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Vœu déposé par les groupes Ecologiste de Paris et Communiste - Front de Gauche relatif à la "Maison de l'Air". Vœu déposé par Mme SIMONNET relatif à la "Maison de l'Air". Vœu déposé par l'Exécutif.


Mme Alexandra CORDEBARD, adjointe, pr�sidente. - Nous passons � l'examen de v?ux non-rattach�s�; les v?ux r�f�renc�s nos 17, 18 et 18 bis relatifs � la Maison de l'Air.

La parole, pour pr�senter le v?u n� 17, est � M. J�r�me GLEIZES.

M. J�r�me GLEIZES. - Je ne serai pas tout seul � le pr�senter puisqu'on est cosignataires.

Mme Alexandra CORDEBARD, adjointe, pr�sidente. - J'ai cru comprendre que vous parleriez au nom du groupe Mesdames PRIMET, MAQUOI et DASPET. Est-ce cela qui �tait pr�vu�?

M. J�r�me GLEIZES. - C'est un v?u commun mais il peut y avoir des co-pr�sentateurs.

Mme Alexandra CORDEBARD, adjointe, pr�sidente. - Quoi qu'il en soit, vous avez deux minutes en tout.

M. J�r�me GLEIZES. - Merci.

La Maison de l'Air risque d'�tre un nouveau sujet feuilleton pour le Conseil de Paris, apr�s le 48, rue Ramponeau, situ� pas tr�s loin de ce lieu. J'esp�re le m�me succ�s pour la Maison de l'Air que pour le 48, rue Ramponeau o� maintenant, cela se passe tr�s bien.

Aujourd'hui, il est pr�vu d'installer, sur une des plus belles vues de Paris, un restaurant, un espace priv� qui produit beaucoup d'agitation dans ce quartier. Ce quartier, longtemps abandonn�, fait l'objet d'une sp�culation inqui�tante. La gentrification se fait par les commerces car elle ne peut pas se faire par les logements qui sont largement sociaux dans ce quartier. S'il est bien que les pieds d'immeubles soient utilis�s pour des commerces, offrir cet espace � du priv� alors qu'il a toujours �t� un espace public apparait comme une provocation dans le quartier. Cela risque d'exacerber les tensions sociales, en voie de se calmer aujourd'hui. Il faut assurer la mixit� entre les activit�s marchandes et non marchandes. De plus, je reste tr�s sceptique sur la rentabilit� d'un restaurant sur ce lieu. Le montant de l'investissement serait tr�s �lev�. La cohabitation avec deux espaces publics adjacents, le Belv�d�re et le Th��tre de plein-air, appara�t impossible et oblit�re encore la rentabilit� de ce projet. La concession de travaux, qui est pr�vue par rapport � ce lieu, n'est pas adapt�e � la fois par rapport � la possibilit� de mettre de mani�re transitoire le Civic Hall et aussi par rapport � la p�rennit� de ce lieu. Il serait plus opportun de faire comme pour la Maison des Canaux de sortir des concessions de travaux pour faire une application d�di�e. C'est pour cela que nous avons d�pos� ce v?u collectivement � ce Conseil de Paris et qui a �t� d�pos� aussi en Conseil d'arrondissement.

Mme Alexandra CORDEBARD, adjointe, pr�sidente. - Merci.

Pas d'autres interventions sur le v?u n� 17�?

La parole est � Mme la maire du 20e arrondissement.

Mme Fr�d�rique CALANDRA, maire du 20e arrondissement. - Je tiens � attirer l'attention de l'Assembl�e sur le fait que la Maison de l'Air, qui est un pavillon probl�matique parce que mal con�u � l'origine avec une architecture difficile, probablement avec des probl�mes d'investissements lourds, peut-�tre de l'amiante, mais surtout qui est ferm� depuis plusieurs ann�es, c'est-�-dire depuis 2013. D'ailleurs, les ann�es pr�c�dentes, la Maison de l'Air avait une vie que je qualifierais "d'en pointill�s". Ce pavillon, qui est plac� id�alement, ne vit quasiment plus depuis de longues ann�es. Cela fait longtemps que nous cherchons une solution.

En 2015, il a �t� arbitr�, notamment par la Maire de Paris, qu'un appel � id�es suivi d'un appel � projets serait lanc�. Je souhaite que l'on rende ce lieu aux Parisiennes et aux Parisiens qui viennent se promener dans le parc de Belleville et qu'il contribue � embellir ce quartier qui a longtemps �t� marqu� - et qui l'est encore - par des probl�matiques de s�curit�, des probl�matiques de "deals" de drogue extr�mement importants, notamment juste au-dessus, dans la villa Piat-Faucheur-Envierges. Or, le fait qu'il y ait des lieux de vie et des lieux de passage contribue � am�liorer et s�curiser la physionomie de ce quartier.

Je rappelle qu'encore r�cemment, il y a un tournage de film qui n'a pas pu se faire, �tant donn� qu'ils ont subi le harc�lement d'une bande assez violente. Nous avons am�lior� consid�rablement les choses en ce quartier, mais c'est une bataille de tous les instants. Donc cette bataille passe par l'occupation des lieux et le commerce fait partie - ce n'est pas sale - des �l�ments positifs d'attractivit� pour Paris. Et je ne suis pas d'accord avec M. GLEIZES quand il dit�: "Il y a des tensions sociales". Nous maintenons un taux de livraison de logement social et d'�quipements publics extr�mement �lev� dans ce quartier. Nous avons livr� plusieurs cr�ches. Notamment rue D�noyez, nous sommes en train d'en construire une, ainsi qu?un b�timent pour loger des femmes SDF, des femmes � la rue, etc., etc. Donc, nous n'avons absolument pas abdiqu� l'intervention publique dans ce quartier. Bien au contraire, nous travaillons. D'ailleurs, je vois M. BOULANGER quotidiennement avec le commissaire RIGON pour assurer la s�curit� des habitants et des commerces.

Nous avons am�lior�, par exemple, l'espace jeunes. Nous avons am�lior� l'offre culturelle, l'offre pour la jeunesse. Nous avons financ� de nombreuses associations. Je ne vois pas o� est l'opposition et la contradiction. Je ne sais pas pourquoi, par exemple, le parc des Buttes-Chaumont b�n�ficierait de lieux agr�ables, sympathiques o�, d'ailleurs, la plupart d'entre vous ont grand plaisir � venir boire un verre, et pourquoi ce serait interdit dans le parc de Belleville. Voil�.

Mme Alexandra CORDEBARD, adjointe, pr�sidente. - Merci, Madame la Maire du 20e arrondissement.

Madame Danielle SIMONNET, est-ce que vous voulez pr�senter votre v?u n��18�?

Mme Danielle SIMONNET. - Oui, merci, Madame la Maire.

Et je r�pondrai � Mme la Maire du 20e. Vous auriez d� venir ce week-end, justement, au belv�d�re de Belleville parce qu'il y avait de nombreux habitantes et habitants qui se sont mobilis�s? Non, non, beaucoup d'habitants. D'abord, les militants sont des habitants. Et vous aviez une grande diversit� de citoyens, citoyennes, toutes g�n�rations, du quartier et qui ont tenu une r�union dans l'espace d'agora qu'il y a justement en dessous du belv�d�re, au pied de feu la Maison de l'air, et qui ont exprim� beaucoup de choses.

Et, � travers le v?u que je pr�sente �galement, sachant que je soutiendrai celui que J�r�me GLEIZES a pr�sent�, nous demandons plusieurs choses. Que l'on fasse d'abord une politique qui r�ponde � l'int�r�t g�n�ral. Cela veut dire que la recherche ne soit pas une recherche de recettes, donc que l'on renonce � la concession. Et d'ailleurs, je suis pour, Madame la Maire du 20e, si vous le souhaitez, prenons contact avec le maire du 19e pour faire un v?u �galement pour que les concessions des pavillons dans les autres jardins puissent justement revenir sous le giron public. J?en serai surprise, mais ravie. Donc, pas de concessions pour que l'objectif de la Ville ne soit pas d'abord et avant tout des recettes.

Ensuite, il y a des travaux � faire. Tr�s bien. Il para�t m�me qu'il y aurait de l'amiante, alors faisons en sorte que ce soit la Ville de Paris qui assume les travaux pour que le b�timent puisse ensuite faire l'objet d'une d�marche de co-�laboration avec l'ensemble des citoyens et des citoyennes, port�s par des collectifs d'associations, et que ce soit financi�rement assumable. Parce que l'on imagine bien que s'il y a des travaux lourds � faire, notamment de d�samiantage, vous pourrez mettre "structure �conomique, sociale et solidaire" sur le papier, on voit bien qu?il n?y aura qu'une grosse structure qui pourra y r�pondre.

Mais surtout, on est l� dans un beau jardin, dans un beau parc, dans un quartier populaire. Les parcs, c?est le seul endroit o� l?on peut se promener sans �tre sollicit�s au niveau du portefeuille, o� on peut, du coup, avoir droit aux loisirs gratuits. H�las, d�j�, dans nombre de parcs et, justement, d'ailleurs, dans le parc des Buttes-Chaumont, j'ai vu beaucoup d'habitants qui m'ont dit�: "C'est compliqu� quand on a des fins de mois difficiles parce qu?il y a de nombreuses sollicitations pour les enfants et c?est tr�s dur". Gardons justement ce parc en dehors de toute marchandisation. Et la population, elle a plein de projets.

Il y a ceux qui ont exprim� des souhaits, que ce soit un lieu qui puisse �tre tourn� vers des d�marches d'�ducation populaire sur l'environnement, d'autres qui ont port� l'id�e qu'enfin, il y a un lieu d�di� � la Commune de Paris et � son histoire.

Mme Alexandra CORDEBARD, adjointe, pr�sidente. - Madame SIMONNET, il faut conclure.

Mme Danielle SIMONNET. - On peut travailler � tout cela, mais ne privatisons pas Paris. Paris n'est pas � vendre. Paris doit rester aux Parisiennes et aux Parisiens.

Mme Alexandra CORDEBARD, adjointe, pr�sidente. - Merci, Madame SIMONNET.

Pour r�pondre aux v?ux n��17 et n��18, M. Julien BARGETON a la parole.

M. Julien BARGETON, adjoint. - Merci, Madame la Maire.

Je tiens, en premier lieu, � vous rappeler la doctrine g�n�rale que s?est donn�e la collectivit� sous cette mandature vis-�-vis de l'attribution des nouvelles concessions et de leur renouvellement.

Cette d�marche s'articule autour de trois objectifs�: le service rendu aux Parisiens et l'ouverture des lieux au grand public, l'entretien de notre patrimoine, notamment lorsque celui-ci n�cessite d'importants travaux de r�novation, la contribution au budget de la Ville par les redevances. Pour y parvenir, deux axes�: la mise en place d'une nouvelle gouvernance avec les �lus de tous les groupes politiques et les mairies d'arrondissement dans la commission des �lus sur les concessions et toutes les directions comp�tentes sur le sujet, un travail d'ouverture vers les forces vives de la cit� par la cr�ation d'un portail et la publication dans davantage de m�dias pour les appels � projets et, enfin, la cr�ation d'un appel � id�es tr�s ouvert des associations jusqu'aux entreprises en passant par les ind�pendants pour d�terminer les destinations choisies pour les lieux.

C'est donc une d�marche qui se veut ouverte � la concertation, qui sort des id�es pr�con�ues, qui recherche l'innovation, l'inspiration des acteurs de terrain. Il revient � l?Ex�cutif d'arbitrer entre les options possibles et d'assurer l'�galit� d'acc�s aux concessions du patrimoine municipal.

La Maison de l'air, dont il est question dans ces v?ux, a �t� int�gr�e dans l'appel � id�es "Pavillons" lanc� en septembre 2015 sans, d'ailleurs, susciter d'opposition. Ce site exceptionnel par sa localisation a donc suivi les diff�rentes �tapes de la d�marche, avec des visites sur site et le d�p�t de plusieurs id�es d'exploitation du lieu. Un point r�gulier a �t� fait en commission des �lus concession, jusqu'au choix de la destination. Par le v?u de l?Ex�cutif que nous vous proposons, en r�ponse aux deux v?ux d�pos�s, nous souhaitons affirmer le n�cessaire �quilibre entre la promotion d'un concept centr� sur l'�conomie sociale et solidaire, et le besoin d'un �quilibre �conomique � m�me de permettre la r�alisation des travaux de r�novation du site. La forme de l'activit� n'est pas du tout pr�d�termin�e. La concertation locale, initi�e par la mairie du 20e arrondissement, doit se poursuivre.

La meilleure proc�dure de concession sera recherch�e dans ce cadre afin de permettre une exploitation de ce site remarquable d'ici l'ann�e 2019. J'ajoute qu'il y a quelques sous-amendements qui ont �t� ajout�s, notamment sur le cinqui�me consid�rant, et de pr�ciser que la concertation - c?est �videmment logique - se fait avant le lancement de l'appel � projets. Sur ce point, il n'y a pas de difficult� pour rassurer tout le monde, susciter des id�es nouvelles, ouvrir au public pour une utilisation positive de l'espace public, profiter de la vie, cr�er de l'activit�. C'est un avantage pour le quartier et je crois que cela correspond aussi � ce que nous avons dit dans le cadre des d�bats budg�taires de ce matin. Donc, � mon avis, l'�quilibre retrouv� ici doit pouvoir convenir � tout le monde.

Je vous remercie.

Mme Alexandra CORDEBARD, adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur BARGETON.

En r�ponse aux v?ux n��17 et n��18, l?Ex�cutif a d�pos� le v?u n��18 bis.

Est-ce que le v?u n��17 est maintenu�?

Madame PRIMET, vous voulez r�pondre�?

Mme Rapha�lle PRIMET. - Oui, il est maintenu.

On votera tout de m�me celui de l?Ex�cutif.

Mme Alexandra CORDEBARD, adjointe, pr�sidente. - D�favorable de l?Ex�cutif, sauf erreur.

Le v?u n��18 est-il maintenu, Madame SIMONNET�?

Comme vous �tes plusieurs sur ce coup, il faut que je donne �galement la parole � Mme MAQUOI.

Mme Nathalie MAQUOI. - Merci, Madame la Maire.

Simplement pour dire que nous sommes, pour ce qui est de Mme DASPET et de moi-m�me, satisfaites de la formulation de l?Ex�cutif qui se rapproche de ce que nous avions vot� dans le 20e arrondissement et qui donne effectivement un certain nombre d'�l�ments pour r�pondre � des inqui�tudes bien l�gitimes.

Mme Alexandra CORDEBARD, adjointe, pr�sidente. - Ce qui veut dire que vous voterez le v?u de l?Ex�cutif et votre propre v?u �galement�?

Mme Nathalie MAQUOI. - On s'abstiendra sur notre propre v?u.

Mme Alexandra CORDEBARD, adjointe, pr�sidente. - D?accord. Tr�s bien.

Et, Monsieur GLEIZES, vous ferez ce que vous voudrez.

M. J�r�me GLEIZES. - Par rapport au d�bat d'arrondissement, il y a des avanc�es sur le v?u de l?Ex�cutif, donc nous voterons le v?u de l?Ex�cutif. Mais, comme chat �chaud� craint l'eau froide, nous voterons �galement le v?u que nous avons d�pos�.

Mme Alexandra CORDEBARD, adjointe, pr�sidente. - D?accord.

Et vous, Madame SIMONNET, votre v?u n��18�?

Mme Danielle SIMONNET. - Je voterai contre le v?u de l?Ex�cutif, car je suis contre le fait que l?on maintienne la mise en concurrence concernant la Maison de l?air.

Mme Alexandra CORDEBARD, adjointe, pr�sidente. - Je demandais surtout si vous alliez retirer le v�tre. Entendu.

Nous allons proc�der � ce vote avec un peu d'attention.

Concernant le v?u n��17, c'est avec un avis d�favorable de l?Ex�cutif. C'est bien cela, Monsieur BARGETON�?

Je mets donc aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par les groupes Ecologiste de Paris et Communiste - Front de Gauche, assortie d'un avis d�favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�? Contre�? Abstentions�?

La proposition de v?u est repouss�e.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u, r�f�renc�e n� 18, d�pos�e Mme SIMONNET, assortie d'un avis d�favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�? Contre�? Abstentions�?

La proposition de v?u est repouss�e.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de v?u r�f�renc� n� 18 bis d�pos� par l'Ex�cutif.

Qui est pour�? Contre�? Abstentions�?

Le projet de v?u est adopt�. (2017, V. 146).

Je vous remercie.

Juin 2017
Débat
Conseil municipal
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