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Mme LA MAIRE DE PARIS. - Le d�bat que nous proposons ce matin, d�bat organis� suite � la conf�rence d'organisation, pr�voit l'adoption du Plan d'�conomie circulaire de Paris 2017-2020 et de la premi�re feuille de route 2017 du Plan d'�conomie circulaire de Paris. Il s'agit du projet de d�lib�ration DEVE 49 auquel il convient d'adjoindre cinq dossiers � ce d�bat.

La conf�rence d'organisation a convenu d'un d�bat organis� sur ce th�me. Avant de donner la parole aux orateurs inscrits, je vais introduire ce d�bat. Mes chers coll�gues, d'immenses progr�s pour nos territoires et nos habitants sont � notre port�e. Il nous appartient uniquement de changer de regard et d'approche sur les questions �conomiques et environnementales. L'�conomie circulaire ne nous dit pas autre chose.

Cette �conomie du moindre impact sur l?environnement pose les fondations d?un futur plus juste et plus durable. Gr�ce � elle, nous pouvons r�concilier protection de l?environnement et d�veloppement �conomique.

Je veux ici remercier Antoinette GUHL, mon adjointe, et l?ensemble des adjoints autour d?elle qui ont travaill� � ce plan, qui est un plan d?action, et qui a mobilis� l?administration, les �lus, les territoires. Je veux vraiment lui dire merci pour son �nergie.

Cette �conomie circulaire nous offre des outils pour lutter plus efficacement contre le p�ril climatique, pour enrayer l?�rosion de la biodiversit�, r�duire l?impact de nos modes de vie sur l?environnement, mais aussi bien s�r, c?est un point tr�s important, cr�er de l?emploi et renforcer notre mod�le social.

Paris s?est affirm�e comme une ville pionni�re de cette �conomie circulaire. Aujourd?hui, nous entendons la faire essaimer le plus largement possible. C?est l?objectif de ce Plan d?�conomie circulaire que nous vous soumettons.

D?abord, il est le fruit d?une tr�s large concertation des Etats g�n�raux de l?�conomie circulaire qui avaient rassembl� tout au long de l?ann�e 2015 des acteurs �conomiques, les associations, les citoyens et aussi les �lus d?une vingtaine de collectivit�s du Grand Paris. Il s?agit d?une v�ritable strat�gie op�rationnelle que nous vous proposons aujourd?hui.

La premi�re feuille de route fixe des objectifs ambitieux pour les dix-huit prochains mois et sera bien s�r r�guli�rement r�actualis�e, afin d?am�liorer constamment notre travail jusqu?en 2020. Nous le savons tous, il y a urgence � agir. Nous utilisons massivement des ressources existantes de la plan�te qui ne peut en aucun cas tenir ce rythme.

Or, les m�tropoles mondiales sont le lieu o� se manifestent les plus importants d�fis de notre si�cle, mais elles sont aussi le lieu o� s?inventent les d�cisions, les solutions. Elles constituent le bon laboratoire pour explorer, tester et d�ployer les initiatives.

Chaque jour, des �lus locaux prouvent que leur �chelle est pertinente pour agir. Ils se montrent engag�s, volontaires, innovants. Nous nous en inspirons tous les jours, comme d?autres villes s?inspirent aussi des propositions et des solutions de Paris.

Les villes du monde, notamment am�ricaines, ont d�cid� ensemble � Paris, lors du Sommet des 1.000 maires, de mettre en ?uvre un accord crucial pour l?avenir de la plan�te et des g�n�rations futures. A l?heure de la d�fection de certains Etats, c?est encore � elles aujourd?hui d?�tre en premi�re ligne pour faire advenir le changement. D?ailleurs, nous intervenons, nous nous mobilisons, y compris � la veille du G20, pour que les villes, les pouvoirs locaux soient entendus par nos dirigeants pour la mise en ?uvre de l?Accord de Paris sur le climat.

Une dynamique vertueuse est d�j� � l??uvre. L?�conomie circulaire emploie actuellement pr�s de 600.000 personnes en France, avec un potentiel de 200.000 � 400.000 emplois suppl�mentaires. Les jeunes sont particuli�rement mobilis�s sur cette �conomie nouvelle. A Paris, nous nous sommes engag�s dans cette direction avec une d�termination absolue. Quelle que soit leur d�l�gation, tous les �lus parisiens �pousent la m�me vision d?une ville durable, solidaire, responsable et r�siliente. Je sais d?ailleurs que ce sujet transcende nos familles politiques et je m?en r�jouis.

En 2014, nous avions d�cid� d?adopter une trajectoire "z�ro d�chet". Mao PENINOU nous y avait pouss�s et conduits. Il s?agit d�sormais d?amplifier cette politique en favorisant une gestion sans enfouissement, en limitant la valorisation �nerg�tique aux seuls d�chets non recyclables, non r�utilisables et en d�veloppant la collecte des biod�chets � la source.

Laur�ate en 2015 de l?appel � projets national de l?ADEME, "Territoires z�ro gaspillage, z�ro d�chet", Paris a pris l?engagement de r�duire de 10�% les d�chets m�nagers et assimil�s entre 2010 et 2020.

D?ailleurs, la charte des �v�nements �coresponsables compte parmi ces outils que nous appliquons pour inciter les acteurs du territoire � r�duire au maximum l?impact environnemental de leurs activit�s. Nous travaillons avec tous les grands porteurs d?�v�nements, notamment les �v�nements sportifs. Je pense, puisque je me suis rendue dans la ville de d�part du Tour de France � D�sseldorf, que les organisateurs du Tour de France sont tr�s engag�s dans cette politique "z�ro d�chet", �v�nement �coresponsable, et d?ailleurs Peter SAGAN, un des grands coureurs que nous aimons, a accept� d?�tre ambassadeur pour le climat du C40, et donc de Paris forc�ment, dans cette �preuve du Tour. Il valorise notamment cette question de l?�v�nement �coresponsable.

J?ai soumis au Conseil de Paris, en f�vrier 2016, un Plan de renforcement de la propret� pr�sentant notre objectif "z�ro d�chet". Gr�ce � ce plan, 40 stations de tri Trilib? ont �t� install�es sur l?espace public, plus de 500 �quipements de compostage sont aujourd?hui utilis�s, qu?il s?agisse de composteurs domestiques en pied d?immeuble, de composteurs de quartier ou bien encore sur des sites municipaux.

Depuis 2014, nous activons les leviers de notre commande publique pour g�n�raliser la collecte aussi des d�chets alimentaires des restaurants administratifs, des �coles et des march�s alimentaires. Concernant la collecte s�parative des d�chets alimentaires des m�nages, j?ai d�cid� d?anticiper de huit ans l?obligation l�gale. Avec Mao PENINOU, nous avons aussi lanc� des initiatives, maintenant extr�mement f�condes et fructueuses. Je pense � la collecte des d�chets organiques dans le Centre de Paris. Je ne parle pas des 2e et 12e arrondissements, je vais y revenir, mais dans les restaurants, avec le SYNHORCAT qui nous accompagne, avec l?ADEME, et ce sont des d�marches qui aujourd?hui font �cole et qui en tous les cas sont extr�mement fructueuses. Ce sont aussi des d�marches qui sont g�n�ratrices d?�conomie, y compris pour la Ville et son fonctionnement.

Le Plan Compost, que nous avons adopt� en janvier, s?inspire notamment des exemples de San Francisco et de Milan, mais Paris entend comme toujours �tre � l?avant-garde sur ces sujets. Donc la collecte dans les 2e et 12e arrondissements, qui aujourd?hui est mise en ?uvre, va nous servir d?exemple et permettra, je l?esp�re, la g�n�ralisation. Cette collecte nous permettra de contribuer � la production de 30.000 tonnes de compost par an ou � la production de biogaz.

Le Plan strat�gique aussi de la lutte contre le gaspillage alimentaire fait partie de cette strat�gie d?�conomie circulaire. Il a �t� vot� en 2015 pour r�duire de moiti� le gaspillage alimentaire � Paris avant 2025. D�s 2016, 19 associations ont �t� soutenues � hauteur d?un demi-million d?euros dans le budget participatif sp�cifique alimentation�: du gaspillage au partage.

Nous avons aussi lanc� en 2016 le projet "Quartier des deux rives" avec la R.A.T.P. C?est un nouveau mod�le de quartier fond� sur un projet d?�cologie industrielle et territoriale qui cr�era plus de valeur, tout en r�duisant l?impact environnemental de ses activit�s. Deux projets de p�les logistiques durables sont aussi en train d?�tre install�s sur le site de Chapelle-International. Et enfin, vous le savez, nous visons une ville neutre en carbone en 2050.

Je demande � nos coll�gues, tr�s anim�s sur la question du "z�ro d�chet" de l?�conomie circulaire, soit de poursuivre leurs discussions � l?ext�rieur de l?Assembl�e, soit d?�couter mais de ne pas perturber. S?il vous pla�t, les huissiers, vous pouvez demander � ceux qui sont en train de discuter d?aller faire cela ailleurs.

Enfin, vous le savez, le Plan Climat-Air-Energie, vous sera pr�sent� en fin d?ann�e - notamment avec notre coll�gue C�lia BLAUEL qui a donn� naissance � un petit Arthur, il y a quelques semaines�- et le r�le d�cisif tenu par l?�conomie circulaire dans la transition �cologique et sociale sera bien s�r pr�sent�.

Nous sommes d�termin�s � aller plus loin, gr�ce � une strat�gie globale et int�gr�e, fixant des objectifs clairs pour les trois prochaines ann�es. Cette strat�gie claire, bien s�r, engagera l?ensemble des administrations de la Ville. Je veux d?ailleurs saluer le directeur de l?E.I.V.P. qui s?engage � nos c�t�s pour que r�volution de l?�conomie circulaire et formation de nos ing�nieurs soient conduites ensemble pour que cela essaime beaucoup mieux dans toutes les directions de notre Ville.

Notre Plan va se d�cliner selon cinq grands axes. D?abord dans le secteur de l?am�nagement et de la construction, nous allons d�velopper l?organisation territoriale pour le r�emploi et la valorisation des mat�riaux du B.T.P. Nous poursuivrons la r�duction des emballages jetables et favoriserons la r�paration d?objets.

Nous allons cr�er un atelier central municipal du r�emploi et soutiendrons l'implantation de recycleries dans Paris, au nombre de 20 d'ici 2020. Nous soutiendrons, bien s�r, les acteurs de l'�conomie circulaire en cr�ant une plate-forme d'innovation pour l'�conomie circulaire, mais aussi en organisant le partage de locaux et en cr�ant une plate-forme d'information en ligne.

Nous saurons faire vivre et rayonner les Canaux. Ce lieu magnifique, je vous invite � vous y rendre, � regarder ce qui va s'y passer. Les Canaux est un lieu d�di� aux acteurs de l'�conomie circulaire, solidaire et innovante. Nous avons tenu � ce que, dans le b�timent des Canaux, qui est dans le 19e arrondissement, cher au c?ur de Fran�ois DAGNAUD et au c?ur des �lus ici pr�sents, on puisse trouver non seulement l'�conomie circulaire, mais aussi l'�conomie sociale. C'est l� que "YUNUS" a �lu domicile pour le "YUNUS Center". C?est l� que le C40 et le bureau parisien du C40 s'implantent. Donc c'est un lieu qui va vraiment pouvoir f�conder et se f�conder, se polliniser comme on aime � dire dans le jargon de ceux qui portent cette r�volution tr�s importante de l'�conomie circulaire. C'est un lieu qui va �tre, parce qu'il est d�j� identifi� et rep�r�, qui va vraiment nous permettre d'aller plus loin. Il y aura, l�, un important levier d'action.

Nous allons aussi augmenter la part des produits �co-con�us dans les achats publics. Nous allons d�velopper une logique d'�conomie et aussi de la fonctionnalit�. Nous observons tous les jours la r�volution des usages qui prend le pas sur celle, r�volue, de la propri�t�. Comme nous aimerions qu'elles aillent plus loin et plus vite, nous continuerons toujours, bien s�r, � promouvoir la consommation responsable sous toutes ses formes.

Je souhaite, bien s�r, que tous nos partenaires, y compris de l'Etat, nous rejoignent dans cette dynamique. Nous allons organiser les �tats g�n�raux pour des emballages �co-con�us. Je sais, pour en avoir parl� avec le Ministre de la Transition �nerg�tique qui a aussi, dans ses responsabilit�s, la solidarit� - je parle, bien s�r, de Nicolas HULOT -, qu?il est particuli�rement enclin � vouloir que nous travaillons ensemble. Et c'est partag�. Donc, nous le ferons pour que nous n'attendions plus sur ces questions d'environnement.

Je souhaite aussi, et je veux en faire ici l'annonce, que nous organisions avec la M�tropole les �tats g�n�raux de l?�conomie circulaire dans le secteur du BTP. Cette r�flexion et ce travail sont essentiels � l'heure o� se pensent l'am�nagement du Grand Paris et l'accueil, nous l?esp�rons tous, des Jeux Olympiques et Paralympiques en 2024. Il n'appartient qu'� nous de faire de notre territoire ce terreau d'innovation dans ce secteur qui est parmi les plus consommateurs de ressources naturelles. Enfin, je rappelle et j'appelle de mes v?ux une r�glementation plus ambitieuse.

Je souhaite donc proposer au gouvernement de porter aupr�s de la Commission et du Parlement europ�en un projet de directive europ�enne, qui, comme pour les march�s publics d'�quipements �lectriques ou de v�hicules, imposerait des standards d'�coconception pour tous les march�s publics de construction ou de travaux publics. Mes chers coll�gues, faisons confiance � ce mod�le d'�conomie vertueuse qui �crit une nouvelle histoire commune � rebours de tout fatalisme, en substituant � la logique de remplacement celle de la r�cup�ration, du r�emploi et du recyclage. Nous pouvons b�tir une �conomie porteuse d'un impact positif sur l'environnement. D'ailleurs, les Parisiens nous pr�c�dent, nous poussent et nous accompagnent dans cette voie. C'est l'objet du plan que nous vous proposons. Il introduit et soutient de nouvelles formes de production et de consommation, mais, bien s�r, aussi de sociabilit�. Je remercie � nouveau Antoinette GUHL, Mao PENINOU, toutes les �quipes qui ont contribu� � l'�laboration de cette strat�gie essentielle, et, ensemble, b�tissons un nouveau projet de soci�t� pla�ant l'environnement et la dignit� humaine en son c?ur. Je vous remercie. Je vous dis ma fiert� d?�tre dans une ville qui sait s'inspirer des autres villes, mais qui sait aussi �clairer et avoir un leadership en la mati�re. Et je passe � pr�sent au tour de parole tel qu'il a �t� organis� par la conf�rence d'organisation.

La premi�re � ouvrir le bal est Anne SOUYRIS, pr�sidente du groupe Ecologiste de Paris.

Mme Anne SOUYRIS. - Merci, Madame la Maire.

Nous, �galement, nous sommes tr�s heureuses et tr�s heureux que ce plan voie le jour aujourd'hui, sachant qu'en plus, vous savez qu'aujourd'hui, au Parlement europ�en, va �tre d�battu le plan sur le rapport sur la question du r�emploi et que cela tombe bien avec notre ordre du jour.

En fait, l'�conomie circulaire est un concept encore r�cent. Ses bases ont �t� jet�es au d�but des ann�es 2000 afin de d�finir un processus de production qui ne suit plus un sch�ma lin�aire classique, mais un circuit et un cercle vertueux. Le principe est que l'�conomie circulaire d�passe la question exclusivement de la production et de la consommation et que cela int�gre � la fois l?�co-conceptuel, l'�cologie industrielle, l'�conomie de la fonctionnalit�, le r�emploi, la r�paration et la r�utilisation. La Ville de Paris est une collectivit� motrice dans le d�veloppement de l'�conomie circulaire actuellement. Si de nombreuses activit�s fleurissent sur le territoire parisien, dont certaines tr�s innovantes - je pense, par exemple, au laboratoire d'exp�rimentation qu'est le quartier dit "des deux rives" - nous n'en sommes �videmment encore qu'au d�but du processus. En effet, c'est une v�ritable r�volution industrielle que repr�sentent le r�emploi, la r�paration et l'�coconception. L'enjeu du recyclage est essentiel, mais celui du r�emploi et de la r�paration, qui permet une durabilit� bien sup�rieure des objets, donc des mati�res elles-m�mes, doit devenir central dans notre d�marche. Et l�, je dois dire que le chemin est �videmment encore long. Heureusement, dans le plan qui nous est pr�sent� aujourd'hui, ces processus trouvent une place nouvelle, que nous saluons. Par exemple, la consigne, enjeu mentionn� du plan, est une pierre angulaire du r�emploi, de la r�paration et m�me de l'�coconception des biens. Quoique son bilan carbone paraisse � court terme plus mauvais que le recyclage, la r�alit� �cosyst�mique � long terme est inverse.

En effet, la cha�ne des b�n�fices de la consigne sur le long terme, sur le climat, sur l'environnement, sur la r�duction des d�chets � la source, est consid�rable. La consigne, comme le r�emploi des objets en r�gle g�n�rale et tout ce qu'ils impliquent, constitue, en outre, un gisement d'emplois gigantesque.

C'est par, justement, cette heureuse convergence, qu'aujourd'hui va �tre d�battu le rapport de l?eurod�put� �cologiste, Pascal DURAND, sur le r�emploi, r�emploi qui, selon ce rapport, pourrait � lui seul cr�er plus de 200.000 emplois non d�localisables en Europe si elle g�n�ralisait la r�paration ou le r�emploi des objets du quotidien. Le texte europ�en propose de d�velopper le droit � la r�parabilit� des produits et pourrait ensuite d�boucher sur une directive europ�enne qui nous aiderait bien, je dois dire, et qui serait une grande premi�re, dans l'enjeu qui est le n�tre � Paris.

Pour finir, avec ce plan, nous commen�ons � r��quilibrer la d�marche entre recyclage et r�emploi. A nous de nous servir de cette premi�re phase et du texte europ�en pour que le r�emploi et la r�paration soient dans un temps proche des leviers premiers de cette nouvelle �conomie porteuse d'avenir pour tous.

Merci beaucoup. Merci � tous. Merci, Madame la Maire, et merci � Antoinette GUHL.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous, Anne SOUYRIS.

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