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Mme LA MAIRE DE PARIS. - Mes chers coll�gues, c'est avec un immense plaisir que j'ai l'honneur d'accueillir ce matin le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'Homme, M. Zeid Ra'ad AL HUSSEIN au lendemain de la journ�e internationale des droits de l'Homme.

Hier, nous avons lanc� la comm�moration du 70e anniversaire, c'�tait le 69e anniversaire, mais c'est l'ann�e du 70e anniversaire de la D�claration universelle. Nous avons lanc� cette comm�moration � l'endroit m�me o� elle fut sign�e, au palais de Chaillot, les associations, les militants, les partenaires de Paris, les Parisiens sont venus nombreux rappeler l'attachement de Paris aux droits de l'Homme.

Cet attachement, bien s�r, n'est pas simplement le fruit de son histoire, m�me si nous le savons, Paris est une ville dans laquelle les droits de l'Homme, non seulement ont toute leur place, mais y ont �t� aussi proclam�s d�s la D�claration universelle de 1789, et ensuite la d�claration, notamment, universelle de 1948. C'est aussi � Paris que l'accord sur le climat a �t� conclu en 2015. Paris est une ville qui � la fois inspire, et qui a un devoir, une obligation particuli�re par rapport � la question des droits de l'Homme.

Monsieur le Haut-Commissaire, chacun conna�t votre action d�termin�e au service des droits humains, et la n�cessit� de rester mobilis� alors que 70 ans apr�s l'adoption de la d�claration universelle, nous faisons encore face � des situations alarmantes. Des peuples soumis � des r�gimes autoritaires, des victimes de conflits arm�s, des minorit�s pers�cut�es, des femmes viol�es, des r�fugi�s qui subissent les pires violences durant leur voyage, et aujourd'hui, le r�tablissement de l'esclavage dans un certain nombre de pays, on pense bien s�r � la Libye et � cette situation choquante, inacceptable de march�s aux esclaves.

Face � cette situation, les villes ont un r�le majeur � jouer, et Paris doit y prendre toute sa part. Les villes ont un r�le majeur � jouer, parce qu'elles sont en premi�re ligne de front de la mondialisation.

Elles sont en premi�re ligne de front pour accueillir toutes ces populations tr�s cr�atives qui vont tr�s bien et font la richesse et l'essor de nos villes, et Paris accueille ces populations jeunes et cr�atives avec bonheur et cherche bien s�r � les accueillir encore plus, mais nos villes accueillent aussi des populations qui vont moins bien, celles qui sont � la recherche de protection, tout simplement parce que dans nos villes o� il y a de la lumi�re, les populations � la recherche tout simplement d'une vie meilleure ou de sauver leur vie, se disent que c'est l� qu'elles peuvent trouver secours et assistance.

Dans nos villes, nous travaillons justement l'acc�s de toutes ces populations aux services essentiels, les services qui garantissent la dignit� des droits humains, la sant�, l'�ducation, le logement, la citoyennet�.

Dans nos villes, les grandes villes du monde, et bien s�r Paris, nous faisons en sorte que les r�fugi�s puissent �tre accueillis dignement, c'est ce que nous avons fait ensemble.

Et je veux remercier ici une majorit� tr�s tr�s large de ce Conseil de Paris � laquelle une partie de l'opposition s'est jointe. Je veux remercier les groupes de la majorit� et le groupe UDI-MODEM de nous avoir accompagn�s pour l'ouverture de 2 centres de r�fugi�s � Paris, l'un pour les hommes, l'autre pour les femmes et les familles, mais aussi et l�, toute la majorit� et l'opposition municipale s'y retrouvent pour soutenir les initiatives concernant les journalistes, les artistes, � travers le r�seau ICORN, qui est le r�seau des villes refuges, et nous le savons, la maison des journalistes install�e dans le 15e arrondissement, Monsieur le maire du 15e, est un haut lieu justement de cette solidarit� que nous apportons.

Dans le Conseil que nous allons avoir, nous allons d'ailleurs d�lib�rer notamment sur une aide concernant la situation des r�fugi�s en Libye, pour venir accompagner les grandes organisations humanitaires qui luttent contre notamment l'esclavage et la traite des �tres humains qui est en train aujourd'hui de se d�velopper.

Nous avons aussi d�cid�, parce que nous le voyons, beaucoup de maires, les maires sont, de grandes villes ou petites villes, � travers le monde, l'expression de la d�mocratie locale, l'expression des pouvoirs locaux.

De plus en plus, les maires dans le monde sont aussi des cibles, sont menac�s, il y a dans le monde beaucoup de maires emprisonn�s aujourd'hui, notamment pour des raisons politiques, je pense � des maires qui appartiennent � des minorit�s dans certains pays. Je pense � nos coll�gues kurdes, qui pour beaucoup d'entre eux sont emprisonn�s, et nous avons souhait� cr�er, avec mon adjoint Patrick KLUGMAN, cela vous sera propos�, un observatoire des maires en danger, afin d'avancer l� aussi sur un statut protecteur et en tous les cas sur des mobilisations. Nous le savons, quand la mobilisation se fait � l'�chelle internationale, elle apporte sa protection.

Paris, enfin, continuera � apporter sa protection � travers la Citoyennet� d'honneur, � des femmes et des hommes qui sont menac�s dans leur vie, parce qu'ils expriment leur libert� d'opinion qui leur est refus�e, et nous savons l� aussi que cette citoyennet� d'honneur a une force dans la mesure o� lorsque Paris l'accorde, elle devient une protection pour beaucoup d'entre elles et d'entre eux.

Monsieur le Haut-Commissaire, nous sommes ici une ville engag�e vous le savez, une ville sur laquelle vous pouvez compter, vous pouvez compter sur chacun des Parisiens, vous pouvez compter, je pense, sur chacun des �lus ici pr�sents et bien s�r sur la Maire de cette ville que je suis. Vous pouvez compter sur nous pour porter toujours plus haut et plus fort cette question des droits humains. Nous sommes � vos c�t�s dans la crise globale, dans cette grande d�stabilisation du monde. Nous savons que l'Europe a un r�le tr�s particulier � jouer, et nous ferons tout pour que l'Europe soit � la hauteur de l'enjeu qui est celui pas simplement de l'Europe, mais bel et bien celui de l'humanit�.

Monsieur le Haut-Commissaire, je vous remercie d'honorer de votre pr�sence notre Assembl�e and now, the floor is yours. Thank you very much for beeing here.

M. le Haut-Commissaire - Madame la Maire, Mesdames et Messieurs les �lus du peuple de Paris, Excellence, chers coll�gues et amis, c'est un honneur pour moi d?�tre ici parmi vous pour assister � la comm�moration de l'adoption de la d�claration universelle des droits de l'homme de Paris qui eut lieu en 1948. Cette d�claration s'inspire, d'ailleurs, tr�s largement du texte r�dig� et adopt� dans cette m�me ville en 1789. Il s'agit, bien s�r, de la d�claration des droits de l'homme et du citoyen.

Les hommes et les femmes de Paris ont toujours d�fendu ardemment la libert�, la justice et l'�galit�, les valeurs qui ont port� au plus haut la cause des droits de l'homme. Je suis ici pour vous exprimer ma profonde gratitude et vous demander de prendre � nouveau le flambeau de l'un des plus importants combats de notre histoire, celui qui vise � offrir � chaque �tre humain un monde o� r�gnent la justice, l'�galit� et la dignit�. Car les droits de l'homme sont inali�nables et ne peuvent �tre, d�s lors, retir�s l�gitimement par aucun gouvernement ou aucun autre acteur. Car les principes de justice, d'�galit� et de dignit� sont les fondements qui garantissent une paix durable entre les soci�t�s au sein de ces derni�res.

Aujourd'hui, les droits de l'homme sont en r�el danger. Des �tats et d'autres acteurs non �tatiques violent volontairement et de mani�re d�lib�r�e les r�gles de d�cence humaine �l�mentaires, pourtant bien �tablies en droit international humanitaire. Des millions de personnes sont victimes d'humiliations, de discrimination, d'exploitation, de privations et de tyrannie, ici, en Europe, et ailleurs. On observe une mont�e des nationalismes qui attisent la peur, le racisme et la x�nophobie, qui d�signent des responsables et r�coltent le fruit de leur labeur lorsque des foules hurlantes s'en prennent aveugl�ment aux plus vuln�rables.

Dans de nombreux pays du monde, nous assistons au recul des droits, notamment du droit des femmes, des minorit�s, des migrants et du principe fondamental qui inclut la soci�t� civile dans la prise de d�cisions. Nombre d'entre nous craignent un retour en arri�re si nous continuons � nous aventurer sur cette voie d�sastreuse pour aboutir � une plan�te ravag�e par la souffrance et les guerres, car la justice est fondamentale si l'on souhaite qu'une relation s'inscrive dans la paix.

Vous, les �lus du peuple, avez un r�le d�terminant � jouer dans la d�fense des droits de l'homme et le respect de la dignit� humaine dans nos communaut�s. Au sein du Conseil de Paris, il vous est possible d'�tablir un tissu solide et r�silient fait de valeurs communes dans la promotion de l'�galit� entre chaque individu, ind�pendamment du sexe, de la race ou de l?origine ethnique, de la croyance religieuse, du handicap, de l'orientation sexuelle et aussi du statut de migrant et ce, en aidant les personnes � comprendre que leurs similarit�s sont bien plus nombreuses que leurs diff�rences, en �difiant des ponts entre les communaut�s et en d�truisant les murs au lieu de les construire.

Les violences extr�mistes font leur lit dans l?ali�nation et la discrimination. Dans cette belle ville qui a subi les effroyables attentats du 13 novembre 2015, vous �tes en mesure de pr�ner l'empathie et le respect, ces valeurs d'inclusion qui mettent � mal les forces haineuses et construisent la paix. Vous pouvez ?uvrer � offrir un m�me acc�s aux services publics, � prot�ger le droit des individus � un logement, � l?�ducation, � l?emploi et un environnement sain. Vous pouvez garantir les chances des jeunes qui ont droit au m�me respect que leurs a�n�s. Lorsque de nombreux jeunes sont condamn�s � une incertitude �conomique et au d�sespoir, leur amertume ronge le tissu social. De m�me, si la r�gle de droit est asservie � des fins politiques et personnelles, et lorsque les forces de l'ordre sont per�ues comme violentes, arbitraires et injustes, elles viennent nourrir la ranc?ur et le d�sir de vengeance. En tant qu?acteurs politiques, �conomiques et sociaux reconnus dans ce pays et dans toute l'Europe, vous pesez sur la reconnaissance des droits de l'homme aux migrants. Je partage avec nombre d'entre vous l'inqui�tude face aux atteintes intol�rables dont sont victimes les migrants en Libye, et l?Union europ�enne a en l?esp�ce un r�le � jouer. Mon inqui�tude va grandissante, notamment sur le sort des migrants dans de nombreux pays europ�ens. Je tiens � vous rappeler que les autorit�s sont tenues de faire respecter et de prot�ger les droits fondamentaux des personnes et ce, sans tenir compte de leur statut administratif. Aujourd?hui, je vous demande bien plus que la simple participation � un autre anniversaire plein de sentimentalisme. Je vous enjoins � r�fl�chir sur le caract�re essentiel, sur l?urgence absolue de cette d�claration universelle des droits de l?Homme, d?attirer dans votre sillage un large public pour d�fendre notre cause, d?agir pour contrer les individus emplis de haine et les ennemis de ces droits, de faire avancer ces droits. Car le choix qui s?ouvre � nous aujourd?hui est clair, nous pouvons d�fendre ardemment les droits qui nourrissent la justice et construisent la paix ou nous pouvons permettre qu?ils soient d�construits et reni�s jusqu?� ce qu?ils s?affaissent � nos pieds et que notre monde bascule dans la violence. C?est le combat qui appartient � notre g�n�ration et il n?est pas d�sesp�r�, loin s?en faut. Nos pr�d�cesseurs, ces g�ants du mouvement de d�fense des droits ont su en finir avec l?esclavage, le colonialisme, la s�gr�gation, l?apartheid et bien plus. Le d�fi � relever aujourd?hui est concret et nous pouvons et nous nous devons de r�ussir. A nouveau, je remercie la Maire de cette invitation et tous les repr�sentants.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, cher coll�gue.

C?est apr�s un message aussi fort et aussi inspirant que nous allons traduire tr�s concr�tement un certain nombre de nos ambitions, celles qui consistent � vouloir faire de cette ville, une ville inclusive, innovante, solidaire.

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