retour Retour

11- 1997, DLH 334 - Autorisation à M. le Maire de Paris de consentir le dépôt par la S.E.M.E.A.-XV d'une demande de permis de construire en vue de la construction de logements locatifs aidés très sociaux sur un terrain libre et nu situé 16, rue Camulogène - 11, rue de Montebello et 7, rue Chauvelot (15e).



M. LE MAIRE DE PARIS. - Sur le projet de d�lib�ration DLH 334 - 11, rue de Montebello, rue Chauvelot dans le 15e arrondissement.
La parole est � M. BLET.
M. Jean-Fran�ois BLET. - Au 15, rue Camulog�ne, le terrain est nu ; l'immeuble pr�c�dent ayant �t� d�moli par la S.E.M.E.A. 15.
Premi�re observation : pourquoi avoir d�moli malgr� l'�tat satisfaisant du b�ti et malgr� son potentiel pour le quartier, apr�s une rapide r�habilitation ?
Il s'agissait en fait d'un ensemble de deux b�timents R+1, de part et d'autre d'une �curie, ou un cheval r�sidait encore jusqu'� peu.
Le permis de d�molir avait alors fait l'objet d'un recours devant le tribunal administratif et un article du " Parisien " avait immortalis� les lieux au moment de la d�molition d�but 1991 tandis que les riverains manifestaient leur m�contentement en d�ployant une vaste banderole.
En fait l'histoire s'av�re un peu sordide puisque tout cela ne serait peut-�tre pas arriv� sans le d�c�s du propri�taire, un ancien mara�cher qui, sur son lit de mort, avait l�gu� oralement son bien � ses locataires. Ces paroles transmises par le m�decin ne furent malheureusement pas reconnues ; les biens furent mis en vente par adjudication et les locataires furent expuls�s par la Ville devenue propri�taire.
Il est clair qu'une r�habilitation aurait �t� pr�f�rable, plus rapide, moins co�teuse et moins traumatisante pour le quartier.
Mais surtout, pourquoi avoir refus� d'examiner le projet de l'Ambassade du Canada qui envisageait d'acqu�rir ce b�timent pour le r�habiliter en centre culturel, sous l'impulsion de M. Robert BLONDIN, attach� culturel � l'Ambassade et animateur de Radio Canada ?
M. GALY-DEJEAN en avait �t� saisi.
Attir� par le nom de l'impasse du Labrador attenante et s�duit par le quartier avant que la Ville et la S.E.M.E.A. n'en fasse un champ de bataille, M. BLONDIN a fait conna�tre ce quartier � tous les Canadiens par l'interm�diaire d'un roman qu'il a r�dig� sur place, " les Sabots de Brel ", haut lieu de r�sistance.
Pourquoi donc avoir refus� cette opportunit� unique d'un �quipement culturel dans ce quartier qui de plus est financ� par un intervenant priv� �minent ? Tout le monde y trouvant ses avantages : le quartier, la Ville et le Labrador.
Car ce qui manque � ce quartier bord� par les cit�s des P�richaux et de la Porte de Vanves, ce ne sont pas les logements, mais des activit�s culturelles, des �quipements collectifs !
On nous dit aussi que la Ville a pr�empt� ce site en 1990 dans le cadre du secteur D.P.U.R Castagnary-Bran�ion.
Question de proc�dure : il serait utile, pour les Parisiens, et pour notre information, que notre Assembl�e soit syst�matiquement saisie de chaque pr�emption m�me si la globalit� du secteur a d�j� �t� approuv�e en D.P.U.R, car ce qui a pu �tre globalement valable nagu�re ne l'est peut-�tre pas ou plus au cas par cas quelques ann�es plus tard.
On nous dit �galement que le projet de construction pr�vu aura une SHON de 500 m�tres carr�s, g�n�rant un COS de 3,09.
Pourquoi enfreindre d�lib�r�ment le P.O.S ? Vous le savez, Monsieur le Maire, le C.O.S maximum autoris� dans ce secteur class� zone Uhb est de trois. Le d�passer, m�me mod�r�ment, c'est enfreindre la loi et prendre le risque d'�tre une nouvelle fois sanctionn� par le tribunal administratif. Cela n'est pas admissible de la part de la Ville.
Quoi qu'il en soit, vous le savez aussi, la Ville s'�tait engag�e il y a quelques ann�es, � inscrire le micro secteur LABRADOR-CAMULOGENE en zone UL dans le P.O.S, avec un CO.S de 1,5, soit une densit� deux fois moindre.
Puis ce fut le retournement soudain de situation et en mai 1995, vous imposer une zone UM ou Uhb avec un C.OS. de 3 et une r�glementation incompatible avec les pavillons existants.
Enfin, �voquer le secteur Labrador-Camulog�ne nous rappelle le triste sort qu'a r�serv� la Ville � cette impasse sauv�e in-extremis par l'action de l'association Environnement XVe et son Pr�sident Tristan FLEURQUIN.
Reste la d�licate question de l'entretien de la voirie. L'impasse du Labrador, et la rue Camulog�ne sont class�es en voies priv�es. Malgr� les demandes des riverains, la Ville refuse de rendre publiques ces voies priv�es violant d�lib�r�ment les engagements de Jacques CHIRAC qui en 1991 d�clarait dans les colonnes du " Monde " vouloir municipaliser toutes les voies priv�es de la Capitale avant les �lections de 1995.
Mais surtout, la Ville refuse de participer � l'entretien des voies. En 1988, pour rem�dier � cette carence, les propri�taires de l'impasse du Labrador et de la rue Camulog�ne - dont celui du n� 16 - ont cr�� un syndicat. A l'unanimit�, ils ont adopt� et mis en oeuvre de lourds travaux de r�fection de ces voies.
Mais depuis que la Ville est propri�taire du 16 rue Camulog�ne, le syndicat est d�stabilis�. La Ville ne participe pas aux r�unions et ne paie pas ses charges.
Monsieur le Maire, la Ville doit assumer ses responsabilit�s !
Elle doit assumer ses devoirs au sein du syndicat, mais surtout elle devrait municipaliser l'impasse du Labrador et la rue Camulog�ne comme vous le demandent les riverains et comme s'y �tait engag� votre pr�d�cesseur.
M. Michel BULT�, adjoint. - M. BLET vient de faire un long expos�, sur la situation de ce quartier. En ce qui concerne l'entretien des voies, ce n'est pas du tout l'objet de ce projet de d�lib�ration.
Il a �voqu� aussi le devenir des immeubles. Je lui rappelle qu'ils sont d�molis depuis 1991. Je n'ai pas eu connaissance et les services non plus, d'une offre de l'Ambassade du Canada qui, aujourd'hui, est obsol�te puisque les b�timents n'existent plus.
En ce qui concerne ce type d'op�ration, Monsieur BLET, si vous connaissez d'�ventuels preneurs, nous sommes bien entendu pr�ts � recueillir toutes vos propositions.
Par rapport � ce projet de d�lib�ration, je rappellerai qu'il s'agit de pr�voir sur ce terrain, maintenant nu, un programme de logements P.L.A.-T.S dans le 15e arrondissement, c'est-�-dire 7 logements tr�s sociaux. Ce projet de d�lib�ration a �t� vot� � une large majorit� dans le 15e arrondissement. Sachez, Monsieur BLET, que les �lus sur les bancs de gauche de notre h�micycle souhaitent �galement que l'effort de logements sociaux puisse �tre r�parti sur l'ensemble de la Capitale et M. TIBERI nous a demand� d'y veiller.
C'est l� un exemple flagrant de cette volont� de r�aliser des logements sociaux P.L.A.-T.S. dans un arrondissement non pas de l'est, mais de l'ouest parisien. Cette op�ration est exemplaire. Je souhaite qu'elle puisse �tre accept�e.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DLH 334.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt� � la majorit�, MM. BLET, REVEAU et Mme SCHNEITER s'�tant abstenus, MM. DUMAIT, MESMIN et Mme TAFFIN ayant vot� contre. (1997, DLH 334).

Février 1998
Débat
Conseil municipal
retour Retour