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Hommage à Mme Simone Veil.


Mme LA MAIRE DE PARIS. - Nous allons proc�der tout d'abord � l'hommage � Simone Veil. Nous avons appris vendredi dernier, la disparition de Simone Veil. Cette nouvelle nous a boulevers�s et nous bouleverse encore. C'est donc avec beaucoup d'�motion, en notre nom � tous et au nom des Parisiens, que je rends hommage � cette femme extraordinaire dont le destin, personnel et politique, a marqu� l'histoire de notre pays.

Nous sommes redevables � Simone Veil de ce que nous avons de plus pr�cieux. Au premier rang de ces biens communs, qu'avec d'autres elle nous a l�gu�s, je parlerai de la m�moire.

En vivante et en survivante elle a plac� la m�moire de la Shoah au c?ur de la construction de la France et de l'Europe, osant regarder le mal dans les yeux et le nommer, pour honorer les morts, mais �galement pour �viter la r�apparition du pire.

Simone Veil n'a jamais cess� d'�tre cette petite-fille rescap�e du g�nocide de tout un peuple et bien trop attach�e � la valeur de la vie pour pactiser avec les actes et les id�es qui la menacent.

Dans l'h�ritage de Simone Veil, il y a aussi la libert�, celle des femmes enfin autoris�es � disposer de leur corps, et avec leur corps, de leur destin.

La d�p�nalisation de l'avortement, la l�galisation de l'interruption volontaire de grossesse constituent un tournant dans l'histoire de notre pays. Ce progr�s appartient aujourd'hui � tous, il aura toujours le visage de Simone Veil.

Pour �voquer l'?uvre de Simone Veil, je parlerai enfin de l'Europe, de cette Europe qui nous rassemble au-del� de nos diff�rences et de nos divergences parce qu'elle s'enracine dans les valeurs fondamentales de l'humanit� et de la d�mocratie.

� l'heure o� l'Union europ�enne para�t encore abstraite � beaucoup de nos concitoyens, la figure de Simone Veil nous ram�ne tous � l'essentiel. A cette paix que nous avons en partage, et � cet avenir que nous avons en commun.

Avec sa famille, je proposerai dans les prochains jours d'attribuer le nom de Simone Veil � un lieu embl�matique de Paris. De cette mani�re, Simone Veil pourra, je l'esp�re, nous inspirer en usant de ses capacit�s uniques � f�d�rer et � rassembler.

Mes chers coll�gues, pour cet instant d'hommage unanime, je souhaite simplement dire mon immense reconnaissance � cette femme libre et lib�ratrice, qui a toujours �t� pour moi et je sais pour beaucoup d'entre nous ici, une figure tut�laire.

Je n'oublierai jamais celle qui nous a accompagn�s dans toutes les �tapes de ma vie de femme et de responsable politique, Simone Veil n'est plus, mais le respect universel qu'elle inspirait lui survit comme lui survivent la m�moire de ses combats, l'ampleur de sa vision et le souvenir de son extraordinaire dignit�.

Notre Ville n'oubliera pas celle qui s'est inscrite dans la lign�e des combattantes de la libert� qu'elle ch�rit.

Au nom des Parisiens comme en mon nom personnel, j'adresse toutes mes condol�ances � sa famille, � ses amis, � tous ceux qu'elle a �clair�s par son exemple. Je vous propose de respecter en sa m�moire une minute de silence.

(L'Assembl�e, debout, observe une minute de silence). Condol�ances.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Nous avons aussi appris avec beaucoup de tristesse, le d�c�s survenu le 16 juin de Christian Cabrol, ancien adjoint au Maire de Paris, ancien conseiller de Paris et ancien d�put� europ�en, immense chirurgien. Je voudrais saluer ici son �pouse et lui dire que cet hommage qui est un hommage de l'ensemble de ses coll�gues ici pr�sents est aussi un hommage que nous voulons vous d�dier, Madame.

Chirurgien des h�pitaux de Paris, professeur � l'universit� Paris VI, Christian Cabrol a acc�d� � une grande renomm�e en r�alisant la premi�re transplantation cardiaque en Europe le 27 avril 1968.

Il a continu� � faire progresser la chirurgie cardiaque avec la premi�re transplantation cardiopulmonaire en 1982, et la premi�re implantation d'un c?ur artificiel en 1986.

C'est une immense fiert� d'avoir eu Christian Cabrol aussi comme �lu de Paris, il a repr�sent� les Parisiens, et il s'est investi dans la gestion des affaires publiques. Je crois que ce Conseil ne peut que s'honorer d'avoir pu compter parmi les siens un homme qui est aujourd'hui un homme qui a apport� � l'humanit� toute enti�re.

Ici, au Conseil de Paris, il a �t� port� par les �lecteurs du 13e arrondissement de 1989 � 2001, puis il a �t� �lu dans le 16e arrondissement de Paris de 2001 � 2008.

Il a si�g� sur les bancs du groupe RPR, nous nous en souvenons pour ceux qui ont �t� �lus avant 2001, ou apr�s 2001. Il a par ailleurs �t� d�sign� adjoint au Maire de Paris charg� des questions d'hygi�ne alimentaire, de 1996 � 2000, puis ses comp�tences ont �t� �tendues de 2000 � 2001, bien s�r � la sant�, � la pr�vention m�dicale, l'hygi�ne, l'action humanitaire et les associations patriotiques et les anciens combattants.

Il a en outre repr�sent� la France au Parlement europ�en, de 1994 � 1999. Le Professeur Cabrol �tait Commandeur dans l'Ordre national de la L�gion d'honneur, officier dans l'Ordre national du M�rite, titulaire de la m�daille internationale de chirurgie et du prix Nessim-Habif, qui est d�cern� � une personnalit� � l'origine d'une innovation de premier plan.

Ses obs�ques ont �t� c�l�br�es le 22 juin 2017 en la chapelle de l'h�pital de la Piti� Salp�tri�re dans le 13e arrondissement de Paris.

Chacun et chacune d'entre nous se souviendra de cet homme, ce grand humaniste. Il avait un c?ur tr�s gros, il �tait aussi port� par son temp�rament, je me souviens de quelques-unes de ses interventions m�morables ici au Conseil de Paris, pas toujours consensuelles, mais tellement fortes, tellement enthousiasmantes et tellement vivantes qu'aujourd'hui en mon nom, au nom du Conseil de Paris, je veux exprimer � sa famille, � son �pouse, � tous ses proches, les condol�ances de notre Assembl�e, exprimer notre tristesse et notre souvenir qui accompagneront toujours celui du Professeur Cabrol, �lu de Paris, qui a �t� notre fiert� ici.

Je vous propose de proc�der � une minute de silence en son honneur.

(L'Assembl�e, debout, observe une minute de silence).

Je vous remercie.

Je donnerai �galement tout � l'heure la parole aux pr�sidents des groupes qui souhaitent s'exprimer.

Je voudrais �galement que nous proc�dions � l'hommage � Pascal Vivien. Le Conseil de Paris a appris la disparition, survenue le 23 mai 2017, de M. Pascal Vivien, ancien conseiller de Paris et ancien adjoint au Maire. Il �tait juriste de formation. Pascal Vivien a d�but� sa carri�re en qualit� de chef de cabinet de Michel P�ricard, alors directeur de l'information � Radio France. Lorsque celui-ci est devenu d�put�-maire de Saint-Germain-en-Laye, il l'a accompagn� comme directeur de cabinet de 1977 � 1982.

Par la suite, il a occup� des fonctions � l'O.P.A.C., Office public d'am�nagement et de construction devenu depuis "Paris Habitat". En 1995, il a �t� �lu au Conseil de Paris. Lionel Assouad, maire du 14e arrondissement, l'a, par ailleurs, choisi comme premier adjoint. Simultan�ment, il est devenu adjoint au Maire de Paris charg� de toutes les questions relatives � la valorisation du site de la Seine, de 1997 � 1998, puis charg� des relations avec les ressortissants de l'Union europ�enne de 1998 � 2000.

Ses obs�ques ont �t� c�l�br�es le mercredi 14 juin 2017 en la basilique Sainte-Clotilde dans le 7e arrondissement de Paris. Je veux, au nom du Conseil de Paris et en mon nom propre, exprimer � sa famille, � ses proches, les condol�ances de notre Assembl�e, et je vous propose une minute de silence.

(L'Assembl�e, debout, observe une minute de silence). Monsieur LEGARET, vous avez demand� la parole au nom de votre groupe. Je vous donne la parole, bien �videmment.

M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Je vous remercie, Madame la Maire.

Christian Cabrol n'est plus. Sa voix, son sourire, la chaleur de son contact, sa force de caract�re et de conviction, sa jeunesse d'esprit ont profond�ment marqu� celles et ceux qui ont eu la chance de le rencontrer et d'?uvrer � ses c�t�s.

C'�tait un grand pionnier, une grande figure de la m�decine, mais �galement un m�decin tr�s proche de ses patients et un formidable chef d'�quipe, formant de nombreux et remarquables chirurgiens qui �taient tous l� lors de ses obs�ques � la chapelle Saint-Louis de la Salp�tri�re, autour de lui, leur ancien patron, ceux qu'il appelait avec tant de bienveillance et d'affection "ses petits gars".

Christian Cabrol aimait plus que tout agir et transmettre. Nous avons tous en m�moire sa magnifique carri�re, sa trajectoire admirable et ses formidables performances m�dicales. Mais avant tout, il voulait servir�: servir la m�decine moderne, r�aliser des prouesses chirurgicales et ces greffes qu'il a r�ussies pour sauver des vies. Servir la transmission de son savoir et de son exp�rience immense�: il a form� une cinquantaine de chirurgiens aujourd'hui r�put�s dans le monde. Servir ses convictions politiques, dans la fid�lit�, aupr�s de Jacques CHIRAC et de Jean TIBERI, pour traduire son engagement en actes concrets et op�rationnels, � travers ses mandats de conseiller de Paris du 13e arrondissement et du 16e arrondissement, d'adjoint au Maire de Paris et de d�put� europ�en.

Quand on venait le voir en s�ance, il avait toujours devant lui une feuille de papier sur laquelle il dessinait des c?urs. Grand amateur de voile, les gros temps, comme disent les marins, n'infl�chissaient pas son cap. C'�tait un fonceur, pr�t � faire battre des montagnes pour d�fendre de belles causes comme son action inlassable pour les dons d'organe.

A ce titre, Christian Cabrol laisse une belle ?uvre, A.D.I.C.A.R.E., cr��e en 1989 pour d�velopper l'innovation en cardiologie, puis l'Institut de cardiologie en 2001 qui a donn� une nouvelle impulsion en mati�re de traitement des maladies cardiovasculaires et de nombreux ouvrages sp�cialis�s qui font autorit�. Je veux saluer la pr�sence de B�reng�re DAUTUN, son �pouse, et lui dire, � elle et � sa fille, notre fid�lit�, notre soutien dans cette �preuve, saluer son talent, ses origines senonchoises et sa fid�lit�.

Enfin, je veux citer la devise du Mar�chal Leclerc que Christian Cabrol avait faite sienne et dont il incarnait les hautes qualit�s�: "Croire, vouloir et continuer". Merci, Christian Cabrol, pour son humanit� et son humilit�. Christian, Paris ne t'oubliera pas.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Monsieur LEGARET.

Permettez-moi de saluer aussi, Monsieur Jean TIBERI, ancien Maire de Paris, � la tribune aux c�t�s de Mme Cabrol. Merci � vous. Merci, mes chers coll�gues.

M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Je voulais rendre un hommage � Pascal Vivien, si vous me le permettez. Vous venez de lui rendre hommage et nous avons �t� touch�s d'apprendre son d�c�s.

Conseiller de Paris du 14e arrondissement, connaissant admirablement ce grand arrondissement parisien, il a beaucoup travaill� au d�veloppement du 14e arrondissement aupr�s de son maire de l'�poque, Lionel Assouad, autre personnalit� forte qui a marqu� la vie du 14e arrondissement.

Pascal Vivien �tait � l'image de son engagement politique, profond�ment humaniste et gaulliste, d'une grande ouverture d'esprit, cultiv�, passionn� de voyages, dot� d'un humour toujours prompt au bon mot.

C'�tait aussi un vrai praticien des collectivit�s territoriales. Il en a eu la culture administrative et politique, rod� aux rouages de grandes communes franciliennes comme Versailles et Saint-Germain-en-Laye. C'�tait surtout authentiquement un Parisien.

Conseiller au cabinet de Jacques CHIRAC, Maire de Paris, c'�tait un fin connaisseur des questions li�es au logement et � l'am�nagement urbain. Il s'est ensuite r�v�l� un �lu au fait de ces r�alit�s quand, adjoint au Maire de Paris aupr�s de Jean TIBERI, que je salue �galement, il a �t� charg� de la valorisation du site de la Seine, mission passionnante, aux objectifs pr�curseurs.

Fid�le en amiti�, tr�s proche de sa famille, ses s?urs, ses neveux, ses ni�ces, Pascal Vivien poss�dait un vrai sens de l'autre toujours pr�sent, quand il fallait soutenir, r�conforter, encourager des �tres chers. Fait rare chez un �lu, il ignorait l'esprit de caste, et traitait le monde politique avec d�rision, mais sans malveillance ni f�rocit�. Nous lui redisons aujourd'hui et � sa famille toute notre fid�le amiti�.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Monsieur LEGARET.

Juillet 2017
Débat
Conseil municipal
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