retour Retour

Discussion budgétaire - Audition des orateurs. (Suite).


Mme C�lia BLAUEL, adjointe. - Nous reprenons donc le fil de nos d�bats.

La parole est � Mme Nathalie MAQUOI.

Mme Nathalie MAQUOI. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, Philippe DUCLOUX a dress� un panorama tr�s exhaustif des choix dans le budget de la culture pour l?ann�e 2018. Je souhaiterais compl�ter par quelques exemples illustrant la politique culturelle dans les quartiers populaires et peut-�tre �clairer aussi le d�bat pos� par Mmes LECOUTURIER et M�HAL. En effet, le BP 2018 traduit la volont� de la majorit� municipale de mettre en ?uvre les droits culturels, c'est-�-dire de mettre la personne au centre de la culture, notamment par les leviers de la participation � la vie culturelle, de l'�ducation et de la formation � la culture, de l'information et de la communication autour de la culture.

La premi�re porte d'entr�e pour la participation � la vie culturelle est la biblioth�que. Merci aux biblioth�caires de la Ville de Paris pour leur investissement, pour l'association des usagers aux projets de chaque �quipement de proximit� d�di� � la lecture publique. D�s le 9�janvier, la biblioth�que Assia Djebar ouvrira ses portes dans le sud du 20e, proche de la porte de Vincennes, dans un quartier "politique de la ville". Des habitants et des habitantes en sont d�j� les ambassadeurs, relayant la possibilit� d'�tre prescripteurs pour la constitution du fonds, la possibilit� d'organiser des �v�nements dans l'espace d'accueil, la possibilit� pour les associations de quartier de s'y r�unir.

Associer les habitants et habitantes commence tr�s t�t dans la programmation d'une nouvelle biblioth�que. Je pense � la d�marche initi�e par la mairie du 19e pour la future m�diath�que de la place des F�tes, l� aussi dans un quartier populaire, posant la question�: que souhaitez-vous voir dans cette m�diath�que�? La participation des habitants est aussi au c?ur des projets de fabrique culturelle. Ainsi, "Le Grand Parquet", dans le 18e, et "Les Plateaux Sauvages", dans le 20e arrondissement, sont pens�s comme des lieux ouverts, accessibles, conviviaux, avec une programmation de qualit�. Ils proposent de repenser la place de l'artiste dans la cit�, que les processus de cr�ation puissent �tre nourris par le regard et la rencontre avec les habitants et les habitantes d'un quartier.

Gr�ce au soutien fort de 1,03�million pour "Les Plateaux Sauvages", ce sont 14�projets de transmission artistique qui se d�rouleront en 2018, dans l'Est parisien principalement. Pour �tre concret, ce sont tous les �l�ves de troisi�me du coll�ge Jean-Baptiste-Cl�ment qui, sous la direction de La�titia GU�DON, vont entretenir une correspondance �pistolaire avec des habitants, des habitantes qu'ils ne connaissent pas pendant quelques mois, avant de se retrouver tous et toutes sur sc�ne, mi-avril, pour faire connaissance et partager un moment de culture.

Participer � la vie culturelle, c'est bien s�r aussi pratiquer. Les pratiques artistiques des Parisiens et Parisiennes sont vari�es. Pour r�pondre � cette diversit�, la Ville de Paris finance les centres Paris Anim?, souvent premi�re porte d'entr�e de proximit� pour la pratique artistique. "Paris Ateliers" et les "Ateliers Beaux-Arts" permettent aux amateurs plasticiens de se perfectionner, de se sp�cialiser. La Maison des Pratiques Artistiques Amateurs est une ressource pr�cieuse pour les amateurs, principalement dans le spectacle vivant. En 2018, le soutien de la Ville � cet �quipement permettra la mise en r�seau des praticiens � l'�chelle de Paris gr�ce � ses cinq sites, l'am�lioration du centre de ressources et la cr�ation d'un espace collaboratif et d'�change de bonnes pratiques.

L'�ducation artistique est un des enjeux des droits culturels. En 2018, la r�forme des conservatoires sera pleinement effective et, gr�ce aux postes ouverts, les plans de sensibilisation � la musique dans les �coles pourront se d�velopper dans chaque arrondissement. L'�ducation artistique est une priorit� pour notre majorit�, lisible dans le budget par le financement des professeurs de la Ville de Paris en arts plastiques et en musique, par les nombreuses propositions culturelles faites aux enfants dans les temps p�riscolaires, par les dispositifs "Art pour grandir", par l'action si fine et intelligente de la Maison du Geste et de l'Image. Ce soutien � l'�ducation artistique prendra encore plus d'ampleur en 2018 par les apports du Forum des Images, formidable institution culturelle.

Enfin, est budg�t�e une enveloppe pour soutenir de mani�re sp�cifique des projets culturels dans les quartiers "politique de la ville" port�s par des associations - eh oui, Monsieur VESPERINI -, dans un contexte de fragilisation avec la suppression des contrats aid�s. C'est important parce que cette somme d'argent suppl�mentaire ne vient pas se substituer au droit commun, mais au contraire, le renforcer. Elle permet d'accompagner des projets nouveaux � l'�chelle d'un quartier ou d?un micro-quartier. Elle permet la mise en r�seau entre acteurs culturels et acteurs du champ social de proximit�.

Informer, communiquer autour de la culture est l'un des objectifs des contrats culture d'arrondissement, dont les quatre premiers seront sign�s au premier semestre 2018. Ils permettront aux Parisiens et Parisiennes de mieux se rep�rer dans les politiques culturelles, de les partager, de s'en emparer.

Je souhaiterais, pour finir, remercier l'ensemble des acteurs de cette politique culturelle ambitieuse. Bien s�r, Bruno JULLIARD, son cabinet, les services de la direction des affaires culturelles. Remercier aussi toutes les �quipes des �quipements de la Ville de Paris�: leur engagement nous est pr�cieux. Merci aussi � tous les acteurs associatifs, qu'ils agissent � l'�chelle d'un quartier ou m�tropolitaine. Et, enfin, bien s�r, merci aux artistes pour tisser avec nous dans Paris l'indispensable vivre ensemble.

Mme C�lia BLAUEL, adjointe, pr�sidente. - Merci, Madame.

La parole est � M. Yves CONTASSOT, pour le groupe Ecologiste.

M. Yves CONTASSOT. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, � raison, vous avez lanc�, en mars 2017, un nouveau plan d'action pour am�liorer la propret� de Paris. Je dis "� raison", car les indicateurs en la mati�re avaient tendance � virer au rouge de plus en plus vif. Vous avez organis�, depuis, plusieurs r�unions citoyennes et, l� encore, les remont�es du terrain vous ont confort�s dans l'id�e qu'il fallait faire un effort pour que Paris devienne plus propre et ne soit pas, comme avant 2001, faut-il le rappeler, consid�r�e comme la capitale des crottes de chien. Vous aurez donc?

Monsieur DUBUS, �coutez donc�!

M. J�r�me DUBUS. - Je connais.

M. Yves CONTASSOT. - Oui, mais vous ne connaissez pas les actions. C?est dommage.

Vous aurez donc notre plein soutien dans vos d�cisions de doter les services de la propret� de Paris de moyens suppl�mentaires, de lancer des campagnes de sensibilisation adapt�es, de faire payer les pollueurs. Il faut dire que Paris a souffert, depuis pr�s d'une dizaine d?ann�es, d?un d�sengagement au plan financier et au plan des moyens humains en mati�re de propret�. Je vais vous donner quelques chiffres pour �tayer mon propos, car, dans ce domaine, mieux vaut ne pas s'appuyer sur des sentiments, mais sur des donn�es objectives.

A cet �gard, je dois dire que je suis un peu surpris que l'administration nous ait dit qu'elle ne pouvait pas savoir combien il y avait d'agents � la DPE avant 2004. Selon la DRH et la DFA, les effectifs du STPP - Service technique du traitement de la propret� de Paris - seraient pass�s de 5.351 �quivalents temps-plein � fin 2004, � 5.413 estim�s � la fin de cette ann�e. Cela fait donc une augmentation de 1,16�%.

On pourrait donc en d�duire � la premi�re lecture que les effectifs ont bien augment�. Mais, car il y a un mais important, dans le m�me temps, le nombre de collectes des d�chets a cru consid�rablement. En effet, on est pass� des 7 collectes hebdomadaires pour les d�chets non recyclables, plus une pour les d�chets recyclables, soit 8 collectes par semaine, � 7�collectes pour les ordures m�nag�res, 2 pour les recyclables, 1 pour le verre et m�me encore 2 pour les fermentescibles dans deux arrondissements et bient�t dans tout Paris, soit 12 collectes par semaine.

L?impact sur les effectifs est �vident. D?ailleurs, pour les conducteurs, l?�volution du nombre d?agents est significative�: un accroissement de 23�% de leur nombre. C?est donc bien le nettoiement qui a fait les frais de cette �volution, avec une diminution importante du nombre d?agents affect�s au balayage, au lavage des rues, des trottoirs, etc.

A cela, il faut ajouter la modification de la structure du personnel des STPP, avec la cr�ation de ce qu?on appelle les TSON, les techniciens des services op�rationnels du nettoiement. Visant � cr�er un d�bouch� de carri�re pour les �boueurs, leur nombre a cru de fa�on importante puisqu?il est pass� de 25 en 2004 � 485 cette ann�e. Dans le m�me temps, les effectifs des �boueurs sont pass�s de 5.326 � 4.928, soit une baisse de 7,47�%. Inutile d?aller chercher beaucoup plus loin les raisons de la situation actuelle en mati�re de propret�.

Si les effectifs ont diminu�, le budget a suivi la m�me pente mais de fa�on moins apparente. Le budget de la DPE a cru, si on int�gre la masse salariale et pour des raisons qui n?ont pas grand-chose � voir avec l?�volution des effectifs, mais plut�t sous l?impulsion des reclassements cat�goriels, de l?�volution du point d?indice, du GVT, etc. De plus, l?augmentation est en grande partie li�e � l?�volution de la redevance vers�e au SYCTOM, ce qui n?a pas d?impact sur l?�tat de la propret� de Paris.

En revanche, le budget de la ligne 813 a diminu�. Or, cette ligne est celle qui indique le niveau de d�penses de la Ville pour la propret�, hors masse salariale et hors redevance du SYCTOM. Si on regarde les chiffres, l?�volution apparente indique une diminution tr�s importante puisque le budget passe de 37 millions en 2004 � 22 millions cette ann�e, soit une baisse de 40�%. Ces 40�% sont l� encore un peu en trompe-l??il, car il faut tenir compte de l?inflation qui sur la m�me p�riode a �t� de 19�%, donc les 22 millions ne valent en r�alit� que 18 millions d'euros valeur 2004, soit une baisse de plus de 51�% en euros constants. J?ajoute qu?il faut aussi int�grer � ces donn�es la diminution du nombre d?engins de nettoiement de trottoirs passant de 275 en 2010 � 248 en 2017.

Ces �l�ments montrent que, depuis dix ans, votre pr�d�cesseur n?a pas donn� les moyens de maintenir un niveau de propret� acceptable et ce n?est sans doute pas le fruit du hasard si le barom�tre de la propret� a �t� interrompu lors de ce virage.

Certes, nous avons not� avec int�r�t, j?allais dire une inversion de la courbe en 2017, si ce mot n?�tait pas trop connot�, et vous comprendrez, Madame la Maire, que nous soutiendrons d?autant plus les mesures que vous avez d�clar� annoncer en f�vrier avec un budget suppl�mentaire important.

Il est temps en effet de repartir sur de bonnes bases pour faire face � l?accroissement des besoins, qu?il s?agisse de l?augmentation des surfaces � nettoyer suite � l?urbanisation de nouveaux quartiers, de l?accroissement du nombre d?usagers de l?espace public parisien, des modifications de comportements avec les soir�es fr�quent�es dans de nombreux quartiers, etc.

Je ne peux terminer mon intervention sur la propret� et les d�chets sans �voquer l?�volution n�cessaire de la fiscalit� li�e aux d�chets. Lors de notre dernier Conseil, votre adjoint nous a dit qu?il demandait le retrait d?un alin�a d?un v?u sur la fiscalit� incitative que nous avions d�pos�, afin que l?on en d�batte avant ce Conseil consacr� au budget. Comme Godot, rien n?est venu�! Rien n?est venu depuis plusieurs ann�es que nous demandons des �tudes pour anticiper l?obligation dans quelques ann�es de la mise en place d?une fiscalit� incitative.

Reporter sans arr�t cette �tude et ce d�bat ne nous para�t pas la meilleure fa�on de pr�parer l?avenir. Partout ou presque o� la fiscalit� incitative a �t� mise en ?uvre, le co�t de collecte a diminu� gr�ce � une meilleure connaissance de la production r�elle des d�chets, ce qui permet d?optimiser la collecte, tant en fr�quence qu?en circuit. Il s?agit donc d?un syst�me doublement vertueux puisqu?il responsabilise les m�nages tout en permettant une r�duction des co�ts pour la collectivit� et donc pour les m�nages eux-m�mes.

Madame la Maire, pouvez-vous donner les instructions n�cessaires pour que les engagements pris soient tenus et qu?avant la fin de l?ann�e 2018, nous ayons un projet s�rieux de mise en place d?une fiscalit� incitative�?

Nous souhaitons que le groupe de travail, qui �tudiera cette indispensable �volution, int�gre �galement l?ensemble de la fiscalit� li�e au nettoiement et aux d�chets. Je vous remercie.

Mme C�lia BLAUEL, adjointe, pr�sidente. - La parole est � M. Sergio TINTI, pour le groupe Communiste - Front de Gauche.

M. Sergio TINTI. - Merci, Madame la Maire.

Nous connaissons le contexte toujours plus contraint dans lequel cette ann�e encore vous avez d� construire un budget pour continuer d?honorer nos engagements pris en 2014 devant les Parisiennes et Parisiens. Toutefois, en comparant le budget allou� aux sports � Paris depuis le budget ex�cut� en 2014, nous constatons une baisse de plus de 7 millions d?euros sur le budget de fonctionnement.

Bien s�r, cette baisse correspond pour plus de 3 millions d?euros � la r�duction des subventions aux sports de haut niveau et pour 1,4 million d?euros au d�sengagement au profit des Hauts-de-Seine d?un parc interd�partemental.

Nous arrivons donc � une baisse de pr�s de 2,5 millions d?euros sur le sport de proximit� depuis 2014, si je cite la suppression de notre patinoire pour 1 million d?euros, de "Charl�ty fait son cirque" et "Charl�ty sur neige" pour 400.000 euros, sans compter diff�rents autres dispositifs sportifs repr�sentants 200.000 euros. A cela s?ajoute une baisse des subventions aux associations sportives de l?ordre de 780.000�euros depuis 2014, dont 180.000 euros cette ann�e.

Madame la Maire, nous ne pouvons pas accepter une telle baisse alors que nous c�l�brons l?obtention des Jeux olympiques et paralympiques � Paris. Nous voulons r�ussir cette grande f�te populaire et c?est une belle opportunit� pour ouvrir un grand d�bat sur la place du sport dans notre soci�t� et les moyens qui lui sont consacr�s.

Pour que la f�te promise soit r�ussie, il faut que l?organisation des Jeux olympiques et paralympiques soit l?affaire de toutes et tous. Il faut aussi que la population locale, les sportifs, les b�n�voles des clubs, les enseignants, les �lus locaux, toutes celles et ceux qui font vivre le sport au quotidien dans notre pays y soient pleinement associ�s.

Je dois rendre dans les jours qui viennent le rapport de la mission que vous m?aviez confi�e sur le r�le et la place des offices du mouvement sportif dans notre ville. Or, avec la baisse pr�vue dans le budget primitif qui nous a �t� pr�sent�, comment peut-on �tre assur� qu?une place leur est effectivement r�serv�e dans nos arrondissements�? Les offices du mouvement sportif doivent �tre de nouveaux lieux de concertation � l?�chelle locale entre tous les acteurs du monde sportif. Ils doivent �tre associ�s pleinement au projet sportif de l?arrondissement qui est � m�me de garantir la mise en place de la politique sportive municipale et le respect des sp�cificit�s de nos arrondissements.

Mais comment ce travail peut-il se faire sans la confiance ni le soutien de notre Ville�? Comment faire lorsque les moyens du sport de proximit� baissent inexorablement�? C?est pourquoi, Madame la Maire, pour r�parer ce qui appara�t comme une erreur d?arbitrage, nous vous proposons un amendement budg�taire sur la ligne des sports de proximit� de 180.000 euros.

Si a minima nous ne maintenons par le budget de soutien aux sports pour toutes et tous, c?est un message extr�mement inqui�tant que l?on envoie non seulement aux mouvements sportifs mais �galement � toute la population � qui nous promettons un h�ritage pour l?avenir.

L?h�ritage, Madame la Maire, mes chers coll�gues, ne se limite pas d?ailleurs aux subventions aux clubs et aux associations sportives. L?h�ritage se b�tit �galement par l?investissement. Il y avait dans la mandature pr�c�dente 600 millions d?euros d?investissement pour le sport sur les 7 milliards investis entre 2008 et 2014. En 2014, sur les 10 milliards d?investissement pr�vus, ce ne sont plus que 400 millions qui concernent le sport, dont 150 sont d�j� absorb�s par le plan "Nager � Paris" que nous avons bien �videmment soutenu.

Madame la Maire, nous devons �tre attentifs et exigeants. Si jusqu?� pr�sent le peuple de Paris se r�jouissait dans une large majorit� d?accueillir et de r�ussir les Jeux olympiques et paralympiques � Paris en 2024, il ne nous pardonnera pas de le faire au d�triment du sport pour toutes et tous. Or, nous pensons que nous avons raison de croire que les Jeux olympiques et paralympiques sont un �v�nement catalyseur des politiques publiques. Nous parlions ici m�me, dans cette Assembl�e, d?un acc�l�rateur. Eh bien, nous devons d�s aujourd?hui prendre les d�cisions qui permettront l?h�ritage pour nos territoires et nos populations. C?est le sens de l?amendement que nous d�posons et par lequel nous demandons d?autoriser des programmes et des cr�dits de paiement pour r�nover, restructurer ou encore cr�er des nouveaux �quipements sportifs dans les quartiers populaires. Nous avons propos� un projet ambitieux, vertueux, tourn� vers les territoires et les populations, centr� sur l?h�ritage � leur laisser. Si nous voulons un h�ritage en 2024, c?est aujourd?hui qu?il faut agir, demain il sera trop tard. Merci, Madame la Maire.

Mme C�lia BLAUEL, adjointe, pr�sidente. - Merci.

La parole est � M. J�r�me DUBUS.

M. J�r�me DUBUS. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, je voudrais revenir sur les v?ux que notre groupe va pr�senter � l?occasion de ce budget.�J?en ai parl� rapidement ce matin. Nous avons limit� nos v?ux de mani�re extr�mement volontaire. Nous en avons mis trois en exergue. Le premier concerne l'organisation des d�bats budg�taires. J'ai dit ce matin qu'ils n'avaient pas �t� satisfaisants cette ann�e. Je rappelle que nous avons discut� des orientations budg�taires tr�s tard, quasiment fin novembre, c'est-�-dire trois semaines avant le d�bat budg�taire lui-m�me.

Depuis que nous discutons des orientations budg�taires, depuis qu?il y a un d�bat et je remercie la majorit� de l'avoir cr��, c'est la premi�re fois qu'il y a ce laps de temps extr�mement court entre la discussion sur les orientations et le d�bat budg�taire. Cela n'est pas satisfaisant.

C'est la raison pour laquelle, dans notre v?u, nous demandons que le d�bat sur les orientations budg�taires soit r�ellement organis� au mois d'octobre. Qu'il reste un mois et demi, voire un mois, mais en tout cas au minimum un mois, entre le d�bat sur les orientations budg�taires et le d�bat budg�taire. C'est absolument indispensable pour que nous ayons une bonne connaissance, � la fois des contingences nationales et locales.

Je sais que cette ann�e, c'est une ann�e un peu sp�ciale, puisqu'il y a eu un changement d'adjoint, que l'Ex�cutif a boug�, qu'un certain nombre d'�l�ments n'�taient pas connus lorsque nous aurions d� discuter au mois d'octobre des orientations budg�taires, bref des �l�ments exog�nes � la d�cision de la majorit� municipale. Je crois que cela peut se traiter.

Le deuxi�me point dans ce v?u, c'est �videmment la communication des documents budg�taires eux-m�mes. Nous avons re�u ces documents budg�taires, qui sont assez cons�quents, le document budg�taire g�n�ral plus tous les bleus, 10 jours avant.

Pour l'Ex�cutif, c'est tr�s facile, puisque vous travaillez depuis un an dessus, voire plus. Pour les groupes de la majorit�, c'est facile aussi, puisqu'ils sont consult�s et que vous avez un d�bat entre vous, ce qui est normal puisque c'est vous qui assumez la direction de cette ville.

Mais pour les groupes de l'opposition, c'est tr�s compliqu�. Nous sommes un groupe jeune, nous avons aujourd'hui deux collaborateurs, bient�t 3, et en 10 jours, �plucher ce budget c'est tr�s compliqu�. Dans ce v?u, nous demandons �galement qu'il y ait communication de ces budgets, de ces documents budg�taires au moins 15 jours avant la discussion budg�taire, ce qui nous aurait fait gagner, cette ann�e, 5 jours. 5 jours, �a n'est pas trop compte tenu du nombre de documents et de la difficult� � �plucher ces documents.

C'est le premier v?u.

Le deuxi�me v?u concerne la mise en place d'une mission concernant la modulation, la mod�ration et la modernisation de l'action publique parisienne. Nous l'avons bien vu ce matin, lors des discussions g�n�rales, il y a une discussion autour de la d�pense publique. Je mettrai de c�t� la d�pense d'investissement, quoique l'on pourrait en parler �galement, puisque vous vous f�licitez d'avoir d�pens� ce que vous aviez pr�vu quasiment en 4 ans, depuis 2014.

Je parlerai des d�penses de fonctionnement et, notamment, des d�penses de personnel. On a bien vu que depuis 2014, contrairement � ce qui a �t� dit ce matin, il y a ind�niablement une augmentation. Est-elle justifi�e ou pas�? C'est un autre sujet. Je constate qu'il y a qu'une augmentation et qu'il n'y a pas vraiment de volont� de moderniser l'action publique parisienne. Il y a � la fois un probl�me de co�t et un probl�me d'efficacit�.

C'est la raison pour laquelle nous proposons que l'ensemble des groupes puisse participer � une mission de r�flexion sur l'action publique parisienne, � la fois sur son c�t� co�t et son c�t� efficacit�. Il faut lier les deux. Pas forc�ment une r�duction des co�ts sur le syst�me du rabot que l'on conna�t bien, qui est un peu pratiqu� depuis 2014 sans aucune r�flexion, � la fois par l'Etat et ici, mais une r�flexion beaucoup plus importante qui soit men�e sur l'efficacit� et le co�t de cette action publique parisienne.

Troisi�me v?u, qui est un v?u �galement d'une certaine importance, qui concerne la cr�ation d'une mission de maintenance urbaine. On l'a vu, la propret� fait aussi l'objet d'un certain nombre de d�bats, mais ce n'est pas seulement le sujet, la propret�, il y a bien pire. Il y a une d�gradation g�n�rale de la tenue de la rue parisienne. L'�tat des chauss�es et des trottoirs, apr�s r�fection ou avant r�fection, qui tra�ne, on ne sait pas pourquoi. Pendant des mois et des mois, nous avons des trottoirs qui ne sont pas r�par�s, c'est assez �tonnant pour une ville comme Paris. Les nombreux espaces publics envahis par les motos, par les v�los en stationnement sauvage. L'espace public parisien envahi par un mobilier urbain pl�thorique, disparate, et souvent en mauvais �tat, qui n'est pas entretenu. Des plantations d'alignement qui ne sont plus trait�es de fa�on homog�ne, je pense aux pieds d'arbres en particulier. Les nombreux espaces verts qui sont injustement ou insuffisamment respect�s, endommag�s, malgr� tous les efforts que font les services des parcs et jardins pour les entretenir.

Des milliers de murs et monuments, des milliers de m�tres carr�s constell�s de tags, qui n'ont rien � voir avec une expression artistique. Donc, la d�gradation de la ville empire, et pr�cis�ment, �a n'est pas seulement la propret�, c'est un laisser-aller g�n�ral.

C'est la raison pour laquelle, au-del� du nombre de millions d�pens�s, et au-del� du nombre d'effectifs dans la Direction de la Propret� et de la Voirie, ou d'autres directions concern�es, je crois qu'il y a un probl�me de coordination. Il y a un probl�me de coordination g�n�rale, qui n'est pas effectu�e aujourd'hui, chacun travaille dans son coin de mani�re parall�le. C'est assez triste.

Je crois que sans d�penser plus, sans affecter d'autres effectifs, sans augmenter les effectifs de chaque direction, on peut travailler � une meilleure coordination.

C'est la raison pour laquelle nous avons propos� la mise en place d'un dispositif, on a appel� cela une mission, cela peut �tre une direction, une mission de la maintenance urbaine, plac�e sous l'autorit� d'un adjoint au Maire.

Cette mission disposerait d'une �quipe technique compos�e d'un repr�sentant, de niveau cadre, de chaque service intervenant dans la gestion urbaine, voirie, nettoiement, espaces verts, services conc�d�s, dont il serait correspondant. L'�quipe technique serait dirig�e par le fonctionnaire d�pendant du service le plus impliqu� dans ladite gestion. L'adjoint d�sign� r�unirait r�guli�rement ses coll�gues des d�l�gations concern�es, pour r�unir l'information, la partager, d�finir des priorit�s et coordonner des actions sur le terrain.

Cette mise en place pourrait �tre d�clin�e �galement au niveau de chaque arrondissement avec le m�me syst�me, qui serait dupliqu� arrondissement par arrondissement. Avec ses 20 coll�gues d'arrondissement, l'adjoint de la mairie centrale en charge de la maintenance urbaine disposerait de 20 relais sur le terrain, tout comme le responsable de l'�quipe technique centrale. Le maillage du territoire serait ainsi assur�, ainsi qu?une meilleure coordination des interventions des services.

Dans le but de mettre fin � une anarchie inadmissible, la mission de la maintenance urbaine aurait � se pencher en priorit� sur les conditions dans lesquelles les interventions des r�seaux sur l'espace public sont programm�es, autoris�es et contr�l�es, s'agissant en particulier de la remise en �tat des lieux apr�s travaux.

Voil�, Mesdames et Messieurs, mes chers coll�gues, les trois v?ux que nous avons pr�sent�s. Ce sont des v?ux constructifs, vous l'avez remarqu�. J'esp�re que vous y donnerez un avis tr�s favorable.

Mme C�lia BLAUEL, adjointe, pr�sidente. - Merci.

La parole est � Mme KUSTER.

Mme Brigitte KUSTER. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, aucun mot ne se conjugue mieux avec Paris que celui de la culture. Le rayonnement de Paris, c'est sa culture, une culture qui adopte ici plus qu'ailleurs toutes les formes d'expression et de registre, mais si Paris est la ville de la culture, peut-on dire que c'est gr�ce � la Mairie de Paris�?

Tout devrait pourtant y inciter, le pass� autant que l'avenir, la beaut� autant que la richesse, l'art autant que l'�conomie. Et pourtant, comparaison n'est pas raison, mais j'observe que Paris investit nettement moins dans la culture que ne le font Lyon, Marseille et Bordeaux.

La culture est le premier poste de d�penses � Bordeaux, elle p�se 20�% du budget � Lyon, et Marseille y consacre 10�% de ses investissements. On est loin, mais alors tr�s loin des 4 petits pour cent revendiqu�s � Paris. Quoi que vous puissiez en dire, la culture n'est pas la priorit� de la Mairie de Paris.

D'ailleurs, en dehors de la "Nuit blanche" cr��e il y a d�j� 15 ans, quel autre grand �v�nement culturel municipal peut pr�tendre f�d�rer tous les Parisiens�?

Quelles nouvelles initiatives sont prises pour rapprocher les Parisiens de la culture�?

A la mairie du 17e, nous avons initi� un "pass culture", qui a depuis fait des �mules, je crois m�me au plus haut niveau de l'Etat. Pourquoi ne pas avoir d�clin� le concept, comme je vous y ai invit�s plusieurs fois�? Pourquoi attendre que l'Etat prenne les devants�? Il ne suffit pas de proclamer � longueur d'interviews, Madame la Maire, que les m�tropoles font mieux que les gouvernements, il faut le d�montrer.

La r�alit�, c'est qu'� Paris, la culture c'est d'abord et avant tout l'Etat. Et la Mairie de Paris sait habilement r�colter les lauriers des politiques nationales, et sur ces lauriers vous vous reposez malheureusement trop all�grement.

Permettez-moi de vous en donner un exemple concret. La Cit� du th��tre, qui s'installera d'ici 2022 boulevard Berthier dans le 17e, ce haut lieu regroupera les trois plus prestigieuses institutions du pays en mati�re de th��tre�: la Com�die fran�aise, le Conservatoire national sup�rieur d'art dramatique, et le Th��tre national de l'Od�on.

Comme vous le savez, le projet est entr� dans une phase d�cisive, auquel j'ai d'ailleurs consacr� un rapport parlementaire finalisant l'investissement de chacun. Cela n'a gu�re sembl� vous int�resser. Toujours vous �tes-vous born�s � �tudier les aspects purement techniques du dossier. Il y aurait pourtant beaucoup � faire pour que les Parisiens profitent de ce que deviendra le lieu phare du th��tre en France, et j'ose dire en Europe.

Comment expliquer un tel d�sint�r�t de votre part�? Pouvez-vous aujourd'hui, Madame la Maire, nous rassurer sur votre engagement futur�? Cet exemple de d�sint�r�t d'ailleurs est � l'image du budget que vous nous soumettez, sans �lan, sans rupture et sans innovation.

Bien s�r, on pourrait se r�jouir de la diminution du budget de fonctionnement, mais on constate qu'elle se fait notamment au d�triment du th��tre priv� que vous abandonnez au moment o� le secteur est en proie � d'importantes difficult�s. Nous serons amen�s d'ailleurs, avec Pierre-Yves BOURNAZEL et Catherine DUMAS, � �voquer � nouveau ce sujet par le biais d'un v?u.

On pourrait tout autant se r�jouir de voir que les recettes de fonctionnement progressent, mais l� encore, on d�couvre que c'est d'abord au d�triment des �l�ves des conservatoires dont les frais de scolarit� augmentent aussi, vu que leurs conditions d'apprentissage se d�gradent.

On pourrait encore se r�jouir de la hausse du budget d'investissement, mais on constate qu'il s'agit d'abord de r�aliser ou de rembourser des travaux exceptionnels.

Madame la Maire, nous ne pouvons que regretter que votre budget ne soit pas � la hauteur de ce que devrait �tre une grande politique culturelle � Paris avec un investissement digne de la Capitale de la France.

Je vous remercie.

Mme C�lia BLAUEL, adjointe, pr�sidente. - Merci, Madame la Maire.

La parole est � Mme GALLOIS, pour le groupe UDI-MODEM.

Mme Edith GALLOIS. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, je vais vous parler de propret�. L'�volution du budget de la Ville, consacr� � la propret�, est r�v�lateur de l'absence de volont� politique dont a fait preuve votre majorit� depuis quinze ans dans ce domaine.

Ainsi, ce budget repr�sentait 3,6�% du budget de la Ville hors masse salariale et hors contributions au S.I.T.O.M. en 2001 et, aujourd'hui, il n'en repr�sente plus que 2,9.

Sur cette m�me p�riode, 150 hectares d'espaces publics nouveaux ont �t� cr��s et l'usage que font les Parisiens de cet espace a fortement �volu�. L'espace public est devenu un lieu d'usage, de loisirs, de rencontres et d'�v�nements festifs. Toutes ces nouvelles tendances, fort sympathiques par ailleurs, vous ne les avez pas anticip�es, encore moins accompagn�es, si bien que l'on ne peut que d�plorer malheureusement aujourd'hui une situation qui se d�grade.

En 2015, 57�% des Parisiens estimaient que le bilan de la Ville en mati�re de propret� n'�tait pas satisfaisant�; ils �taient 61�% � faire le m�me constat en 2016, et les plans d'am�lioration de la propret� adopt�s en urgence, en f�vrier 2016 puis en mars 2017, ne produisent pas les effets escompt�s.

Les nombreuses alertes envoy�es par votre opposition, et m�me par certains membres de la majorit�, n'ont pas suffi � vous convaincre de faire de ce sujet une priorit�.

Et c'est non sans une certaine ironie que l'on entend aujourd'hui le premier adjoint nous annoncer que la Mairie n'est pas satisfaite de la situation et que "la tenue de l'espace public est un sujet prioritaire". J'ai envie de dire "il �tait temps".

Malheureusement, ce budget 2018 ne permettra pas d'inverser durablement la tendance tant les efforts consentis sont maigres par rapport aux besoins r�els.

Le groupe UDI-MODEM tient tout de m�me � saluer l'augmentation de 2,9 millions d'euros des march�s de nettoiement et de propret� urbaine. Le recours � des prestataires priv�s pour g�rer les situations exceptionnelles est une des solutions, nous semble-t-il, que nous proposons pour am�liorer durablement la propret� � Paris.

Malheureusement, ce premier pas de l'Ex�cutif est tout � fait insuffisant. La propret� des Champs-Elys�es ou des berges de Seine est d�j� assur�e par des prestataires priv�s. Pourquoi ne pas �tendre ce recours au priv� � d'autres lieux particuli�rement fr�quent�s, notamment en p�riode estivale, par exemple�? Je pense � l'esplanade des Invalides, au Champ-de-Mars, au canal Saint-Martin ou encore � la Butte aux Cailles dans le 13e arrondissement ou aux quais de la Seine, toujours dans le 13e arrondissement.

D�charg�s du nettoiement de ces sites tr�s sollicit�s, les agents de la Ville pourraient ainsi gagner en efficacit� sur l'ensemble de leur secteur, ce qui n'est pas aujourd'hui le cas.

De m�me, nous saluons l'augmentation du budget allou� � l'acquisition de nouveaux v�hicules, m�me si, l� encore, cet effort est beaucoup trop tardif et surtout trop limit�. Les visites et les auditions effectu�es dans le cadre de la M.I.E. Propret� sont tr�s r�v�latrices sur ce point. Un grand nombre d'engins de la DPE sont aujourd'hui obsol�tes et beaucoup d'ateliers ont un taux d'engins non fonctionnels trop importants pour assurer convenablement leur mission.

De plus, la d�dialisation du parc n'est pas une fin en soi, elle doit obligatoirement s'accompagner d'un d�veloppement cons�quent des lieux d'approvisionnement en �nergie alternative pour ne pas, comme c'est le cas aujourd'hui, que les engins perdent un temps cons�quent � aller faire le plein.

Quoi qu'il en soit, les moyens d�di�s � la propret� de Paris sont donc une nouvelle fois insuffisants dans ce budget pour permettre de r�pondre aux ambitions affich�es et aux attentes l�gitimes des Parisiens. Cependant, l'augmentation des moyens, si elle est n�cessaire, n'est pas la seule solution au probl�me de la propret�. C'est une de nos convictions. Une utilisation plus efficace des ressources disponibles est aussi indispensable.

Pour ne prendre qu'un seul exemple, je parlerai de l'absent�isme. Le taux d'absent�isme des �boueurs, charg�s de la collecte et du nettoiement, �tait en 2016 de 13,3�%. Le simple fait de ramener ce taux au niveau de celui de l'ensemble des agents de la Ville, d�j� tr�s �lev� � 11,6�%, permettrait de disposer de l'�quivalent de 70 postes suppl�mentaires. 70 postes suppl�mentaires, c'est �norme, et sans toucher � la masse salariale.

Notre groupe a formul� plusieurs propositions�: g�n�raliser le rythme 7 heures 42 au d�triment du 6-9, mieux valoriser les agents, permettre � ceux qui le souhaitent d'acc�der plus facilement � un logement � Paris, par exemple. Nous souhaitons qu'elles soient mises en ?uvre rapidement.

J'aimerais enfin conclure sur ce dernier point qui concerne plus la salubrit� que la propret� en tant que telle.

Notre groupe a en effet �t� tr�s surpris d'apprendre que "Paris Habitat" pr�voyait de faire passer son budget d�di� � la lutte contre les punaises de lit de 300.000 euros � 5 millions d'euros. C'est un sujet sur lequel nous vous avions alert�s depuis de nombreux mois. Et une nouvelle fois, vous semblez attendre que la situation soit devenue totalement incontr�lable pour agir. Passer de 300.000 � 5 millions, c'est quand m�me �norme au niveau de la Ville. Des moyens existent pour lutter contre les punaises de lit, notamment en termes de sensibilisation ou de labellisation des professionnels qui agissent efficacement contre ce ph�nom�ne.

Pourquoi avoir tant attendu pour agir�? Il est trop tard. Il est trop tard, cela va nous co�ter tr�s cher. Si vous aviez pris le probl�me avant, cela nous aurait co�t� beaucoup moins cher. C'est toute la question.

Je vous remercie de votre attention.

Mme C�lia BLAUEL, adjointe, pr�sidente. - La parole est � Catherine BARATTI-ELBAZ, pour le groupe Socialiste.

Mme Catherine BARATTI-ELBAZ, maire du 12e arrondissement. - Merci.

Madame la Maire, mes chers coll�gues, les familles parisiennes comptent sur nous et � nouveau, dans ce budget, nous sommes tr�s attentifs � leurs besoins. Comme maire d'un arrondissement tr�s familial qui accueille une population mixte, en particulier de nombreuses familles appartenant � la classe moyenne avec des enfants, des adolescents, mais aussi des seniors, je sais que nos priorit�s sont les bonnes et correspondent � leurs attentes, et elles sont exprim�es tr�s clairement dans ce budget.

Les habitants de Paris, qui vivent au quotidien dans notre Capitale, dans cette m�tropole, attendent de nous que nous r�pondions � leurs probl�matiques quotidiennes�: se loger convenablement, y compris � l'arriv�e des enfants�; trouver un mode de garde pour reprendre son travail�; assurer l'�ducation de ses enfants tout au long de leur parcours�; disposer de loisirs accessibles et d'espaces de d�tente�; l'acc�s � la culture, y compris avec de l'argent municipal, Madame KUSTER, nous avons de beaux �tablissements culturels municipaux dans cette ville dont nous pouvons �tre fiers�; accompagner un parent �g� mais aussi se d�placer facilement�; respirer un air moins pollu�, etc.

Les sujets de pr�occupation des familles parisiennes dans leurs diversit�s sont ceux-l� et nous sommes mobilis�s pour y r�pondre. La non-augmentation du taux de la fiscalit� locale est la premi�re des mesures en faveur des familles, car elle pr�serve leur reste � vivre. Il faut le rappeler�: les taux parisiens sont deux fois inf�rieurs � la moyenne nationale, et � nouveau, ils n'augmenteront pas en 2018.

C'est une pr�servation du pouvoir d'achat des Parisiens. Ainsi, pour une famille parisienne avec deux enfants, la taxe d'habitation moyenne s'�l�ve � 480 euros contre 1.100 euros dans les grandes villes fran�aises, et la taxe fonci�re � 650 euros contre plus de 1.100 euros en moyenne au niveau national. C'est cela, la r�alit� de Paris, et certains de nos coll�gues feraient bien de regarder ce que font les maires en dehors de Paris, avant de mentir aux Parisiens sur notre politique fiscale. La priorit� que nous donnons au logement est aussi un �l�ment clair et important de la dynamique parisienne en faveur des familles. Nous savons combien la pression est forte. Chaque jour, nous recevons des dizaines de courriers de foyers parisiens confront�s � un march� de l'immobilier priv� qui reste inaccessible � la location comme � l'achat, � la tr�s grande majorit� des familles parisiennes.

L'encadrement des loyers �tait un outil utile et efficace, et nous comptons bien sur la mise en ?uvre rapide d?un dispositif alternatif � l?�chelle m�tropolitaine, depuis cette d�cision regrettable du Tribunal administratif. Car ce que nous observons � Paris est aussi une r�alit� � l?�chelle de la zone urbaine dense de la M�tropole du Grand Paris. La Ville de Paris prend ses responsabilit�s en continuant d?�largir l?offre de logements pour tous, avec une volont� d?une meilleure r�partition dans l?ensemble des arrondissements parisiens pour une r�elle mixit�. C?est ainsi 435 millions d?euros qui sont pr�vus sur ce budget 2018.

Dans le m�me temps, et je le regrette, les bailleurs sont fragilis�s par les r�formes nationales, ainsi que l?arr�t depuis un an des financements de la R�gion Ile-de-France dans la zone g�ographique de la M�tropole du Grand Paris. Ainsi, depuis 2016, dans nos 131 communes de la zone dense, il n?y a plus de soutien de la R�gion, ni pour r�habiliter le parc existant, ni pour financer de nouveaux logements. Ainsi, au-del� des mots et des engagements publics, parfois pris la main sur le c?ur, dans la r�alit�, les cr�dits de la R�gion comme ceux de l?Etat manquent d�sormais pour de nombreux projets, et par exemple pour construire une r�sidence de mise � l?abri des femmes victimes de violences dans mon arrondissement. C?est �a, malheureusement, la r�alit� de la politique conduite par certains.

Je veux rappeler ce d�sengagement � nos coll�gues de l?opposition, majoritaires � la R�gion Ile-de-France. Je veux aussi leur r�pondre sur les conventionnements. Dans mon arrondissement, plus de 1.500 logements sont en cours de conventionnement Porte Dor�e. Je peux vous assurer que pour les locataires, le sujet de leurs pr�occupations n?est pas celui des loyers capitalis�s, mais au contraire, nous parlons de s�curisation des baux, des baisses de loyers potentiels, des possibilit�s d?�changes d?appartements, des travaux d?envergure programm�s pour r�nover enfin ces immeubles et faire baisser leur facture �nerg�tique. Gr�ce aux conventionnements, nous pouvons aujourd?hui �voquer cela avec eux.

La mobilisation de moyens importants pour cr�er encore de nouvelles places en cr�che et soutenir l?�ducation est bien s�r le troisi�me levier de notre politique en faveur des familles. En 2018, nous maintenons ainsi le financement des ateliers p�riscolaires gratuits les mardis et vendredis, mis en place en 2013 dans le cadre de la r�forme des rythmes scolaires. Tout au long de la Mission d?Information et d?Evaluation qui �tait d�di�e, nous avons pu mesurer l?apport de ces ateliers dans l?�ducation de nos enfants et dans le saut qualitatif qu?a connu l?ensemble du p�riscolaire parisien au travers de cette r�forme. Et je suis fi�re que d?ailleurs, elle satisfasse 80�% des familles parisiennes.

Notre budget pour 2018 pr�voit le financement de plus de 1.120 nouvelles places en cr�che, et une part importante des 124 postes cr��s au budget emploi est fl�ch�e vers la petite enfance. 51 postes sont en particulier d�di�s aux augmentations de capacit� dans les �tablissements de petite enfance qui sont restructur�s. Ce sera le cas dans mon arrondissement, par exemple, avec la r�ouverture apr�s les travaux de la cr�che Pierre Bourdan, ainsi modernis�e et agrandie. C?est amusant d?entendre aujourd?hui les �lus LR affirmer que la petite enfance est une priorit� pour leur groupe. En pratique, dans mon arrondissement, en 2001, il y avait seulement 1.000 places pour 145.000 habitants. Nous serons, nous, � plus de 3.000 en 2020. C?est un effort consid�rable et qu?il faut souligner.

Et puis, je suis quand m�me surprise d?entendre que la politique petite enfance serait une priorit� pour aider les femmes. Comment, en 2017, peut-on entendre une �lue dire cela�? Le mode de garde des enfants est une responsabilit� partag�e par les deux parents. Et m�me si nous avons beaucoup de familles monoparentales � Paris compos�es souvent par une femme, nous, �lus, ne pouvons pas renvoyer seulement les femmes � cette responsabilit�.

Enfin, je me permets de rappeler qu?aujourd?hui, les parents peuvent �galement �tre deux hommes. Et comme les �lus LR n?en sont pas � une contradiction pr�s dans ce d�bat budg�taire, comme dans le reste de l?ordre du jour de cette s�ance, comme dans celui de toutes nos s�ances, d?ailleurs, les �lus de droite, comme mes coll�gues maires d?arrondissement de droite, ne cessent de demander des d�penses suppl�mentaires en fonctionnement, comme en investissement d?ailleurs, au travers de v?ux et autres amendements. Notre action a au contraire le m�rite de la coh�rence, et je suis fi�re que ce budget nous permette de r�pondre aux besoins des familles parisiennes actuelles, comme il nous permet de pr�parer l?avenir.

Enfin, l?avenir passera bien s�r par le renforcement de la M�tropole du Grand Paris, sur la base de r�seaux d?acteurs et de projets communs, comme l?a �voqu� notre ancien adjoint aux finances, reprenant ainsi les mots de Jean-Louis MISSIKA dans une r�cente tribune, mais �galement par le renforcement du r�le des maires qui, eux, agissent au quotidien, en particulier pour les familles en proximit�. C?est tout le v?u que je formule et j?attends avec impatience les propositions du Pr�sident de la R�publique sur cette impulsion institutionnelle.

Je vous remercie.

Mme C�lia BLAUEL, adjointe, pr�sidente. - Merci, Madame la Maire.

La parole est � Mme Marie ATALLAH, pour le groupe Ecologiste.

Mme Marie ATALLAH. - Madame la Maire, mes chers coll�gues.

Agir en faveur de la coh�sion sociale et du "vivre ensemble" � Paris constitue un axe majeur du budget social pour 2018. Nous nous en r�jouissons, en tant qu?�lus �cologistes tr�s attach�s � la dimension sociale, dans une vision globale du projet urbain de la ville durable que nous d�fendons pour les Parisiennes et les Parisiens vivant dans notre ville.

Avant d?aborder les composantes importantes du budget social, nous souhaitons tout d?abord, Madame la Maire, exprimer notre satisfaction d?un effort financier constant en faveur de la politique sociale, malgr� le contexte de contraintes budg�taires impos�es par l?Etat � notre collectivit�. En effet, pas de v�ritable recul dans le budget social pour 2018, et les �lus �cologistes vous soutiennent, Madame la Maire, dans votre d�marche d?obtenir de l?Etat une juste compensation du reste � charge structurel sur les d�penses relatives aux prestations sociales, d�centralis�es depuis 2002.

Nous souhaitons �galement attirer l?attention de notre Assembl�e sur les �ventuels risques d?aggravation des in�galit�s sociales � Paris du fait des diff�rentes r�formes de mesures engag�es par le Gouvernement�: augmentation de la C.S.G. des retrait�s, suppression brutale des contrats aid�s ou encore la baisse de l?A.P.L., qui continue � mobiliser bailleurs et citoyens. Nous remercions d?ailleurs Mme VERSINI et la direction du C.A.S.-V.P. d?avoir inscrit au budget du C.A.S.-V.P. l?engagement de notre collectivit� de compenser la baisse de l?A.P.L. par l?Etat pour les b�n�ficiaires parisiens, anticipant ainsi un risque de fragilisation du budget des m�nages de certaines cat�gories de notre population. Certes, on peut regretter de voir s?�teindre deux aides facultatives de C.A.S.-V.P., qui se sont av�r�es inadapt�es, mais leur suppression est clairement expliqu�e dans les documents qui sont soumis au vote de notre Assembl�e. Et c?est donc aujourd?hui pour nous un soulagement de constater que la grande majorit� des aides facultatives de la Ville sont conserv�es en l?�tat en 2018, avec le m�me niveau d?engagement budg�taire.

Concernant le budget d?investissement, les r�alisations de projets se poursuivant conform�ment au contrat de mandature, nous constatons qu?aucune cat�gorie de public n?est oubli�e dans le budget pour 2018�: des cr�ations de structures d?accueil et d?accompagnement pour les enfants et leur famille, les seniors et leurs aidants, les personnes handicap�es, ou encore pour les jeunes. Ce budget nous confirme �galement le respect de votre engagement, Madame la Maire, par rapport au choix de faire de la lutte contre la grande exclusion la grande cause de cette mandature. C?est un choix que les �cologistes partagent activement et la reconduction de l?enveloppe de 5 millions d?euros d�di�e au financement des actions men�es dans ce cadre est pour nous une tr�s bonne nouvelle.

Cependant, sur la question des "sans domicile fixe" dans notre ville, comme nous le savons tous ici, malgr� les efforts constants de la Ville, de nombreuses personnes dormiront encore � la rue cet hiver dans notre ville. Nous souhaitons profiter de ces d�bats pour adresser aujourd?hui, une nouvelle fois, un appel au Gouvernement demandant la cr�ation de plus de places d?h�bergement d?urgence pour les "sans domicile fixe" dans nos villes.

Avant d?aborder nos amendements et v?ux budg�taires, un mot sur l?�volution de la r�organisation des services sociaux de la DASES et du C.A.S.-V.P. Avec la r�forme du nouveau "Paris Solidaire", dans une logique de territorialisation, cette r�forme est pour nous un accomplissement important en termes de modernisation de l?administration pour la politique sociale, assurant ainsi des points d?accueil uniques et facilement visibles et accessibles pour les usagers dans les quartiers. Cette r�forme a m�me permis de r�aliser des �conomies de fonctionnement.

A ce sujet, nous nous permettons d?attirer l?attention sur la position des organisations syndicales, qui ont alert� sur les difficult�s du personnel dans le cadre de la conduite de cette r�forme au sein de la DASES et du C.A.S.-V.P. Il nous semble important, Madame la Maire, de fournir plus d?informations sur les �conomies de gestion afin de r�pondre aux inqui�tudes des syndicats. Nous soutenons donc ce budget social, qui devrait former un socle important dans la fabrique d?une ville inclusive et durable. En ce sens, le bleu budg�taire relatif � l?int�gration des immigr�s � Paris en est bien une illustration, le document laissant appara�tre effectivement une transversalit�, une cr�ativit� associative et une gouvernance territoriale favorable � la participation des habitants dans les quartiers. Le m�me document fait cependant appara�tre un recul dans les cr�dits consacr�s � la valorisation des cultures �trang�res. Pour enrichir cet aspect relatif � la culture dans la politique d'int�gration, nous esp�rons que notre amendement visant � mettre en ?uvre les pr�conisations de la Mission d'Information et d'Evaluation "Paris, Ville interculturelle" sera adopt� aujourd'hui. Il pourra ainsi servir � contrebalancer cette baisse budg�taire pour nous regrettable, la culture �tant reconnue aujourd'hui pour �tre un levier essentiel en faveur d'une int�gration active et participative.

Pour poursuivre dans la pr�sentation de nos v?ux et amendements, dans la vision d'une politique sociale favorable � l'exp�rimentation et � l'innovation sociale, les �lus �cologistes proposent �galement un v?u visant � cr�er une mission de pr�figuration d'une exp�rimentation portant sur la mise en ?uvre d'un revenu universel de base � Paris. Ce v?u s'inscrit dans la continuit� du d�bat public de la derni�re campagne pr�sidentielle sur le sujet, en sachant que les villes et les pays qui exp�rimentent ce dispositif sont de plus en plus nombreux dans le monde, en Europe mais aussi en France dans 11 d�partements. Et pourquoi pas � Paris, dans notre Ville, qui se veut un laboratoire de l'innovation dans plusieurs domaines�?

Concernant l'enseignement dans nos �coles publiques et la n�cessit� d'innover dans les m�thodes p�dagogiques en faveur du d�veloppement de nos enfants et de leur capacit� d'apprendre, nous d�posons pour la deuxi�me ann�e un amendement pour un appel � projets en direction des �coles et nous veillerons cette fois-ci � sa mise en ?uvre courant de l'ann�e 2018.

S'agissant de la question de la lutte contre les violences faites aux femmes, face � la parole lib�r�e des femmes sur la question des violences sexuelles et la r�v�lation de plusieurs scandales m�diatis�s, nous pensons qu'une am�lioration des dispositifs d'accompagnement des victimes est n�cessaire et c'est pourquoi nous proposons d'abonder les cr�dits des subventions aux associations luttant contre les violences faites aux femmes.

Pour renforcer la question de l'�galit� femmes/hommes au sein de notre administration parisienne, nous souhaitons que la Ville s'engage pour amplifier et encourager l'application du cong� paternit� de ses agents.

Enfin, un dernier v?u toujours pour soutenir une politique sociale s'adaptant � l'�volution des besoins des Parisiennes et des Parisiens, nous proposons d'engager d�s � pr�sent une somme de 10.000 euros pour soutenir le d�marrage d'un travail relatif � la conservation des archives L.G.B.T.

Pour finir, nous exprimons nos remerciements � vous, Madame la Maire, et � vos adjointes et adjoints ainsi qu?� leurs �quipes et � nos responsables des directions de la Ville, pour la strat�gie budg�taire de la politique sociale qui nous semble �tre juste �quitable et responsable, un budget solide pour une capacit� d'agir renforc�e et une cr�ativit� citoyenne amplifi�e pour pouvoir faire soci�t� ensemble dans le respect de tous.

Je vous remercie.

Mme C�lia BLAUEL, adjointe, pr�sidente. - Merci, Madame ATTALAH.

Décembre 2017
Débat
Conseil municipal
retour Retour