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Vœu déposé par les groupes Socialiste et Apparentés et Communiste - Front de Gauche relatif au service public postal (19e). Vœu déposé par l'Exécutif.


Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Nous allons passer au d�bat organis� � l'occasion des v?ux n��6 et n��6 bis qui ont trait au service public postal, notamment dans le 19e arrondissement.

Nous avons organis� les d�bats de la mani�re suivante. La parole sera successivement � Mme Maud GATEL, M. R�mi F�RAUD, M. Jacques BOUTAULT, M. Nicolas BONNET-OULALDJ, M. Didier GUILLOT, M. Jean-Fran�ois LEGARET, Mme Danielle SIMONNET. Pour vous r�pondre, c?est Pauline V�RON.

Madame GATEL, vous avez la parole, pour trois minutes.

Mme Maud GATEL. - Merci.

Madame la Maire, mes chers coll�gues, au 1er janvier 2017, le r�seau de la Poste � Paris comptait 197 points de contact, r�partis en plusieurs cat�gories selon leur offre de service. D'une part, 173 bureaux de poste g�r�s par les agents de la Poste, et, d'autre part, 24 relais postes g�r�s par des commer�ants dans le cadre de conventions de partenariat sign�es entre la Poste et des partenaires priv�s.

Dans la Capitale, le maillage territorial est tr�s satisfaisant, mais l'�volution � laquelle nous assistons est pour nous source d'inqui�tude. En effet, d�but 2014, aucun relais poste n'existait. Aujourd'hui, ils sont 24. Le premier qui a �t� mis en place l?a �t� avenue de Versailles pour pallier l'indisponibilit� des services de la Poste pendant les travaux du bureau rue Van-Loo. Nous ne sommes absolument pas hostiles � des partenariats avec des structures priv�es, m�me si nous pr�f�rerions qu'il s'agisse de partenariats avec des petits commerces de proximit� plut�t que des grandes enseignes.

De tels partenariats permettent d'�largir les horaires d'acc�s au service et ainsi, mieux r�pondre � la fois aux attentes des Parisiens mais �galement � leur rythme de vie. Mais cela doit se cantonner � des op�rations simples du type d�p�t ou retrait de colis. En revanche, il est essentiel, compte tenu des missions de service public confi�es au groupe "La Poste", en lien notamment avec l'accessibilit� bancaire, que les d�marches les plus confidentielles puissent continuer � �tre exerc�es dans les bureaux de poste.

Pour les client�les les plus fragiles socialement, mais �galement les plus �g�es, pour qui la langue ou la fracture num�rique constitue des freins dans leur d�marche quotidienne, la Poste doit s'assurer d'�tre en mesure d'offrir les meilleures conditions d'accueil. La multiplication des fermetures de bureaux et leur remplacement par des points postes ne sauraient �tre des solutions p�rennes et satisfaisantes au regard de la mission de service public de la Poste.

Il faut, bien s�r, accepter de faire preuve de souplesse dans l'implantation des lieux d'accueil en fonction de la population et de ses �volutions. A ce titre, le maire d'arrondissement est le plus � m�me � faire des propositions et il est dommage de voir que, d�sormais, il n'existe plus d'obligation de dialogue entre la Poste, la mairie d'arrondissement et l'�chelon local.

Souplesse, adaptation, mais aussi stricte sur les fondamentaux pour remplir sa mission de service public, c'est le sens de notre vote en faveur du v?u de l'Ex�cutif.

Je vous remercie.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup.

La parole est � M. R�mi F�RAUD, pour trois minutes maximum.

M. R�mi F�RAUD, maire du 10e arrondissement. - Madame la Maire, chers coll�gues.

Je voudrais d'abord me f�liciter que nous ayons ce d�bat � l'initiative de Nicolas BONNET-OULALDJ qui pr�side le comit� de pr�sence postale d�partementale dans lequel je si�ge. Nous avons, d'ailleurs, eu parfois l'occasion d?en parler dans cet h�micycle. Nous sommes tous attach�s � l'existence d'un service public postal de proximit� � Paris. Il est, en effet, tr�s important, notamment dans les quartiers populaires, car il assure les quatre missions de service public qui lui sont confi�es par la loi�: favoriser l'acc�s aux moyens de communication, participer � l'am�nagement du territoire, garantir l'accessibilit� bancaire pour tous, et permettre la distribution et le transport de la presse.

Le groupe "La Poste" conna�t une situation financi�re globale positive, mais personne n?ignore les profondes mutations auxquelles la Poste doit faire face, c'est-�-dire d?abord une baisse importante du volume courrier, cons�quence de la r�volution num�rique, une baisse de la fr�quentation de certains bureaux de poste, l'�volution des habitudes de consommation et des modes de vie, l?essor du e-commerce avec une concurrence intense dans ce secteur et une baisse des taux d'int�r�t et des marges de la Banque postale.

Les �volutions n�cessaires du service postal qui en d�coulent ont d�j� commenc�, mais nous, �lus parisiens, devons �tre vigilants sur plusieurs points.

D'abord, nous partons certes d'un maillage tr�s dense en mati�re de bureaux de poste � Paris. Il n'est pas d�raisonnable de r�examiner leur implantation mais, dans ce cas, celle-ci doit �tre concert�e avec les maires et les �lus d'arrondissement, en fonction d'une strat�gie plus globale qu'aujourd'hui, d?une vision d'ensemble et dans la dur�e, ce qui exclut que les �lus soient mis, comme c'est beaucoup le cas aujourd'hui, devant le fait accompli, devant des d�cisions ponctuelles et successives, alors que nous pourrions, � mon avis, d�finir ensemble une strat�gie de long terme d'implantation des bureaux de poste.

D?ailleurs, mes coll�gues maires d'arrondissement, Fran�ois DAGNAUD et Christophe GIRARD, dans le 19e et le 4e, s'opposent l�gitimement � la fermeture des bureaux de poste Curial et de l?�le Saint-Louis, avec la mobilisation des acteurs locaux. Nous avons besoins nous-m�mes, comme �lus, de plus de transparence et d'objectivit� pour d�cider, en lien aussi avec l'ensemble des �lus d'arrondissement, les meilleures solutions pour pr�server l'acc�s au service public postal.

Ensuite, nous ne sommes pas hostiles � l'implantation de services postaux dans des commerces existants, comme le disait Mme GATEL tout � l'heure, mais ceux-ci doivent �tre choisis avec discernement en privil�giant ceux qui pr�servent la diversit� commerciale de Paris, ceux qui participent d'une nouvelle �conomie, notamment de l'�conomie sociale et solidaire qui apporte � notre ville. On peut penser aux libraires, aux kiosques plut�t que simplement � des sup�rettes.

Je finis dans un instant. Nous devons �tre enfin tr�s vigilants sur l'implantation des bureaux de poste dans les quartiers "politique de la ville", notamment sur leurs zones de chalandise. C'est donc un premier d�bat au Conseil de Paris et je suis s�r qu'il sera suivi d?autres si nous voulons rapprocher les �lus parisiens des d�bats sur l'�volution de la Poste. Merci.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup.

La parole est � M. Jacques BOUTAULT, pour trois minutes maximum.

M. Jacques BOUTAULT, maire du 2e arrondissement. - Madame la Maire, chers coll�gues, on entend souvent dire que Paris va bien par comparaison et on se r�jouit par exemple des faibles scores de l'extr�me droite sur notre territoire, notamment dans les quartiers populaires. On vante la coh�sion et les services publics de notre Ville qui feraient en sorte qu'elle r�siste et se porte bien.

Pourtant, la coh�sion de notre territoire est fragile. Symboles de proximit� institutionnelle utile et rassurante comme de l'�galit� que les services publics ont mission d'assurer entre toutes et tous, nos bureaux de poste parisiens ont un r�le important � jouer dans cette logique. Mais ils sont menac�s. Le groupe "La Poste" cherche � imposer une logique de rentabilit� financi�re et � lui substituer la logique qui pr�valait jusqu'� pr�sent, la logique de service public, alors m�me que le chiffre d'affaires de la Poste globalement est en augmentation et que ses b�n�fices atteignent 850 millions d?euros.

Cette logique marchande de rentabilit� au d�triment des missions de service public et de coh�sion sociale assur�es par la Poste vide ce service public de son sens et exasp�re des populations souvent d�j� fragilis�es et victimes de fermetures d�guis�es, notamment quand on ouvre un point relais de poste tenu par des caissi�res ou des caissiers de sup�rettes de quartier.

Cela va-t-il les amener, � terme, � devoir assurer les quatre missions de service public que rappelait il y a un instant R�mi F�RAUD�? Favoriser l'acc�s aux moyens de communication, participer � l'am�nagement et d�veloppement du territoire, garantir l'accessibilit� bancaire et permettre de distribuer le courrier, la presse.

Non, il ne faut pas r�ver, ce n'est pas leur m�tier. N'oublions pas que Paris est aussi une terre d'in�galit�s et que nous avons besoin de renforcer les services publics et leur accessibilit� � toutes et tous. Il faut donc d�marchandiser et r�humaniser la Poste. Pour cela, les �lus locaux ont un r�le important � jouer. Je regrette pour ma part que le nouveau contrat postal �loigne les conseillers municipaux et les maires des d�cisions concernant les �volutions futures des bureaux de poste quand ceux-ci ne se situent pas dans les quartiers "politique de la ville".

Les �cologistes sont conscients des d�fis que rencontrent les services publics et singuli�rement la Poste. Nous pensons qu?il faut se r�inventer, qu?il faut penser les services publics du XXIe si�cle mais pour cela qu?il faut d'abord les renforcer. Ces services publics doivent r�pondre � des besoins observ�s des populations et, pour cela, il faut int�grer aussi les usagers et les personnels des services publics, int�grer � la fois les usagers et les personnels dans leur renouvellement ce n'est pas en supprimant des bureaux de poste et en affaiblissant la Poste qu'on y parviendra.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur BOUTAULT.

La parole est � M. Nicolas BONNET, pour trois minutes maximum.

M. Nicolas BONNET-OULALDJ. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, pourquoi avons-nous demand� ce d�bat en Conseil de Paris, puisque ce n'est pas une comp�tence du Conseil de Paris�? Parce que nous sommes face � une situation in�dite � Paris pour les Parisiens.

C'est la fermeture de pr�s de 30 bureaux de poste depuis 2014, dont 3 bureaux situ�s en quartiers "politique de la ville" ou desservant, notamment dans le 18e arrondissement, Tristan Tzara. Dans le m�me temps, l'apparition de relais poste dans des sup�rettes, 17 en 2016, 24 aujourd'hui.

Cela, malgr� l'opposition des Parisiennes et des Parisiens, des salari�s de la Poste, des �lus, des maires qui se sont mobilis�s chaque fois devant les fermetures de bureau et qui aboutit d'ailleurs dans ce Conseil de Paris � de nombreux v?ux et � plusieurs dizaines de milliers de p�titions sign�es notamment par les commer�ants. A ce rythme-l�, soit une moyenne de 10 bureaux ferm�s par an, en 2020, 60 bureaux de poste auraient disparu du paysage parisien, soit un tiers du maillage des bureaux de poste parisiens.

Nous avons eu ce d�bat en 1�re Commission avec une audition du directeur r�gional de la Poste, qui a malheureusement confirm� la strat�gie de la Poste de diversification des points relais chez les commer�ants en remplacement des bureaux de poste.

Des arguments sont avanc�s par la Poste, tr�s contestables. Le premier argument serait la chute du courrier. Or le courrier est g�r� par les centres de tri et ne transite pas par les bureaux de poste qui, eux, traitent majoritairement les recommand�s et les colis dont les volumes sont en constante augmentation.

Deuxi�me argument�: choc des taux d'int�r�t, situation de crise �conomique. Or la situation financi�re du groupe "La Poste" est positive avec un chiffre d'affaires en augmentation et des b�n�fices qui ont augment� de 33,6�%, soit 846 millions d'euros cette ann�e.

Troisi�me argument avanc� par la Poste�: la satisfaction du service rendu par les relais poste chez les commer�ants, dont nous connaissons les limites. La premi�re chose qui a �t� abord�e, c?est que le personnel principalement des caissi�res ou des caissiers sont en C.D.D., sont en situation pr�caire, employ�s par des enseignes qui dans certains cas ne respectent pas les r�gles �l�mentaires du Code du travail et qui ont �t� d'ailleurs condamn�es.

Cela pose certaines probl�matiques, notamment celle de la confidentialit�, qui est oblig�e chez le postier. Cela pose aussi une question fondamentale, celle du m�tier�: ce n'est pas le m�me service rendu si ce n'est pas le m�me m�tier. Cela pose la question du r�le du lien social qu'a un agent de la Poste et que n'a pas forc�ment une caissi�re ou un caissier. Cela pose la question de l'unit� des services publics sur un m�me lieu et notamment la question du service bancaire.

Pour toutes ces raisons, nous nous opposons � ce transfert du service public dans un secteur priv� qui am�ne aussi une rupture d'�galit� de service et qui nous interpelle sur la mission d'am�nagement du territoire. Diff�rentes postes sont cibl�es aujourd'hui. Je pense � l?�le Saint-Louis qui n'a plus aucun service public si la Poste ferme, je pense � Crim�e, qui est quartier "politique de la ville" desservant et dans lequel nous avons de r�elles probl�matiques d'acc�s bancaire, et je pense aussi au quartier Bercy �galement cibl� dans ce v?u, qui est aussi un r�el probl�me et o� r�gne un sentiment d'abandon du service public.

Ce v?u nous permet d'affirmer collectivement certains points cl�s et j'insiste sur ce point. D'abord, z�ro fermeture des bureaux de poste actuellement menac�s dans le 4e, dans le 12e, dans le 14e et dans 19e. Enfin, une volont� - je terminerai l�-dessus - du respect des �lus, du respect d�mocratique et du respect des usagers avec la volont� dans ce v?u que toute �volution du statut d?un bureau doit �tre faite en concertation avec les �lus et les habitants.

Voil�, je vous remercie pour la pr�sentation de ce v?u que nous voterons, bien �videmment.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup.

La parole est � M. Didier GUILLOT, pour trois minutes maximum.

M. Didier GUILLOT. - Madame la Maire, mes chers coll�gues.

La Poste est aujourd?hui une entreprise sous le contr�le de l?Etat, la circulation du courrier devant �tre organis�e de mani�re s�curis�e et au profit de tous les citoyens. Cependant, si les fa�ades de nombreux immeubles �gr�nent encore les trois lettres "P.T.T.", les missions et le statut de l?entreprise ont profond�ment �volu�. Elle a tout d?abord ancr� son activit� autour de nombreux services�: livraison du courrier, certes, mais aussi colis, activit� bancaire, services � domicile. Ces diverses activit�s se compensent et permettent de garantir une bonne sant� �conomique globale, ce qui n?est pas le cas d?autres services postaux europ�ens qui avaient fait le choix de se concentrer sur une seule activit�.

La Poste est une entreprise avec une sp�cificit� importante. Elle a d� s?ouvrir � la concurrence dans certains domaines d?activit�, notamment en ce qui concerne la livraison des colis, qui est fortement concurrentielle. Elle a en parall�le l?obligation fix�e par la loi d?assurer un service public dans quatre domaines, dont la livraison du courrier six jours sur sept et la livraison de la presse. Son implantation importante sur le territoire fran�ais est d?ailleurs encadr�e par la loi, et cela lui permet de d�velopper des services de proximit�.

Ses facteurs et factrices sont ainsi cr�ateurs d?un v�ritable lien social, notamment dans les territoires ruraux et isol�s. Ainsi dot�e de son r�le de service public, il est normal que la Poste d�veloppe un dialogue plus approfondi avec les collectivit�s, afin que sa mission soit assur�e dans les meilleures conditions et que les �volutions soient concert�es.

Ce pr�ambule pos�, il nous semble important de souligner deux choses�: la premi�re est que Paris n?est pas une zone d�ficitaire en service public postal. Nous sommes une ville dense, dot�e de nombreux moyens de transport. Si de nombreux types de points de contact se sont d�velopp�s, il n?en reste pas moins qu?il perdure un maillage tr�s important des bureaux de poste. Nous ne pouvons donc arguer de la disparition d?un service public car cela serait faux et franchement arrogant � l?�gard de territoires qui n?en sont pas dot�s. Il s?agit donc de garder une certaine mesure

La deuxi�me chose � souligner, selon notre groupe, c?est l?impact de l?innovation technologique. Elle a profond�ment modifi� nos moyens de communication et a n�cessit� que la Poste fasse un travail sur ses missions et sur son accueil. Et je salue d?ailleurs l?initiative prise par "Paris&Co" il y a un mois d?organiser un "hackathon timbr�" avec la Poste pour imaginer ce que serait le courrier de demain. Actuellement, la baisse globale des volumes de courrier n?est pas compens�e totalement par de nouvelles activit�s. Nous ne pouvons donc pas continuer � esp�rer faire survivre un service comme il existait autrefois dans un bon vieux temps imaginaire, alors que la r�alit� des usages �volue chaque jour un peu plus.

Ainsi, nous trouvons donc que les lieux de services postaux au sein des commerces ou � travers le regroupement de multiples services publics sont int�ressants et correspondent pr�cis�ment aux besoins des usagers. La r�flexion � mener repose certainement sur une finesse plus importante dans le choix de ces nouveaux lieux, comme le propose le v?u de l?Ex�cutif.

La Poste repense son maillage territorial. Cela n?est pas une mauvaise chose. D?ailleurs, au-del� d?une r�flexion quantitative, il nous faut mener un travail sur le qualitatif pour l?accueil du public. Certains bureaux de poste ne sont aujourd?hui plus du tout adapt�s aux publics re�us. La Ville a une connaissance large de son territoire et nous saluons donc le dialogue engag� avec l?entreprise. La pr�sence dans les quartiers "politique de la ville" est � ce titre une demande qui doit subsister. Cependant, attention � ce que le dialogue ne soit pas bas� sur une opposition syst�matique et le refus de tout changement.

C?est pourquoi le v?u de l?Ex�cutif nous para�t �quilibr� et nous esp�rons qu?il permettra un dialogue constructif avec la Poste au service des Parisiennes et des Parisiens.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur GUILLOT.

La parole est � M. Jean-Fran�ois LEGARET, pour trois minutes maximum.

M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, je serai extr�mement bref. Je pense que nous avons effectivement d�battu de la pr�sence postale au Conseil et lors de la 1�re Commission. Nous sommes �videmment tr�s attach�s � la pr�sence, c?est un service public indispensable qui doit �voluer, qui �volue bien naturellement de jour en jour, et il faut conserver un maillage des bureaux de poste dans tous les arrondissements de Paris. Je crois que ce v?u en tient compte.

Il faut naturellement r�fl�chir � de bonnes opportunit�s de pr�sence postale dans un certain nombre de lieux. Il est m�me question d?en d�battre � la commission professionnelle des kiosquiers, parce que les kiosques peuvent effectivement �voluer et servir de points pour la diffusion de produits postaux, et je pense qu?il y a l� une piste que l?on pourrait utilement explorer avec les syndicats de postiers et avec la commission professionnelle des kiosques. Je me permets donc de rajouter cette petite id�e. Peut-�tre que le v?u de l?Ex�cutif pourrait en tenir compte parmi les id�es de diversification.

Sous le b�n�fice, je l?esp�re, de cette proposition, nous voterons le v?u de l?Ex�cutif.

Je vous remercie.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup, Monsieur LEGARET.

La parole �tait � Danielle SIMONNET, mais je ne l?aper�ois pas.

Dans le cadre de ce d�bat organis�, un v?u a �t� pr�sent� � l?initiative de Fran�ois DAGNAUD et Fanny GAILLANNE � propos du service public postal dans le 19e.

Je leur donne la parole.

M. Fran�ois DAGNAUD, maire du 19e arrondissement. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, nous mesurons tous les jours le r�le d�terminant d?un r�seau de service public de qualit� dans la r�duction des in�galit�s sociales et territoriales, � tel point que le contrat qui a �t� sign� en janvier 2017 entre l?Etat, la Poste et l?Association des maires de France a reconnu comme une priorit�, un objectif prioritaire la pr�sence postale dans les quartiers prioritaires de la "politique de la ville". Et nous savons aussi que dans les quartiers populaires, cette pr�sence humaine passe par l?accompagnement d?agents form�s et de qualit�, au sein des agences postales.

Je veux ici, avec mes coll�gues de la majorit� et au nom de mon �quipe municipale, relayer la mobilisation des habitantes et des habitants du 19e arrondissement qui sont, comme nous, l�gitimement attach�s � la p�rennit� et � la modernisation de leurs agences parisiennes postales. Mais qui s?inqui�tent des annonces du groupe "La Poste" sur la fermeture du bureau Curial au 218 de la rue de Crim�e fin juillet, qui pourrait se traduire par la saturation des autres bureaux de poste. Et si nous manquons aujourd?hui de donn�es fiables qui permettent de mesurer la fa�on dont se met en place la nouvelle organisation postale � l?�chelle de ce territoire, nous avons appris r�cemment que des travaux seraient envisag�s courant 2018 sur un des bureaux voisins, le bureau de poste Ourcq. Ces travaux pourraient eux aussi contribuer � la saturation du r�seau postal et constituer une difficult� suppl�mentaire pour les usagers pour acc�der � un r�seau de service public de qualit�.

C?est ce qui nous a amen�s � proposer ce v?u, qui a vocation naturellement � s?inscrire dans le v?u qui sera pr�sent� par l?Ex�cutif, pour demander qu?une �valuation compl�te des besoins et de l?offre postale soit r�alis�e sur le secteur, tenant compte de l?ouverture du nouveau bureau du boulevard Macdonald et de la perspective de la fermeture pour travaux du bureau Ourcq, et que dans cette attente, le groupe "La Poste" suspende la fermeture annonc�e de l?agence du 218, rue de Crim�e.

Je vous remercie.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci � vous.

Madame GAILLANNE, vous souhaitez rajouter un mot�?

Mme Fanny GAILLANNE. - Oui. Merci, Madame la Maire.

Chers coll�gues, tr�s rapidement, nous sommes cosignataires de ce v?u, qui rencontre une tr�s forte mobilisation des habitants du quartier pour d�fendre un service public postal de proximit�.

Au-del� de cette demande de suspension, nous souhaitons renouveler ici notre opposition totale � cette fermeture, et dire que nous continuerons � nous mobiliser aupr�s des syndicats, des associations et des habitants pour obtenir le maintien de la Poste. Merci.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Un grand merci.

Pour vous r�pondre, je vais donner la parole � Mme Pauline V�RON.

Mme Pauline V�RON, adjointe. - Madame la Maire, chers coll�gues, merci aux diff�rents orateurs pour la qualit� de ces �changes sur un sujet important pour les Parisiens.

Sur proposition de Nicolas BONNET-OULALDJ, � la fois en sa qualit� de pr�sident de groupe, mais aussi de pr�sident de la commission d�partementale de pr�sence postale, la Maire de Paris a invit� la Poste � venir nous pr�senter sa strat�gie en 1�re Commission la semaine derni�re. Cela a donn� lieu � un d�bat de qualit� avec le d�l�gu� r�gional de la Poste en Ile-de-France, M. LABORDE, que je tiens � saluer et � remercier, ainsi que toute son �quipe, qui �tait pr�sente, et � remercier �galement les groupes qui s?�taient mobilis�s pour ce d�bat en premi�re commission. L?objectif de ce d�bat �tait de prendre le temps pour mieux comprendre la strat�gie globale de la Poste, les enjeux et les contraintes de cette entreprise publique soumise, peut-�tre encore plus que d?autres, � des mutations tr�s profondes.

Comme chacun a pu en convenir, l?impact des "plus si nouvelles technologies" de l?information et de la communication touche de plein fouet le service public postal, puisque le num�rique a r�volutionn� nos moyens de communiquer, mais aussi de consommer. La Poste fran�aise essaie de trouver un mod�le qui permette de tenir des objectifs parfois contradictoires de rentabilit�, de modernisation, de digitalisation, d?adaptation aux nouveaux usages des Fran�ais et de maintien d?un maillage de proximit�. Nous avons ensuite pu entrer dans les sp�cificit�s parisiennes. La Poste nous a rappel� le maillage particuli�rement dense dont b�n�ficie Paris avec, nous dit-on, un bureau tous les 400 m�tres.

Nous avons n�anmoins convenu de part et d'autre que ce maillage devait prendre en compte le bassin d'activit�s que repr�sente Paris et non pas uniquement ses habitants, puisque salari�s, �tudiants et touristes utilisent les services postaux parisiens.

Nous avons aussi pu rappeler, en le regrettant, au directeur de la Poste, la trop grande rapidit� des �volutions de ce maillage depuis 2014 avec pas moins de 30 fermetures de bureaux, ce qui a un r�el impact pour les Parisiens, notamment ceux des quartiers populaires.

Pour r�sumer nos �changes, je vous propose donc mes chers coll�gues, un v?u de l'Ex�cutif qui rappelle notre attachement � un service postal de qualit� et de proximit�.

Un v?u qui propose surtout � la Poste un changement de m�thode que nous avons tous demand� ici au cours de ce d�bat, afin que le dialogue et le partage d'informations soient plus fluides avec les maires et les �lus d'arrondissement, et qu'il y ait une approche plus globale de hausse ou baisse d'activit� de tel ou tel bureau � l'�chelle des arrondissements, et non d'un micro quartier, pour qu'il y ait aussi davantage d'�tudes d'impact et plus de concertation avec les habitants.

Ce v?u rappelle aussi notre opposition � la fermeture de 4 bureaux de poste, celui de l'�le Saint-Louis dans le 4e arrondissement, celui de Lachambeaudie dans le 12e arrondissement � Bercy, celui de Plaisance dans le 14e arrondissement pour lesquels nous nous sommes aussi mobilis�s dans ce Conseil de Paris, et bien s�r celui de Curial dans le 19e arrondissement.

Sur la question de l'ouverture de postes-relais, nous affirmons qu'il faut parvenir � un �quilibre et que ces postes-relais ne peuvent constituer la principale alternative.

Nous appelons aussi � davantage d'�valuation de ces relais pour nous assurer qu'ils correspondent bien aux usages des Parisiens, et nous demandons enfin � la Poste de r�fl�chir avec nous � des partenariats de meilleure qualit� que ceux qui existent aujourd'hui et qui sont faits principalement avec des r�seaux de sup�rettes de la grande distribution. Des partenariats avec les commer�ants ind�pendants, avec des kiosques presse, comme le rappelait M. LEGARET, nous l'avons �voqu� en 1�re Commission, ou des structures de l'�conomie sociale et solidaire seraient plus pertinents.

Je vous invite donc � voter ce v?u de l'Ex�cutif qui nous engage dans une relation partenariale exigeante avec la Poste, consciente des contraintes qui s'imposent � elle et des adaptations qu'il faut op�rer, mais exigeante sur les moyens � mettre en ?uvre, la qualit� du service rendu aux Parisiens et la transparence des �changes avec les �lus et les habitants.

Je vous remercie.

(M. Emmanuel GRGOIRE, adjoint, remplace Mme Colombe BROSSEL au fauteuil de la pr�sidence).

M. Emmanuel GRGOIRE, adjoint, pr�sident. - En r�ponse au v?u n��6, l'Ex�cutif a d�pos� le v?u n��6 bis. Le v?u n��6 est-il maintenu, du groupe Socialiste et Apparent�s�?

M. Fran�ois DAGNAUD, maire du 19e arrondissement. - Non, retir�.

M. Emmanuel GRGOIRE, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u n��6 bis de l'Ex�cutif.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s'abstient�?

Le v?u est adopt�. (2017, V. 176).

Juillet 2017
Débat
Conseil municipal
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