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Communication sans vote "Objectif Paris propre" (suite).


Mme LA MAIRE DE PARIS. - Je donne � pr�sent la parole pour pr�senter le rapport de la Mission d?Information et d?Evaluation � Mme Florence BERTHOUT, pr�sidente de cette mission.

Mme Florence BERTHOUT, maire du 5e arrondissement. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, et ce matin tout particuli�rement chers Parisiennes et Parisiens dans notre h�micycle.

En novembre 2016, constatant que communication apr�s communication, l?�tat de propret� des rues parisiennes ne s?am�liorait pas, nous avons avec le groupe LR, comme nous y autorise le r�glement de notre Assembl�e, d�pos� une demande de Mission d?Information et d?Evaluation sur la politique parisienne en mati�re de propret�.

Apr�s sept mois de travaux intensifs, l?audition de 78�personnes, dont les maires d?arrondissement que je remercie, les repr�sentants d?organisations syndicales, de nombreuses visites de terrain, l?analyse de tr�s nombreuses �tudes et documents qui sont r�pertori�s dans le rapport de 232 pages qui a �t� remis � tous les Conseillers de Paris, les membres de la M.I.E. ont adopt� � l?unanimit�, toutes tendances politiques confondues, 45 propositions.

C?est un fait assez rare que ce niveau de propositions, adopt�es � l?unanimit�, qui t�moigne de l?esprit de responsabilit�, que vous appelez de vos v?ux, Madame la Maire, et de l?envie d?avancer sur une question qui reste un sujet d?insatisfaction majeure, ne nous leurrons pas, pour les Parisiennes et les Parisiens.

Je voudrais rendre hommage � chacune et � chacun des membres de cette M.I.E., et d?abord au premier d?entre eux, le rapporteur Eric LEJOINDRE, avec qui nous avons trouv� une mani�re de travailler courtoise et intelligente, et pour tout dire agr�able.

Oui, on peut l?applaudir.

Je voudrais associer � mes remerciements sinc�res tous les �lus, quelle que soit leur famille politique�: Herv� B�GU�, Jean-Didier BERTHAULT, Gypsie BLOCH, Julie BOILLOT, Jean-Bernard BROS, Fr�d�rique CALANDRA, Claire de CLERMONT-TONNERRE, Yves CONTASSOT, Philippe DUCLOUX, R�mi F�RAUD, Edith GALLOIS, Thomas LAURET, V�ronique LEVIEUX. Je n?oublie pas les suppl�ants car certains ont beaucoup suppl��: Galla BRIDIER, Maud GATEL, Christian HONOR� et Didier LE RESTE.

Nous devons beaucoup � l?appui pr�cieux, tant dans l?organisation de nos travaux que dans la longue phase r�dactionnelle, � Mme POPADYAK et � M. DES BOSCS, pour ces six s�ances de relecture. Je voudrais leur exprimer notre immense gratitude, ils n?ont pas ch�m�!

Un seul regret toutefois, Madame la Maire�: celui de n?avoir pu nous d�placer dans une ou deux collectivit�s ayant conduit des politiques et des exp�riences pilotes exemplaires en mati�re de propret�. La Ville nous a fait savoir qu?elle n?avait pas de budget�; cela aurait pourtant co�t� infiniment moins cher qu?une �tude command�e � l?IFOP, croyez-moi.

Les 45 pr�conisations que la M.I.E. a adopt�es sont toutes sauf un robinet d?eau ti�de, ce que craignent beaucoup les Parisiennes et Parisiens. Il s?agit non seulement de propositions tr�s concr�tes mais surtout de propositions qui s?articulent autour de ce que j?appellerai un vrai discours partag� pour une fois de la m�thode.

C?est un discours partag� de la m�thode d�j� pour moins salir, en responsabilisant et en changeant les mentalit�s�: par exemple en d�ployant une Brigade de volontaires du service civique pour faire un travail de sensibilisation sur les points noirs de la propret�, en obligeant les bailleurs sociaux et les S.E.M. � d�cliner des plans ambitieux de propret�, en adoptant la communication et nous n?avons fort heureusement pas attendu des consultations pour faire des propositions sur ce sujet.

C?est moins salir en adaptant �videmment les moyens mat�riels sur l?espace public et en intensifiant la r�pression des comportements inciviques. Ce point passe aussi et surtout, comme le souligne le rapport, par une �volution significative de la l�gislation et de la r�glementation, disons-le. Nous attendons de nos coll�gues parlementaires �videmment de nous aider pour lutter contre l?affichage sauvage o� il faut une r�glementation - cher Pierre-Yves, je suis s�re qu'il nous y aidera - et la prise d?arr�t�s municipaux, Madame la Maire, par exemple pour lutter contre les "flyers" sur les pare-brise qui polluent nos rues.

C?est un discours de la m�thode aussi pour mieux nettoyer en int�grant cet imp�ratif dans les projets d?am�nagement. Quand on nous pr�sente un projet d?am�nagement, on ne parle jamais de plan de propret� adoss� au plan d?am�nagement.

C?est en coordonnant et en ajustant les interventions sur l?espace public, par exemple pour lutter contre la prolif�ration des rats. Pourquoi la Ville de Paris ne s?inspire-t-elle pas des exemples qui ont march� � l?�tranger�? A New York, au hasard.

C?est en mobilisant plus efficacement les ressources humaines. Disons-le, c?est un domaine essentiel o� sans innovation profonde pour lutter contre l?absent�isme, nous n?avancerons pas. Je rappelle que 400 personnes comptabilisent plus de 90 jours d?absence par an.

Puis enfin, un sujet cher aux maires d?arrondissement, c?est en �valuant mieux avec la cr�ation de tableaux de bord enfin accessibles � tous, la d�finition d?effectifs cibles par atelier, et surtout l?adaptation de la gouvernance.

Vous avez fait allusion tout � l?heure, Madame la Maire, � des brigades mobiles d?intervention. Je les ai moi-m�me exp�riment�es dans le 5e arrondissement en 2015, mais malheureusement � effectif constant. J?ai entendu que vous allez d�ployer des moyens suppl�mentaires, c?est-�-dire que vous allez, j?imagine, nous pr�senter un projet de budget rectificatif puisqu?aujourd?hui nous n?avons que 8 emplois suppl�mentaires dans le budget 2018.

Pour b�tir ces propositions, les membres de la M.I.E. ont dans un esprit constructif mis de c�t� les certitudes des uns et les postures des autres. Cela ne signifie pas que nous n?ayons pas des diff�rences, voire des divergences, par exemple sur le niveau des moyens � d�ployer, raison pour laquelle mon coll�gue Geoffroy BOULARD pr�sentera demain une proposition de d�lib�ration de notre groupe pour aller encore plus loin.

Pour autant, tous les membres de la M.I.E. ont fait un pari audacieux, j?allais dire un pari pascalien�: celui que l?Ex�cutif mettrait en ?uvre enfin les propositions d?une M.I.E. Je sais, c?est audacieux et peut-�tre m�me utopique.

Aussi m?autoriserais-je une 46e pr�conisation qui est plus personnelle�: celle de ne pas noyer le poisson avec la Seine et les rats qui remontent en une �tude de 14�pages, fort on�reuse, rebaptis�e "rapport", et une consultation du Conseil parisien de la jeunesse au demeurant tr�s int�ressante. Les Parisiens ne vous le pardonneraient pas et les 7.400 agents de la propret� ne le m�ritent pas. Ils m�ritent notre reconnaissance pour le travail souvent harassant qu?ils effectuent. Ils m�ritent notre reconnaissance pour contribuer � embellir notre environnement. Ils m�ritent surtout votre engagement � leur c�t� pour qu?ils n?aient pas le sentiment de vider chaque matin le tonneau des Dana�des. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Je pr�cise qu'� New York, c'est aussi compliqu� qu'� Paris, m�me un peu plus, pour bien conna�tre la situation et y travailler tr�s clairement.

Eric LEJOINDRE. C'�tait juste une petite pr�cision li�e au fait qu'il y a des rectifications � apporter.

La parole est � Eric LEJOINDRE.

M. Eric LEJOINDRE, maire du 18e arrondissement. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, le Conseil de Paris du 30 janvier 2017 avait d�cid� de la cr�ation de cette Mission d?Information et d'Evaluation et l?expos� des motifs du projet de d�lib�ration que nous avions vot� en indiquait les objectifs�: dresser l'�tat des lieux des actions conduites en la mati�re, analyser l'organisation des moyens mobilis�s, examiner la r�partition des r�les entre les diff�rents �chelons et formuler des pr�conisations. Notre champ d?investigation �tait donc large.

Je veux commencer cette intervention en remerciant, mais Florence BERTHOUT l?a fait et je veux lui renouveler mes compliments sur la fa�on dont elle a pr�sid� cette M.I.E., tous ceux qui se sont mobilis�s pour nous permettre de pr�senter notre rapport. Les �lus membres de la mission, bien s�r, qui ont �t� cit�s, mais aussi les fonctionnaires de la mission, autour de Mme POPADYAK, qui nous ont bien accompagn�s et ont �t� amen�s � travailler parfois dans des conditions un peu compliqu�es.

Je veux saluer aussi l'ensemble des personnes que nous avons entendues tout au long des 78 auditions au cours des 18 s�ances pl�ni�res que nous avons tenues, les adjoints concern�s, les responsables des services mais aussi l?ensemble des partenaires. Je me dois de remercier tous ceux qui nous ont accueillis lors de nos visites de terrain, ainsi que les communes, qui ont accept� de r�pondre au questionnaire que nous leur avons envoy� pour rechercher les bonnes pratiques dans d?autres villes de France ou d?Europe. On n?a pas beaucoup voyag� en avion mais on a beaucoup voyag� par papier et on y a, je crois, beaucoup appris.

Je veux bien s�r � mon tour avoir un mot particulier pour les maires d'arrondissement ou leurs repr�sentants qui ont tous �t� auditionn�s et nous ont apport� leur propre perception.

L?ensemble de ce travail, Florence BERTHOUT l?a dit, nous a permis d?adopter � l'unanimit� des membres de la M.I.E. ce rapport qui vous est pr�sent�. Il permet de faire le point sur la politique telle qu?elle est men�e mais aussi de formuler un certain nombre de propositions. Notre champ d'investigation �tait large, le sujet complexe et peut-�tre trop souvent, comme ces derniers jours l?ont d�montr�, l'objet de simplifications � des fins de pol�mique. Je me r�jouis donc que nous soyons parvenus � cette unanimit�, rendue possible, je le crois, par la qualit� du travail sur le fond que nous avons conduit, qui nous a amen�s � interroger certaines de nos propres certitudes et surtout � mieux comprendre les r�alit�s complexes auxquelles nous faisons face.

Ce rapport, je le disais, a �t� adopt� � l'unanimit� et c'est donc bien ce texte qui nous engage, tout ce texte et il est riche d'informations et de suggestions, mais rien que ce texte et en aucun cas les extrapolations que j?ai pu entendre ces derni�res semaines�; notre travail m�rite mieux que cela.

Quelles le�ons tirer de ce rapport et de ce large tour d?horizon sur la question de la propret�? D?abord, que l'�tat de la propret� de nos rues n'est pas satisfaisant et que nous devons faire mieux. Voil� pourquoi nous avons produit les pr�conisations dont Florence BERTHOUT vous a parl�. Ensuite, que la probl�matique de la propret� se pose de fa�on diff�rente et est v�cue de fa�on diff�rente dans les diff�rents quartiers qui connaissent des situations tr�s vari�es. C'est en effet un sujet sur lequel, et ce n'est pas une d�couverte, il est assez d�licat d?objectiver, les perceptions de chacun pouvant �tre diff�rentes et nous avons d?ailleurs fait quelques pr�conisations en la mati�re.

Avant d'en venir aux pr�conisations - je serai d?ailleurs rapide, tant Florence BERTHOUT, a �t� pr�cise pour les pr�senter -, je voudrais aussi vous faire part d?un petit regret, celui que nous n'ayons pu que survoler, sans doute d?un peu trop loin, la question de la production des d�chets, de leur recyclage ou de leur r�emploi et de la lutte contre le suremballage, notamment des produits � emporter. C'�tait pourtant un enjeu important pour l'avenir de notre ville mais la densit� du travail sur les autres questions ne nous a pas permis d?aller aussi loin que nous l?aurions sans doute souhait� sur ce sujet qui a bien s�r aussi un impact sur la qualit� de l'espace public.

J'en viens donc maintenant � ce qui est peut-�tre la partie la plus importante de ce rapport de la M.I.E. Ce sont 45 pr�conisations qui visent � am�liorer l?efficacit� de la politique parisienne en mati�re de propret�. Je ne vais pas toutes les citer, elles sont organis�es autour de trois th�matiques�: moins salir, mieux nettoyer et mieux �valuer et organiser les ressources. C'est bien en travaillant en m�me temps dans ces trois directions que, selon nous, nous pourrons am�liorer la situation.

Moins salir en responsabilisant les Parisiens et les visiteurs de notre ville, mais aussi en adaptant les moyens mat�riels pr�sents sur l?espace public et en intensifiant la r�pression contre les comportements inciviques. Nous proposons par exemple d'utiliser la vid�o-verbalisation pour lutter contre les d�p�ts sauvages, notamment les gravats des entreprises qui n?ont rien � faire sur l'espace public.

Nous proposons aussi - c?est sans doute plus anecdotique - de reprendre l'exp�rience de la ville de Vienne, qui a �quip� ses agents verbalisateurs d'uniformes partiellement banalis�s, am�liorant � la fois la capacit� � verbaliser et permettant de rendre ces verbalisations plus visibles. S?il faut faire en sorte que la ville soit moins sale, notre rapport propose aussi des pistes d'am�lioration en ce qui concerne le nettoiement de Paris, et il nous semple imp�ratif de mieux coordonner, de mieux ajuster les interventions sur l'espace public, les interventions des �quipes de la Ville mais aussi de l'ensemble des grands acteurs de l?espace public et notamment de la R.A.T.P.�; vous en avez parl�, Madame la Maire.

Au-del�, il nous a sembl� qu?il fallait mieux prendre en compte les sp�cificit�s des diff�rents quartiers pour apporter une solution adapt�e � la r�alit� des diff�rents territoires. Nous proposons aussi de regarder l'�volution possible pour am�liorer la gestion des ressources humaines, pour accro�tre la m�canisation des t�ches. Enfin, il a sembl� � la mission qu'il serait utile d'essayer d'objectiver les besoins et d?�valuer les moyens en mati�re de propret�, notamment en menant des enqu�tes pr�cises sur la vision des usagers. Oserais-je � ce titre m'�tonner de la pol�mique sur les conf�rences citoyennes, qui me semblent contradictoires avec cette pr�conisation unanime que nous faisions dans notre rapport de mieux entendre la parole des citoyens. J?imagine que ce n'est qu'un probl�me d'agenda.

Voil�, mes chers coll�gues, dans les grandes lignes, ce que contient ce rapport. Vous l?avez constat�, il est pr�cis et, je crois, riche d'enseignements. Le dernier enseignement que j'en tire, c?est que notre travail ne nous a pas conduits � proposer de modifications fondamentales de l?organisation ou du dimensionnement de la politique de propret� de la Ville. Des am�liorations, bien s�r, des ajustements, �videmment, mais aucune des auditions et aucune des pr�conisations que nous formulons n'a conduit � proposer d'�volution totale ou globale en la mati�re. C'est sans doute le fruit de ce travail en profondeur sur ce sujet compliqu�, c?est sans doute aussi la d�monstration que sur une telle th�matique, compr�hension complexe vaut mieux que simplification communicationnelle. C'est, je crois, ce que nous sommes parvenus � faire au sein de la M.I.E.

Voil� pourquoi je vous invite � prendre connaissance dans sa totalit� du rapport dont nous d�battons ce matin.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, merci � vous Eric LEJOINDRE, merci � tous les membres du Conseil qui ont particip� � ce rapport, � sa pr�sidente, � son rapporteur et aux services qui permettent � cette modalit� - c'est un mode de travail extr�mement pr�cieux - de pouvoir se retrouver au sein d'une mission sp�cialis�e du Conseil de Paris pendant plusieurs mois, de pouvoir expertiser un sujet et trouver des solutions, ces solutions �tant marqu�es surtout par la volont� d'�tre efficace et je pense que c'est ce qui importe. C'est la m�me volont� d?�tre efficace qui nous am�ne et nous conduira � toujours nous appuyer sur l?expertise citoyenne.

Une conf�rence de citoyens, c'est une m�thode moderne, d?ailleurs utilis�e dans beaucoup de d�mocraties qui sont plut�t des d�mocraties vers lesquelles nous devrions tendre. Je pense aux d�mocraties du nord de l'Europe qui ont invent� cette m�thode, qui s?appelle aussi la conf�rence de consensus, qui part du principe que des citoyens en tant qu?usagers et experts ont un avis et des propositions, des solutions � formuler. Ces solutions, nous allons les chercher, pas de fa�on d�sordonn�e mais dans un cadre tout � fait respectueux et qui, je pense, ne peut que nous permettre d'�tre plus efficaces.

Je vais � pr�sent donner la parole aux diff�rents orateurs qui se sont inscrits pour ce d�bat.

Le premier d?entre eux est M. Eric AZI�RE, pour le groupe UDI-MODEM.

M. Eric AZI�RE. - Merci, Madame la Maire.

Madame la Maire, mes chers coll�gues, apr�s cette avalanche de communications et de rapports en ouvrant ce d�bat, permettez-moi juste de tenter de le recadrer dans sa r�alit�.

Quel est le constat�? Quatre ans exactement apr�s votre �lection, Madame la Maire, on ne peut que constater ce matin que vous avez largement �chou� � relever � Paris le d�fi de la propret�; voil� la r�alit�. Les Parisiennes et les Parisiens ne sont pas dupes de vos communications annuelles r�p�titives sur ce sujet crucial, et la profusion dans ce d�bat de trois rapports, une nouvelle communication de votre part et une proposition de d�lib�ration propos�e d?ailleurs par l?opposition sont � la fois cruels et �loquents. Et vos efforts pour tenter jusqu'au dernier moment d'appara�tre comme plus prescripteur que responsable sont path�tiques, en instrumentalisant au passage deux instances de d�mocratie repr�sentative. C?est ce qui s?appelle se faire "rattraper par la patrouille". C'est la dure tyrannie de la r�alit� d'un Paris sale qui vous ram�ne doucement � la lucidit� dans un vent de panique.

Paris n'a jamais �t� aussi sale. Et il n'est pas besoin de forcer la responsabilisation des salisseurs et de stigmatiser les incivilit�s pour trouver des coupables faciles, ni de multiplier les enqu�teurs pour sonder l'�vidence car plus que la responsabilisation, ce qu'il faut rechercher, c'est la responsabilit� de cette situation, et la responsabilit�, c'est la v�tre.

En effet, on salit plus facilement une ville sale qu'une ville propre. C'est une r�gle archiconnue dans toutes les grandes villes du monde. Les gens sont plus propres dans une ville propre. Si la propret� est l'affaire de tous, slogan pratique et d�responsabilisant, la propret� � Paris doit d'abord �tre une obligation de r�sultat pour la Mairie de Paris. La propret� � Paris doit pr�c�der les discours, les campagnes de communication, le marketing municipal, c'est cela que nous demandent les Parisiennes et les Parisiens.

Pour y parvenir, devant l'impuissance de la Mairie de Paris, visiblement il faut �videmment d�concentrer la gestion de la propret� aux maires d'arrondissement plut�t que de nous faire croire � un possible co-pilotage tragique ou � l'allocation aux arrondissements d'enveloppes d�risoires. Faites des maires d'arrondissement les v�ritables responsables de la propret�, donnez-leur les �quipes et les moyens de la propret� et faites confiance aux �lecteurs pour les rappeler � leur responsabilit�.

Les garants de la proximit�, les experts du maillage, ce sont les maires d'arrondissement. Accessoirement, je note, dans l'ensemble des rapports pr�sent�s, l'innovation et la cr�ativit� qui sous-tendent toute une s�rie de propositions, qui vont des cendriers de sondage - j'ai d'ailleurs des propositions de questions � vous soumettre - aux urinoirs intelligents - l'esprit de Marcel Duchamp court encore - � la peinture �claboussante, au parrainage des arbres par les �coles primaires - cela ne peut pas faire de mal - jusqu'aux brigades volantes, mais je suppose que c'est une image pour parler de la mobilit� des �quipes d'intervention.

Ce que je veux dire, dans cet inventaire caricatural, c'est que vous aurez compris que les habitants de notre ville ne croient plus � vos mots, ne croient plus � vos promesses en mati�re de propret�. Ils veulent un Paris propre, un Paris nettoy�. Je crains pour vous, Madame la Maire, que si Paris ne rejoint pas bient�t le peloton des grandes villes propres et s'il ne se passe rien dans les mois qui viennent, le prochain et v�ritable coup de balai, ce soient les Parisiens qui le donnent.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Monsieur Philippe DUCLOUX, vous avez la parole, pour le groupe Socialiste et Apparent�s.

M. Philippe DUCLOUX. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, comme vous l'avez rappel�, Madame la Maire, durant votre intervention, nous ne sommes pas � nos premi�res actions dans le domaine de la propret� et surtout, nous n'avons pas attendu, cher Eric AZI�RE, l'opposition pour prioriser nos actions en direction de la propret� dans nos interventions publiques. Faut-il le rappeler, nous en sommes � notre troisi�me plan.

Le d�bat que nous avons ce matin est aliment� par le rapport de la Mission d'information et d'�valuation sur la politique parisienne en mati�re de propret�, mission - cela a �t� rappel� - � laquelle j'ai particip�. Je tiens, en tant que participant, � f�liciter � la fois la Pr�sidente, le Rapporteur et tous les services pour le travail qui a �t� men� et qui a permis de voter � l'unanimit� les 45 pr�conisations qui seront amen�es � �tre d�battues.

Nos discussions sont �galement nourries par le rapport des sept Conf�rences citoyennes dont l'objectif �tait de trouver de nouveaux leviers pour un Paris plus propre ainsi que l'avis du Conseil parisien de la Jeunesse que je tiens � f�liciter ce matin pour la pertinence de leur propos et surtout le fond des propositions faites par les diff�rents intervenants.

M�me si je vais rappeler ici une �vidence, la propret� � Paris comme ailleurs est l'affaire de tous, elle est d'abord une responsabilit� individuelle partag�e. Le maintien de la propret� dans l'espace public commence avant tout par une v�ritable utilisation des corbeilles de rue ? vous l'avez rappel�, Madame la Maire - par nos concitoyens.

Ce constat semble �tre partag� par tous les groupes politiques ainsi que par les repr�sentants des Parisiens pr�sents ce matin dans notre assembl�e.

Dans le rapport de notre M.I.E., nous avons choisi, comme premier titre � nos pr�conisations, "Moins salir". Pour ce faire, il nous faut utiliser l'ensemble des canaux de communication et d�velopper des actions d'une grande envergure, comme les Journ�es du grand nettoyage, afin de toucher le maximum de personnes utilisatrices de l'espace public.

Vous l'avez rappel�, Madame la Maire, et vous avez raison, cela doit aussi passer et toucher les enfants des �coles en passant par des adultes, et �galement des grands groupes ou entreprises comme les bailleurs sociaux, la Poste, la S.N.C.F., la R.A.T.P. ou encore les commerces, les commerces en g�n�ral et plus particuli�rement la restauration rapide.

Ces actions, qui doivent inciter les Parisiens et les visiteurs � ne plus salir l'espace public, doivent �galement s'accompagner d'un renforcement des consignes de tri et faire en sorte que l'ensemble des Parisiens puissent avoir acc�s facilement et rapidement � ces �quipements.

D'ailleurs, face au succ�s de l'exp�rimentation de TriLib, il va �tre �tendu sur l'ensemble de notre territoire. La sensibilisation est n�cessaire et nous devons �tre en capacit� d'offrir � tous les moyens de ne plus salir.

Nous avons � Paris 30.000 poubelles de rue, soit une tous les 100 m�tres. Chacun peut en faire le constat, ces corbeilles ne sont pas toujours correctement utilis�es et l'�teignoir � cigarettes, trop souvent ignor� par les fumeurs. Les poubelles de rue ne sont pas, par ailleurs, toujours adapt�es � un grand volume de d�chets. Vous l'avez rappel� �galement. C'est pourquoi vous avez demand� aux services de proposer un nouveau design de poubelles, � la fois plus capacitaire, plus visible et �quip� d'un v�ritable cendrier qui seront d�pos�es dans des lieux sp�cifiques � forte fr�quentation.

De m�me, vous avez demand� de d�velopper l'offre de toilettes publiques avec des exp�rimentations comme d�ployer des uritrottoirs � proximit� des lieux festifs - et les lieux du 11e arrondissement dont je suis l'�lu�- sont �videmment concern�s par ce type d'�volution.

M�me si les mentalit�s et les gestes de nos concitoyens pourront �voluer gr�ce � nos campagnes de sensibilisation et de communication, ainsi qu?avec du mobilier urbain d�di� et r�nov�, l'intervention des Services de la propret� sur l'espace public sera toujours n�cessaire.

L'un des constats de notre M.I.E. est qu'il faut adapter notre organisation ainsi que nos m�thodes d'intervention. C'est en ce sens que nous avons demand� une meilleure coordination de l'intervention sur l'espace public, celle-ci doit �tre plus transversale.

Ce souhait semble d�j� exauc� puisque le Secr�tariat g�n�ral, comme vous l'avez indiqu� Madame la Maire, a cr�� des �quipes transverses depuis novembre dernier dans quinze secteurs prioritaires. Elles seront mises en place dans tous les arrondissements d�s cette ann�e.

Le pr�c�dent plan de renforcement de la propret� a pris en compte le fait que l'usage de l'espace public �volue dans le temps et il a donc initi� une adaptation des Services en cr�ant, � titre exp�rimental, un horaire de soir�e pendant la p�riode estivale dans les lieux festifs. Comme dans le canal Saint-Martin, le retour d'exp�rience �tant tr�s positif, il est donc propos� un projet de d�lib�ration � ce Conseil qui permettra l'extension des horaires saisonniers du 1er juin au 1er octobre 2018, pour assurer une pr�sence plus efficace d�s les premiers beaux jours et arri�re-saisons.

Par ailleurs, afin de mieux r�pondre aux crit�res que nous nous sommes fix�s dans notre Plan Climat et pour faciliter le travail de nos agents de la DPE � qui je tiens ici � rendre hommage, le mat�riel utilis� sera modernis�.

Mieux informer, mieux sensibiliser nos concitoyens, mieux organiser, mieux �quiper nos services, voil� les objectifs que nous nous fixons et que nous nous sommes aussi fix�s au sein de la M.I.E.

Mais cela ne peut se faire sans r�pression avec la DPSP r�cemment cr��e et maintenant presque au complet, nous avons les moyens de faire respecter notre politique en mati�re de propret� et de verbaliser sans concession les personnes et les entreprises qui continuent � souiller notre espace public.

Le d�bat que nous avons ce matin va mettre en �vidence qu'en mati�re de propret�, rien n'est simple, de nouveaux param�tres sont � prendre en compte�: les travaux de notre M.I.E., ceux des Conf�rences citoyennes et du Conseil parisien de la Jeunesse le prouvent bien. Ce n'est pas avec des incantations ou des solutions simplistes que tout va se r�gler par miracle, comme certains ici, notamment mon pr�d�cesseur, ont tent� de le faire croire.

Je tiens �galement, Madame la Maire, pour terminer, � f�liciter votre adjoint, Mao PENINOU, avec qui j'avais cr��, en 2013, l'application "Dans ma rue" qui est aujourd'hui un outil incontournable.

Madame la Maire, votre priorit� - Paris propre - est un enjeu majeur qui doit permettre � notre Capitale de rester, et notamment dans l'espace public, � l'approche des Jeux olympiques, cela a �t� �voqu�, la plus belle ville du monde.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - C'est moi qui vous remercie, cher Philippe DUCLOUX.

La parole est � Yves CONTASSOT, pour le groupe Ecologiste de Paris.

M. Yves CONTASSOT. - Merci, Madame la Maire.

Vous avez d�cid� de partir � la conqu�te de la propret� de Paris, et c'est une excellente nouvelle. En effet, personne n'ignore que cela fait partie des pr�occupations des Parisiennes et des Parisiens, et que c'est � l'origine de points de vue particuli�rement exacerb�s, que ce soit justifi� ou non, et donc objet de nombreux pol�miques de bonne foi ou instrumentalis�es, on vient d'en avoir encore une d�monstration, il y a peu.

En �tant �lue Maire de Paris en 2014, vous avez h�rit� d'une situation difficile, car il est incontestable, et cela figure dans le rapport de la M.I.E. adopt� � l?unanimit�, que les moyens affect�s � la propret� de Paris ont subi une diminution au cours des ann�es pass�es. Comme nous l'avons �crit dans notre contribution � la M.I.E., nous avons examin� les comptes administratifs depuis 2001 et constat� qu?en euros constants, la baisse �tait significative, d'autant plus significative que, pr�cis�ment, le p�rim�tre du nettoiement a augment� au cours de la m�me p�riode. Non seulement les surfaces � nettoyer ont cr�, avec l'urbanisation de nouveaux quartiers, mais, qui plus est, la structure m�me des surfaces � nettoyer a �volu�, avec la cr�ation de nombreux s�parateurs pour les couloirs de bus ou les pistes cyclables, augmentant d?autant le lin�aire de caniveaux ou de bordures. Je n?oublie pas non plus l?�volution des usages de l?espace public.

A cela, il convient d'ajouter qu?en parall�le, les moyens en personnel de la DPE ont �t� en partie consacr�s � l'augmentation du nombre de collectes des d�chets puisqu?on est pass� de 7 collectes hebdomadaires en 2001 � 10, voire 12 collectes par semaine actuellement, selon les arrondissements. Si les effectifs suppl�mentaires n�cessaires ont bien �t� cr��s lors de la mise en place des premi�res collectes, tel n?est plus le cas depuis 2009 et toute nouvelle collecte s?effectue donc au d�triment du lavage et du balayage. On aurait pu admettre cette �volution si la m�canisation du nettoiement avait accru la capacit� d?intervention. H�las, ce n?est pas ce qui s?est pass� puisque, dans ce domaine �galement, la diminution du parc d?engins a �t� constat�e.

Et puis, que dire en mati�re de verbalisation�: voir le montant des amendes passer de 183 euros, jusqu'� 450 euros en cas de r�cidive, � 35 euros, a donc perdu son effet dissuasif, ne pouvant plus avoir d?impact positif sur le comportement des pollueurs. On comprend mieux, au vu de ces �volutions, pourquoi le barom�tre de la propret� a �t� supprim�, pourquoi la notation par les conseils de quartier a �t� supprim�e, pourquoi le plan "Paris Propre Ensemble", adopt� lorsque vous �tiez Maire par int�rim, a �t� abandonn�, pourquoi les contrats de services entre la Mairie centrale et les arrondissements n?ont pas �t� poursuivis, pourquoi le nombre d'amendes pour incivilit�s s'est effondr�. Quand on casse un processus de reconqu�te graduelle, les r�sultats sont l�: la propret� s'est d�grad�e progressivement.

Vous avez donc un h�ritage lourd que vous avez choisi de ne pas laisser perdurer et c?est tr�s bien. Si j?osais, je dirais que vous avez r�ussi � inverser la courbe. Recrutement d?�boueurs, achat de mat�riels, conf�rences de consensus, d�cisions de mettre en ?uvre toutes les recommandations de la M.I.E.�: nous soutenons cette dynamique positive et nous voulons l?accompagner, l?encourager, l'am�liorer.

Comme je l'ai dit en introduction, la perception de la propret� renvoie � des consid�rations personnelles et collectives qui ne peuvent �tre ignor�es. Des �tudes ont �t� men�es � ce sujet et il serait dommage de ne pas les utiliser. Il faut donc d'abord tenter d?objectiver, autant que faire se peut, la pr�vention de la salet� ou de la propret� de Paris. Les notes de propret� �tablies par la DPE et les conseils de quartier �taient envoy�es aux maires d?arrondissement. Ces notes �taient �tablies selon un bar�me pr�cis, transparent, complet, prenant en consid�ration l?ensemble des souillures de l'espace public�: les tags, les d�bordements de corbeille, les encombrants, la propret� des trottoirs, des caniveaux, les d�jections canines, les fientes de pigeon, etc. Il faut aller plus loin.

Chaque Parisienne et chaque Parisien doit avoir acc�s � toutes les informations relatives � la propret�: fr�quences de lavage, de balayage de chaque portion de l?espace public et pas seulement en termes d'objectifs, mais de mises en ?uvre concr�tes. Toute Parisienne et tout Parisien doit savoir quand sa rue a �t� balay�e pour la derni�re fois, combien de fois au cours d?une p�riode, etc. M�me chose pour les signalements d'encombrants�: date et heure du signalement, date et heure de l?enl�vement. Idem pour le nombre de P.V. par site, etc. A l?heure de l' "open data", il n'est pas possible, il n?est plus possible de ne pas rendre tout cela public. La plupart de ces donn�es sont d�j� disponibles en interne. Nous souhaitons un calendrier pr�cis de mise en ?uvre op�rationnelle de leur publication.

Parall�lement, il faut travailler plus en profondeur sur les motifs pour lesquels les usagers ne respectent pas ce bien partag� - vous l?avez soulign� - qu?est l?espace public�: �tudes r�guli�res, panels, enqu�tes pour ajuster les campagnes de pr�vention et de communication en fonction des d�terminants des comportements inciviques.

Comme vous le dites dans votre communication, la propret� est l'affaire de toutes et tous. C?est pourquoi nous insistons pour que les sch�mas du plan de propret� ne soient pas �labor�s sans y associer toutes les parties prenantes�: d?abord, les usagers de l?espace public�; pas seulement les r�sidents qui paient pour le nettoiement, mais aussi le million de salari�s qui vient travailler � Paris, les touristes, les entreprises, les artisans, mais aussi les agents de la DPE, comme nous l'avons fait lors du "Paris Propre Ensemble", les �lus, �videmment, les autres acteurs de la propret�, les entreprises ayant des march�s de collecte ou de nettoiement ainsi que leurs salari�s. C'est cela, partager le diagnostic et les pr�conisations. C?est cela qui se fait sous forme d'un Grenelle. C?est cela que nous proposons.

Faire uniquement des r�unions bilat�rales avec une seule cat�gorie, c?est � coup s�r engendrer au mieux des incompr�hensions, au pire des blocages. J?avoue ne pas comprendre certaines r�ticences face � cette proposition qui s?inscrit si bien dans les principes de la participation citoyenne et donc, de la d�mocratie participative. Je comprends encore moins pourquoi il serait scandaleux de faire appel � des panels citoyens pour avoir leur point de vue, comme je l?ai entendu d�noncer par certains � l'autre extr�mit� de cet h�micycle. A l?�vidence, nous n?avons pas la m�me conception de la d�mocratie.

Une fois ce diagnostic partag�, il s?agira de d�terminer les plans de propret� les plus adapt�s qui devront devenir de v�ritables contrats d?objectifs et de moyens, ainsi que cela se fait couramment. On r�glera ainsi la fausse bonne id�e selon laquelle la propret� serait meilleure si les maires d?arrondissement �taient seuls � d�cider de l?organisation des services, alors qu?ils et elles n'ont pas la ma�trise des moyens humains et financiers.

Si j?osais, je dirais que la meilleure des choses au plan politicien serait de dire "chiche" � tel ou tel maire d'arrondissement en lui disant de se d�brouiller avec les moyens actuels allou�s � son arrondissement. Je ne donne pas un an avant que la demande de marche arri�re toute soit formul�e.

Comme nous le disons dans notre v?u, rendre Paris propre et, plus encore, garder Paris propre, n�cessite un investissement dans la dur�e. Les op�rations ponctuelles, tel que les O.C.N.A. - Op�rations coordonn�es de nettoiement approfondi - sont indispensables, mais elles ne trouvent leur pleine efficacit� que si elles sont suivies dans le temps. Il en va de m�me au plan financier. Vous avez d�cid�, � juste titre, d'augmenter le budget de la DPE. Nous souhaitons que, tr�s rapidement, nous ayons une vision sur plusieurs ann�es des efforts � consentir pour la propret� de Paris. C'est le sens d'une partie de notre v?u demandant une programmation pluriannuelle en la mati�re.

Pour faire �voluer les comportements des individus, les pouvoirs publics disposent traditionnellement de quatre types d'outils�: l'information et la sensibilisation, l?incitation financi�re, la l�gislation - interdiction ou obligation - et l?exemplarit�. Comme l?ont relev� les membres de la M.I.E. mais aussi les participants aux conf�rences citoyennes ainsi que les membres du Conseil parisien de la jeunesse, la sensibilisation, gr�ce � la communication, est un combat de longue haleine compl�mentaire de la verbalisation.

Il y a cependant un cinqui�me levier que la Ville pourrait utiliser�: les "nudges", que l?on pourrait traduire en fran�ais par "les coups de pouce". Ce concept, invent� par Richard THALER, sp�cialiste de l?�conomie comportementale et prix Nobel d?�conomie en 2017, part du constat que les changements de comportement ne peuvent exclusivement se faire par la contrainte et la sanction. Ils supposent avant tout des incitations. Les "nudges" pr�sentent deux avantages majeurs. Ils ne restreignent pas les libert�s individuelles et ont un co�t limit�. Leur impact peut en revanche �tre tr�s significatif.

Le Conseil parisien de la jeunesse a bien compris l?enjeu qu?il y avait pour Paris de se saisir de ce nouvel outil puisqu?il recommande une exp�rimentation sur le mobilier urbain pour, � la fois, rendre la collecte plus efficace et inciter � de meilleurs usages. C'est �galement la logique poursuivie par le v?u de notre groupe. Nous demandons de suivre l?exemple d?autres collectivit�s qui luttent contre la malpropret� en rendant les comportements civiques plus ludiques. Je pense, par exemple, � l'utilisation des cendriers de sondage qui incitent les fumeurs � voter pour leur joueur de tennis pr�f�r� en utilisant leurs m�gots.

Nous demandons donc que cette approche des "nudges" soit exp�riment�e, par exemple, � proximit� des points noirs concernant les m�gots. En la mati�re, il y a une forme de "nudge" qui attend avec impatience d?�tre mise en ?uvre. Je veux parler de la fiscalit� incitative pour la collecte des d�chets. Lors de notre d�bat budg�taire, vous avez accept� le principe d?une exp�rimentation de ce principe dans deux arrondissements, mais, depuis, nous n?en entendons plus parler. Or, vous avez peut-�tre lu, comme moi, l'excellent article de la revue "Que choisir" � ce propos. Je vais d'ailleurs vous le remettre ainsi qu?� vos adjoints et aux pr�sidents des groupes pour que nous ayons le m�me niveau d'information sur cette question.

Les conclusions sont sans appel�: la mise en place d?une fiscalit� incitative est b�n�ficiaire � tous �gards. On constate � chaque fois une diminution de la production de d�chets, une augmentation de la part des recyclables, une diminution des co�ts de collecte et donc, une diminution des frais pay�s par les contribuables. L'article �num�re les objections de certains �lus face � ce principe. J?ai cru lire, un instant, certaines d�clarations entendues au sein de la Ville, tant ce sont les m�mes arguments qui sont avanc�s � chaque fois.

Face � l?obligation de la mise en place d?une redevance incitative dans quelques ann�es, nous voulons que cela se fasse dans les meilleures conditions � Paris. C?est pourquoi nous demandons que l?exp�rimentation d�bute sans attendre. Cela s?inscrirait dans une coh�rence d'ensemble, avec l?objectif z�ro d�chet et l?ensemble de la politique d'�conomie circulaire que votre adjointe, Antoinette GUHL, porte avec d�termination.

Comme vous le voyez, Madame la Maire, nous sommes � vos c�t�s pour aller vers ce Paris de la propret� ensemble, qui doit devenir ou redevenir notre objectif commun et ne plus servir de pr�texte � telle ou telle composante qui voudra en faire un argument �lectoraliste comme les pol�miques que nous avons entendues sur une pseudo augmentation du nombre de rats alors que toutes les m�tropoles sont confront�es au m�me probl�me, et que nous avons vot� un plan en essayant de combiner efficacit� dans la r�gulation de la population des rats et respect de la condition animale.

Politiser, comme nous l'avons entendu, la question de la propret� n'est � l'�vidence pas le meilleur service � rendre � Paris. Paris et les Parisiens m�ritent bien mieux que cela.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup.

La parole maintenant est � Nicolas BONNET-OULALDJ.

M. Nicolas BONNET-OULALDJ. - Madame la Maire, mes cher-es coll�gues, Mesdames et Messieurs, un papier gras qui tra�ne au sol, une canette qui flotte dans un caniveau, une barquette vide emport�e par le vent, voil� ce qui vient trop souvent ab�mer le paysage parisien.

Notre objectif � toutes et tous est de mettre les moyens pour que Paris soit plus propre demain. Je parle de tout Paris et comme cela a �t� rappel� tout � l'heure par les repr�sentant-es de la Conf�rence citoyenne, nous sommes face � une propret� � 2 vitesses qui conduit � des in�galit�s entre quartiers populaires et quartiers touristiques. Je salue �galement les travaux de la M.I.E. men�s par Florence BERTHOUT et Eric LEJOINDRE auxquels ont particip� pour notre groupe Herv� B�GU� ainsi que le rapport de la Conf�rence citoyenne et celui du Conseil parisien de la jeunesse.

Madame la Maire, le groupe Communiste vous donne 4 propositions. Un, approfondir notre strat�gie "Z�ro d�chet"�; deux, r�organiser la collecte et parvenir � une meilleure efficacit�; trois, remunicipaliser la collecte des d�chets pour conjuguer imp�ratifs �conomiques et qualit� des emplois�; quatre, augmenter les effectifs.

J'insisterai sur le premier point, celui de la strat�gie "Z�ro d�chet", car nous devons nous attaquer � la racine du mal. D'o� proviennent les d�chets�? On pointe bien trop souvent du doigt les Parisiennes et les Parisiens qui seraient les seuls responsables de ces d�chets. Mais les responsables sont � rechercher du c�t� de la soci�t� de consommation. Les emballages jetables sont partie int�grante des strat�gies de marketing des industriels. Ils sont un support de communication pour pousser � consommer. Plus nous jetons, plus ils produisent, plus ils produisent, plus ils engrangent des b�n�fices.

Il s'agit du cercle vicieux de la soci�t� capitaliste. Nous devons sortir du triptyque "produire, consommer, jeter". Sortir de la soci�t� du jetable, du gaspillage, de l'obsolescence programm�e. C'est un imp�ratif pour notre environnement, pour le Paris d'aujourd'hui et de demain.

Comment les consommateurs peuvent-ils limiter leur production de d�chets lorsque les produits qui leur sont propos�s ont un volume d'emballage si important�?

Comment inciter les habitants � pr�f�rer le vrac quand ces produits sont encore trop chers, compar�s � ceux conditionn�s dans les emballages jetables�?

Nous plaidons pour la mise en ?uvre de politiques publiques qui permettent de quitter cette logique consum�riste. Il s'agit bien de limiter la production des d�chets � la source. Vous avez �voqu� la mise en place des assises de l'�co-conception. Vous avez �voqu� la signature prochaine d'une charte parisienne avec le Syndicat national de l'alimentation et de la restauration rapide pour lutter contre la pr�sence des d�chets aux abords de ces �tablissements.

Nous vous encourageons, mais nous vous proposons de les approfondir pour aller vers un Paris sans emballage. D�veloppons la consigne. Taxons les emballages jetables. Nous avions d�j� plaid�, au moment du Plan Climat, pour l'instauration d'une taxe sur les publicit�s papier � vocation commerciale. C'est vers ce type de mesure que nous devons tendre. Il est insupportable que la soci�t� de consommation nous oblige � payer les emballages et le ramassage d'un volume toujours plus grand de ces emballages, � payer le recyclage ou le traitement des d�chets. Nous voyons ce que nous co�te le capitalisme tant sur le plan financier qu'environnemental.

Je terminerai, Madame la Maire, avec ces mots de Jean GOUHIER g�ographe fran�ais et inventeur de la rudologie�: "une soci�t� est � l'image des d�chets qu'elle se cr�e". Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur le Pr�sident.

La parole est � M. VESPERINI pour le groupe PPCI.

M. Alexandre VESPERINI. - Merci, Madame la Maire, mes chers coll�gues. Je crois qu'on peut le dire, Paris a toujours eu un probl�me avec la propret�. On n'a pas attendu Mme HIDALGO et l'arriv�e de cette �quipe, pour ne pas �tre trop dur, pour vivre les probl�mes que nous vivons. C'est m�me le baron Haussmann qui, dans ses m�moires, �crivait que la salet� de Paris �tait pr�sente jusque dans l'�tymologie m�me du mot Lut�ce, du mot latin "lutum", la boue.

Jean-Jacques Rousseau, alors qu?il quitte Paris disait�: "Adieu ville de fientes". J'esp�re qu'il ne parlait pas des fientes humaines, �videmment.

On a toujours eu ce probl�me avec la salet�.

Cela �tant dit, ce que l'on reproche � l'Ex�cutif et � Mme HIDALGO, ce n'est donc pas la malpropret� historique d'une ville comme Paris en plus confront�e � des flux de plus en plus importants, touristiques et de transports, c'est l'entreprise de d�mobilisation massive des services de la Ville dans le domaine de la propret�. C'est d'avoir mis autant de temps, quasiment 4 ans, avant de faire enfin de la propret� une priorit� pour le service public municipal.

Les mots que j'emploie sont excessifs, c'est vrai, mais ils sont appuy�s par des �l�ments factuels. Par exemple, le fait qu'il a fallu attendre les v?ux de l'ann�e 2018 pour que la Maire de Paris parle enfin de propret�, d'hygi�ne, de poubelle, de corbeille, et de salubrit�. Avant, dans toutes les c�r�monies de v?ux de la Maire de Paris, jamais ces mots n'ont �t� inclus dans les discours.

Je suis d�sol�, mais les c�r�monies de v?ux, c'est aussi l'occasion pour la Maire de Paris de donner les grandes priorit�s � ses services, ses adjoints, et aux Parisiens.

Je confirme qu'il a fallu attendre 4 ans avant que la priorit� soit donn�e � la propret�, comme cela a �t� le cas il y a maintenant 15 jours. Il a fallu �galement attendre plusieurs ann�es avant de se rendre compte que les 30.000 corbeilles "Bagatelle" �taient inadapt�es aux usages des Parisiens, des touristes, et des Parisiens confront�s � des probl�mes de locaux de poubelles.

Il a fallu attendre �galement des ann�es avant que vous proc�diez � l'embauche de quelques dizaines d'�boueurs. C'est vrai, ce n'est pas Mme HIDALGO encore une fois qui est responsable de cela. C'est le fait que, et c'�tait d�j� le cas sous DELANO�, depuis 2001, 2002 la priorit� n'est plus donn�e aux moyens affect�s � la modernisation des moyens des services de la Ville.

Vous avez tout de m�me pris des mesures. Je les trouve insuffisantes �videmment. Il y a tout d'abord des mesures tout � fait cosm�tiques. Vous prenez les chartes, la charte de l'�v�nement �co-responsable. Vous devriez en parler aux riverains du Champ-de-Mars qui, � mon avis, doivent se rendre compte du manque d'efficacit� de ce type de charte.

Il y a les ambassadeurs de la propret�; la Brigade anti incivilit�s dont l'existence �chappe � l'�crasante majorit� des Parisiens, qui voient beaucoup plus la brigade priv�e qui vient les taper au portefeuille � l'horodateur.

Il y a la journ�e du grand nettoyage, qui n'a permis de sensibiliser que 1.000 Parisiens. A titre personnel, j'ai pu apprendre � balayer au Maire de Bogota, il va revenir � Bogota avec de bonnes pratiques de la DPE. C'est tr�s insuffisant au regard des 2,2 millions d'habitants � Paris et des 30 millions de touristes que nous accueillons chaque ann�e.

Il y aussi des mesures qui n'ont pas de rapport avec la propret�, avec les enjeux du concret. Dans votre plan de renforcement de la propret�, vous mettez en avant le d�blocage de 400 millions d'euros dans des programmes qui sont faits � l'international. C'est tr�s bien que la Ville de Paris fasse rayonner les technologies et les outils dont elle a le savoir-faire, dont elle fait preuve � Paris. Cela n'a aucun rapport avec les �panchements d'urine que tous les Parisiens constatent au coin de leur rue.

Ces mesures sont trop cosm�tiques, insuffisantes, ont un effet r�siduel et n'ont pas de rapport avec les pr�occupations concr�tes des Parisiens.

Ensuite, vous avez un probl�me parce que vous ne vous d�cidez pas � d�cider. En chinois, il y a un vrai proverbe l�-dessus�: "ce qui est difficile, ce n'est pas de d�cider, mais de se d�cider � d�cider". C'est ce que l'on constate. Vous commandez rapport sur rapport. C'est, je crois, le troisi�me plan en 4 ans sur la propret� que nous �tudions. Il y a ce rapport de la M.I.E. que nous �tudions, c'est une tr�s bonne chose, mais il pr�conise en autres de commander un autre rapport pour une ma�trise d'ouvrage sur la DPE. Il faut arr�ter de commander des rapports, surtout quand ils sont aussi co�teux que l'enqu�te sondagi�re command�e � l'IFOP, sondage dans lequel il y a des erreurs. Dans cette conf�rence de consensus, il est m�me question d'une am�lioration de la situation dans le 6e arrondissement de Paris. Aucun �lu du 6e arrondissement aujourd'hui ne peut �tre en accord avec les propos tenus dans cette conf�rence de consensus, dont le co�t est de 224.000 euros.

En r�alit�, vous n'�tes pas � la hauteur de l'enjeu. J'aimerais terminer avec une anecdote qui m'a fait beaucoup penser � Mme HIDALGO, qui concerne Napol�on 1er. Je compare la Maire de Paris actuelle � notre empereur. Avant d'�tre empereur, il �tait premier consul, il �crit � son Ministre de l?Int�rieur�: "Je voudrais faire quelque chose de tr�s grand, de tr�s beau pour Paris, dont je voudrais qu'elle soit la plus belle ville du monde". Il attendait que le Ministre de l'Int�rieur lui dise, il faut construire La Madeleine... Ce n'est pas du tout ce qu'il a r�pondu. Il a dit�: "Vous voulez vraiment faire quelque chose de grand et de beau pour Paris, donnez de l'eau aux Parisiens", en gros, nettoyez Paris. Si Mme HIDALGO et son Ex�cutif veulent vraiment faire quelque chose de beau et de grand pour Paris, agissez sur le concret, sur le quotidien, nettoyez cette ville.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Mme Laurence GOLDGRAB, pr�sidente du groupe Radical de gauche, Centre et Ind�pendants.

Mme Laurence GOLDGRAB. - Le cadre urbain est en �volution permanente, de nouveaux quartiers sortent de terre, l'espace public s'agrandit, de nouveaux usages apparaissent. Nous devons constamment nous adapter. Ce constat, aussi simple soit-il, nous encourage � plaider en faveur d'un renforcement du caract�re prioritaire des moyens humains et mat�riels accord�s � la propret� de Paris. Ce que nous faisons depuis le d�but de la mandature et non depuis hier comme je viens de l'entendre de fa�on surprenante. Les nouveaux engagements pr�sent�s ce matin sont le r�sultat de notre adaptation permanente aux besoins.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Pouvez-vous �couter notre coll�gue�?

Mme Laurence GOLDGRAB. - Mettre r�guli�rement la question de la propret� au c?ur du d�bat pour faire le bilan d'�tape de notre action et tracer les objectifs futurs est essentiel.

Pour cela, nous avons besoin de la parole des citoyens et des jeunes. Je ne comprends pas ces critiques injustifi�es sur les travaux et les prises de parole que nous avons entendus ce matin, je m'en �tonne tr�s fortement. La propret� est une bataille culturelle, c'est une co-construction qui ne se fera pas sans les citoyens. Nous devons les entendre. Une co-construction, je disais, car d'un c�t� la Ville doit renforcer ses moyens humains et mat�riels pour am�liorer le service. Notre ville est ainsi mobilis�e pour le renouvellement des machines. A l'avenir, celles-ci s'av�reront plus performantes. Elles rejetteront moins de CO2 dans l'atmosph�re et les nuisances sonores seront moindres.

Le Plan de renforcement de la propret� a �galement permis d'adapter l'organisation des services. Ainsi, la mise � disposition de moyens renforc�s et localis�s durant la p�riode estivale, gr�ce � de nouveaux horaires de travail plus adapt�s, notamment en nocturne, �tait une r�ponse indispensable.

Paris investit dans de nouveaux outils plus efficaces, d�veloppe diff�rents services en direction des citoyens, embauche du personnel, augmente les cadences de ramassage.

Aujourd?hui, il existe un site Internet tr�s bien fait pour se d�barrasser de ses encombrants en les faisant ramasser par les services municipaux. Pourtant, de nombreux habitants continuent de laisser les leurs dans la rue sans pr�venir quiconque. Des monceaux de m�gots s?accumulent au sol devant les entreprises, les commerces, les caf�s, les restaurants, dans les caniveaux. Des graffitis surgissent sur les murs et les boutiques. De vieux canap�s sont abandonn�s sur les trottoirs. Des chewing-gums sont jet�s au pied des arbres. Les d�chets ne tombent pas du ciel. Ceux qui jettent des d�tritus dans la rue doivent changer de comportement. Nous plaidons pour un v�ritable choc de responsabilit� et pour un pacte de co-construction, comme je le disais.

Du c�t� de la Ville, les agents sont fortement mobilis�s pour la propret� de notre ville et je tiens � les saluer au nom des �lus de mon groupe. Bien souvent, ces femmes et ces hommes pallient les actes d?incivilit�.

D?un autre c�t�, rien ne sera possible en termes de propret� sans prise en compte citoyenne et - comme je le disais �galement - nous devons gagner cette bataille culturelle. Nous devons responsabiliser les citoyens pour un meilleur cadre de vie, un comportement plus respectueux des concitoyens, en g�n�ral, et de chacun, en particulier�; c?est n�cessaire.

Nous devons informer, �duquer, sensibiliser et sanctionner. Malheureusement, oui�: le civisme s?apprend, mais il s?impose aussi par la sanction. La verbalisation contribue aux bonnes pratiques. Il s?agit malheureusement et a minima d?une �tape indispensable. L?historique des d�jections canines nous d�montre l?efficacit� d?une autor�gulation citoyenne associ�e aux r�ponses de la Ville et � la sanction. Nous devons agir comparablement mieux dans ces deux directions�: responsabilit� de la Ville et responsabilit� des citoyens.

Cela passe par un renforcement de notre communication. La r�p�tition est la m�re de l?apprentissage, dit le proverbe, � commencer par rappeler des informations simples. La Conf�rence citoyenne le disait�: il s?agit avant tout d?informer et de donner de la visibilit� aux diff�rents services, �quipements et moyens propos�s aux citoyens, et d�j� mis en place. Il faut proposer �galement de grandes campagnes d?information. Pour toucher les plus jeunes, nous partageons �galement le point de vue du Conseil parisien de la jeunesse�: la Ville, en plus d?une communication dans les canaux institutionnels, comme elle l?a d�j� fait par le pass�, doit innover. Pourquoi ne pas laisser la place � un ton d�cal�, en utilisant par exemple le format vid�o pour montrer l?�volution de l?�tat des rues tout au long de la journ�e�? Bien s�r, il nous faut �duquer les enfants d�s le plus jeune �ge et, particuli�rement, � l?�cole.

Responsabiliser, c?est aussi s?adresser aux entreprises, aux caf�s, aux restaurants. La sensibilisation des salari�s, notamment sur le jet de m�gots aux portes de leur bureau, permettrait de lever un blocage important dans la lutte contre le jet de m�gots sur les trottoirs et dans les caniveaux. C?est aussi s?adresser aux grandes institutions - la R.A.T.P., la S.N.C.F. - pour qu?elles participent � l?effort collectif.

Nous devons �galement apporter des r�ponses adapt�es, localis�es, efficaces pour garder notre ville propre. Aussi, les �lus du groupe RG-CI sont tr�s favorables � la gestion partag�e dans les mairies centrales, entre la mairie centrale et les mairies d?arrondissement, d?une part, et avec les acteurs de la d�mocratie locale, d?autre part. Pour nos �lus, l?approche plurielle de l?entretien de Paris est essentielle. Les situations locales appellent bien souvent des r�ponses locales.

Nous, �lus de la majorit� comme de l?opposition, partageons un certain nombre de constats. Le rapport de la M.I.E. nous le montre, tout comme l?adoption des pr�conisations par tous les �lus repr�sent�s dans cette mission. Ces constats sont �galement plus largement partag�s. Ainsi, il est rassurant de voir que les travaux de la Conf�rence citoyenne, ainsi que ceux du Conseil parisien de la jeunesse, vont dans le m�me sens. La propret� reste un sujet de pr�occupation important pour les habitants.

Pour conclure, notre action doit associer les citoyens, les associations, les acteurs �conomiques et institutionnels. Sans cette prise de conscience commune et le partage de cette ambition, r�ussir serait une gageure.

Je veux � mon tour remercier Mao PENINOU, Florence BERTHOUT, Eric LEJOINDRE, la Conf�rence citoyenne et le Conseil parisien de la jeunesse pour les travaux accomplis. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup � vous, Madame Laurence GOLDGRAB. Mme Gypsie BLOCH, pour le groupe les R�publicains.

Mme Gypsie BLOCH. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, en tant que membre de la M.I.E., je commence par remercier et m?associer aux remerciements qui ont �t� prononc�s tout � l?heure, en particulier � Mme POPADYAK et toute son �quipe, qui ont fourni un travail titanesque et, bien s�r, � toutes les personnes qui ont pris du temps pour �tre auditionn�s.

Ces 6 mois de travail, d?audition et d?analyse, ont permis d?avoir une visibilit� tr�s nette et tr�s pr�cise sur les moyens allou�s � la politique de propret� par la Ville. Ces 6 mois de travail ont permis de traiter en profondeur ce sujet, d?analyser les chiffres et de ne pas se contenter d?une commande � l?IFOP pour organiser des conf�rences citoyennes. Ils ont permis, aussi et surtout, de constater la baisse et la d�gradation de ces moyens, aussi bien au niveau humain, financier, que mat�riel. Depuis 2001, le Service de la propret� ne cesse de se paup�riser�: la propret� est victime de coupes budg�taires. En 2018, les rats pullulent sur l?espace public parisien, cons�quence directe d?un laisser-aller depuis une quinzaine d?ann�es sur le sujet.

La propret�, pourtant premier service public municipal attendu des Parisiens, est d�laiss�e par l?Ex�cutif municipal. Sa part dans le budget global ne cesse de se diluer�: 2,5�% en 2001, pour 1,8�% en 2016. Cette baisse a une cons�quence imm�diate sur les moyens humains�: 1.111 agents en moins en �quivalent temps plein, soit une baisse de 13�% entre 2001 et 2017. Cette baisse n?est pas imputable � un changement de p�rim�tre, ni � l?externalisation d?une certaine partie de la collecte, comme le pr�tend la Ville - le rapport le d�montre.

Parall�lement � cette baisse des effectifs, il faut noter que l?espace public s?est accru, lui, de 30�% et que 100.000 personnes suppl�mentaires viennent travailler chaque jour dans la Capitale, ce qui contribue � une augmentation de la salet� dans Paris. En 2016 et en 2017, 100 agents suppl�mentaires ont �t� recrut�s, mais ce renfort s?arr�te brutalement en 2018, avec seulement 8 postes cr��s.

A la baisse des effectifs, il faut aussi ajouter l?absent�isme. Dans certains ateliers, on peut constater jusqu?� 25�%, en moyenne, de l?effectif absent, avec des pics le week-end. Cet absent�isme d�sorganise les op�rations de nettoiement, les �boueurs pr�sents �tant affect�s en priorit� sur les missions de collecte des d�chets. C?est toujours le balayage qui est laiss�-pour-compte.

De plus, les inaptitudes sont insuffisamment anticip�es. La p�nibilit� des missions conduit � ce qu?une part non n�gligeable des agents soit exempt�e, parce qu?ils n?ont plus les capacit�s physiques. A cet instant, 123 agents sont d�clar�s inaptes et sont en attente de reclassement�; ce sont 123 postes budg�taires gel�s, soit l?�quivalent de la moiti� des agents de la DPE du 15e arrondissement.

Enfin, le rapport de la M.I.E. d�montre la v�tust� du parc d?engins et ses cons�quences sur la qualit� et l?efficacit� du travail effectu�. Depuis 2010, le parc d?engins - aspiratrices et laveuses - a �t� r�duit de 10�%. Par manque de cr�dits, les engins ne sont pas remplac�s et, donc, un quart d?entre eux sont immobilis�s. Le parc d?engins est � la fois insuffisant et pr�occupant�: il est non seulement sous-dimensionn�, mais la disponibilit� des engins recule de fa�on inqui�tante � cause des pannes de mat�riel. En 2016, la disponibilit� des laveuses a recul� de 20 points pour n?atteindre que 74�%. Mi-janvier 2018, la Maire de Paris a annonc� l?achat de 170 engins, sans d�tailler les mod�les command�s.

Or, il s?av�re qu?une partie consiste � remplacer des bennes � ordures diesel car le parc en compte encore un tiers. Il faut savoir qu?un mod�le �lectrique ne remplace pas un mod�le thermique ni en termes de capacit�, ni en termes de puissance. Il faut donc en commander plus. Or, cela n?a pas �t� anticip�, notamment pour le stationnement de ces engins. Il est n�cessaire de d�cider d?un plan d?urgence pour la mise � niveau du parc d?engins. La m�canisation des t�ches est la premi�re r�ponse pour lutter contre la p�nibilit�, l?absent�isme et les inaptitudes.

Voil�, chers coll�gues, les sujets sur lesquels je voulais attirer l?attention de notre Assembl�e. Quand le Service de la propret� est op�rationnel, il est efficace. Lorsque les op�rations de balayage et de lavage sont conformes aux programmations et quand les collectes sont effectu�es sans difficult�, le r�sultat est l�. C?est la d�monstration que le service p�tit d?un manque de moyens humains et financiers.

La r�solution du probl�me de la propret� � Paris doit �videmment passer par le changement n�cessaire des comportements inciviques, mais il faut �galement adapter les moyens mat�riels sur l?espace public. Il faut surtout mieux nettoyer�: mieux nettoyer gr�ce � une meilleure coordination et un ajustement des interventions sur l?espace public�; mieux nettoyer en mobilisant mieux les ressources humaines�; mieux nettoyer en am�liorant de fa�on cons�quente les moyens mat�riels. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - M. Julien BARGETON, pour le groupe DP.

M. Julien BARGETON. - Merci.

Madame la Maire, chers coll�gues, la Ville n?a pas encore r�ussi � gagner la bataille de la propret�, chacun le constate. Les Parisiens sont insatisfaits et il faut r�pondre � leurs attentes.

Au-del� de la vaine pol�mique sur les chiffres, reconnaissons que, dans ce domaine, les r�sultats obtenus ne sont pas � la hauteur des moyens engag�s. Il n?est pas possible de r�soudre les probl�mes de la propret� avec une grille de lecture id�ologique. Pas plus que je ne crois � la finance magique, je ne crois � la baguette magique, ni m�me au ballet magique, qui n?existe que dans "L?apprenti-sorcier" sur la musique de Paul Dukas o� les seaux d?eau se multiplient sans grand succ�s.

D?un c�t�, le groupe les R�publicains et Ind�pendants souhaite d�penser des dizaines de millions d?euros, sans expliquer comment les financer et en contradiction avec ses propos sur la gestion de la Ville. De l?autre, le groupe Communiste demande � tout remunicipaliser, alors que la collecte des d�chets d�l�gu�e au service priv� dans certains arrondissements montre ses performances. L?enjeu n?est pas le balancement id�ologique entre le tout public et le tout priv�, mais de b�tir des solutions de long terme.

Certes, certaines mesures consensuelles peuvent �tre utiles pour am�liorer le quotidien des Parisiens et des visiteurs�: renforcer la verbalisation, mettre en place une brigade volante pour traiter les difficult�s les plus complexes vont dans le bon sens. De m�me, d�ployer les �boueurs et techniciens dans les endroits strat�giques, touristiques et fr�quent�s, en fin d?apr�s-midi et en soir�e, permettra de disposer d?un espace public mieux nettoy�. L� aussi s?opposer � des �volutions indispensables au regard des nouveaux usages de la ville, c?est faire preuve d?un conservatisme qui n?est pas � la hauteur des enjeux. Je me f�licite donc de l?extension des horaires saisonniers dont l?apport est partag� par les agents volontaires et par les usagers.

Cependant, � plus long terme, c?est d?une vision strat�gique que nous avons besoin. Il faut revoir en profondeur l?organisation qui est au fond le principal d�fi de la propret�: quel r�le pour le SYCTOM�? Quelle autorit� pour les maires d?arrondissement�? Quelles articulations des comp�tences�? Quelle fiscalit� incitative�? Quelles modifications des comportements souhait�es�?

Thomas LAURET, qui a particip� � la M.I.E., pr�sentera les propositions pr�cises, concr�tes et pragmatiques de notre groupe, loin de toute d�magogie inutile. Par ailleurs, nous avons d�pos� un v?u relatif � la propret� dans le m�tro. Je sais que le m�tro ne rel�ve pas du champ d?action de la Ville, cependant il fait partie de l?identit� de Paris. Les touristes ne savent pas forc�ment que la Ville n?a pas de moyens d?action v�ritables dans le m�tro. Ils en voient la salet� et ils en gardent une image n�gative. Les usagers r�guliers du m�tro en subissent les cons�quences. Nous souhaitons donc que la Ville demande � Ile-de-France Mobilit�s, la R.A.T.P., la S.N.C.F. d?�tudier la possibilit� de renforcer sa strat�gie de lutte contre la salet�, � l?instar de ce qui est lanc� dans la m�tropole de Lyon actuellement. Si des ajustements ponctuels et imm�diats sont bienvenus, et s?il faut en remercier le travail cons�quent de la M.I.E., seules des transformations profondes de nos proc�dures et de notre organisation seront � m�me d?am�liorer durablement la situation, et pas seulement de r�clamer sans cesse des moyens suppl�mentaires. Cela n�cessite aussi, bien s�r, un dialogue avec les personnels, car c?est �troitement li� au sujet des absences, des temps de travail, de l?organisation du travail, mais �galement des conditions de travail pour des m�tiers particuli�rement difficiles. Chacun de nous aura � c?ur, j?en suis persuad�, de d�velopper et de d�tailler � l?avenir la n�cessaire et profonde transformation de l?action en la mati�re. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous, Monsieur BARGETON.

Mme SIMONNET.

Mme Danielle SIMONNET. - Mes chers coll�gues, oui, vivre dans une ville propre est l?affaire de toutes et tous. L?aspiration � vivre, travailler, visiter et traverser une ville propre est tr�s partag�e car c?est une question de qualit� de vie et de dignit� de base.

A ce titre, tous les Parisiens ne sont pas log�s � la m�me enseigne. Si la ville est sale, c?est d?abord l?�chec de politiques, excusez-moi, de logique lib�rale. Au-del� de l?indignation l�gitime que je partage sur le co�t du rapport - 224.580�euros pour cette Conf�rence citoyenne est franchement plus qu?ind�cent et on ferait mieux d?augmenter les moyens allou�s � la d�mocratie participative plut�t que de passer par des prestataires priv�s pour effectuer ce genre de rapport�; sachez qu?avec cette somme on peut embaucher au moins 10�personnes sur une ann�e�-, il y a quand m�me dans ce rapport une id�e forte�: la perception de la propret� semble r�v�ler un sentiment d?une discrimination dans les moyens allou�s en fonction des quartiers.

Ainsi la priorit� semble donn�e aux quartiers touristiques, aux quartiers riches, au d�triment des quartiers populaires. L�, on a besoin de savoir ce qu?il en est dans les faits. Autant c?est normal qu?il y ait des �quipes qui interviennent � la suite de manifestations d?�v�nements, autant il n?est pas normal que des quartiers, parce qu?ils seraient populaires, soient moins entretenus que des quartiers chics et touristiques.

Maintenant, on entend souvent beaucoup dire qu?il y a des usages et des comportements diff�rents selon ces quartiers, et souvent les discours balancent, glissent, basculent pour accuser finalement certains d?�tre plus sales que d?autres. Je tiens � dire que le racisme social � l?encontre de certains quartiers populaires, qui par essence seraient plus sales dans leur comportement, n?est pas non plus acceptable.

Evidemment, il y a une responsabilisation. Il faut faire �voluer l?�ducation d�s le plus jeune �ge au civisme, au tri qui est essentiel et l?amplifier. N�anmoins, il faut d?abord regarder en face la politique que nous menons. Le lien avec les agents de la DPE est essentiel�: renforcer le respect des m�tiers et des professions du quartier peut contribuer justement � un meilleur respect civique de la propret�.

Justement la question centrale est bien celle des agents, des moyens que l?on alloue pour nettoyer. La premi�re des batailles politiques � laquelle j?ai particip� en �tant conseill�re de Paris, je m?en souviens tr�s bien, �tait en 2008�: c?�tait contre la privatisation de la collecte des d�chets sur une partie des arrondissements. Qu?en est-il aujourd?hui�? Quel bilan en tirez-vous�?

En 2013, une �tude a montr� qu?une tonne d?ordures co�tait 15 euros de plus via le priv� que via la r�gie. Avez-vous pris, Monsieur BARGETON, les d�cisions qui s?imposaient pour justement satisfaire les exigences d?�conomie de la Ville�? Non, on a continu� � contribuer � enrichir le priv�. Et ce ne serait pas de l?id�ologie�? C?est totalement de l?id�ologie que de penser qu?il faille continuer le recours au priv�.

Des gr�ves successives d�noncent r�guli�rement l?insuffisance de postes, la v�tust� des engins, l?exigence de la revalorisation des r�mun�rations et des carri�res, de tenir bien plus compte de la p�nibilit�, des probl�mes de disparit� entre �boueurs et conducteurs. Quelles sont les d�cisions qui ont �t� prises�? A peine une centaine de postes, alors qu?au moins 1.000 postes manquent depuis 2001.

D?ailleurs ce chiffre de 1.000 est int�ressant parce qu?il est d�fendu � la fois par la CGT mais �galement par les R�publicains. Finalement, c?est bien la premi�re fois que je vois un point commun entre la CGT et les R�publicains dans une revendication. Mais h�las, qu?entend-on au-del� de ces chiffres�? Le camp des R�publicains souhaite que ces 1.000 postes soient mis � disposition uniquement par red�ploiement. Mes chers coll�gues, dites-nous enfin si c?est sur les cr�ches, les E.H.P.A.D., les �coles maternelles que ces postes seront pris et cessez cette hypocrisie�! Oui, il faut remunicipaliser. Oui, il faut �galement plus d?effectifs.

J?aurais voulu parler, mais je n?en aurais pas le temps, de la question de la restauration rapide et de la redevance sp�ciale. Quand va-t-on enfin avoir le d�bat sur le fait de cesser d?exon�rer la restauration rapide, et notamment les grands McDonald et tutti quanti�? Alors que l?on sait pertinemment, comme le rappelait le rapport "Zero Waste" qui a �pingl� le g�ant de la restauration rapide McDo France, que ces d�chets ne cessent de cro�tre et que leur recyclage n?a cess� de baisser � Paris.

Mes chers coll�gues, il n?y a pas de baguette magique. La d�centralisation totale de la propret� en aucun cas ne changera le probl�me. Ce qu?il faut, ce sont des moyens, et des moyens publics pour un service public.

(M. Emmanuel GR�GOIRE, adjoint, remplace Mme la Maire de Paris au fauteuil de la pr�sidence).

M. Emmanuel GR�GOIRE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup.

Mme Edith GALLOIS pour 5 minutes maximum.

Mme Edith GALLOIS. - Bien que Mme la Maire ne soit plus l� - visiblement la propret� ne l?int�resse pas beaucoup - c?est � elle que je vais m?adresser.

Apr�s six mois de travail et 45 pr�conisations adopt�es � l?unanimit� par la M.I.E. Propret�, dans laquelle j?avais l?honneur de repr�senter mon groupe, je n?aurais aujourd?hui qu?un souhait � formuler�: que soit tout simplement suivi d?effet et appliqu� dans son int�gralit� le rapport, tout le rapport, rien que le rapport, les 45 pr�conisations, toutes les pr�conisations, parce qu?il est concret, mesur� et responsable.

Malheureusement, cette satisfaction du travail bien fait, cet enthousiasme � participer � la mise en place d?une vraie politique de la propret� sont contrari�s par votre communication que vous avez cru devoir superposer � notre rapport et qui en �dulcore les pr�conisations, comme si vous n?aviez encore pas pris compl�tement conscience de l?urgence de la situation, comme si vous ne compreniez pas que les Parisiens n?en peuvent plus de cet �tat de salet� qui ne fait que s?aggraver, comme si vous ne compreniez pas que l?image de Paris est consid�rablement ternie en France et dans le monde et que la multiplication des nuisibles est nuisible � son attractivit�.

Je vous en prie, Madame la Maire, ne g�chez pas notre travail. Suffit, les communications, servez-vous en de ce travail, mais compl�tement, et vous verrez que les r�sultats suivront.

Un travail qui a �t� effectu�, je tiens � le dire, dans un tr�s bon �tat d'esprit. Je veux remercier sa pr�sidente Florence BERTHOUT, qui gr�ce � son attitude volontaire, r�aliste et constructive, a insuffl� une belle dynamique toujours positive � notre travail. Remercier aussi Eric LEJOINDRE, son rapporteur, qui a su quant � lui allier �coute, consid�ration et sagesse. Il a apport� du lien dans les d�bats, ce lien qui certainement a contribu� � ce que nous parvenions � l'unanimit� finale. Remercier l'ensemble de mes coll�gues et en particulier les maires d'arrondissement que nous avons auditionn�s et qui nous ont fait part de leurs exp�riences.

Un mot aussi bien s�r pour Nathalie POPADYAK et Michel DES BOSCS, qui nous ont parfaitement accompagn�s tout au long de ces travaux.

Oui, ces travaux se sont d�roul�s dans un climat plut�t serein et toujours constructif. Certes, la situation est telle que l'urgence incite fortement � concilier des visions de la propret� qui visiblement pouvaient au d�part �tre diff�rentes.

Ces pr�conisations sont le fruit de nombreuses auditions, exp�riences partag�es d'une envie collective d'aboutir � des pr�conisations efficaces, r�alistes et pragmatiques, tout en insufflant une dimension politique volontariste. Une politique volontariste, j'insiste sur le mot, car j'ai une conviction, qui est que la propret� est une question de volont� politique. Un politique de propret�, c'est un accompagnement constant des Parisiens dans leur vie quotidienne. Elle se fait, la propret�, elle se fait avec les Parisiens, pas contre les Parisiens.

Je suis donc tr�s heureuse que l'ensemble des membres de la M.I.E. aient accept� d'articuler nos pr�conisations, comme je l'ai propos�, en commen�ant par le moins-salir�: moins salir, responsabiliser et changer les mentalit�s, suivis en deuxi�me partie de tout un dispositif pour mieux nettoyer. La question des moyens humains et techniques est essentielle, mais elle sera toujours insuffisante si on n'applique pas le principe du salisseur pollueur�: celui qui salit est un pollueur qui doit susciter l'?il d�sapprobateur de la collectivit�. On ne doit plus pouvoir salir en toute impunit�, comme on ne peut plus enfumer les autres en toute impunit�. Le changement de mentalit� qui a �t� drastiquement men� contre le tabagisme en public pour des raisons de sant� publique peut et doit l?�tre contre la salet� pour des raisons d?�co-responsabilit� et d'hygi�ne publique.

Mais, �videmment, pour inverser les mentalit�s et les comportements, comme nous le pr�conisons, il faut que la mairie donne aux Parisiens tous les moyens possibles de leur propret�.

La salet�, c'est une pollution environnementale et visuelle. La lutte contre la pollution, c'est aussi la lutte contre la salet�. Mais en �tes-vous vous-m�me convaincue, Madame la Maire�? Car c'est peut-�tre de l� que vient tout le probl�me. Pourtant, vous l'avez �crit vous-m�me l'ann�e derni�re dans votre communication n��2�: "La propret� constitue une priorit� absolue. Elle est un droit fondamental auquel tous les Parisiens doivent avoir acc�s." C?est vous qui l?avez �crit, mais c'�tait en mars 2017, c'�tait il y a un an. Depuis, la situation n'a fait que gravement s'empirer et ce droit fondamental auquel tous les Parisiens ont droit n'est, je le dis, pas assur�.

Vous avez �crit aussi, Madame la Maire, qu'il fallait d�passer les clivages politiques, mais que ne l'avez-vous fait�? Pourquoi ne voulez-vous pas, puisque la situation de propret� des rues, visiblement, vous ennuie, d�l�guer aux maires d'arrondissement plus de moyens d'action�? Pourquoi avoir oppos� tant de d�dain � nos propositions, pour vous �tes-vous enferm�e dans ce d�ni de la r�alit�: "Non, Paris n'est pas sale mais salie"�? Pourquoi refaire une troisi�me communication, la troisi�me en 3 ans, alors que nous pr�sentons 45 pr�conisations et pourquoi n'en gardez-vous que quelques bribes, un peu moins de 10 plus ou moins escamot�es�? Pourquoi affaiblir si gravement la force de nos propositions�? Pourquoi d�penser 224.000 euros pour recueillir des avis que vous connaissez d�j�, alors que vous disposez de 165 collaborateurs dans votre cabinet et de 53.000 fonctionnaires dont plus de 400 sont li�s � la communication�?!

Quel est ce blocage quasi-freudien qui vous emp�che, alors que tous les signaux sont au rouge et que vous ne pouvez plus mettre la poussi�re sous le tapis, tant elle d�borde de partout et que les rats sortent des �gouts�? Je regrette sinc�rement? S?il vous pla�t, je ne peux pas parler?

M. Emmanuel GR�GOIRE, adjoint, pr�sident. - S'il vous pla�t, un tout petit peu de calme.

Mme Edith GALLOIS. - Je regrette sinc�rement de devoir conclure en regrettant cette communication �dulcorante et totalement superf�tatoire. J'aurais �t� contente d'�tre contente, je vous le garantis, mais je crains beaucoup qu'elle n'annonce pas le printemps de la propret� tant esp�r�e.

Pourtant, l'ann�e derni�re, vous �criviez aussi�: "La propret� joue un r�le essentiel dans l'attractivit� de Paris." Vous avez m�me ajout�: "Paris ne pourra continuer de rayonner que si elle est capable de montrer son plus beau visage, celui d?une ville propre et durable � m�me d'offrir une qualit� de vie � ses habitants et aux visiteurs du monde entier." Je ferme les guillemets, c?est vous qui l?avez �crit�!

Oui, beaut� et propret� sont �videmment reli�es. Non, la propret� n'est pas subjective, comme je l'ai lu dans le rapport des citoyens. "Paris, fais-toi belle", avez-vous dit, mais Paris est belle, c'est la plus belle ville au monde. Paris �tait belle avant que vous ne soyez �lue, Madame la Maire.

Je dis que Paris est belle. Est-ce que cela vous d�range que l'on dise que Paris est belle�? Alors, on ne peut que vous r�pondre�: Paris, fais-toi propre."

M. Emmanuel GR�GOIRE, adjoint, pr�sident. - Merci.

La parole est � M. Pierre AIDENBAUM.

M. Pierre AIDENBAUM, maire du 3e arrondissement. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, qui ne se souvient de cette tr�s belle chanson de Jacques DUTRONC, "Il est 5 heures, Paris s'�veille"�? Oui, mais avant que le jour ne se l�ve, plusieurs milliers de femmes et d'hommes s'appr�tent � accomplir une t�che immense, une t�che difficile, ingrate car elle se renouvelle chaque jour�: assurer la propret� de nos rues � Paris.

C'est d'abord � ces agents que je veux rendre hommage, leur exprimer ma profonde gratitude, celle d'un maire d'arrondissement au-del� des �tiquettes politiques. C'est ce qu'il doit et ce que les habitants doivent � l'intervention quotidienne des services de la propret�. Cantonniers, conducteurs d'engins, ripeurs, chefs d'�quipe qui balaient et nettoient les rues, d�blaient les march�s, collectent les ordures. Un grand merci � eux tous qui sont indispensables pour notre collectivit�, pour les Parisiennes et les Parisiens.

Ils ont, Madame la Maire, une tr�s grande attente�; elle est l�gitime?

M. Emmanuel GR�GOIRE, adjoint, pr�sident. - S'il vous pla�t�! Monsieur le Maire, deux secondes. S?il vous pla�t, un brouhaha s'est install�. Ceux qui veulent avoir des conversations priv�es sortent de la salle, s'il vous pla�t. Allez-y, Monsieur le Maire.

M. Pierre AIDENBAUM, maire du 3e arrondissement. - Merci.

Ils ont, Madame la Maire, une tr�s grande attente, elle est l�gitime. Paris doit �tre propre et je dirais encore plus propre qu'elle ne l'est aujourd'hui. Hors de question en effet pour moi, pour nous, majorit� municipale, de fermer les yeux, de nier les probl�mes qui existent. Oui, souvent, tr�s, trop souvent, nos concitoyens sont m�contents. Ils se plaignent des souillures diverses dans l'espace public, des d�p�ts d'encombrants, d'�panchements d'urine. Ils se plaignent surtout des incivilit�s qu'ils constatent en permanence.

L'attente est grande mais, Madame BERTHOUT, je regrette vos d�clarations caricaturales de jeudi dernier quand vous avez dit que la gauche consid�rait la propret� comme une exigence bourgeoise. Non, c'est une exigence pour tous. Je dirais m�me encore plus dans les quartiers populaires, qui ont le droit d'avoir des rues aussi propres qu'autour de la place du Panth�on.

Partout, nous d�ployons les grands moyens. D'abord, la Mission d'information et d'�valuation qui montre que ce sujet doit d�passer, en effet, les clivages. Ensuite, cette grande consultation citoyenne pour laquelle je veux saluer l'abn�gation et l'inventivit� de Mao PENINOU. Des pr�conisations concr�tes ont �t� mises en avant. Nous allons, nous les mettons d�j� en ?uvre.

Je pense notamment � l?extension des horaires saisonniers, aux horaires du week-end et des soir�es, qui permettent dor�navant d'intervenir sur une plus large amplitude qui correspond au rythme des vies des Parisiennes et des Parisiens, particuli�rement dans le Marais. Suite � mes v?ux, je voudrais remercier Mao PENINOU, d�j� sans attendre cette M.I.E. d'y avoir contribu� et r�pondu.

Je pense au renforcement de la lutte contre l'affichage sauvage, aux �quipes transverses, propret�, voirie, espaces verts qui seront en place dans tous les arrondissements en 2018 pour agir rapidement au plus pr�s des attentes des agents.

Je pense �galement qu'il faudra mieux responsabiliser les sup�rettes et les grandes surfaces alimentaires ainsi que les cafetiers, qui ne sont pas suffisamment respectueux de l'espace public devant chez eux. Je pense enfin aux nouveaux mat�riels qui vont arriver avec un effort d'investissement tr�s cons�quent.

Et puis, naturellement, il y a la verbalisation. Je suis de ceux qui savent que la bonne gestion de l'espace public demande de la souplesse pour favoriser les initiatives, mais aussi beaucoup de fermet� pour mettre un terme aux d�r�glements qui pourrissent la vie des habitants. Comme beaucoup, je me f�licite du renforcement de la DPSP et des moyens qui sont donn�s pour verbaliser plus souvent et plus fortement aussi les contrevenants, car c'est un tout, la propret�, ce sont des agents qui agissent chaque jour, et des habitants qui respectent le travail des agents et notre cadre de vie. Tels sont les deux piliers de votre politique, Madame la Maire, pour laquelle vous avez notre soutien.

Je vous en remercie.

M.�Emmanuel GRGOIRE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup.

Monsieur Didier LE RESTE, vous avez la parole.

M. Didier LE RESTE. - Merci, Monsieur le Maire.

Comme tr�s souvent, les �lus du groupe Communiste souhaitent intervenir sur les questions de d�fense et de d�veloppement du service public.

Aujourd'hui, je vais donc de nouveau plaider pour la remunicipalisation de la collecte des d�chets dans les dix arrondissements o� elle est confi�e � un prestataire priv�. D'aucuns pensent certainement, notamment les repr�sentants du nouveau monde que j'ai �cout�s, la nouvelle droite, que c'est l� un faux d�bat car, pour eux, la modernit�, c'est le priv�; l'efficacit� �conomique, c'est le priv�. Le temps du service public serait d�pass�.

Et pourtant, dans la M.I.E. sur la propret� conduite par Mme BERTHOUT et M. LEJOINDRE, il appara�t que la tonne d?ordures ramass�e par le public co�te 15 euros de moins que le m�me volume ramass� par le priv�. L'argument �conomique est imparable. Le priv� nous co�te plus cher que le public. Il nous co�te plus cher sur un plan financier, mais il nous co�te plus cher aussi au niveau social.

Il est intol�rable que les m�tiers de la collecte deviennent une manne financi�re pour de grands groupes qui profitent des bas salaires pour faire d'importantes marges et b�n�fices. C'est d'autant plus insupportable que c'est la collectivit� publique qui finit par financer ces marges et b�n�fices.

Alors, soyons courageux, soyons ambitieux pour Paris, exigeons que le service public de collecte des d�chets soit effectu� par le service public.

Nous avons eu le courage de reprendre en r�gie le service public de l'eau. Personne ne peut aujourd'hui contester le succ�s d'Eau de Paris tant du point de vue de son prix que celui de la satisfaction des consommateurs ou de l'exigence environnementale. Faisons la m�me chose pour le service de la collecte des d�chets. Les march�s arrivent � �ch�ance en 2019, il est temps de changer de mod�le pour les reprendre en r�gie.

Ce retour � un acteur unique aux manettes de la collecte permettra de r�soudre un autre probl�me qui a �t� soulev� par la Conf�rence citoyenne sur un Paris plus propre. Il s'agit d'agir pour que toutes les Parisiennes et tous les Parisiens aient un acc�s �gal � la propret�.

Pour nous, par exemple, les habitants et habitantes de Ch�teau Rouge ont le m�me besoin de propret� que les touristes qui d�ambulent sur les Champs-Elys�es. Nous devons faire un �tat des lieux des moyens allou�s � la propret� dans les diff�rents quartiers de Paris et les confronter pour aboutir � une r�elle �galit� de traitement entre les diff�rents quartiers de Paris, qu'ils soient populaires ou touristiques.

Nous proposons une autre solution pour am�liorer la propret� � Paris. Sous couvert d'optimisation, la collecte des d�chets recouvre aujourd'hui un enchev�trement de plans de ramassage, d'horaires de collecte, on s'y perd. Les gardiens et les agents d'entretien d'immeuble, les habitantes et les habitants ne savent plus quand ils doivent sortir les poubelles dans la rue, en vue de leur ramassage.

Il y a donc des poubelles sorties le matin, d'autres le soir, des poubelles � toute heure dans les rues de Paris, des bennes qui circulent du matin au soir pour les ramasser. Cela augmente le sentiment qu'il y a un vrai et constant probl�me de propret�. Pour y rem�dier, nous proposons de retourner � un cycle unique de collecte�: t�t le matin dans tous les arrondissements. Cela permettra de commencer la journ�e par un v�ritable coup de propre dans la ville. � 8 heures, toutes les poubelles seront ramass�es. Il n'y aura plus de bennes circulant dans la ville et cr�ant des embouteillages. Les agents seront alors disponibles pour poursuivre leur journ�e avec le nettoyage de surface. Nous vous proposons ici des solutions gagnant/gagnant pour la propret� � Paris�: un service de collecte enti�rement municipal, qui co�te moins cher �conomiquement et socialement. Un grand coup de propre le matin qui permet � la ville et � tous ses quartiers, populaires et touristiques, de b�n�ficier du m�me r�sultat en termes de propret�. Je vous remercie.

M. Emmanuel GR�GOIRE, adjoint, pr�sident. - Merci.

La parole est � Mme C�line BOULAY-ESPERONNIER.

Mme C�line BOULAY-ESPERONNIER. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, apr�s trois plans propret� depuis le d�but de la mandature, nous voici � passer ce conseil � d�battre de la propret� � Paris.

Vivre dans une ville propre est un droit et la Ville a un devoir d?efficacit�. Une fois cette lapalissade �nonc�e, et alors que vous �tes au pouvoir et donc responsables depuis 4 ans, il nous faut r�fl�chir collectivement pour trouver des solutions p�rennes cette fois.

Le rapport de la M.I.E., le Conseil Parisien de la Jeunesse et une �tude command�e par la Ville pour plus de 200.000 euros aux frais du contribuable parisien sugg�rent des pistes d?am�lioration qui auraient d� �tre trouv�es d�s le d�but de la mandature. Or, la propret� de l?espace public ne semble d�cid�ment pas figurer en t�te des pr�occupations de la Municipalit�.

La situation a commenc� � se d�grader il y a 10 ans. La raison en est notamment le manque d?adaptation de la politique de la Ville au mode de vie des Parisiens qui a �volu�: plus de vie ext�rieure et de vie nocturne. Sur la base de ces constats, je voudrais �voquer en tant qu?�lue de terrain quelques points qui me semblent fondamentaux.

En premier lieu, il est imp�ratif de confirmer la hausse du budget propret� amorc� il y a 3 ans, mais c?est le budget global qui doit �tre confirm�: aucun transfert ne doit �tre fait entre le budget de fonctionnement et le budget d?investissement. Si je prends l?exemple du budget de fonctionnement, du fait de la d�dialisation du parc automobile, acheter de nouveaux v�hicules est plus on�reux. Il ne faudrait pas prendre le risque d?avoir un parc amoindri � budget constant. Le budget doit donc �tre augment�.

En second lieu, les R.H. doivent faire l?objet d?une politique constante d?optimisation. L?absent�isme parmi les personnels est une r�alit�. Il a augment� de 15�% dans le 16e arrondissement. Il est en partie li� � l?usure des agents, � la p�nibilit� de certaines t�ches, aussi faut-il privil�gier la mobilit�, la reconversion et le m�rite.

En troisi�me lieu, il faut prioriser et cibler les actions pour mieux les optimiser. Le co-pilotage de la propret�, d�j� mis en place, doit �tre accru car qui peut mieux prioriser les actions que les maires et les �lus dans les arrondissements.

En quatri�me lieu, la responsabilisation et le n�cessaire changement des mentalit�s des citoyens, soulign� dans la premi�re conclusion du rapport de la M.I.E., est l?un des nerfs de la guerre. En revanche, la responsabilit� citoyenne ne doit pas ob�rer celle de la Ville qui a un devoir - je le rappelle - de r�sultats. Un comportement r�current inacceptable a fait l?objet d?une proposition qui consiste � remplacer les �teignoirs des corbeilles municipales par des cendriers pour r�duire le nombre de jets de m�gots. Cela me semble une fausse bonne id�e. Cela ne va faire que complexifier le travail des collecteurs�: un cendrier tous les cent m�tres �gale plusieurs agents � ne faire que cela.

Ajouter � cela que, m�me si les corbeilles doivent �tre remplac�es, alors que ce sont les mentalit�s qui doivent �voluer, elles ne datent que de 2014�: le changement de celles-ci repr�sentera un co�t suppl�mentaire pour les Parisiens. Les changements fr�quents en mati�re de politique de propret�, ce sont des co�ts suppl�mentaires, rappelons-le.

Autre exemple, je constate tous les jours dans les rues des d�p�ts sauvages � des endroits pr�cis, c?est-�-dire sous les panneaux bleus "D�fense de d�poser des ordures" du r�glement sanitaire de novembre 1979. Non seulement, cet affichage ne dissuade pas les contrevenants mais, � l?inverse et c?est beaucoup plus grave, il est de nature � les stimuler. Cela tourne la Ville en ridicule, ce dont elle n?a pas besoin. Comme le soulignait mon coll�gue Patrick TR�M�GE, c?est tr�s pr�judiciable car, une fois l?habitude prise, il est tr�s difficile de la faire dispara�tre. Aussi faut-il tous les supprimer�; il en reste encore une centaine dans le 16e arrondissement, c?est beaucoup trop. Je vois �galement beaucoup trop de poubelles sorties la veille au soir, ce qui provoque de la salet�.

Un autre comportement n?a pas �t� �radiqu�: les �panchements d?urine � la sortie de certains �v�nementiels, tels que les sorties de match au Parc des Princes, par exemple. Je sais que des dispositifs ont �t� mis en place mais ils sont insuffisants. Le fait, en soi, est inacceptable, mais dans un secteur comme la porte de Saint-Cloud, largement impact�e par la venue de supporters en nombre lors des matchs - ce qui implique des difficult�s de circulation, de stationnement, de jets d?ordures et de probl�mes de s�curit� -, la coupe est pleine et la tol�rance z�ro doit �tre mise en place.

J?affirme la n�cessit� - pour aller dans le sens du rapport de la M.I.E. - d?instaurer une vraie politique fond�e sur le salisseur-payeur, en syst�matisant beaucoup plus la verbalisation. Je pense notamment aux travailleurs des entreprises de B.T.P. qui ont tendance � prendre les rues pour des d�potoirs avec des objets tr�s encombrants, voire polluants. C?est un vrai probl�me.

Mais, dans une ville impeccable, les comportements d�lictueux sont rares. La salet� engendre la salet�. Aussi ne nous trompons pas de responsable�: la Ville est comptable de la situation actuelle. Le cercle vicieux doit �tre transform� en cercle vertueux�: optimisation, efficacit�, efficience au service de tous, voil� quels doivent �tre les substantifs d?une politique de propret� efficace � Paris. Elle doit �tre le symbole du respect de l?Ex�cutif envers les Parisiens. Or, les Parisiens ne se sentent pas respect�s.

Vous dites, Monsieur PENINOU, que les habitants ont un "sentiment" de malpropret�. Permettez-moi de vous dire qu?en la mati�re, sentiment vaut raison, car nous sommes tous au service des Parisiens et ne pourrons ignorer les aspirations li�es aux difficult�s environnementales.

Saluons ceux de mes coll�gues qui ont travaill� � trouver des solutions au sein de la M.I.E. Ne nous contentons pas d?une politique � la petite semaine�: Paris doit �tre � la hauteur des imp�ts que paient nos concitoyens. Le groupe PPCI proposera un plan d?action concret, r�sum� par J�r�me DUBUS tout � l?heure. Je vous remercie.

M. Emmanuel GR�GOIRE, adjoint, pr�sident. - Merci.

M. Buon Huong TAN, Monsieur le D�put�, vous avez la parole.

M. Buon Huong TAN. - Merci, Monsieur le Maire.

Mes chers coll�gues, l?action en termes de propret� de la Ville s?inscrit dans un temps long. Nous pourrions �num�rer l?ensemble des mesures mises en ?uvre tant d?un point de vue mat�riel qu?humain�: installation de 30.000 nouvelles corbeilles de rue, extension des horaires d?ouverture des sanisettes, modernisation du mat�riel utilis� par nos agents de propret�, etc.

Je souhaite, en particulier, saluer le travail de nos agents qui, tous les jours, travaillent sans rel�che pour rendre notre ville plus belle et plus accueillante, mais soyons clairs�: nous sommes encore loin du compte. Le gouffre qui existe entre les moyens investis en mati�re de propret� - deuxi�me poste de d�penses de fonctionnement, c?est-�-dire tout de m�me 26�% du budget�- et la situation r�elle doit nous poser question. Car, oui, la protection de notre cadre de vie fait l?objet d?un consensus imm�diat, mais il ne suffit pas de le dire, il faut aussi le faire savoir et le donner � voir.

Les points noirs de la propret�, nous les connaissons tous�: objets encombrants, graffitis, urine, d�jections canines, m�gots et autres. Je souhaite ici solennellement d�noncer les tol�rances affich�es par certains. Les Parisiens sont exc�d�s par de petites incivilit�s du quotidien qui, chaque jour, mettent en p�ril le vivre-ensemble. Ces canettes d�laiss�es derri�re soi, ces chewing-gums jet�s sur le trottoir, ces m�gots autour des arbres, nous croisons chaque jour des situations semblables. Cette multiplication des incivilit�s n?est pas seulement irritante pour notre vie quotidienne, elle a aussi un co�t tr�s important pour notre collectivit�.

Mes chers coll�gues, j?appelle ici � une v�ritable bataille culturelle pour redonner toute sa place � la question du respect de l?espace public.

Prenons l?exemple des tags. J?aime cette forme d?expression et le 13e arrondissement accueille les plus belles r�alisations de "street art" � travers ses fresques monumentales. Mais ceci doit �tre avant tout r�alis� dans des lieux d�di�s car pour le bien-vivre ensemble, ne perdons pas de vue que la libert� des uns s?arr�te l� o� commence celle des autres. Sur proposition de notre groupe, 200 lieux devaient �tre, d?ailleurs, r�serv�s au "street art".

Mettre des moyens pour une ville propre, c?est aussi sanctionner, et plus durement. Sur ce sujet, nous sommes tous d?accord, que ce soient les �lus de la majorit� comme de l?opposition, des conseillers parisiens de la Jeunesse ou encore la conf�rence citoyenne.

J?appelle � la tol�rance z�ro. L?important, � long terme, c?est bien de changer les comportements. Les P.V. ont une vertu p�dagogique et ils sont, � ce stade de notre action, n�cessaires.

Dans ce r�le de sanction, nous tenons � saluer le travail de la brigade de lutte contre les incivilit�s qui ?uvre sur le terrain pour faire reculer les nuisances li�es � la salet�. Les chiffres parlent d?eux-m�mes�: une hausse de 149�% des P.V. dress�s entre 2016 et 2017. Preuve que les incivilit�s sont trop nombreuses�; preuve �galement, qu?il �tait n�cessaire de commencer � les sanctionner plus durement.

La lutte doit �galement �tre relanc�e contre l?affichage publicitaire sauvage que l?on retrouve sur le sol, sur les bancs, sur les grilles des parcs, autour des murs des immeubles�; bref, partout. Cela co�te encore une fois tr�s cher � la collectivit�. Si je regarde, en 2016, ce sont presque 150.000 euros qui auraient pu, par exemple, venir compl�ter la dotation en mat�riel de nos arrondissements. Nous pouvons avoir aussi le m�me discours sur les d�gradations du mobilier urbain. Poser un sticker sur un potelet peut para�tre anodin, voire amusant, et pourtant, cela d�grade notre perception du cadre de vie et attire souvent d'autres stickers.

L'�tat de la propret� est d�plor� par tous, mais pas assez de citoyens s'inqui�tent aussi de leur responsabilit� d'y rem�dier. Alors, mettre les moyens pour faire de Paris une ville propre, c'est continuer � sensibiliser � la fois les plus jeunes qui, statistiquement, sont ceux qui polluent le plus, mais �galement les adultes pour leur rappeler que faire de Paris une ville propre est un combat de tous les jours.

C'est aussi faire en sorte que les Parisiens se saisissent du service de collecte des encombrants. Nous ne pouvons mettre un agent derri�re chaque Parisien. Et pourtant, aujourd'hui, nous sommes dans une situation o� nous proposons un service gratuit mais o� seulement la moiti� des encombrants r�colt�s font l'objet d'un signalement, ce qui rend la collecte des encombrants inefficace. C'est surtout un souci dans notre d�marche, pour tous les acteurs locaux qui sont tous les jours au contact du terrain, que ce soit des r�gies des quartiers, des entreprises d'insertion, mais encore nos mairies d'arrondissement. Nous, Parisiens, �lus et citoyens, souhaitons tous rendre � Paris le niveau de propret� qu'elle m�rite. Je vous propose donc que nous travaillions tous ensemble pour que Paris continue � rayonner � travers le monde, comme capitale accueillant le plus de touristes au monde.

Je vous remercie.

M. Emmanuel GRGOIRE, adjoint, pr�sident. - Mme Julie BOILLOT.

Mme Julie BOILLOT. - Merci, Monsieur le Maire.

Mes chers coll�gues, j'ai si�g�, pour la premi�re fois, dans une M.I.E. et j'ai vraiment appr�ci� de pouvoir travailler sur un temps long, de r�fl�chir collectivement, et je pense que nous pouvons �tre fiers du rapport rendu.

Je tiens � saluer en particulier la pugnacit� de Florence BERTHOUT, le sens de la synth�se d'Eric LEJOINDRE, l'exp�rience d'Yves CONTASSOT qui nous a fait partager tout son v�cu en tant qu?adjoint charg� de la propret� sous l'�re DELANO� et, aussi bien entendu, Mme Nathalie POPADYAK et son �quipe.

Je commencerai mon intervention par une anecdote toute personnelle. Dans ma rue, la collecte se fait le matin entre 7 heures 30 et 8 heures. Et tous les matins, mon fils de 3 ans, en entendant le bip de la benne � ordures, me dit "Maman, il y a le camion poubelle", et il se pr�cipite � la fen�tre. Concr�tement, ce m�tier de rippeur le fascine. Pour en avoir parl� avec des amis, c'est un constat assez commun parmi les parents. Ce succ�s ne se d�ment pas en grandissant puisque, lorsqu'il y a des animations dans les �coles �l�mentaires, les pr�sentations de mat�riels l�gers sont toujours un franc succ�s.

Vous me direz�: qu'est-ce qui fait que ces hommes, qui sont des mod�les pour nos enfants, ont le "spleen"�? On le sait tous, ils ont de loin le m�tier le plus p�nible, hautement r�p�titif, et pourtant, on ne leur pardonne rien, on leur demande tout. Ils travaillent 365 jours sur 365 jours, 24 heures sur 24, sept jours sur sept, avec des emplois du temps mouvants, des horaires d�cal�s. Il suffit de discuter avec les agents de nos circonscriptions pour s'apercevoir que, certes, ils sont encore tr�s fiers de leur m�tier, mais ils s'en lassent.

Plus de reconnaissance ne leur d�plairait pas, mais ils veulent avant tout des perspectives. Ils peuvent se contenter du choix entre travailler en souffrance et en silence car, oui, travailler en sous-effectif et avec des mat�riels inad�quats parce que v�tustes ou hors service, c'est de la souffrance au travail, ou bien entrer dans le cycle infernal de l'absent�isme.

28�% des agents ne sont jamais absents, 21�% moins de dix jours par an. En revanche, 22�% des agents sont absents plus de 40 journ�es par an. Ces absences, justifi�es ou non, d�sorganisent consid�rablement au quotidien les op�rations de nettoiement, les �boueurs pr�sents �tant affect�s en priorit� sur les missions de collecte de d�chets. C'est donc toujours le balayage des rues qui est laiss� pour compte.

�tre agent ouvrier de la DPE, c'est appartenir � un grand corps qui participe, depuis des si�cles, � l'essor de Paris, et il m�rite un traitement � part vu la particularit� de ses m�tiers. Cr�er un service de R.H. d�di� serait un acte fort envers ces personnels. Nous sommes convaincus qu'une gestion au cordeau, avec des solutions innovantes et sp�cifiques � la DPE, est un signal attendu pour remobiliser les agents.

La Ville ne doit pas non plus s'interdire de confier une assistance � ma�trise d'ouvrage pour trouver des solutions sur la gestion des inaptitudes, des d�roul�s de carri�re, sur l'organisation de l'encadrement, ou encore l'externalisation de certaines missions.

Sur la cha�ne de management, par exemple, une r�flexion doit s'engager sur l'utilit� des cinq niveaux hi�rarchiques. Ceux qui ont eu la chance de discuter propret� avec Florence BERTHOUT connaissent les nombreuses anecdotes qui nourrissent cette proposition de r�duction de la cha�ne. J'en prendrai une. En effet, faire balayer le trottoir dans le 5e arrondissement, un trottoir impair lorsque le trottoir pair a d�j� �t� nettoy�, rel�ve d'une �preuve de t�nacit� et de patience. C'est pourquoi nous souhaitons doter les agents de "smartphone" pour garantir leur r�activit�.

Enfin, le chantier de la pr�vention et du traitement des inaptitudes est � prendre � bras le corps. La p�nibilit� des missions conduit � ce qu'une part non n�gligeable des agents soit exempt�e. Ma coll�gue Gypsie BLOCH en parlait. Actuellement, 123 agents sont d�clar�s inaptes et en attente de reclassement. C'est autant de postes budg�taires gel�s. Mais pour d�celer les inaptitudes, encore faut-il avoir une visite m�dicale annuelle. Or, l� encore, on comptait, en 2016, dix m�decins r�f�rents DPE et, en 2017, plus que sept. Moins de la moiti� des agents ont donc pass� une visite m�dicale cette ann�e, et nous ne pouvons pas nous en contenter. La Mairie de Paris doit �tre exemplaire dans sa gestion R.H. des agents de la DPE. C'est une condition pour hisser Paris au rang de capital propre.

Je vous remercie.

M. Emmanuel GRGOIRE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup.

M. Thomas LAURET.

M. Thomas LAURET. - Merci, Monsieur le Maire.

Ce qui est bien avec la propret�, c'est que tout le monde a son avis sur la question et, en m�me temps, c'est un sujet, sur le plan organisationnel, qui est relativement complexe. On a �videmment eu une M.I.E. int�ressante qui a permis de faire valoir un certain nombre de propositions qui sont effectivement consensuelles. C'est vrai que l'on a choisi des titres qui rendaient difficile le fait de ne pas se mettre d'accord�: salir moins, on �tait tous d'accord, nettoyer plus, aussi.

En revanche, on a insist� sur la sanction des incivismes. L�, ce n'�tait pas forc�ment �vident parce qu'il y a parfois des positionnements id�ologiques sur cette question-l� qui sont contradictoires.

On l'a r�p�t�, nous craignons quand m�me que ces mesures et celles qu'on retient et qui sont de bons sens - les horaires du soir, les brigades volantes - ne suffisent pas sur le moyen et le long terme. Donc nous voulons faire quelques propositions compl�mentaires qui sont probablement un peu plus difficiles � mettre en ?uvre, mais qui sont � �tudier dans les mois qui viennent, si ce sujet revient sur le tapis.

D'abord, la question id�ologique. On l'a cit�e�: faut-il confier la propret� au priv� ou au public�? On a d�pass� ce sujet lors de la derni�re mandature avec des arrondissements confi�s au priv�, d'autres au public, n'est-ce pas, Fran�ois DAGNAUD, avec Bertrand DELANO�. On constate des diff�rences. Je crois qu'on s'accorde � dire qu'il y a un traitement quand m�me - et je m'adresse � mes amis communistes - qui, dans les d�l�gations de service public autour de la question de l'absent�isme, pose apparemment un peu moins de probl�me. Il faut quand m�me v�rifier de pr�s, mais vous avez un peu moins d'absent�isme dans le priv� que dans le public.

Si on d�fend syst�matiquement le fait de remunicipaliser, remettre en r�gie et avoir plus d'agents publics, on peut ne pas �tre contre, mais il faut avoir en t�te que le service public est fort si on est capable, dans la gestion des ressources humaines, de lutter contre l'absent�isme. Donc il ne faut pas prendre des positions id�ologiques contre les primes d'int�ressement, la lutte contre l'absent�isme injustifi� si on veut que nos amis de droite, qui sont souvent pour le priv�, n'aient pas des arguments forts et continuer � avoir des services performants.

Effectivement, Florence BERTHOUT, vous n'avez pas pris cette option de dire - et je vous en f�licite - qu'il faut tout passer au priv� parce que vous avez probablement travaill� sur ce sujet avec suffisamment d'approfondissement pour �viter d'�tre dans les caricatures id�ologiques.

Simplement, apr�s avoir �tabli un consensus entre nous autour de la M.I.E., vous avez d�cid� de l�cher les vannes en proposant 1.000 postes suppl�mentaires. 1.000 postes suppl�mentaires, c'est 40 millions d'euros, soit grosso modo 10�% d'augmentation de la taxe sur les ordures m�nag�res, si on doit le financer comme cela.

Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas ajuster les moyens par-ci ou par-l�, mais cela veut dire que la solution, qui consiste � dire qu'on va accroitre le nombre d'emplois, est une solution de facilit�, qui est souvent partag�e par ceux qui n'ont pas les solutions organisationnelles.

Nous avons donc choisi de faire quelques propositions. Plusieurs d'entre nous l'ont dit�: le vrai sujet, c'est que, quand on met les �boueurs et les chauffeurs dans les bennes le matin, et quand il y a de l'absent�isme, on n'a plus suffisamment d'agents pour faire le nettoyage des rues.

Le probl�me, ce n'est pas la collecte des ordures m�nag�res qui est bien faite, puisqu'on y met la priorit� de nos ressources. Le probl�me, c'est la capacit� � conserver et sanctuariser les effectifs pour s'occuper du nettoyage des rues.

Plusieurs d'entre nous l'ont fait, � droite et � gauche. Essayons de trouver une solution pour qu?on sanctuarise ces moyens humains sur le nettoyage des rues. J'en vois une avec nos amis du groupe D�mocrates et Progressistes, c'est travailler � faire en sorte que la collecte des ordures m�nag�re soit confi�e par exemple � la M�tropole ou au SYCTOM pour essayer de gagner en coh�rence avec la mission du SYCTOM, qui est le tri, le recyclage et la valorisation des d�chets.

Si celui qui s'occupe de trier les d�chets et de les valoriser est aussi celui qui s'occupe de les ramasser, il y aura une coh�rence plus forte � ce que le tri soit mieux effectu� et que la valorisation soit plus coh�rente avec le ramassage, plut�t que de se retrouver avec des syst�mes de ramassage diff�rents d'une commune � l'autre, et trait�s par un SYCTOM qui du coup retrie les d�chets pour pouvoir les valoriser.

Voil� le premier sujet, ce qui n'emp�che pas de se poser la question � la marge de la r�gie ou de la D.S.P. Prenons en compte les indicateurs qualit� et la collecte du nettoyage et disons aux responsables du nettoyage parisiens�: si dans tel arrondissement ou dans tel quartier nous n'avons pas une am�lioration dans 18 mois, on d�cide de passer le nettoyage soit au public, s'il est priv�, soit au priv� s'il est aujourd'hui public.

C'est sous cette incitation que nous pourrons inciter les �quipes qui sont parfois un peu en mal de sens � se remobiliser pour un nettoyage de qualit�.

Le deuxi�me sujet, c'est le sujet de la centralisation et de la d�centralisation, un sujet classique dans nos d�bats. Est-ce que le maire d'arrondissement et ses �quipes doivent s'occuper de la propret�, est-ce la mairie centrale�?

La mairie centrale �videmment, dans la mesure o� nous avons des imp�ts parisiens, est l� pour r�partir correctement les ressources entre les diff�rents arrondissements. Si vous confiez l'int�gralit� de la responsabilit� aux maires d'arrondissement, ils diront, je n'ai pas assez de moyens. C'est ce que l'on entend dans cette Assembl�e. Pour pouvoir bien g�rer la propret� et donner des moyens, il faut savoir o� on les reprend ailleurs et �tre coh�rent dans l'ensemble de la d�marche.

Ce que nous proposons, c'est de conserver une r�partition centralis�e des ressources, c'est la mairie centrale qui est responsable de juger de la bonne ad�quation des ressources dans tous les arrondissements et de donner plus de pouvoirs aux maires d'arrondissement dans le management de proximit� en confiant la responsabilit� fonctionnelle � la mairie d'arrondissement et en conservant la responsabilit� hi�rarchique � la mairie centrale.

Pour cela, il faut que les maires d'arrondissement jouent le jeu. Il faut par exemple que les maires d'arrondissement acceptent de n�gocier des contrats locaux de propret�. Certains ont fait le choix, pour ne pas �tre accus�s de ne pas faire leur boulot sur la question de la propret�, de ne pas s'emb�ter avec les contrats locaux de propret�. Il faut, dans le 16e arrondissement comme ailleurs, n�gocier les contrats locaux de propret� pour pouvoir �tre responsabilis�s et accepter cette responsabilit� compl�tement.

Si vous m'�coutiez... Je disais qu'il faut qu'on donne plus de responsabilit�s aux mairies d'arrondissement pour que l'�quipe du 16e arrondissement puisse traiter ces questions.

Je vais dans votre sens, Monsieur GOASGUEN, mais il faut accepter d'assumer ses responsabilit�s.

Le dernier point, c'est effectivement un sujet que nous n'avons pas �voqu� dans le cadre de la M.I.E.�: la question de la fiscalit�. Il faut une fiscalit�. Les citoyens l'ont dit d'ailleurs tout � l'heure, ils ne veulent pas d'augmentation des imp�ts sur la propret�, mais ils sont d'accord pour �tudier une fiscalit� incitative.

Aujourd'hui, nous avons une taxe de balayage qui est en place depuis longtemps sur des r�gles consid�r�es comme injustes�: la taille de la fa�ade, la largeur de la rue. Nous avons une r�forme institutionnelle qui va �tre annonc�e dans quelque temps. Utilisons ces opportunit�s pour essayer de rassembler la taxe de balayage avec la taxe sur les ordures m�nag�res et la rendre incitative tout en �vitant qu'elle soit plus difficile � comprendre et qu'elle ne complique inutilement la fiscalit� qui doit rester simple et visible par tous.

Il faut donc exp�rimenter la pes�e, l'incitation au tri et faire en sorte que la fiscalit� soit un vecteur suppl�mentaire pour r�ussir le nettoyage.

(Mme la Maire de Paris reprend place au fauteuil de la pr�sidence).

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci.

Mme GATEL pour l'UDI-MODEM.

Mme Maud GATEL. - Je tiens � saluer le travail important et n�cessaire conduit par la M.I.E. et par sa pr�sidente et son rapporteur. 45 mesures de bon sens que ma coll�gue Edith GALLOIS a eu l'occasion de pr�senter.

Je me r�jouis particuli�rement de l'adoption de mesures que nous avions port�es � de nombreuses reprises�: l'accent sur la valorisation des carri�res pour lutter contre l'absent�isme, la responsabilisation des professionnels et des entreprises intervenant sur l'espace public, la lutte contre les d�p�ts sauvages, et notamment les d�chets de chantier, le renforcement de l'information sur le tri, la mise en place de corbeilles de rue � proximit� imm�diate des points d'attente, la n�cessaire transparence sur les moyens d�ploy�s rue par rue en mati�re de propret� pour une meilleure information des Parisiens, et l'exp�rimentation de la fiscalit� incitative.

La M.I.E. a men� un travail consensuel car pragmatique, mais quelle suite y sera donn�e�? L'an dernier, au moment o� nous d�battions de votre communication d�j� intitul�e "Objectif Paris propre", vous affirmiez vouloir faire de la propret� une priorit� absolue.

Or, la mani�re dont vous abordez ce d�bat d�montre qu'il n'en est rien. Si la propret� �tait r�ellement votre priorit�, j'ose esp�rer que les r�sultats seraient l�. Pour vous, ce n'est qu'un simple sujet de communication, un sujet que vous semblez d�couvrir, instrumentaliser aussi.

Le rapport de la Conf�rence des citoyens est � ce titre �clairant. Associer les citoyens � l'�valuation et � la conception des politiques publiques, c'est bien s�r indispensable.

Confier l'exercice � une entreprise priv�e alors qu?il existe de nombreuses instances de concertation, c'est beaucoup plus contestable, tant sur le plan des finances publiques que sur le plan de la m�thode, surtout quand les conclusions tir�es par les participants, �clair�es par les experts propos�s par la Ville, d�douanent l'Ex�cutif des dysfonctionnements que les Parisiens et les visiteurs constatent pourtant chaque jour.

Non, seuls sont responsables de la malpropret� les nouveaux usages, donc la f�te, et l'incivisme des Parisiens et des visiteurs. "Dans les 18e, 19e et 20e arrondissements les moyens mis en place par la Ville sont jug�s � la hauteur des enjeux locaux sp�cifiques". Les habitants de ces arrondissements appr�cieront, je n'en doute pas.

"L'ensemble des citoyens a indiqu� que le budget municipal d�di� � la propret� semble cons�quent et suffisant, et ne n�cessite pas un rel�vement � travers une augmentation des imp�ts". Vous noterez le formidable biais dans la mani�re dont les choses sont pos�es.

Trois d�bats en trois ans, et je crains que cela ne soit une troisi�me communication pour rien. Pourquoi�? Parce que le constat de la situation n'est pas partag�. Contrairement � une majorit� de Parisiens, vous ne consid�rez pas que la propret� soit un sujet de pr�occupation, ce qui vous permet de vous accorder un satisfecit sur la politique men�e en la mati�re depuis le d�but de votre mandature. Je vous cite�: "D�s 2014, nous avons engag� le saut quantitatif et quantitatif attendu par les Parisiens pour am�liorer la propret� de Paris". C'est donc circulez, il n'y a rien � voir�! Vous n'�tes en rien responsables de l'�tat de nos rues, ce sont les autres�: l'incivisme, les professionnels. Vous niez le sujet et ce faisant ce que vivent les Parisiens.

Votre communication r�alise m�me l'exploit de ne pas parler des nuisibles. Une communication r�aliste aurait d� poser les choses en ces termes�: nous avions fait de la propret� une priorit� absolue, malheureusement, en d�pit des mesures prises, la situation ne s'est pas r�ellement am�lior�e et les Parisiens et les visiteurs continuent d'exprimer une insatisfaction sur ce sujet qui p�se sur le cadre de vie des Parisiens et sur l'attractivit� de notre Capitale. Face � ce qu'il convient d'appeler un �chec, nous devons d�s lors changer de braquet et affirmer une volont� politique plus forte en la mati�re, qui se traduira par un plan d'action r�ellement ambitieux.

Pour ce faire, toutes les �nergies doivent �tre mobilis�es. Si votre communication utilisait un tel langage de v�rit�, nous pourrions faire avancer les choses de la mani�re constructive qui a pr�valu dans le cadre de la M.I.E.

Ne pas prendre la mesure de l'insatisfaction ob�re tout volontarisme politique. Paris, les Parisiens et les visiteurs m�ritent mieux que cette communication � tous les sens du terme. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Alexandra CORDEBARD pour le groupe Socialistes et Apparent�s.

Mme Alexandra CORDEBARD, maire du 10e arrondissement. - Merci, Madame la Maire.

A entendre les uns et les autres, je me demandais ce que j'allais bien pouvoir rajouter � ce d�bat et � cette heure-ci. Comme tous les maires d'arrondissement, la propret� est l'un des sujets sur lesquels je suis le plus souvent interpell�e par les habitants.

Merci donc � tous ceux qui le disent avec leurs mots, maintenant, qui ont particip� � ce travail de constat pour trouver des solutions, les �lus qui ont particip� � la M.I.E., les citoyens qui ont pris de leur temps pour donner leur avis, le Conseil de la jeunesse et puis, merci � Mao PENINOU et � vous, Madame la Maire, de le mettre au centre de nos d�bats.

Le 10e n?�chappe �videmment pas, et loin s'en faut, aux difficult�s de gestion de l'espace public. Sa densit� est sup�rieure � celle de Tokyo. La pr�sence de la gare du Nord, avec ses 750.000 voyageurs qui empruntent nos rues chaque jour, la gare de l?Est, etc., et, bien s�r, le canal Saint-Martin, en font un espace dense tr�s visit� et �galement n�cessitent une attention de tous les instants.

Je voudrais vous dire, � ce stade du d�bat, chers coll�gues, que le sujet ne m�rite pas une telle pol�mique. Ne vous �tes-vous pas mis d?accord pour faire ensemble 50 propositions pour am�liorer les choses�? Et je vais vous dire une chose�: est-ce que ce fatalisme que vous portez est bien n�cessaire�?�En tout cas, moi, je crois plut�t au volontarisme sur la question et je crois que nous partageons tous la m�me ambition qui est de faire en sorte que notre ville soit la plus propre possible. Pourquoi ne pas se r�jouir ensemble, � un moment, des moyens suppl�mentaires et mat�riels nouveaux dont Paris continue � se doter�?

Par exemple, pour la nouvelle brigade volante, cela peut nous aider, dans le 10e, par exemple, � faire face � certaines situations complexes�: l'entretien des bords du canal qui est, en ce moment, rendu tr�s difficile.

Le recours aux r�gies de quartier, nous l?avons d�j� exp�riment�. Cela doit nous permettre d?accentuer nos efforts sur les sites difficiles. J?ai un exemple en t�te�: les escaliers de la rue d'Alsace entre la gare du Nord et la gare de l'Est. L'arriv�e des nouvelles corbeilles plus grandes, plus solides, c?est bien une solution notamment pour �viter les d�p�ts alentours, mais aussi pour essayer de faire baisser les populations de rongeurs ind�sirables. C?est un probl�me que nous partageons, n?est-ce pas�? Davantage de cendriers pour faire baisser ce chiffre �pouvantable de 350 tonnes de m�gots ramass�s � Paris chaque ann�e.

Enfin, l'arriv�e de nouveaux engins moins polluants, plus efficaces, plus confortables pour nos agents doit nous permettre de progresser pour le nettoyage de nos milliers de kilom�tres de trottoirs et de chauss�es. Comme maire d'arrondissement, je suis �videmment tr�s impatiente de les voir arriver dans le 10e et de pouvoir constater de fait l?am�lioration de notre capacit� � nettoyer la ville.

Et puis, au-del� du mat�riel, vous l'avez beaucoup abord�, il y a �galement les efforts d'organisation qui sont indispensables, que nous devons encore faire. Mieux nous organiser, mieux nous adapter aux situations particuli�res est indispensable. Sur ce point, la M.I.E. a �t� diserte et, je trouve, avec raison. Je voudrais t�moigner de ce qui marche dans le 10e et ce que nous avons d�j� un peu exp�riment�. Les �quipes en horaires saisonniers�: bons r�sultats, r�ellement, en termes de propret� et de sensibilisation des usagers. Il reste beaucoup � faire, mais, sachez-le, nous avons trouv� des agents volontaires pour le faire.

Heureuse, finalement, de dire que ce Conseil soit l?occasion de voter la reconduction de l?ensemble de ces exp�rimentations?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Je demande � chacune et chacun d'�couter l?avis, l?expertise, les propos d'une maire d'arrondissement particuli�rement engag�e sur ce sujet.

Mme Alexandra CORDEBARD, maire du 10 arrondissement. - Une autre exp�rience int�ressante d?une nouvelle mani�re de travailler, c?est quand tous les services vont ensemble sur le terrain pour appr�hender les difficult�s et les traiter ensemble. La DVD, la DEVE, la DPSP et, bien s�r, la DPE, qui font ensemble les constats et qui additionnent leurs forces pour r�gler les probl�mes. Je trouve que c'est une bonne m�thode. J'ai eu l'occasion d'accompagner l?une de ces sorties. On a pu r�soudre plusieurs des difficult�s qui tardaient � trouver r�sultat.

Enfin, on parlait du canal, un petit moment, en rajoutant ann�e apr�s ann�e des �l�ments suppl�mentaires pour essayer de faire face � cet afflux si massif de visiteurs � certains moments�: plus de corbeilles, des grands containers �galement, et, vous en avez peu parl� finalement dans ce d�bat, des urinoirs, des cabines de toilettes pour femmes, des corbeilles plus grandes. Nous avons am�lior� la situation, v�ritablement. Aujourd'hui, et pour la premi�re fois depuis longtemps - et j?en remercie beaucoup R�mi F�RAUD et sa pugnacit� -, on a des habitants du 10e qui disent�: "Ah, oui, cette ann�e, c'�tait mieux sur le canal, c'�tait moins difficile".

Enfin, et vous savez que j'y suis sensible, dans le 10e, nous sommes en train de signer un protocole avec la S.N.C.F. pour les abords de la gare du Nord. Grande nouvelle, bonne nouvelle�: cela doit am�liorer vraiment le service rendu aux usagers.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Vraiment, attendez un instant parce que? L�, c?est � peu pr�s calme. Je ne doute pas que cela vous int�resse, quand m�me, d'avoir aussi le point de vue de maire d'arrondissement, m�me si ce n?est pas exactement dans les m�mes rangs que nous si�geons. La maire du 10e m�rite l'attention de tous les groupes et de tous les �lus, comme nous avons �t� attentifs � tous les propos. En plus, l'expertise de la mairie du 10e est particuli�rement int�ressante puisqu?il y a des gares, il y a des sites touristiques. C?est un arrondissement qui est plut�t tr�s concentr� par la taille et dense, donc �coutons. C?est quand m�me plut�t int�ressant.

Madame CORDEBARD.

Mme Alexandra CORDEBARD, maire du 10 arrondissement. - Merci beaucoup, Madame la Maire.

Donc, je vous le redis. Moi, je ne pense pas qu'il faille se r�signer � voir nos rues si salies ou si sales. Si salies, d'ailleurs, quels que soient les efforts que nous faisons pour les nettoyer. Dans le 10e, comme ailleurs, elle est arriv�e plus r�cemment. La brigade de lutte contre les incivilit�s, sa mont�e en puissance, permet que nous ayons enfin la possibilit� de dissuader les comportements incivils qui sont encore beaucoup trop nombreux. La brigade, et nous y travaillons activement, bien coordonn�e avec les services de propret�, peut verbaliser les habitants, les visiteurs ind�licats, les dissuader de r�it�rer leur comportement, parce que, j'en suis vraiment convaincue, c'est bien cet objectif de changement de comportement qui fera la diff�rence � terme.

Soyons lucides�: nous ne pourrons pas augmenter les effectifs et les moyens � l'infini. Il faut que notre culture commune change dans ce domaine et que les Parisiens, avec nous, s'investissent dans la propret� de leur ville.

Merci, Madame la Maire.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous, Madame CORDEBARD.

Mme PRIMET pour le groupe Communiste - Front de Gauche.

Mme Rapha�lle PRIMET. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, je l?ai entendu dans votre communication de ce matin et je partage avec vous que notre d�bat sur la propret� � Paris doit mettre au centre de sa r�flexion la question des agents qui travaillent chaque jour pour rendre Paris propre. Le premier constat dress� par la M.I.E. est celui de la n�cessit� de l'augmentation des moyens humains. On parle d?un besoin d'environ 1.000 postes, peut-�tre moins - il faudra affiner - mais c'est de cet ordre-l�. La ville change. Les habitudes de vie �voluent. Les habitants et les habitantes investissent plus l'espace public. Les trottoirs et lieux de promenade sont plus nombreux. Malheureusement, les magasins sont de plus en plus ouverts le dimanche. La multiplication des zones touristiques internationales et l'autorisation de l'ouverture pour les commerces 12 dimanches par an a g�n�r� un surcro�t de travail pour les agents de la propret�.

Les effectifs manquent aujourd'hui � la DPE. Preuve en est, un certain nombre de ce qu?on appelle les "petits engins" sont sous-utilis�s, faute de bras pour les faire sortir des ateliers. Vous faites part de l?achat de nouveaux engins - nous vous en f�licitons - mais il faudra d?abord augmenter les effectifs pour les utiliser efficacement.

Nous avons �t� le seul groupe � avoir demand� et obtenu, depuis le d�but de la mandature, la cr�ation de postes � la DPE. C'est pour nous un motif de satisfaction, m�me si on est encore bien loin du compte. C'est d?une augmentation substantielle dont nous avons besoin pour r�aliser les objectifs que nous nous donnons aujourd'hui. En revanche, nous continuons de nous opposer � la saisonnalit� des rythmes de travail. Je fais ici r�f�rence au projet de d�lib�ration DPE�2 qui est rattach� � notre d�bat. Ce projet de d�lib�ration vise � �tendre les horaires saisonniers du 1er juin au 1er octobre. Il pr�tend assurer une pr�sence des agents de la propret� plus efficace et fait part d'un premier bilan positif de la mise en ?uvre de ce dispositif, mais, malheureusement, le bilan n'est pas joint au projet de d�lib�ration. Pouvons-nous y avoir acc�s�?�Nous l?avons d�j� dit�: pour nous, ce nouveau cycle de travail a une valeur plus de "com", car la vue des agents en gilet jaune par les habitants tend � renforcer leur sentiment que l?on s?occupe de la propret� mais, dans la r�alit�, travailler sur site quand les habitants sont l� est compl�tement inefficace.

Je vous mets au d�fi de venir balayer les abords du canal Saint-Martin un soir du mois de juillet � 22 heures. Comment pouvons-nous imaginer que les agents puissent faire leur travail dans ces secteurs � ces horaires�? D?ailleurs tr�s peu d?agents sont volontaires, m�me s?ils sont mieux r�mun�r�s. Ceux qui sont affect�s � ces cycles de travail sont les nouveaux arriv�s, les stagiaires. Cela d�montre bien que ces cycles de travail ne prennent pas en compte les revendications et les conditions de travail des agents.

Nous voterons donc contre ce projet de d�lib�ration.

Je viens appuyer l?id�e de mon camarade Didier LE RESTE de la collecte en un seul tour. Ajouter un �ni�me cycle de travail n?am�liorera pas la propret� dans Paris. Pour cela, il convient de renforcer les �quipes de ceux qui d�ploient tant d?�nergie pour rendre notre ville propre. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci. La parole est � M. DUBUS, pour le groupe PPCI.

M. J�r�me DUBUS. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, dans l?histoire des capitales et des m�tropoles depuis l?antiquit�, la salet� d?une ville a toujours pr�c�d� son d�clin ou sa d�cadence. Ce fut le cas pour la Rome antique, avant son invasion par les barbares. Ce fut le cas plus r�cemment de Londres, apr�s la Premi�re Guerre mondiale. Ce fut le cas de New York � la fin des ann�es 1970 et de Rome � nouveau � la fin des ann�es 1990. C?est malheureusement aujourd?hui le cas de Paris.

En effet, la malpropret� qui envahit nos rues s?accompagne d?un laisser-aller g�n�ral de l?espace public parisien. La d�gradation de la ville empire ann�e apr�s ann�e. Faudra-t-il, Madame la Maire, que le Gouvernement nomme un nouveau lieutenant-g�n�ral de police charg� de r�tablir la propret� � Paris, comme le firent en 1668 Louis XIV et Colbert, en la personne du Pr�fet Gabriel-Nicolas de La Reynie qui transforma la capitale la plus sale d?Europe en ville envi�e pour sa propret� par toutes les autres monarchies et ce, en � peine deux ans�?

Ou alors cette Municipalit� va-t-elle enfin prendre ce probl�me au s�rieux�? C?est la raison pour laquelle mon groupe propose 4 mesures principales, ce n?est pas 45 mais 4, pouvant �tre mises imm�diatement en ?uvre. Pas de M.I.E. bavarde, pas de rapport co�teux, pas de vieilles recettes d�j� entendues depuis quinze ans, non�! De l?efficacit�, encore de l?efficacit�, toujours de l?efficacit�!

Efficacit� avec la cr�ation de la Force d?Action Rapide Propret�. Entre le service au quotidien � heure fixe - collecte et nettoyage - et l?activit� tr�s sp�cifique de la fonctionnelle actuellement d�bord�e, Paris a besoin d?un nouveau service qui allie agilit� et r�activit�. C?est la mission qui serait confi�e � la Force d?Action Propret�, dot�e d?une centaine d?employ�s et de mat�riels les plus modernes notamment en mati�re num�rique, plac�e sous l?autorit� de la fonctionnelle et disponible 24�heures sur 24.

Efficacit� �galement avec la mise en place d?une direction de la maintenance urbaine, qui coordonnera entre les directions la maintenance de la voirie, la maintenance de la salet�. La manifestation du laisser-aller de l?espace public parisien ne peut plus durer�: il faut arr�ter ces d�rives.

Efficacit� encore avec la r�alisation d?un audit ext�rieur co�t/propret�, co�t/efficacit� des modes de gestion actuels de la collecte des d�chets et du nettoyage des rues. Tant que cet audit ne sera pas r�alis�, il ne sert � rien de r�clamer une augmentation massive des effectifs municipaux. La M.I.E., je le regrette, a �t� bien silencieuse sur ce sujet. On a entendu tout et son contraire�: la CGT d�fendant la g�n�ralisation du service public et les prestataires priv�s l?extension de leur zone de comp�tences.

A partir d?une �valuation s�rieuse du rapport co�t/efficacit� de chacun, et sans a priori id�ologique, harmonisons la collecte et le nettoyage car c?est une erreur de s�parer leur mode de gestion et leur mode de fonctionnement. Ramassage et balayage doivent faire l?objet d?une m�me action, d?un m�me commandement.

Efficacit� enfin dans la lutte contre la prolif�ration des rats dans notre Capitale et j?en aurai termin�. La probl�matique des rats, �manation directe de la malpropret� des rues de Paris, est une urgence de sant� publique. Loin des d�clarations pour le moins curieuses et maladroites que vous aviez pu faire, Madame la Maire, sur la pr�tendue "m�diterran�isation" de notre ville. Relisez "Les m�moires de la M�diterran�e" de Fernand Braudel et vous comprendrez mieux votre erreur.

Un plan massif d?�radication sur l?ensemble du territoire parisien est indispensable. Il co�te entre 10 et 15�millions d?euros et non pas 1,5�million d?euros, mais il en va de la salubrit� publique et de l?image de Paris. Dans l?exercice de vos responsabilit�s mondiales, Madame la Maire?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Il va falloir conclure parce que vous avez d�j� d�pass� largement votre temps de parole.

M. J�r�me DUBUS. - Je termine.� Vous avez d�clar� que, je vous cite�: "La propret� �tait au c?ur d?enjeux essentiels pour une ville monde au XXIe si�cle"?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Le respect des temps est aussi essentiel que le respect de notre citoyennet�.

M. J�r�me DUBUS. - Les Parisiens attendent maintenant?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Et moi j?attends que vous concluiez, Monsieur DUBUS.

M. J�r�me DUBUS. - ? l?application de cette juste remarque � leur capitale. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - La parole est � Mme Claire de CLERMONT-TONNERRE, pour le groupe les R�publicains.

Mme Claire de CLERMONT-TONNERRE. - Madame la Maire, Paris est d�sesp�r�ment sale. Pourtant dans votre programme de 2014, vous �criviez, je vous cite�: "D?ici 2020, je m?assurerai que les quartiers, les rues et les recoins de la capitale soient aussi propres que peut le souhaiter chacun de nos concitoyens."

Si les annonces se sont succ�d� en 2015, 2016 et 2017, avouez que les r�sultats ne sont pas au rendez-vous. Pire, la situation se d�grade avec en prime la prolif�ration des rats. Pourtant, dans le cadre de vos voyages au titre du C40 qui regroupe 81 "villes monde", vous auriez pu importer et exp�rimenter les bonnes pratiques et les innovations mises en ?uvre dans ces m�tropoles, au lieu de nous enfumer avec ce rapport de l?IFOP pour lequel 225.000 euros sont partis en fum�e.

Comme cela a �t� act� lors de la M.I.E. pilot�e avec intelligence par nos coll�gues Florence BERTHOUT et Eric LEJOINDRE, la maintenance du mobilier urbain participe � la propret� et � l?image valorisante ou d�grad�e d?un quartier. Il appartient donc � chacun des intervenants de l?espace public d?assurer cet entretien.

La Ville, au premier chef, doit se donner de nouveaux moyens pour mieux nettoyer et g�rer son mobilier, qu?il s?agisse des plots en fonte ou des lampadaires tapiss�s d?autocollants, des panneaux directionnels devenus illisibles � force d?�tre constell�s de tags, des bornes d?appel de taxi � l?abandon, des plots en plastiques �cras�s, des grilles d?arbres descell�es ou encore des barri�res Vauban qui tra�nent apr�s les manifestations.

Quant aux concessionnaires et prestataires, la propret� doit �tre pour eux aussi une priorit�. C?est entre autres valable pour Autolib?, pour la Poste dont les bo�tes sont tagu�es, pour "Enedis" dont les armoires �lectriques sont transform�es en panneaux publicitaires ou pour certains chantiers dont les cabanes des palissades sont recouvertes d?affiches.

Si votre adjoint a bien amorc� les "rencontres de la propret�" avec ces acteurs � la suite du v?u d�pos� par mon groupe en mars 2016, il faut maintenant aller plus loin et engager une mobilisation plus durable.

Pour tenter de pr�venir efficacement la malpropret�, la Ville doit d�ployer un mobilier plus appropri�, que ce soit sur les trottoirs ou dans les jardins. Si la corbeille Bagatelle que vous avez choisie en 2013 s?est r�v�l�e trop �troite et inadapt�e avec ses sacs mal fix�s qui s?envolent, s?effondrent ou sont crev�s par les rats et les corneilles, le nouveau mod�le devra tirer les enseignements de cet �chec et �tre plus adapt� � la typologie de l?espace public�; il devra s?int�grer dans le paysage et faire l?objet d?un d�ploiement appropri�, notamment � proximit� des arr�ts de bus, comme nous vous l?avions sugg�r� d�s 2014 lors du renouvellement du march� des abribus.

Puis, Madame la Maire, pourquoi avoir perdu autant de temps pour installer les cendriers qui auraient d� �tre depuis longtemps positionn�s sur les potelets afin de lutter contre la pollution des m�gots�?

Si j?entends vos annonces portant sur la cr�ation de nouvelles corbeilles en 2018, je m?�tonne que la Commission du mobilier urbain, qui s?est r�unie lundi dernier, n?ait � aucun moment �voqu� ce projet. Et je m?inqui�te de la complexification du travail des agents qui auront � collecter deux types de r�ceptacles.

Face aux nouveaux usages, au d�veloppement des pique-niques et de la vente � emporter, les r�ceptacles de propret� des jardins se r�v�lent eux aussi inadapt�s. L?ouverture des parcs en nocturne est source de nouvelles nuisances�: prolif�ration de rats, d�chets de tous ordres, �clats de verre, d�t�rioration, etc., charge aux jardiniers de nettoyer et remettre en �tat ces espaces verts, ce que je trouve particuli�rement choquant pour les hommes et les femmes qui ont la charge d?embellir nos jardins.

Tous les moyens doivent �tre mobilis�s pour faire de la lutte contre les rats une r�elle priorit�, en s?inspirant par exemple des dispositions prises � Gen�ve ou Budapest pour �radiquer ce fl�au. Changeons d?�chelle et agissons pour que nos parcs disposent de r�ceptacles ferm�s et capacitaires, mais aussi plus esth�tiques que les actuels porte-sacs verts ou les containeurs � roulettes disgracieux. D?ailleurs pourquoi ne pas enterrer certains de ces dispositifs dans les espaces verts o� cela s?av�re possible�?

Interrog�e dans le cadre de la M.I.E., l?Association des villes pour la propret� urbaine, qui compte 120�villes et m�tropoles, nous a confirm� que la propret� urbaine d�pend entre autres de la qualit� de l?espace public. Devant l?�tat d�plorable de notre voirie, une action volontariste assortie d?un abondement de cr�dits, doit �tre engag�e pour un plan ambitieux de remise en �tat de l?espace public, tant pour le cadre de vie des Parisiens que pour leur s�curit�. Alors,�mes chers coll�gues, pourquoi ne pas lancer rapidement une M.I.E. sur cette probl�matique majeure�?

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci. La parole est � M. Herv� B�GU�.

M. Herv� B�GU�. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, j?en profite tout d?abord pour saluer Florence BERTHOUT et Eric LEJOINDRE qui ont conduit la M.I.E. sur la propret� � laquelle j?ai eu la chance de participer, ainsi que Mme POPADYAK et son �quipe.

Je voudrais souligner que la M.I.E. s'est d�roul�e dans un tr�s bon �tat d'esprit o� chacun a travaill� avec ses id�es, chacun avec son point de vue et je suis surpris ici d?entendre dans cet h�micycle de la part de certains parler de position id�ologique. C'est un peu un contre-pied et je n'ai pas du tout retrouv� cet esprit-l� o� chacun respectait les id�es des uns et des autres dans la M.I.E.

Cela dit, ce travail nous a permis � toutes et tous de prendre conscience de la p�nibilit� du travail des agents de la propret�. S?il y avait eu un �boueur parmi nous, il aurait pu en t�moigner. La propret�, c'est l'affaire de tous, vous l'avez r�p�t�, mais c'est surtout le travail des agents de la DPE, agents qui ?uvrent chaque jour avec �nergie et courage pour accomplir les t�ches souvent �prouvantes qui nous sont utiles.

Nous avons le devoir de tout mettre en ?uvre pour limiter autant que possible les contraintes du m�tier. Didier LE RESTE a parl� d?un seul tour de collecte le matin t�t. Ce dispositif permettrait de renforcer la polyvalence des agents. Apr�s le tour de collecte, il leur reste du temps pour proc�der au balayage de surfaces. Nous savons que le travail derri�re les camions de ramassage est de loin le plus p�nible. Comment ne pas �tre �puis� apr�s six jours derri�re une benne � ordures�? Comment ne pas �tre compl�tement cass� apr�s quelques ann�es de ce lourd travail�?

Il est n�cessaire de prendre en compte la p�nibilit� des m�tiers de la propret�, de favoriser la polyvalence et l'�volution des carri�res des agents pour que celles et ceux qui travaillent � rendre notre ville propre ne s'�puisent pas. C'est seulement de cette mani�re que nous pr�serverons les agents de la fatigue et que nous r�ussirons � r�duire l'absent�isme, car c'est une question qui nous int�resse aussi et je ne ferai pas une opposition entre public et priv�. N'est-ce pas, Monsieur LAURET�? C'est le sens de la pr�conisation que nous avons faite suite � la M.I.E. Nous avons aussi demand� que l'on veille avec grand soin � la sant� au travail des agents. Pour commencer, une visite m�dicale approfondie s'impose � leur embauche. Ensuite, nous demandons que les agents b�n�ficient d?une visite m�dicale au moins une fois par an. Ils doivent pouvoir b�n�ficier du suivi m�dical adapt� � leurs besoins et les m�decins du travail doivent utiliser leur tiers-temps pour venir sur le terrain observer les conditions r�elles de travail des agents. Je terminerai mon propos avec la question des rats. Elle permet de synth�tiser toutes les id�es que nous avons avanc�es. On compte aujourd?hui 3 rats pour 1 Parisien et il y a pr�s de deux agents par arrondissement pour s'occuper de ces animaux nuisibles. Le renforcement humain du service faune, action et salubrit� de la DASES est indispensable. Il faut tuer ces rats qui prolif�rent, nous obligeant � fermer des lieux publics, car ils finiront par poser des questions de salubrit� et de sant� publique. Pour y parvenir, nous devons renforcer ce service de mani�re p�renne en augmentant ses effectifs. Notre proposition de collecte en un seul tour, t�t le matin, aura pour cons�quence de limiter les plages horaires de sortie des poubelles. Cela limitera la possibilit� pour les rats de se nourrir toute la journ�e dans Paris et freinera donc leur prolif�ration. Nous voyons avec l'exemple de la lutte contre la prolif�ration des rats que la question de la propret� � Paris est intimement li�e � celle des agents qui y sont affect�s. Tant que nous ne prendrons des mesures � la hauteur des revendications des agents, nous jouerons du pipeau comme le Joueur de fl�te de Hamelin. Relever le d�fi de la propret�, c'est donc prendre soin de celles et ceux qui rendent chaque jour Paris si belle. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Herv� B�GU�.

La parole est � M. BOURNAZEL, pour le groupe les R�publicains.

M. Pierre-Yves BOURNAZEL. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, je crois que nous avons besoin de faire un constat simple, avec lucidit� et avec humilit�, sans d�tour et sans pol�mique, un constat simple, donc�: Paris est trop sale.

On ne d�couvre pas le ph�nom�ne. La situation perdure depuis plusieurs ann�es et nuit clairement � la qualit� de vie des habitants et � l'image de Paris.

J'�voquerai quelques raisons structurelles, tout d?abord�: des dysfonctionnements dans les services, un d�ficit de management, un trop grand nombre d?�chelons et un manque de pr�sence effective sur le terrain, selon les personnels eux-m�mes. La fr�quence de la collecte n'est pas appropri�e au rythme des Parisiens. Le ciblage des lieux prioritaires n'est pas en ad�quation avec le n�cessaire besoin de r�activit�, les investissements mat�riels n?ont pas �t� adapt�s aux progr�s technologiques et environnementaux.

Enfin, Madame la Maire, la baisse de la part du budget consacr� � la propret� depuis 2001 indique tr�s clairement que la Ville n'a pas fait de cette politique une priorit�.

Bien s�r, il ne s?agit pas de dire que la solution est simple, mais il faut se donner les moyens de changer maintenant de logiciel. Prenons un exemple concret�: la prolif�ration des rats. Le budget du service en charge de la d�ratisation a �t� r�organis� en 2013, 2014 et encore en 2016 pour faire des �conomies. En 10 ans, le service a �t� amput� de 30 agents, un tiers de ses effectifs. Quand New York consacre 25 millions d?euros pour lutter contre 2 millions de rats, le budget de Paris n?est que de 1,5 million d?euros pour plus de 4 millions de rats. Il y a sans doute l� un probl�me de dimension.

Il est par ailleurs n�cessaire, Madame la Maire, que le nettoyage se fasse avec beaucoup plus de subsidiarit�, au plus pr�s du terrain, quartier par quartier. Il faut avoir l'audace de confier aux arrondissements cette mission et l'autorit� fonctionnelle des personnels affect�s. On doit �galement �tudier une g�n�ralisation de la collecte par le priv�. Si elle est plus efficace, moins co�teuse et plus vertueuse �cologiquement, cette question ne doit pas �tre un tabou id�ologique�; soyons tr�s pragmatiques.

Madame la Maire, dans toute municipalit�, la propret� est un des fondamentaux de la qualit� de vie. Ce n?est pas un luxe, c'est un devoir �l�mentaire que la Ville doit � tous les citoyens sans distinction et encore plus dans les quartiers populaires. Nous sommes par exemple dans le 18e arrondissement, particuli�rement touch�. Incivilit�s et malpropret� des rues, des rats dans les �coles - encore trois �coles touch�es depuis 15 jours qui m?ont signal� leur �tat d�plorable - avec des matelas pour les petits enfants, qui sont mang�s par les rats et les souris, les squares qui ont �t� malheureusement parfois ferm�s � la population.

La politique de la propret�, Madame la Maire, fait partie int�grante d'une vision �cologique de la ville. Elle participe � cr�er les conditions d?une ville mieux partag�e. Elle favorise l?�mergence d?une ville avec moins de tensions et un climat apais�. Une ville durable, Madame la Maire, c?est une ville avec moins de voitures, c?est vrai, mais avec plus de voitures propres aussi. Mais c?est aussi une ville avec moins d?ordures. Une ville verte, c?est une ville propre, Madame la Maire, et inversement.

Les Parisiens attendent donc de vous, maintenant, un changement de m�thode et ils attendent aussi des r�sultats. C?est essentiel et urgent. Madame la Maire, vous devez agir tr�s vite pour obtenir des r�sultats�; nous ne pouvons plus attendre.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - La parole est � M. R�mi F�RAUD, pr�sident du groupe Socialiste et Apparent�s.

M. R�mi F�RAUD. - Merci, Madame la Maire.

Chers coll�gues, je constate que de nombreuses interventions des �lus mais aussi des repr�sentants de la conf�rence citoyenne et du Conseil parisien de la jeunesse vont dans le m�me sens, c?est-�-dire qu?elles valident beaucoup des choix qui ont �t� les n�tres depuis 2014 et inspirent aussi des actions concr�tes et des sources d'am�lioration consensuelles, que nous devons mettre en ?uvre ensemble.

Il est � ce titre dommage qu'une partie au moins de l'opposition municipale ait tent� d'instrumentaliser ce d�bat sur la propret�, car c'est un sujet qui m�rite un consensus politique, comme d?ailleurs le montre le vote unanime des pr�conisations de la M.I.E. Le groupe des R�publicains, en d�posant une proposition demain dans sa niche sur le sujet de la propret�, a d'ailleurs voulu provoquer ce qu'il n?a pas r�ussi � obtenir en pr�sidant cette M.I.E., c?est-�-dire des pol�miques et des divergences politiques.

En fait, Madame BERTHOUT, comme vous n'avez pas fait �merger de vraies divergences dans le cadre de cette M.I.E., vous tentez d?en r�introduire dans votre proposition de d�lib�ration et dans le d�bat de ce matin, sans beaucoup de conviction, d?ailleurs, mais nous en reparlerons demain.

La droite parisienne demande des postes suppl�mentaires pour la propret�. Nous, nous avons embauch� plus de 200 �boueurs suppl�mentaires. Vous voulez red�ployer 1.000 �boueurs, mais sur quels effectifs les prendrez-vous�? Dans les cr�ches du 5e arrondissement, les agents de s�curit�, les conservatoires, les �coles�? Cela n'est pas s�rieux, pas responsable, et il nous faut �tre coh�rent s'il faut d�penser plus.

Permettez-moi aussi de vous le rappeler. Il faut aussi changer un certain nombre de choses pour pouvoir d�penser mieux. La droite veut confier davantage de responsabilit�s aux maires d'arrondissement �galement. Cela tombe bien, nous le faisons depuis 2014, et la d�concentration se poursuivra, notamment avec la cr�ation des Comit�s citoyens.

La droite veut de nouveaux moyens techniques. Le plan d'action pr�sent� aujourd'hui annonce 32 millions d'investissement allou�s aux nouveaux v�hicules �lectriques, aux laveuses, aspiratrices et bennes de nouvelle g�n�ration.

Enfin, notre opposition demande une assistance � ma�trise d'ouvrage pour la Direction de la propret�. Je constate, un peu amus�, que, cette fois-ci, le regard ext�rieur ne semble plus injustifi�, contrairement � la Conf�rence citoyenne. Alors, ce dont Paris a besoin, ce n'est pas de se demander inlassablement si c'�tait mieux avant ou si Paris a toujours �t� sale. Ce n'est pas de slogans qui se veulent choc, ni de surench�re politicienne, mais bien d'un changement de culture dans le rapport � l'espace public.

Cela n�cessite � la fois des moyens que nous mettons en ?uvre progressivement, malgr� les difficult�s budg�taires. Cela demande aussi beaucoup de p�dagogie et de la r�pression.

En 2014, lorsque nous avons �t� �lus sur la base de notre programme, nous avons d'ailleurs fait de la propret� l'une de nos priorit�s. Il n'y a jamais eu de n�gligence de notre part sur ce point. Nous n'avons de cesse de mettre en ?uvre le plan annonc� en d�but de mandat. Il met du temps �videmment � produire ses r�sultats, et je salue aujourd'hui les nouvelles mesures qui viennent le compl�ter pour que nous soyons plus efficaces. Nous savons que ces mesures sont tr�s attendues. Nous savons que les Parisiens sont exigeants en ce domaine, m�me si les incivilit�s sont tr�s nombreuses dans notre ville. C'est pourquoi je salue �videmment les initiatives compl�mentaires pr�sent�es aujourd'hui, gr�ce au travail de Mao PENINOU et des �quipes de la Ville. Elles se r�v�lent �quilibr�es en agissant sur de nombreux leviers pour que la mobilisation en faveur de la propret� soit totale, partag�e et responsable. Ces mesures pr�voient le renforcement des moyens budg�taires pour renouveler et moderniser les engins de collecte et de nettoyage, et recruter du personnel suppl�mentaire. 84 agents viendront �galement composer de nouvelles brigades volantes qui seront plac�es sous la direction des maires d'arrondissement et des responsables de secteur pour davantage de d�centralisation. Nous assumons d'investir davantage, de faire preuve d'innovation pour am�liorer le service. Une des innovations majeures que nous avons mise en place l'an dernier et qui va se poursuivre, consiste � mieux r�partir les services tout au long de la journ�e et de la soir�e, pour r�pondre aux nouveaux usages et aux n�cessit�s de fr�quentation de certains lieux festifs ou touristiques. Car nous devons nous adapter aux r�alit�s qui �voluent. Cette r�activit� n�cessaire est un d�fi pour le service public. C'est aussi son honneur, et je me r�jouis que nous le fassions dans le cadre du service public de permettre � la Ville de nettoyer en soir�e, lorsque les Parisiens sont tr�s pr�sents dans l'espace public. Enfin, beaucoup l'ont dit, nous devons absolument poursuivre la sensibilisation pour faire changer les comportements. Nous devons aussi accentuer la verbalisation, comme le permet la Brigade de lutte contre les incivilit�s. Cette verbalisation n'est pas un but en soi, elle a pour objectif de faire changer les comportements. Il ne faut pas craindre de multiplier les moyens de r�primer les incivilit�s. Nous le faisons avec des amendes pass�es de 35 � 68 euros pour abandon de m�got sur l'espace public, par exemple. Plus de 20.000 proc�s-verbaux ont �t� dress�s, en 2017, pour les m�gots, plus de 100.000 contre les incivilit�s en g�n�ral. Il faut pers�v�rer. Nous l'avons aussi entendu�: moderniser notre communication pour sensibiliser tous les Parisiens avec les outils d'aujourd'hui. Mes chers coll�gues, j'esp�re que le sujet crucial de la propret� pour la qualit� de vie � Paris saura mobiliser toutes les forces politiques, nous faire d�passer les pol�miques st�riles pour essayer de se faire remarquer des Parisiens pour �tre efficaces ensemble. En tout cas, le groupe Socialiste et Apparent�s est totalement investi pour relever ce d�fi aux c�t�s de l'Ex�cutif.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - C'est moi qui vous remercie, Monsieur F�RAUD.

Les quatre derniers intervenants doivent se partager dix minutes de temps de parole Ils sont tous les quatre du groupe les R�publicains. Au bout de dix minutes, peut-�tre que le dernier ne parlera pas, donc soit vous vous r�partissez deux minutes chacun, soit l'horloge de notre Assembl�e fera le travail pour nous.

D'abord, D�borah PAWLIK.

Mme D�borah PAWLIK. - Merci, Madame la Maire

Chers coll�gues, � vous entendre, Paris serait avant tout une ville salie, plus qu'une ville sale. Certes, les Parisiens et visiteurs de la Capitale ne sont �videmment pas exempts de tout reproche, mais n'inversons pas les r�les�: votre responsabilit� reste pleine et enti�re quant au laisser-faire.

Depuis trois ans, une campagne annuelle de communication vise � pointer du doigt ceux qui ne respecteraient pas notre ville. Non pas que ces campagnes soient inutiles, mais elles n'influent �videmment qu'� la marge les comportements. D'ailleurs, aucune �tude n'a �t� men�e pour en mesurer les effets. Peut-�tre qu'en la mati�re, vous pourriez solliciter l'IFOP.

Non contente de stigmatiser ces Parisiens si mal �lev�s, vous essayez de les mettre � contribution, sans grand succ�s toutefois, puisque l'op�ration "Paris, fais-toi belle", m�me rebaptis�e la Journ�e du grand nettoyage, n'attire pas les foules. Moins de 1.000 Parisiens s'y associent chaque ann�e, la plupart �tant par ailleurs d�j� des citoyens sensibilis�s et exemplaires. Encore une op�ration de communication pour rien.

La Brigade de lutte contre les incivilit�s devait, � votre sens, �tre l'arme absolue pour rendre les Parisiens plus respectueux de leur quartier. Mais si l'inflation de P.V., elle, est bien l�, l'�tat de nos rues, lui, n'a pas vraiment �volu�. M�me renforc�e des 1.800 A.S.P. de la Pr�fecture de police au 1er janvier, cette brigade ne suffira �videmment pas � rendre Paris plus propre.

Et pour que les Parisiens soient civiques, encore faut-il qu'ils aient les moyens de l'�tre. O� jeter son m�got, par exemple, aujourd'hui�? Le mod�le actuel de corbeille de rue comporte certes un �teignoir, mais qui demeure ignor� de tous. Il faut en la mati�re �tre pragmatique et d�ployer, par exemple, de vrais cendriers sur les potelets, devant les caf�s, les restaurants, dans les quartiers de bureaux et les endroits festifs.

Il y a �galement un manque flagrant d'anticipation de la hausse de la salet� en p�riode estivale. C'est ainsi avec surprise que j'ai d�couvert, en ce d�but de mandature, que le plan sp�cifique pour assurer la propret� du canal Saint-Martin aux beaux jours n'�tait bien souvent envisag� qu'en mai ou en juin. Pourtant, l'�t� revient bien, vous le concevrez, chaque ann�e � la m�me p�riode.

Alors, certes, le projet de d�lib�ration annex� � ce d�bat renforce la pr�sence de personnels sur ce type de lieux, particuli�rement fr�quent�s du 1er juin au 1er octobre. Mais cela reste �videmment insuffisant. Pourquoi, par exemple, ne pas couvrir aussi la p�riode du mois de mai dont les nombreux ponts sont propices aux pique-niques et autres sorties sur l'espace public.

La propret� aux abords des gares enfin demeure une �nigme � r�soudre. Comment, par exemple, un lieu comme la gare du Nord et ses alentours, premi�re porte d'entr�e dans Paris, peut �tre aussi repoussant. Le travail avec la S.N.C.F. doit, en la mati�re, �videmment �tre renforc�. D'autres capitales, telles que Londres, sont parvenues � changer le visage des quartiers de gare, nous pouvons aussi le faire. Madame la Maire, il n'y a donc pas de fatalit�. Avec des id�es et de la volont�, les choses bougent. Prenez donc vos responsabilit�s, comme vous demandez aujourd'hui aux Parisiens de le faire.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Madame Delphine B�RKLI, maire du 9e arrondissement, vous avez la parole, pour le groupe les R�publicains.

Mme Delphine B�RKLI, maire du 9e arrondissement. - Merci, Madame la Maire.

Si on analyse objectivement la situation de la propret� � Paris, on constate assez vite que le service rendu est totalement partiel aujourd'hui�: efficace uniquement sur certaines missions et � certains moments de la journ�e. Pour moi, tout l'enjeu de "Paris Objectif propre", pour reprendre le titre de votre communication, c'est que la propret� soit un r�el service public de qualit� toute la journ�e, sur l'ensemble du territoire, et qu'il r�ponde aussi parfaitement que possible � l'�volution des attentes et des besoins des Parisiens.

Comme le disait Pierre-Yves BOURNAZEL il y a quelques instants, on ne d�couvre pas le probl�me ce matin. Cette ann�e encore, la propret� de Paris est toujours en attente de sa mue mat�rielle, de sa mue technologique, mais aussi de sa mue en termes de ressources humaines, de management, d'organisation du temps de travail. Je ne d�velopperai pas sur ce sujet, Gypsie BLOCH, Julie BOILLOT et Florence BERTHOUT l'ont dit justement avant moi.

A plusieurs reprises, dans ce Conseil, depuis 2014, j'ai eu l'occasion de dresser un constat, je le crois, objectif de la situation, de vous dire d'avoir une approche globale de l'entretien de l'espace public et de la rue dans son ensemble, de l'entretien de la chauss�e aux pieds d'arbres, de regrouper les services de la propret�, de la voirie, des espaces verts, pour cr�er un pilotage efficace avec une direction d?exploitation d�concentr�e dans tous les arrondissements.

Est-ce que Paris est sale aujourd?hui�? Evidemment oui, mais, globalement, Paris est surtout mal entretenue.

Je voudrais rappeler � notre Assembl�e qu?il faut des mois, voire des ann�es, pour que des feux tricolores ab�m�s soient r�par�s - j?en ai fait la malheureuse exp�rience -, sans parler de l?�clairage public ou de panneaux de signalisation totalement v�tustes. Est-ce normal�? La r�ponse est non. Ce renoncement, cette n�gligence, donnent une impression de laisser-aller et de salet�.

Je plaide aussi pour que l?espace public soit trait� en coh�rence et sans distinguer l?espace public de l?espace municipal ouvert au public - je pense aux squares et aux jardins, les espaces verts. Si les rats, qui ont �t� extr�mement pr�sents dans notre h�micycle ce matin, sont aussi nombreux dans les squares, c?est parce que le nettoyage est plus que lacunaire. Il n?y a pas un seul agent au sein de la DEVE pour nettoyer les squares, mais des cantonniers, dont l?une des missions prioritaires est de le faire. Ils le font vraiment insuffisamment. Dans le 9e arrondissement, si nous ne faisions pas appel � un march� de nettoyage avec une entreprise de r�insertion, je n?ose pas imaginer l?�tat de ces lieux. Au-del� des communications au Conseil de Paris et toute l?organisation du service qu?il faut revoir, la M.I.E., pr�sid�e par Florence BERTHOUT, vous donne l?opportunit� de revoir tout ce dispositif. Il s?agit pour vous de ne pas passer � c�t�, je l?esp�re et je vous en remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci. Mme Dani�le GIAZZI, maire du 16e arrondissement.

Mme Dani�le GIAZZI, maire du 16e arrondissement. - Et de trois, Madame la Maire�! Voici donc le troisi�me plan de renforcement de la propret� que vous annoncez depuis votre �lection - pratiquement un par an. Vous semblez enfin entendre l?insatisfaction des Parisiennes et des Parisiens � ce sujet. Savoir si vous y r�pondrez est une autre question.

Cependant, je veux commencer par remercier mes coll�gues de la Mission d?Information et d?Evaluation, de l?importance et de la qualit� du travail qu?ils ont accompli. Gr�ce � ce rapport, nous disposons enfin d?un diagnostic partag� et d?un catalogue de mesures faisant consensus. Mais, Madame la Maire, que de temps perdu�! Que de temps perdu, car c?est, d�s 2001, que les choses se sont d�grad�es - certaines personnes interrog�es dans le panel n?�taient d?ailleurs probablement pas encore parisiens -, que la propret� devenait d�j� un probl�me�! Votre pr�d�cesseur avait ainsi, lui-m�me, reconnu ne pas avoir suffisamment mesur� ces difficult�s, notamment l?impact des 35 heures sur le service de la propret�. De m�me, les probl�mes d?entretien des nouveaux am�nagements, comme les couloirs de bus, les pistes cyclables, n?ont pas �t� pris en compte. C?est un fait�: les 35 heures ont boulevers� les contraintes de service. L?espace public s?est modifi� et accru. Les usages ont chang�, mais les moyens n?ont pas �t� adapt�s.

Vous avez pr�f�r�, je le regrette, mettre la priorit� sur d?autres actions. L?entretien de l?espace public est devenu le parent pauvre de tous vos budgets, les uns apr�s les autres. Le r�sultat est malheureusement l�.

D?autres villes, comme Nice par exemple, ont fait le choix inverse et connaissent de meilleurs r�sultats, malgr� une densit� de population tr�s �lev�e et une fr�quentation touristique tr�s importante.

En 2009, d�j�, on nous promettait monts et merveilles gr�ce � une privatisation de la collecte dans certains arrondissements, refonte qui devait permettre le red�ploiement d?agents vers les missions de nettoiement. Le 16e fut finalement, �videmment, laiss� de c�t� par la r�forme et attend donc toujours ces fameux agents qui n?ont visiblement pas quitt� l'Est parisien o� ils se trouvaient.

Autre priorit� d?action annonc�e en 2014�: la verbalisation. Votre traduction, Madame la Maire�: seulement deux agents en service au quotidien dans le 16e. Je vous demande quelle action s�rieuse il nous aurait �t� possible de mener avec de tels moyens. Il s'agit pourtant d'une attente forte et clairement exprim�e.

Vous annoncez vouloir une meilleure coordination de l?action des services sur l?espace public. Pourtant, un p�le entier du Secr�tariat g�n�ral �tait officiellement d�di� � cette mission. Alors, quel en est le bilan�? L'avez-vous �valu�? Il faut �videmment coordonner l'action des directions intervenant sur le domaine public, mais il faut aller plus loin. C?est l?ensemble de l?action municipale qui doit int�grer cette probl�matique.

Vous voulez faire de Paris une f�te � part enti�re�: d�velopper les usages ludiques, festifs, sportifs, multiplier les am�nagements et les �quipements, m�me dans les cimeti�res. Mais alors, il faut se poser la question de l?impact en mati�re de propret� et y mettre les moyens. Ce n?est pas le cas. Dans ce cadre, le fameux co-pilotage n?est qu?un march� de dupe qui tend � faire porter le chapeau aux maires d'arrondissement, et vous le savez bien.

En v�rit�, cette question de la propret� n?a jamais �t� au centre de vos pr�occupations, ni de celles de votre pr�d�cesseur, d'ailleurs. Il ne s'agissait pour vous que d'une lubie de l'Ouest parisien exigeant, comme le disent certains de vos adjoints, des rues propres comme des salles de bain. Il aura fallu un panel � 225.000 euros pour vous rendre compte de ce que nous constatons tous dans nos arrondissements. Le m�contentement est g�n�ral et durable.

Aujourd'hui, vous semblez aux abois. Vous affirmez �tre pr�te � mettre en ?uvre toutes les recommandations de la M.I.E. Dont acte. Mais nous attendons maintenant les moyens, les actions et un calendrier. Les Parisiennes et les Parisiens aussi d'ailleurs.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Alors, il ne reste plus qu?une minute pour M. Fran�ois-David CRAVENNE. Donc, voil�. Soyez efficace dans votre propos.

Vous ne parlez pas�? Vous avez une minute. Bon, tr�s bien, vous r�glerez vos comptes au sein de votre groupe. Je n?en suis pas comptable.

Mes chers coll�gues, comme nous avons atteint les 13 heures, je vous propose, pour pouvoir vraiment prendre le temps des r�ponses qui seront port�es par Mao PENINOU et Colombe BROSSEL, que nous allions d�jeuner. Nous reprendrons directement avec les r�ponses de l'Ex�cutif.

Je vous remercie. A 14 heures 45. Bon app�tit.

Février 2018
Débat
Conseil municipal
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