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2017 DDCT 20 - Subventions (135.000 euros) à 9 associations, avenant à convention pour le financement d’actions de lutte pour l’égalité des droits et contre les discriminations à l'égard des personnes LGBT.


Mme Alexandra CORDEBARD, adjointe, pr�sidente. - Nous allons examiner maintenant le projet de d�lib�ration DDCT 20 relatif � des subventions � des associations notamment pour le financement d'actions de lutte pour l'�galit� des droits et contre les discriminations � l'�gard des personnes LGBT. C'est David BELLIARD qui prend la parole.

M. David BELLIARD. - Nous votons aujourd?hui des subventions � neuf associations pour le financement d'actions de lutte pour l'�galit� des droits et contre les discriminations � l'�gard des personnes LGBT.

Si ce projet de d�lib�ration peut para�tre banal, et notre groupe le votera, il m�rite malgr� tout que l'on s'y arr�te, car il s'inscrit dans un contexte de recrudescence de l'homophobie en France comme � l'international.

Comment ne pas �voquer ici la Tch�tch�nie, o� tout indique que la traque des homosexuels se traduit par la cr�ation de v�ritables camps de d�tention. J'en profite pour rappeler notre soutien � la demande d'une enqu�te ind�pendante formul�e par plusieurs organisations internationales, dont "Amnesty".

L'une des subventions que nous votons aujourd'hui est d'ailleurs attribu�e � "l'Association pour la reconnaissance des droits des personnes homosexuelles et transsexuelles � l'immigration et au s�jour", qui travaille � la d�fense des droits � l'entr�e, au s�jour, � l'asile, et � l'int�gration d'�trangers homosexuels et transsexuels.

A l'instar de ce qu'il se passe en Tch�tch�nie, de nombreuses personnes sont contraintes de quitter leur pays natal en raison de leur orientation sexuelle. A ce titre, la France a accueilli la semaine derni�re le premier r�fugi� homosexuel tch�ch�ne sur son sol, son t�moignage � la t�l�vision nous a rappel� la violence de l'homophobie quand elle est institu�e comme une politique nationale. Mais l'homophobie concerne aussi la France dans son expression quotidienne, parfois dans des m�dias � tr�s forte audience. Ainsi, dans l'�mission de HANOUNA dont les d�bordements homophobes sont connus et point�s depuis un travail de longue haleine effectu�e par "l'Association des journalistes LGBT". Ce pr�sentateur a de nouveau provoqu� un toll� l�gitime en orchestrant une blague homophobe et particuli�rement m�prisante. Je constate qu'encore aujourd'hui, malgr� la persistance chez cet animateur et dans cette �mission d'actes homophobes, la cha�ne C8 et son propri�taire BOLLOR� n'ont effectu� aucune mesure coercitive. Pourtant, ce sont ces m�mes cadres et ces m�mes journalistes qui s'accordent sur la qualit� du film "120 battements par minute" au Festival de Cannes, qui est venu nous faire un rappel salutaire sur l'importance du militantisme LGBT dans la lutte contre le Sida. Cette �motion manifest�e par celles et ceux qui ont vu ce film r�compens� au festival, nous rappelle deux choses. D'abord, que l'histoire et la culture du militantisme LGBT, militantisme communautaire s'il en est, ont eu un int�r�t majeur pour l'avanc�e des droits des personnes LGBT. Nous devrions nous en inspirer avant de cr�er des d�bats inutiles et particuli�rement d�plac�s sur l'organisation d'initiatives s'inscrivant dans cette culture militante et politique. Enfin, plus que jamais, pour lutter contre l'homophobie et pour l'�galit� des droits, un centre des archives LGBT serait une avanc�e essentielle. C'est aussi par le rappel de l'histoire, la recherche, les �changes autour de cette culture militante, philosophique, artistique et politique que nous pourrons avancer encore plus sur le chemin de l'�galit� dans le droit, mais aussi dans les faits. J'en profite donc pour rappeler le soutien de notre groupe, sans faille, � ce projet. Je vous remercie.

(M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint, remplace Mme Alexandra CORDEBARD au fauteuil de la pr�sidence).

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint, pr�sident. - Pour r�pondre, je donne la parole � Mme H�l�ne BIDARD.

Mme H�l�ne BIDARD, adjointe. - Merci, Monsieur le Maire, chers coll�gues.

Cher David BELLIARD, je vous remercie de m'interroger sur ce projet de d�lib�ration visant donc � financer 9 associations qui interviennent pour l'�galit� des droits et contre les discriminations � l'�gard des personnes LGBT.

Notre ville est riche d'un tissu associatif tr�s dynamique gr�ce auquel la visibilit� LGBT, en cette veille de lancement de la "Quinzaine des fiert�s", n'est pas qu'une revendication mais bien une r�alit�.

La semaine autour de l'IDAHOT, journ�e internationale de lutte contre la biphobie, la lesbophobie, l'homophobie et la transphobie a �t� dans son action, locale. Je me f�licite notamment de l'inauguration, le 18 mai dernier dans le 18e arrondissement, de la promenade Coccinelle du nom de cet artiste "trans" qui a �t� la premi�re personnalit� � changer officiellement d'�tat-civil.

Avec cette d�nomination, la premi�re pour une capitale au niveau mondial, Paris est fi�re d'occuper une place sans concession en ce qui concerne l'�ducation et la culture � l'�galit�. Je tiens ici, d'ailleurs, � souligner le travail fructueux en la mati�re avec le centre LGBT Paris Ile-de-France et l?Inter-LGBT.

La Ville de Paris vous propose ici, donc, de reconduire son soutien au centre LGBT qui m�ne son projet dans une d�marche ouverte et soucieuse de porter de mani�re dynamique les questions LGBT dans la vie locale parisienne. En t�moigne, d'ailleurs, la seconde �dition du Festival des cultures LGBT qui s'est tenu du 27 janvier au 17 f�vrier 2017. Cette belle initiative s?ouvre � tous les acteurs et actrices des cultures LGBT sous toutes leurs formes, qu'ils et elles soient des artistes confirm�s ou amateurs, associatifs, sans distinction d'orientation sexuelle ou d'identit� genre. Nous attendons avec impatience la programmation de l'�dition 2018.

La reconnaissance des cultures LGBT trouve aussi pleinement sa place en ce moment m�me, � la mairie du 4e arrondissement, avec l'installation de l'exposition "Fi�res Archives" jusqu'au 31 ao�t. J'ajoute que cette exposition est �maill�e de conf�rences port�es par plusieurs �tablissements universitaires et de recherche. J?adresse donc un grand merci au maire du 4e arrondissement, Christophe GIRARD, pour cette tr�s belle exposition.

Pour la deuxi�me ann�e cons�cutive, vous l'avez soulign�, Monsieur David BELLIARD, la Ville apporte son soutien en augmentation aux projets exemplaires de l'A.R.D.H.I.S., l?Association pour la reconnaissance des droits des personnes homosexuelles, transsexuelles � l?immigration et au s�jour, seule association avec "Shams France" � ?uvrer pour l'accompagnement des demandeurs d'asile LGBT.

Avec Jean-Fran�ois MARTINS, nous travaillons �galement � mettre l'accent sur l'�galit� et l'inclusion dans le sport et la pratique sportive, avec des partenaires tels que "Les D�gommeuses", le Football Club Paris Arc-en-ciel, la F.S.G.L., la F�d�ration sportive gaie et lesbienne. Cette derni�re, aux c�t�s des associations OUTrans et A.C.C.E.P.T.E.S.S., vient de r�aliser une charte sport et "trans", un outil qui nous permettra de mieux accueillir les personnes "trans" d�sirant faire du sport. La F.S.G.L. est actuellement l'organisatrice du tournoi international de Paris, que nous avons eu le plaisir d'accueillir cette ann�e � l'H�tel de Ville, vendredi dernier.

Enfin, je veux vous signaler le soutien � une toute nouvelle association, "la Paris Black Pride", qui s?est illustr�e le 20 mai dernier en organisant une table ronde avec "AIDES" au sujet de la sant� sexuelle des hommes noirs homo et bi, dans l'objectif de faciliter l'acc�s au d�pistage et aux nouveaux outils de pr�vention comme la PrEP. Si la visibilit� aux LGBT augmente, vous l?avez dit, c?est malheureusement aussi le cas des actes LGBTphobes. Apr�s deux ann�es cons�cutives de baisse, le rapport annuel de "S.O.S. Homophobie" fait �tat de leur augmentation � 19,5�% 2016, dont un doublement des actes transphobes.

Chers coll�gues, nous ne pouvons que nous inqui�ter de savoir que les personnes LGBT subissent plus encore les agressions physiques et verbales, les humiliations quotidiennes, les exclusions, les rel�gations nombreuses sur l'espace public ou num�rique. Et comme dans de nombreux lieux de notre vie sociale, je rajouterai aussi dans les m�dias, malheureusement. Merci pour vos mots, je partage compl�tement vos propos � ce sujet.

Par ce projet de d�lib�ration, la Ville de Paris souhaite r�affirmer son combat et son engagement contre toutes les formes de haine, dont l'homophobie fait partie. Je remercie �galement les autres associations vis�es par ce projet de d�lib�ration pour leur travail en ce sens aux c�t�s de la Maire de Paris.

Je terminerai en vous rappelant la date de la prochaine Marche des fiert�s � Paris�: le samedi 24 juin. Nous f�terons alors les 40 ans de la premi�re marche � Paris et nous en sommes tr�s heureux. Je vous remercie.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint, pr�sident. - Je mets � pr�sent aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DDCT 20.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s?abstient�?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2017, DDCT 20).

Juin 2017
Débat
Conseil municipal
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