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IV - Question d'actualité posée par le groupe les Républicains à Mme la Maire de Paris relative à l'entretien des voiries.


Mme LA MAIRE DE PARIS. - Question d'actualit� suivante du groupe les R�publicains. Je crois que c?est M. CRAVENNE qui pose la question.

Vous avez la parole.

M. Fran�ois-David CRAVENNE. - Merci, Madame la Maire.

Ma question a pour objectif de d�fendre la bonne circulation des Parisiens. Non seulement celle des automobilistes, que vous n?aimez gu�re, ou des conducteurs de moto ou de scooters que vous n?appr�ciez pas davantage, mais aussi des cyclistes que vous �tes cens�s privil�gier, et m�me des pi�tons sur les trottoirs.

Madame HIDALGO, pourquoi ne faites-vous rien afin de r�nover les chauss�es de notre si belle ville�? En effet, le budget allou� � l?entretien du patrimoine de voirie fond d?ann�e en ann�e. Depuis 2014, ce sont plus de 20�% des cr�dits qui ont �t� amput�s pour l?entretien du patrimoine de voirie.

Que ce soit les petites rues ou m�me les grandes art�res les plus prestigieuses, l?�tat du bitume est catastrophique, dans tous les sens du terme. Ainsi, tout le monde ici conna�t des personnes qui ont cass� leur v�hicule, voiture, v�lo ou scooter, sans compter les accidents corporels dans les rues, avenues, boulevards ou trottoirs parisiens.

Par exemple, depuis 2014, le niveau des indemnisations vers�es � des victimes sur le trottoir a �t� multipli� par trois pratiquement, passant de 350.000 euros � 900.000 euros l?an dernier. Quelle gabegie financi�re sans compter surtout les pr�judices parfois irr�versibles sur les plus fragiles, comme les personnes handicap�es, les seniors ou m�me les b�b�s ou les petits enfants dans les poussettes ou les landaus.

J?ai deux exemples pr�cis en t�te d?accidents dus � l?�tat des routes de la Capitale, l?un place de la Madeleine, l?autre sur les Champs-Elys�es. Oui, vous avez bien entendu, m�me sur la plus belle avenue du monde les nids-de-poule sont l�gion. L?�tat des voies de circulation de notre cit� est lamentable. C?est inadmissible pour la Ville Lumi�re. Ville Lumi�re qui risque, si nous n?y prenons garde, de devenir une ville � terre.

L?attractivit� touristique passe �galement par le bon entretien de la voirie. Entre l?insalubrit� des rues et ce, malgr� vos grands plans miraculeux tous les six mois et l?�tat piteux des routes, quand vous rendrez-vous compte que les mots et la communication ne suffisent plus�?

J?arr�terai l� mes reproches car, pour une fois, cessons la guerre pavlovienne et st�rile entre l?opposition et la majorit�. J?y suis pr�t mais faisons preuve, � gauche, au centre et � droite, de bonne volont� enfin � travers un transpartisanisme dont nos amis allemands sont friands. De plus, cela semble � la mode en ce moment. Alors, profitons-en pour l?appliquer � Paris.

C?est pourquoi, Madame la Maire, je vous pose la question suivante�: �tes-vous d?accord pour travailler ensemble, avec tous les groupes qui composent majorit� et opposition, afin d??uvrer � travers les voies - c?est le cas de le dire�! - et moyens de votre choix pour trouver la meilleure solution permettant de mettre en place un plan ambitieux, budget � l?appui, pour r�nover, Madame la Maire, les chauss�es parisiennes qui en ont tant besoin�?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur CRAVENNE.

C?est Christophe NAJDOVSKI qui va vous r�pondre.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint. - Merci, Madame la Maire.

L?entretien de la voirie parisienne fait l?objet d?une attention particuli�re, mais n?a pas �chapp� en d�but de mandature aux contraintes budg�taires cons�cutives, notamment � la baisse des dotations de l?Etat. Les budgets d?entretien de voirie ont cependant �t� maintenus les ann�es suivantes, afin d?assurer les interventions prioritaires de la Ville.

Je rappellerai d?ailleurs que la gestion du boulevard p�riph�rique reste � la charge unique de la Ville, alors que son utilisation est r�gionale et m�me nationale. Les seules d�penses r�alis�es pour cette voie, avec la contrainte particuli�re des fermetures nocturnes, co�te plus de 1 million d?euros par an, soit un tiers de l?enveloppe d?entretien des chauss�es de l?ensemble de la voirie parisienne. Et je n?inclus pas les d�penses relatives � la surveillance des tunnels du p�riph�rique qui sont assujettis aux normes de s�curit� dites "Mont-Blanc".

En compl�ment des cr�dits de fonctionnement, les I.I.L., investissements sur les voiries d?int�r�t local de la Ville, permettent �galement d?intervenir avec soit des op�rations d?entretien, soit des am�nagements nouveaux. La programmation de ces cr�dits se fait en accord avec chaque mairie d?arrondissement, en fonction de ses priorit�s et d?un indicateur d?�tat de la voirie �tabli par la Direction de la Voirie et des D�placements. C?est donc un dispositif transparent et d�centralis� qui permet d?affecter des budgets compl�mentaires cons�quents � l?entretien de voirie. Ils repr�sentent plus de 6�millions d?euros cette ann�e.

Par ailleurs, j?ai signal� hier, en r�ponse au v?u du groupe UDI-MODEM relatif � l?entretien des pistes cyclables, que l?application "Dans ma rue", qui vient d?�tre am�lior�e avec une nouvelle version mise en ligne la semaine derni�re, permet aux usagers d?adresser aux services techniques des signalements sur les d�sordres constat�s dans l?espace public.

Enfin, je tiens � rappeler un autre axe de progr�s qui int�resse particuli�rement les pi�tons�: il s?agit des efforts entrepris par la Ville dans le contr�le des travaux r�alis�s par les entreprises de r�seaux concessionnaires sur notre domaine. La voirie parisienne, vous le savez, est fortement sollicit�e par les travaux des concessionnaires, avec souvent � la cl�, h�las, des d�lais trop longs pour remettre les trottoirs en �tat.

La semaine derni�re, en 3e Commission, la DVD a dress� le bilan de la r�forme des comptes de tiers, conform�ment � un engagement que j?avais pris devant ce Conseil. Il appara�t de ce bilan que l?ann�e �coul�e, depuis l?entr�e en vigueur de la r�forme, a constitu� une p�riode d?adaptation parfois difficile, avec cependant des am�liorations tangibles r�alis�es par certains intervenants au cours de ces derniers mois.

Ce bilan va nous permettre de continuer � progresser dans un esprit constructif avec les entreprises concessionnaires pour que l?espace public � Paris soit de qualit�. Ainsi un travail collaboratif avec les intervenants a �t� engag� pour contr�ler la bonne ex�cution de la remise en �tat de la voirie. Des formations sont dispens�es par les techniciens de la Ville et un guide des bonnes pratiques est �galement en cours de r�daction.

La DPSP sera �galement sollicit�e afin que des contr�les r�guliers soient effectu�s et des p�nalit�s financi�res pourront �tre inflig�es aux entreprises qui ne respectent pas leurs obligations, notamment sur les d�lais. En conclusion, je tiens � souligner qu?en d�pit d?un contexte budg�taire contraint, la Ville prend de multiples initiatives pour g�rer au mieux son patrimoine de voirie dans l?int�r�t des usagers, notamment les plus vuln�rables. Elle r�alise cet exercice en �tant � l?�coute des usagers, en concertant avec les mairies d?arrondissement sur les priorit�s � donner localement et en incitant les entreprises concessionnaires, qui interviennent massivement sur notre domaine, � am�liorer leurs prestations.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Christophe NAJDOVSKI.

Monsieur CRAVENNE, vous souhaitez reprendre la parole�?

M. Fran�ois-David CRAVENNE. - Je suis tr�s �tonn� de ce que dit l?adjoint au Maire. Voil�, c?est la faute des autres, c?est la faute de l?Etat�! �videmment, en l?absence du Pr�fet, c?est facile � dire.

Les Parisiens se rendront compte qu?en effet, comme le dit M. NAJDOVSKI, qui n?est absolument pas au courant de ce qui se passe ou qui ne doit pas marcher ou circuler dans les rues, parce qu?il ne voit pas les nids-de-poule, il ne voit rien. Qu?il le dise aux Parisiens.

Mais vous n?avez pas r�pondu, Monsieur NAJDOVSKI ou Madame la Maire. J?aimerais bien que vous r�pondiez � ma question vraiment�: �tes-vous d?accord pour faire une commission transpartisane afin de faire avancer les choses, sans pol�mique, en discutant ensemble, en r�fl�chissant comment vraiment �viter aux Parisiens de se faire mal ou d?ab�mer leurs corps ou leur v�hicule�?

Merci.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci.

D?abord, je vous invite � visiter d?autres tr�s grandes m�tropoles mondiales et vous viendrez avec un avis un peu diff�rent sur l?�tat de la voirie parisienne, notamment les grandes m�tropoles dans lesquelles il n?y a pas du tout de motos, parce que justement l?�tat de la voirie est tellement d�grad� qu?il n?y a pas de moto. Par amiti� pour mes amis maires de ces grandes m�tropoles europ�ennes et outre-Atlantique, je ne donnerai pas de noms. Mais il suffit de regarder et de comprendre.

Deuxi�mement, il y a un sujet qui est r�el, l?entretien de l?ensemble du patrimoine, dont la voirie parisienne, mais vous ne pouvez pas faire abstraction non plus de la baisse des dotations que nous avons subie depuis trois ans�: 600�millions d?euros de moins de dotations de l?Etat, forc�ment cela a des cons�quences sur la fa�on dont nous organisons le budget des Parisiens, en essayant en effet de r�gler les urgences, les probl�mes, et notamment ceux de la voirie.

Troisi�mement, il n?y a pas besoin d?une commission extramunicipale et transpartisane. En revanche, dans la Commission du Conseil de Paris o� vous si�gez, o� ces questions de voirie sont �voqu�es, je suis, bien s�r, tout � fait partante, mais pour examiner avec les Conseillers. Mais c'est un travail qu'on fait aussi avec les maires d'arrondissement. Cela a �t� tr�s bien dit par Christophe NAJDOVSKI. Je pense que cela ne sert � rien de cr�er de la confusion dans qui d�cide de quoi. Mais l'avis de chaque conseiller, notamment ceux de la Commission ad hoc pour traiter des questions de voirie, m?est tout � fait important.

Juillet 2017
Débat
Conseil municipal
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