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.A.D.A. boulevard Ney (18e). Vœu déposé par l'Exécutif.


M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Nous passons aux v?ux r�f�renc�s n��144 et n��144 bis qui sont relatifs � l'ouverture d'une P.A.D.A. boulevard Ney, dans le 18e arrondissement.

Monsieur HONOR�, vous avez la parole.

M. Christian HONOR�. - Monsieur le Maire, je voudrais parler de l'ouverture d'une plateforme d'accueil pour demandeurs d?asile pr�vue en mars prochain, boulevard Ney. La France, pays des droits de l'homme, a le devoir d'accueillir celles et ceux qui fuient leur pays d'origine dans des conditions souvent �pouvantables et demandent notre protection. Le centre d'accueil boulevard de La Villette �tait confront� � un nombre tr�s important de demandes, ce qui a entra�n� la formation de files d'attente anarchiques sur le trottoir, avec des troubles tels que les riverains ont protest� et demand� que leur quartier recouvre la tranquillit�.

Lors d'une r�union publique � la mairie du 18e arrondissement, M. le Pr�fet a rappel� que le syst�me "premier arriv� premier servi" incitait les demandeurs d'asile � dormir sur le trottoir pour ne pas perdre leur place dans la file d'attente. Il est donc n�cessaire de trouver une solution pragmatique pour, d'une part, assurer une meilleure organisation de l'accueil des demandeurs d'asile et, d'autre part, pr�server la tranquillit� des riverains.

Le secteur conna�t, nous le savons tous, des probl�mes de s�curit� importants�: trafic, drogue, prostitution. Il est inutile d'en rajouter. Je pr�cise que cette installation doit s'inscrire dans la r�organisation r�gionale du syst�me d'accueil. 45�% des demandeurs d'asile se concentrent, en effet, en Ile-de-France, et entre 15�% et 18�% � Paris.

C'est parce que nous devons rester tr�s vigilants sur cette question de tranquillit� publique qu'avec Pierre-Yves BOURNAZEL, nous demandons au Pr�fet de police d'organiser le fonctionnement de la P.A.D.A. boulevard Ney, de telle sorte qu'il n'y ait pas de files d'attente sur les trottoirs et la formation de campements sauvages aux abords du site, de prendre toutes les mesures n�cessaires pour assurer la tranquillit� publique dans ce quartier qui conna�t d�j� des probl�mes de s�curit� importants.

Je vous remercie.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Merci.

La parole est au maire du 18e arrondissement.

M. Eric LEJOINDRE, maire du 18e arrondissement. - Je pensais intervenir pour expliquer mon vote, mais je vais intervenir tout de suite pour donner quelques �l�ments. D'abord, dire que j'ai appris avec surprise et par la presse le projet - qui n'a, d'ailleurs, toujours pas �t� officialis� et je m'en r�jouis - de d�placement de la P.A.D.A. du boulevard de La Villette vers le boulevard Ney. Je le dis parce que je consid�re que cette implantation, si elle �tait confirm�e, ne cr�erait pas les conditions souhaitables pour r�sorber le probl�me - que je ne nie pas, au contraire - de la P.A.D.A. boulevard Ney et boulevard de La Villette, et, �videmment, il faut trouver une implantation � ce site. Mais j'aurais souhait� que la qualit� du dialogue qu'a toujours entretenu la mairie du 18e avec les diff�rents services, et notamment de l?Etat, soit maintenue dans le cadre de cette possible implantation. Pas par politesse ou pour que l?on ait le plaisir de discuter, mais parce que je crois que mon �quipe du 18e a toujours fait preuve de beaucoup d?ouverture. Nous avons propos� un certain nombre de solutions aux diff�rentes structures de l?Etat qui le souhaitaient.

Je le redis ici, � ce stade, je n?acte pas l?installation de la P.A.D.A. boulevard Ney parce que je ne pense pas que ce soit une bonne id�e. Bien entendu, si cette d�cision devait �tre maintenue parce que d?autres sites ne pourraient �tre mieux adapt�s ni �tre trouv�s, �videmment il faudrait que nous puissions travailler ensemble, mairie du 18e, Ville de Paris et structures de l?Etat, pour faire en sorte que vous ne d�placiez pas la file d?attente du boulevard de la Villette au boulevard Ney, sur un territoire qui conna�t d�j� un certain nombre de probl�matiques.

J?ajoute que si je trouve qu?il est d�raisonnable de mettre la P.A.D.A. boulevard Ney, j?en pense tout autant pour les autres projets dont j?ai, � ce stade, entendu des rumeurs d?installation d?un certain nombre de places suppl�mentaires, � c�t� de "La Boulangerie" qui offre d�j� 400 places d?h�bergement d?urgence tous les soirs. L� encore, le 18e a toujours �t� particuli�rement participatif pour trouver les solutions humanitaires qu?il faut, mais je souhaite que tout projet d?implantation, quel qu?il soit, puisse �tre discut� sereinement avec nous d?abord.

Je le redis, le 18e n?a jamais, jamais ces derni�res ann�es, manqu� de prendre ses responsabilit�s et de prendre sa part dans l?accueil des migrants, mais je crois que cela doit passer par le respect de l?institution que nous sommes. Respect d?autant plus l�gitime, je le redis parce que c?est une r�alit�, que jamais nous n?avons fui devant nos responsabilit�s. Je crois que, y compris des communes d?Ile-de-France, voire des arrondissements de Paris, le 18e n?a vraiment rien � se reprocher en la mati�re.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Pour vous r�pondre, la parole est � Mme Dominique VERSINI, puis � M. le Repr�sentant du Pr�fet de police.

Mme Dominique VERSINI, adjointe. - Merci, Monsieur le Maire.

Mes chers coll�gues, effectivement j?abonde en grande partie � ce qu?a dit le maire du 18e arrondissement. La P.A.D.A. est un lieu qui a �t� install� dans un secteur dans lequel les habitants ont fait preuve d?une grande g�n�rosit�, de beaucoup d?accueil, mais je pense que la situation n?a dur� que trop longtemps. Pour cela, la nouvelle de son d�m�nagement est une bonne nouvelle.

La Maire de Paris, le pr�c�dent maire du 10e arrondissement, la maire actuelle du 10e, le maire du 18e qui vient de s?exprimer, le maire du 19e avaient interpell� � de nombreuses reprises l?Etat sur la situation pr�occupante de la P.A.D.A. qui, malgr� elle, amenait � des concentrations sur le trottoir jour et nuit, et c?est un v�ritable souci.

Comme cela a dur� extr�mement longtemps, il est �vident que les habitants n?en pouvaient plus et que cela devenait urgent et important. D?une certaine mani�re, on peut dire que l?on est satisfait de voir que l?Etat a pris la d�cision de d�m�nager la P.A.D.A.

Je me joins aux propos du maire du 18e pour dire combien nous regrettons que le relogement se fasse encore sur le territoire du 18e, qui n?est pas un territoire �pargn� et qui accueille beaucoup, beaucoup de populations de migrants, de dispositifs d?accueil. Plus le CAS �videmment que l?Etat a d�cid� d?installer encore dans le 18e. C?est tr�s compliqu�.

Quoi qu?il en soit, on redemande � M. le Pr�fet de police de bien �tre inform�s, que le maire du 18e soit bien inform� en amont des modalit�s du calendrier du d�m�nagement, et surtout que soient pr�cis�s plus particuli�rement les moyens et les conditions de fonctionnement de la P.A.D.A. C?est surtout pour g�rer au mieux les flux d?arriv�es et de ne pas remettre dans un autre quartier ces flux d?attente, qui sont � la fois difficiles pour les migrants eux-m�mes et pour les habitants, pour lesquels cela donne vraiment une image du traitement par les services de l?Etat des demandeurs d?asile qui est assez difficile et douloureux.

Pour terminer, je demanderai donc le retrait du v?u au profit du v?u de l?Ex�cutif qui, je le pr�cise, a �t� r�dig� � partir du v?u vot� � l?unanimit� au Conseil du 18e arrondissement.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Merci.

Monsieur le Repr�sentant du Pr�fet de police, vous avez la parole.

M. LE REPR�SENTANT DU PR�FET DE POLICE. - Un petit mot d�j� pour pr�ciser, pour ceux qui ne le savent pas bien s�r, que les plateformes d?accueil des demandeurs d?asile interviennent avant les guichets uniques des demandeurs d?asile qui sont charg�s de l?enregistrement formel de la demande d?asile.

Sur les �l�ments de contexte, je reviendrai bri�vement. Le fonctionnement de la P.A.D.A. aujourd?hui, boulevard de la Villette, pose des difficult�s. Je pense que tout le monde partage ce constat.

Depuis plus de vingt mois, les riverains nous font part d?une d�gradation de la physionomie du secteur, de la situation dans les abords imm�diats de cette plateforme qui, pour le compte de l?Etat, est g�r�e par "France Terre d?Asile", je tiens � le pr�ciser. C?est en raison notamment de l?installation de campements de personnes, de demandeurs d?asile � proximit� de cette plateforme. Les difficult�s que nous rencontrons aujourd?hui r�sultent pour partie du fonctionnement actuel de la plateforme, � savoir�: "premier arriv�, premier servi".

On compte � peu pr�s 100 � 150 personnes chaque soir qui sont aux abords, et dont les conditions d?accueil et de prise en charge dans cette plateforme d?accueil, par "France Terre d?Asile" pour le compte de l?Etat, ne sont pas aujourd?hui dignes et ne sont pas acceptables. C?est bien parce qu?il y a aujourd?hui des difficult�s, pour l?accueil des demandeurs d?asile eux-m�mes et pour les riverains de cette plateforme, que le Pr�fet de police a pris deux d�cisions.

C?est d?abord celle de substituer une logique de rendez-vous t�l�phonique � la logique de "premier arriv�, premier servi", ce qui devrait malgr� tout permettre de r�sorber ou de r�soudre une grande partie des difficult�s qui sont aujourd?hui rencontr�es. C?est donc l?Office fran�ais de l?immigration et de l?int�gration qui g�rera la plateforme t�l�phonique � l?�chelle de la r�gion. Cela permettra d?ailleurs � l?ensemble des territoires d?Ile-de-France de participer � l?effort dans l?accueil des demandeurs d?asile.

Deuxi�me solution et deuxi�me d�cision qu?a prise le Pr�fet de police, c?est le d�m�nagement de cette plateforme vers une nouvelle implantation qui soit mieux adapt�e pour l?accueil des demandeurs, pour la s�curit� des salari�s et des agents de "France Terre d?Asile" et pour la tranquillit� des riverains. D?ailleurs ce principe avait �t� �voqu� en septembre 2017 lors d?une r�union qui associait la Ville de Paris et les mairies d?arrondissement des 10e et 19e.

Pourquoi le choix du site du boulevard Ney�? Ce n?est pas par hasard, ce n?est pas une volont� de concentrer les �tablissements dans le 18e, cela r�pond � des motifs tr�s pratiques ou tr�s rationnels.

D?abord se trouve d�j� sur place le Guichet unique des demandeurs d?asile, c?est-�-dire la seconde �tape dans le processus d?accueil et de d�p�t de la demande d?asile, apr�s la plateforme d?accueil. Par le rapprochement de cette structure, nous esp�rons d�j� un raccourcissement des d�lais. Les locaux existent d�j�, ils sont disponibles, s�curis�s et ils devraient permettre d?accueillir dans de meilleures conditions les demandeurs d?asile.

Autre �l�ment, nous esp�rons que sur ce site les conditions de pr�servation de la tranquillit� publique de fa�on g�n�rale, coupl�es encore une fois au changement du mode de prise en charge et d?accueil imm�diat des demandeurs d?asile, � savoir la prise de rendez-vous d�sormais, permettent de pr�venir les nuisances. Le Guichet unique des demandeurs d?asile fonctionne sans que des difficult�s ne nous soient signal�es � ce jour.

Nous travaillons pour mettre en ?uvre ces nouvelles orientations.

Monsieur le Maire du 18e, vous avez demand� � �tre inform� et � pouvoir �tre consult� sur ce projet et c?est bien �videmment, ainsi qu?avec la Ville de Paris, que nous allons faire.

Je transmettrai en tout cas votre demande au Pr�fet de police, je l?ai bien not�e.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Merci.

Le groupe les R�publicains et Ind�pendants maintient-il son v?u�?

M. Christian HONOR�. - Monsieur le Maire, nous allons faire comme nous avons fait au Conseil du 18e arrondissement.

Je maintiens mon v?u et nous voterons le v?u bis propos� par le maire du 18e.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Non, par l?Ex�cutif, mais qui effectivement en est tr�s proche.

M. Christian HONOR�. - Pardon, Monsieur, je vous prie de me pardonner.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Je vous le confirme. Nous sommes en symbiose assez forte.

M. Christian HONOR�. - Tr�s bien.

M. Mao PENINOU, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par le groupe les R�publicains et Ind�pendants, assortie d'un avis d�favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�? Contre�? Abstentions�?

La proposition de v?u est repouss�e.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de v?u d�pos� par l'Ex�cutif. Qui est pour�? Contre�? Abstentions�?

Le projet de v?u est adopt�. (2018, V. 68).

Février 2018
Débat
Conseil municipal
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