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VII - Question d'actualité posée par Mme SIMONNET à Mme la Maire de Paris concernant les annonces ministérielles relatives aux fonctionnaires.


Mme LA MAIRE DE PARIS. - Nous passons � la derni�re question d'actualit�, question pos�e par Mme Danielle SIMONNET.

Mme Danielle SIMONNET. - Merci, Madame la Maire.

M. le Pr�sident Emmanuel MACRON, dont beaucoup de membres de votre �quipe ont d?ailleurs rejoint le mouvement, comme d?ailleurs certains membres de l?opposition? d?ailleurs, je ne vois pas M. BOURNAZEL et Mme EL KHOMRI, ils sont absents de l'h�micycle. Peut-�tre sont-ils en campagne dans leur face � face en train d'attendre qui des deux arrivera en t�te, puisqu'ils ont d�j� pris l'engagement de se d�sister l'un pour l'autre. Mais fermons cette parenth�se.

M. MACRON a pris l'engagement de supprimer 120.000 postes de fonctionnaires, ce qui va correspondre �galement � 60.000 suppressions de fonctionnaires pour les collectivit�s territoriales.

Mes chers coll�gues, o� y a-t-il trop de fonctionnaires, o� y a-t-il trop de services publics�? Pas dans la police, pas dans l'arm�e, ils sont si mobilis�s pour garantir notre s�curit�. Pas � l'h�pital, ils sont si impliqu�s pour garantir notre sant�. Pas � l'�ducation nationale, ils sont si impliqu�s pour garantir l'�l�vation du niveau de qualification de l'ensemble de notre jeunesse. Pas � la C.A.F. ni � P�le Emploi ni aux CPAM, et je pourrais continuer ainsi comme un po�me.

Au niveau de notre Ville, c'est la m�me chose. Madame la Maire, vous avez d�j� engag� une r�forme de l'administration parisienne que j'ai pour ma part d�plor�e et d'ailleurs j'avais vot� contre. A chaque fois c'est pareil, on commence par un discours, fusions, r�organisations, et on obtient le r�sultat : r�ductions, d�gradations � l'arriv�e.

� l'arriv�e, on sait que de la m�me mani�re dans les services publics parisiens, comme il en est dans les services publics de l'�tat, les suppressions d'effectifs, les r�organisations de service am�nent � une surcharge de travail, � plus de pr�carit� et am�nent aussi � de la souffrance au travail et au final � une d�gradation de la qualit� du service public.

A la Ville de Paris et au D�partement de Paris, est-ce que nous avons trop de fonctionnaires dans les cr�ches, dans les �quipements sportifs, pour assurer la propret�, pour ouvrir les mus�es, pour s'occuper des EHPAD�? D'ailleurs, avons-nous suffisamment d'EHPAD ? Y en a-t-il trop dans le p�riscolaire ? On pourrait continuer la liste.

Je suis persuad�e que comme moi, Madame la Maire, vous �tes convaincue que les services sont la propri�t� de celles et ceux qui n'en ont pas. Notre ville, comme notre pays, ne souffre pas de trop de services publics, mais de pas assez de services publics.

L'urgence est donc au contraire d'augmenter les services publics, d'augmenter les biens publics, d'augmenter les politiques publiques. Ce qui contribue � la fois � r�duire le ch�mage, parce qu'on cr�e de l'emploi, mais surtout parce qu'il y a l� des leviers pour une politique qui r�ponde � l'int�r�t g�n�ral, � la fois aux urgences �cologiques et aux urgences sociales.

Je terminerai ma question, Madame la Maire : que comptez-vous faire�? Vous avez parl� d'opposition constructive � la mode, sauf que de la m�me mani�re que j'ai trouv� votre opposition lors du mandat HOLLANDE, elle ne faisait pas suffisamment appel au peuple, allez-vous vous engager pour cr�er les conditions d'une mobilisation citoyenne des Parisiennes et Parisiens pour s'opposer aux terribles promesses de MACRON, qui sera sans doute le premier pr�sident de la R�publique qui, s'il tient ses promesses, le peuple sera tr�s fortement d��u.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame SIMONNET.

Monsieur GR�GOIRE, vous avez la parole.

M. Emmanuel GR�GOIRE, adjoint. - Merci, Madame SIMONNET, de votre question d'actualit� qui fait un peu �cho � celle que vous avez pos�e lors de notre derni�re s�ance du Conseil de Paris, et j'imagine que lors du prochain Conseil de Paris, nous aurons l'occasion de revenir sur le sujet o� � la lecture de votre question, on pense que vous critiquez le Pr�sident MACRON, et o� en fait, une fois de plus, sans discernement, sans aucune approche raisonnable et rationnelle du sujet, vous vous contentez de critiquer l'Ex�cutif, avec la baisse que vous �voquez dans votre question de 120.000 fonctionnaires.

En r�alit� vous faites mention d'une annonce du, � l'�poque encore, candidat � la pr�sidentielle Emmanuel MACRON, qui mentionnait non pas la suppression, mais le non-remplacement de 120.000 postes avec une clef de r�partition de 50.000 au sein de l'�tat et de 70.000 dans la fonction publique territoriale, ce qui est diff�rent.

Je vous rappelle ce que nous avons d�j� dit � l'occasion de d�bats sur ce sujet lors de p�riodes pr�c�dentes, c'est qu'il y a un principe constitutionnel de libre administration des collectivit�s territoriales. Emmanuel MACRON ne peut d�cider combien il y aura de suppressions de postes dans la fonction publique territoriale, mais il engagera, je l'imagine, une discussion de nature financi�re.

Je ne vais pas vous refaire la r�ponse de Bruno JULLIARD lors du dernier Conseil de Paris, mais la Maire de Paris entend d�finir librement la structuration de son budget.

J'en viens sur le sujet de la politique RH, puisque votre propos tenait surtout � cela; pour vous rappeler la philosophie qui est la n�tre en mati�re de strat�gie de ressources humaines. La philosophie, simple parce que nous l'abordons � chaque budget primitif, � chaque volet emploi du budget primitif, est la suivante.

La premi�re, ce que l� o� au titre des projets de r�organisations, au titre du d�veloppement des services num�riques, nous sommes en capacit� d'am�liorer le service public tout en ne rempla�ant pas certains d�parts en retraite, nous le faisons parce que cela vous �chappe, mais nous avons des imp�ratifs de gestion qui p�sent sur nous. C'est faux de dire que cela correspond � une d�gradation du service public. Ce n'est pas vrai, dans l'histoire des collectivit�s territoriales il y a eu des missions qui ont �volu� et c'est bien naturel de le faire et de l'accompagner.

Le deuxi�me, c'est que nous avons � Paris une politique extr�mement volontariste en mati�re de cr�ation d'emplois. L� o� la DGAFP rappelle qu'il y a un mouvement in�dit de baisse des effectifs dans la fonction publique territoriale, � la Ville de Paris nous continuons � cr�er des emplois en net et notamment pour doter la livraison de nouveaux services publics en mati�re de politique culturelle, de petite enfance, de sport, d'espaces verts, etc.

Enfin, vous le savez, nous avons 3 secteurs prioritaires de cr�ation d'emplois, qui ne correspondent pas "stricto sensu" � de la cr�ation de services publics, mais sur lesquels nous estimons que les besoins de l'administration et les attentes des Parisiens n�cessitent de renforcer les effectifs en mati�re de propret�, de s�curit� et de petite enfance.

Il y a de la coh�rence depuis le d�but de la mandature sur ces sujets et nous entendons bien continuer � les mener.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Emmanuel GR�GOIRE.

Madame SIMONNET�?

Mme Danielle SIMONNET. - Merci, Monsieur Emmanuel GR�GOIRE, pour ces suppressions, 120.000 postes non pas supprim�s mais non remplac�s, excusez-moi mais � l'arriv�e cela fait bien 120.000 postes supprim�s qui disparaissent.

Apr�s la RGPP, la r�vision g�n�rale des politiques publiques, on a eu le droit � la MAP, la modernisation de l'action politique sous HOLLANDE, et finalement � chaque fois, ce sera la m�me chose avec M. MACRON, on a le droit au m�me discours qui �tait celui de Fran�ois FILLON : faire mieux avec moins.

Faire mieux avec moins, la petite musique va un temps, mais sur le terrain allez discuter avec les fonctionnaires de l'ensemble des administrations parisiennes, et allez discuter avec les fonctionnaires de l'ensemble des services publics d�pendants de l'�tat et vous prendrez la mesure du dysfonctionnement terrible qu'il y a, de la souffrance au travail. Ne faites pas comme si tout cela n'existait pas.

Oui, cette question est tr�s voisine de celle que j'avais pos�e au pr�c�dent Conseil de Paris o� j'alertais sur les baisses des dotations de l'�tat, o� j'alertais aussi sur la promesse de suppression de la taxe d'habitation dont chacun peut craindre qu'elle ne soit pas compens�e de moyens o� qu?elle conditionne les collectivit�s � se battre uniquement sur la compensation de moyens acceptant la poursuite de la baisse des dotations de l'�tat.

Est-ce que je vous reposerai les m�mes questions � la prochaine s�ance ? Sans doute, et je souhaite que ce soit ma derni�re s�ance. Ce sera une s�ance, je l'esp�re, de cumularde, je pourrai me d�lecter de ce que cela fait d'�tre cumularde. Cela ne durera qu'une seule s�ance, mais je vous alerte, si vous ne prenez pas la mesure et que vous ne vous engagez pas dans une action de mobilisation des Parisiennes et des Parisiens, nous allons atteindre l'os des finances de la Ville.

Paris doit se battre, pas simplement pour les Parisiennes et les Parisiens, mais pour l'ensemble des collectivit�s qui paient beaucoup plus.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Il faut conclure, Madame SIMONNET, � qui je rappelle qu'elle n'est pas la seule � ne pas cumuler. Il y a beaucoup de gens vertueux ici.

Nous en avons termin� avec les questions d'actualit�.

Juin 2017
Débat
Conseil municipal
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