habitants puissent s?approprier l?espace dans une d�marche de pr�figuration.

Il reste, mais je suis tr�s optimiste, compte tenu de l?�volution du dossier, � reloger "le Five", qui fait aujourd?hui un excellent travail sur ce site. Je suis tout � fait confiant sur notre capacit� � r�gler cette difficult�.

Ce parc, comme l?ensemble de l?am�nagement de ce quartier, est une tr�s bonne nouvelle. Ce sera une belle opportunit� d?am�liorer la qualit� de vie, de travailler sur la mixit�, sur la commercialit�, sur la disponibilit�, bien s�r et c?est l?essentiel, le taux en espaces verts de l?ensemble du quartier.

Voil� pourquoi je vous invite � voter avec enthousiasme ce projet de d�lib�ration.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup, Monsieur LEJOINDRE. La parole est � M. HONOR�.

M. Christian HONOR�. - Oui, Madame la Maire.

Que la cr�ation de ce parc � Chapelle-Charbon soit une bonne nouvelle, nous l?esp�rons. Nous allons voter ce projet de d�lib�ration comme nous l?avons fait avec Pierre-Yves BOURNAZEL au Conseil du 18e arrondissement.

Je rappelle que nous parlons de la cr�ation d?un parc que vous annoncez d?une surface de 6,5 hectares, puis que vous avez d�compos�, dans un projet de d�lib�ration modificateur, en deux phases.

En fait, il s?agit de trois temps�: une premi�re tranche de 3 hectares d?ici � 2020�; une deuxi�me tranche � l?horizon 2023-2025 apr�s le chantier du C.D.G. Express�; et, ensuite, une troisi�me tranche, lorsque sera r�gl� le probl�me de la mutation de CAP 18 et, l�, vous �tes d�munis pour fixer un d�lai car tout ne d�pend pas de vous.

Je voudrais relever plusieurs points. D?abord, il s?agit d?un quartier populaire, tr�s dense, dans lequel vous vouliez ajouter 500 logements, ramen�s � 450 avec la cr�ation d?une �cole. C?est encore trop�! Je rappelle que Paris est une des villes les plus denses du monde. Je voudrais savoir, d?abord, si les 50 appartements sont d�finitivement retir�s, ou s?il est pr�vu de les cr�er ailleurs dans le secteur. Par exemple, pouvez-vous nous dire s?ils seront ajout�s ou non au projet d?am�nagement H�bert, qui pr�voit entre 700 et 800 logements suppl�mentaires�? Vous voulez faire du chiffre, alors que ce qui nous int�resse, c?est la qualit� de vie de toutes ces Parisiennes et de tous ces Parisiens qui vivent dans les quartiers populaires. Vous les soumettez � une densification dont ils souffrent et qu?ils ne supportent plus.

Non seulement vous ne r�glez pas les nuisances qu?ils subissent, d�gradation de l?environnement, salet� des rues, ins�curit�, mais, de plus, votre politique en rajoute et va dans le mauvais sens.

Faites plus d?espaces verts. Faites venir les classes moyennes. Cr�er v�ritablement les conditions d?une r�elle mixit� sociale, c?est de cela dont on a besoin. Il ne s?agit pas d?entasser les gens les uns sur les autres, mais de leur donner de l?espace�: il faut a�rer Paris. Je voudrais enfin attirer votre attention sur le d�ficit de concertation que d�noncent les habitants. Ils souhaitent une concertation plus soutenue, de qualit�. Il est n�cessaire de l?organiser de mani�re structur�e, de telle sorte que les habitants int�ress�s puissent plus, et mieux, s?impliquer dans ce projet d?am�nagement. Ils sont les premiers int�ress�s, puisqu?il s?agit de leur quartier. Je vous remercie.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur HONOR�. La parole est � Pascal JULIEN.

M. Pascal JULIEN. - Chers coll�gues, en mati�re de concertation, la r�alit� est parfois tr�s �loign�e de ce que rapportent avec fiert� les projets de d�lib�ration.

Voyez, Monsieur HONOR�, je ne suis pas un b�ni-oui-oui. Or, pour ce qui est du jardin Chapelle-Charbon, je veux t�moigner de la r�alit� des nombreuses r�unions publiques, ateliers, porte � porte, permanences dans l?espace public auxquels j?ai particip� moi-m�me�: 1.500 propositions faites "via" le jeu en ligne "Dessinez votre parc"�; 500 personnes rencontr�es en d�marche de proximit�; 225 participants en r�union publique�; 25 avis et demandes sur le site d�di�.

Certes, au regard des dizaines de milliers de gens concern�s par un tel projet, ce r�sultat est perfectible, mais il constitue un encouragement � l?heure o� l?on d�plore la faible participation des gens � la vie politique, y compris locale. Ce r�sultat traduit �galement la mobilisation du r�seau associatif, qui n?accepte plus que des projets lui soient soumis apr�s la r�daction du cahier des charges, ne laissant au public concert� qu?une �troite marge de man?uvre.

Mon groupe se r�jouit du fait que la demande des habitants ait �t� entendue. L?agence de paysage Laverne devra proposer un jardin tr�s v�g�tal, naturel et sobre, � l?ambiance foresti�re, o� l?eau sera pr�sente toute l?ann�e�; un lieu paisible, ceintur�, non par des grilles, mais par de larges foss�s inondables et bois�s.

La t�che sera pourtant rude pour cette agence, qui devra, en outre, contenir sur 6,5 hectares une offre d?agriculture urbaine, plus des parcours de jeu et de sport pour se d�penser, plus un mobilier urbain vari�, plus un lieu couvert constitu� en partie de l?ancienne halle, et j?en passe.

Alors, oui, on se prend � regretter que ce fameux "poumon vert" se r�duise � 6,5 hectares, dont seuls 3 sont assur�s�; les 1,5 suivants d�pendront du bon vouloir du C.D.G. Express et les 2 derniers du d�m�nagement de CAP 18, sur lequel on ne dispose � ce jour d?aucun �l�ment d?information.

A propos du C.D.G. Express, le projet de d�lib�ration se contente de mentionner "un ouvrage de tranch�e couverte". Pourrait-on en savoir davantage�?

Nous savons tous ici combien est fort le besoin de v�g�tal dans Paris, ville historiquement dense et dont le nombre de m�tre carr� d?espace vert par habitant, quel que soit le mode de comptage, se situe parmi les plus faibles d?Europe et � des ann�es-lumi�re des recommandations de l?O.M.S.

De ce point de vue, le manque d?ambition date de 2002 quand fut con�u le G.P.R.U., soit 200 hectares am�nag�s, dont beaucoup de friches. C?est alors qu?il a manqu� une vision m�tropolitaine, laquelle aurait conduit � r�server bien davantage que 6,5 hectares pour r�pondre non seulement aux besoins des habitants toujours plus nombreux de la Chapelle, mais aussi � ceux du 19e, des communes limitrophes, des usagers des futures universit�s et des autres �quipements � venir dans le secteur. Une occasion unique a ainsi �t� rat�e de cr�er une sorte de "Central parc" de la M�tropole. J'ai d'ailleurs lu, dans le pr�-rapport de la garante de la concertation, que "malgr� les demandes r�p�t�es, le manque d'�tudes globales � l'�chelle de Paris Nord-Est est regrettable".

Soit dit en passant, si on a rat� le grand parc du Paris Nord-Est, au moins sauvons la richesse v�g�tale et phonique de la Petite Ceinture, si maltrait�e par la R.A.T.P. dans le 13e arrondissement aujourd'hui.

Pour m�moire, dans une ville qui �tait alors en pleine croissance d�mographique et spatiale, les 8 hectares du parc Monceau furent ouverts en 1852 et les 26 hectares des Buttes-Chaumont en 1867. Disant cela, je ne sous-estime pas l'importance de Chapelle/Charbon dont je n'oublie pas qu'il est un peu sup�rieur aux 4 hectares des Jardins d'Eole. Mais � quoi bon, cher Jean-Louis MISSIKA, exag�rer en qualifiant � tout bout de champ ce jardin public de "vaste poumon vert", de "grand parc", soyons fiers de ce que nous faisons aujourd'hui tout en restant humbles et lucides.

Les constructions nouvelles repr�senteront 12�% des terrains. Les acquisitions fonci�res, la mise en �tat des sols et les travaux d'am�nagement, soit 81 millions d'euros, seront financ�s par les recettes de charge fonci�re des logements et locaux d'activit� ou de commerces, et le reste par la participation de la Ville, soit 35 millions d'euros, ce qui est peu au regard des enjeux d'un tel projet. En septembre dernier, mon groupe avait d�pos� un amendement visant � adapter le nombre de logements au regard de la parcelle de 3 hectares, en attendant que la deuxi�me partie puisse vraiment voir le jour. Car si nous militons pour d�velopper une offre de logements abordables � Paris, nous pensons aussi qu'il faut davantage �quilibrer les op�rations d'am�nagement en faveur d'un meilleur ratio espace vert par habitant. Amendement rejet�, mais finalement entendu, puisque sur 500 logements, 50 sont supprim�s au profit de la construction d'une �cole. Malgr� les incertitudes li�es au C.D.G. Express et au phasage, nous voterons pour ce projet tant les besoins sont criants en mati�re d'espaces verts et de logements.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur JULIEN. Pour vous r�pondre, la parole est � l'humble �lu Jean-Louis MISSIKA.

M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint. - Je remercie tous les orateurs pour leurs interventions. Je r�pondrai aux diff�rentes remarques, mais peut-�tre avant d'y r�pondre, je voudrais insister sur plusieurs �l�ments.

D'abord, ce projet de d�lib�ration marque une avanc�e d�cisive dans la r�alisation du projet et du parc de Chapelle/Charbon.

En effet, ce projet de d�lib�ration tire le bilan de la concertation, fixe le programme et le bilan financier, y compris le protocole foncier Ville-S.N.C.F. � qui nous achetons le terrain.

Il acte aussi la concession � "P.B.A.", "Paris Batignolles Am�nagement", pour r�aliser ce parc. Nous entrons donc � pr�sent en phase op�rationnelle, et c'est une bonne nouvelle. Nous avons r�alis� toutes ces �tapes dans un temps que l'on peut qualifier de record, quand on sait le temps qu?il faut pour cr�er une Z.A.C. dans cette ville.

Alors, sur le projet lui-m�me, je ne rappellerai pas toutes les ambitions sur la transformation de ce secteur, Eric LEJOINDRE en a tr�s bien parl�. Je redirai juste deux �l�ments � propos du parc. Nous allons r�aliser, dans le cadre de cette premi�re Z.A.C., un parc de 4,5 hectares, 3 hectares en 2020, puis 1,5 hectare apr�s la lib�ration des emprises du Charles de Gaulle Express � l'horizon 2023, et le grand parc de Chapelle/Charbon. La r�alisation compl�te de ce parc, c'est-�-dire les 2 hectares suppl�mentaires, se fera dans un second temps, d�s que le foncier sera disponible apr�s la r�alisation du C.D.G. Express et la mutation de CAP 18. C'est inscrit au P.L.U., et c'est bien ce sur quoi nous nous sommes engag�s.

Alors, cher Pascal JULIEN, est-ce que 6,5 hectares, c'est grand ou pas grand�? Est-ce un parc ou un jardin�?

Je pense que tout est relatif et, pour une ville comme Paris, 6,5 hectares, c'est quand m�me une taille raisonnable pour un parc. Donc j'assume compl�tement la terminologie que nous employons. Il s'agit bien d'un parc et j'ajouterai que, pour le 18e arrondissement, il s'agit bien d'un poumon vert, que nous r�alisons � la fois en nous adaptant � la disponibilit� du foncier, mais aussi en proposant en premier lieu, et avant m�me la r�alisation des premiers logements, la r�alisation de ce parc. Nous commen�ons par le parc et nous faisons apr�s les logements.

C'est un exercice compliqu� par rapport � des terrains S.N.C.F. qui doivent �tre d�pollu�s et transform�s, mais c'est ce que j'appelle un am�nagement agile. Pour r�pondre � Christian HONOR� sur le reste du programme, d'abord, je dirai que ce programme? S'il vous plait, un tout petit peu moins de bruit, ce serait formidable�!

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Chers coll�gues, le brouhaha est p�nible. Merci de baisser d'un ton.

M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint. - Merci beaucoup, Madame la Maire, de venir � mon secours.

Je vais parler du reste du programme, des 450 logements. Je voudrais rassurer M. HONOR�, les 50 logements que nous avons supprim�s sur Chapelle/Charbon ne sont r�implant�s nulle part ailleurs, ils sont d�finitivement supprim�s. Des surfaces d'activit� et de commerces ont �t� augment�es et correspondent aujourd'hui � environ 2.500 m�tres carr�s. Je crois que, pour am�liorer la s�curit� d'un quartier, l'activit� et le commerce, c'est quelque chose d'extr�mement important.

Puis nous avons propos� l'implantation du groupe scolaire, qui �tait initialement envisag�e dans le secteur voisin sur H�bert, pour r�pondre aux nouveaux besoins du quartier cr��s par l'am�nagement de ces secteurs. Tous les sp�cialistes de l'urbanisme � la Direction de l'Urbanisme �taient d'accord pour dire que l'implantation du groupe scolaire sur Chapelle/Charbon �tait beaucoup plus judicieuse que sur H�bert, sans compter bien s�r le parc qui fait partie int�grante de ce projet.

Ce projet est ainsi exemplaire, il vient d�senclaver les quartiers existants, il r�pond � notre souhait de cr�er du logement, de cr�er des quartiers mixtes et vivants, et enfin de r�aliser le grand espace vert de Paris Nord-Est. Il y a eu, en particulier sur le parc, une concertation exemplaire, et je remercie Pascal JULIEN de l'avoir rappel�. Je me r�jouis de cette avanc�e op�rationnelle qui nous permettra d'approuver le dossier de r�alisation de la Z.A.C. au 3e trimestre 2018, ce qui nous permettra de r�aliser le parc dans le cadre de cette mandature.

Je vous remercie.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup.

Je mets donc aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DU 65.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s'abstient�?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2018, DU 65).

Février 2018
Débat
Conseil municipal
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