2017 DAE 313 - Marchés de la création Bastille (11e) et Edgar Quinet (14e) - Attribution de délégation de service public.
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Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Nous allons examiner le projet DAE 313, march�s de la cr�ation Bastille et Edgar Quinet, attribution de d�l�gation de service public. La parole sera successivement � Mme LECOUTURIER et � Mme SIMONNET, et c?est Fr�d�ric HOCQUARD qui r�pondra.
Mme B�atrice LECOUTURIER. - Merci, Madame la Maire.
Nous passons du Forum des images au march� Edgar Quinet. En d�cembre 2016, notre Assembl�e avait adopt� deux importantes modifications au r�glement des march�s de la cr�ation Bastille et Edgar Quinet.
La premi�re modification consistait en une augmentation des tarifs pour les exposants, passant de 20 � 22 euros par jour de pr�sence pour les abonn�s et de 21 � 29 euros par jour pour les volants, ceux qui ne disposent pas d'un emplacement fixe. Nous avions soutenu le principe d'augmentation diff�renci�e. Il semble en effet logique de favoriser les abonn�s qui s'engagent sur une dur�e plus longue d'exposition.
En revanche, notre groupe avait vot� contre la deuxi�me modification, qui consistait � instituer un principe d'assiduit�, 30 pr�sences minimum par an pour les exposants volants et 26 pour les abonn�s. Nous ne pensons pas qu?encha�ner les exposants � de fortes contraintes de pr�sence permette la survie de ces march�s de la cr�ation.
Je vous rappelle que ces march�s n'ont lieu qu'une fois par semaine. Aussi, imposer 30 pr�sences sur 52 cr�neaux disponibles, froides journ�es d?hiver comprises, est une contrainte trop lourde. Surtout, cela nous semble aller � l'encontre de ce qui est n�cessaire pour ces march�s. Il faut que ces march�s trouvent leur v�ritable public et assurent une rotation des exposants. Je vais y revenir.
Aujourd'hui, nous sommes amen�s � devoir nous prononcer sur l'attribution d'une nouvelle D.S.P. pour la gestion de ces deux march�s et ce, pour une dur�e de 5 ans. Vous avez re�u deux candidatures. La soci�t� "E.G.S." et la soci�t� "S.O.M.A.R.E.P.".
La soci�t� "E.G.S." semble dynamique en termes de mobilisation de nouveaux exposants par leur proposition de cr�er des partenariats avec des associations et des anciens �l�ves de l'�cole Boulle. Leurs propositions en termes d'�v�nementiel et d'animation nous laissent plus dubitatifs. L'aspect de leur strat�gie de communication qui semble vous avoir convaincus serait le d�veloppement d'une application mobile d�di�e au march�.
J'aimerais que vous puissiez nous expliquer, Monsieur JULLIARD, en quoi la cr�ation d'une application mobile d�di�e � l'information de ces deux march�s pourrait �tre pertinente. Nous n'avons rien contre le d�veloppement d'applications, bien �videmment. Nous en avons d'ailleurs propos� la cr�ation pour favoriser l'information locale mais encore faudrait-il que l'objet soit pertinent.
L'autre candidat, la "S.O.M.A.R.E.P.", semblait en effet moins innovant pour le recrutement des artistes exposants et sa proposition de partenariat avec un tour op�rateur chinois semblait pour le moins curieuse. N�anmoins, les actions qu'ils proposaient d'organiser, comme les Nuits blanches ou les f�tes des march�s de la cr�ation nous semblaient aller dans une direction int�ressante.
Monsieur le Premier Adjoint, � qui doivent �tre destin�s ces march�s�? Est-ce uniquement aux touristes�? Pour ce qui nous concerne, nous pensons que c'est vers une client�le parisienne et francilienne que doivent se tourner ces march�s, ce qui induit plusieurs obligations.
Tout d'abord, nous souhaiterions une plus grande rotation des exposants afin de favoriser les envies de revenir sur ces march�s, chose rendue quasiment impossible avec l'obligation d'assiduit�. On ne va pas au march� d'art comme on va acheter des l�gumes. Il faut du renouvellement de temps � autre pour que les Parisiens qui ont la possibilit� d'y aller deux ou trois fois dans l'ann�e aient envie d?y d�couvrir de nouvelles ?uvres.
Ensuite, il faut rendre ces march�s plus attractifs, donner envie aux Parisiens et aux Franciliens de s'y rendre le week-end et cela doit passer par la mise en place d'animations ambitieuses au sein de ces march�s. Notre pr�sident Eric AZI�RE l'a tr�s bien exprim� dans une tribune consacr�e � la place des forains � Paris, il y a des synergies � mettre en place entre les diff�rents types d'animations de rue, li�s historiquement et qui aujourd'hui tiennent leurs �v�nements chacun dans leur coin plut�t que de cr�er des impulsions communes.
Nous pensons que cr�er des �v�nements, des f�tes, des concerts au sein de ces march�s sera de nature � attirer des personnes, qui de simples fl�neurs d�sirant venir �couter de la musique ou assister � un spectacle de rue entre deux stands, deviendront de potentiels clients. Cet esprit semble malheureusement absent de la strat�gie que vous avez choisi de privil�gier.
Pour toutes ces raisons, nous ne sommes pas favorables pour donner notre blanc-seing � cette D.S.P. N�anmoins, dans le souci de ne pas creuser encore plus les finances de la Ville mais aussi et surtout celles des exposants actuels, nous ne souhaitons pas mettre l'arr�t � ces march�s en relan�ant une nouvelle proc�dure longue.
Nous nous abstiendrons donc sur ce projet de d�lib�ration. Je vous remercie.
Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup. La parole est � Danielle SIMONNET.
Mme Danielle SIMONNET. - Mes chers coll�gues, j'avais eu l'occasion d'intervenir sur le march� de la cr�ation, il y a, je crois, 2 ans, puisqu'il y avait une tr�s forte crainte que ce march� disparaisse et que la Ville renonce � conserver ce march� de la cr�ation � Bastille.
La situation des artistes est extr�mement difficile, et les artistes plasticiens, peintres vivent de la vente de leurs ?uvres, ou bien ils n?en vivent pas et ils ne sont plus artistes.
Il est important, quand on veut d�velopper Paris capitale culturelle, aussi de contribuer � ce que les artistes puissent y vivre. Cela passe par une politique globale, que ce soient les ateliers d?artistes et les expositions, par faire vivre les �changes culturels, mais cela passe aussi par le soutien au m�tier des artistes. Pour pouvoir continuer de cr�er, il faut qu?ils puissent vendre et vivre de ce qu?ils vendent.
Je peux vous dire, fille d?artistes, je sais ce qui est dur. Mes parents ont toujours dit�: dans la profession d?artiste, ce qui n?est pas �vident, c?est les soixante premi�res ann�es professionnelles. Je crois que Matisse disait la m�me chose, mais il avait limit� cela aux quarante premi�res ann�es professionnelles.
Sur le march� de la cr�ation, je suis contente de voir ce projet de d�lib�ration parce que cela veut dire qu?on s?engage au minimum pour cinq ans sur ce march�, mais je suis toujours extr�mement inqui�te. Inqui�te parce que, comme vous le savez, pour le nombre d?artistes qui continuent � r�sister et � participer � ce march� r�duit. Ces march�s du 11e arrondissement ont par ailleurs �t� tr�s fortement impact�s dans leur fr�quentation par les terribles attentats terroristes qui continuent, je pense, � avoir un impact sur l?affluence touristique. C?est une donn�e qu?on ne doit jamais oublier.
Mais on ne va pas sauver ce march� en durcissant les contraintes sur les artistes. Vous savez, une augmentation tarifaire de 50�% pour les volants, c?est-�-dire ceux qui ne sont pas abonn�s. Je ne sais plus � combien est le nombre d?abonn�s mais je crois que c?est entre 20 et 30 et gu�re plus aujourd?hui, donc c?est tr�s faible. Un minimum de pr�sence de 30 samedis, ce qui cumul� avec Quinet le dimanche fait 60 pr�sences annuelles. Cela accroit la d�saffection pour Bastille au profit de Quinet, ce qui pose un souci.
Sachez par ailleurs qu?il y a eu des probl�mes de stationnement pour les exposants qu?il faudra traiter car cela a occasionn�, parait-il, des accidents sur les pistes cyclables. Il faudrait aborder ce sujet-l�.
Mais surtout ce qu?il faut, pour que la poign�e d?artistes r�siste. Il faut absolument d�velopper les animations culturelles sur ce march� et les �changes entre ce qui se passe sur ce march� et la vie culturelle de l?arrondissement et de la capitale, pour que cela puisse vraiment redevenir un lieu culturel attractif, � la fois pour les Parisiennes et Parisiens, mais aussi pour les touristes.
Or, aujourd?hui, j?ai vraiment le sentiment qu?il n?y a aucune politique de communication faite par la Ville sur ce march�. Je sais bien, on me r�torquera�: oui, mais c?est un march�, ils vendent. Et comment la Ville peut assumer de faire de la publicit� pour une activit� lucrative�? Et vous trouverez sans doute paradoxal que, moi, Danielle SIMONNET, France insoumise, qui ne cesse de d�nigrer les activit�s lucratives, je vienne prendre la d�fense de ce march�.
Ah, je vous r�veille�!
Pour autant, sur les politiques culturelles, comment occulter cela�? Je trouve cela aberrant.
Je pense qu?il y a vraiment besoin de faire les animations culturelles et j?ai des doutes quand je lis le projet de d�lib�ration. Je ne connais pas "E.G.S." et je vous avoue qu?en "googlelisant" je n?ai pas r�ussi � avoir plus d?informations, mais l?Ex�cutif nous dira sans doute ce que fait cette entreprise.
En m�me temps, je n?ai pas sp�cialement de nostalgie pour "S.O.M.A.R.E.P." qui n?avait pas sp�cialement la cr�ation et la dynamisation culturelle dans ses habitudes et son c?ur de m�tier.
Concr�tement, on n?anime pas un march� de la cr�ation de la m�me mani�re qu?on anime un march� qui vend des carottes et des courgettes. Ce sont des m�tiers totalement diff�rents.
J?aimerais donc savoir ce que la Ville compte enfin faire avec le partenaire "E.G.S." mais surtout avec les artistes et avec l?ensemble des partenaires locaux, et donc aussi pleinement la mairie du 11e arrondissement. Que la mairie du 11e nous dise ce qu?elle compte faire, et la mairie du 12e arrondissement situ�e � c�t�?
Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Je vous invite � conclure.
Mme Danielle SIMONNET. - ? pour que v�ritablement il y ait une politique culturelle faite.
Sachez que les artistes ont �t� fort peu associ�s et s?en plaignent.
Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup.
Pour vous r�pondre, la parole est � Fr�d�ric HOCQUARD.
M. Fr�d�ric HOCQUARD, adjoint. - Merci, Madame la Maire.
Madame SIMONNET, je suis ravi de vous entendre d�fendre le march� dans cette Assembl�e et le fait que nous soutenions le d�veloppement des march�s.
Nous avons effectivement pass� un appel � march� public sur les deux march�s de la cr�ation � Bastille et � Edgard Quinet, principalement parce que l?�tat de d�veloppement que nous avions pr�c�demment qui �tait confi� � la "S.O.M.A.R.E.P." n?�tait pas satisfaisant.
De ce point de vue, vous l?avez soulign� toutes les deux dans votre intervention, le fait de pouvoir changer aussi, m�me si la "S.O.M.A.R.E.P." �tait tout � fait � m�me de pouvoir r�pondre � la prolongation de sa d�l�gation, nous permettait � un moment donn� de pouvoir insister sur un certain nombre de sujets qui n?�taient pas suffisamment pr�sents dans l?animation de ces march�s.
La premi�re chose, vous l?avez soulign�, c?est le contact et le travail qui doit se faire en direction du territoire. La "S.O.M.A.R.E.P.", vous l?avez l� aussi soulign�, avait un projet qui �tait plut�t un projet destin� avec un tour op�rateur chinois � d�velopper un aspect qui soit touristique, et nous avons plut�t choisi quelqu?un, "E.G.S." en l?occurrence, au travail et � l?implantation territoriale - vous avez d� voir, Madame SIMONNET, en allant sur Internet que "E.G.S." g�rait d�j� un certain nombre de march�s au niveau du territoire pas seulement parisien mais m�tropolitain�- et donc de pouvoir renforcer justement cette implantation territoriale.
La deuxi�me chose est effectivement la question de la cr�ation d?une application mobile. Ce sont des choses nouvelles, qui peuvent justement �tre � m�me de permettre de d�velopper des r�seaux et de mettre en place de la visibilit� pour ces march�s, et de la visibilit� pour les artistes et les cr�ateurs qui sont pr�sents.
Cela fait partie de tout le travail que la Ville de Paris, la Municipalit� fait pour soutenir les cr�ateurs, les march�s d?art et les cr�ateurs d?art, � la fois sur leur travail de d�veloppement, leur travail de confrontation avec le public, mais aussi sur leur travail d?implantation sur le territoire. Cela fait partie de tout un travail que nous r�alisons et donc d?un certain nombre de dispositifs que nous d�veloppons l�-dessus.
En dernier �l�ment, je prends note de l?ensemble des questions que vous avez pos�es et des remarques que vous faites notamment sur le fait qu?avec les mairies du 11e et du 14e arrondissement, nous puissions �tre � m�me de d�velopper l?implantation de ces march�s au niveau du territoire.
Je rappelle que la place de la Bastille va �tre refaite et en partie pi�tonnis�e, ce qui va aussi amener une nouvelle dynamique sur cette place car la partie de la pi�tonisation devrait amener un nouveau public � cet endroit-l�. Je crois que c?est dans cet esprit que nous avons pass� ce nouveau march� avec "E.G.S.". C?est permettre aussi derri�re certainement une meilleure communication sur ces march�s.
J?esp�re avoir r�pondu � l?ensemble des questions que vous m?avez pos�es sur ce sujet, sachant que, comme d?autres dossiers, c?est un sujet qui - vous l?avez remarqu� puisque vous avez pos� la question au premier adjoint et je ne suis pas le premier adjoint�- �tait pr�c�demment g�r� par le Premier adjoint sur la culture et qui est maintenant g�r� par moi. Je vous remercie.
Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup, Monsieur HOCQUARD.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAE 313.
Qui est pour�?
Qui est contre�?
Qui s?abstient�?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2017, DAE 313).
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