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22- 1998, DASCO 15 - Autorisation à M. le Maire de Paris de signer un marché sur appel d'offres ou un marché négocié, dans l'hypothèse où l'appel d'offres serait déclaré infructueux, en vue de la poursuite de l'expérimentation de la numérisation de la liste d'appel dans les écoles élémentaires et maternelles.



M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous passons au projet de d�lib�ration DASCO 15 portant autorisation � M. le Maire de Paris de signer un march� sur appel d'offres ou un march� n�goci�, dans l'hypoth�se o� l'appel d'offres serait d�clar� infructueux, en vue de la poursuite de l'exp�rimentation de la num�risation de la liste d'appel dans les �coles �l�mentaires et maternelles.
La parole est � Mme BLUMENTHAL.
Mme Mich�le BLUMENTHAL. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, nous ne sommes pas oppos�s � la modernisation d'un syst�me permettant � la Municipalit� de faire des �conomies et d'�viter les gaspillages, mais nous exigeons le respect des r�gles et de la d�mocratie concernant la mise en place d'un fichier et le respect des limites des pr�rogatives de chacun des partenaires concern�s.
Nous constatons que l'exp�rience mise en place dans le 13e arrondissement a provoqu� un surcro�t de travail pour les directeurs d'�coles, que cela n'a en rien am�lior� la lutte contre le gaspillage, enfin que cela a provoqu� un toll� g�n�ral de la part des �lus et de la communaut� scolaire.
Les conclusions de cette exp�rience ne nous ont pas �t� donn�es. Le seul �l�ment dont nous disposons, et je vous cite, est le suivant : " Si l'exp�rimentation s'est r�v�l�e concluante sur le plan technique, elle n'a pas n�anmoins recueilli un consensus suffisant pour �tre g�n�ralis�e en l'�tat ".
L'objectif que vous annonciez �tait que la gestion informatis�e aboutirait � r�duire les co�ts de la restauration scolaire en permettant un ajustement entre la fabrication et les commandes. Quel en est le r�sultat ? Avez-vous r�alis� des �conomies par rapport aux gaspillages ?
De plus, nous ne pouvons accepter ce type de fichier que dans la mesure o� les libert�s publiques sont respect�es et, sur ce sujet, nous n'avons aucune garantie et toute d�rive est possible. Le fichier Safari reste dans nos m�moires.
Enfin, nous vous faisons remarquer que ce projet, ayant pourtant trait � une exp�rience qui sera men�e une nouvelle fois dans le 13e arrondissement n'a pas �t� soumis au Conseil d'arrondissement. On retombe ici dans un travers courant. Faute d'examiner l'ensemble des probl�mes li�s au traitement de l'information et d'�laborer une solution globale, on en arrive � plaquer sur un syst�me existant une " verrue " informatique destin�e � prendre une demande nouvelle avec les moyens du bord.
Alors que le gouvernement pr�voit d'�quiper les �coles d'ordinateurs pour pouvoir acc�der � Internet, mettre en place aujourd'hui une solution utilisant le fax comme moyen de saisie et de transmission de l'information va � l'encontre des d�sirs justifi�s de modernisation du syst�me.
Je vous remercie de votre attention.
Nous ne participerons pas au vote.
(Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste).
M. LE MAIRE DE PARIS. - Madame SILHOUETTE, vous avez la parole.
Melle C�cile SILHOUETTE. - Monsieur le Maire, chers coll�gues, vous avez exp�riment� un syst�me de carte mon�tique, la fameuse carte-�cole, qui permettait de comptabiliser quotidiennement les pr�sences des enfants � la cantine et aux activit�s p�riscolaires.
Mise � part la maternelle de la rue Lahire, l'exp�rimentation effectu�e dans le 13e s'est sold�e par un �chec dans les trois autres �coles retenues.
Fond�e sur le pointage quotidien des enfants ou des familles, elle a d�clench� quantit� de probl�mes que Mich�le BLUMENTHAL rappelait, qui ont durement �prouv� la communaut� scolaire par les tensions qu'ils ont g�n�r�es.
Les conditions qui ont pr�valu � l'exp�rimentation sont, de plus, particuli�rement critiquables.
D�s lors qu'une exp�rimentation est mise en oeuvre, il importe que le terrain choisi permette d'en tirer les conclusions. Or, la seule conclusion est celle de l'�chec.
Le constat de cet �chec a amen� la Ville � mettre en place une concertation avec les associations de parents, les organisations syndicales et l'Acad�mie de Paris. Cette concertation a abouti � la constatation que ce pointage des �l�ves ou des familles par carte magn�tique n'�tait pas satisfaisant.
Alors, non contents de l'engloutissement de milliers de francs dans une exp�rimentation aux r�sultats nuls, vous nous proposez de reprendre cette exp�rimentation dans une �cole, celle de la rue Lahire, en utilisant les listes d'appel des �l�ves, appel fait en classe, le matin.
Co�t de cette op�ration : 650.000 F.
Quel objectif poursuivez-vous donc ? La seule solvabilit� des familles, apparemment.
Vous comprendrez cependant l'inqui�tude l�gitime soulev�e par ce type d'exp�rimentation. Quelle information recueillerez-vous ? Quelle utilisation n�faste pour les enfants et leurs familles pourrait ult�rieurement �tre faite de ces donn�es que vous ne pr�cisez d'ailleurs pas ?
De plus, aucune information ne nous est donn�e sur la position de l'Acad�mie de Paris, des associations de parents d'�l�ves et des syndicats d'enseignants sur ce recueil de donn�es confidentielles qui devront bien �tre nominatives, et pourquoi, pas comporter une s�rie d'informations ayant trait � la scolarit� de l'enfant, � la situation de sa famille, � sa religion, etc.
Nous �tions contre la pr�c�dente exp�rimentation ; celle-ci n'est pas plus rassurante, elle nous para�t m�me dangereuse. Nous voterons donc contre ce projet de d�lib�ration.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur GOASGUEN, vous avez la parole.
M. Claude GOASGUEN, adjoint, au nom de la 4e Commission. - Monsieur le Maire, je r�pondrai rapidement puisque je trouve quand m�me que les orateurs soit oublient soit ne relisent pas les d�lib�rations du B.M.O. ; je sais bien que cette lecture n'est pas passionnante, mais cette question, nous l'avons d�j� abord�e tr�s largement et je croyais que les choses �taient claires dans l'esprit de chacun.
Je rappelle donc une fois de plus, qu'� la suite d'une premi�re exp�rimentation dite " Carte �cole " et compte tenu des lacunes que nous avions constat�es - mais une exp�rimentation, c'est aussi fait pour cela ; sinon, ce n'en est pas une mais un projet d�finitif -, nous avons r�uni une Commission � plusieurs reprises sous ma pr�sidence pour voir exactement comment nous pouvions orienter une nouvelle exp�rience qui tienne compte de l'avis des directeurs d'�cole, de l'Acad�mie, des parents d'�l�ves et des �lus qui �taient repr�sent�s.
A la suite de cette r�union, nous avons d�cid� de proc�der � une exp�rimentation diff�rente, c'est-�-dire celle de la num�risation des listes d'appel.
Ce qui vous est propos� est donc un document technique ; c'est la raison pour laquelle les r�f�rences de la localisation de l'exp�rimentation ne sont pas pr�cis�es, en tout cas elles le sont d'une mani�re imparfaite selon certains, mais je voudrais vous dire que nous ne savons pas encore dans quelles �coles nous appliquerons ce projet puisqu'il ne s'agit que d'un document technique sur lequel nous demandons le vote du Conseil.
Pour terminer, je voudrais vous dire qu'il faudrait quand m�me - on a beau �tre dans l'opposition ou dans la majorit� - que vous r�alisiez, mes chers coll�gues, que Paris est une Acad�mie difficile ; je pr�cise tout de suite que tout cela est conduit en collaboration permanente avec l'Acad�mie, avec les syndicats d'enseignants, des parents d'�l�ves, que j'avoue avoir beaucoup de mal � convaincre, mais comme je suis assez tenace, j'y arriverai avant la fin de la mandature.
Quel est le probl�me ? L'Acad�mie de Paris se caract�rise par sa mobilit�, par la difficult� � en r�pertorier les �l�ves et � leur attribuer ainsi qu'aux parents d'�l�ves une �cole et par l'infini d�g�t financier que causent des proc�dures datant d'il y a une cinquantaine d'ann�es.
Aujourd'hui, nous avons calcul� que nous perdons, bon an mal an, entre dix et vingt millions de francs, toutes caisses des �coles confondues, sur des disparit�s et une mauvaise gestion notamment des cantines scolaires.
Par cons�quent, il faudra t�t ou tard y arriver avec toutes les garanties l�gales souhaitables, dont d'ailleurs nous disposons d�j�, puisque nous avons consult� la Commission Informatique et Libert�s. Il ne s'agit pas de porter des r�f�rences qui pourraient intenter � la personne humaine. Nous avons d�j� eu ce d�bat l'an dernier et je vous renouvelle vraiment solennellement cette assurance : jamais la Ville de Paris ne commettra une quelconque atteinte aux libert�s dans ce domaine. Il convient que nous nous mettions d'accord (si l'opposition ne nous suit pas, la majorit� le fera) pour que la Ville de Paris soit dot�e d'un outil informatique qui nous permette de g�rer au mieux la collectivit� �ducative parisienne.
Cet outil qui s'organisera progressivement, module par module, nous le construirons de toute fa�on et vous avez l� un des �l�ments qui nous permettra, je l'esp�re, dans quelques ann�es de disposer d'un outil informatique � la mesure des moyens de la Ville de Paris, de la modernit� et de l'int�r�t de tous, y compris et surtout de celui de la communaut� �ducative, des parents d'�l�ves, des enseignants et des directeurs d'�cole. Merci.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASCO 15.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt� � la majorit�, les groupes socialiste et apparent�s et communiste n'ayant pas pris part au vote, Mmes SCHERER, SILHOUETTE et M. BLET ayant vot� contre, M. REVEAU s'�tant abstenu. (1998, DASCO 15).

Février 1998
Débat
Conseil municipal
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