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Vœu déposé par le groupe Communiste - Front de Gauche relatif au harcèlement de rue. Vœu déposé par le groupe Radical de Gauche, Centre et Indépendants relatif à la lutte contre le harcèlement de rue. Vœu déposé par les groupes UDI-MODEM et les Républicains relatif aux incivilités dans le quartier la Chapelle et Pajol (18e). Vœu déposé par l'Exécutif.


M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint, pr�sident. - Nous passons � l?examen de v?ux non rattach�s. Les v?ux nos�43, 44, 45 et 45 bis sont relatifs � la lutte contre le harc�lement de rue et aux incivilit�s.

La parole est � M. Herv� B�GU� pour le groupe Communiste - Front de Gauche, pour deux minutes.

M. Herv� B�GU�. - Merci.

Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, il est remarquable de constater que les droits des femmes n'int�ressent certains qu'au moment des campagnes �lectorales. Durant sa campagne, Mme�P�CRESSE promettait de "nettoyer le quartier". Mais, ce qu'elle ne dit pas, c?est qu?elle divise par deux les subventions aux associations ?uvrant pour l'�galit� femmes-hommes. Le harc�lement touche tous les milieux. Nous l'avons vu, par exemple, avec l'affaire BAUPIN.

A l?�poque, il ne fallait pas, je cite un d�put� conseiller de Paris LR, "commenter les histoires de bonnes femmes".

Gardons-nous de tout amalgame. Le harc�lement de rue n?est pas le fait des seuls migrants. Il est une r�alit� pour toutes les femmes sur l?ensemble du territoire. Le harc�lement n?est pas que le fait de la rue. Il est pr�sent dans tous les moments de la vie quotidienne, au travail, � la maison, en politique, dans les m�dias, dans le sport. C?est d?ailleurs pour cela que les budgets d?une municipalit� doivent �tre pens�s par le prisme de l?�galit� femmes/hommes, car il en va du quotidien et de l?espace public.

L?instrumentalisation de la d�fense des droits des femmes est indigne. Ceux-ci doivent �tre d�fendus tout le temps, partout, et �tre compris comme un ensemble de violences entretenues par le syst�me patriarcal et capitaliste dans lequel nous vivons. Si vous voulez devenir f�ministes, soyez-le toute l?ann�e et n?essayez pas de prendre les Parisiennes et les Parisiens pour des quiches�!

Je vous remercie.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint, pr�sident. - M. Jean-Bernard BROS pour le groupe Radical de Gauche, Centre et Ind�pendants pour deux minutes.

M. Jean-Bernard BROS. - Merci, Monsieur le Maire.

Chers coll�gues, les violences sexistes auxquelles les femmes doivent faire face dans l?espace public sont massives. Le probl�me constitue un enjeu de soci�t� auquel les collectivit�s doivent r�pondre efficacement. Les agressions verbales, que subissent toutes les femmes, ne sont en aucun cas assimilables � de l?humour, � des compliments ou encore moins � la s�duction.

Les femmes, en tant que citoyennes � part enti�re, doivent b�n�ficier de la libert� de circulation et ne pas se restreindre � sortir uniquement dans certains endroits ou � certaines heures. Bien s�r, les m�dias ont largement abord� le sujet en ce qui concerne le quartier de Pajol et la Chapelle, souvent sans analyse et dans une confusion dommageable des probl�matiques de terrain.

Le harc�lement de rue est un probl�me global, sur lequel la Ville n?a d?ailleurs pas attendu pour agir. Nous pensons cependant que son action doit �tre plus ambitieuse.

"Zone z�ro macho" pourrait �tre un objectif � se r�approprier. Nous disposons de nombreux leviers d?action, en pr�vention, bien s�r, mais aussi en r�pression. La s�curit� fait partie de la coh�sion sociale et, � ce titre, il ne faut pas avoir peur d?user de ces deux modes d?action. Ainsi la campagne de communication contre le harc�lement, que nous avons salu�e, pourra �tre plus massive, plus lisible, notamment en �tant d�ploy�e directement sur l?espace public mais aussi dans les transports. Cette campagne doit pouvoir revenir de mani�re r�guli�re sur l?espace public pour interpeller encore et toujours.

Un autre levier retient toute notre attention, celui des marches exploratoires. Nous voyons depuis plusieurs ann�es se multiplier ces marches avec des associations de terrain, fortement engag�es avec les habitants. Nous saluons cette action qui permet la prise en compte de la question du genre dans l?espace public.

Leurs cons�quences sur les am�nagements urbains ne sont pas lisibles. Un retour pourrait pourtant conforter les associations et les citoyennes qui m�nent ces marches, s?impliquent dans l?action locale et dans la construction des politiques publiques. Ainsi, nous demandons qu?un bilan des am�nagements urbains mis en place � la suite des marches soit pr�sent�.

Enfin, la Ville doit utiliser les leviers de l?innovation pour d�velopper des nouveaux moyens d?alerte et d?aide aux victimes de harc�lement de rue.

Pour toutes ces raisons, mes chers coll�gues, je vous invite � voter ce v?u.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint, pr�sident. - La parole est � Mme Fadila M�HAL pour le groupe UDI-MODEM pour deux minutes.

Mme Fadila M�HAL. - Merci, Monsieur le Maire.

Monsieur le Pr�fet, chers coll�gues, c?est un v?u qui est port� par le groupe UDI-MODEM mais aussi par le groupe les R�publicains.

La presse s?est fait largement �cho de la situation des femmes dans le secteur de la Chapelle-Pajol, et j?ai moi-m�me d?ailleurs publi� une tribune sur cette situation sans qu?il ne soit utile d?y revenir plus longuement.

Pourtant, ce qui frappe dans ce quartier, au-del� du harc�lement dont sont victimes les femmes et, comme le rappelaient nos coll�gues, toutes les femmes, dans tous les quartiers, c?est l?�tat de la d�linquance avec la prolif�ration des trafics en tous genres, de la drogue, de la prostitution, du prox�n�tisme et de vente � la sauvette, et bien �videmment les violences, les harc�lements et les incivilit�s, notamment en direction des femmes, ne sont que le r�sultat de ces dysfonctionnements majeurs.

Ce n?est pas un hasard si la p�tition lanc�e par les deux associations de quartiers, "SOS La Chapelle" et "Demain La Chapelle" pour alerter les pouvoirs publics sur ce ph�nom�ne a recueilli plus de 20.000 signatures en 48 heures. Chacun le sait, malgr� cette situation de crise, le quartier n?est pas class� en zone de s�curit� prioritaire, alors m�me qu?il se situe entre les Z.S.P. de Barb�s, Ch�teau-Rouge et celles de Flandres, alors que le classement des Z.S.P. permettrait une coordination renforc�e entre la police, l?Education nationale, la Ville de Paris et les associations afin de lutter contre tous ces ph�nom�nes de d�linquance, d?incivilit�s et de violence.

En marge d?une telle d�marche, la cr�ation d?un groupe local de traitement de la d�linquance, dont l?action est limit�e g�ographiquement et dans un temps, apporterait peut-�tre une r�ponse � court terme � la forte pression de cette d�linquance et dans le sentiment aussi d?ins�curit�.

La demande est simple. Pour toutes ces raisons, nous souhaitons que la Maire de Paris demande au Ministre de l?Int�rieur le classement du quartier la Chapelle en Zone de s�curit� prioritaire.

Deuxi�mement, que la Maire de Paris demande au Procureur de la R�publique la cr�ation d?un groupe local de traitement de la d�linquance d�di� au quartier Pajol.

Et enfin que la Maire de Paris renforce significativement l?action des Brigades de lutte contre les incivilit�s dans les rues et les squares du quartier de la Chapelle-Pajol pour faire cesser les attroupements, les incivilit�s, les occupations irr�guli�res du domaine public, et bien s�r veiller � lutter contre les violences et les harc�lements dont les femmes peuvent �tre victimes en particulier.

Je vous remercie.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint, pr�sident. - Je pr�cise que c?�tait bien un v?u du groupe UDI-MODEM et du groupe les R�publicains. V?u conjoint, ce qui nous a permis aussi d?avoir un peu plus de temps pour le pr�senter.

Pour r�pondre, je donne la parole � Mme H�l�ne BIDARD pour deux minutes �galement.

Mme H�l�ne BIDARD, adjointe. - Chers coll�gues, j?apporterai ici une r�ponse commune aux trois v?ux que vous avez d�pos�s suite � la pol�mique sur le quartier la Chapelle. Une pol�mique qui n�anmoins nous donne l?opportunit� de renforcer un peu plus notre lutte contre ce fl�au des violences faites aux femmes dans l?espace public. Des violences qui vont de la simple remarque � l?insulte, aux gestes d�plac�s, voire � l?agression sexuelle, et qui s?inscrivent dans le continuum des violences genr�es.

Je ne vais pas revenir sur le travail engag� autour du genre et de l?espace public depuis le lancement, en 2014, avec la Maire de Paris, de l?Observatoire parisien des violences faites aux femmes. Vous savez le travail engag� autour des marches exploratoires, des plans d?action, le guide r�f�rentiel � destination des professionnels de l?urbanisme et de l?am�nagement, la campagne de pr�vention contre le harc�lement de rue lanc�e le 25 novembre dernier.

Monsieur Herv� B�GU�, dans le v?u n��43, vous avez soulign� cette action r�solue de la Ville toute l?ann�e. Mes premiers �changes avec la D�l�gation d�partementale aux droits des femmes sont �galement encourageants. Je ne peux que vous rejoindre sur le fait que des moyens financiers et humains exceptionnels seront n�cessaires, si l?on veut v�ritablement faire de la lutte contre le harc�lement de rue une priorit�.

Monsieur Jean-Bernard BROS, avec le v?u n��44, vous mettez notamment l?accent sur le harc�lement subi par les femmes dans les transports en commun. Cette r�alit�, que connaissent malheureusement 100�% des femmes, sera l?objet d?un rendez-vous que j?aurai le 13�juin prochain avec les repr�sentants parisiens de la R.A.T.P. J?ai d?ores et d�j� rencontr� �galement des repr�sentants de la S.N.C.F. Nous esp�rons, comme vous, diffuser plus largement des campagnes d?�ducation � l?�galit� et � la lutte contre le sexisme.

Madame Fadila M�HAL, avec le v?u n��45, vous avez soulign� les difficult�s et le sentiment de l?ins�curit� ou l?ins�curit� r�elle du quartier la Chapelle qui ne doivent cependant �tre ni exag�r�s dans leur dimension g�ographique ni ramen�s � la pr�sence de r�fugi�s. Mais nous nous rejoignons sur l?essentiel.

C?est pourquoi � vos trois v?ux, que je vous invite � retirer, nous r�pondons avec l?Ex�cutif par un v?u n��45 bis qui vise � maintenir dans la dur�e une pr�sence polici�re accrue dans le quartier la Chapelle, � mettre en ?uvre dans les meilleurs d�lais le groupe de traitement local de la d�linquance annonc� le 31 mai dernier par le Parquet de Paris, soutenir la formation de tous les personnels susceptibles d?intervenir face aux situations de violences faites aux femmes et renforcer enfin son action, et notamment la diffusion de la campagne de lutte contre le harc�lement de rue et les actions d?�ducation et de pr�vention des st�r�otypes et violences sexuelles et sexistes, de mani�re int�gr�e dans toutes nos politiques publiques.

Je vous remercie.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint, pr�sident. - Il y a une demande d?explication de vote du groupe Ecologiste.

Mme Sandrine M�ES.

Mme Sandrine M�ES. - Merci, Monsieur le Maire.

Le harc�lement de rue, comme le soulignait notre camarade Herv� B�GU�, c?est l?une des multiples facettes du machisme qui impr�gne notre soci�t� � tous les niveaux. Nous, les �lus �cologistes, nous soutenons �videmment le v?u propos� par la Maire. Il nous convient parce qu'il montre qu'il n'y a pas de solution unique au harc�lement dans l'espace public, mais que c'est un �ventail de propositions qui peut faire avancer le dossier. Evidemment, les propositions donnent parfois des r�sultats � long terme, donc on n'en voit pas tout de suite les fruits. Mais nous pouvons certifier que l'H�tel de Ville, dans les arrondissements avec les habitantes, s'occupe de ce sujet depuis d�j� bien longtemps, bien avant que les habitantes de la Chapelle aient donn� l'alerte � travers leur p�tition, ce qui est de toute fa�on utile puisque cela va permettre de mobiliser encore plus de moyens que tous les moyens d�j� mis en ?uvre par la politique de la ville, par les arrondissements, par l'H�tel de Ville avec Mme H�l�ne BIDARD qui vient sur le terrain r�guli�rement pour suivre ce qu'il s'y passe.

C'est la t�nacit� et le s�rieux des habitants et des services qui permettront d'am�liorer ce probl�me.

Merci.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint, pr�sident. - En r�ponse aux v?ux nos�43, 44, 45, l'Ex�cutif a d�pos� un v?u n��45 bis.

Tout d'abord, le v?u n��43 d�pos� par le groupe Communiste - Front de Gauche est-il maintenu�? Il est retir�. Merci.

Le v?u n��44 d�pos� par le groupe Radical de Gauche, Centre et Ind�pendants est-il maintenu�? Il est retir�. Merci.

Le v?u n��45 d�pos� par les groupes UDI-MODEM et LR est-il maintenu�?

Mme Fadila M�HAL. - Nous voterons le v?u de l'Ex�cutif qui nous para�t tr�s int�ressant en mati�re de harc�lement. Pour autant, nous aurions souhait� que M. le Pr�fet puisse r�pondre, puisque le v?u concernait directement la cr�ation, en tout cas l'interpellation de la Maire pour le classement d'une zone prioritaire. Ce sont des questions auxquelles il n'a pas �t� r�pondu dans le cadre du v?u propos� par l'Ex�cutif.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint, pr�sident. - Monsieur le Repr�sentant du Pr�fet de police�?

M. LE REPRSENTANT DU PR�FET DE POLICE. - Monsieur le Maire, Madame, bien �videmment, l'id�e n'�tait pas de ne pas vous r�pondre, mais comme la question �tait dirig�e vers Mme la Maire de Paris pour qu?elle sollicite le nouveau Ministre de l'Int�rieur et qu'� ce stade, je n'ai pas la possibilit�, au nom du Pr�fet de police, de pouvoir dire oui ou non sur la Z.S.P., mais qu'en tout �tat de cause, nous prenons en compte votre demande. Nous prenons en compte la probl�matique particuli�re sur laquelle nous revenons r�guli�rement au sein de ce Conseil de mani�re � pouvoir y apporter une r�ponse adapt�e. S'agissant du G.L.T.D., vous avez d�j� eu la r�ponse du Procureur de la R�publique sur le sujet qui envisage ladite cr�ation.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u n��45 des groupes UDI-MODEM et les R�publicains avec un avis d�favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s'abstient�?

Le v?u est rejet�.

Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u n��45 bis de l'Ex�cutif.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s'abstient�?

Le v?u est adopt�. (2017, V. 159).

Juin 2017
Débat
Conseil municipal
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