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33- V - Question d'actualité de M. Pascal VIVIEN, au nom du groupe " Rassemblement pour Paris " à M. le Maire de Paris, concernant lutte contre la pollution.



VI - Question d'actualit� de M. Bertrand BRET, au nom de groupe socialiste et apparent�s � M. le Maire de Paris relative aux r�cents pics de pollution � Paris et la politique de pr�vention.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous passons � la question d'actualit� de M. Pascal VIVIEN au nom du groupe " Rassemblement pour Paris ", relative � la lutte contre la pollution ainsi qu'� la question d'actualit� de M. Bertrand BRET qui a trait au m�me sujet.
M. Pascal VIVIEN, adjoint. - Monsieur le Maire, la semaine derni�re a �t� marqu�e par une nouvelle alerte � la pollution atmosph�rique dans la Capitale. Nous connaissons bien s�r les efforts que la Ville, notamment sous votre impulsion, d�veloppe pour lutter contre la pollution en particulier par une information de qualit� des Parisiens.
Mais manifestement dans ce domaine les Parisiens, ces derniers jours, ont eu le sentiment que certains, ou plus exactement certaines, cherchaient � cr�er l'affolement, ce qui peut para�tre indigne si l'on peut croire que les intentions politiques n'�taient pas absentes de cette inqui�tude r�pandue.
Quelles mesures pensez-vous prendre pour que l'action et l'information dues aux Parisiens se fassent dans des conditions encore plus efficaces et plus sereines ?
D'autre part, je souhaiterais savoir quel enseignement vous tirez de ce dernier �pisode en mati�re de lutte contre la pollution � Paris ?
Je vous remercie Monsieur le Maire.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur VIVIEN.
Monsieur BRET, vous avez la parole.
M. Bertrand BRET. - Monsieur le Maire, cela vient d'�tre dit la semaine derni�re, les Parisiens ont �t� victimes une fois de plus de pics de pollution importants.
Cette pollution clairement identifi�e comme �tant d'origine automobile et non pas gouvernementale, est � l'origine de plusieurs d�c�s par an, et provoque de v�ritables �pid�mies d'allergies respiratoires en particulier aupr�s des populations les plus fragiles, c'est-�-dire les personnes �g�es et les enfants.
Vous nous dites que vous faites beaucoup de choses pour am�liorer la situation, mais permettez-moi de dire que si vous annoncez beaucoup, vous agissez peu.
Qu'on en juge !
A l'�t� 1995, vous annonciez, non sans une certaine pr�cipitation, un tramway dans le sud de Paris. Deux ans apr�s, les �tudes de la R.A.T.P. sont sur votre bureau. Nous attendons tous votre d�cision et nous l'attendons avec impatience. Mais � l'�vidence elle ne vient pas !
En juin 1996, vous annonciez �galement que vous alliez tenir des Etats g�n�raux de l'Environnement au printemps 1997. Eh bien, nous les attendons toujours, ces Etats g�n�raux. Nous sommes en f�vrier 1998 !
En novembre 1996, vous nous annonciez en vrac un dispositif de vannes aux entr�es du boulevard p�riph�rique qui en fait de vanne en �tait bien une pour les �lus de la Petite couronne notamment !
Une r�forme de stationnement particuli�re pour les riverains : rien n'a chang� depuis quinze mois.
Un nouveau r�seau de bus comprenant 70 kilom�tres de sites prot�g�s : nous en avons vot� 7 kilom�tres et demi, l'ann�e derni�re, et quelques hectom�tres cette ann�e !
En mati�re de v�lo, un plan de 100 kilom�tres mais � l'�vidence votre plan ne r�pond pas � l'exigence de la situation.
Il faut donc avoir le courage de le dire, le seul moyen efficace de lutter contre la pollution urbaine est de restreindre la circulation automobile dans Paris et ce courage, Monsieur le Maire, vous ne l'avez pas.
C'est un travail de fond qui devrait �tre men� pour redonner leur place aux transports en commun et aux circulations douces. Depuis la loi d'orientation des transports int�rieurs, la LOTI de 1982, vous aviez vous-m�me, en tant que premier adjoint, ainsi que votre pr�d�cesseur, toutes possibilit�s d'�laborer un plan de d�placement urbain. Or, vous n'avez rien fait, l'Etat devant prendre l'initiative en ce domaine par l'�laboration d'un Plan de d�placement au niveau r�gional impos� par la nouvelle loi sur l'air.
Est-il vraiment indispensable en mati�re de pollution, Monsieur le Maire, d'�tre en permanence en situation d'attente ?
La lutte contre la pollution exige une capacit� d'anticipation et de pr�vention. C'est pour cela que nous vous demandons la mise en place :
- d'un v�ritable m�tro de surface avec des lignes de bus en site propre, et l'installation d'un tramway dont vous savez qu'il sera d'une utilit� d�terminante pour la qualit� de vie et de l'air � Paris ;
- une v�ritable r�forme de la politique de stationnement forte et dissuasive ;
- l'incitation � l'usage de nouvelles �nergies en particulier pour les taxis parisiens ;
- le d�veloppement d'un r�seau vert dans le cadre d'un programme de circulations douces et enfin l'instauration d'une v�ritable concertation avec les communes limitrophes sur ce sujet.
Ma question est donc simple, Monsieur le Maire : quand prendrez-vous enfin les mesures �nergiques et durables que la situation r�clame ?
(Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste).
M. LE MAIRE DE PARIS. - Je vous remercie d'avoir pos� ces questions qui sont effectivement des questions int�ressantes et importantes.
En effet, toutes les �tudes existantes ont d�montr� que la pollution atmosph�rique pose dans les grandes agglom�rations urbaines un probl�me de sant� publique.
C'est donc une question importante et s�rieuse, c'est d'ailleurs pour cela que j'ai souhait� que notre premier d�bat en juillet 1995 y soit consacr�.
A ce propos, je m'�tonne que le Ministre de l'Environnement ait pu, devant l'Assembl�e nationale, dire mercredi dernier, 4 f�vrier, que Paris connaissait au moment o� elle parlait, une alerte de niveau 2, alors que ce n'�tait vrai ni pour le moment, ni pour cette journ�e, ni pour toutes celles qui allaient suivre.
Comment demander demain aux Parisiennes et aux Parisiens des efforts pour lutter contre la pollution s'ils peuvent penser que l'information qu'on leur donne est fausse ?
Le combat contre la pollution atmosph�rique est d'abord une question d'information du public car c'est par une juste connaissance des �volutions de la pollution atmosph�rique et de ses effets sur la sant� que le public modifiera ses comportements et que la pollution pourra r�gresser.
D�s juillet 1995, j'ai tenu � ce que la Ville fournisse chaque jour l'information disponible sur des panneaux d'information.
Par ailleurs, j'ai souhait� que la Ville s'entoure d'un Comit� d'experts, pr�sid� par le Professeur AIGRAIN, pour �tre inform�s r�guli�rement, de mani�re pr�cise et objective.
Aujourd'hui, et pour r�pondre pr�cis�ment � ces questions, apr�s le r�cent �pisode de pollution que nous avons connu et des d�clarations de toutes sortes qui l'ont accompagn�, suite au Sommet de Kyoto, je consid�re qu'il est n�cessaire que nous d�veloppions encore l'information qui est donn�e.
Les Parisiennes et les Parisiens ont en effet droit � une juste information sur les effets de la pollution sur leur sant�. Je pense en particulier aux scolaires et aux personnes �g�es.
Je demande donc � la Commission AIGRAIN de r�diger maintenant, en liaison avec les autorit�s sanitaires de la Ville et de l'Etat, un guide qui rassemblera l'ensemble des informations n�cessaires sur les ph�nom�nes de pollution et leur pathologie ainsi que tous les conseils et recommandations en mati�re de sant� que cette commission jugera utiles de prodiguer. Je souhaite que nous disposions de ce guide avant l'�t�.
Je le ferai aussi diffuser � tous les Parisiens concern�s. Pour le reste, il faut �videmment continuer � lutter contre la pollution, c'est ce que nous rappelle une nouvelle fois ce dernier �pisode de pollution atmosph�rique.
Les jours de forte pollution, la Ville continuera d'assumer ses responsabilit�s. Ainsi durant les trois jours de la semaine derni�re, la Ville a pris sa part en accordant le stationnement r�sidentiel gratuit. C'est d'ailleurs, je vous le signale, la seule mesure retenue par les pouvoirs publics, pendant ces trois jours, qui avait un co�t direct.
Lorsque ce sera n�cessaire, la Ville participera � la gratuit� des transports en commun. On ne lutte pas contre la pollution seulement au moment des alertes. La lutte contre la pollution demande une action de fond de tous les jours. Paris dispose d'un r�seau de transport en commun le plus dense et le plus efficace au monde. Il faut encore le d�velopper et l'am�liorer.
J'ai inscrit un programme de cr�ation de 70 kilom�tres de couloirs r�serv�s. J'ai demand� � la R.A.T.P. d'ouvrir de nouvelles lignes.
J'ai �galement demand� que les d�cisions soient prises pour la r�alisation d'un tramway de Paris. Je l'ai demand� et j'attends de conna�tre les d�cisions de ceux qui doivent d�cider financi�rement.
Attendez, est-ce qu'on vous a donn� un �l�ment chiffr� ?
Aucun ! C'est tr�s bien de dire " il faut " bien s�r il faut, mais que le Gouvernement nous dise ce qu'il compte faire sur le plan financier.
(Applaudissements sur les bancs des groupes " Rassemblement pour Paris " et " Paris-Libert�s ").
Nous avons engag� un plan v�lo ambitieux. Nous aidons le d�veloppement des voitures �lectriques. Nous allons r�aliser 10 quartiers tranquilles par an en cr�ant dans la Capitale un v�ritable r�seau de quartiers, reli�s entre eux par des circulations douces.
J'ai fix�, comme objectif, une diminution de la circulation automobile de 5 � 10 %. L'Etat a aussi des responsabilit�s et doit les assumer !
Le Gouvernement doit passer aujourd'hui aux actes. Nous attendons toujours que soient mises en application les dispositions qui ont �t� pr�vues par la loi sur l'air, et en particulier celles concernant la vignette verte.
On nous les annonce une nouvelle fois pour le prochain Conseil des Ministres, tant mieux. J'esp�re que les mesures qui seront prises seront plus efficaces que celles dont on entend parler dans la presse.
On attend toujours que des d�cisions soient prises pour lutter contre la pollution au travers de la fiscalit� des carburants. Les arbitrages actuels ne vont pas dans le bon sens. On attend toujours que la r�glementation actuelle concernant le GPL, et le GNV �volue. On attend toujours que des d�cisions soient retenues pour favoriser le d�veloppement du " City-Fioul " dans la r�gion.
On attend que l'Etat d�veloppe les transports en commun en Ile-de-France et � Paris. C'est l'Etat qui dirige les transports en commun en Ile-de-France. J'entends parler de suppression de projet, de retards pour la mise en service de lignes nouvelles. Je le rappelle solennellement : Paris ne peut pas lutter seul contre la pollution. A de nombreuses reprises, j'ai demand� que les collectivit�s concern�es se r�unissent avec les repr�sentants de l'Etat pour coordonner les mesures � mettre en oeuvre pour lutter contre la pollution dans la r�gion mais je n'ai jamais eu de r�ponses.
Oui, mes chers coll�gues, pas m�me une r�ponse. Voil� le sens de la d�mocratie appliqu�e par certains membres de ce Gouvernement.
Ne croyez-vous pas que la lutte contre la pollution m�riterait que l'on se mette tous autour d'une table pour en parler ? En attendant, Paris s'attachera � donner une information plus juste et pr�cise aux Parisiens et nous poursuivrons notre action contre la pollution atmosph�rique.
Nous suspendons la s�ance en formation de Conseil municipal.

Février 1998
Débat
Conseil municipal
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